- beaverforeverNeoprof expérimenté
Votre piège logique vient d'une définition imprécise de "normal".
Bien essayé, mais un peu superficiel.
Bisous.
Bien essayé, mais un peu superficiel.
Bisous.
- acsyleNiveau 10
https://www.huffingtonpost.fr/2017/01/25/message-parents-profs_a_21662454/
Et ce sera tout pour moi. Maintenant j'arrête le HS et je me contente de lire sur ce fil.
Et ce sera tout pour moi. Maintenant j'arrête le HS et je me contente de lire sur ce fil.
- PabloPEExpert
camomilles a écrit:Bonjour à tous,
Une de mes collègues se retrouvent en difficulté suite à un incident en classe. Un élève l'a frappée avant les vacances et ce dernier devrait passer en conseil de discipline à la rentrée.
Or, la direction a expliqué à l'enseignant que malgré tout l'élève devrait réintégrer sa classe à la rentrée car la mesure conservatoire prend fin. La direction l'a aussi découragée de porter plainte.
Ma collègue ne se sent pas de reprendre cet élève, a-t-elle la droit de le refuser ?
Merci pour vos réponses
beaverforever a écrit:La réalité est plus prosaïque et professionnelle : c'est une tâche essentielle des adultes travaillant dans un établissement scolaire que de mettre ces élèves au travail et de les faire progresser. C'est l'honneur et une des fonctions sociales fondamentales d'un service public d'éducation.
beaverforever a écrit:Mon point est qu'avant d'exclure un élève parce qu'il est pénible ou qu'il travaille très peu ou pas du tout, il faut d'abord chercher à le mettre au travail et à le faire progresser. Il me semble que nous avons, comme profession, beaucoup de ressources à exploiter dans ce domaine.Je me demande s'il n'y a pas un malentendu : si tu veux enseigner la méthodologie de la dissertation en littérature à des élèves de seconde, n'est-il pas logique de leur donner les critères d'évaluation de cet exercice et un exemple de travail réussi ? En quoi cela serait faire "semblant de travailler" ? Un moment de pédagogie explicite à chaque tâche nouvelle pour les élèves et/ou étudiant me semble logiquement défendable. C'est après qu'on peut jouer sur l'automatisation de la tâche et l'implicite.Je donnerais simplement toutes les heures de soutiens du lycée et de la fac pour mettre le paquet sur le primaire et je te l'accorde le collège (disons au moins jusqu'en quatrième) mais pour qu'après on puisse enfin travailler et pas faire semblant.
beaverforever a écrit:La plus gentille des classes bordélisera un professeur incapable de gestion classe.
J'ai à cœur de faire progresser mes élèves, j'explicite tout ET j'arrive à gérer des classes gentilles je ne serai jamais agressée car je suis une bonne prof
C'est à se demander en lisant certains ici si finalement on ne devrait pas féliciter cet enfant pour avoir permis à la prof de se remettre en question....
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- PabloPEExpert
Ramanujan974 a écrit:
Juste quelques réactions aux points surlignés :
Moi, je ne crois pas à "l'éducabilité pour tous". Comme le bac, le permis de conduire ou tout autre test, même basique, il y aura forcément des gens qui n'y arriveront pas. Je tiens évidemment à la possibilité de pouvoir être éduqué, mais pas comme un droit absolu. Que tout le monde au départ ait sa chance et puisse aller à l'école, c'est très important et très bien, mais il faut accepter l'échec et agir en conséquence. Quand on voit dans les tribunaux des jeunes de 20 ans avec 25 condamnations, où est l'éducabilité et le droit à l'erreur ?!
En plus, on se focalise toujours sur l'élève fautif. Rarement on parle des externalités négatives : les autres élèves, les enseignants, etc.
Combien d'apprentissages perturbés, d'élèves stressés de l'ambiance ? Combien de boules au ventre et de dépressions chez les enseignants ? Eux aussi (et eux surtout) ont droit à une certaine sérénité et pouvoir faire leur travail normalement (enseigner ou apprendre).
OK, un élève poly-exclus va sûrement mal finir, mais les 25 autres et les profs ne vont pas "mieux finir" sans sa présence ?
Le plus grand scandale à mon avis dans l'EdNat, et la plus grande lâcheté, c'est de refuser d'admettre qu'un certain nombre d'élèves n'ont pas leur place dans une école (classique).
Je suis certain qu'on éliminerait 95 % des problèmes de discipline si on pouvait virer 3 élèves par classe, voire moins.
Moi, ça marche : j'ai dans chaque classe 1 ou 2 nuisibles ; quand ils sont absents, c'est le jour et la nuit.
La seule vraie question est : qu'est-ce qu'on en fait ? Selon notre degré d"humanisme" ou de "fraternité", on construit des écoles à la campagne, des internats semi-disciplinaires ou des prisons. Je n'ai pas d'a priori sur la question, il faut essayer. Mais si l'école de la dernière chance au grand air ne fonctionne pas, alors au gnouf.
C'est marrant que tu bloques sur le mot nuisible et montes sur des grands chevaux sur de belles idées MAIS ne parles pas du tout du vrai problème, selon moi, souligné dans ce post en l’occurrence la partie en gras. C'est très noble ce que tu dis hein mais concrètement on fait quoi pour les autres gosses qui subissent au quotidien, à toutes les heures (contrairement aux profs) ces gosses là? On leur demande d'attendre le mercato de rentrée patiemment quitte à venir au bahut la peur au ventre?pogonophile a écrit:@Ramanujan974
Je pensais que d'autres allaient (re)bondir après ta dernière intervention, mais il faut croire qu'il n'y a que moi que ça choque profondément.
J'ai bien compris quand tu écrivais hier "Je précise que j'aimerais d'autres arguments que "tu veux foutre un gamin en taule ?" ou "ce n'est pas comparable"" que tu ne voulais pas passer pour un monstre. Il n'empêche que je ne peux pas qualifier ton propos sans être hors charte.
Par quoi commencer ? Le choix du vocabulaire ? "Nuisibles" pour désigner des élèves, non ça on l'emploie pour qualifier les rats, les cafards, et si on approfondit on atteint le point Godwin. "Au gnouf" ? Mais allons-y franchement, au bagne !
Ah sauf que ça ferait un peu trop XIXème... mais si on a arrêté c'est justement grâce aux penseurs humanistes du XIXème.
Tu parles de "virer 3 élèves par classe, voire moins", soit 10% pour compter le "voire moins". Et on les met à la campagne - eh bien elle va être peuplée, et bien peuplée encore la campagne. Et si ça ne marche pas, faisons-en une contribution utile à la société, avec du travail de force non rémunéré... ah ben oui les travaux forcés. C'est le même principe d'éloignement que la Guyane, sans avoir à traverser un océan. A l'occasion relis Jean Genet pour voir comment ça se passait, ou plus contemporain, le bide monumental des internats d'excellence (rapport de la cour des comptes en 14), le film "la tête haute".
Tu prends la précaution oratoire de dire "Je n'ai pas d'a priori sur la question, il faut essayer." Mais ça a déjà été essayé justement, la mise à l'écart et la détention ne contribuent, dans la très grande majorité des cas, qu'à une chose : renforcer encore davantage la délinquance. C'est flagrant quand on regarde la réinsertion des adultes en France, un peu moins pour la justice des Mineurs, qui heureusement y consacre plus de moyens ; si tu as un doute, contemple la formidable efficacité de la politique américaine à ce propos, les brillantes réussites de l'enfermement à tout va.
J'imagine, du moins j'espère, qu'il y avant tout de la provocation ou de l'irréflexion. Tu flanques tout simplement à la poubelle tout le projet social de l'école tel qu'il s'est construit en un siècle et demi. Le sens même de l'école républicaine, c'est de faire société : on ne fait pas société avec 10% en relégation.
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- Philomène87Grand sage
L'année dernière j'avais participé à un conseil de discipline (j'en étais membre) pour un élève avec un dossier très lourd dont ses camarades ne voulaient plus (certains parlaient même de changer d'établissement car ils ne pouvaient pas bosser : très agité et monopolisait l'énergie de chaque prof). La cde était trèèèèèèèès laxiste et dans la bienveillance à l'extrême pour les élèves pénibles. A un moment j'ai ouvert ma g.*** bouche et exprimé mon désaccord sur le fait de le garder : "On lui a suffisamment donné sa chance depuis l'année dernière, maintenant, on peut peut-être laisser leur chance à ses camarades ?" A ma grande surprise la cde a approuvé et il a été viré. Après, je ne vois pas en quoi on l'a privé d'éducation. Il a été scolarisé ailleurs, c'est tout.
- JPhMMDemi-dieu
Le merveilleux pouvoir du Yakafokon.PabloPE a écrit:C'est à se demander en lisant certains ici si finalement on ne devrait pas féliciter cet enfant pour avoir permis à la prof de se remettre en question....
