Voir le sujet précédentAller en basVoir le sujet suivant
JPhMM
Demi-dieu

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par JPhMM Jeu 5 Oct 2017 - 17:49
Rendash a écrit:Non, mais ça, on le savait, JPh Razz

Par contre, que cette prime soit à nouveau évoquée, alors qu'elle avait été enterrée soigneusement ces quatre derniers mois, ça nous apprend quelque chose.

... reste à savoir quoi :|
Qu'il y a une lutte de pouvoir dans les bureaux, et que des gens tirent des fils dans tous les sens ?
Laepixia
Laepixia
Niveau 8

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Laepixia Jeu 5 Oct 2017 - 17:59
La cour des comptes pourrait aussi bien mettre un graphique avec le taux d'entubage subi depuis une quinzaine d'années par les enseignants et le taux d'entubage prévu dans les années à venir.
JPhMM
JPhMM
Demi-dieu

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par JPhMM Jeu 5 Oct 2017 - 18:10
Après, la Cour des Comptes, c'est l'équivalent du Fou pour le Roi.
A chaque fois qu'elle a produit un rapport, les instances concernées ont hésité entre les versions polies de "Je t'emmerde" et "C'est à moi que tu causes ?".

_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par pseudo-intello Jeu 5 Oct 2017 - 18:50
Lefteris a écrit:
Guermantes729 a écrit:

C'est quelque part, le plus "déprimant": de constater (car je partage ton constat) qu'on se décarcasse ou pas, ça ne change rien: On ne fera jamais assez pour les "bons" demandeurs, jamais assez pour les "faibles" qu'on devrait ramener par la main et la grande masse de "moyens", ben se satisfait du...moyen...

Pour les troubles du sommeil, pour le coup, ce sont les collègues qui arrivent toujours à bien dormir dont je suis envieuse! (mais je crois qu'il s'agit d'une minorité...)
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est totalement inutile d'évaluer les élèves ou de préparer ls cours, mais ce que je veux dire, c'est que le carcan  qu'on devrait théoriquement s'infliger, si l'on suivait les injonctions du genre de celles que reçoivent les stagiaires à l'ESPE, est totalement inutile. Un choix judicieux  de "supports"  parmi des manuels, au lieu de s'échiner à construire de tableaux de séquences, des fiches d'"activités" minutées, des séances interminables de formalisme et de dactylographie ne nuisent nullement . Au contraire, on se sent moins contraint , plus souple, que lorsque tout est préparé, trop abondamment souvent, et qu'on se stresse à vouloir le faire passer, comme un hôte trop prévoyant qui veut ensuite gaver ses convives.
Pareil pour les évaluations. Ne jamais en faire, c'est le boxon, mais quid si un chapitre ou une séquence a été moins ou pas du tout évaluée ? Quid si on a fait quelques devoirs de moins sur l'année ?

J'ai souvenance d'une collègue de mon syndicat, retraitée depuis une bonne dizaine d'années.
Elle a été pré-recrutée, et est donc passée en retraite à 60 ans avec une surcote.

Au début de sa carrière, elle a mis un ou deux ans à déménager dans notre secteur (où elle avait on affectation) et se tapait donc une heure et quart de train tous les jours.
Elle dit que le matin, en arrivant dans le train, elle ouvrait son manuel, le feuilletait pour décider de ce qu'elle allait enseigner à ses élèves quelques heures plus tard, donc niveau préparation, c'était lège, et elle assure que les cours n'étaient pas moins bons ! Je n'ai aucune raison de ne pas la croire, car même si ces propos feraient bondir n'importe quel formateur ESPE et n'importe quel collègue surinvesti, elle ne prenait pas son métier par-dessus la jambe.

Mais que voulez-vous, à cette époque, personne n'estimait nécessaire de tenir le journal de classe (1er degré) ou sa casser la tête à entrer tout les points du programme et construire des séquences ultra chiadées pour enseigner décemment...
avatar
User17706
Bon génie

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par User17706 Jeu 5 Oct 2017 - 18:57
Ce genre d'exemple est instructif, mais il ne faut jamais oublier de rappeler ce qui va avec : pour pouvoir faire cela, il faut être (relativement) frais ; s'entretenir intellectuellement par des lectures, des concerts, des sorties au cinéma et au théâtre, etc. et des rêveries ; en d'autres termes il faut qu'on vous fiche la paix et que le management par l'occupationnisme, le connectisme, le cliquisme, le remplis-le-formulaire-32Bisme, le réunionnisme, et autres calembredaines, billevesées et sempiternels mijotages collectifs de roupie de sansonnet, sache faire seppuku au bon moment, c'est-à-dire le plus tôt possible et définitivement, afin de faire de la place dans le cerveau et dans l'emploi du temps — deux libérations qui ne sont pas séparables.
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par pseudo-intello Jeu 5 Oct 2017 - 19:09
C'est très exactement ce que je pense.

Je décriais la logique dite du "le meilleur prof est celui qui se tue le plus à la tâche". ou, plus sobrement, de "quantité = qualité". Nul n'aurait envisagé, à l’époque, la logique de la cour des comptes (= les profs ont été vachement augmentés sans qu'on ne leur demande rien en retour, ouh, les vilains privilégiés, on va rattraper ça !). Y'a pas à culpabiliser d'avoir une vie, m.... .

