- SheldonNiveau 9
Bonjour à tous.
Dans notre collège, un élève diagnostiqué EIP va sauter sa 4ème qu'il commence cette année pour aller en 3ème.
Que pensez-vous de cela ?
Comment cette décision est-elle prise ?
Les professeurs doivent-ils être consultés ? A-t-on besoin de leur avis ? (Ça n'a pas été le cas chez nous).
Pour ce qui concerne ma discipline, la Physique/Chimie, je pense qu'être EIP ne dispense pas d'apprendre des connaissances.
En supprimant sa 4ème, il supprime tout ce qu'il doit apprendre en Physique/Chimie cette année, à savoir 11 chapitres dont aucun ne sera repris en 3ème.
La 3ème, ce n'est pas la suite, ce n'est pas forcément plus difficile, c'est différent.
En SVT et dans d'autres disciplines, c'est la probablement la même chose.
Pour son DNB, qui porte sur tout le cycle 4, il lui manquera finalement la moitié des connaissances.
Pensez-vous qu'il soit possible de rattraper tout ce qui est fait en 4ème durant la 3ème ?
Y a-t-il a un risque que ses résultats soient encore plus faibles (il n'a pas des bonnes moyennes) et qu'il compromette finalement son orientation ?
Merci de vos témoignages.
Bon courage.
Dans notre collège, un élève diagnostiqué EIP va sauter sa 4ème qu'il commence cette année pour aller en 3ème.
Que pensez-vous de cela ?
Comment cette décision est-elle prise ?
Les professeurs doivent-ils être consultés ? A-t-on besoin de leur avis ? (Ça n'a pas été le cas chez nous).
Pour ce qui concerne ma discipline, la Physique/Chimie, je pense qu'être EIP ne dispense pas d'apprendre des connaissances.
En supprimant sa 4ème, il supprime tout ce qu'il doit apprendre en Physique/Chimie cette année, à savoir 11 chapitres dont aucun ne sera repris en 3ème.
La 3ème, ce n'est pas la suite, ce n'est pas forcément plus difficile, c'est différent.
En SVT et dans d'autres disciplines, c'est la probablement la même chose.
Pour son DNB, qui porte sur tout le cycle 4, il lui manquera finalement la moitié des connaissances.
Pensez-vous qu'il soit possible de rattraper tout ce qui est fait en 4ème durant la 3ème ?
Y a-t-il a un risque que ses résultats soient encore plus faibles (il n'a pas des bonnes moyennes) et qu'il compromette finalement son orientation ?
Merci de vos témoignages.
Bon courage.
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" En tant que Physicien, j'ai une connaissance étendue de l'Univers et de tout ce qu'il contient." - Moi
- JaneMonarque
Mon fils a sauté une classe au collège. La décision a été prise par le seul CDE sur certificat médical (début de phobie scolaire liée à un immense ennui).
Les matières dans lesquelles il a le plus "souffert" ont été la LV1 et le latin. Il a eu son brevet mention TB.
Pour le "rattrapage" de l'année manquante, nous avons géré en fonction de ses besoins; je m'étais procuré les manuels scolaires du niveau sauté et nous y avons pioché allègrement selon les besoins.
Depuis, il a eu son bac (à 16 ans, donc cela ne l'a pas freiné) et il est en L2.
Les matières dans lesquelles il a le plus "souffert" ont été la LV1 et le latin. Il a eu son brevet mention TB.
Pour le "rattrapage" de l'année manquante, nous avons géré en fonction de ses besoins; je m'étais procuré les manuels scolaires du niveau sauté et nous y avons pioché allègrement selon les besoins.
Depuis, il a eu son bac (à 16 ans, donc cela ne l'a pas freiné) et il est en L2.
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- SheldonNiveau 9
Merci Jane.
Cela confirme que cette décision peut être prise sans aucune consultation des professeurs concernés...
Cela confirme que cette décision peut être prise sans aucune consultation des professeurs concernés...
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" En tant que Physicien, j'ai une connaissance étendue de l'Univers et de tout ce qu'il contient." - Moi
- MC311Niveau 10
Je pense que la décision doit être prise en fonction de l'élève. Certains EIP sont en échec scolaire, notamment parce-que leurs idées fusent sans être structurées. Si déjà il n'a pas de bonnes moyennes peut être faut-il trouver un autre moyen, que le saut de classe, pour gérer sa précocité.
