Mail d'insultes anonyme suite à un cours de licence - besoin de conseils

Encore une fois, je m'interroge sur les bénéfices à tirer de cette solution.

Je crains que "faire connaître l'étendue de la bêtise de certains" et exposer "la lâcheté de l'étudiant dans son ensemble" n'ait pas l'effet voulu et qu'au contraire, les étudiants adhèrent globalement à ce qui a été fait.

Chacun réagit à une situation avec sa sensibilité. L'annonce d'une plainte a de toute façon quelque chose d'un peu spectaculaire dans un amphi lambda.



EDIT Enaeco : j'ai de sérieux doutes sur l'adhésion des étudiants à ce genre d'action, surtout faite avec autant de lâcheté (ce qui ne veut pas dire que le mail soit l'initiative d'une seule personne, ce qui est un autre problème).
C'est quand même quelque chose de rarissime chez des étudiants.

Je plussoie DR et Rendash : il faut porter plainte et peut-être en discuter avec le responsable du département ? Mais si le collègue ne revoit pas ces étudiants, il me semble inutile de faire une quelconque déclaration maintenant ou d'en faire faire une par quelqu'un d'autre.

Sur l'adhésion des étudiants, je serais plus prudent : j'ai le souvenir d'étudiants de ma promo de L3 qui ne mâchaient pas leurs mots pour parler d'un cours d'éco de L2 devant le prof de L3. Ledit prof nous avait demandé (à la classe) d'arrêter de vouloir lui faire dire du mal d'un de ses collègues...

Pour moi il faut alerter le président de la fac et déposer une plainte auprès de la police qui se chargera de l'enquête. Ce sont des faits répréhensible devant la justice, laisse la justice faire son travail.

Merci à tous pour vos réponses.

Effectivement, j'ai été assez affecté par la chose, même si quelques heures après je commence à prendre du recul. Ce qui m'agace, à vrai dire, ce n'est pas tant le fait lui-même (qui est effectivement d'une stupidité sans nom et dont, j'espère, je parlerai en rigolant dans quelques temps) que le sentiment de totale impuissance face à ce genre de procédé.

Vous avez sans doute raison, porter l'affaire devant les étudiants n'est finalement sans doute pas une excellente idée, ce serait donner à l'insulteur ce qu'il veut, probablement - et je dois confesser que la déclamation théâtrale ne me semble pas non plus la meilleure idée

Sinon, porter plainte, j'y ai songé, mais dans ce cas-là, mail anonyme et tout ça, est-ce que finalement ça ne risque pas d'être beaucoup d'énergie perdue pour pas grand chose au final ? (c'est une vraie question)

Des gens qui ont un pèt au casque, on en trouve partout. Ton cours ou ta notation n'y sont pour rien.

Je ne ferais pas de publicité de cet incident auprès des étudiants. Tous sont étrangers à cet e-mail sauf un(e) a priori. Je suis certaine qu'ils condamneraient cette agression mais que peuvent-ils faire ? Laisse-les en dehors de tout cela.

En revanche, je signalerais cette agression verbale auprès du directeur de département et auprès du responsable du parcours ou du diplôme. Les étudiants au comportement perturbé s'en tiennent rarement à un seul fait d'armes : ils s'en prennent à différents enseignants, le personnel administratif en fait aussi les frais. Il est bon que cela se sache entre vous. À terme, cela peut déboucher sur une demande de commission disciplinaire et une exclusion si le responsable est identifié.

menerve a écrit:Pour moi il faut alerter le président de la fac et déposer une plainte auprès de la police qui se chargera de l'enquête. Ce sont des faits répréhensible devant la justice, laisse la justice faire son travail.

Tout à fait car le mail a été envoyé à ton adresse professionnelle : insulte à agent dans l'exercice de ses fonctions.

Austrucheerrante a écrit:Merci à tous pour vos réponses.

Effectivement, j'ai été assez affecté par la chose, même si quelques heures après je commence à prendre du recul. Ce qui m'agace, à vrai dire, ce n'est pas tant le fait lui-même (qui est effectivement d'une stupidité sans nom et dont, j'espère, je parlerai en rigolant dans quelques temps) que le sentiment de totale impuissance face à ce genre de procédé.

Vous avez sans doute raison, porter l'affaire devant les étudiants n'est finalement sans doute pas une excellente idée, ce serait donner à l'insulteur ce qu'il veut, probablement - et je dois confesser que la déclamation théâtrale ne me semble pas non plus la meilleure idée

Sinon, porter plainte, j'y ai songé, mais dans ce cas-là, mail anonyme et tout ça, est-ce que finalement ça ne risque pas d'être beaucoup d'énergie perdue pour pas grand chose au final ? (c'est une vraie question)

Je suis sur ta ligne.
Aucun intérêt de donner autant d'importance à un individu en prenant sur ton cours devant tous les autres (et ainsi montrer que ça te touche).
La plainte va surtout t'emmerder.
Eventuellement diffuser au responsable de la formation et au doyen, histoire de prendre date en vue des futurs dérapages, mais ne pas perdre de temps.

(Je ne suis pas universitaire.)

Tu peux aussi te contenter de déclarer sobrement et froidement en cours que plainte a été déposée (sans t'étendre, l’auteur se reconnaitra). En ajoutant une petite phrase bien sentie sur la lâcheté de l'anonymat.

A condition d'être vraiment très sûr de soi, une lecture théâtralisée peut être d'une efficacité redoutable. Mettre les rieurs de son côté grâce à l'humour et l'ironie est une arme incisive. Prudence néanmoins car en cas de personnalité un peu déséquilibrée en face, ce qui pourrait bien être le cas, le jeu peut être dangereux.

Dans les circonstances présentes ce n'est pas le plus adapté mais le signalement à le direction me semble indispensable. Et il me semblerait normal que l'université elle-même porte plainte.

Relisez l'acte I de Topaze sur l'efficacité des appels à l'honneur.
On porte plainte, et Basta !

liliepingouin a écrit:A condition d'être vraiment très sûr de soi, une lecture théâtralisée peut être d'une efficacité redoutable. Mettre les rieurs de son côté grâce à l'humour et l'ironie est une arme incisive. Prudence néanmoins car en cas de personnalité un peu déséquilibrée en face, ce qui pourrait bien être le cas, le jeu peut être dangereux.

Dans les circonstances présentes ce n'est pas le plus adapté mais le signalement à le direction me semble indispensable. Et il me semblerait normal que l'université elle-même porte plainte.

Indeed... La solution de Cath me semble plus raisonnable.

Austrucheerrante a écrit:
Et donc, et voilà l'affaire, ce matin, en ouvrant ma boîte mail pro, je reçois un mail d'insultes. Mais gratiné, genre vraiment. Et anonyme (enfin, envoyé depuis une adresse visiblement bidon), parce que le courage, n'est-ce pas, tout ça tout ça.

Il faut un tout petit peu de connaissances sur le fonctionnement du mail pour être vraiment anonyme.

Imprimez le source du mail et allez porter plainte avec. Il y aura peut-être de quoi permettre à la gendarmerie de remonter à la source.

(Mais n'y croyez pas trop non plus. Il n'est pas très difficile de trouver les infos pour le faire.)

liliepingouin a écrit:A condition d'être vraiment très sûr de soi, une lecture théâtralisée peut être d'une efficacité redoutable. Mettre les rieurs de son côté grâce à l'humour et l'ironie est une arme incisive. Prudence néanmoins car en cas de personnalité un peu déséquilibrée en face, ce qui pourrait bien être le cas, le jeu peut être dangereux.

Dans les circonstances présentes ce n'est pas le plus adapté mais le signalement à le direction me semble indispensable. Et il me semblerait normal que l'université elle-même porte plainte.