Jeune prof, elle était dans des conditions épanouissantes pour démarrer dans le métier avec l'envie d'y faire carrière. Elle avait le temps de faire sa vie, de se documenter, de se cultiver, ce qu'elle faisait avec d'autant plus de plaisir, je suppose qu'elle n’ouvrait pas son bouquin à 23h30 après l’harmonisation des devoirs faits, le conseil pédagogique, le bouclage de la séance 3 de la séquence 5 et la refonte des compétences du LSUN.
Fenrir
Fenrir
Fidèle du forum

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Fenrir Jeu 5 Oct 2017 - 19:35
J'hésite entre tomber en dépression ou aller acheter un lance flamme. Je sais bien qu'on ne contrôle pas la première et qu'on a un léger problème d'illégalité avec le deuxième, mais franchement, y en a marre.

Quand est ce que la profession aura le cran de bloquer les centres d'examen, ou les centres de correction ? J'ai l'impression que le (gros) ventre mou se laisse tondre sans s'en rendre compte.

_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
avatar
Graisse-Boulons
Niveau 10

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Graisse-Boulons Jeu 5 Oct 2017 - 20:27
Elberta a écrit:
Lefteris a écrit:
Pas une semaine sans être insultés, sans subir une annonce anxiogène, pas une année sans voir une dégradation de son métier.  

C'est très vrai, malheureusement. Pourquoi nous en veut-on à ce point ?
[/quote]

Pourquoi ? Mais parce qu' "on" sait secrètement que les profs font un métier épuisant, qu'ils bossent beaucoup et qu'ils sont payés une misère et "on" n'est pas très fier de le faire mais "on" les enfonce quand même pour justifier de ne pas les payer. Lorsqu'on est contribuable, c'est par peur de payer des impôts, lorsqu'on est fonctionnaire c'est parce qu'on à peur que l'état, pour rétablir un peu les choses, soit obligé de moins payer et de distribuer moins de primes aux autres. Le truc c'est qu'en fin de processus, ils nous détestent pour ce qu'ils nous font. Et s'auto-persuadent de la justice de leurs idées et de leur propagande pour se sentir mieux...besoin de psy peut-être ?
Moonchild
Moonchild
Sage

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Moonchild Jeu 5 Oct 2017 - 20:38
pseudo-intello a écrit:J'ai souvenance d'une collègue de mon syndicat, retraitée depuis une bonne dizaine d'années.
Elle a été pré-recrutée, et est donc passée en retraite à 60 ans avec une surcote.

Au début de sa carrière, elle a mis un ou deux ans à déménager dans notre secteur (où elle avait on affectation) et se tapait donc une heure et quart de train tous les jours.
Elle dit que le matin, en arrivant dans le train, elle ouvrait son manuel, le feuilletait pour décider de ce qu'elle allait enseigner  à ses élèves quelques heures plus tard, donc niveau préparation, c'était lège, et elle assure que les cours n'étaient pas moins bons ! Je n'ai aucune raison de ne pas la croire, car même si ces propos feraient bondir n'importe quel formateur ESPE et n'importe quel collègue surinvesti, elle ne prenait pas son métier par-dessus la jambe.

Mais que voulez-vous,  à cette époque, personne  n'estimait nécessaire de tenir le journal de classe (1er degré) ou sa casser la tête à entrer tout les points du programme et construire des séquences ultra chiadées pour enseigner décemment...
En plus des lubies pédagogistes et des contraintes administratives qu'on essaie de nous imposer, il y a aujourd'hui un autre élément qui change considérablement la donne (au moins pour le secondaire) : la présence à quasiment chaque niveau d'élèves qui sont complètement largués depuis plusieurs années ainsi que l'attitude générale d'élèves qui ont pris l'habitude de s'agiter dès qu'ils ne comprennent pas le cours et qui souvent ne reconnaissent pas spontanément l'autorité des professeurs (que, dans les faits, l'institution leur a d'ailleurs plus ou moins retiré progressivement réforme après réforme).
Je trouve qu'au fil des années, même sans suivre les absurdités des formateurs ESPE, la préparation des cours demande de plus en plus de travail car il faut sans cesse anticiper de nouvelles difficultés qui apparaissent dès qu'il n'y a plus d'orientation des élèves ou qu'elle est déconnectée de leurs résultats.
avatar
archeboc
Esprit éclairé

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par archeboc Jeu 5 Oct 2017 - 22:30
Je ne vous donne pas la référence de l'article du Figaro, ni de son édito, tous les deux à la une de l'édition du jour. C'est à faire pleurer des larmes de sang à toutes les statuts du Général de Gaulle.

pseudo-intello a écrit:Au début de sa carrière, elle a mis un ou deux ans à déménager dans notre secteur (où elle avait on affectation) et se tapait donc une heure et quart de train tous les jours.
Elle dit que le matin, en arrivant dans le train, elle ouvrait son manuel, le feuilletait pour décider de ce qu'elle allait enseigner  à ses élèves quelques heures plus tard, donc niveau préparation, c'était lège, et elle assure que les cours n'étaient pas moins bons ! Je n'ai aucune raison de ne pas la croire, car même si ces propos feraient bondir n'importe quel formateur ESPE et n'importe quel collègue surinvesti, elle ne prenait pas son métier par-dessus la jambe.  

Et bien il y a quand même une raison de ne pas la croire, c'est que passer pour l'enseignant capable de sortir son cours "de chic" pouvait passer pour le meilleur chic. J'ai hérité -et hélas perdu- quelques classiques de ma grand mère, enseignante de lettre classique, et il y avait pas mal de pattes de mouche dans certaines marges, et je ne pense pas que cela datait de sa préparation aux concours. Alors certes ce travail d'annotation n'était pas connecté directement à la préparation d'une séquence comme on le dirait aujourd'hui. Mais c'était bien de la préparation de cours, c'est-à-dire un peu plus que ce qu'elle aurait fait par plaisir.

La collègue évoquée ici devait aussi, je pense, passer beaucoup plus de temps qu'aujourd'hui sur ses corrections. Et cela, avec des élèves impliqués, il y a une vraie plus-value.

Comme le niveau baisse plus que les attentes, beaucoup d'élèves sont largués et dégoutté d'apprendre des choses qui ne font pas sens, parce qu'ils ne les pratiquent pas avec assiduité. Pour l'enseignant, beaucoup de tâches qui avaient un sens dans le monde d'avant n'en ont plus avec des élèves qui ne relisent pas leur copie, qui subissent les enseignements sans appétence pour le savoir, qui ne sont motivés, dans le meilleur des cas, que par la note.

J'ai dit que dans le collège de mes globules, il y a des cours supplémentaires pour les meilleurs élèves. Pour une heure d'atelier mathématique ludique, il y a 30 places, pour les meilleurs parmi les volontaires de 4e et 3e, ensemble qui totalise plus de deux cents élèves. La direction s’apprêtait à refuser du monde. A la deuxième séance, il y avait 7 élèves. Ils vont sans doute solliciter les 6e et les 5e, et certains TS sont en train de reluquer le dispositif pour y taper l'incruste.

Spoiler:
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par pseudo-intello Jeu 5 Oct 2017 - 22:58
archeboc a écrit:Et bien il y a quand même une raison de ne pas la croire, c'est que passer pour l'enseignant capable de sortir son cours "de chic" pouvait passer pour le meilleur chic.

Elle était déjà retraitée, et n'avait donc pas besoin de faire son kéké. Ses enfants étaient entrés d'ans l'En, et elle n'en revenait pas de voir le travail fourni à côté.

Ce qui n'est pas incompatible avec ce que tu relates par rapport à ta grand-mère.
Je suppose que, comme aujourd’hui, certains profs se sentaient rassurés d'avoir un support, et d'autres s'en fichaient.

Par exemple, à part les polys (de mon cru) pour mes élèves, je n'ai aucun autre document. Je n'ai aucune note destinée à mon usage, car je ne sais pas faire cours en utilisant des notes (même faites par moi pour moi).

Ça dépend aussi du manuel. La prochaine fois que je fais cours sur un niveau où on a commandé le TDL, je ne prépare plus grand chose (pour quoi faire ? Tout est là).


archeboc a écrit:La collègue évoquée ici devait aussi, je pense, passer beaucoup plus de temps qu'aujourd'hui sur ses corrections. Et cela, avec des élèves impliqués, il y a une vraie plus-value.
D'un autre côté, elle n'avait sans doute pas besoin de corriger une faute d'orthographe tous les 3 mots, ni une syntaxe nawakienne, donc on peut raisonnablement penser que le temps de correction s'équilibre à peu près entre maintenant et avant. Very Happy
Elyas
Elyas
Esprit sacré

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Elyas Jeu 5 Oct 2017 - 23:06
pseudo-intello a écrit:

J'ai souvenance d'une collègue de mon syndicat, retraitée depuis une bonne dizaine d'années.
Elle a été pré-recrutée, et est donc passée en retraite à 60 ans avec une surcote.

Au début de sa carrière, elle a mis un ou deux ans à déménager dans notre secteur (où elle avait on affectation) et se tapait donc une heure et quart de train tous les jours.
Elle dit que le matin, en arrivant dans le train, elle ouvrait son manuel, le feuilletait pour décider de ce qu'elle allait enseigner  à ses élèves quelques heures plus tard, donc niveau préparation, c'était lège, et elle assure que les cours n'étaient pas moins bons ! Je n'ai aucune raison de ne pas la croire, car même si ces propos feraient bondir n'importe quel formateur ESPE et n'importe quel collègue surinvesti, elle ne prenait pas son métier par-dessus la jambe.

Mais que voulez-vous,  à cette époque, personne  n'estimait nécessaire de tenir le journal de classe (1er degré) ou sa casser la tête à entrer tout les points du programme et construire des séquences ultra chiadées pour enseigner décemment...

Ta collègue préparait ses cours. Cependant, elle n'avait pas besoin d'être assise à son bureau pour les préparer. Elle devait les préparer dans sa tête et juste créer à son bureau ce qu'il fallait très rapidement (puisque tout est déjà prêt dans la tête, plus besoin de réfléchir). Je fonctionne comme ça au grand désespoir de pas mal de collègues. Je n'ai pas besoin de notes, je fais cours comme ça. Cependant, quand je marche entre mon domicile et mon collège ou quand je suis en transports pour des raisons professionnelles, je cogite énormément et je gribouille sur des brouillons. Après, en 10 mn à la maison, mes préparations sont faites et je vais les mains dans les poches au collège (je corrige au collège, profitant de mes heures de cours et des heures de trou entre mon dernier cours et la fin de l'école de mes enfants).

Après, avec un brin de malice, on peut dire effectivement qu'on ne prépare pas.

Pour la phrase que j'ai graissé, tu exagères pleinement. On a des tas de journaux de classe depuis très longtemps. C'était même une chose considérée comme normale dans les années 1930 à 1960. Mon vieil instituteur de CM1 avait son journal de classe et il était du genre à taper sur les doigts avec la règle pour travail mal fichu.


Dernière édition par Elyas le Jeu 5 Oct 2017 - 23:13, édité 1 fois
Leclochard
Leclochard
Empereur

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Leclochard Jeu 5 Oct 2017 - 23:12
PauvreYorick a écrit:Ce genre d'exemple est instructif, mais il ne faut jamais oublier de rappeler ce qui va avec : pour pouvoir faire cela, il faut être (relativement) frais ; s'entretenir intellectuellement par des lectures, des concerts, des sorties au cinéma et au théâtre, etc. et des rêveries ; en d'autres termes il faut qu'on vous fiche la paix et que le management par l'occupationnisme, le connectisme, le cliquisme, le remplis-le-formulaire-32Bisme, le réunionnisme, et autres calembredaines, billevesées et sempiternels mijotages collectifs de roupie de sansonnet, sache faire seppuku au bon moment, c'est-à-dire le plus tôt possible et définitivement, afin de faire de la place dans le cerveau et dans l'emploi du temps — deux libérations qui ne sont pas séparables.

Je souscris totalement à ton point de vue. J'ajoute que prendre soin de sa santé (faire du sport, bien manger, dormir suffisamment) sont nécessaires à l'équilibre et à la disponibilité d'esprit. Lorsque je devais prendre des transports en commun et passer plusieurs heures par jour dans le train, j'étais plus facilement irritable et vraiment moins ouvert aux digressions instructives, aux échanges libres.

_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
JPhMM
JPhMM
Demi-dieu

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par JPhMM Jeu 5 Oct 2017 - 23:29
PauvreYorick a écrit:Ce genre d'exemple est instructif, mais il ne faut jamais oublier de rappeler ce qui va avec : pour pouvoir faire cela, il faut être (relativement) frais ; s'entretenir intellectuellement par des lectures, des concerts, des sorties au cinéma et au théâtre, etc. et des rêveries ; en d'autres termes il faut qu'on vous fiche la paix et que le management par l'occupationnisme, le connectisme, le cliquisme, le remplis-le-formulaire-32Bisme, le réunionnisme, et autres calembredaines, billevesées et sempiternels mijotages collectifs de roupie de sansonnet, sache faire seppuku au bon moment, c'est-à-dire le plus tôt possible et définitivement, afin de faire de la place dans le cerveau et dans l'emploi du temps — deux libérations qui ne sont pas séparables.
Merci.

_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Une passante
Une passante
Esprit éclairé

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Une passante Jeu 5 Oct 2017 - 23:34
Et on parle aussi du nombre de classes ? De l'époque où deux classes de sixième permettaient à un professeur de lettres de faire l'intégralité de son service de certifié ?
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par pseudo-intello Ven 6 Oct 2017 - 0:15
Elyas a écrit:Ta collègue préparait ses cours. Cependant, elle n'avait pas besoin d'être assise à son bureau pour les préparer.

Je n'ai pas dit le contraire ; simplement, ça allait beaucoup plus vite que pour nous (et les explications de texte dispensées en classes à l'époque devaient être vachement proches de l’explication de texte ou du commentaire littéraire qu'on s'entraîne à faire pendant toutes nos études, donc c'était plus simple, il n'y avait pas (trop) à transformer, je présume, notre manière d'étudier un texte en tant qu'étudiant en manière de faire étudier un texte à nos élèves (personne les soulait avec la lecture analytique ou que sais-je).

En gros, elle m'a expliqué que dans le train, elle choisissait les textes qu'elle voulait faire étudier aux élèves, avec soin, mais que ça n'allait pas plus loin, puisque titulaire du CAPES, elle était tout à fait en mesure de faire sur le vif une étude de texte de qualité, et le temps de choisir son texte (en se posant la question de quel texte choisir, et dans quel but ?) c'était pour ainsi dire fait.

Honnêtement, en français, ça se tient (après, chaque matière s'enseigne différemment, et ce qui est vrai dans une discipline peut ne pas l'être pour une autre), c'est possible, quand on te demande de transmettre des savoirs du programme sans te faire :censure: avec des protocoles nazes.

Elyas a écrit:Pour la phrase que j'ai graissé, tu exagères pleinement.

Non, j'ai juste utilisé le mauvais mot, désolée (et merci de tiquer, du coup parce que ça me permet de rectifierr:yes22: ).
Je crois que le terme est cahier-journal : en gros, à ce que j'ai compris de blogs et des conversations de PE, ce serait un peu comme notre cahier de texte, mais en vachement plus fourni, et sur une amplitude horaire plus large (et encore plus inutile que pour nous, puisque chez nous, c'est censé permettre aux absents de rattraper les cours, alors que pour les PE - qu'on me corrige si je me trompe - les élèves n'en voient pas la couleur).

Déjà, quand je remplis le cahier de texte, je suis une mauvaise prof parce que je ne joins pas les documents des élèves et tout le toutim, et je suis très laconique : titre de séquence si on change de séquence, titre du cours si les élèves en ont copié un, titre du poly (je fonctionne beaucoup par polys de mon cru, car les manuels dont je dispose ne me satisfont pas), exercices n°s tant et tant, point? pour l'usage qui en est fait, ça suffit bien.

Et puis les enseignants des années 60 et 70 n'avaient pas de LSUN. Ni de "cahier de progrès" comme à l'école maternelle de mon fils, où des tas d'items de compétences s'entassent inutilement dans une organisation qui me laisse pantoise. abi
avatar
Cath
Enchanteur

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Cath Ven 6 Oct 2017 - 9:14
Moonchild a écrit:
pseudo-intello a écrit:J'ai souvenance d'une collègue de mon syndicat, retraitée depuis une bonne dizaine d'années.
Elle a été pré-recrutée, et est donc passée en retraite à 60 ans avec une surcote.

Au début de sa carrière, elle a mis un ou deux ans à déménager dans notre secteur (où elle avait on affectation) et se tapait donc une heure et quart de train tous les jours.
Elle dit que le matin, en arrivant dans le train, elle ouvrait son manuel, le feuilletait pour décider de ce qu'elle allait enseigner  à ses élèves quelques heures plus tard, donc niveau préparation, c'était lège, et elle assure que les cours n'étaient pas moins bons ! Je n'ai aucune raison de ne pas la croire, car même si ces propos feraient bondir n'importe quel formateur ESPE et n'importe quel collègue surinvesti, elle ne prenait pas son métier par-dessus la jambe.

Mais que voulez-vous,  à cette époque, personne  n'estimait nécessaire de tenir le journal de classe (1er degré) ou sa casser la tête à entrer tout les points du programme et construire des séquences ultra chiadées pour enseigner décemment...
En plus des lubies pédagogistes et des contraintes administratives qu'on essaie de nous imposer, il y a aujourd'hui un autre élément qui change considérablement la donne (au moins pour le secondaire) : la présence à quasiment chaque niveau d'élèves qui sont complètement largués depuis plusieurs années ainsi que l'attitude générale d'élèves qui ont pris l'habitude de s'agiter dès qu'ils ne comprennent pas le cours et qui souvent ne reconnaissent pas spontanément l'autorité des professeurs (que, dans les faits, l'institution leur a d'ailleurs plus ou moins retiré progressivement réforme après réforme).
Je trouve qu'au fil des années, même sans suivre les absurdités des formateurs ESPE, la préparation des cours demande de plus en plus de travail car il faut sans cesse anticiper de nouvelles difficultés qui apparaissent dès qu'il n'y a plus d'orientation des élèves ou qu'elle est déconnectée de leurs résultats.


Re-bienvenue Moonchild !
Elyas
Elyas
Esprit sacré

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Elyas Ven 6 Oct 2017 - 9:32
pseudo-intello a écrit:
Elyas a écrit:Ta collègue préparait ses cours. Cependant, elle n'avait pas besoin d'être assise à son bureau pour les préparer.

Je n'ai pas dit le contraire ; simplement, ça allait beaucoup plus vite que pour nous (et les explications de texte dispensées en classes à l'époque devaient être vachement proches de l’explication de texte ou du commentaire littéraire qu'on s'entraîne à faire pendant toutes nos études, donc c'était plus simple, il n'y avait pas (trop) à transformer, je présume, notre manière d'étudier un texte en tant qu'étudiant en manière  de faire étudier un texte à nos élèves (personne les soulait avec la lecture analytique ou que sais-je).

En gros, elle m'a expliqué que dans le train, elle choisissait les textes qu'elle voulait faire étudier aux élèves, avec soin, mais que ça n'allait pas plus loin, puisque titulaire du CAPES, elle était tout à fait en mesure de faire sur le vif une étude de texte de qualité, et le temps de choisir son texte (en se posant la question de quel texte choisir, et dans quel but ?) c'était pour ainsi dire fait.

Honnêtement, en français, ça se tient (après, chaque matière s'enseigne différemment, et ce qui est vrai dans une discipline peut ne pas l'être pour une autre), c'est possible, quand on te demande de transmettre des savoirs du programme sans te faire  :censure:  avec des protocoles nazes.

Cela dépend des disciplines, je pense. Il y a aussi le fait qu'internet a ouvert le champ des possibles pour créer des cours comme on veut alors qu'autrefois, on dépendait de nos bibliothèques/librairies. Je le vois dans ma discipline. Quand j'ai débuté, faire un cours sur Héraclius au lieu de Justinien aurait été impossible à gérer étant donné ma bibliothèque et les ressources disponibles dans mon coin. Maintenant, tranquille. Je réfléchis à ce que je veux dans le train et à la maison, en cinq minutes, j'ai les documents et le travail prêts pour la classe.
En français, je suis toujours stupéfait que la langue et l'écriture soient si peu au centre des préparations des collègues de ce que je vois et de ce que je lis (mais mon expérience sensible à ce sujet ne peut pas être généralisée).

pseudo-intello a écrit:
Elyas a écrit:Pour la phrase que j'ai graissé, tu exagères pleinement.

Non, j'ai juste utilisé le mauvais mot, désolée (et merci de tiquer, du coup parce que ça me permet de rectifierr:yes22: ).
Je crois que le terme est cahier-journal : en gros, à ce que j'ai compris de blogs et des conversations de PE, ce serait un peu comme notre cahier de texte, mais en vachement plus fourni, et sur une amplitude horaire plus large (et encore plus inutile que pour nous, puisque chez nous, c'est censé permettre aux absents de rattraper les cours, alors que pour les PE - qu'on me corrige si je me trompe - les élèves n'en voient pas la couleur).

Déjà, quand je remplis le cahier de texte, je suis une mauvaise prof parce que je ne joins pas les documents des élèves et tout le toutim, et je suis très laconique : titre de séquence si on change de séquence, titre du cours si les élèves en ont copié un, titre du poly (je fonctionne beaucoup par polys de mon cru, car les manuels dont je dispose ne me satisfont pas), exercices n°s tant et tant, point? pour l'usage qui en est fait, ça suffit bien.

Et puis les enseignants des années 60 et 70 n'avaient pas de LSUN. Ni de "cahier de progrès" comme à l'école maternelle de mon fils, où des tas d'items de compétences s'entassent inutilement dans une organisation qui me laisse pantoise. abi

Aucun texte officiel ne dit cela. On doit juste indiquer ce qu'on a fait. Sinon je suis un très mauvais professeur aussi.
Personnellement, j'aime beaucoup le cahier de progrès de ma fille. Sans doute une autre pratique que celle de ton fils.
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Lefteris Ven 6 Oct 2017 - 9:42
pseudo-intello a écrit:

J'ai souvenance d'une collègue de mon syndicat, retraitée depuis une bonne dizaine d'années.
Elle a été pré-recrutée, et est donc passée en retraite à 60 ans avec une surcote.

Au début de sa carrière, elle a mis un ou deux ans à déménager dans notre secteur (où elle avait on affectation) et se tapait donc une heure et quart de train tous les jours.
Elle dit que le matin, en arrivant dans le train, elle ouvrait son manuel, le feuilletait pour décider de ce qu'elle allait enseigner  à ses élèves quelques heures plus tard, donc niveau préparation, c'était lège, et elle assure que les cours n'étaient pas moins bons ! Je n'ai aucune raison de ne pas la croire, car même si ces propos feraient bondir n'importe quel formateur ESPE et n'importe quel collègue surinvesti, elle ne prenait pas son métier par-dessus la jambe.

Mais que voulez-vous,  à cette époque, personne  n'estimait nécessaire de tenir le journal de classe (1er degré) ou sa casser la tête à entrer tout les points du programme et construire des séquences ultra chiadées pour enseigner décemment...
Je prépare moins que certains (ou différemment, selon la manière dont on voit les choses ) car plusieurs choses m'ont "sauvé". D'abord, je suis rentré tard dans l'E.N., donc avec un certain esprit critique, et j'ai très vite compris à qui j'avais affaire à l'IUFM, et l'inutilité voire la nocivité de ce qu'on nous enseignait. Et où on voulait nous amener : à "passer du temps". J'ai entendu cette formule plusieurs fois, dans des contextes différents, par des gens différents, et ça a fait "tilt", surtout mis en relation avec tout le travail procédural demandé (tableaux, séquences à présenter avec l'intégralité des séances, exercices compris., tout dactylographié bien entendu) et les réunions placées de manière à bloquer les stagiaires. Il y avait déjà cette volonté de tenir les enseignants sous la coupe, de les attacher à leur métier en permanence. Impression confirmée par l'aggravation dans ce sens constatée en ESPE. Ensuite, toujours parce qu'entré tard dans l'EN , j'ai eu le temps de lire beaucoup plus qu'un étudiant qui débarque. Donc plein de choses dans la tête, je cogite de manière informelle, je trie, et je griffonne ça ensuite. Me mettre devant ma table et me dire "je dois préparer" est le meilleur moyen d'avoir le syndrome de la page blanche et de faire un quart de tour vers mon ordi pour aller dire des âneries sur néo. Ensuite, j'ai préparé l'agreg étant à temps complet et chaque minute compte : on cherche ce dont on peut se débarrasser. Plein de toutes petites choses, cumulées, passées par dessus- bord, permettent de s'alléger considérablement, sans qu'on constate une dégradation de son quotidien, bien au contraire....

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Laepixia
Laepixia
Niveau 8

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Laepixia Ven 6 Oct 2017 - 10:01
5 minutes pour préparer un exercice, c'est beau !
Quand je vois déjà le temps que je passe pour concocter un beau schéma-bilan qui correspond pile à mon chapitre...

Fenrir a écrit:J'hésite entre tomber en dépression ou aller acheter un lance flamme. Je sais bien qu'on ne contrôle pas la première et qu'on a un léger problème d'illégalité avec le deuxième, mais franchement, y en a marre.

Quand est ce que la profession aura le cran de bloquer les centres d'examen, ou les centres de correction ? J'ai l'impression que le (gros) ventre  mou se laisse tondre sans s'en rendre compte.

Même état d'esprit (surtout qu'en plus ma CDE vient de me faire une énième ***operie), je prépare les grenades.


Dernière édition par Laepixia le Ven 6 Oct 2017 - 10:04, édité 1 fois
Elyas
Elyas
Esprit sacré

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Elyas Ven 6 Oct 2017 - 10:04
Laepixia a écrit:5 minutes pour préparer un exercice, c'est beau !
Quand je vois déjà le temps que je passe pour concocter un beau schéma-bilan qui correspond pile à mon chapitre...

C'est exactement ce que me disent mes collègues. Ce qu'ils oublient est que j'ai pensé en amont, comme d'autres collègues, en lisant, marchant, restant assis dans le train. Après, chez moi, sur mon ordinateur, c'est de la mise en forme. C'est ultra-rapide.

Après, nous ne sommes pas dans la même discipline. Je ne fais pas de schéma-bilan Smile
Une passante
Une passante
Esprit éclairé

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Une passante Ven 6 Oct 2017 - 13:49
Elyas a écrit:
pseudo-intello a écrit:
Elyas a écrit:Pour la phrase que j'ai graissé, tu exagères pleinement.

Non, j'ai juste utilisé le mauvais mot, désolée (et merci de tiquer, du coup parce que ça me permet de rectifierr:yes22: ).
Je crois que le terme est cahier-journal : en gros, à ce que j'ai compris de blogs et des conversations de PE, ce serait un peu comme notre cahier de texte, mais en vachement plus fourni, et sur une amplitude horaire plus large (et encore plus inutile que pour nous, puisque chez nous, c'est censé permettre aux absents de rattraper les cours, alors que pour les PE - qu'on me corrige si je me trompe - les élèves n'en voient pas la couleur).

Déjà, quand je remplis le cahier de texte, je suis une mauvaise prof parce que je ne joins pas les documents des élèves et tout le toutim, et je suis très laconique : titre de séquence si on change de séquence, titre du cours si les élèves en ont copié un, titre du poly (je fonctionne beaucoup par polys de mon cru, car les manuels dont je dispose ne me satisfont pas), exercices n°s tant et tant, point? pour l'usage qui en est fait, ça suffit bien.

Et puis les enseignants des années 60 et 70 n'avaient pas de LSUN. Ni de "cahier de progrès" comme à l'école maternelle de mon fils, où des tas d'items de compétences s'entassent inutilement dans une organisation qui me laisse pantoise. abi

Aucun texte officiel ne dit cela. On doit juste indiquer ce qu'on a fait. Sinon je suis un très mauvais professeur aussi.
Personnellement, j'aime beaucoup le cahier de progrès de ma fille. Sans doute une autre pratique que celle de ton fils.

Pour les utilisateurs de pronotes (logiciel privé, donc) je viens d'apprendre d'ailleurs que tout ce que nous y mettions devenait la propriété de pronotes, d'où l'intérêt de ne pas y mettre grand chose ! Wink
avatar
angelxxx
Érudit

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par angelxxx Ven 6 Oct 2017 - 14:14
Moonchild a écrit:
En plus des lubies pédagogistes et des contraintes administratives qu'on essaie de nous imposer, il y a aujourd'hui un autre élément qui change considérablement la donne (au moins pour le secondaire) : la présence à quasiment chaque niveau d'élèves qui sont complètement largués depuis plusieurs années ainsi que l'attitude générale d'élèves qui ont pris l'habitude de s'agiter dès qu'ils ne comprennent pas le cours et qui souvent ne reconnaissent pas spontanément l'autorité des professeurs (que, dans les faits, l'institution leur a d'ailleurs plus ou moins retiré progressivement réforme après réforme).
Je trouve qu'au fil des années, même sans suivre les absurdités des formateurs ESPE, la préparation des cours demande de plus en plus de travail car il faut sans cesse anticiper de nouvelles difficultés qui apparaissent dès qu'il n'y a plus d'orientation des élèves ou qu'elle est déconnectée de leurs résultats.

