- OudemiaBon génie
DesolationRow a écrit:pseudo-intello a écrit:... et pis bon, même si sur néo, on se laisse aller à des coquilles, à un certain relâchement lexical parfois, c'est une chose. Le jour où on écrit un texte aussi sérieux qu'une pétition, on s'applique.
Quand une bande de pignoufs rédige, en se présentant comme profs de lettres, une pétition syntaxiquement chancelante, on comprend bien qu'il s'agit précisément du petit pourcentage de cuistres précisément grâce auxquels les réformes passent vous savez, les 10% qui sont pro-réforme du collège, les trois clampins qui prônent la classe inversée, les deux gusses qui, etc.). Ils font partie des quelques incapables qui embrassent notre profession depuis que le concours ne vaut plus rien (c'est le cas depuis un moment, en lettres), et sont affublés de tous les défauts que nous reprochons à nos élèves : incapables d'argumenter avec rigueur, de soigner la syntaxe et la construction des phrases, et d'accéder à la littérature classique un peu ambitieuse (leur passage sur Phèdre ne trompera pas grand monde - c'est eux, en premier lieu, qui semblent les premiers rebutés par le XVIIe). J'avais entendu parler des profs de français qui n'aiment pas lire (il y en a, me dit-on, depuis que les concours n'attirent plus suffisamment de littéraires capables). D'ailleurs, leur lubie d'écrire avec des point témoigne de leur peu d'égard à l'endroit de la littérature classique, qui deviendrait immédiatement une langue morte et au rebut si les changements (à base de points médians) qu'ils appellent de leurs vœux étaient entérinés.
Ce n'est pas innocent, qu'à chaque fois qu'un gonze dénonce l'hégémonie de Racine ou Mme de Lafayette au profit de l'Ouverture et de la Diversité, il le fasse au profit d'auteurs du XX, voire du XXIieme siècle, à la prose, comme par hasard, de bien plus facile d'accès, ou, en tout cas, plus immédiatement accessible. Je n'ai jamais lu ni entendu : "sans dec, Nothomb, c'est surfait, vous préférez pas un Saint-Simon ?".
Excellent
- capucine42Érudit
DesolationRow a écrit:Ah pardon si c'était de l'ironie. Mais franchement, où avez-vous lu que je défends cette pétition ?
J'allais éditer. J'ai confondu...pardon.
- capucine42Érudit
Oudemia a écrit:DesolationRow a écrit:pseudo-intello a écrit:... et pis bon, même si sur néo, on se laisse aller à des coquilles, à un certain relâchement lexical parfois, c'est une chose. Le jour où on écrit un texte aussi sérieux qu'une pétition, on s'applique.
Quand une bande de pignoufs rédige, en se présentant comme profs de lettres, une pétition syntaxiquement chancelante, on comprend bien qu'il s'agit précisément du petit pourcentage de cuistres précisément grâce auxquels les réformes passent vous savez, les 10% qui sont pro-réforme du collège, les trois clampins qui prônent la classe inversée, les deux gusses qui, etc.). Ils font partie des quelques incapables qui embrassent notre profession depuis que le concours ne vaut plus rien (c'est le cas depuis un moment, en lettres), et sont affublés de tous les défauts que nous reprochons à nos élèves : incapables d'argumenter avec rigueur, de soigner la syntaxe et la construction des phrases, et d'accéder à la littérature classique un peu ambitieuse (leur passage sur Phèdre ne trompera pas grand monde - c'est eux, en premier lieu, qui semblent les premiers rebutés par le XVIIe). J'avais entendu parler des profs de français qui n'aiment pas lire (il y en a, me dit-on, depuis que les concours n'attirent plus suffisamment de littéraires capables). D'ailleurs, leur lubie d'écrire avec des point témoigne de leur peu d'égard à l'endroit de la littérature classique, qui deviendrait immédiatement une langue morte et au rebut si les changements (à base de points médians) qu'ils appellent de leurs vœux étaient entérinés.
