Génération Z' : amis profs du secondaire, ils seront chez vous dans trois ans

J'ai envisagé de mettre de la musique en fond sonore pendant les exercices. Comme j'avais certains élèves qui étaient incapables de supporter le silence, je pensais que ça aurait pu au moins les calmer, tout en étant plus supportable pour tout le monde en terme de bruit. Et ils auraient découvert des choses. Je ne sais pas si mon idée aurait été bonne.

Pour ce qui est de la souffrance qui s'exprime... Il faut pouvoir agir intelligemment. Pour anecdote, j'ai déjà été punie en primaire pour avoir crié... De douleur. Un élève m'avait lancé un violent coup de pied dans la cheville, qui s'est tordue sous le choc. Qui a été privée de récréation pour avoir fait du bruit?
Un peu de réflexion n'aurait pas fait de mal à cette enseignante. C'est vrai, un cri, ça fait du bruit et ça dérange. Mais enfin, n'allez pas me dire que je n'aurais pas dû crier.

@Eleven : juste au cas où ma remarque sur ton message n'était absolument pas une critique, hein, parce que j'ai l'impression que tu l'as prise comme telle, alorss que non, vraiment pas du tout ! Si le ton a semblé négatif, ce n'était vraiment pas volontraire. Et pour le reste, je suis d'accord avec toi, je procède à peu près de la même manière quand le cours se termine un peu plus tôt que prévu.

Babarette a écrit:

Pour ce qui est de la souffrance qui s'exprime... Il faut pouvoir agir intelligemment. Pour anecdote, j'ai déjà été punie en primaire pour avoir crié... De douleur. Un élève m'avait lancé un violent coup de pied dans la cheville, qui s'est tordue sous le choc. Qui a été privée de récréation pour avoir fait du bruit?
Un peu de réflexion n'aurait pas fait de mal à cette enseignante. C'est vrai, un cri, ça fait du bruit et ça dérange. Mais enfin, n'allez pas me dire que je n'aurais pas dû crier.

On est loin des exemples donnés précédemment.

Repli sur soi en chosifiant l'autre au profit d'un ego surinvesti, incapacité à se projeter dans une action collective, besoin impérieux de satisfaire les envies immédiates, refus total de la frustration, incapacité à analyser, à prendre du recul sur une situation, être exclusivement dans l'émotion et à l'écoute de soi.


C'est le portrait des tueurs en série, ça !

On appréciera le mauvais goût de la comparaison !

mafalda16 a écrit:On appréciera le mauvais goût de la comparaison !

L'abus d'écran produit des enfants développant des symptômes autistiques - alors qu'ils ne sont pas autistes au sens médical. Ce que pointe Dita c'est que des carence éducationnelles et affectives sont tout à fait capables de produire des psychopathes. Parce que là, pour le coup, ce ne serait pas uniquement des symptômes: on ne naît pas psychopathe ou sociopathe, on le devient...Et je me hâte de préciser que la plupart des psychopathe et des sociopathe vivent paisiblement sans commettre aucun crime.
Si, massivement, les parents d'une société donnée se mettent à élever leurs enfants sans leur donner de repères et de limites, croyez-vous réellement que leurs enfants auront les mêmes structures psychologiques que la génération précédente  ?

dita a écrit:Repli sur soi en chosifiant l'autre au profit d'un ego surinvesti, incapacité à se projeter dans une action collective, besoin impérieux de satisfaire les envies immédiates, refus total de la frustration, incapacité à analyser, à prendre du recul sur une situation, être exclusivement dans l'émotion et à l'écoute de soi.


C'est le portrait des tueurs en série, ça !

Il faudrait rajouter le fait de mentir comme on respire, l'absence de scrupules et la jouissance de faire le mal...ce n'est pas tout à fait la même chose!