De plus, je crois que l'avis des professeurs de l'élève devrait être pris en compte dans l'intérêt de l'enfant.
Enfin je confirme que ne pas faire la 4e en physique-chimie c'est prendre des risques pour le brevet, même si la bienveillance règne en maître pendant les corrections.
De plus, je crois que l'avis des professeurs de l'élève devrait être pris en compte dans l'intérêt de l'enfant.
Enfin je confirme que ne pas faire la 4e en physique-chimie c'est prendre des risques pour le brevet, même si la bienveillance règne en maître pendant les corrections.
- AjupouetFidèle du forum
Sans vouloir vous offenser, le brevet, on s’en fiche un peu. Les études ensuite, par contre...
Je connais une demoiselle qui a sauté sa 3eme l’annee passée. Elle est donc en seconde. 1er trimestre? 17.3 de moyenne.
Si on le lui propose à cet ado, il y a une raison.
Je connais une demoiselle qui a sauté sa 3eme l’annee passée. Elle est donc en seconde. 1er trimestre? 17.3 de moyenne.
Si on le lui propose à cet ado, il y a une raison.
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Enfants, adolescents, adultes : il n'est jamais trop tard pour restaurer son geste d'écriture.
www.sos-ecriture.com - Facebook
- MC311Niveau 10
Je suis d'accord : le brevet on s'en fiche un peu, surtout si on considère les conditions dans lesquelles on l'attribue.
Je pensais plus au sentiment de l'élève qui réaliserait qu'il n'a pas les mêmes chances, face à l'examen, que les autres. Souvent les EIP sont hypersensibles. C'est pour ça que je précisais que la décision devait être prise en fonction de l'élève.
Par contre, j'ai des doutes sur "Si on lui propose, il y a une raison". J'ai déjà vu des parents, sans doute animés des meilleures intentions du monde, insister pour que leur enfant bénéficie d'une situation exceptionnelle. J'ai aussi pu constater que beaucoup de personnels de l'EN (profs, CDE ...) connaissent mal le cas des EIP. L'ennui que ressentent ces élèves dans notre système éducatif peut venir du fait qu'ils ne réagissent pas comme un élève lamda dans la manière d'appréhender, puis d'assimiler, les notions rencontrées. Les EIP ne sont pas forcément plus intelligents que les autres, ils réfléchissent différemment. Donc je crois que le saut de classe n'est pas une solution forcément adaptée. L'épanouissement peut passer par la musique, le sport, les échecs (le jeu !) ...
J'espère que la décision prise pour l'élève de passer directement en 3e a été bien pesée, malgré le fait que ses professeurs n'aient pas été consultés.
Je pensais plus au sentiment de l'élève qui réaliserait qu'il n'a pas les mêmes chances, face à l'examen, que les autres. Souvent les EIP sont hypersensibles. C'est pour ça que je précisais que la décision devait être prise en fonction de l'élève.
Par contre, j'ai des doutes sur "Si on lui propose, il y a une raison". J'ai déjà vu des parents, sans doute animés des meilleures intentions du monde, insister pour que leur enfant bénéficie d'une situation exceptionnelle. J'ai aussi pu constater que beaucoup de personnels de l'EN (profs, CDE ...) connaissent mal le cas des EIP. L'ennui que ressentent ces élèves dans notre système éducatif peut venir du fait qu'ils ne réagissent pas comme un élève lamda dans la manière d'appréhender, puis d'assimiler, les notions rencontrées. Les EIP ne sont pas forcément plus intelligents que les autres, ils réfléchissent différemment. Donc je crois que le saut de classe n'est pas une solution forcément adaptée. L'épanouissement peut passer par la musique, le sport, les échecs (le jeu !) ...
J'espère que la décision prise pour l'élève de passer directement en 3e a été bien pesée, malgré le fait que ses professeurs n'aient pas été consultés.
- JaneMonarque
dl80 a écrit:Je suis d'accord : le brevet on s'en fiche un peu, surtout si on considère les conditions dans lesquelles on l'attribue.
Je pensais plus au sentiment de l'élève qui réaliserait qu'il n'a pas les mêmes chances, face à l'examen, que les autres. Souvent les EIP sont hypersensibles. C'est pour ça que je précisais que la décision devait être prise en fonction de l'élève.