Ce n'est pas innocent, qu'à chaque fois qu'un gonze dénonce l'hégémonie de Racine ou Mme de Lafayette au profit de l'Ouverture et de la Diversité, il le fasse au profit d'auteurs du XX, voire du XXIieme siècle, à la prose, comme par hasard, de bien plus facile d'accès, ou, en tout cas, plus immédiatement accessible. Je n'ai jamais lu ni entendu : "sans dec, Nothomb, c'est surfait, vous préférez pas un Saint-Simon ?".
Excellent
Je garde!
- MiettesNiveau 8
Oudemia a écrit:Miettes a écrit:S'il y a bien une chose dont j'ai peur, avec ces œuvres imposées, c'est qu'on retombe sur un corpus d'auteurs hommes à 100%, et qu'on en vienne à se gargariser de la présence d'une autrice dans le corpus tous les dix ans, exactement comme avec le programme de terminale.
Sainte Parité !
Il doit exister un moyen terme entre une prise en compte plus nuancée de l'histoire littéraire et l'éviction des autrices qui se pratique actuellement dans les programmes littéraires (de moins en moins, heureusement). Moyen terme qui pourrait encourager quelques vocations. Ça n'étonne personne qu'en 2018 les champs littéraires soient encore très largement investis par des hommes ? lesquels ont baigné dans une culture scolaire qui leur permettait tout à fait de se projeter écrivains, a contrario de leurs petites camarades. M'enfin, problème résiduel, de toute façon les écrivains et les écrivaines ne peuvent pas vivre de leur métier, alors à quoi bon encourager des vocations...
_________________
2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- pseudo-intelloSage
Après "les deux gusses", j'aurais dû ajouter : "qui prônent le sujet d'invention".
C'est à ça (aussi) qu'on les reconnaît.
Mais allez-y, ne vous gênez pas, continuez de me citer et m'approuver.
J'aime être parole d'évangile.
C'est à ça (aussi) qu'on les reconnaît.
Mais allez-y, ne vous gênez pas, continuez de me citer et m'approuver.
J'aime être parole d'évangile.
- DesolationRowEmpereur
sansara a écrit:DesolationRow a écrit:Un compromis pas idiot serait peut-être de publier une liste d'une vingtaine de bouquins parmi lesquels les enseignants pourraient piocher.
J'allais suggérer la même chose.
Sinon, juste pour info, en Italie tous les élèves étudient les mêmes œuvres, dans le même ordre, depuis des décennies. Et étrangement, personne ne va se demander si les gamins des quartiers chics de Milan ou des banlieues craignos de Naples peuvent vraiment affronter Dante ou Italo Svevo.
Je suis la première à regretter ma liberté pédagogique, mais honnêtement, l'idée d'avoir au moins certaines œuvres imposées ne me paraît pas idiote.
Un mien collègue et ami ours me demande de plussoyer vigoureusement cette remarque. Il ajoute au passage, avec la finesse qu'on lui connaît, que dans un passage particulièrement bouleversant de Si c'est un homme, le souvenir de Dante est précieux pour le jeune chimiste prisonnier lorsqu'il s'agit de lier amitié avec Jean (chapitre "Le retour d'Ulysse").
Voilà voilà.
- RendashBon génie
pseudo-intello a écrit: Saint-Simon.
pseudo-intello a écrit: parole d'évangile
Dis donc, c'est pas très laïque, tout ça. Et les Vâleurs de la République, alors ? è_é
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- pseudo-intelloSage
Miettes a écrit:Oudemia a écrit:Miettes a écrit:S'il y a bien une chose dont j'ai peur, avec ces œuvres imposées, c'est qu'on retombe sur un corpus d'auteurs hommes à 100%, et qu'on en vienne à se gargariser de la présence d'une autrice dans le corpus tous les dix ans, exactement comme avec le programme de terminale.
Sainte Parité !
Il doit exister un moyen terme entre une prise en compte plus nuancée de l'histoire littéraire et l'éviction des autrices qui se pratique actuellement dans les programmes littéraires (de moins en moins, heureusement). Moyen terme qui pourrait encourager quelques vocations. Ça n'étonne personne qu'en 2018 les champs littéraires soient encore très largement investis par des hommes ? lesquels ont baigné dans une culture scolaire qui leur permettait tout à fait de se projeter écrivains, a contrario de leurs petites camarades. M'enfin, problème résiduel, de toute façon les écrivains et les écrivaines ne peuvent pas vivre de leur métier, alors à quoi bon encourager des vocations...
C'est un fait avéré qu'en raison d'une dissymétrie entre filles zé garçons, dans l'accès aux études, et dans les valeurs transmises dans l'éducation des gniards, il y eut, pendant des siècles, plus d'auteurs hommes que femmes. Qu'on fasse davantage lire Lafayette, Labé, Sand et leurs consœurs, c'est une bonne idée. Mais on ne pourra pas, sauf appliquer une discrimination positive assez hardcore, arriver à une quelconque parité. sauf en étant très, très, très partial et subjectif (et bien, bien dans le déni) dans l'élaboration des corpus, ce que nul ne souhaite.
Personnellement, je me contrefiche de savoir si un auteur est femme ou homme, black ou blanc, vieux ou jeune, de droite ou de gauche. Je veux juste que ses bouquins soient intéressants et bien écrits.
Et je ne vois pas le rapport avec les vocations à susciter. Il me semble que les marmots peuvent très bien comprendre, si on leur explique et s'ils ne sont pas trop mauvais en histoire de France, que fut un temps, pour diverses raisons, il y eut bien plus d'artistes hommes que femmes, mais que les temps ont changés (et que ça serait bien qu'on reste comme ça, écoutons Beauvoir et soyons vigilants).
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- pseudo-intelloSage
Rendash a écrit:pseudo-intello a écrit: Saint-Simon.pseudo-intello a écrit: parole d'évangile
Dis donc, c'est pas très laïque, tout ça. Et les Vâleurs de la République, alors ? è_é
En décembre, promis, je rédige une pétition pour la mise en place d'une crèche de Noël sur néoprofs. :diable:
- BabaretteDoyen
Oudemia a écrit:Miettes a écrit:S'il y a bien une chose dont j'ai peur, avec ces œuvres imposées, c'est qu'on retombe sur un corpus d'auteurs hommes à 100%, et qu'on en vienne à se gargariser de la présence d'une autrice dans le corpus tous les dix ans, exactement comme avec le programme de terminale.
Sainte Parité !
Miettes n'a pas parlé d'une parité totale, juste de donner de la visibilité aux femmes qui ont écrit, et il y en a quand même quelques unes.
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- PonocratesExpert spécialisé
Je vais faire ma vieille réac, mais si une liste d'oeuvres ou d'auteurs peut permettre de transmettre un minimum de culture commune littéraire, au lieu du gloubiboulga actuel que subissent des bacheliers qui pour certains n'ont jamais lu du Hugo ou du Balzac, parce que Mme Bidule ne jure que par le 20e et que M. Truc garde un mauvais souvenir du Lys dans la vallée, je ne pleurerai pas sur une liberté pédagogique qui n'est dans certains cas que le cache-sexe d'une insuffisance de formation de certains enseignants à l'analyse littéraire, de la peur d'autres de sortir de leur zone de confort et de la démagogie/lâcheté qui interdit de faire lire une langue un tant soit peu exigeante, d'aborder des textes dont il faut éclairer le contexte socio-culturel.
Quand un gamin doit, de façon obligatoire lire, 50 livres dans sa scolarité secondaire a-t-on le droit de ne pas lui faire lire en priorité des textes enrichissants, universels, qui ont influencé d'autres auteurs ou s'inscrivent dans une tradition en l'éclairant et susceptibles de mieux lui faire comprendre ce qu'est la culture française -vous savez, le truc qui n'existe pas selon notre Président ?
Il y a quelques années une collègue, Cécile Ladjali, avait écrit une tribune dans le Monde "Les élèves de banlieue, eux aussi, ont droit aux classiques". Montez une pétition là-dessus, je signe de suite.
Maintenant si, dans la liste qui sort, on retrouve le biographe du Président promu diplomate, je retire ce que je viens de dire.
Sinon je rejoins Pseudo-Intello: j'étudie les auteur qui me semblent intéressants et nécessaires pour les élèves, leurs caractéristiques individuelles - sexualité, sexe, religion, couleur de peau, le côté Paris-Match de la critique,ne sont pas des critères de choix. Mais à ce compte-là on pourrait ne faire étudier que les découvertes scientifiques faites par des femmes pour encourager les vocations.
Quant à l'écriture d'invention étant donné les critères de correction ...
Quand un gamin doit, de façon obligatoire lire, 50 livres dans sa scolarité secondaire a-t-on le droit de ne pas lui faire lire en priorité des textes enrichissants, universels, qui ont influencé d'autres auteurs ou s'inscrivent dans une tradition en l'éclairant et susceptibles de mieux lui faire comprendre ce qu'est la culture française -vous savez, le truc qui n'existe pas selon notre Président ?
Il y a quelques années une collègue, Cécile Ladjali, avait écrit une tribune dans le Monde "Les élèves de banlieue, eux aussi, ont droit aux classiques". Montez une pétition là-dessus, je signe de suite.
Maintenant si, dans la liste qui sort, on retrouve le biographe du Président promu diplomate, je retire ce que je viens de dire.
Sinon je rejoins Pseudo-Intello: j'étudie les auteur qui me semblent intéressants et nécessaires pour les élèves, leurs caractéristiques individuelles - sexualité, sexe, religion, couleur de peau, le côté Paris-Match de la critique,ne sont pas des critères de choix. Mais à ce compte-là on pourrait ne faire étudier que les découvertes scientifiques faites par des femmes pour encourager les vocations.
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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- OudemiaBon génie
pseudo-intello a écrit:Personnellement, je me contrefiche de savoir si un auteur est femme ou homme, black ou blanc, vieux ou jeune, de droite ou de gauche. Je veux juste que ses bouquins soient intéressants et bien écrits.
- BabaretteDoyen
Ponocrates a écrit:Je vais faire ma vieille réac, mais si une liste d'oeuvres ou d'auteurs peut permettre de transmettre un minimum de culture commune littéraire, au lieu du gloubiboulga actuel que subissent des bacheliers qui pour certains n'ont jamais lu du Hugo ou du Balzac, parce que Mme Bidule ne jure que par le 20e et que M. Truc garde un mauvais souvenir du Lys dans la vallée, je ne pleurerai pas sur une liberté pédagogique qui n'est dans certains cas que le cache-sexe d'une insuffisance de formation de certains enseignants à l'analyse littéraire, de la peur d'autres de sortir de leur zone de confort et de la démagogie/lâcheté qui interdit de faire lire une langue un tant soit peu exigeante, d'aborder des textes dont il faut éclairer le contexte socio-culturel.
Quand un gamin doit, de façon obligatoire lire, 50 livres dans sa scolarité secondaire a-t-on le droit de ne pas lui faire lire en priorité des textes enrichissants, universels, qui ont influencé d'autres auteurs ou s'inscrivent dans une tradition en l'éclairant et susceptibles de mieux lui faire comprendre ce qu'est la culture française -vous savez, le truc qui n'existe pas selon notre Président ?
Il y a quelques années une collègue, Cécile Ladjali, avait écrit une tribune dans le Monde "Les élèves de banlieue, eux aussi, ont droit aux classiques". Montez une pétition là-dessus, je signe de suite.
Maintenant si, dans la liste qui sort, on retrouve le biographe du Président promu diplomate, je retire ce que je viens de dire.
Sinon je rejoins Pseudo-Intello: j'étudie les auteur qui me semblent intéressants et nécessaires pour les élèves, leurs caractéristiques individuelles - sexualité, sexe, religion, couleur de peau, le côté Paris-Match de la critique,ne sont pas des critères de choix. Mais à ce compte-là on pourrait ne faire étudier que les découvertes scientifiques faites par des femmes pour encourager les vocations.
Quant à l'écriture d'invention étant donné les critères de correction ...
50, tant que ça? J'ai l'impression qu'il y en a moins.
Je suis étonnée de lire des choses comme "Ah non, on va pas faire lire plus de livres écrits par des femmes, je me fiche du sexe d'un auteur". Bon, ben si vous vous en fichez, on peut bien faire lire des livres écrits par des femmes. Juste pour leur donner un peu plus de place que ce qu'elles ont eu jusqu'à présent. Quel lycéen a entendu parler de Marguerite de Navarre? Elle ne mérite pas d'être lue, Marguerite de Navarre? Et Louise Labbée?
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- acsyleNiveau 10
Oudemia a écrit:pseudo-intello a écrit:Personnellement, je me contrefiche de savoir si un auteur est femme ou homme, black ou blanc, vieux ou jeune, de droite ou de gauche. Je veux juste que ses bouquins soient intéressants et bien écrits.
Pas mieux.
- OudemiaBon génie
Babarette a écrit:Je suis étonnée de lire des choses comme "Ah non, on va pas faire lire plus de livres écrits par des femmes, je me fiche du sexe d'un auteur". Bon, ben si vous vous en fichez, on peut bien faire lire des livres écrits par des femmes. Juste pour leur donner un peu plus de place que ce qu'elles ont eu jusqu'à présent. Quel lycéen a entendu parler de Marguerite de Navarre? Elle ne mérite pas d'être lue, Marguerite de Navarre? Et Louise Labbée?
Mais je fais lire Louise Labé parce qu'elle le mérite, et dès le collège
Quant à Marguerite de Navarre, il nous faudrait davantage d'heures, mais j'en ai certainement déjà parlé, et on la trouve dans les bonnes anthologies, celles que je conseille.
- pseudo-intelloSage
Babarette a écrit:50, tant que ça? J'ai l'impression qu'il y en a moins.
Je suis étonnée de lire des choses comme "Ah non, on va pas faire lire plus de livres écrits par des femmes, je me fiche du sexe d'un auteur". Bon, ben si vous vous en fichez, on peut bien faire lire des livres écrits par des femmes. Juste pour leur donner un peu plus de place que ce qu'elles ont eu jusqu'à présent. Quel lycéen a entendu parler de Marguerite de Navarre? Elle ne mérite pas d'être lue, Marguerite de Navarre? Et Louise Labbée?
Ça ne me choquerait pas, par exemple, qu'une année, par hasard, on trouve une parité totale, voire, pourquoi pas, plus de femmes que d'hommes, ou qu'une année, par hasard aussi, on ne trouve que des homme, qu'une année on trouve une parité "insuffisante" aux yeux des bien-pensants (mais existante)... en fait, que l’entrejambe de l'auteur ne soit pas un critère, à tel point qu'on n'y fasse même pas gaffe.
(le tout premier texte que j'ai fait étudier dans ma vie de prof était de Marguerite de Navarre).
50 bouquins, en théorie, ça se tient : ils sont supposés en lire je ne sais plus combien par an en collège, mais sans rien leur faire acheter.
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- BabaretteDoyen
Bon ben alors pourquoi crier quand on parle de faire lire des œuvres écrites par des femmes? Allons-y. Pas juste pour respecter la parité, mais simplement faire un petit effort pour donner aux femmes plus de visibilité. Juste pour que les élèves ne croient pas que tous les auteurs avaient un pénis, puisque ce n'est pas vrai. La majorité, certes.
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- DesolationRowEmpereur
Ça c'est un vrai combat.
- pseudo-intelloSage
Babarette a écrit:Bon ben alors pourquoi crier quand on parle de faire lire des œuvres écrites par des femmes? Allons-y. Pas juste pour respecter la parité, mais simplement faire un petit effort pour donner aux femmes plus de visibilité. Juste pour que les élèves ne croient pas que tous les auteurs avaient un pénis, puisque ce n'est pas vrai. La majorité, certes.
On peut expliquer que si davantage d'auteurs avaient un pénis, ce n'est pas parce que le talent se réside dans le chromosome Y, mais parce que la société était inégalitaire, et que quand les femmes et les hommes sont traitées si différemment les uns des autres, voilà le résultat.
Je ne crie pas quand on fait lire des œuvres écrite par des femmes, mais quand on les présente en tant que femme, quand ça devient un critère (il y a des tas d'auteurs oubliés et/ou insuffisamment mis en valeur chez les hommes aussi, d'ailleurs). En fait, si on pouvait sélectionner les oeuvre sur les oeuvres et pas sur leurs auteurs, ça m'arrangerait.
