Génération Z' : amis profs du secondaire, ils seront chez vous dans trois ans

Ponocrates a écrit: Si, massivement, les parents d'une société donnée se mettent à élever leurs enfants sans leur donner de repères et de limites, croyez-vous réellement que leurs enfants auront les mêmes structures psychologiques que la génération précédente  ?

Eh bien, je vais ajouter à notre désarroi, mais lors de la réunion parents/profs, je suis tombée des nues quand les élèves que j'ai inconsciemment classé dans les "abandonnés par leur parents" (pédagogiquement parlant j'entends, au niveau de l'attitude ils sont irréprochables) : j'ai rencontré des parents très soucieux de la réussite scolaire de leurs enfants, eux-mêmes plutôt cultivés. Une maman m'a même expliqué qu'elle essayait de discuter avec sa fille de l'actualité lorsqu'elles regardaient les infos ensemble (l'élève étant en TES c'est pas mal de pouvoir analyser les décisions politiques et économiques) et qu'elle était confrontée à la pauvreté du vocabulaire de sa fille, de l'impossibilité qu'elle avait d'argumenter. Le problème est civilisationnel : les parents sont dépassés, les professeurs aussi ... c'est vraiment déprimant l'impuissance dans laquelle on est face à la société des mass média.

Claës a écrit:Beaucoup sont déjà là. J'ai des élèves qui sont incapables, en terminale, de regarder un film sans discuter. Le niveau de français, même chez les bons élèves, est vraiment très bas. J'ai une classe qui est quasi mutique, au bout de leur vie, qui se vexe au moindre échec, d'autres qui pensent que c'est normal d'être constamment retourné, des élèves qui participent et qui pensent, parce qu'ils semblent aimer la philo, que je vais mieux les traiter.

Et pire encore, je suis toujours en M1, et je suis les cours à distance, j'ai des enregistrements et je vois donc les cours "en spectateur". Beaucoup d'étudiants, en M1 de philo, qui coupent le prof pour donner leurs opinions, souvent absolument chaotiques et sans grand rapport avec le cours. Observer les profs qui viennent de se faire couper pendant leur cours magistral est divertissant. Et sur les groupes facebook des promos, tant d'étudiants partisans du moindre effort, qui vont chercher le prof qui note le mieux comme directeur de mémoire, qui se plaignent de ne pas avoir les cours en PDF et de devoir écouter un prof. La lecture des rapport de jury du CAPES : "la moitié des candidats ne sait pas faire de dissertation".


Et pour tout le monde, des capacités d'attentions désastreuses. Des amis qui me reprochent de leur faire la tête quand ils me parlent avec le portable dans les mains. Je le vis même moi-même. J'étais capable de lire pendant des heures quand j'étais ado, j'en suis incapable maintenant, mon cerveau divague, je dois faire des efforts certains pour rester concentré (en étudiant de la philo c'est bien lourdingue).

Nous sommes dans Le Meilleur Des Mondes, c'est certain.

On doit avoir le même âge (je suis née au milieu des années 90), à deux ou trois ans près, et moi aussi je le vis. Je suis parfois horrifiée de certains de mes propres comportements sans pour autant pouvoir les modifier. Par exemple, je suis incapable de regarder un film/une série sans scroller instagram, facebook et tumblr en même temps.
Et en déviant un peu du sujet, on entend aussi souvent que le niveau en classe baisse et pour ça aussi, j'ai déjà été horrifiée de mes propres incapacités. Je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un attribut du sujet ni savoir conjuguer correctement le passé simple des verbes du premier groupe (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de lettres modernes et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité.

Bref j'ai l'impression de déjà faire partie de la génération "le niveau baisse".

Cependant, je constate un changement entre la période où j'étais au collège en tant qu'élève (il y a moins de 10 ans) et mes élèves d'aujourd'hui pour ce qui est du respect et de la politesse. Je me souviens clairement m'être fait remonter les bretelles pour avoir répondu "ok ok" à un prof plutôt que "oui" par exemple, alors que je dois me bagarrer quotidiennement contre les "n***e ta mère" et autres "fils de ****", les mômes qui mentent comme des arracheurs de dents (en multipliant les Wallah, ce qui m'horripile) et les jets de projectiles.

