Reconversion ou pas ?

jérémiemarseille a écrit: Certains n'aiment pas trop corriger en salle des professeurs (je le conçois) et préfèrent faire chez eux.

Tu n'y es pas: la charge de correction est tellement lourde, en ce qui me concerne, que je ne pourrais pas la mener au collège.

@jeremiedemarseille: Tes conseils et opinions ne seront en tout cas d'aucun secours à Koko et hors sujet sur ce fil.

jérémiemarseille a écrit:Je ne vois pas ce qui est choquant. Rien qu'au niveau européen, la mobilité se fait et doit être encouragée. Si on veut construire les Etats Unis d'Europe, il faudra bien dire aux gens qu'ils devront bouger. Aux EUA, les personnes bougent d'un Etat à l'autre pour saisir des opportunités ou par choix personnel. Après il ne faut pas négliger les opportunités à l'étranger pour nos élèves. Ca serait criminel de notre part de les enfermer dans les frontières nationales. Parfois les jeunes issus de l'immigration sont victimes de discrimination à l'embauche et ils trouvent des opportunités dans les pays du golfe (surtout s'ils parlent arabe) et j'en envie de dire, c'est super pour eux. L'anglais est super important pour assurer cette mobilité.

"Les Etats-Unis d'Europe". Je crois que depuis Briand, tu es la première personne à employer l'expression. On dirait du Nagui. C'est beau.

Ce fil part en couille...

Mieux vaut le fil que nous.

henriette a écrit:Exactement. Merci d'en rester au sujet du fil. Sinon, il faudra le fermer lui aussi (parce que certains semblent incapables de ne pas partir dans le hors-sujet), alors que Koko a besoin d'aide.

Et comme je le dis à mes étudiants, un hors sujet c'est maximum 5/20 !

Encore des questions Koko ou nous te donnons envie de fuir ce métier ?

D'ailleurs laisser cette vidéo sur un forum d'enseignants, ce n'est pas terrible tellement c'est stupide.

+ 1
Rien que le titre fait peur!

celitian a écrit:D'ailleurs laisser cette vidéo sur un forum d'enseignants, ce n'est pas terrible tellement c'est stupide.

J'aimerais voir ce gugusse devant une classe. Vas y mec montre-moi !

Sinon, Koko, je plussoie les conseils donnés précédemment : essayer des remplacement.
Il me semble que dans le privé, tu n'as pas cette contrainte de bouger au niveau national dans le secondaire, à confirmer.
Pour ma part, j'enseigne depuis 23 ans (j'ai aussi fait une thèse mais je n'ai pas aimé la recherche, j'ai un diplôme d'ingé mais je voulais plus de dispo pour mes enfants), et je ne regrette pas du tout, quand je vois mes ami(e)s qui travaillent dans le milieu industriel (de même que mon mari avant sa reconversion). J'aime mon travail -sauf les corrections- et j'ai aussi la chance d'être dans un collège plutôt calme (même si tout n'est pas parfait, loin de là).
Mon mari est devenu enseignant après 19 ans dans l'industrie, et il ne regrette pas non plus.

J'ai aussi sauté le pas il y a 10 ans, je suis en collège.

Je ne regrette pas, entre autre choses cela m'a permis de m'occuper de mes enfants.
Dans les points positifs, il y a la grande liberté pour s'organiser et choisir ce qu'on fait, comment on le fait,... mais qui a tendance à être grignotée année après année ce qui est frustrant.
Ce métier m'a beaucoup apporté humainement dans un premier temps.
Dernièrement, la discipline commence à me peser et globalement je développe une misanthropie grandissante (mais je me soigne).
Et pourtant j'ai pas mal de projets, entre autre j'écris un manuel.
C'est d'ailleurs le seul métier que j'ai fait qui a du sens, et qui me permet de continuer à m'améliorer même après 10 ans à le faire.

Maintenant que mes enfants grandissent, je commence à réfléchir à la suite.
Clairement je ne me vois pas à 65 ans devant des ados en collège.
Donc pour l'instant je passe l'agreg. (pour pouvoir évoluer), à moyen terme j'irai en lycée puis dans le supérieur à long terme.

Je pense que je n'aurais pas pu faire carrière comme instituteur.
Les petits bougent trop pour moi maintenant que j'ai passé la quarantaine.
Note bien que je n'aurais pas eu le même avis il y a 10/15 ans.
Faire carrière dans l'EN est un vrai défi personnel car on change beaucoup en 40 ans (et pas toujours en bien), moins de patience, plus de besoins financiers, moins d'idéalisme,... (mais aussi un regard plus aiguisé, plus d'expérience).
Et l'EN n'a pas pour vous prévu d'évolutions pour ses enseignants.
Il y a des possibilités d'évolutions mais elles demandent pas mal d'efforts personnels (souvent passer un concours).
C'est un gros point noir de ce système, à une ère ou tout autour change vite.

