- Youki06Je viens de m'inscrire !
Je suis consternée par ce sujet. Ma fille est dans un bon collège et a 16 de moyenne en français (et son professeur a tendance à placer la barre haute et c’est tant mieux). Elle aime lire et a travaillé sur de nombreuses oeuvres cette année. Afin de bien se préparer, elle s’était achetée les annales 2018 chez Nathan dans lesquelles elle avait fait tous les sujets (et j’avais vérifié derrière étant professeur de français) soit neuf sujets allant de Flaubert en passant par Barjavel…
Son message en sortant de l’épreuve: « je ne m’attendais pas du tout à ce genre de sujet accompagné d’un smiley triste » Nous en avons parlé ensemble et elle a été déconcertée sur de nombreux points:
-pour la question 1 et 2 : aucune difficulté
-question 3 : sa réponse est complètement hors sujet (et au vue de l’ambiguïté de la question, cela ne m’étonne même pas)
-question 4: concernant le ressenti de Léopold, elle l’a évidemment trouvé en justifiant avec le texte mais pour l’image, elle s’est sentie perdue (l’image du film?) et n’a pas compris qu’il fallait retrouver une figure de style afin de se justifier (alors qu’elle les connait toutes! et elle sait les reconnaître!)
-pour la question 5: elle s’en est plutôt bien sortie (même si pour le comique, je pense qu’il lui manque certaines justifications…)
-pour la question 6: le terme de complétive l’a perturbée et du coup elle a tout mélangé! résultat 0 pour cette question…
-question 7: découragée par la question 6, cette réécriture l’a encore plus décontenancée et je pense qu’elle n’aura que 2/10… (d’ailleurs, elle m’a dit :aucun sujet qu’elle a fait de type brevet cette année + ceux qu’elle a fait pour s’entraîner dans ses annales, ne traitait une réécriture au discours indirect!! Et elle a raison!)
-question 8: aucun souci pour le synonyme mais le petit b, elle pense ne pas avoir juste non plus…
Nous avons donc fait le calcul soit 26/50!!! Pour une élève ayant 16 de moyenne et ayant bien révisé…
Allons nous continuer à dégouter les élèves du français en continuant de la sorte? Ce sujet sent le snobisme des faubourgs parisiens dans lesquels Hédiard a pris la place d’Audiard…
De plus, elle est très bonne en orthographe et a choisi le sujet d’imagination en respectant: la narration à la troisième personne, le système temporel du texte de départ, la présentation du dialogue, etc et elle a même imaginé que Léopold aimerait devenir écrivain. Donc nous espérons que la deuxième partie rattrapera la première…
Mais j’ai franchement honte. D’année en année, ma fille perd le goût pour les lettres, alors qu’elle aime lire, est curieuse de nature, fait du violon, de la danse… Je n’ose même pas imaginé les autres parents dont de plus en plus d’élèves sont en grandes difficultés dans cette matière et ce n’est absolument pas avec ce genre de sujet que nous allons redonner l’envie et la volonté de réussir en Lettres. J’avoue ne même plus trouver d’arguments convaincants à ma fille comme si l’adulte avait oublié ce que c’est de passer un premier examen, de vouloir le réussir et de s’en donner les moyens, et pire ces remarques de professeurs « il est facile ce sujet » et j’en passe avec un cerveau de la trentaine-quarantaine trainant un bac+5 et plus derrière eux sans aucune empathie ayant oublié l’adolescent à fleur de peau, cherchant à se construire qu’il était… Or le but de la littérature n’est il pas de développer une plus large empathie, d’oublier le fameux « c’était mieux avant », de s’adapter à cette nouvelle génération afin de ne pas devenir de vieux cons comme le décrivait Brassens. J’aime la qualité mais n’en est trouvé aucune dans ce sujet servi dans un emballage flambant neuf mais dont l’intérieur sentait le périmé et le superflu…
Son message en sortant de l’épreuve: « je ne m’attendais pas du tout à ce genre de sujet accompagné d’un smiley triste » Nous en avons parlé ensemble et elle a été déconcertée sur de nombreux points:
-pour la question 1 et 2 : aucune difficulté
-question 3 : sa réponse est complètement hors sujet (et au vue de l’ambiguïté de la question, cela ne m’étonne même pas)
-question 4: concernant le ressenti de Léopold, elle l’a évidemment trouvé en justifiant avec le texte mais pour l’image, elle s’est sentie perdue (l’image du film?) et n’a pas compris qu’il fallait retrouver une figure de style afin de se justifier (alors qu’elle les connait toutes! et elle sait les reconnaître!)
-pour la question 5: elle s’en est plutôt bien sortie (même si pour le comique, je pense qu’il lui manque certaines justifications…)
-pour la question 6: le terme de complétive l’a perturbée et du coup elle a tout mélangé! résultat 0 pour cette question…
-question 7: découragée par la question 6, cette réécriture l’a encore plus décontenancée et je pense qu’elle n’aura que 2/10… (d’ailleurs, elle m’a dit :aucun sujet qu’elle a fait de type brevet cette année + ceux qu’elle a fait pour s’entraîner dans ses annales, ne traitait une réécriture au discours indirect!! Et elle a raison!)