Ananké a écrit:

Ponocrates a écrit: Si, massivement, les parents d'une société donnée se mettent à élever leurs enfants sans leur donner de repères et de limites, croyez-vous réellement que leurs enfants auront les mêmes structures psychologiques que la génération précédente  ?

Eh bien, je vais ajouter à notre désarroi, mais lors de la réunion parents/profs, je suis tombée des nues quand les élèves que j'ai inconsciemment classé dans les "abandonnés par leur parents" (pédagogiquement parlant j'entends, au niveau de l'attitude ils sont irréprochables) : j'ai rencontré des parents très soucieux de la réussite scolaire de leurs enfants, eux-mêmes plutôt cultivés. Une maman m'a même expliqué qu'elle essayait de discuter avec sa fille de l'actualité lorsqu'elles regardaient les infos ensemble (l'élève étant en TES c'est pas mal de pouvoir analyser les décisions politiques et économiques) et qu'elle était confrontée à la pauvreté du vocabulaire de sa fille, de l'impossibilité qu'elle avait d'argumenter. Le problème est civilisationnel : les parents sont dépassés, les professeurs aussi ... c'est vraiment déprimant l'impuissance dans laquelle on est face à la société des mass média.

C'est aussi lié au temps de plus en plus réduit que les parents peuvent consacrer à leurs enfants. Les gens travaillent, le présentéisme au boulot fait des ravages. L'autre jour j'ai rencontré une maman qui me dit qu'elle est presque contente d'être en arrêt longue maladie parce que maintenant elle a le temps de faire des maths avec son fils, de lui faire réciter ses leçons, de parler avec lui, de le faire parler (l'élève en question a en effet fait des progrès fulgurants, il fait un très bon redoublement, a considérablement mûri et se met au boulot). Si l'enfant n'a pas d'adulte qui se consacre à lui en tête à tête, c'est quand même difficile d'être tiré vers le haut.

La solution pour sauver l'EN serait-elle donc de recruter davantage… d'inspecteurs du travail ?

Me voici dans le même pétrin que vous à plus petite échelle, bien sûr :
je fais du soutien scolaire avec un petiot de 6 ans, et il n'apprend pas à lire !!!

Il est  charmant, agréable, a une méthode nulle à l'école, il s'en moque et ses parents ne s'en préoccupent guère !

Question posée il y a deux jours :
- Combien d'élèves de ta classe savent lire ?
Réponse :
- il y a juste une fille qui sait lire, les autres sont comme moi !



Il est chou à croquer, mais je me demande si je continue ou si je laisse tomber !

Continue Sapotille. C'est une façon pour lui de se rassurer

gauvain31 a écrit:Continue Sapotille. C'est une façon pour lui de se rassurer

Merci, Gauvain, je continue, c'est une question d'amour propre !
J'ai appris à lire à tant de gamins qu'il n'est pas question qu'un petit bonhomme aussi futé et charmant me résiste !!!

Sapotille a écrit:
- il y a juste une fille qui sait lire, les autres sont comme moi !

Celle dont les parents ont pris les devants.

cupoftea a écrit:

Claës a écrit:Beaucoup sont déjà là. J'ai des élèves qui sont incapables, en terminale, de regarder un film sans discuter. Le niveau de français, même chez les bons élèves, est vraiment très bas. J'ai une classe qui est quasi mutique, au bout de leur vie, qui se vexe au moindre échec, d'autres qui pensent que c'est normal d'être constamment retourné, des élèves qui participent et qui pensent, parce qu'ils semblent aimer la philo, que je vais mieux les traiter.

Et pire encore, je suis toujours en M1, et je suis les cours à distance, j'ai des enregistrements et je vois donc les cours "en spectateur". Beaucoup d'étudiants, en M1 de philo, qui coupent le prof pour donner leurs opinions, souvent absolument chaotiques et sans grand rapport avec le cours. Observer les profs qui viennent de se faire couper pendant leur cours magistral est divertissant. Et sur les groupes facebook des promos, tant d'étudiants partisans du moindre effort, qui vont chercher le prof qui note le mieux comme directeur de mémoire, qui se plaignent de ne pas avoir les cours en PDF et de devoir écouter un prof. La lecture des rapport de jury du CAPES : "la moitié des candidats ne sait pas faire de dissertation".


Et pour tout le monde, des capacités d'attentions désastreuses. Des amis qui me reprochent de leur faire la tête quand ils me parlent avec le portable dans les mains. Je le vis même moi-même. J'étais capable de lire pendant des heures quand j'étais ado, j'en suis incapable maintenant, mon cerveau divague, je dois faire des efforts certains pour rester concentré (en étudiant de la philo c'est bien lourdingue).

Nous sommes dans Le Meilleur Des Mondes, c'est certain.

On doit avoir le même âge (je suis née au milieu des années 90), à deux ou trois ans près, et moi aussi je le vis. Je suis parfois horrifiée de certains de mes propres comportements sans pour autant pouvoir les modifier. Par exemple, je suis incapable de regarder un film/une série sans scroller instagram, facebook et tumblr en même temps.
Et en déviant un peu du sujet, on entend aussi souvent que le niveau en classe baisse et pour ça aussi, j'ai déjà été horrifiée de mes propres incapacités. Je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un attribut du sujet ni savoir conjuguer correctement le passé simple des verbes du premier groupe (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de lettres modernes et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité.

Bref j'ai l'impression de déjà faire partie de la génération "le niveau baisse".

C

donc en fac de lettres on peut obtenir sa licence sans savoir conjuguer du participe passé? ah...ok...

Conjuguer du participe passé ??? Kézako ?

cupoftea a écrit: je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un attribut du sujet ni savoir conjuguer correctement le passé simple des verbes du premier groupe (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de lettres modernes et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité.

Est-ce que l'équivalent en maths est possible ?

"je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un parallélogramme ni savoir résoudre correctement une équation du premier degré (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de mathématiques et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité."

Je le vois pour mes élèves de CM, la conjugaison est un enfer, même avec les leçons sous les yeux. Déjà, j'ai eu beaucoup de mal à leur donner des bases d'analyse grammaticale. Avant ils faisaient la "chasse aux mots", d'après l'aspect et pas d'après le sens. Genre : après "le" c'est un nom. Ben bien sûr : Je le regarde ... ou le petit chat. Si ça se termine par ez, ais, ent ... ce sont des verbes. Ben bien sûr, c'est pour ça qu'ils ont écrit : les Polonaient (au pluriel !!!!), et il est bien connu que "nez" et "comment" sont des verbes. Je ne parviens pas non plus à leur faire identifier les temps de conjugaison des verbes d'un texte. C'est tout au pif. (merci "passé, présent, futur", ce mantra des petites classes que je trouve débile. Quel passé ? Impossible de leur faire comprendre la différence entre imparfait, passé simple et composé.
Quant à utiliser les conjugaisons ...Vous faisez et vous disez, ça peut à la rigueur se comprendre, mais elle chantet au présent ? (ben oui maîtresse, à la 3ème personne du singulier, y'a un t... ) Je finie ? Ils finient ? Je n'arrive pas à leur faire retenir la notion de groupe. Je me demande aussi si ce n'est pas parce que les méthodes "je découvre par moi-même" qu'ils ont vécues toutes les années précédentes sont parfaitement contre-productives. Pour certaines choses, comme la conjugaison, les tables etc ... une fois compris le principe même de la conjugaison, ou de la multiplication, on devrait leur dire "c'est comme ça et pas autrement". Pour mes élèves, tout est sujet à caution, tout se conteste, se négocie... mais pourquoi on met pas plutôt la retenue ici, pourquoi on écrit comme ça ... c'est épuisant.

D'autre part, la plupart ne retiennent pas, on étudie le complément d'objet, on passe à autre chose, trois semaines après ils ont déjà tout oublié.

Lors de l'AP de Sixième, j'ai fait lire à haute voix l'autre jour, certains lisent bien, mais j'en ai entendu un qui prononce encore "an" le "ent" de la terminaison des verbes. Il faut expliquer deux ou trois mots dans chaque phrase, comment voulez-vous, dans ces conditions, leur faire lire la moindre œuvre complète, ou alors un truc court et débile de littérature jeunesse en langage parlé imprimé ?