J'apprécie aussi ce job car mon épouse a un bon salaire, c'est donc un équilibre familial (critère important à long terme à mon avis pour ne pas être trop frustré).

Je subis aussi le regard porté sur la profession, voire sur le métier, qui nous enferme dans des stéréotypes péjoratifs. J'avoue que c'est quelque chose que je n'imaginais pas et qui est très désagréable (surtout venant de proches). D'autant que je crois faire ce métier en poursuivant des buts altruistes. D'un autre côté je reconnais que le métier a aussi eu une influence négative sur ma personnalité (autorité plus affirmée, moins de patience, prosélytisme).

J'ai un copain qui a fait deux ans comme instit., il a ensuite renoncé (pas mal de désillusions : moins de temps libre que prévu, parents pénibles, discipline compliquée, collègues avec lesquels il ne s'est pas entendu, difficultés à rembourser l'emprunt de la maison). C'était un rêve, il en est revenu.

Je te conseille donc d'essayer si cela te tente, en gardant une porte de sortie si cela ne te convient pas.

Je connais aussi quelqu'un qui a passé le concours, fait son année de stage, vu que ce n'était pas pour elle, et est repartie travailler dans son ancien secteur (elle a "réactivé son réseau"), ce n'est pas non plus une voie sans issue.

Je regrette, et si c'était à refaire, je ne deviendrais pas enseignante.
Néanmoins, des points qui pour moi, font que je reste dans l'EN :
-les vacances. Faut être honnête, c'est très appréciable de pouvoir partir pendant un mois voire plus en été, quand on est des voyageurs.
-mon salaire qui me permet de faire ce qui me tient à cœur (toutefois, faut faire attention, et tout n'est pas conciliable. Il faut faire des choix dans les dépenses).
-le fait d'organiser mon travail comme je l'entends.
-le fait d'être en poste fixe depuis un certain nombre d'années dans mon établissement, qui fait que j'y ai ma réputation et j'ai peu de problèmes de discipline.
-certains points de programme que j'adore enseigner.
-quand on tombe sur des classes sympas. De plus en plus rare, mais ça arrive parfois.

Les derniers posts me réconfortent quelque peu...
Quoique je me pose toujours beaucoup de questions! La meilleure des solutions serait effectivement que je fasse des remplacements...
Est-ce qu'il est possible de faire des stages d'observation? Si oui, dans quelles conditions? Est-ce que je peux débarquer la fleur au fusil dans une école et demander à suivre un(e) professeur des écoles pendant un certain temps?
Je vais essayer de trouver aussi comment ça se passe dans le privé...

freche a écrit: bien souvent, les conjoints de militaires sont soit militaires, soit ne travaillent pas. (ou prof parce qu'ils ont des facilités pour les mutations).

Ah bon? Il faudra m'expliquer lesquelles alors...

Non, impossible de demander à assister à des cours en s'adressant à une école, ils n'ont a priori pas les autorisations pour. Pour faire des remplacements, il faut s'adresser au rectorat j'imagine.

Pour les écoles, je ne sais pas, mais pour le lycée, ma chef avait accepté qu'une de mes amies vienne voir mes classes.

Koko a écrit:Les derniers posts me réconfortent quelque peu...
Quoique je me pose toujours beaucoup de questions! La meilleure des solutions serait effectivement que je fasse des remplacements...
Est-ce qu'il est possible de faire des stages d'observation? Si oui, dans quelles conditions? Est-ce que je peux débarquer la fleur au fusil dans une école et demander à suivre un(e) professeur des écoles pendant un certain temps?
Je vais essayer de trouver aussi comment ça se passe dans le privé...

Je rejoins les collègues. Il faut essayer pour se faire sa propre idée en allant dans une classe. Il faut d'abord faire un essaie et si possible avec des niveaux différents. Ainsi, tu pourras savoir le niveau qui te correspond le mieux. Enseigner, c'est quelque chose que l'on sent au fond de soi, c'est avoir une capacité à faire de l'analyse réflexive, à sortir de soi pour mieux s'observer comme le recommande Mérieu. Déjà tout petit je me voyais à la place du professeur. Je faisais des cours pour ma soeur handicapée mentale (dans la cabane au fond du jardin).

Hélips, j'allais ajouter "à moins de passer directement par un enseignant". Mais il faut tout de même faire des paperasses pour que l'adulte soit agréé ou un truc comme ça, ce n'est pas pareil par ex. que pour les parents d'élèves (qui semblent avoir un statut particulier, parce qu'on me confiait des demi-classes de mater en bibliothèque, je trouvais ça hallucinant...).

Dans le cas de ma copine, elle restait au fond de la classe, donc en collant un truc type "liaison lycée-monde extérieur", ça le fait bien. Pour intervenir vraiment, c'est probablement plus compliqué.

Le contexte est très particulier mais j'ai eu la "chance" de faire cours une demi-journée à ma fille et une dizaine de ses camarades en GS-CP. Je préfère mes lycéens !

Bonjour!

Il est vrai qu'il y a une tendance à décourager tous les aspirants professeurs qui est triste.

Il est vrai aussi que les réponses sont décourageantes dans l'ensemble! Peut être est-ce lié au titre du topic? Peut être que les professeurs plus enthousiastes sont ailleurs! Tu peux aller lire ce sujet pour avoir d'autres points de vue, plus positifs et plus encourageants
https://www.neoprofs.org/t21132p15-pourquoi-aimez-vous-votre-metier-de-prof
!

Pour ma part, je me contenterai d'être honnête en te donnant mon point de vue (qui n'est rien de plus qu'un point de vue) qui est dans le même ton que la plupart des collègues (mais je ne suis pas non plus une personne hyper optimiste   ): c'est un métier que je déconseille aussi. Personnellement, je le trouve très difficile, extrêmement fatiguant et mal payé au regard des responsabilités qui nous incombent. Je précise que je ne rencontre pas de problème d'autorité particulier (je le dis parce qu'il faut avouer qu'avoir beaucoup de problèmes d'autorité en plus, c'est encore autre chose).

J'ai évoqué ce sujet avec bien des collègues qui me semblaient optimistes et contents, il s'est avéré qu'ils ne l'étaient pas et que ce que je percevais comme de l'optimisme et de la satisfaction n'était qu'un reste d'optimisme passé (les plus anciens s'accordent à dire qu'ils n'ont pas toujours eu à traîner chaque jours des élèves-boulets, non autonomes, non travailleurs bien que parfois curieux) ou qu'une façade. Il reste quand même une poignée de collègues qui me semblent contents, mais je ne leur ai jamais vraiment parlé, alors je ne sais pas vraiment. Et puis (pour terminer sur l'évaluation de mon entourage), je connais personnellement une poignée de collègues satisfaits voire très satisfaits (notons tout de même que dans cette poignée, les uns sont dans un petit collègue tranquille, les autres dans des lycées pas trop mal, et deux ont la capacité d'être content n'importe où )! Donc, si je conclus sur mon entourage: beaucoup de déçus/ou franchement dégoûtés même, mais aussi des satisfaits!

Voilà!

Alors maintenant, tu peux continuer à recueillir 1000 opinions, mais ça ne t'avancera pas plus! Je crois que les bons conseils t'ont été donnés dès le début par Murr:

Murr a écrit:Bonjour Koko,
Si je n'avais qu'un conseil à te donner, ce serait de faire quelques remplacements avant de te lancer dans la préparation du concours : mettre les mains dans le cambouis te sera plus utile que n'importe quel discours et te permettra de voir si la reconversion professionnelle est une bonne résolution à prendre en cette nouvelle année (si j'avais moi-même suivi ce conseil avant de passer le CRPE, j'aurais sans doute évité pas mal de désillusions...).
Deux autres arguments en faveur de mon conseil : une expérience du terrain fait toujours bonne impression devant un jury de concours et les remplacements sont le lot de pratiquement tous les PE débutants après l'année de stage.

Pour répondre à tes dernières questions: un stage me semble être une excellente manière de te forger ta propre opinion! D'observation oui, dans un premier temps, mais ensuite je te conseillerais comme Murr de faire des remplacements parce qu'à mon avis, l'une des choses pesantes dans ce travail c'est aussi qu'on est souvent très seul. Seul face à classe avec la responsabilité de les tenir et de faire cours/ les faire travailler.

Qui sait, tu pourrais très bien adorer!

Koko a écrit:Les derniers posts me réconfortent quelque peu...
Quoique je me pose toujours beaucoup de questions! La meilleure des solutions serait effectivement que je fasse des remplacements...
Est-ce qu'il est possible de faire des stages d'observation? Si oui, dans quelles conditions? Est-ce que je peux débarquer la fleur au fusil dans une école et demander à suivre un(e) professeur des écoles pendant un certain temps?
Je vais essayer de trouver aussi comment ça se passe dans le privé...

J'ai accueilli plusieurs personnes désireuses d’observer ma classe (collège public) sans aucun problème car mon chef d'établissement était un gars bien et un peu allergique aux procédures diverses. Il était au courant et ça lui suffisait.
Passe un message sur Néo, il y a peut-être un collègue non loin de chez toi prêt à t'accueillir.

Cléopâtre a écrit:Bonjour!

Il est vrai qu'il y a une tendance à décourager tous les aspirants professeurs qui est triste.

c'est un métier que je déconseille aussi.

si je conclus sur mon entourage: beaucoup de déçus/ou franchement dégoûtés même, mais aussi des satisfaits!

:lol!: