- VolubilysGrand sage
Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Faut arrêter de se boucher les oreilles dès que l'on parle de cette pédagogie en hurlant au loup. Il y a beaucoup à jeter, certes, mais aussi pas mal de choses intéressantes aussi.
Pour en revenir aux mythes fondateurs, il y a l'antroposophie et le choix des textes est dictée par les idées farfelues de Steiner, mais on peut s'inspirer la manière de faire avec les textes de notre choix : une belle illustration au tableau (faite à la craie par l'enseignant chez Steiner, et pour avoir aussi réalisé ce type d'illustration au tableau, cela fascine réellement les élèves), narration vivante (et non lecture) par l'enseignant d'un mythe fondateur dans un vocabulaire et une syntaxe riche, discussion avec les élèves autour du passage, cahier dédié à cette activité, les élèves y illustrent le passage entendu, et en copie un passage. On travaille plusieurs jours sur le passage en question, pour en comprendre la formulation, l'implicite.
Ce que je faisais en GS :
- 1ère lecture racontage une première fois sans aucune illustration puis séance de langage (en suivant la pédagogie de l'écoute de Pierre Peroz),
- un autre jour je racontais une deuxième fois, avec illustration cette fois, on rediscutait, on s'intéressait à l'implicite (motivation des personnages...), souvent on théâtralisait.
- 3e séance, après le troisième racontage, on réalisait une narration collective (inspirée par le pédagogie de Charlotte Mason) on réécrivait le maximum du texte que je copiais au fur et à mesure au tableau et pendant qu'ils faisaient le dessin dans leur cahier je tapais et imprimais le texte reconstitué qu'ils collaient dans le cahier avec leur illustration.
On faisait en moyenne un texte par semaine et ils faisaient des progrès énormes en langage...
Pour en revenir aux mythes fondateurs, il y a l'antroposophie et le choix des textes est dictée par les idées farfelues de Steiner, mais on peut s'inspirer la manière de faire avec les textes de notre choix : une belle illustration au tableau (faite à la craie par l'enseignant chez Steiner, et pour avoir aussi réalisé ce type d'illustration au tableau, cela fascine réellement les élèves), narration vivante (et non lecture) par l'enseignant d'un mythe fondateur dans un vocabulaire et une syntaxe riche, discussion avec les élèves autour du passage, cahier dédié à cette activité, les élèves y illustrent le passage entendu, et en copie un passage. On travaille plusieurs jours sur le passage en question, pour en comprendre la formulation, l'implicite.
Ce que je faisais en GS :
- 1ère lecture racontage une première fois sans aucune illustration puis séance de langage (en suivant la pédagogie de l'écoute de Pierre Peroz),
- un autre jour je racontais une deuxième fois, avec illustration cette fois, on rediscutait, on s'intéressait à l'implicite (motivation des personnages...), souvent on théâtralisait.
- 3e séance, après le troisième racontage, on réalisait une narration collective (inspirée par le pédagogie de Charlotte Mason) on réécrivait le maximum du texte que je copiais au fur et à mesure au tableau et pendant qu'ils faisaient le dessin dans leur cahier je tapais et imprimais le texte reconstitué qu'ils collaient dans le cahier avec leur illustration.
On faisait en moyenne un texte par semaine et ils faisaient des progrès énormes en langage...
- VivivavaNiveau 10
Merci pour tes précisions ! Je ne me bouchais pas les oreilles mais j'étais étonnée qu'une référence soit faite à Steiner parmi les multiples pédagogies et livres s'appuyant sur les mythologies ou les contes.
C'est très enrichissant, ce que tu as proposé aux élèves, et de le partager avec nous.
C'est très enrichissant, ce que tu as proposé aux élèves, et de le partager avec nous.
- VolubilysGrand sage
L'étude des récits des mythes fondateurs au primaire (des contes aux jardin d'enfants) sont une des bases de cette pédagogie, donc je trouvais ça intéressant d'en parler. Le soucis en Steiner étant que ces mythes remplacent un peu la vérité scientifique et sont sélectionnés pour donner une image du monde selon l'antroposophie... Mais avec dans le cadre d'un enseignement normal, avec des textes moins "choisis" leur manière de faire est très pertinente je trouve.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- maikreeeesseGrand sage
Le problème des ecoles Steiner (et on parle d'école pas de classes donc des enfants qui rentrent à 6 ans et quittent l'école à 18, 19 ans), c'est que les enfants et ado ont souvent des années de retard scolairement par rapport à la moyenne. Ce n'est pas si grave si on vise un épanouissement de l'enfant et que les parents ne sont pas financièrement à une année près. La musique et la danse (eurythmie) tiennent une place prépondérante parfois au détriment des autres arts. Enfin les amis allemands venant de cette école avaient beaucoup de mal à revenir dans la société actuelle et être compétitif dans la recherche de travail, non pas par manque d'adaptation mais par sentiment de ne jamais savoir se positionner par rapport aux autres.
