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InstantKarma
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ecriture inclusive - Le « péril mortel » de l’écriture inclusive  - Page 31 Empty Re: Le « péril mortel » de l’écriture inclusive

par InstantKarma Sam 11 Nov 2017 - 14:23
bernardo a écrit:
Miettes a écrit:Nous parlons, quand nous parlons d'écriture inclusive, du genre des mots désignant des personnes / faisant référence à des personnes (nous ne sommes pas neuneus, merci).

Et, encore une fois, le "buzz" dont vous parlez n'est pas le fait des féministes, qui écrivent en écriture inclusive depuis des années, et ne reflète pas non plus la progression, lente et "naturelle", si vous voulez, de cette pratique, qui tend peu à peu à gagner des domaines non militants.

Bon, mais est-ce que cette pratique a fait évoluer positivement la cause des femmes, en France, et ailleurs ?
Mais bien sûr !
Et appeler les invalides « personnes en situation de handicap à mobilité réduite » a totalement changé leur vie.
Celadon
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par Celadon Sam 11 Nov 2017 - 14:27
Et ne parlons pas de la situation des techniciens de surface !
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par Delia Sam 11 Nov 2017 - 14:30
Je l'ai vue aussi, ici même, cette vidéo. Intéressante sur la question des images mentales, mais, hélas, sa phrase était : les ouvriers ont voté la grève. Impossible d'inclure les femmes qui en 1936 n'avaient pas le droit de vote et que leur collègues masculins ne songeaient nullement à consulter.


Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine
Il faudrait expliquer en quoi : l'écriture inclusive valorise le masculin qui cesse d'être générique pour devenir spécifique, et qui pis est, engendrer le féminin !

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par Miettes Sam 11 Nov 2017 - 14:32
Lisez-vous ce que j'écris ?

Et puis je commence à trouver un peu pénible, et pour tout dire, peu respectueuse, cette posture de sarcasme qui répond en écho à toutes mes interventions sur ce topic.

edit : Delia, même si la phrase est mal choisie, la démonstration continue de valoir.
double edit : c'est le postulat de départ (masculin = générique) qui n'est pas accrédité par les féministes.

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2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
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ecriture inclusive - Le « péril mortel » de l’écriture inclusive  - Page 31 Empty Re: Le « péril mortel » de l’écriture inclusive

par Caspar Sam 11 Nov 2017 - 14:35
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)

J'imagine que la majorité des ouvrier.e.s dans les années 30 étaient des hommes, et qu'il y a eu peu de révoltes d'ouvrières (remarque sans sarcasme aucun et sans connaissance historique sur le sujet, c'est plutôt une supposition).

PS: Sinon on peut tout aussi bien dire "les ouvriers et et les ouvrières" puisque de toute façon l'écriture inclusive ne peut pas être oralisée telle quelle.
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par Hocam Sam 11 Nov 2017 - 14:47
Miettes a écrit:Lisez-vous ce que j'écris ?

Et puis je commence à trouver un peu pénible, et pour tout dire, peu respectueuse, cette posture de sarcasme qui répond en écho à toutes mes interventions sur ce topic.

edit : Delia, même si la phrase est mal choisie, la démonstration continue de valoir.
double edit : c'est le postulat de départ (masculin = générique) qui n'est pas accrédité par les féministes.
Je ne suis pas favorable à la plupart des pratiques qu'on regroupe sous l'expression « écriture inclusive », mais, pour tout dire, je te trouve bien patiente de répondre de manière argumentée depuis des dizaines de page. Heureusement que je m'étais déjà forgé un avis sur la question : à la lecture des caricatures à côté de la plaque proposées sur ce fil et ailleurs, j'aurais presque envie d'adopter le point médian (mais il ne faut pas pousser Razz ).
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par Celadon Sam 11 Nov 2017 - 14:49
Si tu pousses, il ne sera plus médian et tout sera à refaire ! affraid
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par Delia Sam 11 Nov 2017 - 14:50
Miettes a écrit:

edit : Delia, même si la phrase est mal choisie, la démonstration continue de valoir.
double edit : c'est le postulat de départ (masculin = générique) qui n'est pas accrédité par les féministes.

