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- ParménideNeoprof expérimenté
Bonjour à tous
Je m'arrache les cheveux depuis 2 jours au sujet de cette question, j'ai consulté de multiples sources... Je trouve régulièrement deux interprétations différentes. Certains disent que selon Aristote, bonheur et souverain bien consistent dans la politique ainsi que l’investissement dans la vie citoyenne. D'autres qu'ils consistent dans la vie contemplative, celle qui est tournée vers la recherche de la vérité scientifique, et l'amour du divin.
Je n' en peux plus, je m'effondre sur mon fauteuil en espérant que mes amis philosophes de néoprofs pourront trancher ...
Merci du temps que vous allez me consacrer
Parce que c'est HUMAINEMENT IMPOSSIBLE qu'un ouvrage dise que selon Aristote le bonheur consiste dans A, et qu'un autre ouvrage soutienne que selon le même philosophe il consiste dans B...
Je ne trouve même pas le smiley qui se tape la tête contre les murs.. Tellement je suis fatigué. Supprimé si ça se trouve...
Je m'arrache les cheveux depuis 2 jours au sujet de cette question, j'ai consulté de multiples sources... Je trouve régulièrement deux interprétations différentes. Certains disent que selon Aristote, bonheur et souverain bien consistent dans la politique ainsi que l’investissement dans la vie citoyenne. D'autres qu'ils consistent dans la vie contemplative, celle qui est tournée vers la recherche de la vérité scientifique, et l'amour du divin.
Je n' en peux plus, je m'effondre sur mon fauteuil en espérant que mes amis philosophes de néoprofs pourront trancher ...
Merci du temps que vous allez me consacrer
Parce que c'est HUMAINEMENT IMPOSSIBLE qu'un ouvrage dise que selon Aristote le bonheur consiste dans A, et qu'un autre ouvrage soutienne que selon le même philosophe il consiste dans B...
Je ne trouve même pas le smiley qui se tape la tête contre les murs.. Tellement je suis fatigué. Supprimé si ça se trouve...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- MezziazNiveau 1
Tu n'es pas fou : c'est une contradiction qui se trouve dans Éthique a Nicomaque. En très gros :
Certains y voient une faiblesse du texte, d'autres une difficulté a élucider. Les plus charitables parlent de "tension". On peut aussi se demander si la restitution historique du texte n'y est pas pour quelque chose. Pour ma part, je crois qu'une manière plus productive de faire cette lecture d’Éthique a Nicomaque, c'est de considérer la politique comme une nécessité-obstacle sur le chemin du phronimoi : un problème a élucider avant l'eudaimonia, peut-être ? Mais si nous voulons investir du temps dans une exégèse ou une meta-lecture du texte, nous pourrions soutenir qu'Aristote a été acculé par des conclusions contraires a son projet, et qu'il a serré les dents plutôt que de dévier de son but : un but qui aurait pu être d'illustrer l'identité de l'éthique et du bonheur.
- L'homme de bien est un homme heureux
- L'homme de bien fait de la politique
- L'homme heureux ne fait pas de politique
Certains y voient une faiblesse du texte, d'autres une difficulté a élucider. Les plus charitables parlent de "tension". On peut aussi se demander si la restitution historique du texte n'y est pas pour quelque chose. Pour ma part, je crois qu'une manière plus productive de faire cette lecture d’Éthique a Nicomaque, c'est de considérer la politique comme une nécessité-obstacle sur le chemin du phronimoi : un problème a élucider avant l'eudaimonia, peut-être ? Mais si nous voulons investir du temps dans une exégèse ou une meta-lecture du texte, nous pourrions soutenir qu'Aristote a été acculé par des conclusions contraires a son projet, et qu'il a serré les dents plutôt que de dévier de son but : un but qui aurait pu être d'illustrer l'identité de l'éthique et du bonheur.
- ParménideNeoprof expérimenté
J'ai l'impression que cela rejoint un peu une piste trouvée dans je ne sais plus quel ouvrage à savoir que le but suprême est la contemplation, et que celle ci n'est véritablement possible que par l’enracinement dans une cité. Auquel cas on aurait : un homme de bien heureux qui fait de la politique, mais dont le bonheur suprême n'est pas réellement causé par la politique, puisque la cause effective est du côté d'un comportement scientifique et contemplatif.
Ce serait la plante céleste de Platon mais inversée, en somme.
Donc Contemplation> politique, c'est clair
Ce serait la plante céleste de Platon mais inversée, en somme.
Donc Contemplation> politique, c'est clair
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- AiônNiveau 8
Peut-être que ça dépend un peu de la façon de "faire de la politique". Appartenir à l'élite des gardiens d'une cité platonicienne, siéger au conseil d'un monastère dominicain ou participer aux réunions administratives d'une U.F.R de philosophie, ça va encore il me semble. Je ne me taperais pas la tête contre les murs face à l'incohérence du sage qui se dévoierait dans de telles pratiques. Aristote n'avait pas l'air malheureux non plus à la cour de Philippe, puis d'Alexandre, qui finançaient ses recherches et lui demandaient conseil.
Est-il impossible de dire que cela dépend de la qualité de la vie politique, et qu'il n'y a pas de contradiction intrinsèque si celle-ci est conforme à la vertu ? Quand tout va bien le sage est à sa place dans les sphères de direction, à la cour, au conseil, comme précepteur des élites. Mais quand tout va mal dans ce bas-monde sublunaire, où même les meilleures choses déclinent, alors il faut fuir dans l'étude des réalités célestes, voire plus loin encore.
Je suis d'accord pour penser que la politique est un fondement de la contemplation si on l'entend comme l'enracinement social fondamental sans lequel une vie humaine n'est pas possible. Mais ce que l'on nomme l'investissement dans la vie politique est autre chose. Or il ne semble pas qu'il s'agisse pour Aristote d'une véritable nécessité. En effet, il a choisi d'être un homme de cour mais il a tout aussi librement choisi de demeurer à Athènes comme métèque privé de droits politiques.
Est-il impossible de dire que cela dépend de la qualité de la vie politique, et qu'il n'y a pas de contradiction intrinsèque si celle-ci est conforme à la vertu ? Quand tout va bien le sage est à sa place dans les sphères de direction, à la cour, au conseil, comme précepteur des élites. Mais quand tout va mal dans ce bas-monde sublunaire, où même les meilleures choses déclinent, alors il faut fuir dans l'étude des réalités célestes, voire plus loin encore.
Je suis d'accord pour penser que la politique est un fondement de la contemplation si on l'entend comme l'enracinement social fondamental sans lequel une vie humaine n'est pas possible. Mais ce que l'on nomme l'investissement dans la vie politique est autre chose. Or il ne semble pas qu'il s'agisse pour Aristote d'une véritable nécessité. En effet, il a choisi d'être un homme de cour mais il a tout aussi librement choisi de demeurer à Athènes comme métèque privé de droits politiques.
- AnaxagoreGuide spirituel
Chercher une harmonie avec le Cosmos pour soi et pour la cité ne me semble pas vraiment contradictoire pour un grec.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- JPhMMDemi-dieu
N'est pas stoïcien qui veut.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ParménideNeoprof expérimenté
La question n'était pas celle d'une éventuelle incompatibilité politique /contemplation. Mais celle de savoir quel est pour Aristote le nec plus ultra du bonheur.
Et il semble bien que le contemplatif l'emporte sur le politique. J'espère ne pas me tromper en disant qu'il s'agit là du côté platonicien ou plutôt platonisant d'Aristote
EDIT :
La mention des stoïciens par JPhMM vient à point nommé (même si cela va nous faire partir un peu hors sujet) car j'ai aussi il y a quelques temps affronté des difficultés concernant le rapport des stoïciens à la politique: tantôt il est dit qu'ils sont d'ardents défenseurs de la participation à la vie de la cité, tantôt qu'ils préconisent le retrait de l'existence publique en raison de leur fameuse conception de citoyen du monde...
Du coup là aussi, quelle était la position stoicienne: participation ou retrait ? L'enjeu a l'air d'être le même que chez Aristote d'ailleurs. Soit ouvrir un espace de vivre ensemble soit ouvrir un espace de vie intérieure.
Vu l'élitisme stoïcien, la compatibilité intérieur /extérieur est sûrement nettement plus problématique que chez Aristote
Et il semble bien que le contemplatif l'emporte sur le politique. J'espère ne pas me tromper en disant qu'il s'agit là du côté platonicien ou plutôt platonisant d'Aristote
EDIT :
La mention des stoïciens par JPhMM vient à point nommé (même si cela va nous faire partir un peu hors sujet) car j'ai aussi il y a quelques temps affronté des difficultés concernant le rapport des stoïciens à la politique: tantôt il est dit qu'ils sont d'ardents défenseurs de la participation à la vie de la cité, tantôt qu'ils préconisent le retrait de l'existence publique en raison de leur fameuse conception de citoyen du monde...
Du coup là aussi, quelle était la position stoicienne: participation ou retrait ? L'enjeu a l'air d'être le même que chez Aristote d'ailleurs. Soit ouvrir un espace de vivre ensemble soit ouvrir un espace de vie intérieure.
Vu l'élitisme stoïcien, la compatibilité intérieur /extérieur est sûrement nettement plus problématique que chez Aristote
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- SirgabNiveau 4
Parménide a écrit:La question n'était pas celle d'une éventuelle incompatibilité politique /contemplation. Mais celle de savoir quel est pour Aristote le nec plus ultra du bonheur.
Et il semble bien que le contemplatif l'emporte sur le politique. J'espère ne pas me tromper en disant qu'il s'agit là du côté platonicien ou plutôt platonisant d'Aristote
EDIT :
La mention des stoïciens par JPhMM vient à point nommé (même si cela va nous faire partir un peu hors sujet) car j'ai aussi il y a quelques temps affronté des difficultés concernant le rapport des stoïciens à la politique: tantôt il est dit qu'ils sont d'ardents défenseurs de la participation à la vie de la cité, tantôt qu'ils préconisent le retrait de l'existence publique en raison de leur fameuse conception de citoyen du monde...
Du coup là aussi, quelle était la position stoicienne: participation ou retrait ? L'enjeu a l'air d'être le même que chez Aristote d'ailleurs. Soit ouvrir un espace de vivre ensemble soit ouvrir un espace de vie intérieure.
Vu l'élitisme stoïcien, la compatibilité intérieur /extérieur est sûrement nettement plus problématique que chez Aristote
Il y a je pense plusieurs pistes pour ta réflexion.
La première, la vertu d'amitié. Le livre 9 de l'éthique indique bien que le sage lui-même ne peut être heureux sans amis, car en se pensant dans son semblable, le sage augmente l'intelligibilité de ce qui le rend heureux. Bref. Il n'y a pas à opposer vie contemplative et vie sociale chez Aristote. La vertu d'amitié ferait même la synthèse de la vie contemplative et de la vie sociale.
La seconde, le fait que chez Aristote le souverain bien est le bien le meilleur de l'individu concerné. L'homme, doué de raison, doit vivre selon la raison, et c'est là le principe de la vertu. Mais selon les dispositions de chacun, la vertu varie. L'homme pauvre ne peut pas faire preuve de magnificence, par exemple. L'homme, la femme, l'esclave, l'enfant, le gouvernant, le simple citoyen, n'exercent pas les mêmes vertus.
Enfin, se demander ce qui est le mieux entre la vie contemplative et la vie politique présuppose qu'on devrait "choisir" l'un des deux. Or, la vie contemplative, si elle suit les actions, peut très bien s'exercer avec la vie politique, en la couronnant. L'inverse ne serait pas juste, car cela mettrait la théoria au service de l'action politique, comme un simple moyen, et renverserait le sens de la contemplation. Si la vie contemplative vient couronner toute activité, on peut à bon droit penser que pour Aristote, elle est bel et bien le "nec plus ultra".
- ParménideNeoprof expérimenté
Sirgab a écrit: Si la vie contemplative vient couronner toute activité, on peut à bon droit penser que pour Aristote, elle est bel et bien le "nec plus ultra".
Voilà, donc on est bien d'accord que : contemplation > politique. Même si la science politique fait partie intégrante du bonheur humain. Mais qu'elle n'y suffit pas.
La contemplation, la theoria d'Aristote est l'activité ayant pour objet mathématiques, physique, théologie.
Comment l'amitié peut elle se rattacher à cela? Je ne vois pas... D'ailleurs je parlais de vie politique plus que de vie sociale.
Le problème est que dans mes lectures, tantôt il était dit que selon Aristote le bonheur consistait dans la science politique, tantôt qu'il consistait dans cette theoria. Il fallait trancher il me semble. Certes, il n'y a pas d'incompatibilité entre les deux activités. Mais cela n'aurait pas été cohérent de mettre les deux sur un pied d'égalité.
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- SirgabNiveau 4
Parménide a écrit:Sirgab a écrit: Si la vie contemplative vient couronner toute activité, on peut à bon droit penser que pour Aristote, elle est bel et bien le "nec plus ultra".
Voilà, donc on est bien d'accord que : contemplation > politique. Même si la science politique fait partie intégrante du bonheur humain. Mais qu'elle n'y suffit pas.
La contemplation, la theoria d'Aristote est l'activité ayant pour objet mathématiques, physique, théologie.
Comment l'amitié peut elle se rattacher à cela? Je ne vois pas... D'ailleurs je parlais de vie politique plus que de vie sociale.
Le problème est que dans mes lectures, tantôt il était dit que selon Aristote le bonheur consistait dans la science politique, tantôt qu'il consistait dans cette theoria. Il fallait trancher il me semble. Certes, il n'y a pas d'incompatibilité entre les deux activités. Mais cela n'aurait pas été cohérent de mettre les deux sur un pied d'égalité.
La vie contemplative, ce n'est pas l'activité du scientifique qui étudie des objets abstraits. Tout le spectacle de la nature est un motif de contemplation, de la fleur qui s'épanouit aux citoyens qui se rassemblent pour décider des lois, jusqu'au mouvement du premier ciel. Rencontrer un homme doué de sagesse et en faire un ami augmente ainsi naturellement en nous l'activité de cette théoria.
Politique et société n'ont pas à être distinguées chez Aristote, sauf à distinguer les magistrats des citoyens et des autres. Mais pour le coup, le souverain bien, chez Aristote, n'a rien à voir avec le fait d'être un magistrat (ou alors je suis curieux de voir le passage en question).
- ParménideNeoprof expérimenté
Sirgab a écrit:
La vie contemplative, ce n'est pas l'activité du scientifique qui étudie des objets abstraits. Tout le spectacle de la nature est un motif de contemplation, de la fleur qui s'épanouit aux citoyens qui se rassemblent pour décider des lois, jusqu'au mouvement du premier ciel. Rencontrer un homme doué de sagesse et en faire un ami augmente ainsi naturellement en nous l'activité de cette théoria.
Politique et société n'ont pas à être distinguées chez Aristote, sauf à distinguer les magistrats des citoyens et des autres. Mais pour le coup, le souverain bien, chez Aristote, n'a rien à voir avec le fait d'être un magistrat (ou alors je suis curieux de voir le passage en question).
Il est pourtant bien dit dans le vocabulaire d'Aristote de chez "Ellipses", que les sciences théorétiques (donc contemplatives) ont pour objet des êtres nécessaires et éternels (maths, astres, dieux...)! Il n'y est pas question de beautés du monde sublunaire...
EDIT : et il est précisé que les sciences pratiques (dont la politique fait évidemment partie) s'opposent à ces activités de contemplation... Qui à en croire Pellegrin se limitent exclusivement à du purement abstrait.
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- SirgabNiveau 4
Le monde sublunaire est aussi un objet de science et de contemplation. Pour preuve, la physique et le traité de l'âme.
Donc, oui, il y a une science des êtres vivants, qui permet d'en retirer une compréhension intelligible, et donc de contempler l'épanouissement de la fleur. Ce ne sont pas certains étants qui sont intelligibles (les nombres, les astres), mais tous les étants dans la mesure où la nature est forme et donc principe d'intelligibilité.
Donc, oui, il y a une science des êtres vivants, qui permet d'en retirer une compréhension intelligible, et donc de contempler l'épanouissement de la fleur. Ce ne sont pas certains étants qui sont intelligibles (les nombres, les astres), mais tous les étants dans la mesure où la nature est forme et donc principe d'intelligibilité.
- ParménideNeoprof expérimenté
Mais dans ce cas pourquoi cela n'est pas dit par Pellegrin? :
"Aristote distingue trois types de sciences. Les sciences théorétiques (contemplatives) dont l'objet doit être nécessaire et éternel. c'est celles qui remplissent le plus complètement les conditions de la science. Aristote distingue trois grandes sciences théorétiques dont chacune est susceptible de subdivisons: : mathématiques, physiques, théologie."
J'imagine que tout l'aspect biologique tombe sous la bannière de "physique" (Phusis au sens large du terme comme nous savons)
Le problème est que tout ce qui est sublunaire est corruptible, et donc peu compatible avec l'idée la plus haute qu'Aristote se faisait de la contemplation.
Une fleurs, un arbre, ne sont ni nécessaires ni éternels... Je ne comprends pas
La biologie et la zoologie seraient-elles des sciences théorétiques?
"Aristote distingue trois types de sciences. Les sciences théorétiques (contemplatives) dont l'objet doit être nécessaire et éternel. c'est celles qui remplissent le plus complètement les conditions de la science. Aristote distingue trois grandes sciences théorétiques dont chacune est susceptible de subdivisons: : mathématiques, physiques, théologie."
J'imagine que tout l'aspect biologique tombe sous la bannière de "physique" (Phusis au sens large du terme comme nous savons)
Le problème est que tout ce qui est sublunaire est corruptible, et donc peu compatible avec l'idée la plus haute qu'Aristote se faisait de la contemplation.
Une fleurs, un arbre, ne sont ni nécessaires ni éternels... Je ne comprends pas
La biologie et la zoologie seraient-elles des sciences théorétiques?
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- SirgabNiveau 4
L'ajout "dont l'objet doit être nécessaire et éternel", ne se trouve pas dans Métaphysique, E, 1, où Aristote fait la distinction. La physique étudie des êtres mobiles et matériels (vivants ou non), la mathématique des êtres immobiles mais séparés seulement en raison de la matière (abstraction), la théologie étudie un être immobile et réellement immatériel.
La fleur qui s'épanouit est un être qui tend à accomplir sa forme, on y contemple pas la corruptibilité et la contingence, mais la nature qui est forme (plus que matière). La génération et la corruption ont des principes et des causes, et c'est là l'objet la science comme de la contemplation.
La fleur qui s'épanouit est un être qui tend à accomplir sa forme, on y contemple pas la corruptibilité et la contingence, mais la nature qui est forme (plus que matière). La génération et la corruption ont des principes et des causes, et c'est là l'objet la science comme de la contemplation.
- SirgabNiveau 4
Après, la nature étant éternelle pour Aristote... on peut en fait admettre la définition que tu cites, mais il faut bien expliquer
- ParménideNeoprof expérimenté
Bon sang, qu'est-ce que je m'y perds parfois !
C'est le gros problème de la philosophie. Un grand nombre de textes sont litigieux, ambigus, peu francs dans leurs thèses...
Comment les enseigner à partir de là? J'avoue qu'à mes yeux cela constitue une vraie question.
Mais ce n'est pas la première fois que des commentateurs de chez ellipses attribuent aux auteurs des choses qu'ils ne disent pas (vraiment)
C'est le gros problème de la philosophie. Un grand nombre de textes sont litigieux, ambigus, peu francs dans leurs thèses...
Comment les enseigner à partir de là? J'avoue qu'à mes yeux cela constitue une vraie question.
Mais ce n'est pas la première fois que des commentateurs de chez ellipses attribuent aux auteurs des choses qu'ils ne disent pas (vraiment)
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- AiônNiveau 8
Il y a une distinction classique chez Aristote entre sciences spéculatives, sciences pratiques, et sciences « poïétiques » qui répond peut-être à ta question. Le monde sublunaire est accessible à la connaissance et le cheminement de la science est inductif. Néanmoins on connaît surtout le monde qui nous entoure pour en faire usage, et il nous donne principalement à connaître des réalités singulières. Or on désigne comme sciences théorétiques les sciences pures, celles qui ne servent à rien d'autre qu'à satisfaire l'intellect en raison de leur haut degré d'abstraction. Elles permettent de former des prémisses de très haut niveau qui dans l'exposition démonstrative des sciences se révèlent la cause des réalités plus singulières.
C'est un peu difficile à concevoir de nos jours mais pour Aristote les mathématiques et la physique c'est typiquement le genre de connaissance qui ne sert à rien . Un ramassis d'improductifs ces mathématiciens et ces physiciens, pas comme ces honnêtes danseurs et musiciens qui eux au moins font quelque chose d'utile...
D'un point de vue pédagogique, si l'on trouve que des textes sont "litigieux, ambigus, peu francs dans leurs thèses", alors on ne les enseigne pas. Il n'y a pas de textes ou d'auteurs obligatoires. En fait, il n'y a pas besoin de raisons pour ne pas enseigner quelque chose, c'est l'inverse, on enseigne quelque chose parce qu'on voit une raison pédagogique de le faire.
C'est un peu difficile à concevoir de nos jours mais pour Aristote les mathématiques et la physique c'est typiquement le genre de connaissance qui ne sert à rien . Un ramassis d'improductifs ces mathématiciens et ces physiciens, pas comme ces honnêtes danseurs et musiciens qui eux au moins font quelque chose d'utile...
D'un point de vue pédagogique, si l'on trouve que des textes sont "litigieux, ambigus, peu francs dans leurs thèses", alors on ne les enseigne pas. Il n'y a pas de textes ou d'auteurs obligatoires. En fait, il n'y a pas besoin de raisons pour ne pas enseigner quelque chose, c'est l'inverse, on enseigne quelque chose parce qu'on voit une raison pédagogique de le faire.
- SirgabNiveau 4
Parménide a écrit:Bon sang, qu'est-ce que je m'y perds parfois !
C'est le gros problème de la philosophie. Un grand nombre de textes sont litigieux, ambigus, peu francs dans leurs thèses...
Comment les enseigner à partir de là? J'avoue qu'à mes yeux cela constitue une vraie question.
Mais ce n'est pas la première fois que des commentateurs de chez ellipses attribuent aux auteurs des choses qu'ils ne disent pas (vraiment)
Ellipses est une maison d'édition sérieuse. Mais on ne peut pas attendre d'un lexique ou d'une vision synoptique la compréhension de fond d'une pensée, qui ne peut être obtenue que par la lecture des textes mêmes (et en faisant attention aux traductions). Mais au delà de ça, il y a le problème des interprétations. Si on prend Descartes, il doit bien exister 2 ou 3 interprétations de Descartes irréconciliables, bien que soutenues par des gens autorisés et compétents.
Après, pour l'enseignement, ça ne pose pas de problème en terminale, on s'en tient à des généralités.
- ParménideNeoprof expérimenté
Aiôn a écrit: Or on désigne comme sciences théorétiques les sciences pures, celles qui ne servent à rien d'autre qu'à satisfaire l'intellect en raison de leur haut degré d'abstraction. Elles permettent de former des prémisses de très haut niveau qui dans l'exposition démonstrative des sciences se révèlent la cause des réalités plus singulières.
Voilà...
Donc, selon Aristote la vie contemplative c'est préférentiellement les disciplines immatérielles : mathématiques et théologie. La physique occupant une position charnière entre celles-ci et les sciences pratiques (politique par exemple).
Et comme l'a dit Mezziaz, il semble que l'on soit autorisé à tantôt considérer que la politique est une vie contemplative tantot qu'elle ne l'est pas. Ou du moins qu'elle l'est mais pas autant que des activités plus pures.
EDIT:
En fait la réalité est pire que ce que je disais puisque je parlais de contradiction selon les ouvrages. Je m'aperçois que c'est contradiction parfois même au sein d'un même ouvrage. Dans un recueil de textes de terminale que je relis souvent il figure de courtes introductions aux extraits.
On lit à un moment que "le bonheur consiste dans la vie contemplative" pour deux pages plus loin apprendre que "la science politique nous conduit vers le bonheur". Ce qui force à intégrer la vie politique dans la vie contemplative.
Mais ce n'est pas le même degré de contemplation...
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"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
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- AiônNiveau 8
Je crois que je vois ce que tu veux dire en mettant la physique en position charnière, mais ce n'est pas ce que dit Aristote. Pour lui c'est théorétique et spéculatif la physique. Parce que comme le disait très bien Sirgab : "La génération et la corruption ont des principes et des causes, et c'est là l'objet de la science comme de la contemplation." Après il y a des sciences pratiques : l'éthique, la politique, et des siences poïétiques : la poterie ou la cuisine. Pour ma part, je ne vois toujours pas où tu vois une contradiction. La clef est moins l'objet de la science ou de l'activité que la démarche elle-même (contemplative, pratique ou productive), ce qui n'implique pas pour autant que chaque objet de science ou d'activité soit, par nature, aussi propice qu'un autre à l'une ou l'autre de ces démarches.
Je tente avec un exemple :
Si au lieu de vouloir atteindre le bonheur aristotélicien je voulais progresser en sport il faudrait que mène une vie sportive, c'est-à-dire faire des pompes et des abdos. Mais il ne serait pas contradictoire, et même très bienvenu en fait, que j'adhère à une bonne salle de sport. Est-ce que cotiser se nomme "faire du sport" : non, ça ne suffit pas en soi si ça ne s'inscrit pas dans une démarche plus globale. Néanmoins il n'y a pas de contradiction à affirmer que s'inscrire à une salle de sport fait progresser en sport, et qu'en même temps on peut aussi très bien faire du sport avec ses amis sans s'inscrire à la salle de sport.
J'espère ne pas obscurcir plus les choses avec cet exemple, mais à mon sens il n'y a pas de contradiction à ce que l'activité politique mène au bonheur, et que la vie politique en soit une condition, mais seulement à la condition que cette pratique soit ordonnée à la vie contemplative.
Je tente avec un exemple :
Si au lieu de vouloir atteindre le bonheur aristotélicien je voulais progresser en sport il faudrait que mène une vie sportive, c'est-à-dire faire des pompes et des abdos. Mais il ne serait pas contradictoire, et même très bienvenu en fait, que j'adhère à une bonne salle de sport. Est-ce que cotiser se nomme "faire du sport" : non, ça ne suffit pas en soi si ça ne s'inscrit pas dans une démarche plus globale. Néanmoins il n'y a pas de contradiction à affirmer que s'inscrire à une salle de sport fait progresser en sport, et qu'en même temps on peut aussi très bien faire du sport avec ses amis sans s'inscrire à la salle de sport.
J'espère ne pas obscurcir plus les choses avec cet exemple, mais à mon sens il n'y a pas de contradiction à ce que l'activité politique mène au bonheur, et que la vie politique en soit une condition, mais seulement à la condition que cette pratique soit ordonnée à la vie contemplative.
- ParménideNeoprof expérimenté
Je vois oui.
Donc il faut dire que les sciences théorétiques, tout comme la politique, nous mènent au bonheur. Même si les sciences théorétiques y sont plus aptes si l'on vise le bonheur suprême. La politique étant un terreau où les choses prennent racine.
Là, tout s’imbrique je crois.
Donc il faut dire que les sciences théorétiques, tout comme la politique, nous mènent au bonheur. Même si les sciences théorétiques y sont plus aptes si l'on vise le bonheur suprême. La politique étant un terreau où les choses prennent racine.
Là, tout s’imbrique je crois.
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- AiônNiveau 8
Oui. Je dirais bien ça aussi. Après, il reste à savoir si l'on est d'accord avec lui.
- ParménideNeoprof expérimenté
Après, le manuel dont je parle (les chemins de la pensée de Jacqueline Russ) présente des introductions et des résumés thématiques en marge de chaque texte.
Pour être tout à fait exact, à la rubrique Aristote, Ethique à Nicomaque X est commenté ainsi : le bonheur consiste dans l'activité la plus parfaite de l'homme, c'est à dire la vie contemplative.
Puis comme je l'ai dit, plus loin, on a le livre I qui est commenté de la façon suivante : le souverain bien relève de la science politique, et celle ci nous conduit vers le bonheur.
Si un jour un élève de terminale pointe la contradiction (au moins apparente) d'Aristote au sujet du moyen à utiliser pour accéder au souverain bien, j'aimerais ne pas avoir à bafouiller en disant que c'est un peu la politique un peu les sciences théorétiques. Raison pour laquelle cette contradiction m'a fortement inquiété...
(et quand je pense qu'il y a 5 à 6 dizaines de contradictions de ce type dans chaque œuvre de chaque philosophe... ça me fait assez froid dans le dos. Et j'ai bien peur que la question de l'interprétation des textes, même en terminale, elle se pose à quelque degré... )
Pour être tout à fait exact, à la rubrique Aristote, Ethique à Nicomaque X est commenté ainsi : le bonheur consiste dans l'activité la plus parfaite de l'homme, c'est à dire la vie contemplative.
Puis comme je l'ai dit, plus loin, on a le livre I qui est commenté de la façon suivante : le souverain bien relève de la science politique, et celle ci nous conduit vers le bonheur.
Si un jour un élève de terminale pointe la contradiction (au moins apparente) d'Aristote au sujet du moyen à utiliser pour accéder au souverain bien, j'aimerais ne pas avoir à bafouiller en disant que c'est un peu la politique un peu les sciences théorétiques. Raison pour laquelle cette contradiction m'a fortement inquiété...
(et quand je pense qu'il y a 5 à 6 dizaines de contradictions de ce type dans chaque œuvre de chaque philosophe... ça me fait assez froid dans le dos. Et j'ai bien peur que la question de l'interprétation des textes, même en terminale, elle se pose à quelque degré... )
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- User17706Bon génie
Je n'ai pas l'intention de rentrer dans les détails de la pensée aristotélicienne, qu'il n'est pas toujours facile d'unifier, dans ce domaine ou dans d'autres, mais il me semble tout de même que ces questions, justement, ne sont pas tellement de nature à se poser dans un cours de philosophie en terminale conçu sobrement et efficacement. Elles se poseraient si, à un moment du cours, l'objet était de restituer la cohérence de la doctrine d'un auteur (ici, la doctrine d'Aristote sur le bonheur ; là, la doctrine d'un autre sur autre chose). Mais ce n'est pas l'objet, ou du moins, il est facile de mener sa barque de telle façon que ça ne le soit pas, voire il est meilleur, en terminale, de ne pas transformer la fréquentation des auteurs en travail d'histoire de la philosophie : il peut être intéressant de faire ressortir à l'occasion, et lorsqu'on le peut, la cohérence d'une pensée, mais ce n'est pas un objectif qu'on doive se donner à chaque fois que l'on convoque un texte. Une dose non négligeable de picorage est possible.
Quand je suivais les cours de Francis Wolff sur Aristote, il aimait à répéter que la bonne unité de lecture pour Aristote n'était pas l'ouvrage, ni le livre, ni même toujours le chapitre mais bien souvent la page. Je crois qu'il n'avait pas tort : dans une page de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote il y a souvent assez de choses à comprendre et à déduire les unes des autres pour nourrir bien des réflexions. L'idée qu'on aurait, pour chaque texte, à présenter une image complète et cohérente de sa doctrine aux élèves ne me paraît pas une idée d'après laquelle on devrait s'orienter.
Quand je suivais les cours de Francis Wolff sur Aristote, il aimait à répéter que la bonne unité de lecture pour Aristote n'était pas l'ouvrage, ni le livre, ni même toujours le chapitre mais bien souvent la page. Je crois qu'il n'avait pas tort : dans une page de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote il y a souvent assez de choses à comprendre et à déduire les unes des autres pour nourrir bien des réflexions. L'idée qu'on aurait, pour chaque texte, à présenter une image complète et cohérente de sa doctrine aux élèves ne me paraît pas une idée d'après laquelle on devrait s'orienter.
- ParménideNeoprof expérimenté
En tous cas l'élève lisant page 115 que le bonheur consiste dans la contemplation, et page 118 que c'est la science politique qui nous conduit vers ce bonheur va me semble-t-il automatiquement intervenir.
Et je pense qu'il vaut mieux avoir quelques arguments derrière soi le cas échéant... C'est là qu'on voit que même pour enseigner en terminale une très bonne connaissance globale des plus grands auteurs est inévitable.
Et je pense qu'il vaut mieux avoir quelques arguments derrière soi le cas échéant... C'est là qu'on voit que même pour enseigner en terminale une très bonne connaissance globale des plus grands auteurs est inévitable.
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