Pour la lecture offerte, ou pour nourrir les élèves le problème est de trouver le "bon" texte. Je suis d'accord, je ne vais pas lire "tchoupi" simplifié au CP mais prendre un texte trop éloigné de leur capacité est aussi contre productif. Si on me lit sans préparation un texte de Kant, je pense que je ne vais pas retenir grand chose et vite rêver. Certains enfants aiment être bercer par la voix de leur enseignant mais on vise autre chose. Alors comme les classes deviennent de plus en plus hétérogènes, le choix devient ardu. Un conte comme "le chat botté" devient presque impossible à lire et étudier en CP dans mon école. Je ne parle même pas du vocabulaire mais de la compréhension de la trame de la motivation des personnages...Si je le fais en magistral, seuls quelques élèves vont s'enrichir, les autres déconnectent très vite. Il faut alors passer aux groupes, ce qui est chronophage.
Pour la lecture offerte, ou pour nourrir les élèves le problème est de trouver le "bon" texte. Je suis d'accord, je ne vais pas lire "tchoupi" simplifié au CP mais prendre un texte trop éloigné de leur capacité est aussi contre productif. Si on me lit sans préparation un texte de Kant, je pense que je ne vais pas retenir grand chose et vite rêver. Certains enfants aiment être bercer par la voix de leur enseignant mais on vise autre chose. Alors comme les classes deviennent de plus en plus hétérogènes, le choix devient ardu. Un conte comme "le chat botté" devient presque impossible à lire et étudier en CP dans mon école. Je ne parle même pas du vocabulaire mais de la compréhension de la trame de la motivation des personnages...Si je le fais en magistral, seuls quelques élèves vont s'enrichir, les autres déconnectent très vite. Il faut alors passer aux groupes, ce qui est chronophage.
- VolubilysGrand sage
l'année de retard se prend en première année car chez Steiner on commence l'élémentaire à 7 ans et non à 6 ans.
Mais je ne citais cette pédagogie ici que pour dire que sa manière de traiter les mythes fondateurs était une piste intéressante pour travailler des mythes, légendes, contes en classe.
Comme je disais plus haut, il y a certes beaucoup à jeter chez Steiner, mais il y a aussi des choses intéressantes, Faut arrêter de crier au loup dès que quelqu'un en parle.
Mais je ne citais cette pédagogie ici que pour dire que sa manière de traiter les mythes fondateurs était une piste intéressante pour travailler des mythes, légendes, contes en classe.
Comme je disais plus haut, il y a certes beaucoup à jeter chez Steiner, mais il y a aussi des choses intéressantes, Faut arrêter de crier au loup dès que quelqu'un en parle.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- maikreeeesseGrand sage
Non l'année de retard ne se prend pas au début (ou à la fin puisque les allemands passent l'équivalent du bac une année plus tard) mais pendant la scolarité car on demande aux enfants s'ils sont près, c'est eux qui décident de passer dans un groupe supérieur. Pour ceux qui crient au loup, tu ne parles pas de moi ?
- VolubilysGrand sage
Ben si, je cite Steiner et vite tu viens dire que c'est caca. Tu es la deuxième à le faire en quelques messages...
Sinon, non, en Steiner l'élémentaire commence à 7 ans (l'enfant doit avoir ses premières dents d'adulte), soit un an après nous, et d'ailleurs la scolarité finit 1 an avant nous à l'équivalent de la première, le passage d'une année à l'autre est automatique. Le système est constitué de cycles, pendant un cycle (5 ans pour le 1er cycle, équivalent à l'élémentaire) le groupe classe restera le même avec le même enseignant.
Sinon, non, en Steiner l'élémentaire commence à 7 ans (l'enfant doit avoir ses premières dents d'adulte), soit un an après nous, et d'ailleurs la scolarité finit 1 an avant nous à l'équivalent de la première, le passage d'une année à l'autre est automatique. Le système est constitué de cycles, pendant un cycle (5 ans pour le 1er cycle, équivalent à l'élémentaire) le groupe classe restera le même avec le même enseignant.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- maikreeeesseGrand sage
"Le problème des écoles Steiner (et on parle d'école pas de classes donc des enfants qui rentrent à 6 ans et quittent l'école à 18, 19 ans), c'est que les enfants et ado ont souvent des années de retard scolairement par rapport à la moyenne. Ce n'est pas si grave si on vise un épanouissement de l'enfant et que les parents ne sont pas financièrement à une année près. La musique et la danse (eurythmie) tiennent une place prépondérante parfois au détriment des autres arts. Enfin les amis allemands venant de cette école avaient beaucoup de mal à revenir dans la société actuelle et être compétitifs dans la recherche de travail, non pas par manque d'adaptation mais par sentiment de ne jamais savoir se positionner par rapport aux autres."
Cite moi,Volubylis, ce qui te fait penser que je crie au loup, je suis bien curieuse...