Par contre, j'ai des doutes sur "Si on lui propose, il y a une raison". J'ai déjà vu des parents, sans doute animés des meilleures intentions du monde, insister pour que leur enfant bénéficie d'une situation exceptionnelle. J'ai aussi pu constater que beaucoup de personnels de l'EN (profs, CDE ...) connaissent mal le cas des EIP. L'ennui que ressentent ces élèves dans notre système éducatif peut venir du fait qu'ils ne réagissent pas comme un élève lamda dans la manière d'appréhender, puis d'assimiler, les notions rencontrées. Les EIP ne sont pas forcément plus intelligents que les autres, ils réfléchissent différemment. Donc je crois que le saut de classe n'est pas une solution forcément adaptée. L'épanouissement peut passer par la musique, le sport, les échecs (le jeu !) ...
J'espère que la décision prise pour l'élève de passer directement en 3e a été bien pesée, malgré le fait que ses professeurs n'aient pas été consultés.
Je suis d'accord; j'irai même jusqu'à dire que je trouve scandaleux que le seul "soin" proposé aux EIP par l'EdNat soit le saut de classe. Je trouve scandaleux, alors qu'on nous bassine avec les dys (à juste titre quand il s'agit de "vraies dys", mais c'est un autre débat), qu'on ignore superbement la situation, ô combien compliquée des EIP et qu'on se contente (excusez du peu) de "faire des économies" sur leur dos (économie de formation des enseignants, économies de scolarité pour eux).
D'autre part, je suis d'accord aussi sur le fait que nombre de parents, assurés d'avoir engendré un génie, tentent de prendre et donc, d'influencer) des décisions de saut de classe.
Un saut de classe n'est jamais anodin; chacun des sauts de classe de mon fiston a généré nombre de nuits blanches. Son père et moi sommes partis de l'idée que l'école était une souffrance et que plus vite il sortirait du système, plus tôt il pourrait se pencher sur ce qui l'intéresse pour suivre des études supérieures dans un système moins contraignant (et il est heureux à la fac).
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- pseudo-intelloSage
dl80 a écrit:J'ai aussi pu constater que beaucoup de personnels de l'EN (profs, CDE ...) connaissent mal le cas des EIP.
C'est tellement vrai que je n'avais jamais entendu ce sigle et que j’ignore sa signification.
- MelanieSLBDoyen
Enfant intellectuellement précoce (je crois; anciennement enfant précoce/surdoué, tu trouveras d'autres noms et d'autres sigles, qui, selon ceux qui les emploient, ne recouvrent pas tout à fait les mêmes choses).
_________________
La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- SheldonNiveau 9
Merci pour vos réponses.
Je reste sceptique sur les EIP.
Ce ne sont pas forcément des précoces, ni des surdoués.
Juste des enfants qui réussissent le test pour être identifiés EIP.
C'est un peu comme le QI il me semble. Les tests sont proches.
Avoir un fort QI ne rend pas intelligent. Cela montre juste que vous savez répondre à un test de QI.
Je reste sceptique sur les EIP.
Ce ne sont pas forcément des précoces, ni des surdoués.
Juste des enfants qui réussissent le test pour être identifiés EIP.
C'est un peu comme le QI il me semble. Les tests sont proches.
Avoir un fort QI ne rend pas intelligent. Cela montre juste que vous savez répondre à un test de QI.
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" En tant que Physicien, j'ai une connaissance étendue de l'Univers et de tout ce qu'il contient." - Moi
- KorémuseNiveau 8
bigbang a écrit:Merci pour vos réponses.
Je reste sceptique sur les EIP.
Ce ne sont pas forcément des précoces, ni des surdoués.
Juste des enfants qui réussissent le test pour être identifiés EIP.
C'est un peu comme le QI il me semble. Les tests sont proches.
Avoir un fort QI ne rend pas intelligent. Cela montre juste que vous savez répondre à un test de QI.
Précocité, EIP, douance, zèbre ...