Sinon, j'ai l'impression de revoir les bons vieux boys band nazes des années 80µ, avec à chaque fois LE quota minorités visibles ; à chaque fois, il y en avait un qui n'était pas blanc, et un seul, ni plus, ni moins.
Si je ne dissociais as l’œuvre de son auteur, j'aurais le plus grand mal avec Rimbaud, avec Nabokov, et avec un petit paquet d'autres ordures qui ont créé des merveilles (comme disait ma prof de khagne, les poètes du XIXe siècle ont écrit des volumes sublimes et on les admire très fort, mais quand même, on n'aurait pas autorisé nos gamines à les fréquenter).
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- JPhMMDemi-dieu
Tout quota défini sur un critère autre que l'intérêt littéraire ou pédagogique me semble tout à fait inadapté.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- OudemiaBon génie
pseudo-intello a écrit:Si je ne dissociais pas l’œuvre de son auteur, j'aurais le plus grand mal avec Rimbaud, avec Nabokov, et avec un petit paquet d'autres ordures qui ont créé des merveilles (comme disait ma prof de khagne, les poètes du XIXe siècle ont écrit des volumes sublimes et on les admire très fort, mais quand même, on n'aurait pas autorisé nos gamines à les fréquenter).
Et je suis encore d'accord avec tout le reste, comme avec les posts supra.
- JPhMMDemi-dieu
Ça tombe bien, personne ne leur demandera de les fréquenter tantôt.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- BabaretteDoyen
pseudo-intello a écrit:Babarette a écrit:Bon ben alors pourquoi crier quand on parle de faire lire des œuvres écrites par des femmes? Allons-y. Pas juste pour respecter la parité, mais simplement faire un petit effort pour donner aux femmes plus de visibilité. Juste pour que les élèves ne croient pas que tous les auteurs avaient un pénis, puisque ce n'est pas vrai. La majorité, certes.
On peut expliquer que si davantage d'auteurs avaient un pénis, ce n'est pas parce que le talent se réside dans le chromosome Y, mais parce que la société était inégalitaire, et que quand les femmes et les hommes sont traitées si différemment les uns des autres, voilà le résultat.
Je ne crie pas quand on fait lire des œuvres écrite par des femmes, mais quand on les présente en tant que femme, quand ça devient un critère (il y a des tas d'auteurs oubliés et/ou insuffisamment mis en valeur chez les hommes aussi, d'ailleurs). En fait, si on pouvait sélectionner les oeuvre sur les oeuvres et pas sur leurs auteurs, ça m'arrangerait.
Sinon, j'ai l'impression de revoir les bons vieux boys band nazes des années 80µ, avec à chaque fois LE quota minorités visibles ; à chaque fois, il y en avait un qui n'était pas blanc, et un seul, ni plus, ni moins.
Si je ne dissociais as l’œuvre de son auteur, j'aurais le plus grand mal avec Rimbaud, avec Nabokov, et avec un petit paquet d'autres ordures qui ont créé des merveilles (comme disait ma prof de khagne, les poètes du XIXe siècle ont écrit des volumes sublimes et on les admire très fort, mais quand même, on n'aurait pas autorisé nos gamines à les fréquenter).
Oui, enfin, on peut se demander pourquoi les femmes sont si invisibles alors que les autrices et poétesses ont existé.
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- egometDoyen
pseudo-intello a écrit:
Si je ne dissociais as l’œuvre de son auteur, j'aurais le plus grand mal avec Rimbaud, avec Nabokov, et avec un petit paquet d'autres ordures qui ont créé des merveilles (comme disait ma prof de khagne, les poètes du XIXe siècle ont écrit des volumes sublimes et on les admire très fort, mais quand même, on n'aurait pas autorisé nos gamines à les fréquenter).
Ni nos gamins d'ailleurs.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- NLM76Grand Maître
En fait je suis partagé sur cette histoire de femmes écrivains. Parce qu'en fait, je ne sais pas pourquoi, mais ça m'intéresse particulièrement une œuvre écrite par une femme — peut-être de la même façon qu'un auteur homme m'intéresse encore plus quand il parle des femmes. Est-ce parce que je suis un homme ? Est-ce parce que j'aime les femmes ? Est-ce parce qu'elles me paraissent un mystère ? Mais l'homme dans sa virilité me paraît lui aussi un mystère extraordinaire.