C''est une connaissance théorique que tu as ou des exemples précis ? Je te parle d'école Steiner en Allemagne et je répète l'entrée se fait à peu près vers 6, 7 ans jusqu'au bac vers 19 ans, normalement. Mais la plupart quitte l'école vers 20 ans. La passage entre cycles n'est pas automatique mais discuté avec l'enfant qui choisit ou pas de passer. Il reste avec ses compagnons, si bien que dans un même groupe il y a des niveaux différents.
Je connais de très près cette école qui certes ne représente pas toutes les écoles Steiner mais qui a le mérite d'exister depuis plus 25 ans et qui n'est pas l'objet de mode.
Cite moi,Volubylis, ce qui te fait penser que je crie au loup, je suis bien curieuse...
C''est une connaissance théorique que tu as ou des exemples précis ? Je te parle d'école Steiner en Allemagne et je répète l'entrée se fait à peu près vers 6, 7 ans jusqu'au bac vers 19 ans, normalement. Mais la plupart quitte l'école vers 20 ans. La passage entre cycles n'est pas automatique mais discuté avec l'enfant qui choisit ou pas de passer. Il reste avec ses compagnons, si bien que dans un même groupe il y a des niveaux différents.
Je connais de très près cette école qui certes ne représente pas toutes les écoles Steiner mais qui a le mérite d'exister depuis plus 25 ans et qui n'est pas l'objet de mode.
- VolubilysGrand sage
Je parle des écoles ne France, grâce à des personnes la côtoyant ou l'ayant côtoyée, par les publications des écoles, et ainsi de suite... mais bon, on s'en fout. De toute façon, ce sont toutes des écoles HC qui font ce qu'elles veulent, et non une unité homogène.
Sinon, tu arrives pour dire que Steiner = retard scolaire et anciens élèves déconnectés de la société, ce qui n'a rien a voir avec la discussion, juste pour dire du mal de cette pédagogie, non?
Fin du HS, mon but n'était pas de lancer un débat sur cette pédagogie, juste donner une piste d'exploitation des mythes/légendes/contes en classe hors des sentiers battus.
Sinon, tu arrives pour dire que Steiner = retard scolaire et anciens élèves déconnectés de la société, ce qui n'a rien a voir avec la discussion, juste pour dire du mal de cette pédagogie, non?
Fin du HS, mon but n'était pas de lancer un débat sur cette pédagogie, juste donner une piste d'exploitation des mythes/légendes/contes en classe hors des sentiers battus.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- DhaiphiGrand sage
maikreeeesse a écrit:La passage entre cycles n'est pas automatique mais discuté avec l'enfant
Cela m'évoque le cas de l’université de Paris VIII Vincennes dans les années soixante-dix. Le professeur demandait à l'étudiant s'il estimait que son UV devait être validée ou pas.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- VolubilysGrand sage
Certes, il ne faut pas lire des choses trop décalées par rapport aux capacités langagières des élèves, mais il faut aussi relire les textes et impliquer les élèves avant même de lire: présentation de la tâche qui sera à faire après, présentation du texte et des difficultés lexicales ou syntaxiques avant la lecture, pédagogie de l'écoute, illustration, théâtralisation, marionnette, narration (selon Charlotte Mason), création d'un résumé...maikreeeesse a écrit:
Pour la lecture offerte, ou pour nourrir les élèves le problème est de trouver le "bon" texte. Je suis d'accord, je ne vais pas lire "tchoupi" simplifié au CP mais prendre un texte trop éloigné de leur capacité est aussi contre productif. Si on me lit sans préparation un texte de Kant, je pense que je ne vais pas retenir grand chose et vite rêver. Certains enfants aiment être bercer par la voix de leur enseignant mais on vise autre chose. Alors comme les classes deviennent de plus en plus hétérogènes, le choix devient ardu. Un conte comme "le chat botté" devient presque impossible à lire et étudier en CP dans mon école. Je ne parle même pas du vocabulaire mais de la compréhension de la trame de la motivation des personnages...Si je le fais en magistral, seuls quelques élèves vont s'enrichir, les autres déconnectent très vite. Il faut alors passer aux groupes, ce qui est chronophage.
C'est sûr si tu te contentes de juste lire et d'attendre les participations orale des élèves, ben même avec tchoupi la majorité des élèves n'écouteront pas. Tu peux même leur lire en langue étrangère sans qu'ils tiquent... Ecouter demande un effort que les élèves font de moins en moins si on ne s'adresse pas individuellement à eux... et encore...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- maikreeeesseGrand sage
Évidemment que je ne leur lis pas en attendant comme tu dis une participation orale pour me lamenter après de leur incompréhension et de leur peu d'écoute. J'hésite entre le smiley ou . . Je dis que malgré une présentation, une mise en vie du texte, un travail sur l'écoute...(travail préconisé il y a déjà 4 ou 5 ans dans les formations pédagogiques ) je constate une dégradation chez les élèves. Je leur lis les mêmes contes depuis 5 ans en CP je vois la différence.
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