Mais c'est une très mauvaise idée. On ne se livre pas à ce genre d'exercice (débile, soit dit au passage) pendant un cours. On n'entre pas dans le jeu des auteurs, c'est honnêtement ce qu'on peut faire de pire dans cette situation.

C'est surtout qu'une plainte laisse une trace ; en cas de récidive, elle permet de croiser des informations pour, peut-être, finalement remonter à la source... et mettre hors d'état de nuire un individu malveillant.

Evoquer un pareil mail et l'annonce d'une plainte dans un cours, c'est de toute façon donner son importance à l'événement, aux auteurs, et susciter des réactions au sein des élèves/étudiants. Soit la démarche se fait en interne sans en toucher un quelconque mot devant le groupe, soit il est abordé en cours avec toutes les questions que ça pose.

Il faut absolument en référer au chef du département et au directeur de l'UFR.
Et je porterais plainte, car ce sont des faits passibles de poursuites. Si l'auteur était plus tard identifié lors d'un éventuel autre mail, par exemple, il tomberait alors sous le coup de cette première plainte.
ça ne vaut effectivement pas la peine d'en parler en classe, mais il faut en revanche agir.

J'ai reçu un message vocal insultant en appel masqué. Après en avoir informé mon chef d'établissement, j'ai reçu l'assistance juridique du rectorat puisque j'étais clairement attaquée en tant qu'enseignante (idem pour toi sur le mail professionnel). Dépôt de plainte pris très au sérieux par le commissariat (attaque à fonctionnaire !) et quelques semaines plus tard, le propriétaire du téléphone était identifié.
Je ne sais pas s'il est aussi "facile" d'identifier l'auteur d'un mail mais si tu ne portes pas plainte, tu ne le sauras pas. Ce sont des étudiants, plus des gamins, des adultes qui doivent assumer les conséquences de leurs actes et on ne doit pas pouvoir s'attaquer impunément à notre fonction.

Une passante a écrit:J'ai reçu un message vocal insultant en appel masqué. Après en avoir informé mon chef d'établissement, j'ai reçu l'assistance juridique du rectorat puisque j'étais clairement attaquée en tant qu'enseignante (idem pour toi sur le mail professionnel). Dépôt de plainte pris très au sérieux par le commissariat (attaque à fonctionnaire !) et quelques semaines plus tard, le propriétaire du téléphone était identifié.
Je ne sais pas s'il est aussi "facile" d'identifier l'auteur d'un mail mais si tu ne portes pas plainte, tu ne le sauras pas. Ce sont des étudiants, plus des gamins, des adultes qui doivent assumer les conséquences de leurs actes et on ne doit pas pouvoir s'attaquer impunément à notre fonction.

J'ai eu une expérience semblable il y a 25 ans : orientation vers le service ad hoc de la préfecture de police, et identification rapide des coupables.
Grand moment de satisfaction, ne t'en prive pas.

Salut,
Pfff. C'est tellement minable qu'à ta place (je ne te dis pas que c'est la meilleure solution, juste ce que je ferais avec ma sensibilité) je hausserais le épaules et passerait à autre chose. Peut-être consentirais-je à googler le mail par curiosité. Peut-être porterais-je plainte dans l'espoir de gagner un peu de sous, mais sans vraiment y croire.

Sérieux… L'insulte anonyme, c'est le summum de l'impuissance rageuse, donc laisse-le (ou la…) rager dans son coin, et ne te laisse pas contaminer en rangeant à ton tour. Puis il y a quelque chose d'un peu flatteur à se faire insulter : ça veut dire qu'on a tellement raison ou que l'on a tellement d'arguments que l'autre n'a plus que ça pour répondre. C'est un aveu d'impuissance de la part de l'interlocuteur.

Personnellement, identifier l'auteur m'a surtout permis de cesser la parano en croisant un élève. Parce que savoir qu'un imbécile se croit malin à faire cela et joue aux hypocrites en me croisant et en me faisant de grands sourires, ça me retournait le bide.
Je crois que nous réagissons différemment selon nos caractères, si le mail affecte celui qui le reçoit, ne rien faire ne me semble pas une bonne solution, parce que cela génère des émotions négatives. Tout le monde n'est pas capable d'une indifférence ou d'un dédain insensible.