-question 8: aucun souci pour le synonyme mais le petit b, elle pense ne pas avoir juste non plus…
Nous avons donc fait le calcul soit 26/50!!! Pour une élève ayant 16 de moyenne et ayant bien révisé…
Allons nous continuer à dégouter les élèves du français en continuant de la sorte? Ce sujet sent le snobisme des faubourgs parisiens dans lesquels Hédiard a pris la place d’Audiard…
De plus, elle est très bonne en orthographe et a choisi le sujet d’imagination en respectant: la narration à la troisième personne, le système temporel du texte de départ, la présentation du dialogue, etc et elle a même imaginé que Léopold aimerait devenir écrivain. Donc nous espérons que la deuxième partie rattrapera la première…
Mais j’ai franchement honte. D’année en année, ma fille perd le goût pour les lettres, alors qu’elle aime lire, est curieuse de nature, fait du violon, de la danse… Je n’ose même pas imaginé les autres parents dont de plus en plus d’élèves sont en grandes difficultés dans cette matière et ce n’est absolument pas avec ce genre de sujet que nous allons redonner l’envie et la volonté de réussir en Lettres. J’avoue ne même plus trouver d’arguments convaincants à ma fille comme si l’adulte avait oublié ce que c’est de passer un premier examen, de vouloir le réussir et de s’en donner les moyens, et pire ces remarques de professeurs « il est facile ce sujet » et j’en passe avec un cerveau de la trentaine-quarantaine trainant un bac+5 et plus derrière eux sans aucune empathie ayant oublié l’adolescent à fleur de peau, cherchant à se construire qu’il était… Or le but de la littérature n’est il pas de développer une plus large empathie, d’oublier le fameux « c’était mieux avant », de s’adapter à cette nouvelle génération afin de ne pas devenir de vieux cons comme le décrivait Brassens. J’aime la qualité mais n’en est trouvé aucune dans ce sujet servi dans un emballage flambant neuf mais dont l’intérieur sentait le périmé et le superflu…
- FiatLuxFidèle du forum
Je suis entièrement d’accord avec Presse-purée. Je suis aussi très contente de ce sujet, bien que je désapprouve l’imparfait du subjonctif et les malheureuses formulations « complétive » et « image ». Jusqu’à présent l’épreuve était ridicule tant elle était facile. Nous râlions. Maintenant allons-nous nous plaindre parce qu’elle est trop difficile ? Il faut savoir, d’autant qu’elle n’était pas insurmontable non plus. C’était bien dosé.
Et enfin, merci merci merci d’avoir supprimé ces questions débiles sur le ressenti, où on acceptait tout et n’importe quoi, mettant 3 points d’office dès que l´élève alignait deux mots !
Quant à vouloir faire une pétition dès qu’une épreuve est difficile, je trouve ça scandaleux : ce n’est ni plus ni moins qu’un appel à la médiocrité.
Et enfin, merci merci merci d’avoir supprimé ces questions débiles sur le ressenti, où on acceptait tout et n’importe quoi, mettant 3 points d’office dès que l´élève alignait deux mots !
Quant à vouloir faire une pétition dès qu’une épreuve est difficile, je trouve ça scandaleux : ce n’est ni plus ni moins qu’un appel à la médiocrité.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Et bien on est au moins 2. Et j'assume aussi.Sphinx a écrit:Je donne toujours les termes de conjonctive et complétive, donc a priori mes élèves s'en sont sortis. (Et oui, je sais que complétive est passé de mode. Que voulez-vous, moi, les termes de grammaire qui changent tous les trois ans, ça me saoule). J'ai aussi passé un peu de temps sur le subjonctif, y compris imparfait (oui, je sais que ce n'est pas au programme, mais je refuse l'idée qu'on ne leur en parlera jamais), j'ai certes pu constater que c'était tout sauf acquis le jour du contrôle (mais ça, c'est surtout dû à un poil dans la main format baobab pour ce qui est du par coeur), mais au moins ils ne pourront pas dire qu'on ne l'a l'a pas vu. Et les types de discours rapportés, on l'a aussi pas mal bossé (j'ai aussi un peu tiqué sur le "Seigneur", j'espère qu'ils se seront rappelés qu'on a fait une réécriture avec une difficulté similaire). Donc côté langue, on était bons. En compréhension, je ne me prononcerai pas avant d'avoir relu les questions que j'ai parcourues très en diagonale ; j'ai eu un peu peur pour la première car ça relevait vraiment de l'implicite, mais en faisant le tour de la salle, j'ai vu qu'ils s'en étaient sortis, seuls les vraiment très faibles n'avaient pas compris qu'on était dans un bar et qui était Léopold.
Les rédactions, franchement bateau.
Mais oui, j'assume complètement ce que je fais quand je sors du programme, mais je n'aurais pas cruqu'ol m'arrivera d'en être soulagée le jour du brevet Comme dit LeClochard, j'ai finalement fait l'impasse sur les infinitives et les participiales, mais je vais peut-être m'y mettre l'an prochain au cas où
- CaineNiveau 2
Youki06 a écrit:
-question 7: découragée par la question 6, cette réécriture l’a encore plus décontenancée et je pense qu’elle n’aura que 2/10… (d’ailleurs, elle m’a dit :aucun sujet qu’elle a fait de type brevet cette année + ceux qu’elle a fait pour s’entraîner dans ses annales, ne traitait une réécriture au discours indirect!! Et elle a raison!)
Dans les cahiers d'exercices que nous avons reçus au mois de mai, il y avait une ou deux réécritures traitant du discours indirect dans les sujets type brevet... Vu que c'est encore au programme de 3ème, ce n'était pas impossible qu'on tombe dessus cette année.
Et quant au subjonctif, on nous demandera certainement de ne pas compter la faute, vous savez comment ça se passe.... En tout cas, moi, je ne la compterai pas, à chacun de prendre ses responsabilités en son âme et conscience. C'est pas non plus la mort. Quant aux autres difficultés de la dictée, franchement, j'en vois pas des masses. Le "ce n'étaient" pouvait poser problème, effectivement, ainsi que quelques mots un peu complexes, mais au niveau des accords, c'était du pain béni.
Ce sujet a des défauts, d'accord, mais ne soyons pas de mauvaise foi.
PS : Et j'espère que l'idée de la pétition était une boutade. Vraiment.
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Voilà. Tu me rassures.FiatLux a écrit:Je suis entièrement d’accord avec Presse-purée. Je suis aussi très contente de ce sujet, bien que je désapprouve l’imparfait du subjonctif et les malheureuses formulations « complétive » et « image ». Jusqu’à présent l’épreuve était ridicule tant elle était facile. Nous râlions. Maintenant allons-nous nous plaindre parce qu’elle est trop difficile ? Il faut savoir, d’autant qu’elle n’était pas insurmontable non plus. C’était bien dosé.
Et enfin, merci merci merci d’avoir supprimé ces questions débiles sur le ressenti, où on acceptait tout et n’importe quoi, mettant 3 points d’office dès que l´élève alignait deux mots !
Quant à vouloir faire une pétition dès qu’une épreuve est difficile, je trouve ça scandaleux : ce n’est ni plus ni moins qu’un appel à la médiocrité.
- RogerMartinBon génie
Je ne trouve pas le texte ou les questions difficiles, surtout par rapport aux sujets que mon fils a pu faire dans l'année, mais c'est tout de même dommage toutes ces coquilles/imprécisions/erreurs de terminologie par rapport aux attendus. On nous a vendu des sujets nationaux prétendument pour en garantir la qualité, et là on est en droit de se demander si le sujet a été cobayé.
Et plus les élèves sont fragiles, plus ils risquent d'être déstabilisés, bien sûr.
Et plus les élèves sont fragiles, plus ils risquent d'être déstabilisés, bien sûr.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- archebocEsprit éclairé
V.Marchais a écrit:Oui, cette histoire de comique est une interprétation forcée du texte. Le personnage est un peu pataud, rustique - mais cela rend d'autant plus émouvante sa réaction sincère aux textes. C'est étrange de voir du comique là-dedans. Faut-il en conclure qu'une personne simple, peu éduquée, qui s'intéresse à la littérature, ou se laisse tout simplement toucher par elle, serait ridicule ?
" [..] comme les exilés, ridicule, et sublime
Et rongé d'un désir sans trêve "
Une histoire de soiffard : s'il faut cherche un intertexte, je n'en vois pas de meilleur que celui-là.
- TartifletteNiveau 2
Pour moi, et en accord avec beaucoup de réactions sur ce fil, ce sujet contenait beaucoup trop de difficultés inutiles (surtout pour mes élèves, en REP +, avec une bonne partie d'allophones).
Je vois ici se dessiner le clivage, si bien entretenu entre les profs, entre la Bienveillance et l'Exigence. A mon humble avis ce conflit est vain et nuit profondément à notre profession puisqu'il repose sur l'opposition de deux caricatures :
- la bienveillance : être "tolérant" avec les élèves qui ont niveau très insuffisant parce qu'on n'a pas les moyens de les faire progresser de toute façon.
- l'exigence : attendre une sorte d'excellence de la part des élèves, même si on a pas les moyens de la rendre accessible à tous.
Vous voyez le point commun entre les deux ? Simplement le manque de moyen. Avec, par exemple, des heures supplémentaires en français pour les élèves en éducation prioritaire, j'aurais abordé avec plaisir l'imparfait du subjonctif. Mais là, ce n'était pas possible. Et cette épreuve ne sera qu'une injustice de plus dans la vie de mes élèves. Attention à l'exigence parce qu'elle peut vite virer à l'élitisme.
Et sinon, qu'on demande à mes élèves d'identifier un temps et de justifier son emploi, de trouver une figure de style dans une phrase ou d'identifier des propositions subordonnées avec le vocabulaire en usage dans les programmes actuels. Beaucoup échoueraient, malheureusement, face à ces simples questions mais au moins ce serait juste.
Je vois ici se dessiner le clivage, si bien entretenu entre les profs, entre la Bienveillance et l'Exigence. A mon humble avis ce conflit est vain et nuit profondément à notre profession puisqu'il repose sur l'opposition de deux caricatures :
- la bienveillance : être "tolérant" avec les élèves qui ont niveau très insuffisant parce qu'on n'a pas les moyens de les faire progresser de toute façon.
- l'exigence : attendre une sorte d'excellence de la part des élèves, même si on a pas les moyens de la rendre accessible à tous.
Vous voyez le point commun entre les deux ? Simplement le manque de moyen. Avec, par exemple, des heures supplémentaires en français pour les élèves en éducation prioritaire, j'aurais abordé avec plaisir l'imparfait du subjonctif. Mais là, ce n'était pas possible. Et cette épreuve ne sera qu'une injustice de plus dans la vie de mes élèves. Attention à l'exigence parce qu'elle peut vite virer à l'élitisme.
Et sinon, qu'on demande à mes élèves d'identifier un temps et de justifier son emploi, de trouver une figure de style dans une phrase ou d'identifier des propositions subordonnées avec le vocabulaire en usage dans les programmes actuels. Beaucoup échoueraient, malheureusement, face à ces simples questions mais au moins ce serait juste.
- AudreyOracle
Oudemia a écrit:Au fait, personne n'a tiqué sur "écrire les chiffres avec des lettres" ?
J'ai dit qu'il y aurait des nombres, et qu'il faudrait les écrire avec des lettres et non des chiffres. Ce qui n'a pas empêché quelqu'un de lever la main, deux minutes plus tard, pour demander s'il fallait écrire avec des chiffres ou pas...
J'ai dit "Vous devez écrire les nombres en toutes lettres. Aucun chiffre ne doit apparaître dans votre copie, n'utilisez que des
mots". Le collège de maths qui surveillait avec moi a apprécié... ;-)
- AnaroreNiveau 9
Je suis ravie du sujet personnellement et guère surprise, les sujets zéro étaient là pour nous faire comprendre qu'on allait remonter la barre et c'est tant mieux !
Certes il y a une erreur sur l'emploi du terme "image" à la place de "figure de style", et certes, il fallait une certaine finesse et de la culture pour traiter le sujet pour les parties compréhension et écriture. Mais depuis le temps que je répète à mes élèves que le brevet va être difficile, qu'il FAUT lire, acquérir une culture, je ne vais pas me plaindre de voir un peu d'exigence, enfin. Beaucoup l'ont pris à la rigolade et sont venus me voir à la fin de l'épreuve en me disant :
" Madame on avait tout fait en classe, mais on n'a pas assez révisé, vous aviez raison".
Sans blague...
Pour la grammaire, on demandait des notions de 5e/4e basiques.
Le subjonctif imparfait de la dictée ne me choque pas (certes ils vont se planter, mais j'ai passé plusieurs heures dessus comme d'habitude et de toute façon la correction le fera sauter comme d'habitude...). Idem pour "complétive", je l'ai utilisé toute l'année (en ayant précisé que le nom complet était conjonctive complétive quand même) vu que toutes les grammaires et tous les manuels de collège que j'avais sous la main l'employaient; Du coup, aucun de mes élèves n'a été surpris.
L'étymologie latine était explicitée, il suffisait de savoir lire. Quant à la dictée en général, "ce n'étaient" et "imprécations" étaient parmi les plus grosses difficultés, mais pas de quoi fouetter un chat.
La seule chose que l'on peut donc regretter est le fait que de plus en plus d'élèves aient du mal à acquérir un sens de l'implicite qui a dû cruellement leur manquer pour bien analyser les choses ce matin.
Certes il y a une erreur sur l'emploi du terme "image" à la place de "figure de style", et certes, il fallait une certaine finesse et de la culture pour traiter le sujet pour les parties compréhension et écriture. Mais depuis le temps que je répète à mes élèves que le brevet va être difficile, qu'il FAUT lire, acquérir une culture, je ne vais pas me plaindre de voir un peu d'exigence, enfin. Beaucoup l'ont pris à la rigolade et sont venus me voir à la fin de l'épreuve en me disant :
" Madame on avait tout fait en classe, mais on n'a pas assez révisé, vous aviez raison".
Sans blague...
Pour la grammaire, on demandait des notions de 5e/4e basiques.
Le subjonctif imparfait de la dictée ne me choque pas (certes ils vont se planter, mais j'ai passé plusieurs heures dessus comme d'habitude et de toute façon la correction le fera sauter comme d'habitude...). Idem pour "complétive", je l'ai utilisé toute l'année (en ayant précisé que le nom complet était conjonctive complétive quand même) vu que toutes les grammaires et tous les manuels de collège que j'avais sous la main l'employaient; Du coup, aucun de mes élèves n'a été surpris.
L'étymologie latine était explicitée, il suffisait de savoir lire. Quant à la dictée en général, "ce n'étaient" et "imprécations" étaient parmi les plus grosses difficultés, mais pas de quoi fouetter un chat.
La seule chose que l'on peut donc regretter est le fait que de plus en plus d'élèves aient du mal à acquérir un sens de l'implicite qui a dû cruellement leur manquer pour bien analyser les choses ce matin.
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- AudreyOracle
Allez, j'ajoute encore un truc qui m'énerve.
Qui parmi vous a vu galérer ce matin des élèves allophones récemment intégrés aux classes "normales" après le vernis de français langue étrangère que notre bonne mère l'EN daigne encore leur accorder?
Que dire à cette choupinette qui s'est battue avec le sujet, mais qui n'a pas compris la moitié des mots qu'elle a lus dans le devoir, qui a choisi le sujet de réflexion, et m'a demandé à la fin si elle avait "bien fait son devoir"? Cette pauvre gosse, en France depuis 3 ans, qui a bossé dur, mais qui n'a eu pleinement accès qu'à très peu de livres en français parce qu'elle n'avait pas encore un niveau suffisant pour le faire, devait dans chacun des sujets exprimer des choses bien complexes pour elle...
Elle s'en est intelligemment sortie en reliant sa réflexion au fait qu'elle était allophone, en expliquant que même si elle n'avait pas compris tout le sujet, elle savait que les livres, c'était important, parce qu'en tant qu'allophone, ça l'aidait à apprendre le français, mais franchement...
A quand une adaptation de l'épreuve pour ses gosses méritants à qui on demande de gravir des montagnes en deux ou trois ans? On adapte pour les dys, mais pour ces élèves-là, nada? On les laisse juste se démerder avec un an de FLE et un dico bilingue le jour de l'épreuve?
Qui parmi vous a vu galérer ce matin des élèves allophones récemment intégrés aux classes "normales" après le vernis de français langue étrangère que notre bonne mère l'EN daigne encore leur accorder?
Que dire à cette choupinette qui s'est battue avec le sujet, mais qui n'a pas compris la moitié des mots qu'elle a lus dans le devoir, qui a choisi le sujet de réflexion, et m'a demandé à la fin si elle avait "bien fait son devoir"? Cette pauvre gosse, en France depuis 3 ans, qui a bossé dur, mais qui n'a eu pleinement accès qu'à très peu de livres en français parce qu'elle n'avait pas encore un niveau suffisant pour le faire, devait dans chacun des sujets exprimer des choses bien complexes pour elle...
Elle s'en est intelligemment sortie en reliant sa réflexion au fait qu'elle était allophone, en expliquant que même si elle n'avait pas compris tout le sujet, elle savait que les livres, c'était important, parce qu'en tant qu'allophone, ça l'aidait à apprendre le français, mais franchement...
A quand une adaptation de l'épreuve pour ses gosses méritants à qui on demande de gravir des montagnes en deux ou trois ans? On adapte pour les dys, mais pour ces élèves-là, nada? On les laisse juste se démerder avec un an de FLE et un dico bilingue le jour de l'épreuve?
- TartifletteNiveau 2
+1
J'ai ces élèves, ils finissent par écrire quelques lignes seulement, mais parfaitement dans le sujet et parfaitement pertinentes. Et on les envoie voie professionnelle même si ça ne leur correspond pas du tout
J'ai ces élèves, ils finissent par écrire quelques lignes seulement, mais parfaitement dans le sujet et parfaitement pertinentes. Et on les envoie voie professionnelle même si ça ne leur correspond pas du tout
- PuckVénérable
Non, 3.Agrippina furiosa a écrit:Et bien on est au moins 2. Et j'assume aussi.Sphinx a écrit:Je donne toujours les termes de conjonctive et complétive, donc a priori mes élèves s'en sont sortis. (Et oui, je sais que complétive est passé de mode. Que voulez-vous, moi, les termes de grammaire qui changent tous les trois ans, ça me saoule). J'ai aussi passé un peu de temps sur le subjonctif, y compris imparfait (oui, je sais que ce n'est pas au programme, mais je refuse l'idée qu'on ne leur en parlera jamais), j'ai certes pu constater que c'était tout sauf acquis le jour du contrôle (mais ça, c'est surtout dû à un poil dans la main format baobab pour ce qui est du par coeur), mais au moins ils ne pourront pas dire qu'on ne l'a l'a pas vu. Et les types de discours rapportés, on l'a aussi pas mal bossé (j'ai aussi un peu tiqué sur le "Seigneur", j'espère qu'ils se seront rappelés qu'on a fait une réécriture avec une difficulté similaire). Donc côté langue, on était bons. En compréhension, je ne me prononcerai pas avant d'avoir relu les questions que j'ai parcourues très en diagonale ; j'ai eu un peu peur pour la première car ça relevait vraiment de l'implicite, mais en faisant le tour de la salle, j'ai vu qu'ils s'en étaient sortis, seuls les vraiment très faibles n'avaient pas compris qu'on était dans un bar et qui était Léopold.
Les rédactions, franchement bateau.
Mais oui, j'assume complètement ce que je fais quand je sors du programme, mais je n'aurais pas cruqu'ol m'arrivera d'en être soulagée le jour du brevet Comme dit LeClochard, j'ai finalement fait l'impasse sur les infinitives et les participiales, mais je vais peut-être m'y mettre l'an prochain au cas où
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- archebocEsprit éclairé
Youki06 a écrit:Je suis consternée par ce sujet. Ma fille est dans un bon collège et a 16 de moyenne en français (et son professeur a tendance à placer la barre haute et c’est tant mieux). Elle aime lire et a travaillé sur de nombreuses oeuvres cette année.
Mon globule a un profil voisin de la vôtre. Il a fait des erreurs aussi, il n'est pas content de tout, mais il a compris le texte. Pour commencer, il l'a lu trois fois. Il pense avoir réussi l'exercice de discours indirect, et l'identification du subjonctif imparfait, points que l'enseignant avait fait travailler cette année. Pour ce qu'il a pu nous en dire, il se fera épinglé sur des questions moins mécaniques, et sans doute aussi sur l'orthographe.
Résultat le plus important, il y allait pour prendre du plaisir, et il en a pris.
Mais j’ai franchement honte. D’année en année, ma fille perd le goût pour les lettres, alors qu’elle aime lire, est curieuse de nature, fait du violon, de la danse…
Qui dit smiley laisse imaginer smartphone, et qui dit smartphone dit baisse de performance et de motivation. Si Léopold avait eu un smartphone, la classe de monsieur Didier aurait glissé sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard.
J’avoue ne même plus trouver d’arguments convaincants à ma fille comme si l’adulte avait oublié ce que c’est de passer un premier examen,
J'en ai une sur le même modèle à la maison. Je suppose que c'est l'adolescence. Je soigne cela avec des coups de pieds au lulu (coups de pieds et lulu essentiellement immatériels). Totalement inefficace à court terme, mais sur le long terme, par exemple ce soir, la globule m'a demandé des explications sur ces choses exotiques que sont les sinus et les cosinus. On va finalement pouvoir lui donner un peu d'esprit de géométrie. Je ne désespère pas pour l'esprit de finesse.
Pour l'un comme pour l'autre, je ne vois pas qu'on puisse se passer des exercices mécaniques du type de l'exercice 7 aussi bien que des sujets un peu déroutants comme celui de cette épreuve. Ce qui me gène plus, ce sont les erreurs d'interprétation du texte que dénotent certaines questions. C'est une leçon classique que la fausseté du goût du pédagogue faussera celui de l'élève.
- MalagaModérateur
Youki06 a écrit:Je suis consternée par ce sujet. Ma fille est dans un bon collège et a 16 de moyenne en français (et son professeur a tendance à placer la barre haute et c’est tant mieux). Elle aime lire et a travaillé sur de nombreuses oeuvres cette année. Afin de bien se préparer, elle s’était achetée les annales 2018 chez Nathan dans lesquelles elle avait fait tous les sujets (et j’avais vérifié derrière étant professeur de français) soit neuf sujets allant de Flaubert en passant par Barjavel…
Son message en sortant de l’épreuve: « je ne m’attendais pas du tout à ce genre de sujet accompagné d’un smiley triste » Nous en avons parlé ensemble et elle a été déconcertée sur de nombreux points:
-pour la question 1 et 2 : aucune difficulté
-question 3 : sa réponse est complètement hors sujet (et au vue de l’ambiguïté de la question, cela ne m’étonne même pas)
-question 4: concernant le ressenti de Léopold, elle l’a évidemment trouvé en justifiant avec le texte mais pour l’image, elle s’est sentie perdue (l’image du film?) et n’a pas compris qu’il fallait retrouver une figure de style afin de se justifier (alors qu’elle les connait toutes! et elle sait les reconnaître!)
-pour la question 5: elle s’en est plutôt bien sortie (même si pour le comique, je pense qu’il lui manque certaines justifications…)
-pour la question 6: le terme de complétive l’a perturbée et du coup elle a tout mélangé! résultat 0 pour cette question…
-question 7: découragée par la question 6, cette réécriture l’a encore plus décontenancée et je pense qu’elle n’aura que 2/10… (d’ailleurs, elle m’a dit :aucun sujet qu’elle a fait de type brevet cette année + ceux qu’elle a fait pour s’entraîner dans ses annales, ne traitait une réécriture au discours indirect!! Et elle a raison!)
-question 8: aucun souci pour le synonyme mais le petit b, elle pense ne pas avoir juste non plus…
Nous avons donc fait le calcul soit 26/50!!! Pour une élève ayant 16 de moyenne et ayant bien révisé…
Allons nous continuer à dégouter les élèves du français en continuant de la sorte? Ce sujet sent le snobisme des faubourgs parisiens dans lesquels Hédiard a pris la place d’Audiard…
De plus, elle est très bonne en orthographe et a choisi le sujet d’imagination en respectant: la narration à la troisième personne, le système temporel du texte de départ, la présentation du dialogue, etc et elle a même imaginé que Léopold aimerait devenir écrivain. Donc nous espérons que la deuxième partie rattrapera la première…
Mais j’ai franchement honte. D’année en année, ma fille perd le goût pour les lettres, alors qu’elle aime lire, est curieuse de nature, fait du violon, de la danse… Je n’ose même pas imaginé les autres parents dont de plus en plus d’élèves sont en grandes difficultés dans cette matière et ce n’est absolument pas avec ce genre de sujet que nous allons redonner l’envie et la volonté de réussir en Lettres. J’avoue ne même plus trouver d’arguments convaincants à ma fille comme si l’adulte avait oublié ce que c’est de passer un premier examen, de vouloir le réussir et de s’en donner les moyens, et pire ces remarques de professeurs « il est facile ce sujet » et j’en passe avec un cerveau de la trentaine-quarantaine trainant un bac+5 et plus derrière eux sans aucune empathie ayant oublié l’adolescent à fleur de peau, cherchant à se construire qu’il était… Or le but de la littérature n’est il pas de développer une plus large empathie, d’oublier le fameux « c’était mieux avant », de s’adapter à cette nouvelle génération afin de ne pas devenir de vieux cons comme le décrivait Brassens. J’aime la qualité mais n’en est trouvé aucune dans ce sujet servi dans un emballage flambant neuf mais dont l’intérieur sentait le périmé et le superflu…
Bonjour, comme tu es un nouveau membre, peux-tu aller te présenter dans la section du forum "présentation" ? Merci
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- SphinxProphète
Youki06 a écrit:comme si l’adulte avait oublié ce que c’est de passer un premier examen, de vouloir le réussir et de s’en donner les moyens, et pire ces remarques de professeurs « il est facile ce sujet » et j’en passe avec un cerveau de la trentaine-quarantaine trainant un bac+5 et plus derrière eux sans aucune empathie ayant oublié l’adolescent à fleur de peau, cherchant à se construire qu’il était…
Ce qu'il ne faut pas lire... Accessoirement, on croise des ados de 3e à peu près tous les jours, et même il nous arrive de travailler avec eux, voire de nous faire une vague idée de leur niveau, vous savez.
Or le but de la littérature n’est il pas de développer une plus large empathie, d’oublier le fameux « c’était mieux avant », de s’adapter à cette nouvelle génération afin de ne pas devenir de vieux cons comme le décrivait Brassens.
Alors, euh, hum, comment vous dire ?
Non. Franchement non.
Audrey a écrit:Oudemia a écrit:Au fait, personne n'a tiqué sur "écrire les chiffres avec des lettres" ?
J'ai dit qu'il y aurait des nombres, et qu'il faudrait les écrire avec des lettres et non des chiffres. Ce qui n'a pas empêché quelqu'un de lever la main, deux minutes plus tard, pour demander s'il fallait écrire avec des chiffres ou pas...
J'ai dit "Vous devez écrire les nombres en toutes lettres. Aucun chiffre ne doit apparaître dans votre copie, n'utilisez que des
mots". Le collège de maths qui surveillait avec moi a apprécié... ;-)
aussi ! J'ai traduit directement " chiffres" par "nombres". D'ailleurs ça m'a un peu contrariée qu'on doive leur donner cette consigne : ils sont censés le savoir, bon sang, depuis le temps qu'on le leur répète...
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- MUTISExpert
Caine a écrit:Personnellement, j'ai plutôt apprécié le brevet de cette année. On a enfin gommé ce côté "ressenti des élèves" (le truc bien fourre-tout qui donnait lieu à des justifications tout à fait alambiquées) pour quelque chose de plus exigeant et de plus sérieux. Les questions de compréhension, objectivement, n'étaient pas très compliquées, exceptées peut-être la question sur l'image et celle sur la figure de style. C'est par contre un peu usant d'avoir une terminologie différente chaque année : l'an dernier, nous avions droit à "procédé littéraire" et maintenant "image"... Quand tu parles de "procédés littéraires" ou de "figures de style" toute l'année et qu'on te sort le mot "image", c'est un peu frustrant.
Les questions de grammaire étaient assez accessibles, j'étais ravi de retrouver relative et complétive/conjonctive après avoir travaillé la notion en long, en large et en travers. Idem pour le discours indirect (un peu vache, cela dit, mais bon !). La dictée était difficile (et longue, OMG !) et je pense qu'on nous demandera de banaliser "déposât" (que je n'ai pas vu en cours et que je ne compte pas voir du tout en fait, faut pas charrier).
Pour la rédaction, ô joie, j'avais fait pratiquement le même sujet de réflexion cette année, autant dire que mes élèves se sont rués dessus. Le dialogue, par contre, je le sens assez mal. La correction va être laborieuse étant donné la "grande maîtrise" que les élèves ont du discours direct.
Bilan : je préfère de loin le sujet de cette année à celui de l'année dernière. Il y a du mieux sur plusieurs points même s'il n'est clairement pas parfait. Attendons les résultats maintenant !
Tout à fait d'accord.
Les années précédentes, tout le monde se plaignait de ne pas avoir de questions de grammaire, de la facilité de la dictée, des questions indigentes sur le ressenti etc ...
Personnellement, j'explique aux élèves que les conjonctives s'appelaient il y a peu les complétives et les grammairiens de la Sorbonne qui m'ont formé lors de la prépa Agrég employaient le mot complétive. Pas de quoi en faire un plat selon moi.
TB sujet de réflexion traité en grande partie cette année avec les élèves. Et ce sujet va me permettre de justifier encore mieux le programme lectures que je fixe chaque année avec 9 lectures cursives obligatoires et 18 pour les volontaires.
On avait travaillé sur le subjonctif au mois de juin. Maintenant c'est un très bon collège. Je pense que ça va faire mal dans des collèges plus difficiles. Le texte était riche et intéressant.
Bon, j'aurais préféré figure de style plutôt qu'image mais ils sont capables de comprendre j'espère.
En résumé, un bon sujet.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- AnaroreNiveau 9
Puck a écrit:Non, 3.Agrippina furiosa a écrit:Et bien on est au moins 2. Et j'assume aussi.Sphinx a écrit:Je donne toujours les termes de conjonctive et complétive, donc a priori mes élèves s'en sont sortis. (Et oui, je sais que complétive est passé de mode. Que voulez-vous, moi, les termes de grammaire qui changent tous les trois ans, ça me saoule). J'ai aussi passé un peu de temps sur le subjonctif, y compris imparfait (oui, je sais que ce n'est pas au programme, mais je refuse l'idée qu'on ne leur en parlera jamais), j'ai certes pu constater que c'était tout sauf acquis le jour du contrôle (mais ça, c'est surtout dû à un poil dans la main format baobab pour ce qui est du par coeur), mais au moins ils ne pourront pas dire qu'on ne l'a l'a pas vu. Et les types de discours rapportés, on l'a aussi pas mal bossé (j'ai aussi un peu tiqué sur le "Seigneur", j'espère qu'ils se seront rappelés qu'on a fait une réécriture avec une difficulté similaire). Donc côté langue, on était bons. En compréhension, je ne me prononcerai pas avant d'avoir relu les questions que j'ai parcourues très en diagonale ; j'ai eu un peu peur pour la première car ça relevait vraiment de l'implicite, mais en faisant le tour de la salle, j'ai vu qu'ils s'en étaient sortis, seuls les vraiment très faibles n'avaient pas compris qu'on était dans un bar et qui était Léopold.
Les rédactions, franchement bateau.
Mais oui, j'assume complètement ce que je fais quand je sors du programme, mais je n'aurais pas cruqu'ol m'arrivera d'en être soulagée le jour du brevet Comme dit LeClochard, j'ai finalement fait l'impasse sur les infinitives et les participiales, mais je vais peut-être m'y mettre l'an prochain au cas où
Non 4
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- OudemiaBon génie
Et de 4, au moins, et il me semble que nous sommes nombreux à ne pas priver les élèves d'outils indispensables.Puck a écrit:Non, 3.Agrippina furiosa a écrit:Et bien on est au moins 2. Et j'assume aussi.Sphinx a écrit:Je donne toujours les termes de conjonctive et complétive, donc a priori mes élèves s'en sont sortis. (Et oui, je sais que complétive est passé de mode. Que voulez-vous, moi, les termes de grammaire qui changent tous les trois ans, ça me saoule). J'ai aussi passé un peu de temps sur le subjonctif, y compris imparfait (oui, je sais que ce n'est pas au programme, mais je refuse l'idée qu'on ne leur en parlera jamais), j'ai certes pu constater que c'était tout sauf acquis le jour du contrôle (mais ça, c'est surtout dû à un poil dans la main format baobab pour ce qui est du par coeur), mais au moins ils ne pourront pas dire qu'on ne l'a l'a pas vu. Et les types de discours rapportés, on l'a aussi pas mal bossé (j'ai aussi un peu tiqué sur le "Seigneur", j'espère qu'ils se seront rappelés qu'on a fait une réécriture avec une difficulté similaire). Donc côté langue, on était bons. En compréhension, je ne me prononcerai pas avant d'avoir relu les questions que j'ai parcourues très en diagonale ; j'ai eu un peu peur pour la première car ça relevait vraiment de l'implicite, mais en faisant le tour de la salle, j'ai vu qu'ils s'en étaient sortis, seuls les vraiment très faibles n'avaient pas compris qu'on était dans un bar et qui était Léopold.
Les rédactions, franchement bateau.
Mais oui, j'assume complètement ce que je fais quand je sors du programme, mais je n'aurais pas cruqu'ol m'arrivera d'en être soulagée le jour du brevet Comme dit LeClochard, j'ai finalement fait l'impasse sur les infinitives et les participiales, mais je vais peut-être m'y mettre l'an prochain au cas où
Edit : Qu'est-ce que je disais ! Anarore, je n'avais pas vu ton message. 5, donc, et on va arrêter de compter.
- elisa18Neoprof expérimenté
Audrey a écrit:Allez, j'ajoute encore un truc qui m'énerve.
Qui parmi vous a vu galérer ce matin des élèves allophones récemment intégrés aux classes "normales" après le vernis de français langue étrangère que notre bonne mère l'EN daigne encore leur accorder?
Que dire à cette choupinette qui s'est battue avec le sujet, mais qui n'a pas compris la moitié des mots qu'elle a lus dans le devoir, qui a choisi le sujet de réflexion, et m'a demandé à la fin si elle avait "bien fait son devoir"? Cette pauvre gosse, en France depuis 3 ans, qui a bossé dur, mais qui n'a eu pleinement accès qu'à très peu de livres en français parce qu'elle n'avait pas encore un niveau suffisant pour le faire, devait dans chacun des sujets exprimer des choses bien complexes pour elle...
Elle s'en est intelligemment sortie en reliant sa réflexion au fait qu'elle était allophone, en expliquant que même si elle n'avait pas compris tout le sujet, elle savait que les livres, c'était important, parce qu'en tant qu'allophone, ça l'aidait à apprendre le français, mais franchement...
