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epekeina.tes.ousias
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Elève EIP : Sauter une classe au collège - Page 6 Empty Re: Elève EIP : Sauter une classe au collège

par epekeina.tes.ousias Jeu 28 Oct - 14:02
fanette a écrit:C'est ce que semble dire maikreeeesse pour son aîné. J'ai eu un élève très pénible en 4eme, qui avait été testé en maternelle. Les parents l'avaient dit au collège à l'entrée en 6eme, mais lui n'était pas au courant. Cela a été évoqué lors d'un conseil de classe, et le délégué le lui a répété... Drôle de façon de l'apprendre ! Rolling Eyes Les parents se sont alors fendus d'une longue explication. Cela n'a pas changé grand chose à son comportement, mais qu'en aurait-il été s'il avait pu mettre plus tôt des mots sur son décalage (le type d'élève qui se plante sur les choses simples, et qui se croit stupide, alors qu'il sait faire les choses compliquées) ?

Ah. Disons que je suis assez réservé sur le fait de cacher quelque chose: cela étant dit, c'est probablement dû à ma propre expérience…

Rubik a écrit:Ma fille aînée est HPI, nous l'avons faite tester justement pour que l'école accepte le saut de classe (pas de test = pas de saut, quelque soit le contexte).

Là, effectivement, je comprends tout à fait. Je n'y avais pas pensé car, il y a vingt ans de cela, ça n'était pas le cas: même avec un test, c'était plutôt non a priori, ce qui impliquait nécessairement mes enfants. D'ailleurs les profs, à l'époque, en avait directement parlé à l'un d'entre eux sans m'avoir rencontré et sans m'en prévenir: je n'aurais sans doute jamais dû “annoncer la couleur”…


Rubik a écrit: Elle ne s'ennuyait pas réellement mais trouvait que tout était trop facile et du coup refusait de s'appliquer pour que tout soit fait parfaitement comme elle en était capable. Elle a sauté le CE1 puis a poursuivi tranquillement en se donnant un peu plus de mal et est rentrée cette année en 6e. Nous avons demandé la sixième bilangue pour la même raison : qu'elle ait un peu de défi à relever.
En revanche, nous ne lui avons jamais dit qu'elle était HPI. Lorsqu'elle a passé les tests, nous lui avions simplement dit que l'école avait besoin de savoir ce qu'elle savait faire ou pas. Quand on a eu les résultats, on lui a dit qu'elle risquait de s'embêter en CE1, qu'elle découvrirait plus de nouvelles choses en CE2 et nous lui avons laissé le dernier mot. Elle a choisi de sauter une classe.
Aujourd'hui, elle pourrait sans doute en sauter une deuxième quand on voit ses résultats en 6e et à quel point elle maîtrise déjà la plupart des choses (sauf les langues bien sûr), mais tant qu'elle ne dit rien, nous ne ferons rien. Et le fait qu'elle soit dans, disons-le clairement, une classe de niveau pour laquelle les collègues poussent les exigences lui est extrêmement profitable.

Là aussi, je pense que c'est la chose à faire: éviter de la contraindre et de faire quoi que ce soit sans son accord.


Rubik a écrit:Pour la question de la génétique, je suis également HPI et mon mari aussi. J'ai également sauté une classe pour les mêmes raisons que ma fille et mes parents ne m'ont rien dit non plus. Je suis clairement en décalage avec la plupart des gens, surtout pour la vitesse de réflexion lorsqu'il s'agit de logique. J'énonce la conclusion quand beaucoup n'ont pas encore compris l'énoncé. Parfois, je me force à ralentir. Avec ça, mon cerveau n'accepte pas l'approximation. Les mots ont un sens et j'ai du mal à comprendre qu'on les utilise dans un sens approximatif. Je dis souvent que je n'aime pas les gens, parce que je me sens mal à l'aise en société. Il faut que je connaisse les personnes depuis plusieurs années pour me montrer telle que je suis. J'ai toujours une carapace.

Je vois très bien ce que tu veux dire et je me dis qu'on a des choses en commun. C'est en ce sens que je note, de mon côté, que quand on ne l'a pas su, on peut fort bien être amené à en tirer d'autres conclusions, puisqu'on n'a aucune idée du pourquoi ni du comment tout cela se trouve arriver. Comment en aurait-on la moindre idée quand on ne savait même pas que ça existe et que, quand bien même on aurait ensuite appris “qu'il existe des tests”, on n'a jamais eu aucune raison d'imaginer être concerné en quoi que ce soit, au point d'être incapable de voir quoi que ce soit chez ses propres enfants?
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par epekeina.tes.ousias Jeu 28 Oct - 14:10
fanette a écrit:J'ai été testée à 53 ans, et mes enfants, grands ados ou jeunes adultes, n'ont pas souhaité se faire tester. Mais même à plus de 50 ans, le HPI a mis des mots sur certaines de mes particularités que je ne comprenais pas, et m'a donné un boost de confiance. Il ne s'agit pas de tout passer au filtre du HP, mais expliquer à son enfant ce qu'est cette différence dont il a conscience sans la comprendre ne me parait pas une mauvaise chose. Ce silence ne vient-il pas de la vision "surdoué = je me la pète" ? C’est juste une différence neuronale, pas de quoi se la péter Very Happy