Une passante a écrit:J'ai reçu un message vocal insultant en appel masqué. Après en avoir informé mon chef d'établissement, j'ai reçu l'assistance juridique du rectorat puisque j'étais clairement attaquée en tant qu'enseignante (idem pour toi sur le mail professionnel). Dépôt de plainte pris très au sérieux par le commissariat (attaque à fonctionnaire !) et quelques semaines plus tard, le propriétaire du téléphone était identifié.
Je ne sais pas s'il est aussi "facile" d'identifier l'auteur d'un mail mais si tu ne portes pas plainte, tu ne le sauras pas. Ce sont des étudiants, plus des gamins, des adultes qui doivent assumer les conséquences de leurs actes et on ne doit pas pouvoir s'attaquer impunément à notre fonction.

L'adresse ip est généralement dans les infos du mail.

Oui, c'est pour cela que je parle de ma sensibilité. Mais c'était aussi pour aller un peu à l'encontre du discours dominant : en voulant à tout prix obtenir réparation, on s'expose à des déceptions, mais aussi à dépenser de l'énergie et de l'attention, alors que ce n'est pas nécessairement déshonorant de juste s'en foutre.

Une passante a écrit:Personnellement, identifier l'auteur m'a surtout permis de cesser la parano en croisant un élève. Parce que savoir qu'un imbécile se croit malin à faire cela et joue aux hypocrites en me croisant et en me faisant de grands sourires, ça me retournait le bide.
Je crois que nous réagissons différemment selon nos caractères, si le mail affecte celui qui le reçoit, ne rien faire ne me semble pas une bonne solution, parce que cela génère des émotions négatives. Tout le monde n'est pas capable d'une indifférence ou d'un dédain insensible.

Et que s'est-il passé ensuite pour l'auteur du mail ? Il a été convoqué au commissariat ? Il a dû verser des dommages et intérêts ?
C'est tout de même rassurant de lire que ce genre de plainte peut être pris au sérieux

Il y a eu convocation, pas de dommages et intérêts. Je préfère ne pas entrer dans les détails, mais la résolution judiciaire de l'histoire m'a permis d'oublier tout cela...

Austrucheerrante a écrit:Sinon, porter plainte, j'y ai songé, mais dans ce cas-là, mail anonyme et tout ça, est-ce que finalement ça ne risque pas d'être beaucoup d'énergie perdue pour pas grand chose au final ? (c'est une vraie question)

Matheod a écrit:

Une passante a écrit:J'ai reçu un message vocal insultant en appel masqué. Après en avoir informé mon chef d'établissement, j'ai reçu l'assistance juridique du rectorat puisque j'étais clairement attaquée en tant qu'enseignante (idem pour toi sur le mail professionnel). Dépôt de plainte pris très au sérieux par le commissariat (attaque à fonctionnaire !) et quelques semaines plus tard, le propriétaire du téléphone était identifié.
Je ne sais pas s'il est aussi "facile" d'identifier l'auteur d'un mail mais si tu ne portes pas plainte, tu ne le sauras pas. Ce sont des étudiants, plus des gamins, des adultes qui doivent assumer les conséquences de leurs actes et on ne doit pas pouvoir s'attaquer impunément à notre fonction.

L'adresse ip est généralement dans les infos du mail.

Malheureusement cette IP est souvent celle de serveurs Google, Yahoo, etc par qui transite le mail, ce qui permet de masquer l'IP de l'expéditeur. De plus, quelqu'un qui prend ses précautions enverra toujours ce genre de mail depuis une IP non pistable (le plus simple reste TOR, mais on peut utiliser un proxy ou encore pour quelqu'un qui ignore tout de ces techniques envoyer le mail depuis une IP partagée comme celle d'une bibliothèque).