Toujours est-il que l'idée que je me fais de l'éthos de l'auteur change quelque chose à ma lecture d'un livre. Quand je lis Le voyage, je ne peux pas m'empêcher de penser aux immondices que le même auteur a écrit, et me demander comment on peut être les deux en même temps. Quand j'admire le style de César, je pense aussi au fait que ce type était fier d'avoir fait massacrer 30000 hommes, femmes, enfants à Bourges.
Je lis l'œuvre pour l'œuvre... et en même temps, elle est signée, et cette signature en fait partie, et fait sens.
Ainsi je suis particulièrement attiré par les œuvres de Louise Labé, Marie de France, Mme de Lafayette, Marguerite Duras... Je ne connais pas Corinne et très mal Sappho, ni Pernette du Guillet et pas mal d'autres femmes de la Renaissance, Louise Michel, aussi, etc.; mais j'ai très envie de les découvrir parce que j'ai le sentiment, sans doute faux, mais prégnant, qu'elles permettront de mieux comprendre l'humanité, et mon humanité — belle aussi parce qu'elle est divisée, et double à la fois, du fait de la différence sexuelle. J'aime peut-être beaucoup les autrices parce que j'ai le sentiment qu'elles parlent mieux des hommes — des mâles — que les hommes. Voilà : j'ai envie de lire une proportion plus grande de femmes que ce que la réalité me propose : si 10% (au pif) des livres publiés dans la réalité à la Renaissance, j'ai envie de les surreprésenter dans mes lectures, même si je n'ai pas besoin de la sainte parité. A condition qu'elles vaillent vraiment d'être lues !
Toujours est-il que l'idée que je me fais de l'éthos de l'auteur change quelque chose à ma lecture d'un livre. Quand je lis Le voyage, je ne peux pas m'empêcher de penser aux immondices que le même auteur a écrit, et me demander comment on peut être les deux en même temps. Quand j'admire le style de César, je pense aussi au fait que ce type était fier d'avoir fait massacrer 30000 hommes, femmes, enfants à Bourges.
Je lis l'œuvre pour l'œuvre... et en même temps, elle est signée, et cette signature en fait partie, et fait sens.
Ainsi je suis particulièrement attiré par les œuvres de Louise Labé, Marie de France, Mme de Lafayette, Marguerite Duras... Je ne connais pas Corinne et très mal Sappho, ni Pernette du Guillet et pas mal d'autres femmes de la Renaissance, Louise Michel, aussi, etc.; mais j'ai très envie de les découvrir parce que j'ai le sentiment, sans doute faux, mais prégnant, qu'elles permettront de mieux comprendre l'humanité, et mon humanité — belle aussi parce qu'elle est divisée, et double à la fois, du fait de la différence sexuelle. J'aime peut-être beaucoup les autrices parce que j'ai le sentiment qu'elles parlent mieux des hommes — des mâles — que les hommes. Voilà : j'ai envie de lire une proportion plus grande de femmes que ce que la réalité me propose : si 10% (au pif) des livres publiés dans la réalité à la Renaissance, j'ai envie de les surreprésenter dans mes lectures, même si je n'ai pas besoin de la sainte parité. A condition qu'elles vaillent vraiment d'être lues !
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- RogerMartinBon génie
Rendash a écrit:(J'aime bien Schmitt, moi )
C'est du propre.
Bon, à part les pétitions illettrées qui prônent la différanciation à la hache bourdieusienne (ça le Renne a raison, pas question de laisser les va-nu-pied étudier Racine) ou qui se trémoussent sur la transmission de l'amour de la littérature, rien de neuf chez les littéraires ?
Le jour où je croirai que ma fonction est de transmettre l'amour du Moyen Âge, do me a favour -- shoot me...
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- Pétition contre la programmation dans les nouveaux programmes de sciences physiques
- Ariane, lycéenne de Bordeaux, lance une pétition contre le sexisme dans les programmes scolaires
- Peut-on lutter, au nom de la liberté pédagogique, contre l'enseignement par compétences ?
- pétition contre les programmes de français
- Une pétition contre les nouveaux programmes de l'école et du collège ?
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