Réforme du bac : le gouvernement envisage la suppression des séries S, L et ES

J’ai arrêté de lire à « organisationnelle ».
Je veux bien être moderne, mais ma capacité à accepter des néologismes et autres foutreries a ses limites. Un enseignant est d’abord un conservateur de patrimoine culturel, comme disait la divine De Romilly.

Organisationnelle... non mais sans blague... ce sont vraiment des enseignants qui ont écrit ça, ou une délégation « DRH et novlangue du décideur » du Medef ?

celinesud a écrit:Ici :
http://sections.se-unsa.org/toulouse/spip.php?article1009

Je lis :

2. Les disciplines de spécialité

C’est la principale nouveauté organisationnelle : les élèves vont choisir 3 disciplines en première, ramenées à 2 en terminale. Ces disciplines aux horaires renforcés ne seront donc plus imposées directement par le choix d’une série comme dans l’organisation actuelle. Il est difficile de mesurer l’impact de cette ouverture sur les différentes disciplines, ceci d’autant moins qu’on ne connait ni les modalités jdu choix (rôle du conseil de classe par exemple) ni les combinaisons qui seront effectivement possibles dans un établissement donné. On peut supposer que les « profils » les plus fréquemment proposés recouperont largement les profils établis dans les actuelles séries avec leurs enseignements de spécialité.
Ces questions seront présentes dans les groupes de travail qui vont maintenant s’ouvrir. Nous y porterons la nécessité de garantir une offre suffisamment diversifiée et stabilisée dans tous les lycées.

C'est donc qu'il va y avoir des discussions ? des négociations à partir de ce cadre ?

L'UNSA quoi....

Je m’en garderais bien d’être aussi méprisationnel envers ce merveilleusationnel syndicat de l’éducationnel.

mathmax a écrit:À propos, plus de TPE en première ?

Tant que tu en connais pas les contenus des programmes, tu n'es pas à l'abri.

L'offre suffisamment diversifiée et stabilisée, c'est pour l'intérédezélèves je suppute... ?
Je serais incroyablement surpris que l'Unsa proposât de défendre d'une quelconque façon l'intérêt des enseignants. :|

Je m'en moque un peu de se que raconte l'unsa, je voulais juste savoir si, comme ils le disent, il va y avoir des groupes de travail et donc des modifications encore possibles.

J'imagine mal les scientifiques ne faisant plus de math!! d'autre part ils en font dans les matières scientifiques de toute façon...ceux qui prendrons science eco ne feraient pas math? Se rendraient ils compte de la sélection qui se fera à l'université? Je pense que les maths sont au contraire les grandes gagnantes de cette future réforme..mais peut être je n'ai pas tout imaginé?

Si on raisonne en termes de choix des élèves pour essayer de prévoir quelles matières vont gagner ou perdre des heures, je pense qu'on se plante.

Ce qui va déterminer le choix des spécialités est :
- les parents
- les attendus de ParcourSup

Nous sommes clairement dans une politique d'élaboration des profils de compétences, déterminées par le choix des spécialités.
Ainsi, un jeune désirant s'orienter vers l'informatique (webmastering, design...), pourra construire son parcours sur la base des ARTS, des maths et des sciences de l'informatique par exemple. Il y a du bon et du moins bon dans cette réforme. Je milite toujours pour une formation sur un socle solide et large (ce que cette réforme ne permet pas), mais je garde en tête l'employabilité de nos jeunes.

Tiens, je pense personnellement que l'école ne devrait rien en avoir à faire de l'employabilité. Mais alors vraiment rien à faire du tout.
Je pense même qu'en s'en moquant éperdument, l'employabilité sera accrue paradoxalement.
1h30 d'orientation en Tle, la pression mise sur les collégiens dès la 4e avec le summum du ridicule en 3e ("Tu joues ta vie, réfléchis bien !"), c'est vraiment la déchéance de l'école républicaine.
De plus, les 1re auront à peine 1h de plus que les collégiens. Franchement, employabilité + idée de rester le moins possible à l'école, c'est débile.

Elyas a écrit:Tiens, je pense personnellement que l'école ne devrait rien en avoir à faire de l'employabilité. Mais alors vraiment rien à faire du tout.

Surtout que la base même de "l'employabilité" est d'avoir le maximum de bases théoriques généralistes.
Tout le contraire du saupoudrage et de la diminution des horaires actuels

Elyas, je suis enseignement de Lycée Professionnel, au contact des professionnels en permanence, j'entends, je vois, je constate.
Par ailleurs, je vois les dégâts du système actuel sur les sorties sans diplômes ou les sorties sèches sans poursuites, c'est effarant !
Je trouve désolant que l'on ne puisse pas comprendre à 17-18 ans ans une facture, la tva, les chèques, les salaires, les congés, les contrats, l'entreprise et le tissu économique et que nous ne connaissions pas les règles de communication inhérentes à la vie active.

JEMS a écrit:Elyas, je suis enseignement de Lycée Professionnel, au contact des professionnels en permanence, j'entends, je vois, je constate.
Par ailleurs, je vois les dégâts du système actuel sur les sorties sans diplômes ou les sorties sèches sans poursuites, c'est effarant !
Je trouve désolant que l'on ne puisse pas comprendre à 17-18 ans ans une facture, la tva, les chèques, les salaires, les congés, les contrats, l'entreprise et le tissu économique et que nous ne connaissions pas les règles de communication inhérentes à la vie active.

Je me rends compte que mon propos est décalé en raison du contexte. Je pense que si la formation était solide, que le recrutement des professeurs redevenaient de qualité (je suis désolé mais on envoie à la boucherie des dizaines de milliers de contractuels qui souffrent parce qu'ils ne sont pas formés), qu'on arrêtait avec les sottises biochronologiques (punaise, l'école des mes enfants passent à 4 jours...) et qu'on arrêtait avec l'adaptation sociale et le refus d'enseigner, cela irait beaucoup mieux.

Dans le contexte actuel, ton raisonnement est le plus pertinent et le mien trop idéaliste.

Elyas a écrit:

JEMS a écrit:Elyas, je suis enseignement de Lycée Professionnel, au contact des professionnels en permanence, j'entends, je vois, je constate.
Par ailleurs, je vois les dégâts du système actuel sur les sorties sans diplômes ou les sorties sèches sans poursuites, c'est effarant !
Je trouve désolant que l'on ne puisse pas comprendre à 17-18 ans ans une facture, la tva, les chèques, les salaires, les congés, les contrats, l'entreprise et le tissu économique et que nous ne connaissions pas les règles de communication inhérentes à la vie active.

Je me rends compte que mon propos est décalé en raison du contexte. Je pense que si la formation était solide, que le recrutement des professeurs redevenaient de qualité (je suis désolé mais on envoie à la boucherie des dizaines de milliers de contractuels qui souffrent parce qu'ils ne sont pas formés), qu'on arrêtait avec les sottises biochronologiques (punaise, l'école des mes enfants passent à 4 jours...) et qu'on arrêtait avec l'adaptation sociale et le refus d'enseigner, cela irait beaucoup mieux.

Dans le contexte actuel, ton raisonnement est le plus pertinent et le mien trop idéaliste.

Vos 2 raisonnements seraient valables si, en sortant du collège vers 15 ans, les élèves avaient justement les bases.
Il y a quelques décennies, avec le brevet, on pouvait devenir instit, employé de banque, etc.
La question de savoir lire, écrire, compter ne se posait pas.
Mais maintenant...

celinesud a écrit:Je m'en moque un peu de se que raconte l'unsa, je voulais juste savoir si, comme ils le disent, il va y avoir des groupes de travail et donc des modifications encore possibles.

J'ai compris (à tort?) qu'il s'agissait de groupes de travail DANS l'unsa.... pour savoir ce qu'ils en pensaient et ce qu'ils "réclameraient" au ministère. ... pas de groupes de travail au sein du ministère. ..?

Ramanujan974 a écrit:Si on raisonne en termes de choix des élèves pour essayer de prévoir quelles matières vont gagner ou perdre des heures, je pense qu'on se plante.

Ce qui va déterminer le choix des spécialités est :
- les parents
- les attendus de ParcourSup

Encore faut il que les parents se sentent concernés et soient en capacité de comprendre les enjeux "cachés ' ("on ne te force pas à faire de maths mais pour ton futur il en faut donc prends en ')


Idem pour parcoursup. . je suis dans un lycée où les élèves sont issus de milieu modeste et qui ne comprennent rien à cette notion d'attendus, de stratégie. ... un certain nombre va même faire un emprunt pour aller dans des écoles privées aux diplômes bidons (mais ça ils ne le comprennent pas) pour éviter les méandres de parcoursup. ...


Cette réforme sera très bien pour les élèves informés et accompagnés (mon fils aurait été ravi de faire 9h de maths et 6h de physique sans svt pour faire mpsi) mais enfumera les autres :/ À mon avis :/

Oui, les populations les moins informées et les plus vulnérables sont les victimes toutes désignées de cette "liberté" accordée aux lycéens.

Il y a une chose que je ne comprends pas, est-ce que le conseil de classe aura son mot à dire sur le choix des matières après la 2nde ? Et sur quels critères dans la mesure où des spécialités ne sont pas enseigner en 2nde ?

Ramanujan974 a écrit:

Elyas a écrit:

JEMS a écrit:Elyas, je suis enseignement de Lycée Professionnel, au contact des professionnels en permanence, j'entends, je vois, je constate.
Par ailleurs, je vois les dégâts du système actuel sur les sorties sans diplômes ou les sorties sèches sans poursuites, c'est effarant !
Je trouve désolant que l'on ne puisse pas comprendre à 17-18 ans ans une facture, la tva, les chèques, les salaires, les congés, les contrats, l'entreprise et le tissu économique et que nous ne connaissions pas les règles de communication inhérentes à la vie active.

Je me rends compte que mon propos est décalé en raison du contexte. Je pense que si la formation était solide, que le recrutement des professeurs redevenaient de qualité (je suis désolé mais on envoie à la boucherie des dizaines de milliers de contractuels qui souffrent parce qu'ils ne sont pas formés), qu'on arrêtait avec les sottises biochronologiques (punaise, l'école des mes enfants passent à 4 jours...) et qu'on arrêtait avec l'adaptation sociale et le refus d'enseigner, cela irait beaucoup mieux.

Dans le contexte actuel, ton raisonnement est le plus pertinent et le mien trop idéaliste.

Vos 2 raisonnements seraient valables si, en sortant du collège vers 15 ans, les élèves avaient justement les bases.
Il y a quelques décennies, avec le brevet, on pouvait devenir instit, employé de banque, etc.
La question de savoir lire, écrire, compter ne se posait pas.
Mais maintenant...

Vous avez tous les trois raisons. Justement Elyas "l'employabilité" ce sont des bases solides, celles que tu souhaites. JEMS, ce que tu évoques doit se faire aussi, de façon plus poussée surtout en LP ou Techno car nos élèves sont potentiellement sur le marché de l'emploi dès la terminale, ce qui est moins le cas pour les élèves dont parle Elyas. Et Ramanujan974 a raison avec "la question de savoir lire, écrire, compter" (on pourrait ajoute "parler" pour certains).

Jacq, homme de synthèse.

Guermantes729 a écrit:


Encore faut il que les parents se sentent concernés et soient en capacité de comprendre les enjeux "cachés ' ("on ne te force pas à faire de maths mais pour ton futur il en faut donc prends en ')


Idem pour parcoursup. . je suis dans un lycée où les élèves sont issus de milieu modeste et qui ne comprennent rien à cette notion d'attendus, de stratégie. ... un certain nombre va même faire un emprunt pour aller dans des écoles privées aux diplômes bidons (mais ça ils ne le comprennent pas) pour éviter les méandres de parcoursup. ...


Cette réforme sera très bien pour les élèves informés et accompagnés (mon fils aurait été ravi de faire 9h de maths et 6h de physique sans svt pour faire mpsi) mais enfumera les autres :/ À mon avis :/

V.Marchais a écrit:Oui, les populations les moins informées et les plus vulnérables sont les victimes toutes désignées de cette "liberté" accordée aux lycéens.

