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- InvitéInvité
Le café péda a écrit:
L’écriture d’invention sera-t-elle bientôt supprimée des épreuves écrites de français au bac ? Au risque de mettre fin dans les classes à la dynamique de pratiques créatives et recréatives de la littérature ? La communauté scientifique enseignante vient de lancer un appel au Ministre de l’Education nationale pour que l’écriture créative ne disparaisse pas de l’enseignement en France, mais soit au contraire revitalisée. Les études littéraires contemporaines et les recherches en didactique de la littérature permettent d’avancer de nombreux arguments en ce sens : un possible renouveau rhétorique de l’art d’écrire, une expérience de lecteur reconnu comme sujet à part entière, une culture numérique considérée comme « société de l’écriture », une meilleure préparation aux études supérieures où se répandent les pratiques réflexives de la littérature. Universitaires, chercheurs, cadres, formateurs ou enseignants : d’Alain Boissinot à Alain Viala, de Dominique Bucheton à Bénédicte Shawky-Milcent, la liste des signataires est impressionnante. L’appel est pour l’instant resté sans aucune réponse.
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- AustrucheerranteHabitué du forum
La suppression annoncée de l'écriture d'invention au bac, c'est peut-être la seule bonne nouvelle de la réforme à ce jour.
- henrietteMédiateur
Bien d'accord avec toi !
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- AphrodissiaMonarque
La note du CSP évoque aussi le problème de la question du corpus mais sans y répondre directement. Le passage suivant m'inquiète un peu:
CSP a écrit:Le commentaire et la dissertation ne sont pas critiqués, paraissant aux professeurs consubstantiels à la discipline. L’on pourrait néanmoins envisager des sujets de dissertation libérés de l’emprise formelle et proposer des questions ouvertes, plus largement humaines que strictement littéraires ;
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- henrietteMédiateur
Des questions en dissertation "plus largement humaines que strictement littéraires" : en effet, ça fait plutôt peur ! Vers des questions du type de celles des sujets de réflexion du DNB ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- IphigénieProphète
henriette a écrit:Des questions en dissertation "plus largement humaines que strictement littéraires" : en effet, ça fait plutôt peur ! Vers des questions du type de celles des sujets de réflexion du DNB ?
Bah la littérature faut qu'elle soit créative et récréative, pas raisonnée, quoi!
C'est consubstantiel, pas substantiel qu'on te dit...
- AustrucheerranteHabitué du forum
Et puis, il faut en finir avec cette vision livresque de l'enseignement des lettres !
(Le plus triste, c'est que si jamais ça arrivait, je vois déjà une partie conséquente de l'opinion publique et des médias se réjouir que "le français serve enfin à quelque chose"...)
(Le plus triste, c'est que si jamais ça arrivait, je vois déjà une partie conséquente de l'opinion publique et des médias se réjouir que "le français serve enfin à quelque chose"...)
- IphigénieProphète
Voui d'un autre côté, c'est le café pédagogique et les initiateurs des programmes de 2000 qui defendent leur grand oeuvre, qui est une teĺle réussite quon peut en effet etre effrayé de les voir retoqués....
- roxanneOracle
Ou même des collègues. Une collègue d'anglais, très sympathique au demeurant, racontait les concours qu'elle organisait dans sa classe, à coups de sucettes et combien elle et ses élèves s'éclataient. Elle me regarde et d'un air sincèrement désolé me dit "C'est vrai que vous avec les trucs chiants que vous devez leur faire, je vous plains! "Je lui ai répondu que Racine et Zola , si, si ça intéresse les élèves même sans sucettes à la clé. J'ai bien vu qu'elle ne me croyait pas.
- ChocolatGuide spirituel
Pour une fois, je suis d'accord avec eux car je pense que l'écriture d'invention peut être un exercice très exigeant et très formateur à condition que les consignes données au élèves et le barème de correction proposé valorisent la créativité et pénalisent les textes d'une banalité affligeante.
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- roxanneOracle
Oui. Mais l'année dernière, le sujet S.ES national était niveau 4e (et encore). Du coup, plusieurs de mes élèves très médiocres s'en sont sortis avec des notes honorables. Il est effectivement difficile d'avoir une très bonne note mais plus facile d'avoir une note moyenne que dans les autres exercices.
- AustrucheerranteHabitué du forum
En ce qui me concerne, le problème n'est pas tant le sujet d'invention en lui-même (s'il est bien pensé, pourquoi pas, après tout), que le fait qu'il soit mis en concurrence avec la dissert et commentaire ; on a un exercice de rhétorique face à des exercices d'analyse : compter alors la note des uns et des autres comme s'ils étaient comparables ne me semble guère avoir de pertinence.
- IphigénieProphète
C'est typiquement un exercice à faire en classe mais pas du tout un exercice d'examen: si on veut de la créativité il ne faut pas la soumettre à une impossible notation. L'examen n'est pas là pour reconnaître la créativité mais pour sanctionner des connaissances et une certaine aptitude à raisonner, bref, la part de travail scolaire, ce qui est notable.Chocolat a écrit:Pour une fois, je suis d'accord avec eux car je pense que l'écriture d'invention peut être un exercice très exigeant et très formateur à condition que les consignes données au élèves et le barème de correction proposé valorisent la créativité et pénalisent les textes d'une banalité affligeante.
- DeliaEsprit éclairé
Austrucheerrante a écrit:En ce qui me concerne, le problème n'est pas tant le sujet d'invention en lui-même (s'il est bien pensé, pourquoi pas, après tout), que le fait qu'il soit mis en concurrence avec la dissert et commentaire ; on a un exercice de rhétorique face à des exercices d'analyse : compter alors la note des uns et des autres comme s'ils étaient comparables ne me semble guère avoir de pertinence.
Exercice de rhétorique, certes, mais on n'enseigne ps la rhétorique ! Pour la bonne raison que les promoteurs de cette épreuve l'ignorent eux-mêmes : l'invention, c'est la recherche préalable des idées et arguments. Bel aveu que cet emploi à contre sens !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- AustrucheerranteHabitué du forum
Delia a écrit:Austrucheerrante a écrit:En ce qui me concerne, le problème n'est pas tant le sujet d'invention en lui-même (s'il est bien pensé, pourquoi pas, après tout), que le fait qu'il soit mis en concurrence avec la dissert et commentaire ; on a un exercice de rhétorique face à des exercices d'analyse : compter alors la note des uns et des autres comme s'ils étaient comparables ne me semble guère avoir de pertinence.
Exercice de rhétorique, certes, mais on n'enseigne ps la rhétorique ! Pour la bonne raison que les promoteurs de cette épreuve l'ignorent eux-mêmes : l'invention, c'est la recherche préalable des idées et arguments. Bel aveu que cet emploi à contre sens !
C'est bien pourquoi j'ai précisé dans ma parenthèse "si l'exercice est bien pensé", ce qui n'est clairement pas le cas aujourd'hui. D'où le fait que je ne pleurerai pas sa disparition (voire, tel Desproges, que je reprendrai deux fois des moules).
- IphigénieProphète
En effet, cette invention-là n'a pas grand chose à voir avec la rhétorique.Delia a écrit:Austrucheerrante a écrit:En ce qui me concerne, le problème n'est pas tant le sujet d'invention en lui-même (s'il est bien pensé, pourquoi pas, après tout), que le fait qu'il soit mis en concurrence avec la dissert et commentaire ; on a un exercice de rhétorique face à des exercices d'analyse : compter alors la note des uns et des autres comme s'ils étaient comparables ne me semble guère avoir de pertinence.
Exercice de rhétorique, certes, mais on n'enseigne ps la rhétorique ! Pour la bonne raison que les promoteurs de cette épreuve l'ignorent eux-mêmes : l'invention, c'est la recherche préalable des idées et arguments. Bel aveu que cet emploi à contre sens !
Mais en lisant la prose développée par les defenseurs de la créativité par génération spontanée ( i.e en concurrence et non en complément des commentaires et dissertations) on reconnaitrait presque celle des programmes de la reforme du collègoe : c'est comme pour les cosmétiques: la science, ça en jette pour le grand public. On a beau demander un e enseignement de cette "nouvelle rhetorique,' on sait très bien pourquoi cet exercice a été mis au bac IRL...
- Spoiler:
- "L’argument rhétorique
L’écriture qui épouse des formes littéraires ménage un accès à la littérature que les élèves sentent facilement en phase avec leur propre désir d’expression aboutie, habile et diversifiée et d’entrée dans une littéracie experte. "
C'est presque aussi beau qu'un deplacement horizontal en milieu aquatique
- RuthvenGuide spirituel
henriette a écrit:Des questions en dissertation "plus largement humaines que strictement littéraires" : en effet, ça fait plutôt peur ! Vers des questions du type de celles des sujets de réflexion du DNB ?
On peut faire preuve de charité dans l'interprétation : actuellement les sujets de dissert sont des sujets d'esthétique (et sont quand même très formatés (du type : vaut-il mieux pour convaincre argumenter directement ou indirectement ?)); mais je me souviens avoir eu au bac :"Le moi est-il toujours haïssable ?" ; l'idée que la littérature n'est pas qu'autoréférentielle peut donner des sujets intéressants (mais moins prévisibles).
- DeliaEsprit éclairé
Fausse manœuvre
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- AustrucheerranteHabitué du forum
Mais le risque serait alors qu'on se retrouve avec des sujets surtout philosophiques qui réclament accessoirement, et donc un peu arbitrairement, des exemples littéraires (risques qu'on peut reconnaître aussi dans le groupement d'une spécialité lettres-philo).Ruthven a écrit:henriette a écrit:Des questions en dissertation "plus largement humaines que strictement littéraires" : en effet, ça fait plutôt peur ! Vers des questions du type de celles des sujets de réflexion du DNB ?
On peut faire preuve de charité dans l'interprétation : actuellement les sujets de dissert sont des sujets d'esthétique (et sont quand même très formatés (du type : vaut-il mieux pour convaincre argumenter directement ou indirectement ?)); mais je me souviens avoir eu au bac :"Le moi est-il toujours haïssable ?" ; l'idée que la littérature n'est pas qu'autoréférentielle peut donner des sujets intéressants (mais moins prévisibles).
- IphigénieProphète
Il y avait deux sujets différents, la dissertation et la discussion ( davantage vers les pbs de société ), le "moi haissable" c'était typiquement un problème littéraire, de Montaigne à Pascal, du pelican de Musset à etc etc....Ruthven a écrit:henriette a écrit:Des questions en dissertation "plus largement humaines que strictement littéraires" : en effet, ça fait plutôt peur ! Vers des questions du type de celles des sujets de réflexion du DNB ?
On peut faire preuve de charité dans l'interprétation : actuellement les sujets de dissert sont des sujets d'esthétique (et sont quand même très formatés (du type : vaut-il mieux pour convaincre argumenter directement ou indirectement ?)); mais je me souviens avoir eu au bac :"Le moi est-il toujours haïssable ?" ; l'idée que la littérature n'est pas qu'autoréférentielle peut donner des sujets intéressants (mais moins prévisibles).
- MarimekkoNiveau 6
Austrucheerrante a écrit:Delia a écrit:Austrucheerrante a écrit:En ce qui me concerne, le problème n'est pas tant le sujet d'invention en lui-même (s'il est bien pensé, pourquoi pas, après tout), que le fait qu'il soit mis en concurrence avec la dissert et commentaire ; on a un exercice de rhétorique face à des exercices d'analyse : compter alors la note des uns et des autres comme s'ils étaient comparables ne me semble guère avoir de pertinence.
Exercice de rhétorique, certes, mais on n'enseigne ps la rhétorique ! Pour la bonne raison que les promoteurs de cette épreuve l'ignorent eux-mêmes : l'invention, c'est la recherche préalable des idées et arguments. Bel aveu que cet emploi à contre sens !
C'est bien pourquoi j'ai précisé dans ma parenthèse "si l'exercice est bien pensé", ce qui n'est clairement pas le cas aujourd'hui. D'où le fait que je ne pleurerai pas sa disparition (voire, tel Desproges, que je reprendrai deux fois des moules).
Depuis qu'on a demandé à des lycéens de faire parler un train, je n'ose plus jurer de rien.
- ChocolatGuide spirituel
Iphigénie a écrit:C'est typiquement un exercice à faire en classe mais pas du tout un exercice d'examen: si on veut de la créativité il ne faut pas la soumettre à une impossible notation. L'examen n'est pas là pour reconnaître la créativité mais pour sanctionner des connaissances et une certaine aptitude à raisonner, bref, la part de travail scolaire, ce qui est notable.Chocolat a écrit:Pour une fois, je suis d'accord avec eux car je pense que l'écriture d'invention peut être un exercice très exigeant et très formateur à condition que les consignes données au élèves et le barème de correction proposé valorisent la créativité et pénalisent les textes d'une banalité affligeante.
Je ne suis pas d'accord avec toi.
Le talent cultivé est reconnu et valorisé dans toutes les autres disciplines, pourquoi pas en français ?
Pour être capable de rédiger un écrit d'invention de qualité il faut disposer de connaissances littéraires et stylistiques solides ET faire preuve de créativité.
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- henrietteMédiateur
Ce dont ne disposent malheureusement pas les neuf dixièmes des candidats qui choisissent ce sujet...
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- IphigénieProphète
En disant 9/10e tu es bienveillante.
- ernyaFidèle du forum
Tu pourrais développer ?Chocolat a écrit:Le talent cultivé est reconnu et valorisé dans toutes les autres disciplines, pourquoi pas en français ?
Comment le talent cultivé est valorisé en maths, en physique, etc ?
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