Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

40h en établissement c'est 40h perdues, du fait des infrastructures inadaptées.
Si on avait des centres scolaires avec antenne semi-universitaire réservée aux enseignants incorporant une bibliothèque universitaire, des lieux de travail et de repos et des modules de formation continue, je signerais des deux mains. Sauf que ce genre d'établissement hybride n'existe pas en France.
Si on veut que ces heures de présence soient utiles et fonctionnelles, et non un artifice comptable pour que la Cour des Comptes soit satisfaite, il y aurait d'abord des investissements énormes à faire. Ce qui ne sera pas fait évidemment. Donc ce sera l'enfer et ça baissera drastiquement la qualité des cours.

Temps de travail à 35/40h ? Très bien, préparez le paiement des heures sup' !
40h dans l'établissement ? Parfait, où donc ? J'ai le privilège d'avoir ma salle, mais ce n'est pas le cas de tous mes collègues... Sans compter l'indigence de l'équipement bureautique, ou informatique.

Quand un gouvernement réfléchit à une solution, on peut toujours être certain qu'il retiendra la pire...

Ben non l'idée c'est celle de Fillon : tu bosses plus à salaire égal ; les HS supprimées et t'es flexible au maximum. Puisque le but est de faire des économies.

Alors évidemment on y va petit à petit, pas d'un coup. Mais l'horizon c'est un stock d'unités-profs polyvalentes qui sont disponibles pendant 35-40h et qu'on peut mobiliser à tout moment pour diverses tâches (remplacement de courte durée, vie de classe, devoir fait, etc).

Mattlec a écrit:Temps de travail à 35/40h ? Très bien, préparez le paiement des heures sup' !
40h dans l'établissement ? Parfait, où donc ? J'ai le privilège d'avoir ma salle, mais ce n'est pas le cas de tous mes collègues... Sans compter l'indigence de l'équipement bureautique, ou informatique.

Quand un gouvernement réfléchit à une solution, on peut toujours être certain qu'il retiendra la pire...

Dire qu'on veut développer le télétravail dans le privé...
Qui écrit une invocation aux Shadocks ?

harnache a écrit:Leur avis est inutile, râler à la machine à café ne sert à rien. Des actes, et rien de plus.

oui, enfin quand les actes, c'est de se réunir sous une banderole et de crier des slogans pétés, rien de plus, ben ça doit les terroriser, au ministère.

Fires of Pompeii a écrit:

Et "on" aura tort. Il faudra à un moment mettre le ministère devant ses responsabilités. Et qu'on ne me parle pas des "élèves pris en otage", c'est du flan et de la lâcheté (je pèse mes mots).

Tu as tout à fait raison : il faudra faire baisser son investissement au prorata. Je le fais déjà d'ailleurs : quand on me demande une surcharge de travail, quand la réunionite s'accumule, j'évalue moins. Par exemple, un examen blanc, avec des copies qui prennent des plombes, au lieu de m'insurger et d'affronter la machine, j'allège, voire je zappe une évaluation de fin de séquence quelque part. Après tout ça ne change pas grand chose à l'arrivée en plus. Idem pour les réunions, je regarde soigneusement ce qui est obligatoire ou non, et j'évite les jacasse-parties. Si elles sont obligatoires, j'allège ailleurs. Report ou annulations d'évaluations, cours moins fouillés et utilisation plus grande de "supports" tout prêts, etc. Et ça ne change pas grand chose non plus.
J'ai paumé 30 % de mon traitement antérieur, devenir prof est un déclassement, c'est pas pour bosser 30 % en plus, en n'ayant plus aucun WE bien qu'ayant ayant trimé la semaine, et le tout sous les crachats.
Pas une semaine sans être insultés, sans subir une annonce anxiogène, pas une année sans voir une dégradation de son métier. Ca suffit vraiment. Des collègues me confiaient que leur situation professionnelle les rongeait au point d'avoir des troubles du sommeil.

Lefteris a écrit:
Pas une semaine sans être insultés, sans subir une annonce anxiogène, pas une année sans voir une dégradation de son métier.  

C'est très vrai, malheureusement. Pourquoi nous en veut-on à ce point ?[/quote]

Lefteris a écrit:
Tu as tout à fait raison : il faudra faire baisser son investissement au prorata. Je le fais déjà d'ailleurs : quand on me demande une surcharge de travail, quand la réunionite s'accumule, j'évalue moins. Par exemple, un examen blanc, avec des copies qui prennent des plombes,  au lieu de m'insurger et d'affronter la machine, j'allège, voire je zappe une évaluation de fin de séquence quelque part. Après tout ça ne change pas grand chose à l'arrivée en plus. Idem pour les réunions, je regarde soigneusement ce qui est obligatoire ou non, et j'évite les jacasse-parties. Si elles sont obligatoires, j'allège ailleurs.  Report ou annulations d'évaluations, cours moins fouillés  et  utilisation plus grande de "supports" tout prêts, etc. Et ça ne change pas grand chose non plus.  
J'ai paumé 30 % de mon traitement antérieur, devenir prof est un déclassement, c'est pas pour bosser 30 % en plus, en n'ayant plus aucun WE bien qu'ayant ayant trimé la semaine, et le tout sous les crachats.
Pas une semaine sans être insultés, sans subir une annonce anxiogène, pas une année sans voir une dégradation de son métier. Ca suffit vraiment. Des collègues me confiaient que leur situation professionnelle les rongeait au point d'avoir des troubles du sommeil.

C'est quelque part, le plus "déprimant": de constater (car je partage ton constat) qu'on se décarcasse ou pas, ça ne change rien: On ne fera jamais assez pour les "bons" demandeurs, jamais assez pour les "faibles" qu'on devrait ramener par la main et la grande masse de "moyens", ben se satisfait du...moyen...

Pour les troubles du sommeil, pour le coup, ce sont les collègues qui arrivent toujours à bien dormir dont je suis envieuse! (mais je crois qu'il s'agit d'une minorité...)

Elberta, il faut que tu corriges tes balises de citation - je souscris entièrement aux propos de Lefteris, mais ce sont les siens

Fires of Pompeii a écrit:Elberta, il faut que tu corriges tes balises de citation - je souscris entièrement aux propos de Lefteris, mais ce sont les siens

C'est fait !

Merci

stench a écrit:
Tu te trompes : il y a dans ma salle des professeurs de jeunes collègues (et je le précise parce que je n'ai entendu cela que de jeunes collègues qui enseignent depuis un ou deux ans ) qui trouvent cela normal parce que "tout le monde doit participer à l'effort collectif pour redresser l'économie du pays" et qui se réjouissent qu'enfin un président ose prendre les choses en mains.

Je suis également stupéfaite par le degré de "soumission" de mes jeunes collègues instits. En gros, tout est normal : les heures à foison non payées, les réunions à ne plus savoir où les caser, prendre les élèves des collègues absents sur ses heures de PVP (on se demande bien pourquoi le rectorat continuerait à nous faire remplacer), ranger les fournitures dans les placards sur les heures de midi, s'occuper de la coop, etc etc. Et avec le discours du "on est bien assez payés comme ça".
Comme dit mon mari " bientôt vous passerez aussi l'aspirateur".

Très bonne idée l'aspirateur, faudrait la proposer au MEN.

Dans mon établissement, certains passent régulièrement le balai, faute d'organisation correcte des agents.

Et à la dernière HIS, l'un des sujets évoqués était la suppression des CUI. Il serait prévu qu'une partie de leur travail soit reportée sur les enseignants.
C'est vrai qu'on a tellement de temps libre...

(Remarquez, s'il faut assurer les retenues à la place des surveillants et nettoyer les salles de classe, il y a peut-être moyen de combiner les deux en faisant bosser les élèves :plusla: )

Zagara a écrit:Très bonne idée l'aspirateur, faudrait la proposer au MEN.

Ce serait bien le seul moment où on nous dira que nous sommes "maîtres de notre salle".

Rappelez vous le vieux sketch des Inconnus...

BrindIf a écrit:Dans mon établissement, certains passent régulièrement le balai, faute d'organisation correcte des agents.

Et à la dernière HIS, l'un des sujets évoqués était la suppression des CUI. Il serait prévu qu'une partie de leur travail soit reportée sur les enseignants.
C'est vrai qu'on a tellement de temps libre...

(Remarquez, s'il faut assurer les retenues à la place des surveillants et nettoyer les salles de classe, il y a peut-être moyen de combiner les deux en faisant bosser les élèves :plusla: )

C'est malin ça. :| Ou comment envoyer le message à l'institution "inutile d'investir dans des balayeurs, on est assez grands pour le faire tout seul et gratuitement".
Alors que y'a rien de mieux que des élèves évoluant dans 10 centimètres de crasse et de saleté pour signifier à la hiérarchie qu'il y a un problème concret à résoudre (pardon "solutionner").
La démonstration par la preuve olfactive.

Guermantes729 a écrit:

C'est quelque part, le plus "déprimant": de constater (car je partage ton constat) qu'on se décarcasse ou pas, ça ne change rien: On ne fera jamais assez pour les "bons" demandeurs, jamais assez pour les "faibles" qu'on devrait ramener par la main et la grande masse de "moyens", ben se satisfait du...moyen...

Pour les troubles du sommeil, pour le coup, ce sont les collègues qui arrivent toujours à bien dormir dont je suis envieuse! (mais je crois qu'il s'agit d'une minorité...)

Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est totalement inutile d'évaluer les élèves ou de préparer ls cours, mais ce que je veux dire, c'est que le carcan qu'on devrait théoriquement s'infliger, si l'on suivait les injonctions du genre de celles que reçoivent les stagiaires à l'ESPE, est totalement inutile. Un choix judicieux de "supports" parmi des manuels, au lieu de s'échiner à construire de tableaux de séquences, des fiches d'"activités" minutées, des séances interminables de formalisme et de dactylographie ne nuisent nullement . Au contraire, on se sent moins contraint , plus souple, que lorsque tout est préparé, trop abondamment souvent, et qu'on se stresse à vouloir le faire passer, comme un hôte trop prévoyant qui veut ensuite gaver ses convives.
Pareil pour les évaluations. Ne jamais en faire, c'est le boxon, mais quid si un chapitre ou une séquence a été moins ou pas du tout évaluée ? Quid si on a fait quelques devoirs de moins sur l'année ?

oui oui non bien sûr, je rebondissais sur ton "ça ne change pas grand-chose" qu'on en fasse un peu plus ou un peu moins, c'est ça que je voulais dire...

Bien sûr qu'il faut évaluer, mais comme tu dis , un de plus un de moins...?...et parfois on (en tous les cas, je) passe un temps fou à parfaire l'élaboration d'une évaluation, et au final, pour quoi faire? je pense que personne n'y aurait perdu que je m'y enquiquine moins et moi, j'y aurais beaucoup gagné: en temps et en repos.

Je pensais échapper à l'annualisation des heures en passant de l’administration à l'enseignement, mais en fait non, apparemment ça me poursuit :blague:

Gontrand a écrit:Je pensais échapper à l'annualisation des heures en passant de l’administration à l'enseignement, mais en fait non, apparemment ça me poursuit :blague:

C'est donc toi qu nous portes la poisse?

Gryphe a écrit:Figurez-vous qu'on a un ministre qui prend plus ou moins notre défense en filigrane. Ou alors j'ai mal interprété la dernière phrase du communiqué, ce qui est possible également.

http://www.education.gouv.fr/cid120929/reponse-au-rapport-de-la-cour-des-comptes.html

Le Ministre du MEN a écrit:
Réponse au rapport public thématique de la Cour des comptes "Gérer les enseignants autrement – Une réforme qui reste à faire"

Communiqué de presse - Jean-Michel Blanquer - 04/10/2017

[...]

L'ensemble de ces évolutions s'inscrira dans une approche davantage qualitative de la gestion des ressources humaines, au bénéficie des enseignants et au service du progrès des élèves, en portant une attention particulière aux attentes exprimées par les personnels et à la qualité du dialogue social.

... Et non pas en appliquant une feuille de route quelles qu'en soient les conséquences ?

Je lis surtout ceci :

A cet égard, plusieurs décisions ont récemment été prises pour renforcer l'attractivité des fonctions d'enseignant, notamment le dédoublement progressif des classes de CP et CE1 dans les réseaux d'éducation prioritaire ou la revalorisation indemnitaire des personnels affectés en réseaux d'éducation prioritaire renforcés, dont la mise en œuvre débutera à compter de la rentrée scolaire 2018.

Tiens donc.

Les zôtres, ils puent du bec.

Non, mais ça, on le savait, JPh

Par contre, que cette prime soit à nouveau évoquée, alors qu'elle avait été enterrée soigneusement ces quatre derniers mois, ça nous apprend quelque chose.

... reste à savoir quoi :|

Guermantes729 a écrit:

Gontrand a écrit:Je pensais échapper à l'annualisation des heures en passant de l’administration à l'enseignement, mais en fait non, apparemment ça me poursuit :blague:

C'est donc toi qu nous portes la poisse?

Mes plus plates excuses à tous

Rendash a écrit:Non, mais ça, on le savait, JPh

Par contre, que cette prime soit à nouveau évoquée, alors qu'elle avait été enterrée soigneusement ces quatre derniers mois, ça nous apprend quelque chose.

... reste à savoir quoi :|

Qu'il y a une lutte de pouvoir dans les bureaux, et que des gens tirent des fils dans tous les sens ?