C'est exactement ça. Je ne me suis fait tester qu'en partie “à reculons” (du genre: pourvu que non), en partie “pour en avoir le coeur net” et parce que je me disais qu'il le fallait bien pour m'occuper de mes enfants. Mais ça m'a “rétro-expliqué” bien des choses et des circonstances. Et oui, c'est juste une différence et une chose qui arrive: j'ai plutôt eu, et j'ai encore, l'impression que ce sont beaucoup d'autres qui en font toute une histoire. C'est pourquoi j'en ai parlé à mes enfants, parce que ça leur permettait d'y comprendre un quelque chose et de ne pas se fourvoyer — car enfin, comment pourraient-ils inventer ou imaginer ou découvrir tout seuls ce dont il retourne dans leur propre cas?


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par Clecle78 Jeu 28 Oct - 14:18
J'ai été testée à 5 ans dans les années 60 parce que je m'ennuyais visiblement en maternelle. Les institutrices étaient farouchement contre mon passage, elles pensaient que j'étais un peu retardée visiblement et que c'était un caprice maternel. Ma mère s'est vraiment battue pour moi et j'ai été très heureuse en cp.
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par Malaga Jeu 28 Oct - 14:26
Elyas a écrit:
epekeina.tes.ousias a écrit:
Flo44 a écrit:Une question que je me pose : le fait de réussir les exercices difficiles (notamment en mathématique), et de se tromper sur les exercices simples, est-ce une caractéristique des EIP?

À ma connaissance, c'est possible, mais pas nécessairement. Pas plus d'ailleurs que d'être “bon en maths” ou en autre chose. Pour ce que j'en sais: il existe peut-être quelques “faits” pouvant mettre la puce à l'oreille (comme l'apprentissage apparemment “spontané” de la lecture vers 4-5 ans), mais seule une véritable évaluation par un psy qui doit aussi être psychométricien (sans compter la passation du WPPSI ou du WAIS, selon l'âge, et d'éventuels tests complémentaire, ça fait 3 ou 4 rendez-vous, ce qui multiplié par autant d'enfants, est vite prohibitif) peut donner un diagnostic valable (et, éventuellement, des conseils).

J'ai peut-être trop pensé au cas de mon fils pour ma réponse précédente.

Je rebondis sur ta remarque : le diagnostic. Il est prohibitif et notre société en veut absolument pour reconnaître des choses. Seul mon fils et mon frère ont été diagnostiqués. Mon père, moi-même et ma fille le sommes aussi mais nous n'avons pas fait le diagnostic. Pourquoi faire ? Un PPRE HP qui ne sert à rien, avoir une reconnaissance qui ne nous intéresse pas. On a compris pourquoi nous étions parfois considérés comme bizarre, arrogant ou à côté de la plaque. Cela nous suffit. C'est un vrai business. J'ai entendu que dans certains endroits, ça montait à plus de 500 euros le diagnostic, qu'il soit positif ou non. En revanche, pour les familles des classes populaires où ça pourrait aider à comprendre et à se comprendre, c'est si prohibitif qu'ils ne le passent quasiment jamais. Une légende raconte que les PSY-EN peuvent le faire passer... mais je n'ai jamais été témoin ou entendu un témoignage en ce sens.

Par curiosité, comment sais-tu, Elyas, que tu es HPI ou que ta fille l'est sans avoir fait le test ?

Clecle78 a écrit:J'ai été testée à 5 ans dans les années 60 parce que je m'ennuyais visiblement en maternelle. Les institutrices étaient farouchement contre mon passage, elles pensaient que j'étais un peu retardée visiblement et que c'était un caprice maternel. Ma mère s'est vraiment battue pour moi et j'ai été très heureuse en cp.

J'ignorais quand on testait déjà les enfants à cette époque. Mon père a sauté une classe en primaire (fin des années) 1950, ma soeur et moi avons sauté une classe également en primaire (dans les années 1980) sans jamais avoir eu de test.

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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
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par epekeina.tes.ousias Jeu 28 Oct - 14:47
Ma foi, on teste des enfants dans les écoles depuis plus d'un siècle. C'est d'ailleurs l'un des problèmes vu les usages qui ont été fait du Binet-Simon, et, quelles qu'aient été les intentions de Binet, vu les effets de ces usages: ça a rendu extrêmement (et légitimement) méfiantes des générations d'instits (alors qu'il ne s'agit plus du tout des mêmes tests, ni des mêmes usages).

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par Clecle78 Jeu 28 Oct - 14:57
Je ne sais absolument pas quel test j'ai passé mais je m'en souviens très bien. J'avais trouvé ça très amusant.
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par epekeina.tes.ousias Jeu 28 Oct - 15:17
Ah, toi aussi! Mon garçon et son meilleur ami m'avaient dit exactement la même chose!

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par Eliette Jeu 28 Oct - 15:28
Deux expériences de saut chez nous, dans la même école: un de mes fils, il y a 15 ans. Tournait en rond au CE1 et faisait un peu suer la maitresse quand il avait fini. Spontanément en fin de CE1, elle nous propose le saut vers le Cm1 on dit oui, et hop c'était plié. (aujourd'hui il commence sa carrière d'ingénieur à 22 ans, donc tout s'est bien passé)
Une de mes filles, il y a trois ans. Tournait en rond au CE1, puis au CE2, sauf qu'elle ne faisait suer personne et qu'entre temps la directrice avait changé.
On demande le saut, maitresse OK, fille demandeuse, mais très grosse réticence de la directrice, qui impose un test. Pourtant ils ont eu nos autres enfants et bien vu qu'on n'était pas du genre à réclamer des sauts systématiquement !

Donc, passage du WISC V avec la psy scolaire, on n'a pas eu de "chiffres" mais la psy scolaire a complètement appuyé pour le saut, et c'est tout ce qu'on voulait !!
Ma fille est très épanouie maintenant en 5ème et garde pour l'instant un excellent bulletin.
Aucun des deux n'était précoce, ils ont parlé tard, et appris à lire à 6 ans et pas tout seuls. Pour autant je ne vois pas l'intérêt des laisser marner quand ils s'ennuient.
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par Clecle78 Jeu 28 Oct - 16:14
Malaga a écrit:
Elyas a écrit:
epekeina.tes.ousias a écrit:
Flo44 a écrit:Une question que je me pose : le fait de réussir les exercices difficiles (notamment en mathématique), et de se tromper sur les exercices simples, est-ce une caractéristique des EIP?

À ma connaissance, c'est possible, mais pas nécessairement. Pas plus d'ailleurs que d'être “bon en maths” ou en autre chose. Pour ce que j'en sais: il existe peut-être quelques “faits” pouvant mettre la puce à l'oreille (comme l'apprentissage apparemment “spontané” de la lecture vers 4-5 ans), mais seule une véritable évaluation par un psy qui doit aussi être psychométricien (sans compter la passation du WPPSI ou du WAIS, selon l'âge, et d'éventuels tests complémentaire, ça fait 3 ou 4 rendez-vous, ce qui multiplié par autant d'enfants, est vite prohibitif) peut donner un diagnostic valable (et, éventuellement, des conseils).

J'ai peut-être trop pensé au cas de mon fils pour ma réponse précédente.

Je rebondis sur ta remarque : le diagnostic. Il est prohibitif et notre société en veut absolument pour reconnaître des choses. Seul mon fils et mon frère ont été diagnostiqués. Mon père, moi-même et ma fille le sommes aussi mais nous n'avons pas fait le diagnostic. Pourquoi faire ? Un PPRE HP qui ne sert à rien, avoir une reconnaissance qui ne nous intéresse pas. On a compris pourquoi nous étions parfois considérés comme bizarre, arrogant ou à côté de la plaque. Cela nous suffit. C'est un vrai business. J'ai entendu que dans certains endroits, ça montait à plus de 500 euros le diagnostic, qu'il soit positif ou non. En revanche, pour les familles des classes populaires où ça pourrait aider à comprendre et à se comprendre, c'est si prohibitif qu'ils ne le passent quasiment jamais. Une légende raconte que les PSY-EN peuvent le faire passer... mais je n'ai jamais été témoin ou entendu un témoignage en ce sens.

Par curiosité, comment sais-tu, Elyas, que tu es HPI ou que ta fille l'est sans avoir fait le test ?

Clecle78 a écrit:J'ai été testée à 5 ans dans les années 60 parce que je m'ennuyais visiblement en maternelle. Les institutrices étaient farouchement contre mon passage, elles pensaient que j'étais un peu retardée visiblement et que c'était un caprice maternel. Ma mère s'est vraiment battue pour moi et j'ai été très heureuse en cp.

J'ignorais quand on testait déjà les enfants à cette époque. Mon père a sauté une classe en primaire (fin des années) 1950, ma soeur et moi avons sauté une classe également en primaire (dans les années 1980) sans jamais avoir eu de test.
Justement la maîtresse ne me pensait pas capable de sauter une classe parce que ses activités ne m'intéressaient pas et elle pensait que je n'étais pas mûre. Il a fallu batailler et donc faire le test.
Hermiony
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Guide spirituel

Elève EIP : Sauter une classe au collège - Page 6 Empty Re: Elève EIP : Sauter une classe au collège

par Hermiony Jeu 28 Oct - 16:23
Malaga a écrit:
J'ignorais quand on testait déjà les enfants à cette époque. Mon père a sauté une classe en primaire (fin des années) 1950, ma soeur et moi avons sauté une classe également en primaire (dans les années 1980) sans jamais avoir eu de test.

+1 pour moi, classe sautée fin des années 80, comme mes soeurs, sans test. J'ai dû voir une psy-EN à l'époque, puisque que j'en ai gardé un dessin dans un dossier (qu'elle avait dû demander ?) mais rien d'autre. Ma mère ne voulait pas que je saute une classe (une des années de maternelle, la MS je crois), me trouvant trop bébé, mais la directrice d'école a fait le forcing.

Pour en revenir au sujet, j'ai eu un seul HPI diagnostiqué comme tel en classe en 15 ans dans le même collège. Elève avec deux ans d'avance, mais qui avait le défaut d'avoir un melon assez incroyable au regard de ses performances scolaires qui n'étaient pas aussi "exceptionnelles" que sa mère le disait. Je pense que l'attitude de ses parents l'a vraiment desservi pour le coup. Il était effectivement en avance (et tant mieux pour lui si ses sauts de classe lui ont permis d'être "nourri"), mais en tirait une morgue assez pénible.

Dans la même classe, une élève avec un an d'avance, brillante et qui, elle, aurait pu faire le programme de l'année suivante sans aucune problème (en français du moins), mais pas HPI.

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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar



« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
maikreeeesse
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Elève EIP : Sauter une classe au collège - Page 6 Empty Re: Elève EIP : Sauter une classe au collège

par maikreeeesse Jeu 28 Oct - 16:28
Je n'ai pas "caché", ce n'était pas un secret mais pas pertinent à mon sens. Disons qu'à l'époque il y  avait un contexte familiale qui aurait pu expliquer les angoisses de mon fils sans qu'il soit EIP ou autre.
Spoiler:
Comme de toute façon il n'était pas non plus question qu'il saute une classe nous n'avons pas eu à en discuter. Il a eu un suivi psy pour la gestion de ses émotions pendant un an et ensuite il a poursuivi son chemin. S'il nous avait posé la question on lui aurait répondu. Il m'a dit très récemment qu'il s'était ennuyé toute sa scolarité. Quand on lui a dit qu'il avait été diagnostiqué à 7 ans, il a haussé les épaules et ne s'en est pas étonné. Il s'en fiche. Ce que je veux dire c'est que les problèmes de gestion des émotions, de difficultés relationnelles (avec nous) et pour les 2 ont été dominants par rapport aux difficultés possibles en
classe.
Pour le dernier je ne sais pas s'il est EIP, même s'il ressemble beaucoup à son grand frère. En tout cas il serait dys et non je ne lui au pas encore dit.Je crois que je n'aime pas les étiquettes. Il va chez l'orthophoniste" pour l'aider à écrire". Et contrairement à ce que tu avais dit sur le combo Dys/EIP Alicewonderland, ce n'est pas dû à un mauvais apprentissage de la lecture. Il a su lire comme ses frères et sœurs à 4 ans.
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Flo44
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Elève EIP : Sauter une classe au collège - Page 6 Empty Re: Elève EIP : Sauter une classe au collège

par Flo44 Jeu 28 Oct - 16:44
Hermiony a écrit:
Dans la même classe, une élève avec un an d'avance, brillante et qui, elle, aurait pu faire le programme de l'année suivante sans aucune problème (en français du moins), mais pas HPI.
Elle a été testée? Car sinon, tu ne peux pas savoir...

Pour en revenir aux tests passés à l'école : j'ai eu droit à des tests en moyenne section de maternelle, faits par la psychologue scolaire, sur demande de mon institutrice. Cela m'a valu de sauter la dernière année de maternelle. Née en janvier, je m'ennuyais en classe et avais du mal à comprendre mes camarades. Je me rappelle assez peu des tests, il y avait une histoire à remettre dans l'ordre, j'avais vraiment l'impression qu'on m'avait pris pour une demeurée tellement c'était facile, et il fallait dessiner ma famille.
Spoiler:
Je n'ai pas eu de résultat chiffré, ce n'était donc pas un test de QI, ou bien la psychologue ne donnait pas le score (sinon ma mère l'aurait mémorisé, j'en suis certaine).

Ma mère a été testée en collège dans les années 60. Ils avaient testé toute la classe, et donné le résultat à chaque élève. Je pense que c'était un test assez basique, fait en une seule fois.
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Elève EIP : Sauter une classe au collège - Page 6 Empty Re: Elève EIP : Sauter une classe au collège

par Hermiony Jeu 28 Oct - 16:55
Flo44 a écrit:
Hermiony a écrit:
Dans la même classe, une élève avec un an d'avance, brillante et qui, elle, aurait pu faire le programme de l'année suivante sans aucune problème (en français du moins), mais pas HPI.
Elle a été testée? Car sinon, tu ne peux pas savoir...

Non, pas à ma connaissance (ou alors, si, mais les parents ne nous l'ont jamais dit).

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par Elyas Jeu 28 Oct - 17:12
Malaga a écrit:
Elyas a écrit:
epekeina.tes.ousias a écrit:
Flo44 a écrit:Une question que je me pose : le fait de réussir les exercices difficiles (notamment en mathématique), et de se tromper sur les exercices simples, est-ce une caractéristique des EIP?

À ma connaissance, c'est possible, mais pas nécessairement. Pas plus d'ailleurs que d'être “bon en maths” ou en autre chose. Pour ce que j'en sais: il existe peut-être quelques “faits” pouvant mettre la puce à l'oreille (comme l'apprentissage apparemment “spontané” de la lecture vers 4-5 ans), mais seule une véritable évaluation par un psy qui doit aussi être psychométricien (sans compter la passation du WPPSI ou du WAIS, selon l'âge, et d'éventuels tests complémentaire, ça fait 3 ou 4 rendez-vous, ce qui multiplié par autant d'enfants, est vite prohibitif) peut donner un diagnostic valable (et, éventuellement, des conseils).

J'ai peut-être trop pensé au cas de mon fils pour ma réponse précédente.

Je rebondis sur ta remarque : le diagnostic. Il est prohibitif et notre société en veut absolument pour reconnaître des choses. Seul mon fils et mon frère ont été diagnostiqués. Mon père, moi-même et ma fille le sommes aussi mais nous n'avons pas fait le diagnostic. Pourquoi faire ? Un PPRE HP qui ne sert à rien, avoir une reconnaissance qui ne nous intéresse pas. On a compris pourquoi nous étions parfois considérés comme bizarre, arrogant ou à côté de la plaque. Cela nous suffit. C'est un vrai business. J'ai entendu que dans certains endroits, ça montait à plus de 500 euros le diagnostic, qu'il soit positif ou non. En revanche, pour les familles des classes populaires où ça pourrait aider à comprendre et à se comprendre, c'est si prohibitif qu'ils ne le passent quasiment jamais. Une légende raconte que les PSY-EN peuvent le faire passer... mais je n'ai jamais été témoin ou entendu un témoignage en ce sens.

Par curiosité, comment sais-tu, Elyas, que tu es HPI ou que ta fille l'est sans avoir fait le test ?


Tout simplement parce que ce que décrivait la psy avant, pendant et après le diagnostic, c''était moi petit et mon fils a exactement les mêmes caractéristiques. Elle nous a demandé de passer le test pour notre fils parce que nous faisions des séances de thérapie familiale suite à un drame familial et elle a été choquée (au sens de choc intellectuel) par la façon dont nous trois pensions, parlions et nous comportions. On a passé le test pour mon fils qui était le plus affecté et il a explosé les scores dans plusieurs catégories du WISC V. Comme ce qu'il fait et comment il est, c'est exactement ce que j'étais et ce que son oncle est et que sa soeur est pareil, on sait. Cela m'a aussi permis de comprendre pas mal de choses sur mon passé et mon présent (un sentiment de décalage intellectuel avec les gens que je ne comprenais pas, j'en venais à penser que les gens faisaient exprès de saboter les travaux collectifs). Pas besoin de test car pour nous, ce n'est pas un élément valorisant ou un truc pour obtenir des choses de l'institution scolaire. Cela permet de nous comprendre et de mieux comprendre les autres. La psy a insisté pour que je le passe aussi pour être sûr mais je n'en avais pas besoin personnellement et ça coûte un bras. Pour ma fille, elle va très bien donc on a pas besoin d'un papier officiel. Il y a juste pour mon fils qu'on a le diagnostic mais c'est lui qui a le plus souffert dans notre drame familial. Après, tous les psys qui ont vu mes enfants en lien avec ce drame faisaient tous les mêmes commentaires sur mon fils et ma fille, me demandant si on avait fait le diagnostic. Pour nous, c'est plus un élément de compréhension de qui nous sommes. Je ne sais pas si je suis clair. Si un jour, j'ai besoin d'un diagnostic, je le passerai. De même pour ma fille. Néanmoins, je n'en vois nullement l'intérêt.

EDIT : je viens de lire les témoignages de Fanette et Epekeina. Eux ont passé le test. Epekeina parle d'avoir la certitude totale. Cependant, j'ai connu les mêmes effets : ça m'a expliqué plein de choses sur moi et je peux accompagner mes enfants pour éviter des tracas et des déceptions que j'ai eus. Néanmoins, je n'ai pas besoin d'un test pour être certain. Cela semblait tellement évident et ma mère me confirme que j'ai les mêmes bizarreries intellectuelles que mon fils.
Matteo
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par Matteo Jeu 28 Oct - 17:20
A quel genre de pensées, paroles et comportements fais-tu référence ? Je suis dans le placard et compte bien y rester. Si c'est trop personnel pas la peine de répondre.
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Elève EIP : Sauter une classe au collège - Page 6 Empty Re: Elève EIP : Sauter une classe au collège

par Elyas Jeu 28 Oct - 17:33
Matteo a écrit:A quel genre de pensées, paroles et comportements fais-tu référence ? Je suis dans le placard et compte bien y rester. Si c'est trop personnel pas la peine de répondre.

Oh bah c'est simple : un ennui profond pendant toutes mes études, même à la fac. Je ne m'éclatais qu'en bibliothèque où je faisais mes projets personnels. L'apprentissage en auto-didacte de pas mal de choses dès l'enfance (je connaissais tout de l'histoire du Danemark et de l'Union de Kalmar à 8 ans). Le fait que venant d'un milieu qui arrêtait l'école à 9 ans et qu'il n'y avait aucun livre au domicile, je découvre l'école, les livres et la lecture à 6 ans et que je sais lire parfaitement en un temps record. Que mes rédactions étaient toujours notées au maximum par mes instituteurs qui ne comprenaient pas comment on pouvait écrire comme ça à mon âge et en venant de mon milieu social. Que j'ai eu mon CAPES en révisant seulement trois jours. Que je m'éclatais intellectuellement dans les trucs à côté. J'avais toujours un livre à la main en récréation et je lisais même en marchant (mon front a rencontré des poteaux assez souvent). Que j'avais un langage développé qui faisait que ma famille ne me comprenait plus à cause des mots que j'utilisais dès l'âge de 9 ans. Que ma professeure de latin hallucinait sur mes facilités en thème et en traduction. Que quand je suis devenu professeur, je ne comprenais pas la difficulté des collègues à adapter leurs connaissances tout en restant exigeant. J'expliquais qu'il suffisait de remonter à l'envers comment on avait appris pour déstructurer notre savoir puis le restructurer pour créer le cheminement qui nous avait permis de comprendre et d'apprendre... et là, j'avais de grands blancs, j'étais un extra-terrestre. De même, en réunion, je pensais que les gens faisaient exprès de ralentir le processus intellectuel. Des tas d'autres choses. Ah oui, j'écrivais des romans à 11 ans et je créais des alphabets et des langues au primaire pour ne pas m'ennuyer.

J'effacerai tout ça parce que c'est assez intime et que ça pourrait être mal vu voire se retourner contre moi en me traitant d'arrogant. Mon principal souci est que je change trop vite de sujets et je ne vais pas au bout des gros projets. Je suis devenu un fantastique procrastinateur parce que je n'ai jamais rencontré de personnes qui me mettent au défi et encadrent ma curiosité. Quand le diagnostic de mon fils a été fait, j'ai reconnu mon enfance et j'ai appris sur moi. J'accompagne mon enfant pour qu'il ne soit pas le procrastinateur que je suis et, en faisant cela, je parviens enfin à concrétiser mes projets et à la finir. C'est très agréable. Je n'ai pas eu la chance d'avoir un tel accompagnement durant mon enfance. Je ne veux pas que mon fils connaisse les mêmes sentiments et déconvenues que moi.


Dernière édition par Elyas le Jeu 28 Oct - 18:09, édité 1 fois
Clecle78
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par Clecle78 Jeu 28 Oct - 18:01
Je n'ai pas eu le résultat chiffré. L'institutrice, bonne joueuse, a juste dit à ma mère que je n'aurais pas pu mieux faire. Ma grand mère née en 1903 était déjà à très haut potentiel visiblement (lectrice à 3 ans, bachelière à 16 ans sans avoir pu aller au lycée de garçons, ingénieur chimiste à 21 ans...). Ma mère aussi l'était certainement mais elle après avoir sauté deux classes elle s'est retrouvée en échec scolaire faute de bases en mathématiques.
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Elève EIP : Sauter une classe au collège - Page 6 Empty Re: Elève EIP : Sauter une classe au collège

par fanette Jeu 28 Oct - 18:07
@Elyas : ce n'est pas arrogant que d'énoncer des faits Wink

Pour ceux qui nous lisent : tous les HP ne se distinguent pas dans une classe, ni par leurs performances hors-normes, ni par leurs excentricités ou difficultés d'adaptation. J'étais une bonne élève mais issue d'un milieu où il ne fallait surtout pas se distinguer de la masse : j'ai été une jeune fille lambda, et une adulte très conformiste Smile . Le potentiel n'en est qu'un, de potentiel, il ne prédit pas ce que l'on va devenir. Mais je ne suis pas à très haut potentiel, ceci peut aussi expliquer cela (je le redis, plus on s'éloigne de la norme, plus l'écart va être visible ; alors qu'entre une personne avec un QI de 130, et une autre à 120, les différences seront assez minimes)

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Matteo
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par Matteo Jeu 28 Oct - 18:22
Ne t'en fait pas, je ne trouve pas ça arrogant du tout. Je trouve même très intéressante ta perspective sur la pédagogie et on apprend beaucoup en lisant ce genre d'informations sur le vécu des autres. Par exemple moi qui ne suis absolument pas scolaire j'ai toujours appris en créant moi même ma méthode de façon parfaitement anarchique, ce qui fait que je suis parfaitement incapable de l'expliquer sinon à passer pour un fou. Je ne le savais pas avant de lire ton message.

Et j'ai aussi beaucoup souffert de l'ennui, j'ai découvert le travail l'année de l'agreg et ça s'est mal fini, sinon c'était caché à lire au fond. J'en garde la même conclusion, surtout de pas laisser procrastiner.
Pat B
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par Pat B Jeu 28 Oct - 18:24
A force de vous lire, je retrouve l'envie de me faire tester... Mais ce serait presque un caprice, non ? A quoi ça me servirait, je sais que je suis HP, je n'ai pas besoin de savoir le chiffre (ma grand-mère m'avait fait faire un test acheté dans le commerce, j'avais 142, on ne me l'a jamais dit pour que je ne prenne pas la grosse tête mais ça m'aurait peut-être aidée à mieux accepter mon décalage plutôt que de me demander si j'étais autiste ou autre chose ; score confirmé lors d'un test à la télé, le soir où il y a eu le grand test du QI, idée sympa... mais ça ne vaut pas un vrai test !)... Par contre, avec l'âge, je trouve que mes capacités sont en chute libre (notamment ma capacité à tout penser en même temps, à me passer d'agenda et à ne jamais prendre de note), donc c'est sans doute trop tard...

Donc, ceux qui se sont enfin fait tester : pourquoi ? Est-ce que ça vous apporte vraiment quelque chose ?
Et... où l'avez-vous fait ? Vu les tarifs annoncés, j'hésite...
(ça m'apporterait au moins un diagnostic sur cette incapacité à retenir les têtes de mes élèves)


Dernière édition par Pat B le Jeu 28 Oct - 18:30, édité 1 fois (Raison : orth)
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par fanette Jeu 28 Oct - 18:29
Nos capacités cognitives baissent avec l'âge, mais pas le QI, puisqu'il est mesuré par rapport aux personnes de la même tranche d'âge. Moi, cela m'a apporté de la confiance en moi, et une autorisation à être moi-même, avec mes bizarreries. L'utilité du test à l'âge adulte dépend beaucoup du parcours de vie. En ce qui me concerne, il a fait partie d'une démarche plus large, parce que j'en avais besoin.

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Pat B
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par Pat B Jeu 28 Oct - 18:51
Je vais y penser sérieusement je pense (et aussi parce que cette baisse cognitive m'inquiète un peu trop). Reste à trouver où...
Merci de me rassurer sur l'âge Wink
roxanne
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par roxanne Sam 30 Oct - 7:50
Pour revenir au sujet (mais plus sur le saut de classe avant le collège), j'ai eu une expérience in situ il y a quelques années. Evidemment, ça n'a pas de valeur significative mais c'est intéressant je trouve. Il y a 4 ans donc, je me suis retrouvée PP d'une classe de 1e SI (quasiment que des garçons) et le jour de la rentrée au moment de vérifier les infos administratives, je me suis aperçue qu'il y avait 5 élèves qui avaient un an d'avance (ce qui est assez rare dans une même classe), plus un autre qui redoublait sa première sans année de retard puisqu'il avait lui aussi sauté une classe avant. 6 garçons d'ailleurs.
Bilan :
_ A. que j'avais déjà eu en 5e et que j'étais assez étonnée de retrouver en 1eS tant il était à la peine au collège, et ce fut aussi bien laborieux . A côté de ça un garçon placide, un peu immature dont je n'ai jamais senti qu'il s'ennuyait en classe. Il a eu son bac au rattrapage l'année suivante. Une collègue qui connaissait la famille  m'avait dit qu'ils avaient mis la pression pour un passage anticipé en CP car il savait lire en GS. Bon.
_B.: un gamin connu depuis son collège par tout le monde avec une mère très axée tests et autres autos-diagnostics. Toute l'année de  seconde, elle avait claironné qu'il était HPI , l'année de Première c'était Asperger haut niveau, tout ça à vue. Le gamin ne savait plus trop quel rôle jouer , brillait à l'oral au début mais évidemment ne suivait pas à l'écrit-, se marginalisait en classe. Bref, il a redoublé sa Première en ES au lycée (alors que la mère avait annoncé avoir trouvé un établissement à sa hauteur) et a eu son bac 2020 Covid sans mention
_C : lui avait quasiment deux ans d'avance puisqu'il était du 31 décembre..et comment dire, il était insupportable, mal dans sa peau, résultats lamentables, a redoublé aussi sa première, j'ai eu la joie de le retrouver l'année suivante, il était très axé sites complotistes, Alain Soral, m'avait demandé si on allait étudier des auteurs communistes toute l'année (après  un texte de Camus et de Semprun ), louait la colonisation sans laquelle les "arabes mangeraient encore des cailloux" (alors que son nom de famille et son physique ne faisaient pas de doute sur son origine "ethnique" ), bref multipliait les provocations et les contradictions. Il a commencé à sécher, l'année de Terminale fut compliquée avec addiction à l'alcool..là aussi bac Covid de justesse
_D : considéré comme un génie mal compris par sa famille (beaucoup de conflits au collège) donc persuadé de l'être, glandeur fini. Une fois, sa mère m'avait envoyé un message un dimanche matin à 6 heures  (!!) m'indiquant que son fils avait passé sa nuit en ligne à jouer à des jeux avec d'autres élèves de sa classe (dont je pense les deux précédents) et de m'ordonner de signaler aux élèves qu'elle allait...porter plainte contre eux parce qu'ils empêchaient son fils de dormir ! Bref, on sentait que ça se fissurait de tous côtés. Il est passé en Terminale, a loupé son bac, (je crois qu'il ne s'est même pas présenté à tout), est revenu trois semaines l'année suivante puis a disparu des radars.
Une des scènes les plus surréalistes de ma carrière fut le jour où C a débarqué avec D dans le bureau de la CPE où je me trouvais comme souvent pour cette classe pour parler de B dont il pensait qu'il était "bipolaire" et qu'il fallait s'en inquiéter. Comment dire (balaie devant ta porte)
_E : le seul bon élève au final, mais tellement mal dans sa peau, totalement introverti , donc ça a fini par des accusations de harcèlement plus ou moins fondées , en fait c'était très compliqué d'être à la hauteur de ce qu'attendaient ses parents , plus le combo classe de garçons un peu bourrins . Il a eu son bac, "seulement" mention bien mais en souffrance.
Quant au redoublant, le sixième élément, bac aussi sans plus en 2019 (pourtant d'après le papa grand psychiatre beaucoup de potentiel mal perçu là aussi) , j'ai eu la surprise de le retrouver cette année en première année de BTS informatique après donc deux années d'errance en fac. Et là avec des anciens bac pro , il ne brille pas particulièrement.
Bon, vous me direz que tout ça c'est le hasard. Mais cette année où ces élèves et leurs familles m'ont bien occupée comme vous pouvez le constater (et là j'ai fait un résumé hein) m'a interrogée sur ces passages anticipés. Pour aucun des élèves finalement, ce ne fut profitable : 5 échecs scolaires à court terme (il faudrait savoir ce qu'ils sont devenus) . Peut-être aussi, l faudrait comprendre pourquoi autant de passages anticipés, l'origine des écoles, l'influence des parents qui me semble écrasante. Il faudrait un vrai suivi de ces élèves sur du long terme.
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par epekeina.tes.ousias Sam 30 Oct - 8:05
Mmmm… Remarque, j'en ai connu un qui a sauté deux classes, dont une au collège, ce qui lui a permis de subir un an de moins les railleries et les critiques quotidiennes qu'il essuyait de la part des “grands” comme des “petits” (lui qui ne disait jamais rien et à qui l'on reprochait de ne pas participer tout en l'accusant de vouloir monopoliser la parole quand il levait la main), et qui a dû attendre sa classe de première pour avoir enfin un peu la paix. Et un autre qui, lui, a été déscolarisé: comme disait son instit, vu la tête qu'il a (strabisme divergent) et vu comment il est à l'ouest, il ne peut pas être en avance, et ses “camarades” en avaient déduit qu'on pouvait lui taper dessus à la récré (il n'a fini par rejoindre les classes qu'en 1re, et vient de terminer le CNSM après avoir fait ses études à la HEMU de Lausanne).
Mais il n'y a strictement rien à en “déduire” — en tout cas, pas plus que de cette instit de MS qui, m'ayant fait remarquer que ma plus petite savait lire (ce que j'avais remarqué, comme je lui ai dit), m'a rétorqué: vous auriez dû me le dire, je lui aurais ramené un nouveau livre par jour dès le début puisqu'elle aime ça. On peut déduire ce qu'on veut de ce que l'on veut: en réalité, ce sont toujours des circonstances et des hasards (là où cela devrait être autre chose qu'une loterie).

Évidemment qu'il y a des parents qui exagèrent et des gens qui, HPI ou pas HPI, ont des défauts regrettables de personnalité, et ceci éventuellement dès leur adolescence. Mais que doit-on en “déduire”? Par extrapolation, que tout cela est faux, ne relève que des lubies familiales, d'une “mode”?

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par roxanne Sam 30 Oct - 8:08
Je n'extrapole pas, je donne cette expérience. Elle vaut ce qu'elle vaut. Mais c'était compliqué pour les 6 notamment dans leur rapport aux autres.
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par epekeina.tes.ousias Sam 30 Oct - 8:09
roxanne a écrit:Je n'extrapole pas, je donne cette expérience. Elle vaut ce qu'elle vaut. Mais c'était compliqué pour les 6 notamment dans leur rapport aux autres.

Évidemment que c'était compliqué pour eux: HPI ou pas, ils avaient donc contre eux et leurs parents, et leurs profs et, probablement, leurs condisciples!Si on adopte un instant leur point de vue, on se demande ce qu'ils pourraient y faire.
Il y a des jours où ça donne envie de rester sous la couette en reprenant un Temesta.

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