Les élèves sont censés être formés et accompagnés par leurs enseignants. Il y a pléthore de réunions d'information (depuis décembre c'est toutes les semaines dans mon lycée). Quand un élève fait des voeux qui ne paraissent pas en adéquation avec son profil, on met en route une succession de rendez-vous (CPE, PP, CDE).
On en arrive à la contradiction classique que pour garantir la liberté future, il faut contraindre.
Une autre contradiction est de défendre l'égal intérêt de toutes les disciplines tout en reconnaissant que d'autres sont plus porteuses.

Toutes les disciplines sont égales, mais certaines sont plus égales que les autres.

Les élèves sont censés être formés et accompagnés par leurs enseignants

oui comme les élèves sont censés être formés et instruits par leurs enseignants. Et comme chacun sait, à la fin de l'année scolaire, tous ont bien compris et appris tout ce qu'on leur a inculqué....

bien sûr que tous les acteurs font leur job, pour autant, ça ne suffit pas toujours, notamment auprès des familles défavorisées (au sens large du terme)

je le répète: dans mes 2 classes de ES, élèves très gentils, mais très faibles et d'un environnement défavorisé, j'ai beaucoup d'élèves qui ont fait le choix de "sortir" de parcoursup car totalement dépassés par la procédure.

D'aucuns diront "tant pis pour eux", ce n'est pas ce que je pense :/

Une autre contradiction est de défendre l'égal intérêt de toutes les disciplines tout en reconnaissant que d'autres sont plus porteuses.

Personnellement je n'ai jamais dit une chose pareille! (décidément, ils sont nombreux les collègues à vouloir nous faire dire "hors math point de salut!!"^^), j'ai parlé très spécifiquement des élèves qui choisiraient physique ou/et info. Oui, je le maintiens: qui peut dire sérieusement que des élèves n'ayant pas fait de maths pendant 2 ans vont pouvoir faire une carrière en Physique ou Informatique?? sauf à dire que c'est le supérieur qui reprendra l'enseignement à un niveau seconde....

Sans vouloir affirmer la prééminence de telle ou telle discipline, il me paraît évident que ne plus faire de maths ferme bien des portes.
De toute façon, il est préjudiciable à l'esprit humain d'arrêter trop tôt les maths, le français, l'histoire, les langues, les sciences... Cette réforme est une négation de l'humanisme.

JPhMM a écrit:Jacq, homme de synthèse.

Hollandiste ? Pas bon signe pour moi...

Et bien moi je le dis. Sans avoir reçu d'enseignement mathématique suffisant, on sera sur la touche. On pourra tourner autour du pot longtemps cela ne changera rien à l'affaire.

V.Marchais a écrit:Sans vouloir affirmer la prééminence de telle ou telle discipline, il me paraît évident que ne plus faire de maths ferme bien des portes.
De toute façon, il est préjudiciable à l'esprit humain d'arrêter trop tôt les maths, le français, l'histoire, les langues, les sciences... Cette réforme est une négation de l'humanisme.

oui mais "on" va te répondre (comme je l'ai beaucoup lu ces derniers temps) que ça va forcer le supérieur à changer de mode de sélection. Si plus personne ne fait de maths, on ne pourra plus s'en servir pour sélectionner...donc les portes se rouvriront faute de candidats matheux...je n'en sais rien je te dis ce que je lis un peu partout

ceci étant dit, j'ai toujours trouvé ridicule en effet, cette sélection pour tout et n'importe quoi via les maths.

donc je ne suis personnellement pas contre du tout que cette prédominance mathématique s'écroule LORSQU'ELLE ne se justifie nullement dans les enseignements (la fac de psycho de Nice par ex quand j'étais jeune, sélectionnait la réussite de la 1ère année par les maths....Oo)

mais je trouve l'excès inverse tout aussi stupide: faire croire par des choix possibles, aux élèves, qu'ils pourraient réussir dans une "carrière" en physique ou en info sans maths, c'est dénué de sens!