Verdurette, dans mes bras !! Te lire me fait un bien fou (paradoxalement) !!
L'autre jour, j'ai retenu mes larmes quand j'ai demandé à mes CM2 le verbe terminer au passé composé, 3ème PS, et que j'ai eu il terminait. Nous avons passé plusieurs semaines sur l'identification des temps du passé et nous avons passé une période sur l'imparfait. Et c'est la 3ème année qu'ils voient le passé composé.
Les CM1 aussi se sont trompés mais bon, tout me déprime encore plus venant de mes CM2.

Pour l'identification du verbe, c'est aussi un long combat pour moi. Non, tout ce qui se termine par "er" n'est pas un verbe… Et "effectivement" n'est pas un verbe. Je présente par avance toutes mes excuses aux collègues de 6ème.

Bon, c'est guère mieux en maths : la division c'est trop dur et dixième ou dizaine, c'est pareil, hein. Encore une fois, collègues de 6ème, sachez que je me suis battue. Je suis venue, j'ai vu mais je n'ai pas vaincu.

La seule chose qui me met du baume au coeur : j'ai quelques élèves (deux ou trois, hein) qui ne sont pas du tout stimulés à la maison mais qui ont compris leur intérêt dans l'école et qui travaillent beaucoup (ils font directement les exos que je donne, sans attendre 15' pour s'y mettre ou dire "c'est trop dur" après 30 seconde de lecture incomplète de la consigne) qui ont fait d'énormes progrès depuis le début de l'année.

Verdurette a écrit:
D'autre part, la plupart ne retiennent pas, on étudie le complément d'objet, on passe à autre chose, trois semaines après ils ont déjà tout oublié.
Lors de l'AP de Sixième, j'ai fait lire à haute voix l'autre jour, certains lisent bien, mais j'en ai entendu un qui prononce encore  "an" le "ent" de la terminaison des verbes. Il faut expliquer deux ou trois mots dans chaque phrase, comment voulez-vous, dans ces conditions, leur faire lire la moindre œuvre complète, ou alors un truc court et débile de littérature jeunesse en langage parlé imprimé ?

Moi j'ai mieux en 5e : à 8h on rappelle la leçon sur COD/COI et on corrige les exercices ; à 10h on commence la leçon sur les temps composés et l'accord du participe passé, les élèves étaient incapables de me dire que "les" dans "il les a vus" était un COD... J'ai également quelques élèves incapables de faire la différence entre les sons nasalisés : un/in/an, c'est du pareil au même pour eux, ce qui donne : "inpeu" pour "un peu"...

Il est clair que nous avons une génération de champions, meilleure que la précédente (!) qui arrive au collège pour le plus grand bonheur des collègues du secondaire. Le fond n'a pas été encore touché, il est fort à parier qu'avec toutes les inclusions que nous subissons en plus de la chute vertigineuse du niveau général, le niveau va encore s'effondrer pour le plus grand bonheur des écoles privées et autres officines privées...

Je fais les mêmes constats avec mes sixièmes : un tiers de ma classe ne peut pas lire un texte long, parce qu'ils ne parviennent pas à se concentrer assez longtemps, parce qu'ils déchiffrent mal, parce qu'ils ne comprennent pas les phrases longues et parce qu'ils manquent de vocabulaire… Et c'est un cercle vicieux. J'entends beaucoup parler de recherches sur l'attention dans les médias, il y a un projet sur ça dans le futur collège de mes enfants. Mais que s'est-il passé pour qu'on élève des enfants dans un bruit constant, une agitation, une stimulation permanentes, au point de les rendre incapables de rester concentrés, calmes et de lire efficacement ? Ils donnent l'impression d'être toujours traversés par leur environnement, sans vie spirituelle propre.
La semaine dernière, une élève de 6ème m'a dit : "Madame, je m'ennuie." Nous étions dans l'escalier, entre la cour et ma classe !

Celadon a écrit:Conjuguer du participe passé ??? Kézako ?

Orthographier certainement, ou alors : feir, ékrir, konêtre, ça voir/sa voire, etc...

Eh, les collègues du 1^er degré, à vous lire nous devrions bientôt atteindre le noyau terrestre dans peu de temps. Sacré Jules (Verne), il l'avait prédit 

Une petite dernière avant de prendre l'air (de rien  ). Mon CdE a refusé la démission d'un élève que nous n'avons vu qu'une semaine. Pourquoi ? Car il n'a aucun diplôme ! Bah oui, il serait bien qu'il ait sont bac pro quand comme même. (je madapte peux à peut  )

Mais à quoi Serge !? 

Ce que je vois avec mes secondes, c'est que l'écart se creuse entre ceux dont les parents sont vraiment impliqués, et les autres. Les premiers ne sont pas forcément des foudres de guerre, ils peuvent être feignants assurément, mais quand on leur dit "vous avez vu ça en 3e", ils disent "oui oui madame", quand on leur demande un truc du cours de français pour expliquer un texte d'histoire (du genre l'oxymore du Cid quand on le cite pour parler de la Reconquista et de son imagerie) ils percutent. Bref ils capitalisent un certain savoir, accumulent, apprennent des trucs.

Et puis il y a les autres. Ceux qui passent chaque année avec papa maman qui promettent que chouchou prendra des cours tout l'été et qu'il va se rattraper, qui n'ont rien vu, rien compris, rien appris, d'année en année.
Dans le meilleur des cas, ces élèves vont faire leur lycée sous forme de ficus : ils entrent dans la salle, s'assoient, dorment ou restent complètement passifs (ils peuvent prendre des notes, mais il ne les apprendront pas). Sinon, ma foi, ils vont pourrir la classe pendant trois ans. Et en Terminale, Parcoursup leur tombera dessus comme un couperet : non, on ne veut pas de vous, vous ne savez rien faire, vous n'avez aucune aptitude. Douche glacée.

Ramanujan974 a écrit:

cupoftea a écrit: je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un attribut du sujet ni savoir conjuguer correctement le passé simple des verbes du premier groupe (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de lettres modernes et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité.

Est-ce que l'équivalent en maths est possible ?

Je ne sais pas, mais pour ce qui est cité plus haut, je confirme. L'année où j'ai passé l'agrégation interne, nous avions certains cours communs avec les agrégatifs externes : une des étudiantes (donc avec M2) n'a pas su reconnaître un verbe à la voix passive (du style : il fut enlevé...) et ne savait pas que le verbe être n'avait pas de COD. J'ai entendu ces étudiants rire plus d'une fois de leurs lacunes en grammaire. Une des profs leur a même rendu un paquet de dissertations en leur disant que la conjugaison du présent n'était pas acquise...
Et bien évidemment, certains de la promo (dont la fille citée plus haut) ont obtenu l'agrégation cette année-là ou la suivante.

Je devrais arrêter de lire ce fil, il me déprime véritablement.

ysabel a écrit:Je devrais arrêter de lire ce fil, il me déprime véritablement.

Je ne sais pas si c'est déprimant ou surréaliste.

Y a-t-il un agrégé externe en maths qui ne sait pas simplifier une fraction ? Je ne pense pas (j'espère...)

Dans ce cas, je ne comprends pas comment on peut donner l'agrégation externe de LM à quelqu'un qui ne connait pas la grammaire de l'école primaire.

Hermiony a écrit:Et bien évidemment, certains de la promo (dont la fille citée plus haut) ont obtenu l'agrégation cette année-là ou la suivante.

Il fallait bien que la baisse de niveau finisse par atteindre les enseignants : des profs en parfaite adéquation avec leurs élèves.

Ramanujan974 a écrit:Dans ce cas, je ne comprends pas comment on peut donner l'agrégation externe de LM à quelqu'un qui ne connait pas la grammaire de l'école primaire.

Effectivement, cela paraît peu crédible que le manque d'exigence ait à ce point atteint même le supérieur.

Un sujet déprimant ... en ce qui me concerne j'ai désormais du mal à suivre intégralement un bulletin météo à la radio, j'y vois l'influence de l'immédiateté de la carte du site dédié. Plus généralement sont en perdition : mon orthographe, ma capacité de concentration lors de la lecture d'un essai, la mémorisation lors de l'écoute d'une conférence. :pleurs:

Ramanujan974 a écrit:

cupoftea a écrit: je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un attribut du sujet ni savoir conjuguer correctement le passé simple des verbes du premier groupe (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de lettres modernes et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité.

Est-ce que l'équivalent en maths est possible ?

"je suis arrivée en Master sans savoir ce qu'était un parallélogramme ni savoir résoudre correctement une équation du premier degré (et ce ne sont que des exemples), alors que j'avais une licence de mathématiques et que j'ai été dans les meilleurs de ma classe pendant toute ma scolarité."

Tout ce que j'en sais, c'est que des amis, arrivés à la fac, ont galéré quand ils ont du poser une division euclidienne (ceci dit, en brainstormant, ils ont réussi tout seuls).
Parce qu'ils n'en faisaient plus depuis longtemps. Personnellement, je n'ai jamais oublié la technique, notamment aprce que parfois, pour le plaisir, je posais les calculs lors des exercices ou des contrôles au lieu de prendre la calculette (ou quand j'oubliais ma calculette).

nicole 86 a écrit:Un sujet déprimant ... en ce qui me concerne j'ai désormais du mal à suivre intégralement un bulletin météo à la radio, j'y vois l'influence de l'immédiateté de la carte du site dédié. Plus généralement sont en perdition : mon orthographe, ma capacité de concentration lors de la lecture d'un essai, la mémorisation lors de l'écoute d'une conférence.   :pleurs:

Je fais et j'ai toujours fait des fautes au clavier, mais mon orthographe ne s'est pas dégradée et je n'ai pas les symptômes que tu décris, mais je n'ai pas de smartphone.
Si je passe ou reçois un appel par jour en moyenne, c'est un grand maximum, et tr_s peu de textos aussi, ce qui fait que mon téléphone portable (vieux modèle) me sert surtout de montre et de réveil matin. Je n'ai pas de sollicitations permanentes.

Je perds du temps à glander sur le PC, ceci dit.

Dhaiphi a écrit:

Hermiony a écrit:Et bien évidemment, certains de la promo (dont la fille citée plus haut) ont obtenu l'agrégation cette année-là ou la suivante.

Il fallait bien que la baisse de niveau finisse par atteindre les enseignants : des profs en parfaite adéquation avec leurs élèves.

Ramanujan974 a écrit:Dans ce cas, je ne comprends pas comment on peut donner l'agrégation externe de LM à quelqu'un qui ne connait pas la grammaire de l'école primaire.

Effectivement, cela paraît peu crédible que le manque d'exigence ait à ce point atteint même le supérieur.

hé bien, pour peu que le candidat susnommé ait eu un peu de bol dans ses sujets...
Soyons honnêtes, j'ai eu l'agrégation d'histoire en étant relativement ignorante en histoire antique et contemporaine. Pourtant je pense avoir une formation pas dégueulasse en histoire (l'Ecole des chartes c'est pas non plus oui-oui au pays des jouets) et maintenant que j'enseigne, je m'y suis mise avec sérieux, je ne pense vraiment pas que mes cours soient plus malhonnêtes que les autres.
En hors programme, j'aurais eu (comme le type juste avant moi) la Turquie de Mustafa Kemal, j'étais morte. J'ai eu les Jésuites au XVIIIe siècle, ça m'a assuré une bonne note. Le type de la Turquie me disait que si on avait inversé les sujets, il aurait été mort aussi.

Bon cela dit je ne pense pas que ça soit vraiment comparable. Je serais plus choquée par quelqu'un qui aurait l'agreg en ne sachant pas que la révolution commence en 1789.

pseudo-intello a écrit:  

nicole 86 a écrit:Un sujet déprimant ... en ce qui me concerne j'ai désormais du mal à suivre intégralement un bulletin météo à la radio, j'y vois l'influence de l'immédiateté de la carte du site dédié. Plus généralement sont en perdition : mon orthographe, ma capacité de concentration lors de la lecture d'un essai, la mémorisation lors de l'écoute d'une conférence.   :pleurs:

Je fais et j'ai toujours fait des fautes au clavier, mais mon orthographe ne s'est pas dégradée et je n'ai pas les symptômes que tu décris, mais je n'ai pas de smartphone.
Si je passe ou reçois un appel par jour en moyenne, c'est un grand maximum, et tr_s peu de textos aussi, ce qui fait que mon téléphone portable (vieux modèle) me sert surtout de montre et de réveil matin. Je n'ai pas de sollicitations permanentes.

Je perds du temps à glander sur le PC, ceci dit.

Pas de smartphone mais utilisation trop intensive du PC, le fait de ne pas avoir fait d'études littéraires et plus encore le naufrage de la vieillesse et de l'isolement.