L'ennui, c'est qu'un mauvais exemple démolit une bonne démonstration. Cela dit, la remarque est accessoire : regardons la lune et non le doigt.
Donc les féministes auraient l'autorité ou le pouvoir d'accréditer telle ou telle notion linguistique ? La valeur générique de la forme non marquée , qui n'est pas un masculin mais un neutre, est une donnée de la langue.
Donc, je n'accrédite pas le principe selon lequel une boule de pétanque lâchée d'une fenêtre tombe sur le sol. je déclare qu'elle reste en l'air, na !

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par Miettes Sam 11 Nov 2017 - 15:06
Caspar Goodwood a écrit:
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)

J'imagine que la majorité des ouvrier.e.s dans les années 30 étaient des hommes, et qu'il y a eu peu de révoltes d'ouvrières (remarque sans sarcasme aucun et sans connaissance historique sur le sujet, c'est plutôt une supposition).

PS: Sinon on peut tout aussi bien dire "les ouvriers et et les ouvrières" puisque de toute façon l'écriture inclusive ne peut pas être oralisée telle quelle.

(d'accord pour le PS, mais dire / écrire : "les ouvriers et les ouvrières", c'est de l'écriture inclusive !

sinon, remarque en gras : il est possible que les ouvriers aient été majoritaires, il faudrait que je retrouve la vidéo car l'intervenant semblait sous-entendre que la présences des ouvrières dans les mouvements sociaux des années 30 n'était pas si résiduelle. Mais dans tous les cas, il me semble que la démonstration met le doigt sur quelque chose ("l'image mentale" dont parle Delia).

Delia : celles des féministes qui (pardon pour le verbe accréditer, mal choisi) défendent l'idée d'un masculin non neutre sont parfois des universitaires, des linguistes, des grammairiennes. Je pense que leurs arguments sont un tant soit peu argumentés, et que la "vérité" linguistique concernant cette question est au moins un peu complexe.

(merci Benianimo Massimo !)

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par Celadon Sam 11 Nov 2017 - 15:08
Delia a écrit:
Miettes a écrit:

edit : Delia, même si la phrase est mal choisie, la démonstration continue de valoir.
double edit : c'est le postulat de départ (masculin = générique) qui n'est pas accrédité par les féministes.

L'ennui, c'est qu'un mauvais exemple démolit une bonne démonstration. Cela dit, la remarque est accessoire : regardons la lune et non le doigt.
Donc les féministes auraient l'autorité ou le pouvoir d'accréditer telle ou telle notion linguistique ? La valeur générique de la forme non marquée , qui n'est pas un masculin mais un neutre, est une donnée de la langue.
Donc, je n'accrédite pas le principe selon lequel une boule de pétanque lâchée d'une fenêtre tombe sur le sol. je déclare qu'elle reste en l'air, na !
Une disciple d'Allègre ? :blague:
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par Caspar Sam 11 Nov 2017 - 15:10
Miettes a écrit:
Caspar Goodwood a écrit:
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)

J'imagine que la majorité des ouvrier.e.s dans les années 30 étaient des hommes, et qu'il y a eu peu de révoltes d'ouvrières (remarque sans sarcasme aucun et sans connaissance historique sur le sujet, c'est plutôt une supposition).

PS: Sinon on peut tout aussi bien dire "les ouvriers et et les ouvrières" puisque de toute façon l'écriture inclusive ne peut pas être oralisée telle quelle.

(d'accord pour le PS, mais dire / écrire : "les ouvriers et les ouvrières", c'est de l'écriture inclusive !

sinon, remarque en gras : il est possible que les ouvriers aient été majoritaires, il faudrait que je retrouve la vidéo car l'intervenant semblait sous-entendre que la présences des ouvrières dans les mouvements sociaux des années 30 n'était pas si résiduelle. Mais dans tous les cas, il me semble que la démonstration met le doigt sur quelque chose ("l'image mentale" dont parle Delia).

Delia : celles des féministes qui (pardon pour le verbe accréditer, mal choisi) défendent l'idée d'un masculin non neutre sont parfois des universitaires, des linguistes, des grammairiennes. Je pense que leurs arguments sont un tant soit peu argumentés, et que la "vérité" linguistique concernant cette question est au moins un peu complexe.

(merci Benianimo Massimo !)

Wink ...qui évite l'écueil des points médians en tout cas. L'écriture inclusive me semble utile pour les offres d'emploi (place limitée, nécessité d'être clair et concis), mais pour le reste on peut se débrouiller autrement (le "Françaises, Français, mes chers compatriotes" des hommes politiques).
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par Delia Sam 11 Nov 2017 - 15:21
Concernant les ouvrières, c'est faire bon marché de la grève des midinettes de 1917 : grève de femmes, décidée par des femmes, menée par des femmes... qui obtinrent la semaine de cinq jours. En 1936 aussi les femmes se sont battues, mais ont-elles dirigé les mouvements ?
Wikipédia peut écrire :

. Et de manière tout à fait inattendue, des femmes se mobilisent et certaines mènent les grèves (Martha Desrumaux, Madeleine Colliette, Suzanne Gallois, …), en particulier dans les usines textiles ou alimentaires.

Raison de plus pour dire : des ouvriers (il y avait des jaunes) et des ouvrières... Tant mieux si c'est inclusif, en tous cas c'est grammatical !

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par Caspar Sam 11 Nov 2017 - 15:23
Delia a écrit:Concernant les ouvrières, c'est faire bon marché de la grève des midinettes de 1917  : grève de femmes, décidée par des femmes, menée par des femmes... qui obtinrent la semaine de cinq jours. En 1936 aussi les femmes se sont battues, mais ont-elles dirigé les mouvements ?
Wikipédia peut écrire :

. Et de manière tout à fait inattendue, des femmes se mobilisent et certaines mènent les grèves (Martha Desrumaux, Madeleine Colliette, Suzanne Gallois, …), en particulier dans les usines textiles ou alimentaires.

Raison de plus pour dire : des ouvriers (il y avait des jaunes) et des ouvrières... Tant mieux si c'est inclusif, en tous cas c'est grammatical !

J'ai bien précisé que je n'avais pas de connaissances précises sur la question.
Aphrodissia
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par Aphrodissia Sam 11 Nov 2017 - 16:01
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)
J'ai une question très très naïve et pas vraiment de mauvaise foi, mais qui me perturbe depuis le début de ce débat, alors, je la pose.
"S'il dit: "les ouvrier.e.s...": justement, comment est-ce qu'on dit cela? comment on l'oralise? "Les ouvriers point e point s"?
J'ai manqué quelques pages, j'espère que je n'oblige personne à se répéter.

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par bernardo Sam 11 Nov 2017 - 17:04
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)

Bon d'accord, c'est un combat comme un autre. Pour moi, si je devais hiérarchiser les priorités en matière de lutte contre les inégalités, je ne mettrais pas l'inégalité hommes / femmes en premier ; et, dans le cadre de la lutte contre l'inégalité hommes / femmes, je ne mettrais pas la lutte contre la règle "le masculin l'emporte" en premier (il y a des pratiques non langagières plus "empreintes de domination masculine" que cette pratique conditionnée par une règle grammaticale, non ?)

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par Cath Sam 11 Nov 2017 - 18:35
Beniamino Massimo a écrit:
Miettes a écrit:Lisez-vous ce que j'écris ?

Et puis je commence à trouver un peu pénible, et pour tout dire, peu respectueuse, cette posture de sarcasme qui répond en écho à toutes mes interventions sur ce topic.

edit : Delia, même si la phrase est mal choisie, la démonstration continue de valoir.
double edit : c'est le postulat de départ (masculin = générique) qui n'est pas accrédité par les féministes.
Je ne suis pas favorable à la plupart des pratiques qu'on regroupe sous l'expression « écriture inclusive », mais, pour tout dire, je te trouve bien patiente de répondre de manière argumentée depuis des dizaines de page. Heureusement que je m'étais déjà forgé un avis sur la question : à la lecture des caricatures à côté de la plaque proposées sur ce fil et ailleurs, j'aurais presque envie d'adopter le point médian (mais il ne faut pas pousser Razz ).

Oui, moi aussi, je l'ai écrit précédemment.
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par Delia Sam 11 Nov 2017 - 18:36

Delia : celles des féministes qui (pardon pour le verbe accréditer, mal choisi) défendent l'idée d'un masculin non neutre sont parfois des universitaires, des linguistes, des grammairiennes.

Je ne suis plus, là : défendre l'idée d'un masculin non neutre, c'est valoriser les mecs, non ? La forme non marquée n'est ni un masculin, ni un féminin, elle n'est pas marquée, donc elle est parfaitement générique. D'où son usage pour l'accord avec des noms de genre différent.

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par Tristana Sam 11 Nov 2017 - 20:40
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)

Je te remercie beaucoup d'avoir la patience de continuer à expliquer les choses intelligemment, face à la bêtise crasse du sarcasme qui ne sait que ridiculiser l'autre au lieu d'essayer de l'écouter.

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par Miettes Sam 11 Nov 2017 - 21:56
Caspar Goodwood : l'écriture inclusive est une convention écrite, donc dire qu'on préfère la forme entière aux points médians ça se tient dans le débat qui a cours actuellement parmi celleux qui la plébiscitent !

Aphrodissia : le gap entre écrit et oral est justement un des problèmes qui se pose dans le cadre de l'élaboration de l'écriture inclusive. J'ai posté un lien qui renvoyait à un article, quelques pages plus tôt, dans lequel était insérée une vidéo ; on y voit une femme déclamer un discours, écrit en langue inclusive, et elle la donne à entendre. C'est très fort ! Mais on se doute que ça demande des efforts considérables, bien plus que de modifier un peu les pratiques écrites (je suis désolée, je n'ai plus le lien sous la main : il s'agit du discours de remise d'un prix pour le film Ouvrir la voix d'Amandine Gay, militante afroféministe).

Delia, que la forme générique "neutre" soit assimilée au masculin, ce n'est pas dérangeant ? Je ne comprends pas l'argument

edit : de rien Tristana, et je te remercie également d'être intervenue à plusieurs reprises

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par Delia Sam 11 Nov 2017 - 22:18
Miettes a écrit:

Delia, que la forme générique "neutre" soit assimilée au masculin, ce n'est pas dérangeant ? Je ne comprends pas l'argument


Je dis exactement le contraire. Tu parles de défendre l'idée d'un masculin non neutre , autrement dit, de valoriser le masculin. C'est du moins ainsi que je le comprends. Valoriser le masculin, c'est contre productif, AMHA. Je n'assimile pas le neutre au masculin, je dénie la notion de masculin : en grammaire, il n'y a pas de masculin, mais une opposition entre le non marqué et le marqué.

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par JPhMM Sam 11 Nov 2017 - 22:40
Tristana a écrit:
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)

Je te remercie beaucoup d'avoir la patience de continuer à expliquer les choses intelligemment, face à la bêtise crasse du sarcasme qui ne sait que ridiculiser l'autre au lieu d'essayer de l'écouter.
:lol:

Ceux qui ne sont pas de votre avis font montre d'une bêtise crasse. Ça a le mérite de la clarté.

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par Zagara Sam 11 Nov 2017 - 22:42
Juste en passant : Le Figaro réclame des "sanctions" contre les profs qui ont signé l'appel à des accords différents.
J'imagine qu'il y a des gens pour être pour, puisque le sondage qui va avec a 93% de "oui".
J'espère qu'il n'y en a pas ici, mais je dois me tromper j'imagine.
Sharku84
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par Sharku84 Dim 12 Nov 2017 - 11:13
C'est une faute professionnelle. Les enfants vont être victimes des délires des adultes. Lorsqu'ils changeront de professeurs, ils seront perdus.

Je suis prof d'Histoire. Je pense que toutes les religions sont néfastes pour l'humanité, je ne vais pas pour autant transformer mes cours pour en faire des démonstrations de mon opinion. Ce serait facile. Je n'aurai pas de mal à trouver une argumentation bien pensante pour me mettre du bon côté de la morale mais, c'est une faute professionnelle.

Qu'il y ait des sanctions ne me choque pas. Mais il y aura rien, j'en suis certain.

Le but est louable mais la méthode est mauvaise.
Lord Steven
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par Lord Steven Dim 12 Nov 2017 - 11:25
Tout cela me porte à penser que la France a (encore?) un train de retard ou cherche (encore?) à s'emparer d'idées déjà désuètes outre-Atlantique. Il y a belle lurette que certains... pédagogues.... politiquement corrects américains ont décrété que history était un terme épouvantablement phallocrate et qu'il fallait utiliser history ou herstory. Bizarrement, la mayonnaise n'a pas pris.

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par wanax Dim 12 Nov 2017 - 11:31
Zagara a écrit:Juste en passant : Le Figaro réclame des "sanctions" contre les profs qui ont signé l'appel à des accords différents.
J'imagine qu'il y a des gens pour être pour, puisque le sondage qui va avec a 93% de "oui".
J'espère qu'il n'y en a pas ici, mais je dois me tromper j'imagine.
Disons que ces sanctions, méritées, peuvent être appliquées de façon intelligente: retrait de salaire pour les heures où cette version fausse du français a été 'enseignée', mais utilisation de l'argent ainsi économisé pour leur payer des psychologues qui les aideront à régler leurs problèmes personnels sans en faire profiter des enfants qui n'ont rien demandé.
Tristana
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par Tristana Dim 12 Nov 2017 - 13:03
JPhMM a écrit:
Tristana a écrit:
Miettes a écrit:Je ne vais pas vous demander de lire 30 pages de conversation, mais j'ai déjà abordé ce point. A mon sens, on ne pratique pas nécessairement l'écriture inclusive pour que, magiquement, le lendemain, les écarts de salaire se réduisent.

Nos représentations, qui prennent le masculin pour neutre (je ne parle pas ici uniquement de grammaire), ne peuvent évoluer qu'avec lenteur, et surtout, elles sont multi-causales et leurs causes sont le plus souvent invisibles.

Donc dans un premier temps, pratiquer l'écriture inclusive c'est pratiquer une écriture moins empreinte de domination masculine : on ne demande pas à ce que ça ait un impact direct, mais simplement à ce qu'on puisse tous et toutes pratiquer une langue inclusive. Voilà.

(J'ai vu une vidéo circuler sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvée intéressante à un titre : l'homme qui s'y exprimait parlait des mouvements sociaux des années 30 ; il faisait un test. S'il dit, "les ouvriers se sont révoltés", que visualise-t-on ? ensuite, s'il dit : "les ouvrier.e.s se sont révolté.e.s", que visualise-t-on ? ce n'est pas un vain mot que de parler d'invisibilisation des femmes dans la langue : les mots conditionnent évidemment ce que l'on se représente)

Je te remercie beaucoup d'avoir la patience de continuer à expliquer les choses intelligemment, face à la bêtise crasse du sarcasme qui ne sait que ridiculiser l'autre au lieu d'essayer de l'écouter.
:lol:

Ceux qui ne sont pas de votre avis font montre d'une bêtise crasse. Ça a le mérite de la clarté.

Oh, je ne suis pas responsable si vous ne savez pas lire. Je parle de la "bêtise crasse du sarcasme", oui : dans un débat d'idées, le sarcasme est toujours d'une bêtise crasse, puisque sa seule volonté est d'humilier l'autre pour ne pas avoir à discuter réellement du fond. Je sais que c'est un sport habituel sur Neoprofs et que quand on ose dire que ça nuit au débat on passe pour une pisse-froid, mais quand je vois quelqu'un comme Miettes argumenter (et qu'on soit d'accord ou pas, d'ailleurs) pour voir qu'on lui répond par de la méchanceté et de la bêtise gratuites, en lieu et place de vrais arguments (qu'on peut entendre et discuter, quand bien même on ne les partage pas, comme pour ceux de Miettes), oui, je trouve ça plutôt courageux, et je l'en félicite.
Vous pouvez me répondre avec un sarcasme de votre choix, bien sûr.

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