Aujourd'hui j'ai subi les oraux de mes T^ales bac pro. J'ai appris que :
- dans un téléphone il y avait un écouteur pour oreille et un écouteur pour la bouche ;
- paramétrer une caméra c'est la positionner comme il faut et que c'était le travail d'un ingénieur ;
- aujourd'hui tout est sans fil grâce à la fibre optique ;
- un bon mot de passe doit avoir des chiffres en minuscule et en majuscule ;
- le binaire c'est la base 1 sauf quand l'octet vaut zéro ;
- RGB c'est Rouje Gaune Bleu ;
- le wifi peut créer des interférences sur les micro-ondes ;
- une antenne relais ça permet de se faire livrer des SMS ;
- un signal numérique c'est un signal analogique simplifié ;
- une adresse IPv6 ça résiste à la pluie et à la poussière (ma préférée  )

Ce soir, j'ai mes oreilles et mes yeux qui saignent !

Vivement l'IPv8 qui résistera aux bombes atomiques, à la colère divine et même aux réformes de l'EN.

PS: les chiffres minuscules existent:

mais à ma connaissance ils n'ont pas de code spécifique dans Unicode, donc ne sont pas pertinents pour des questions de mots de passe.

Vu le florilège, je doute que les élèves susnommés aient entendu parle des chiffres elzéviriens

Par contre, ils sont presque prêts pour enseigner en NST

Ponocrates a écrit:

mafalda16 a écrit:On appréciera le mauvais goût de la comparaison !

L'abus d'écran produit des enfants développant des symptômes autistiques - alors qu'ils ne sont pas autistes au sens médical. Ce que pointe Dita c'est que des carence éducationnelles et affectives sont tout à fait capables de produire des psychopathes. Parce que là, pour le coup, ce ne serait pas uniquement des symptômes: on ne naît pas psychopathe ou sociopathe, on le devient...Et je me hâte de préciser que la plupart des psychopathe et des sociopathe vivent paisiblement sans commettre aucun crime.
Si, massivement, les parents d'une société donnée se mettent à élever leurs enfants sans leur donner de repères et de limites, croyez-vous réellement que leurs enfants auront les mêmes structures psychologiques que la génération précédente  ?

Une évidence qu’il est bon de rappeler et de marteler.
Le problème cependant , qui va vite se poser, est l’arrivée massive dans tous les secteurs professionnels de cette génération -là.
Flûte, elle est déjà là.

Sondage hier en bac + 1 : la veille, donc un lundi où ils ont cours de 8h à 17h, la moyenne du temps d'utilisation du téléphone portable était de 8h32 dans une classe de 35 élèves. Ils ont vérifié dans leur téléphone pour avoir des chiffres précis. Aucun n'était sous 5h. Et encore on a regardé que les téléphones portables, pas les ordinateurs...

Forster a écrit:Sondage hier en bac + 1 : la veille, donc un lundi où ils ont cours de 8h à 17h, la moyenne du temps d'utilisation du téléphone portable était de 8h32 dans une classe de 35 élèves. Ils ont vérifié dans leur téléphone pour avoir des chiffres précis. Aucun n'était sous 5h. Et encore on a regardé que les téléphones portables, pas les ordinateurs...

Petits joueurs, l'année dernière, des 4e ont compté plus de 55h d'écran par semaine. Oui, oui, et une mère d'élève a même dit qu'elle pensait que c'était sous-évalué (pour un élève dys, avec "troubles de la concentration", re-oui, oui).

Ah tiens, ça m'intéresse, je ne sais pas comment on fait pour regarder dans son téléphone sa durée d'utilisation. (oui, je ne suis pas de la génération Z, je suis une cruche en numérique...) Il y a donc un truc qui permet de "mesurer" ou quantifier la durée d'utilisation?

Pourquoi 3,14159 a écrit:Aujourd'hui j'ai subi les oraux de mes T^ales bac pro. J'ai appris que :
- dans un téléphone il y avait un écouteur pour oreille et un écouteur pour la bouche ;
- paramétrer une caméra c'est la positionner comme il faut et que c'était le travail d'un ingénieur ;
- aujourd'hui tout est sans fil grâce à la fibre optique ;
- un bon mot de passe doit avoir des chiffres en minuscule et en majuscule ;
- le binaire c'est la base 1 sauf quand l'octet vaut zéro ;
- RGB c'est Rouje Gaune Bleu ;
- le wifi peut créer des interférences sur les micro-ondes ;
- une antenne relais ça permet de se faire livrer des SMS ;
- un signal numérique c'est un signal analogique simplifié ;
- une adresse IPv6 ça résiste à la pluie et à la poussière (ma préférée  )

Ce soir, j'ai mes oreilles et mes yeux qui saignent !