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CatalunyaExpert spécialisé
Je ne vous permets pas de me baiser.beaverforever a écrit:Votre piège logique vient d'une définition imprécise de "normal".
Bien essayé, mais un peu superficiel.
Bisous.
Au plaisir de vous lire avec des arguments.
- User17095Érudit
PabloPE a écrit:C'est à se demander en lisant certains ici si finalement on ne devrait pas féliciter cet enfant pour avoir permis à la prof de se remettre en question....
En fait, personne n'a rien esquissé dans ce sens.
PabloPE a écrit:C'est marrant que tu bloques sur le mot nuisible et montes sur des grands chevaux sur de belles idées MAIS ne parles pas du tout du vrai problème, selon moi, souligné dans ce post en l’occurrence la partie en gras. C'est très noble ce que tu dis hein mais concrètement on fait quoi pour les autres gosses qui subissent au quotidien, à toutes les heures (contrairement aux profs) ces gosses là? On leur demande d'attendre le mercato de rentrée patiemment quitte à venir au bahut la peur au ventre?
Le fait que personne n'ait la solution miracle à tous les problèmes du monde éducatif ne veut pas dire qu'il faut se taire et laisser dégoiser les pires horreurs. Tu vois, c'est comme ton intervention, elle n'apporte rien à la réflexion mais elle t'a permis d'exprimer ton émotion, c'est déjà quelque chose.
- KimberliteExpert
Le système suisse n'est pas parfait, loin s'en faut, mais j'ai eu la perception qu'il ne rencontrait pas les travers du nôtre en ce qui concerne les perturbateurs de cours, et je me suis demandé comment ils géraient ce genre de chose.
J'ai trouvé cet intéressant document:
https://www.erz.be.ch/erz/fr/index/kindergarten_volksschule/kindergarten_volksschule/leitfaeden.assetref/dam/documents/ERZ/AKVB/fr/09_Schulleitungen_Lehrpersonen/sl_lp_Unterlagen_unterrichtsausschluss_leitfaden_f.pdf
Contrairement aux textes français équivalent, on voit bien qu'il y a le souci de la bonne menée des cours et des autres élèves, et que les parents sont considérés comme responsables de leur enfant et impliqué dans les différentes mesures possibles. Je pense aussi que les différentes structures (organismes sociaux, psychologues, classes spéciales...) sont aussi moins dépassées qu'en France.
J'ai aussi appris qu'en Suisse, on ne laisse pas vraiment le choix aux parents dont les enfants ont un handicap ou de gros problèmes d'apprentissage de la façon dont ils seront scolarisée (orientation rapide vers des classes spéciales. Ce qui peut paraître dur, mais au moins ils mettent les moyens pour s'occuper de ces enfants).
Mais, je le conçois, la situation économique du pays et l'ambiance sociale (beaucoup plus de "régulations" entre citoyens, plus d'ordre...) change aussi pas mal les choses.
J'ai trouvé cet intéressant document:
https://www.erz.be.ch/erz/fr/index/kindergarten_volksschule/kindergarten_volksschule/leitfaeden.assetref/dam/documents/ERZ/AKVB/fr/09_Schulleitungen_Lehrpersonen/sl_lp_Unterlagen_unterrichtsausschluss_leitfaden_f.pdf
Contrairement aux textes français équivalent, on voit bien qu'il y a le souci de la bonne menée des cours et des autres élèves, et que les parents sont considérés comme responsables de leur enfant et impliqué dans les différentes mesures possibles. Je pense aussi que les différentes structures (organismes sociaux, psychologues, classes spéciales...) sont aussi moins dépassées qu'en France.
J'ai aussi appris qu'en Suisse, on ne laisse pas vraiment le choix aux parents dont les enfants ont un handicap ou de gros problèmes d'apprentissage de la façon dont ils seront scolarisée (orientation rapide vers des classes spéciales. Ce qui peut paraître dur, mais au moins ils mettent les moyens pour s'occuper de ces enfants).
Mais, je le conçois, la situation économique du pays et l'ambiance sociale (beaucoup plus de "régulations" entre citoyens, plus d'ordre...) change aussi pas mal les choses.
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- Spoiler:
- PabloPEExpert
Tu as raison, parler pendant 2 pages de la pédagogie explicite en sous entendant ainsi que si les enfants savaient pourquoi le prof fait cela ils ne seraient pas en échec et que donc il y aurait moins de problèmes à gérer sur un fil relatant l'agression d'un prof c'est tout à fait approprié, au temps pour moi je vois le mal partout.pogonophile a écrit:PabloPE a écrit:C'est à se demander en lisant certains ici si finalement on ne devrait pas féliciter cet enfant pour avoir permis à la prof de se remettre en question....
En fait, personne n'a rien esquissé dans ce sens.
Arf mea culpa j'ignorais qu'il fallait absolument apporter quelque chose à la réflexion avant de poster ici, je ne venais qu'exprimer des émotions. C’est très agréable comme message je te remercie. Par contre un détail, mais qui a son importance ici, tu n'es pas mon chef d'établissement et ne le seras jamais même si nous travaillons un jour dans le même secteur alors je pense pouvoir me dispenser de ton approbation. Cerise sur le gâteau non seulement tu n'es pas mon chef mais en plus tu n'es pas mon psy donc merci de lui laisser de quoi gagner sa vie correctement en gérant mes émotions. Et sinon à part ça donc ta solution pour les gamins qui souffrent du comportement des autres est qu'il n'y a pas de "solution miracle"? Ca doit faire plaisir à leurs parents quand tu leur dis ça. Mais personnellement je préfère que mon fils ait un prof capable de dégoiser les pires horreurs (grâce à toi je vais voir différemment le mot nuisible - je pensais juste que cela voulait dire "qui peut nuire") mais prenne en compte tous les élèves de la classe plutôt que quelqu'un qui reste toujours poli mais laisse faire les pires horreurs sous couvert de "bienveillance" envers les perturbateurs. Perturbateurs ça va comme mot, ça ne fait pas trop "endocriniens", je ne vais pas être accusée de " je ne sais quoi" ?pogonophile a écrit:PabloPE a écrit:C'est marrant que tu bloques sur le mot nuisible et montes sur des grands chevaux sur de belles idées MAIS ne parles pas du tout du vrai problème, selon moi, souligné dans ce post en l’occurrence la partie en gras. C'est très noble ce que tu dis hein mais concrètement on fait quoi pour les autres gosses qui subissent au quotidien, à toutes les heures (contrairement aux profs) ces gosses là? On leur demande d'attendre le mercato de rentrée patiemment quitte à venir au bahut la peur au ventre?
Le fait que personne n'ait la solution miracle à tous les problèmes du monde éducatif ne veut pas dire qu'il faut se taire et laisser dégoiser les pires horreurs. Tu vois, c'est comme ton intervention, elle n'apporte rien à la réflexion mais elle t'a permis d'exprimer ton émotion, c'est déjà quelque chose.
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- PabloPEExpert
Leçon numéro 1 à l'IUFM : si tu intéresses les élèves tu n'auras aucun problème de discipline. Leçon donnée par un prof de l'IUFM depuis 10 ans, arrivé à l'IUFM à la limite du burn-out face aux élèvesJPhMM a écrit:Le merveilleux pouvoir du Yakafokon.PabloPE a écrit:C'est à se demander en lisant certains ici si finalement on ne devrait pas féliciter cet enfant pour avoir permis à la prof de se remettre en question....
Je suis en revanche toujours étonnée de l'entendre de la bouche de collègues en exercice
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- henrietteMédiateur
PabloPE, si tu lis attentivement les échanges, tu constateras que les pages sur la pédagogie explicite découlent d'un hors-sujet clairement identifié comme tel, et pas du tout du propos initial du fil auquel on est retourné par la suite.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- pseudo-intelloSage
Les propos de Ramajuan ne m'ont pas choquée, dans la mesure où effectivement, on ne parle pas d'envoyer les mômes en taule.
Je veux dire : on est bien d'aaccord qu'un élève ne frappe pas son prof, là, comme ça, parce qu'il est vénère, s'il mène par ailleurs une vie normale, avec un minimum de cadres.
Je crois à l’éducabilité de tous, mais pour certains i-e la minorité que tout le monde évoque, ce n'est pas possible sans un genre d'internat. Un collégien qui dort à moitié en classe et affirme s'être couché "pas tard" la veille ("minuit, minuit et demi, quoi") manque de repères. Un élève qui ne sait pas, ou très difficilement, réprimer insultes, menaces et gestes violents, est manifestement issu d'une famille qui n'a pas pu, pas su, ou négligé d'inculquer quelques fondamentaux éducatifs préalables au déroulement correct d'une scolarité normale. Les gosses passent plus de temps dans leur famille qu'avec nous : dans la plupart des cas, c'est heureux, mais quand il y a une défaillance, et sans forcément critiquer les parents, qui ne sont pas tous démissionnaires - certains font comme ils peuvent mais ont simplement une vie trop compliquée - c'est tout simplement consternant, car en sabordant le cours, ils entraînent avec plus ou moins d'efficacité le reste de la classe dans leur naufrage.
Je pense qu’il n'est insultant pour aucun élève de dire "cet enfant n'a pas reçu, dans son cercle familial, les pré-requis pour que sa scolarisation puisse se dérouler à peu près sereinement, et profiterait grandement, pour diverses raisons, d'une extraction, temporaire ou pas, de son milieu familial pendant les semaines travaillées". Mais je sais : ça coûte des sous.
Par ailleurs, ton témoignage m'intéresse grandement. D'expérience, quand j'ai eu des classes de sixièmes complètement frappadingues, parfois, sacrifier les deux premiers mois à la discipline (avec un cours presque en stand-by, parce que tout cela prend du temps) s'est avéré très payant pour le reste de l'année. Parfois pas du tout. Je pense qu'effectivement, à l'échelle d'un établissement, c’est plus efficace.
Plus concrètement : le but premier de nos ministres (si on excepte ses généreux émoluments) est de faire des économies. Le deuxième, c'est de réussir suffisamment la com pour faire avaler les couleuvres. Ensuite, parfois, si ça ne coûte rien, c'est de balancer éventuellement des paroles de bon sens, parce que si c'est gratuit, on ne va pas se priver de faire plaisir et de soigner sa popularité. Ils sont en poste parce qu'ils sont relativement copains avec le premier ministre, et pas en froid avec le président.
Le but premier de la plupart des profs (si l'on excepte le salaire modique), c'est de trouver du sens à son boulot (parce que l'absurdité dans le travail entraîne souvent une souffrance psychologique), donc de faire du bon boulot, en apprenant des trucs pertinents aux élèves. Pas de s'enrichir démesurément (sinon, on s'est trompé de métier), pas de faire des économies de bouts de chandelles dans la dette de l'Etat (je parle de la plupart des profs, je sas qu'il y a des exceptions). Ils sont en poste parce qu'ils ont réussi un concours national, puis été adoubés par diverses personnes pendant l'année entière qu'a duré leur stage.
Je veux dire : on est bien d'aaccord qu'un élève ne frappe pas son prof, là, comme ça, parce qu'il est vénère, s'il mène par ailleurs une vie normale, avec un minimum de cadres.
Je crois à l’éducabilité de tous, mais pour certains i-e la minorité que tout le monde évoque, ce n'est pas possible sans un genre d'internat. Un collégien qui dort à moitié en classe et affirme s'être couché "pas tard" la veille ("minuit, minuit et demi, quoi") manque de repères. Un élève qui ne sait pas, ou très difficilement, réprimer insultes, menaces et gestes violents, est manifestement issu d'une famille qui n'a pas pu, pas su, ou négligé d'inculquer quelques fondamentaux éducatifs préalables au déroulement correct d'une scolarité normale. Les gosses passent plus de temps dans leur famille qu'avec nous : dans la plupart des cas, c'est heureux, mais quand il y a une défaillance, et sans forcément critiquer les parents, qui ne sont pas tous démissionnaires - certains font comme ils peuvent mais ont simplement une vie trop compliquée - c'est tout simplement consternant, car en sabordant le cours, ils entraînent avec plus ou moins d'efficacité le reste de la classe dans leur naufrage.
Je pense qu’il n'est insultant pour aucun élève de dire "cet enfant n'a pas reçu, dans son cercle familial, les pré-requis pour que sa scolarisation puisse se dérouler à peu près sereinement, et profiterait grandement, pour diverses raisons, d'une extraction, temporaire ou pas, de son milieu familial pendant les semaines travaillées". Mais je sais : ça coûte des sous.
Ça, c'est super. Vraiment. C'est un investissement de temps pendant deux mois qui doit être très lourd pour le CDE, surtout la première année, mais j'imagine que ça vaut le coup. Pas étonnant que ça fonctionne. Dans mon bahut, les profs seraient hyper-partants (mais notre CDE est malheureusement très "tour d'ivoire").Elyas a écrit: J'ai en tête l'exemple d'un établissement REP+ qui a décidé de convoquer avec les parents tout élève qui rendait copie blanche ou refusait de travailler entre septembre et octobre. Résultat : chute de 95% du rendu de copies blanches et du refus de travail ainsi que baisse de la violence dans l'établissement.
Par ailleurs, ton témoignage m'intéresse grandement. D'expérience, quand j'ai eu des classes de sixièmes complètement frappadingues, parfois, sacrifier les deux premiers mois à la discipline (avec un cours presque en stand-by, parce que tout cela prend du temps) s'est avéré très payant pour le reste de l'année. Parfois pas du tout. Je pense qu'effectivement, à l'échelle d'un établissement, c’est plus efficace.
Parce qu'on ne peut reconnaître une autorité que si on la juge légitime ; elle repose sur le respect, non sur la peur. Sinon, ce n'est pas de l'autorité, mais de la menace ou de la contrainte. Donc parfois, on se fade des trucs qui nous débectent en en faisant le minimum parce que notre postulat et que les types qui ont pondu des absurdités ne sont que des rigolos.beaverforever a écrit:Je trouve que votre message ne manque pas d'ironie : il commence par une critique implicite des ordres de vos supérieurs, puis ensuite vous vous plaignez que les élèves puissent ne pas vouloir respecter votre autorité.
Plus concrètement : le but premier de nos ministres (si on excepte ses généreux émoluments) est de faire des économies. Le deuxième, c'est de réussir suffisamment la com pour faire avaler les couleuvres. Ensuite, parfois, si ça ne coûte rien, c'est de balancer éventuellement des paroles de bon sens, parce que si c'est gratuit, on ne va pas se priver de faire plaisir et de soigner sa popularité. Ils sont en poste parce qu'ils sont relativement copains avec le premier ministre, et pas en froid avec le président.
Le but premier de la plupart des profs (si l'on excepte le salaire modique), c'est de trouver du sens à son boulot (parce que l'absurdité dans le travail entraîne souvent une souffrance psychologique), donc de faire du bon boulot, en apprenant des trucs pertinents aux élèves. Pas de s'enrichir démesurément (sinon, on s'est trompé de métier), pas de faire des économies de bouts de chandelles dans la dette de l'Etat (je parle de la plupart des profs, je sas qu'il y a des exceptions). Ils sont en poste parce qu'ils ont réussi un concours national, puis été adoubés par diverses personnes pendant l'année entière qu'a duré leur stage.
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- PabloPEExpert
J'ai tout lu, à la suite et attentivement justement pour bien voir pourquoi on en arrivait à parler de ça sur ce genre de filhenriette a écrit:PabloPE, si tu lis attentivement les échanges, tu constateras que les pages sur la pédagogie explicite découlent d'un hors-sujet clairement identifié comme tel, et pas du tout du propos initial du fil auquel on est retourné par la suite.
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- MathadorEmpereur
Je suis sûr qu'on entendait les mouches voler pendant ses formations :diable:.PabloPE a écrit:Leçon numéro 1 à l'IUFM : si tu intéresses les élèves tu n'auras aucun problème de discipline. Leçon donnée par un prof de l'IUFM depuis 10 ans, arrivé à l'IUFM à la limite du burn-out face aux élèves
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- New ZealandNiveau 9
beaverforever a écrit:Votre piège logique vient d'une définition imprécise de "normal".
Bien essayé, mais un peu superficiel.
Bisous.
Le côté, je tacle en ajoutant un "bisous" à la fin, c'est puéril. Autant tacler honnêtement.
Je ne sais pas quel âge vous avez, mais j'ai 38 ans, et ce que vous semblez trouver normal ne l'était pas à mon époque, quand j'étais ado. Je ne suis pas réac, c'est juste une réalité qui m'attriste. J'ai d’ailleurs une copine de 23 ans qui me raconte parfois ses aventure à la fac (licence pro) et je suis effarée par ce qu'elle me raconte. Non pas le comportement de ses profs, mais son comportement à elle, en cours. Evidemment, c'est ma copine, je ne dis rien, mais c'est hallucinant... Aucune retenue, je papote en classe, et je ne comprends pas qu'on me reprenne...
La pseudo imprécision dans la définition de "normale" vient de vous. Vous avez quel âge ? Ceci expliquerai peut-être cela ?
Penser qu'on puisse aider les gens en leur laissant faire ce qu'ils veulent... Le niveau zéro en psycho...
- archebocEsprit éclairé
J'ai deux choses à dire. La première, c'est que je me suis réveillé il y a une heure et demi, vers quatre heures du matin, en hurlant. Depuis, je n'arrive pas à me rendormir. Mon cauchemar ? J'étais élève dans le collège de nos enfants.
Voilà pour les émotions. Pour l'usage de la raison, on attendra la venue du jour.
Voilà pour les émotions. Pour l'usage de la raison, on attendra la venue du jour.
- archebocEsprit éclairé
1 *** Certains haïssent le terme "nuisible". Je ne l'aiment pas tellement non plus. Je lui préfère le terme de "saboteur", qui me semble plus neutre et plus exact. Mais ma proposition ne me semble pas avoir suscité l'assentiment général. Je note que les critiques de "nuisibles" n'ont rien proposé à la place. J'aimerais savoir par quoi ils souhaitent remplacer "nuisible". S'entendre sur le vocabulaire serait déjà un grand pas.
- Spoiler:
- 2 *** Je voudrais revenir à une phrase dans le message qui a lancé le hors-sujet, la dernière phrase de ce développement sur les pédagogies explicites : "Si on abandonne les 10% alors qu'on n'a rien fait sur le climat du travail, la mise au travail réel et sur une pédagogie visible qui ne laisse pas les élèves dans le désarroi, on pourra discuter après des rares violents qui existeraient encore". J'ai beau lire et relire, cela ne veut rien dire. On voit bien comment le sens a dérivé entre le début et la fin de la phrase, mais la rupture dans la logique, ce quasi coq-à-l'âne, le sophisme sans doute involontaire, me semble symptomatique d'une pensée qui n'est pas totalement à l'aise avec ce qu'elle veut démontrer.
3 *** L'un d'entre nous a parlé de violence institutionnelle. Je voudrais rappeler ce qu'il y a de prodigieusement violent à laisser des élèves en perdition depuis plusieurs années dans des classes pour lesquelles ils n'ont pas les prérequis. Là est la première raison de ne pas laisser les élèves en perdition avec des élèves qui suivent le programme officiel du collège et du lycée : offrons leur au contraire le cadre spécifique qui leur permettra de maîtriser les acquis de la classe de CP.
4 *** Sur ce fil, nous ne parlons pas d'élèves en perdition, mais d'élèves qui frappent un enseignant ou qui l'insultent. A ce niveau-là, il est évident que ce sont les acquis de la classe de petite section qui ne sont pas en place. Ces élèves-là, on pourrait les mettre n'importe où, dans des égouts, devant un jeu vidéo ou dans une maison de retraite, tout serait mieux que de les laisser avec les élèves de leur génération dont non seulement ils sabotent les apprentissages, mais pour qui ils constituent un exemple destructeur de l'éducation que les enseignants et les parents solides essayent d'inculquer. Maintenir dans leur classe d'âge les élèves suffisamment déstructurés pour agresser un enseignant, c'est du sabotage non plus seulement du processus en cours, mais encore de tous les apprentissages sociaux déjà mis en place. Le pire est qu'on arrive à habiller cela de belles raisons humanistes, et qu'il y a des gogos pour y croire.
5 *** Enfin, toujours nous rappelant que sur ce fil s'expose, face à la violence physique, le désarroi des enseignants trahis par leur hiérarchie, comment trouver la moindre excuse à des conseils de pédagogie ? Tout au plus peuvent-ils servir d'entraînement à répondre avec le sourire aux mises en cause dégradantes.
- IphigénieProphète
Tant qu'on confond les niveaux, et l'éducation d'un mineur avec le rapport à une hiérarchie dans le cadre professionnel, en effet, on ne peut pas s'entendre.@beaverforever a écrit:Je trouve que votre message ne manque pas d'ironie : il commence par une critique implicite des ordres de vos supérieurs, puis ensuite vous vous plaignez que les élèves puissent ne pas vouloir respecter votre autorité.
C'est même un des problèmes de fond: je me souviens d'un CA où l'on parlait d'une charte des droits et devoirs des élèves et des representants élèves et parents qui voulaient que l'on fasse aussi celle des enseignants. J'ai dû leur faire remarquer que notre métier était déjà régulé par tout un cadre hierarchique, deo tologique, professionnel, qui n'avait rien à voir avec une charte.
Non eleves et enseignants ne sont pas comparables.
Quoique: le jour où un enseignant mettra un marron à son CDE ou son IPR, on reparle de pedagogie, compréhension bienveillante, de nouvelle chance :lol:
- User17095Érudit
Si je comprends bien, il paraît déplacé de suggérer que l'évolution du climat, donc la diminution des violences de toute sorte, peut aussi être affectée par la façon de travailler en classe ?
C'est donc uniquement entre les mains des élèves, des familles, de "la hiérarchie qui trahit les enseignants" (rien que ça) ?
C'est donc uniquement entre les mains des élèves, des familles, de "la hiérarchie qui trahit les enseignants" (rien que ça) ?
- VolubilysGrand sage
Et si au lieu d'"élèves nuisibles" on parlait de "comportements nuisibles", tout le monde serait content, non?
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- IphigénieProphète
pogonophile a écrit:Si je comprends bien, il paraît déplacé de suggérer que l'évolution du climat, donc la diminution des violences de toute sorte, peut aussi être affectée par la façon de travailler en classe ?
C'est donc uniquement entre les mains des élèves, des familles, de "la hiérarchie qui trahit les enseignants" (rien que ça) ?
? Je ne comprends pas la remarque, sauf à dire que finalement l'enseignant l'a bien cherché. ...
Nous partons évidemment du principe que l'enseignant connaît son metier etque ce metier doit avoir un cadre qui lui permet de l'exercer( sinon à quoi bon une administration d'ailleurs?): pourquoi raisonner sur l'inverse?
- User17095Érudit
Je répondais surtout à la tirade d'archeboc et d'autres avant lui, sur le fait qu'il était inapproprié d'aborder des sujets tels que la pédagogique explicite. On s'est éloigné de la situation initiale, dont on ne sait pas grand chose.
Ensuite, il ne me semble pas aberrant de croire que plusieurs enseignants n'ont pas atteint la perfection dès leur année de stage, et sont susceptibles d'évoluer tout au long de leur carrière.
Ensuite, il ne me semble pas aberrant de croire que plusieurs enseignants n'ont pas atteint la perfection dès leur année de stage, et sont susceptibles d'évoluer tout au long de leur carrière.
- VolubilysGrand sage
Mais qu'est-ce que la "pédagogie explicite"?
EDIT suite à la réponse de la modération : c'était un sarcasme, la "pédagogie explicite" (comme pour la "bienveillance") chacun à sa propre définition et s'y référer est donc totalement improductif vu que tout le monde parle d'un truc différent...
EDIT suite à la réponse de la modération : c'était un sarcasme, la "pédagogie explicite" (comme pour la "bienveillance") chacun à sa propre définition et s'y référer est donc totalement improductif vu que tout le monde parle d'un truc différent...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- JennyMédiateur
Volubilys a écrit:Mais qu'est-ce que la "pédagogie explicite"?
Si vous voulez discuter de la pédagogie explicite, il y'a un sujet existant ici : https://www.neoprofs.org/t101337-pedagogie-explicite-kesako?highlight=p%E9dagogie+explicite
Merci de revenir au sujet initial.
- IphigénieProphète
Et que que c'est donc tout à fait primordial de les assister et de conforter leur autorité, on est bien d'accord.pogonophile a écrit:Je répondais surtout à la tirade d'archeboc et d'autres avant lui, sur le fait qu'il était inapproprié d'aborder des sujets tels que la pédagogique explicite. On s'est éloigné de lab situation initiale, dont on ne sait pas grand chose.
Ensuite, il ne me semble pas aberrant de croire que plusieurs enseignants n'ont pas atteint la perfection dès leur année de stage, et sont susceptibles d'évoluer tout au long de leur carrière.
La pédagogie explicite c'est un mot technique qui nomme la pratique maîtrisée implicitement par tout enseignant, lorsqu'il fait faire un travail à ses élèves en s'assurant qu'ils comprennent les consignes et après leur avoir expliqué les méthodes. ..
- Une enseignante de collège frappée par un élève exclu (Deux-Sèvres)
- Collège Jean Moulin (Le Portel, 62) : un enseignante frappée par une élève de 4eme.
- Collège Beau Soleil de Chelles (Seine-et-Marne) : une enseignante frappée en cours par un élève
- Lycée Professionnel des Jacobins (Beauvais, Oise) : une enseignante frappée et blessée au visage en plein cours par une élève... à la veille de la grève des enseignants contre la violence.
- Collège Diderot (Deuil-la-Barre, 95) : une surveillante frappée par un élève - "Il y a des problèmes de discipline non résolus, comme cet élève non identifé qui urine régulièrement dans les couloirs".
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