C'est un peu plus compliqué que cela. Les personnes qui font le plus de mal (involontairement) à un enfant EIP sont celles qui sont dans le déni (par méconnaissance souvent ) Cette dernière remarque n'est pas à l'intention de bigbang, c'est juste que la situation n'est pas toujours facile à vivre.
http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2009/07/11/pourquoi-le-nom-de-zebre/
- FatrasNiveau 8
Bonjour,
J'ai deux histoires véridiques de saut de classes, je vous les soumets :
Première histoire : un élève de 6eme, très fort en sciences, très moyen dans le reste allait pleurer tous les jours à l'infirmerie. Après un test de QI, le principal décide de l'envoyer en 4eme après sa 6eme. Opposition farouche de la plupart des enseignants (à part la prof de maths et PC). En 4eme, les notes restent les mêmes (excellentes en sciences, moyennes dans le reste, au grand étonnement des profs concernés qui avait prédit sa chute). Mais l'enfant a eu un peu à faire pour tout rattraper, cela lui a fait du bien d'avoir un challenge. Il est revenu me voir après sa prépa (j'étais son prof de 4eme/3eme en maths) , il venait d'entrer dans une très grande école d'ingé et me dit que son saut de classe l'a sauvé. Il était venu pour remercier tous les profs qui avaient crus en lui (il y en avait très peu).
Seconde histoire : deux ans plus tard, dans le même collège, une élève excellente en tout s'ennuyant en 6eme, après un test de QI saute la 5eme. En 4eme elle reste excellente en tout...mais en décroche en fin de 4eme : elle n'a pas d'amis dans la classe, ses amis des classes précédentes lui manquent...Elle était ou devient plus fragile et devient anorexique, arrête le college, puis le reprend, puis l'arrête etc. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue, mais je ne suis pas sur qu'elle sait eu son bac.
Ce qui m'a marqué dans ces deux histoires que j'ai vécu de près, c'est l'opposition farouche dans le premier cas et l'erreur dans le second cas.
Dans le premier cas de nombreux collègues nous ont dit que l'élève ne pourrait pas réussir, que c'était impossible...Les profs était scandalisés.. Car ils n'imaginaient probablement pas les possibilités d'un élève comme lui.
Dans le second cas, je suis persuadé que le saut de classe a aggravé les problèmes de cette élève..
Cela pourra peut-être aider votre reflexion
J'ai deux histoires véridiques de saut de classes, je vous les soumets :
Première histoire : un élève de 6eme, très fort en sciences, très moyen dans le reste allait pleurer tous les jours à l'infirmerie. Après un test de QI, le principal décide de l'envoyer en 4eme après sa 6eme. Opposition farouche de la plupart des enseignants (à part la prof de maths et PC). En 4eme, les notes restent les mêmes (excellentes en sciences, moyennes dans le reste, au grand étonnement des profs concernés qui avait prédit sa chute). Mais l'enfant a eu un peu à faire pour tout rattraper, cela lui a fait du bien d'avoir un challenge. Il est revenu me voir après sa prépa (j'étais son prof de 4eme/3eme en maths) , il venait d'entrer dans une très grande école d'ingé et me dit que son saut de classe l'a sauvé. Il était venu pour remercier tous les profs qui avaient crus en lui (il y en avait très peu).
Seconde histoire : deux ans plus tard, dans le même collège, une élève excellente en tout s'ennuyant en 6eme, après un test de QI saute la 5eme. En 4eme elle reste excellente en tout...mais en décroche en fin de 4eme : elle n'a pas d'amis dans la classe, ses amis des classes précédentes lui manquent...Elle était ou devient plus fragile et devient anorexique, arrête le college, puis le reprend, puis l'arrête etc. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue, mais je ne suis pas sur qu'elle sait eu son bac.
Ce qui m'a marqué dans ces deux histoires que j'ai vécu de près, c'est l'opposition farouche dans le premier cas et l'erreur dans le second cas.
Dans le premier cas de nombreux collègues nous ont dit que l'élève ne pourrait pas réussir, que c'était impossible...Les profs était scandalisés.. Car ils n'imaginaient probablement pas les possibilités d'un élève comme lui.
Dans le second cas, je suis persuadé que le saut de classe a aggravé les problèmes de cette élève..
Cela pourra peut-être aider votre reflexion
- bruno09Niveau 10
Une de mes filles a sauté la troisième et fait une demi seconde. Elle a eu son BAC avec mention et est actuellement en prépa. Ça n'a jamais été simple ni évident. Les sauts de classe, c'est comme les redoublements. Il y en a es réussis et des ratés.
_________________
Pour les Italophiles et les Italolâtres: http://www.viaggio-italia.fr
- JPhMMDemi-dieu
Je suis convaincu que beaucoup d'élèves, voire une majorité, pourraient suivre les cours d'une classe supérieure. La réussite ou l'échec de tels sauts se situe ailleurs.bigbang a écrit:Merci pour vos réponses.
Je reste sceptique sur les EIP.
Ce ne sont pas forcément des précoces, ni des surdoués.
Juste des enfants qui réussissent le test pour être identifiés EIP.
C'est un peu comme le QI il me semble. Les tests sont proches.
Avoir un fort QI ne rend pas intelligent. Cela montre juste que vous savez répondre à un test de QI.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- celitianSage
D'où l'intérêt de faire des tests complets avec un bon psychologue qui fera une évaluation notamment de l'évolution affective, élément essentiel pour la réussite d'un saut de classe.Fatras a écrit:Bonjour,
J'ai deux histoires véridiques de saut de classes, je vous les soumets :
Première histoire : un élève de 6eme, très fort en sciences, très moyen dans le reste allait pleurer tous les jours à l'infirmerie. Après un test de QI, le principal décide de l'envoyer en 4eme après sa 6eme. Opposition farouche de la plupart des enseignants (à part la prof de maths et PC). En 4eme, les notes restent les mêmes (excellentes en sciences, moyennes dans le reste, au grand étonnement des profs concernés qui avait prédit sa chute). Mais l'enfant a eu un peu à faire pour tout rattraper, cela lui a fait du bien d'avoir un challenge. Il est revenu me voir après sa prépa (j'étais son prof de 4eme/3eme en maths) , il venait d'entrer dans une très grande école d'ingé et me dit que son saut de classe l'a sauvé. Il était venu pour remercier tous les profs qui avaient crus en lui (il y en avait très peu).
Seconde histoire : deux ans plus tard, dans le même collège, une élève excellente en tout s'ennuyant en 6eme, après un test de QI saute la 5eme. En 4eme elle reste excellente en tout...mais en décroche en fin de 4eme : elle n'a pas d'amis dans la classe, ses amis des classes précédentes lui manquent...Elle était ou devient plus fragile et devient anorexique, arrête le college, puis le reprend, puis l'arrête etc. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue, mais je ne suis pas sur qu'elle sait eu son bac.
Ce qui m'a marqué dans ces deux histoires que j'ai vécu de près, c'est l'opposition farouche dans le premier cas et l'erreur dans le second cas.
Dans le premier cas de nombreux collègues nous ont dit que l'élève ne pourrait pas réussir, que c'était impossible...Les profs était scandalisés.. Car ils n'imaginaient probablement pas les possibilités d'un élève comme lui.
Dans le second cas, je suis persuadé que le saut de classe a aggravé les problèmes de cette élève..
Cela pourra peut-être aider votre reflexion
- ChocolatGuide spirituel
Le saut de classe est un aveu d'échec du système éducatif face aux difficultés de prise en charge des EIP à profil hétérogène (ou complexe).
Les EIP à profil homogène (ou laminaire) se prennent généralement en charge seuls et s'adaptent à l'environnement proposé ou imposé.
Les EIP à profil homogène (ou laminaire) se prennent généralement en charge seuls et s'adaptent à l'environnement proposé ou imposé.
_________________
- MathouneNiveau 7
Il existe des enfants dont les résultats scolaires sont mauvais parce qu'ils s'ennuient, et dont les résultats montent instantanément quand on les confronte à plus difficile (j'en ai un à la maison ! Heureusement la maîtresse a su le voir et organiser un "glissement" en cours d'année).
Pour ce qui est du brevet, ce n'est pas un but en soi, donc s'il n'a pas vu certains chapitres, spécifiquement pour le brevet, ca ne me paraît pas bien grave. S'il est EIP et qu'un saut de classe est préconisé, c'est que ses parents et le psychologue pensent qu'il peut aisément rattraper quand ce sera nécessaire, d'autant qu'en général les enfants EIP sont curieux de tout, donc cela devrait se faire naturellement.
La décision est vraiment à prendre en pensant à l'enfant et seulement à lui ; l'avis des profs est moins important que de savoir si le saut peut lui redonner goût à l'école / au collège.
De plus, des deux histoires de Fatras, on peut retenir que finalement la différence n'était pas prévisible sur le simple avis des profs. J'espère que la jeune fille anorexique et déscolarisée a pu reprendre des études, mais le souci n'était pas lié au niveau des enseignements proposés, et c'est effectivement avec un psychologue ou un service psychiatrique que le problème a dû être traité (j'espère).
Pour ce qui est du brevet, ce n'est pas un but en soi, donc s'il n'a pas vu certains chapitres, spécifiquement pour le brevet, ca ne me paraît pas bien grave. S'il est EIP et qu'un saut de classe est préconisé, c'est que ses parents et le psychologue pensent qu'il peut aisément rattraper quand ce sera nécessaire, d'autant qu'en général les enfants EIP sont curieux de tout, donc cela devrait se faire naturellement.
La décision est vraiment à prendre en pensant à l'enfant et seulement à lui ; l'avis des profs est moins important que de savoir si le saut peut lui redonner goût à l'école / au collège.
De plus, des deux histoires de Fatras, on peut retenir que finalement la différence n'était pas prévisible sur le simple avis des profs. J'espère que la jeune fille anorexique et déscolarisée a pu reprendre des études, mais le souci n'était pas lié au niveau des enseignements proposés, et c'est effectivement avec un psychologue ou un service psychiatrique que le problème a dû être traité (j'espère).
- Hervé HervéFidèle du forum
bruno09 a écrit:Une de mes filles a sauté la troisième et fait une demi seconde. Elle a eu son BAC avec mention et est actuellement en prépa. Ça n'a jamais été simple ni évident. Les sauts de classe, c'est comme les redoublements. Il y en a es réussis et des ratés.
J'ai une question concernant mon fils de 14 ans.
C'est un élève sérieux qui a toujours 18 de moyenne en quatrième (dans un collège privé de Strasbourg) passionné de sciences et qui commence à râler car il s'ennuie en classe et souhaite passer directement en seconde.
J'ai freiné des quatre fers en pensant qu'il fallait prendre son temps mais ce matin, il a mis une belle chemise et est allé voir son professeur de physique pour lui demander son avis.
Celui-ci lui a dit que c'était une bonne idée car dit-il mon fils aurait déjà vu les fonctions en apprenant en autodidacte les rudiments de python.
Je vais bien sûr prendre contact avec le collège mais j'aimerais avoir des avis de collègues sur la question et en particulier par rapport aux programmes de math, de physique et de SVT de l'année de troisième.
Je m'excuse de poster ce message en double (je l'ai mis dans le sujet parents d'ados) mais je pensais qu'il serait plus vus ici et je ne voudrais pas blanchir mon premier message.
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« Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s’ils ont déjà calculé le nombre d’individus qu’il est nécessaire de condamner à la misère, à un travail disproportionné, au découragement, à l’infantilisation, à une ignorance crapuleuse, à une détresse invincible, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » (Almeida Garrett cité parJosé Saramago).
- colombaneFidèle du forum
Mais à la date d'aujourd'hui, les formalités d'orientation sont terminées.
Voir plutôt un conseiller d'orientation, le service d'orientation à la DSDEN, car ce sont les seuls qui puissent intervenir en dehors des dates officielles pour affecter un élève dans un lycée.
Voir plutôt un conseiller d'orientation, le service d'orientation à la DSDEN, car ce sont les seuls qui puissent intervenir en dehors des dates officielles pour affecter un élève dans un lycée.
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N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace (R. W. Emerson)
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/hpi-un-phenomene-de-societe
Je remonte ce topic car j'ai récemment écouté cette émission sur France culture et même si je n'étais pas d'accord avec tout (notamment le fait de présenter comme un progrès que les professeurs soient désormais sommés de s'adapter) j'ai trouvé rafraîchissante la manière dont il est expliqué que ces tests sont adaptés aux enfants de milieu favorisé et donc à nuancer, ou d'entendre critiquer le terme de zèbre. Il me semble qu'il y avait pas mal de remarques sensées qui tranchaient avec ce qu'on entend d'ordinaire sur le sujet.
Je remonte ce topic car j'ai récemment écouté cette émission sur France culture et même si je n'étais pas d'accord avec tout (notamment le fait de présenter comme un progrès que les professeurs soient désormais sommés de s'adapter) j'ai trouvé rafraîchissante la manière dont il est expliqué que ces tests sont adaptés aux enfants de milieu favorisé et donc à nuancer, ou d'entendre critiquer le terme de zèbre. Il me semble qu'il y avait pas mal de remarques sensées qui tranchaient avec ce qu'on entend d'ordinaire sur le sujet.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- lene75Prophète
Je crois que c'est la même que j'ai écoutée. Un autre truc m'a frappée : un des intervenants a fait remarquer que dans les établissements huppés les élèves HPI n'ont besoin d'aucune adaptation parce que l'enseignement les nourrit assez, tandis que dans les quartiers défavorisés ils ont besoin de beaucoup d'adaptations et qu'il est de ce fait beaucoup plus compliqué d'être HPI quand on n'est pas d'un milieu aisé. Du reste un collègue dont le fils est HPI me l'avait déjà dit. La directrice de l'école primaire parisienne l'avait convoqué pour lui expliquer qu'il lui fallait une dérogation pour un grand lycée pour la 6e de son fils, et surtout pas qu'il aille dans le collège de quartier. Je trouve ça très triste. Ça montre bien qu'il y a un enseignement à deux vitesses.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Jane a écrit:Un saut de classe n'est jamais anodin; chacun des sauts de classe de mon fiston a généré nombre de nuits blanches. Son père et moi sommes partis de l'idée que l'école était une souffrance et que plus vite il sortirait du système, plus tôt il pourrait se pencher sur ce qui l'intéresse pour suivre des études supérieures dans un système moins contraignant (et il est heureux à la fac).
Ah, je vois que, finalement, peu de choses ont changé par rapport à il y a 15 ou 20 ans et que les questionnements sont restés presque tels quels. J'ai connu exactement ce que tu décris avec mes trois loupiots, en faisant le même pari, et il se trouve que c'était le bon calcul.
Mais les temps d'école puis de collège qui deviennent impossibles, avec de la dépression enfantine à la clef, les sauts de classe comme seules possibilités (hors la déscolarisation), les querelles sur "comment appeler ça", le QI ça n'existe pas, ça n'est pas fiable, il/elle va se désocialiser, vous le poussez trop (alors qu'il se morfond au point d'arrêter de manger), le saut de classe qui ne change rien aux "résultats", les reproches bizarres (OK, c'est excellent, mais il/elle ne dit jamais rien), etc. etc.
Tout ça a une chance de se calmer en fac ou en prépa, mais bigre que c'est long !
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
lene75 a écrit:Je crois que c'est la même que j'ai écoutée. Un autre truc m'a frappée : un des intervenants a fait remarquer que dans les établissements huppés les élèves HPI n'ont besoin d'aucune adaptation parce que l'enseignement les nourrit assez, tandis que dans les quartiers défavorisés ils ont besoin de beaucoup d'adaptations et qu'il est de ce fait beaucoup plus compliqué d'être HPI quand on n'est pas d'un milieu aisé. Du reste un collègue dont le fils est HPI me l'avait déjà dit. La directrice de l'école primaire parisienne l'avait convoqué pour lui expliquer qu'il lui fallait une dérogation pour un grand lycée pour la 6e de son fils, et surtout pas qu'il aille dans le collège de quartier. Je trouve ça très triste. Ça montre bien qu'il y a un enseignement à deux vitesses.
Oui voilà, je me souviens aussi de ce passage. Or d'habitude ce n'est pas quelque chose qu'on entend de manière aussi cash.
Concernant les sauts de classe, il me semble que c'était quelque chose de bien plus fréquent dans la génération de mes parents ; mes parents ont tous les deux sauté une classe et c'est l'école qui a proposé car leurs parents n'en auraient pas eu l'idée (pas plus que l'idée de les envoyer en prépa plus tard). Par contre on sautait une classe entre la GS et le CE1, rarement au-delà. Probablement du fait de programmes plus exigeants. Mais le saut de classe était conditionné aux résultats scolaires.
Après les tests psys qui se sont généralisés ont probablement eu du bon pour distinguer des enfants pas forcément adaptés au système scolaire mais intelligents et ceux avec déficience plus ou moins lourde nécessitant vraiment une pédagogie adaptée. Mais ces tests ont fini par être détournés de leur fonction première.
Par contre je suis très perplexe en ce qui concerne les sauts au collège, mais peut-être que le niveau est si bas dans certains établissements que mieux vaut un saut à ce niveau dans certains cas ?
Quoi qu'il en soit je pense que les tests de QI ne devraient être utilisés que pour mettre en évidence les déficiences, et qu'on devrait beaucoup plus nuancer les résultats (j'ai quand même plusieurs fois vu des bilans psychométriques faits par la psy de l'école être remis en cause après un nouveau test à l'hôpital). Si une psy peut passer à côté d'une déficience en cotant trop gentil (peut-être n'applique-t-elle pas strictement les règles de passation), cela peut aussi induire des faux HPI.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Les "sauts de classe", en primaire ou au collège, outre qu'ils peuvent s'avérer la seule solution pour éviter le pire, peuvent être extrêmement bénéfiques.
À la condition d'un réel travail de diagnostic psychologique dont l'évaluation psychométrique (dont les tests de Wechsler ne sont qu'un élément). Nier ces évaluations, ou dire qu'elles n'ont de sens que sur les déficiences (comme un diagnostic qui ne viserait que les hypothermies), c'est masquer un problème de fond. Une véritable évaluation, c'est au moins 3 rendez-vous, et un coût financier très élevé. Ça plus le manque général de psy formés à cette spécialité dans le public, ajouté à la méfiance typiquement française, et d'autant plus difficile à surmonter qu'elle n'est pas toujours erronée, ça en fait un parcours du combattant pour les parents qui sont dans le cas (et vu les impossibilités renforcées de la descolarisation, ça devrait encore empirer), pour ne rien dire des enfants... J'en connais qui mettent des années pour accepter leur sort.
Donc certes, faut éviter d'être naïf, mais il faut aussi bien éviter de croire savoir ce qu'il en est.
À la condition d'un réel travail de diagnostic psychologique dont l'évaluation psychométrique (dont les tests de Wechsler ne sont qu'un élément). Nier ces évaluations, ou dire qu'elles n'ont de sens que sur les déficiences (comme un diagnostic qui ne viserait que les hypothermies), c'est masquer un problème de fond. Une véritable évaluation, c'est au moins 3 rendez-vous, et un coût financier très élevé. Ça plus le manque général de psy formés à cette spécialité dans le public, ajouté à la méfiance typiquement française, et d'autant plus difficile à surmonter qu'elle n'est pas toujours erronée, ça en fait un parcours du combattant pour les parents qui sont dans le cas (et vu les impossibilités renforcées de la descolarisation, ça devrait encore empirer), pour ne rien dire des enfants... J'en connais qui mettent des années pour accepter leur sort.
Donc certes, faut éviter d'être naïf, mais il faut aussi bien éviter de croire savoir ce qu'il en est.
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Si tu vales valeo.
- ElyasEsprit sacré
Je le répète : les élèves EIP sont rarement isolés dans leur famille (il y a souvent plusieurs générations de EIP). Toujours prendre la question des EIP par la lorgnette des supposés faux EIP, c'est continuer à vouloir refuser de considérer une part certes minoritaire mais tout de même importante du public scolaire. Enfin, une grande majorité de familles où les EIP sont nombreux (on rappellera que c'est apparemment génétique) se méfie viscéralement de l'institution. Cela donne deux situations : soit la famille cache ou refuse que l'institution sache/fasse quelque chose, soit elle est super-revendicatrice parce qu'elle sait que ça va être très compliqué. Après, il ne faut pas s'étonner que les personnes EIP dans la vraie vie développe une méfiance de ceux qu'ils appellent les neurotypiques. C'est extrêmement flagrant surtout chez les jeunes adultes EIP actuellement (et ça se répand chez leurs parents EIP plus âgés qui comprennent que ce n'est pas normal de devoir s'excuser d'être ce qu'ils sont) et que l'idée que la psychophobie existe prenne une dynamique de plus en plus prégnante dans plusieurs milieux militants (et ça promet des problèmes pour une partie des enseignants qui ne comprennent pas ce qu'est l'EIP).
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