Je vous rejoins au Club des yeux sanglants :

Arès naraitient pas de se vanté.
Arès narraitai pas
Arès naraitais pas
Arès n'araitêpa de se venter.
Je suis faure, je suis le maylleur
répétée til  / réperte il / tout la journée.
C'est enfant prétansie agassait tous les dieux et les déesses de l'Olympe.
Ces caresse cherché la bagre  avec tout le monde
Ces carise cherché la bagare
Les dieux ne souperté plus sait mocoris et c'est inssulte.
Dès qu'il croit sest quelllquin se la ce terminé toujours par une dispute
Hermès détaistait Arès il évité sa brutaliter est c'et movégou / mauvais goût (mauvais coups)

J'ai rassemblé un "florilège" des erreurs de plusieurs élèves, mais tout de même ... j'ai 10 élèves sur 22 qui ont moins de 5/20. Je leur ai dit que je faisais cette fois une "notation collège" (et gentille ... s'il y a deux erreurs, voire trois dans un mot, orthographe  lexicale + grammaticale par exemple je ne compte qu'un seul point en moins pour le mot entier ... 1/2 pour les accents, et j'ai été un peu plus indulgente pour les CM1.  Ils sont en CM1 CM2, et je précise que c'est une dictée hyper préparée : lue, expliquée en rapport avec les lectures mythologiques quotidiennes, mots à apprendre, dictée de recherche le matin sur ardoise, conjugaison, exercices systématiques sur la difficulté orthographique de la semaine... le texte entier était à copier en début de semaine. Et je l'ai dicté en rappelant d'encadrer les verbes et souligner les sujets ... cet enfant là que je montre ... ses moqueries et ses insultes (celles d'Arès...)
On a l'impression que le français n'est pas leur langue, et pourtant à part une petite afghane,  c'est le cas.
:pleurs:  :pleurs:  :pleurs:  :pleurs:  :pleurs:

Dita a écrit:Repli sur soi en chosifiant l'autre au profit d'un ego surinvesti, incapacité à se projeter dans une action collective, besoin impérieux de satisfaire les envies immédiates, refus total de la frustration, incapacité à analyser, à prendre du recul sur une situation, être exclusivement dans l'émotion et à l'écoute de soi.

Ponocrates a écrit:L'abus d'écran produit des enfants développant des symptômes autistiques - alors qu'ils ne sont pas autistes au sens médical. Ce que pointe Dita c'est que des carence éducationnelles et affectives sont tout à fait capables de produire des psychopathes. Parce que là, pour le coup, ce ne serait pas uniquement des symptômes: on ne naît pas psychopathe ou sociopathe, on le devient...Et je me hâte de préciser que la plupart des psychopathe et des sociopathe vivent paisiblement sans commettre aucun crime.

C'est moi qui lis mal, Ponocrates, ou tu fais des éléments que relève Dita une liste de symptômes autistiques ?
Et qui plus est tu mets "autiste" dans la même case que "psychopathe" et "sociopathe" ?

C'est vraiment très mal connaître l'autisme et très injurieux pour les autistes.

Mais ça tombe bien, la journée annuelle de l'autisme est mardi prochain, 2 avril, ce sera l'occasion de te renseigner et de remettre en question tes préjugés.

Cette année, mes élèves n'ont pas de lettre, de chiffre, de repère, de limite, de culture G... leur monde se limite au mètre cube qui entoure leur smartphone. Ils me font peur !

J'ai fait l'expérience de les faire rentrer dans la classe sans un mot. Les consignes du TP étaient sur le tableau et sur une feuille déjà distribuée sur leur table. J'ai attendu 37 minutes avant d'avoir une interaction avec un d'eux. "On doit faire quoi ?". 

Ce TP, il y a dix ans, était préparé, réalisé et analysé en tout autonomie en une séance de 4 heures. A ce jour, après 4 heures de préparations collectives et 3 séances de 4 heures la réalisation de celui-ci est à peine terminée. Quant à l'analyse des résultats… J'abandonne !

Pourquoi 3,14159 a écrit:
J'ai fait l'expérience de les faire rentrer dans la classe sans un mot. Les consignes du TP étaient sur le tableau et sur une feuille déjà distribuée sur leur table. J'ai attendu 37 minutes avant d'avoir une interaction avec un d'eux. "On doit faire quoi ?". 

:missT2:
J'admire ta patience, j'aurais explosé bien avant.
Je constate aussi que sur certains chapitres, je ne peux plus faire certaines activités que je faisais auparavant, sinon, je fais les questions et les réponses toute seule, les élèves ne sont plus capables de les faire (problème de compréhension de consignes, raisonnement défaillant...).

Moi aussi je suis au front face au désastre mais votre champ de bataille verdurette et pi m'horrifie encore plus. 
Mais franchement quand va-t-on réagir ?

Le problème n'est pas de savoir si on veut réagir, je crois qu'on est tous partants, le problème c'est de savoir comment réagir- moi je suis totalement désemparée, je ne sais pas quoi faire devant ce gouffre...

Je me suis mal exprimée. J'appelais à une prise de conscience nationale avec une réaction globale. Individuellement on fait déjà  ce qu'on peut j'imagine.  Moi actuellement mon salut passe par les neurosciences (mais je serais peut-être déçue). Mais mon action est très limitée. 
C'est exactement la même impasse que pour l'écologie et le changement climatique.

almuixe a écrit:  Moi actuellement mon salut passe par les neurosciences (mais je serais peut-être déçu).

Vous pourriez développer un peu ?

Alors je ne sais pas si c'est le hasard ou si c'est générationnel, mais en cours particuliers, c'est la 1ere année où j'ai autant d'élèves qui ne comprennent rien. Mais vraiment rien : ils ne comprennent pas le degré 0 d'un texte simple.

J'en ai eu un en 2nde à qui je donne un extrait de Germinal, où on décrit les conditions de travail des mineurs.
- De quoi parle le texte?
- De la canicule.
Ben oui, dans la mine, il fait chaud, donc c'est la canicule... mais il n'avait pas compris qu'il s'agissait d'une mine, alors que c'était explicite. Il n'avait rien compris.

Sinon, en 3e, je donne un sujet de brevet qui propose un extrait de madame Bovary. C'est le passage où elle fantasme Paris. L'extrait commence par "Comment était-ce, Paris?". 1ere question : le personnage est-il allé à Paris? Sur 3 élèves, 2 m'ont répondu oui. Je les fais revenir sur la 1ere phrase. Qui pense cela? Un élève me sort "une amie". Il m'a inventé un personnage. Bref, je ne comprends pas comment je peux aider à ce niveau...

Un autre sujet de brevet : l'autobiographie de Fottorino où l'auteur parle de son père adoptif et du fait qu'il lui a transmis son nom. Il fallait justifier que c'était une autobiographie. L'élève sait ce qu'est une autobiographie. Eh bien il ne voyait pas en quoi le fait que le nom mentionné dans le texte et le nom de l'auteur soient le même justifiait que c'était un texte autobiographique!

Ponocrates a écrit: Si, massivement, les parents d'une société donnée se mettent à élever leurs enfants sans leur donner de repères et de limites, croyez-vous réellement que leurs enfants auront les mêmes structures psychologiques que la génération précédente  ?

Eh bien, je vais ajouter à notre désarroi, mais lors de la réunion parents/profs, je suis tombée des nues quand les élèves que j'ai inconsciemment classé dans les "abandonnés par leur parents" (pédagogiquement parlant j'entends, au niveau de l'attitude ils sont irréprochables) : j'ai rencontré des parents très soucieux de la réussite scolaire de leurs enfants, eux-mêmes plutôt cultivés. Une maman m'a même expliqué qu'elle essayait de discuter avec sa fille de l'actualité lorsqu'elles regardaient les infos ensemble (l'élève étant en TES c'est pas mal de pouvoir analyser les décisions politiques et économiques) et qu'elle était confrontée à la pauvreté du vocabulaire de sa fille, de l'impossibilité qu'elle avait d'argumenter. Le problème est civilisationnel : les parents sont dépassés, les professeurs aussi ... c'est vraiment déprimant l'impuissance dans laquelle on est face à la société des mass média.