A quand une adaptation de l'épreuve pour ses gosses méritants à qui on demande de gravir des montagnes en deux ou trois ans? On adapte pour les dys, mais pour ces élèves-là, nada? On les laisse juste se démerder avec un an de FLE et un dico bilingue le jour de l'épreuve?
J'ai vu galérer tous les élèves ce matin, dans un bon collège. Cela m'a fait mal au coeur.
On n'adapte pas pour les dys: ils ont juste un tiers-temps. C'est la psychomotricienne (que je paye royalement toutes les semaines car la sécu ne rembourse rien) qui a appris à Fiston comment gérer ses questions pour ne pas être perdu sur sa feuille. Mais en maths, il n'a pas vu qu'il y avait une 6° page: il n'a pas fait l'exercice sur 17 points! Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive, il saute régulièrement des questions. Il faudrait juste que pour ces élèves et les allophones quelqu'un leur lise les consignes à voix haute, comme c'est dit dans le PAP. Mais cela n'existe pas dans les dispositions du brevet....
- LoraNeoprof expérimenté
Si ! Cetains élèves ont eu des « secrétaires lecteurs » dans mon établissement. Mais je suppose que ça passe par une reconnaissance de handicap, ce qui n’est pas le cas de tous les élèves qui ont un PAP (et encore moins les allophones).
- DesolationRowEmpereur
Youki06 a écrit:Or le but de la littérature n’est il pas de développer une plus large empathie, d’oublier le fameux « c’était mieux avant », de s’adapter à cette nouvelle génération afin de ne pas devenir de vieux cons comme le décrivait Brassens.
Je ne suis pas compétent pour me prononcer sur un sujet de brevet ; en revanche, je suis à peu certain que la réponse à votre question est "non, vraiment pas, et ce serait très triste si c'était le cas".
Sinon, je rougis, mais je cause sans cesse de complétive à mes latinistes, il me semble bien que c'est le terme qu'on m'a enseigné et cela n'a jamais posé trop de problèmes... Je vais y réfléchir
- OudemiaBon génie
Audrey a écrit:Allez, j'ajoute encore un truc qui m'énerve.
Qui parmi vous a vu galérer ce matin des élèves allophones récemment intégrés aux classes "normales" après le vernis de français langue étrangère que notre bonne mère l'EN daigne encore leur accorder?
Que dire à cette choupinette qui s'est battue avec le sujet, mais qui n'a pas compris la moitié des mots qu'elle a lus dans le devoir, qui a choisi le sujet de réflexion, et m'a demandé à la fin si elle avait "bien fait son devoir"? Cette pauvre gosse, en France depuis 3 ans, qui a bossé dur, mais qui n'a eu pleinement accès qu'à très peu de livres en français parce qu'elle n'avait pas encore un niveau suffisant pour le faire, devait dans chacun des sujets exprimer des choses bien complexes pour elle...
Elle s'en est intelligemment sortie en reliant sa réflexion au fait qu'elle était allophone, en expliquant que même si elle n'avait pas compris tout le sujet, elle savait que les livres, c'était important, parce qu'en tant qu'allophone, ça l'aidait à apprendre le français, mais franchement...
A quand une adaptation de l'épreuve pour ces gosses méritants à qui on demande de gravir des montagnes en deux ou trois ans? On adapte pour les dys, mais pour ces élèves-là, nada? On les laisse juste se démerder avec un an de FLE et un dico bilingue le jour de l'épreuve?
Tout à fait d'accord !
- elisa18Neoprof expérimenté
Merci! J'ai parlé à mon fils de l'AVS qu'il a refusé de demander et qui lui aurait lu les consignes: il refuse toujours. Je vais donc réfléchir à la demande de "lecteur" pour le bac!Lora a écrit:Si ! Cetains élèves ont eu des « secrétaires lecteurs » dans mon établissement. Mais je suppose que ça passe par une reconnaissance de handicap, ce qui n’est pas le cas de tous les élèves qui ont un PAP (et encore moins les allophones).
- Pierre-HenriHabitué du forum
archeboc a écrit: Ce qui me gène plus, ce sont les erreurs d'interprétation du texte que dénotent certaines questions. C'est une leçon classique que la fausseté du goût du pédagogue faussera celui de l'élève.
J'y vois un reliquat de la maudite ère Viala, pendant laquelle toute littérature était conçue comme une vaste entreprise de manipulation mentale, destinée à tromper le peuple, qu'il fallait absolument décoder et dénoncer. On s'est calmé de ce côté-là (dieu merci), mais il y encore les maniaques de la parodie. Pour beaucoup d'experts, tout est parodie ; il y a forcément toujours, derrière un texte, une intention cachée, un second degré, nécessitant décodage. Il refusent l'idée qu'un texte puisse être sincère, directement touchant, émouvant.
Au fait : il s'émeut peut-être, aussi, ce personnage, de ses propres souvenirs d'école. Il se rappelle sa jeunesse, ses récitations à lui. Cette nostalgie-là ne me paraît pas non plus spécialement "comique".
- Singing in The RainHabitué du forum
Moi j'ai trouvé le sujet intéressant, un texte ambitieux mais agréable, des questions de compréhension qui font appel à une réflexion personnelle et un esprit de synthèse. Le retour de la grammaire me paraît un très bon point. La rédaction rappelle l'importance de la lecture. Après effectivement, quelques bémols : le subjonctif imparfait en dictée, le mot "image".
Certes, la barre est haute pour les élèves de cette année qui ont été peu préparés mais c'est un bon cap pour les années suivantes !
Le brevet passe de validation de compétences de bases à une ouverture vers le lycée. Les sujets d'annales zéro orientait vers ce type de sujet.
Certes, la barre est haute pour les élèves de cette année qui ont été peu préparés mais c'est un bon cap pour les années suivantes !
Le brevet passe de validation de compétences de bases à une ouverture vers le lycée. Les sujets d'annales zéro orientait vers ce type de sujet.
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