Sans parler des lubies de l'ESPE que je n'ai jamais suivies (Préparer un cours quasiment chronométré, avoir une séquence spiralaire dont chaque séance est super détaillée... ), les difficultés de plus en plus incroyables de nos élèves me paraissent insurmontables !
J'ai en moyenne dans une classe quelconque de mon collège, 2 élèves qui ne savent presque pas lire, 5-6 élèves sachant à peine déchiffrer des morceaux de mots, un ventre mou et 2 ou 3 très bons élèves. C'est un casse tête constant pour occuper tout le monde, en proposant quelque chose de faisable par chacun. Mon IPR aimerait bien que je puisse différencier en ayant à chaque heure 2 voir 3 sujets d'activités différents, moi je voudrais bien qu'elle m'en donne les moyens si vraiment c'est ce que l'on souhaite au ministère. (Une classe de maximum 20 sans gros pénibles/problèmes psy et autres joyeusetés...)
La méthode pour s'en sortir reste relativement simple : je ne suis pas payé assez pour produire un tel travail. Je fais cours, TP si j'ai les moyens, mais c'est la même chose pour tout le monde. Au mieux je peux donner des exercices différents dans le livre, ou faire une séance informatique avec des activités différentes. Mais rien de bien miraculeux. C'est triste, pénible, usant, d'avoir des injonctions diamétralement opposées aux moyens qu'on nous offre. Mais ce n'est pas mon problème.

Bref, je travaille comme Elyas/ Lefteris, et je profite de mon temps libre; tout en ayant le sentiment d'avoir fait correctement mon travail.

_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par pseudo-intello Ven 6 Oct 2017 - 14:19
Une passante a écrit:
Elyas a écrit:
pseudo-intello a écrit:
Elyas a écrit:Pour la phrase que j'ai graissé, tu exagères pleinement.

Non, j'ai juste utilisé le mauvais mot, désolée (et merci de tiquer, du coup parce que ça me permet de rectifierr:yes22: ).
Je crois que le terme est cahier-journal : en gros, à ce que j'ai compris de blogs et des conversations de PE, ce serait un peu comme notre cahier de texte, mais en vachement plus fourni, et sur une amplitude horaire plus large (et encore plus inutile que pour nous, puisque chez nous, c'est censé permettre aux absents de rattraper les cours, alors que pour les PE - qu'on me corrige si je me trompe - les élèves n'en voient pas la couleur).

Déjà, quand je remplis le cahier de texte, je suis une mauvaise prof parce que je ne joins pas les documents des élèves et tout le toutim, et je suis très laconique : titre de séquence si on change de séquence, titre du cours si les élèves en ont copié un, titre du poly (je fonctionne beaucoup par polys de mon cru, car les manuels dont je dispose ne me satisfont pas), exercices n°s tant et tant, point? pour l'usage qui en est fait, ça suffit bien.

Et puis les enseignants des années 60 et 70 n'avaient pas de LSUN. Ni de "cahier de progrès" comme à l'école maternelle de mon fils, où des tas d'items de compétences s'entassent inutilement dans une organisation qui me laisse pantoise. abi

Aucun texte officiel ne dit cela. On doit juste indiquer ce qu'on a fait. Sinon je suis un très mauvais professeur aussi.
Personnellement, j'aime beaucoup le cahier de progrès de ma fille. Sans doute une autre pratique que celle de ton fils.

Pour les utilisateurs de pronotes (logiciel privé, donc) je viens d'apprendre d'ailleurs que tout ce que nous y mettions devenait la propriété de pronotes, d'où l'intérêt de ne pas y mettre grand chose ! Wink

Tu as une source ?
J'ai bien envie de diffuser l'info !
Paleoprof
Paleoprof
Fidèle du forum

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Paleoprof Ven 6 Oct 2017 - 14:33
affraid affraid affraid
Bon, je vais arrêter de tout y mettre, alors! et diffuser par la messagerie de mon établissement!

_________________
Je construis ma suite...... pingouin     Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 3201648960   pingouin
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes - Page 8 Empty Re: Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

par Iphigénie Ven 6 Oct 2017 - 14:36
Je ne connais pas les obligations en primaire mais il est clair que dans le secondaire, la moindre inspection, les parents, les CDE, les pronotes, voire les collègues avec leur progressions communes et leurs projets tranversaux réclament tout un bouzin de programmation sur l'année, ce qui soit dit en passant est stupide puisque le b.a-ba de la pédagogie c'est quand même de s'adapter à l'avancée de la classe et de modifier son projet en fonction du réel:
 aujourd'hui on voit de parfaites progressions de papier, que l'on s'acharne ensuite à appliquer à une classe qui ne suit pas: cela fait du travail inutile voire nuisible, une masse de temps perdu pour la seule satisfaction esthétique (je peux publier ma progression sur internet, elle en jette) et sans aucun bienfait pour l'élève: entre ne rien préparer et sur-préparer pour rien, il faudrait trouver la ligne du bon sens.
Il est clair que l'introduction des "séquences" a induit cette masse de travail préparatoire pour les enseignants (pendant ce temps, les élèves peuvent fassebouquer ou aller à la plage.)
La séquence, c'est le fliquage du prof, pas le progrès de l'élève, qui s'en fout qu'on lui présente une séquence , des séances, des machins transversaux, horizontaux, finals, pas toujours finauds,- ou juste un cours après l'autre.
Voir le sujet précédentRevenir en hautVoir le sujet suivant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum