- toubyExpert
Petit doute du soir :
Dans la phrase "où comptes-tu aller ?" , quelle est la nature de "où" ? Adverbe ou pronom interrogatif ?
Dans la phrase "où comptes-tu aller ?" , quelle est la nature de "où" ? Adverbe ou pronom interrogatif ?
- MareuilNeoprof expérimenté
Où : discussion du groupe lettres du GRIP
Discussion sur les subordonnées introduites par Où
Tout a commencé par l’inscription au tableau de la phrase suivante :
Je vais où je veux et quand je veux.
Quand je veux : subordonnée conjonctive introduite par la conjonction « quand », complément circonstanciel de temps, cela ne faisait pas un pli !
Mais où je veux ?
Fallait-il y voir une subordonnée circonstancielle de lieu ? Et donc dans « où » une conjonction de subordination ? Mais alors pourquoi les grammaires scolaires, tout au moins la plupart d’entre elles, ignoraient-elles les circonstancielles de lieu ? Quoi d’autre alors ?
S’ensuivirent des discussions autour d’un « là » sous-entendu qui jouerait le rôle d’antécédent d’un adverbe relatif – alors point de conjonctive, mais une relative -, sur la coordination qui ne peut réunir que des propositions de même nature. Puis quelqu’un émit l’hypothèse d’interrogatives, le « je » en question, et pas plus le lecteur, ne sachant où était le lieu où il s’agissait d’aller, ni d’ailleurs le moment où il serait question de s’y rendre…
On en resta-là et l’on échangea par la suite quelques mails que voici, pas forcément dans l’ordre chronologique.
Françoise Svel s’indignait :
« Absence de circonstancielle de lieu" ! Et que fait-on des subordonnées locatives ?
Voir Grevisse :
« - Les propositions marquant le lieu s'introduisent par l'adverbe de lieu où ( d'où, par où, jusqu'où) employé comme conjonction :
« Je n'ai qu'à m'en retourner d'où je viens » Molière. Don Juan ,I,3.
« Tu sais me frapper par où je suis sensible » Corneille. Cinna,I 2. »
Isabelle Voltaire passant de la cantilène de son enfance à l’ontologie kantienne écrivait :
« Je reviens sur la discussion sur les propositions de circonstance, tu as dit qu'il n'y a pas de proposition conjonctive circonstancielle de lieu. J'ai regardé dans le livre de grammaire de Cayrou, non ouvert depuis des années : il dit en remarque seulement que certains grammairiens les admettent, et plus loin énonce les propositions relatives de lieu, qui pour cet auteur apparemment ne font aucun doute.
Soit donc la phrase
« Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices,
Et chercher sur la terre un endroit écarté
Où d'être homme d'honneur on ait la liberté. »
(La dernière tirade d'Alceste dans le Misanthrope).
Les deux propositions introduites par "où" expriment bien un lieu ; où (qui que quoi dont où, disait la cantilène d'apprentissage de mon enfance) est un pronom relatif (??). Donc admettons pour l'instant que ce soient des propositions relatives et non conjonctives. Mais ce qui me trouble, c'est que les propositions conjonctives de temps ne font de doute pour personne semble-t-il, ni toi ni Cayrou, et l'espace si. Et voici ma question : Pourquoi le temps est-il traité en grammaire différemment du lieu, alors que le temps et l'espace sont à égalité et indissociables les formes pures de l'intuition sensible, si on a bien compris La Critique de la raison pure ?
Comme GM s’interrogeait : « Ce "où" est insaisissable : adverbe, mais conjonction ou relatif. C'est quoi "où" ? », Françoise Svel attirait l’attention sur les emplois de « où » et écumait quelques grammaires :
« C'est quoi « où » ?
Je propose ce petit résumé à compléter ou à modifier.
« Où », adverbe de lieu, peut s'employer comme :
a. un pronom relatif ( précédé ou non d'une préposition), s'il complète un nom et lorsqu'il s'applique à une chose.
La ville où j'habite. Le pays d'où je viens.
b/ un pronom relatif s'il complète un adverbe de lieu ( là, partout...).
Partout où je trouverai des hommes. Montesquieu.
c/ un adverbe conjonctif (Grévisse) introduisant
- une subordonné. circonstancielle de lieu ( verbe à l'indicatif) ( programmme de 1923, Maquet et Flot)*
Je les suivrai où ils iront.
- une subordonnée circonstancielle de concession ( verbe au subjonctif)
Où que vous alliez, je vous suivrai.
d/ un adverbe interrogatif ( introduisant une sub interrogative indirecte)
Ils ne savaient où ils devaient aller.
Ne sommes-nous pas ici dans un cas où la nature semble fluctuante et liée à l'emploi ? Ou plus exactement où la nature de la subordonnée semble contestable, l'analyse logique n'étant pas une science exacte ?
*Hougardy 1935 mentionne aussi une subordonnée. adverbiale de lieu.
Je vais où me pousse le hasard. »
Et naturellement on en vint au latin, Françoise Svel se faisant un plaisir de nous rappeler ou de nous apprendre la manière dont cette langue traitait le lieu :
- Fiche : Les questions de lieu -
Question Intérieur du lieu Proximité
D’ordinaire Noms de ville dans tous les cas
ubi ?
« où ? »
sans mouvement In + Ablatif
In horto est.
Il est dans le jardin. a) Locatif (quand il existe)
Sum Romae / Luguduni / domi.
Je suis à Rome / Lyon / la maison.
b) Ablatif seul (autres cas)
Natus est Roma
Il est né à Rome. Apud + Accusatif (personnes)
Apud Caesarem est.
Il est chez / auprès de César.
Ad + Accusatif (villes)
Apud Romam habitat.
Il habite près de Rome.
quo ?
« où ? »
avec mouvement In + Accusatif
In hortum ambulat.
Il se promène dans le jardin. Accusatif seul
Eo Lutetiam
Je vais à Lutèce. Ad + Accusatif
Ad urbem accessit.
Il s’approcha de la ville.
unde ?
« d’où ? » E(x) + Ablatif
Ex urbe venit.
Il vient de la ville. Ablatif seul
Redeo Roma.
Je reviens de Rome. A(b) + Ablatif
A patre litteras accepi.
J’ai reçu une lettre de mon père
qua ?
« par où ? » a) Per + Accusatif : Hannibal per Gallia miter fecit. Hannibal a fait route à travers la Gaule.
b) Ablatif seul (routes et portes) : Ambulabam Via Sacra. Je me promenais sur la Via Sacra.
Ce sur quoi GM s’en allait consulter le CNRS :
http://www.cnrtl.fr/definition/où
Discussion sur les subordonnées introduites par Où
Tout a commencé par l’inscription au tableau de la phrase suivante :
Je vais où je veux et quand je veux.
Quand je veux : subordonnée conjonctive introduite par la conjonction « quand », complément circonstanciel de temps, cela ne faisait pas un pli !
Mais où je veux ?
Fallait-il y voir une subordonnée circonstancielle de lieu ? Et donc dans « où » une conjonction de subordination ? Mais alors pourquoi les grammaires scolaires, tout au moins la plupart d’entre elles, ignoraient-elles les circonstancielles de lieu ? Quoi d’autre alors ?
S’ensuivirent des discussions autour d’un « là » sous-entendu qui jouerait le rôle d’antécédent d’un adverbe relatif – alors point de conjonctive, mais une relative -, sur la coordination qui ne peut réunir que des propositions de même nature. Puis quelqu’un émit l’hypothèse d’interrogatives, le « je » en question, et pas plus le lecteur, ne sachant où était le lieu où il s’agissait d’aller, ni d’ailleurs le moment où il serait question de s’y rendre…
On en resta-là et l’on échangea par la suite quelques mails que voici, pas forcément dans l’ordre chronologique.
Françoise Svel s’indignait :
« Absence de circonstancielle de lieu" ! Et que fait-on des subordonnées locatives ?
Voir Grevisse :
« - Les propositions marquant le lieu s'introduisent par l'adverbe de lieu où ( d'où, par où, jusqu'où) employé comme conjonction :
« Je n'ai qu'à m'en retourner d'où je viens » Molière. Don Juan ,I,3.
« Tu sais me frapper par où je suis sensible » Corneille. Cinna,I 2. »
Isabelle Voltaire passant de la cantilène de son enfance à l’ontologie kantienne écrivait :
« Je reviens sur la discussion sur les propositions de circonstance, tu as dit qu'il n'y a pas de proposition conjonctive circonstancielle de lieu. J'ai regardé dans le livre de grammaire de Cayrou, non ouvert depuis des années : il dit en remarque seulement que certains grammairiens les admettent, et plus loin énonce les propositions relatives de lieu, qui pour cet auteur apparemment ne font aucun doute.
Soit donc la phrase
« Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices,
Et chercher sur la terre un endroit écarté
Où d'être homme d'honneur on ait la liberté. »
(La dernière tirade d'Alceste dans le Misanthrope).
Les deux propositions introduites par "où" expriment bien un lieu ; où (qui que quoi dont où, disait la cantilène d'apprentissage de mon enfance) est un pronom relatif (??). Donc admettons pour l'instant que ce soient des propositions relatives et non conjonctives. Mais ce qui me trouble, c'est que les propositions conjonctives de temps ne font de doute pour personne semble-t-il, ni toi ni Cayrou, et l'espace si. Et voici ma question : Pourquoi le temps est-il traité en grammaire différemment du lieu, alors que le temps et l'espace sont à égalité et indissociables les formes pures de l'intuition sensible, si on a bien compris La Critique de la raison pure ?
Comme GM s’interrogeait : « Ce "où" est insaisissable : adverbe, mais conjonction ou relatif. C'est quoi "où" ? », Françoise Svel attirait l’attention sur les emplois de « où » et écumait quelques grammaires :
« C'est quoi « où » ?
Je propose ce petit résumé à compléter ou à modifier.
« Où », adverbe de lieu, peut s'employer comme :
a. un pronom relatif ( précédé ou non d'une préposition), s'il complète un nom et lorsqu'il s'applique à une chose.
La ville où j'habite. Le pays d'où je viens.
b/ un pronom relatif s'il complète un adverbe de lieu ( là, partout...).
Partout où je trouverai des hommes. Montesquieu.
c/ un adverbe conjonctif (Grévisse) introduisant
- une subordonné. circonstancielle de lieu ( verbe à l'indicatif) ( programmme de 1923, Maquet et Flot)*
Je les suivrai où ils iront.
- une subordonnée circonstancielle de concession ( verbe au subjonctif)
Où que vous alliez, je vous suivrai.
d/ un adverbe interrogatif ( introduisant une sub interrogative indirecte)
Ils ne savaient où ils devaient aller.
Ne sommes-nous pas ici dans un cas où la nature semble fluctuante et liée à l'emploi ? Ou plus exactement où la nature de la subordonnée semble contestable, l'analyse logique n'étant pas une science exacte ?
*Hougardy 1935 mentionne aussi une subordonnée. adverbiale de lieu.
Je vais où me pousse le hasard. »
Et naturellement on en vint au latin, Françoise Svel se faisant un plaisir de nous rappeler ou de nous apprendre la manière dont cette langue traitait le lieu :
- Fiche : Les questions de lieu -
Question Intérieur du lieu Proximité
D’ordinaire Noms de ville dans tous les cas
ubi ?
« où ? »
sans mouvement In + Ablatif
In horto est.
Il est dans le jardin. a) Locatif (quand il existe)
Sum Romae / Luguduni / domi.
Je suis à Rome / Lyon / la maison.
b) Ablatif seul (autres cas)
Natus est Roma
Il est né à Rome. Apud + Accusatif (personnes)
Apud Caesarem est.
Il est chez / auprès de César.
Ad + Accusatif (villes)
Apud Romam habitat.
Il habite près de Rome.
quo ?
« où ? »
avec mouvement In + Accusatif
In hortum ambulat.
Il se promène dans le jardin. Accusatif seul
Eo Lutetiam
Je vais à Lutèce. Ad + Accusatif
Ad urbem accessit.
Il s’approcha de la ville.
unde ?
« d’où ? » E(x) + Ablatif
Ex urbe venit.
Il vient de la ville. Ablatif seul
Redeo Roma.
Je reviens de Rome. A(b) + Ablatif
A patre litteras accepi.
J’ai reçu une lettre de mon père
qua ?
« par où ? » a) Per + Accusatif : Hannibal per Gallia miter fecit. Hannibal a fait route à travers la Gaule.
b) Ablatif seul (routes et portes) : Ambulabam Via Sacra. Je me promenais sur la Via Sacra.
Ce sur quoi GM s’en allait consulter le CNRS :
http://www.cnrtl.fr/definition/où
- toubyExpert
Ce qui me rassure, c'est que ma question n'était pas si bête...
Merci à Véronique et Mareuil pour leurs réponses !
Merci à Véronique et Mareuil pour leurs réponses !
- gautierNiveau 7
Selon vous quelle est la fonction de l'adjectif "noble" dans la phrase suivante ? Je pense à un attribut.
"A le voir si noble (...), tous louaient Rohalt parce qu'il avait un tel fils."
"A le voir si noble (...), tous louaient Rohalt parce qu'il avait un tel fils."
_________________
"L’absence totale de fardeau fait que l’être humain devient plus léger que l’air, qu’il n’est plus qu’à moitié réel et que ses mouvements sont aussi libres qu’insignifiants."
- AnagrammeFidèle du forum
Bonsoir,
(Je ne sais si je devrais ouvrir un fil à part pour vous poser ma question)
Je vous expose brièvement mon cas : je suis espagnole, j'habite en France depuis peu (2 ans et demi en tout), j'ai appris les notions de base du français au collège, ensuite j'ai avancé grâce à l'oreille et en lisant des romans. Je me présente à l'agrégation d'espagnol cette année et je me retrouve à avoir des notes qui ne sont pas particulièrement glorieuses à l'épreuve de version classique (donc espagnol classique vers français contemporain).
Comment faire pour améliorer mon niveau ? Pourriez-vous me recommander des ouvrages de grammaire type "les fautes à éviter à tout prix" ?
Bien sûr, je continue à lire (fiction et essai, voire poésie), je continue à m'entraîner à l'écrit et à la traduction, j'ai des fiches de vocabulaire...
Il faudrait que je sois plus patiente, attendre que toutes ces lectures et ces fiches soient complètement intégrées dans mon petit cerveau...Toujours est-il que je pense qu'il est absolument nécessaire que je travaille la grammaire française de façon plus rigoureuse. Des conseils ?
Je vous remercie. J'adore vous lire !
(Je ne sais si je devrais ouvrir un fil à part pour vous poser ma question)
Je vous expose brièvement mon cas : je suis espagnole, j'habite en France depuis peu (2 ans et demi en tout), j'ai appris les notions de base du français au collège, ensuite j'ai avancé grâce à l'oreille et en lisant des romans. Je me présente à l'agrégation d'espagnol cette année et je me retrouve à avoir des notes qui ne sont pas particulièrement glorieuses à l'épreuve de version classique (donc espagnol classique vers français contemporain).
Comment faire pour améliorer mon niveau ? Pourriez-vous me recommander des ouvrages de grammaire type "les fautes à éviter à tout prix" ?
Bien sûr, je continue à lire (fiction et essai, voire poésie), je continue à m'entraîner à l'écrit et à la traduction, j'ai des fiches de vocabulaire...
Il faudrait que je sois plus patiente, attendre que toutes ces lectures et ces fiches soient complètement intégrées dans mon petit cerveau...Toujours est-il que je pense qu'il est absolument nécessaire que je travaille la grammaire française de façon plus rigoureuse. Des conseils ?
Je vous remercie. J'adore vous lire !
- ClarinetteGrand Maître
Je ne peux rien te conseiller, mais je suis absolument estomaquée par la qualité irréprochable de ton français, que ce soit sur le plan syntaxique ou orthographique.
Un grand bravo et courage pour l'agreg !
Un grand bravo et courage pour l'agreg !
- piescoModérateur
[quote="V.Marchais"]
Non, je ne suis pas d'accord.
Merci beaucoup! Apparemment je devrais faire plus souvent confiance à ma connaissance intuitive de la grammaire française.
piesco a écrit:Merci beaucoup.
Je trouve que ce n'est pas très élégant, mais si c'est correct j'accepte.
Non, je ne suis pas d'accord.
Merci beaucoup! Apparemment je devrais faire plus souvent confiance à ma connaissance intuitive de la grammaire française.
- piescoModérateur
retraitée a écrit:Je trouve, comme Véro, que ce n'est pas correct.
Tout comme pour V., merci de ta réponse.
- piescoModérateur
Preguntas, tu prépares où?
_________________
Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- AnagrammeFidèle du forum
Clarinette a écrit:Je ne peux rien te conseiller, mais je suis absolument estomaquée par la qualité irréprochable de ton français, que ce soit sur le plan syntaxique ou orthographique.
Un grand bravo et courage pour l'agreg !
Merci Clarinette ! Ce n'est qu'un "message sur un forum", une dissertation voire une traduction c'est une autre paire de manches ! (pour cette expression j'ai dû recourir au dictionnaire !)
De toute évidence, je m'efforce d'écrire correctement car j'aime la langue, les langues, la mienne et la vôtre. Qui plus est mes lecteurs sont des professeurs (de) français. J'apprends beaucoup de vous tous !
J'ai trouvé un titre de la collection Que sais-je, La syntaxe du français, je vais peut-être commencer par là...
- AnagrammeFidèle du forum
piesco a écrit:Preguntas, tu prépares où?
Oh ! Je préfère garder l'anonymat (donc MP si tu veux). J'espère que cela ne te dérange pas. En tout cas si toi aussi tu es dans le même bateau (ou bien si tu y es à bord, ou encore si tu es monté et est redescendu(e?) triomphant(e?) !) je veux bien qu'on communique par MP !
- AnagrammeFidèle du forum
Question de grammaire alors :
Dans quels cas, suivant quelle règle, doit-on mettre un apostrophe après le "l" et avant un "on" (l'on) ? J'ai cru comprendre que cela se fait quand le mot précédent finit par un son vocalique, exemple : "la forêt où l'on trouva un monstre terrifiant". J'ai bon ? Y a-t-il d'autres règles ? Merci, merci, merci !
Dans quels cas, suivant quelle règle, doit-on mettre un apostrophe après le "l" et avant un "on" (l'on) ? J'ai cru comprendre que cela se fait quand le mot précédent finit par un son vocalique, exemple : "la forêt où l'on trouva un monstre terrifiant". J'ai bon ? Y a-t-il d'autres règles ? Merci, merci, merci !
- ClarinetteGrand Maître
Quelques réponses ici : http://www.french.ch/On_en_relation_avec_que_et_ou_si.html
- AnagrammeFidèle du forum
Clarinette a écrit:Quelques réponses ici : http://www.french.ch/On_en_relation_avec_que_et_ou_si.html
Merci beaucoup !
- MufabGrand Maître
V.Marchais a écrit:piesco a écrit:Merci beaucoup.
Je trouve que ce n'est pas très élégant, mais si c'est correct j'accepte.
Non, je ne suis pas d'accord.
"Passer des moments" n'est pas correct, justement. On ne peut pas utiliser cette expression toute seule, ni lui adjoindre n'importe quelle expansion. La construction transitive exige une précision qui dit sémantiquement à quoi on a employé ce temps, ce qui n'est pas le cas quand on dit "des moments de désespoirs". Mais "passer des moments (/de longs moments) à désespérer" eût été correct, au moins syntaxiquement. Vous saisissez la nuance ?
Il existe une expression relativement figée : passer un (très/assez) bon / mauvais / merveilleux moment, qui signifie : employer son temps de façon agréable ou non. On dira avec le même sens : passer la soirée avec des amis, passer les vacances en Provence, passer du temps sur son devoir...
Toutes ces constructions transitives répondent plus ou moins à la question : passer du temps comment ? Bien, mal ? À quoi faire ?
Ce sont des constructions différentes de passer par parce que le sens est différent.
Je pense que, comme tu l'as pressenti, il y a confusion dans la tête de ton élève avec d'autres expressions comme : passer par des moments de désespoir, passer par des moments terribles, etc. Passer par est intransitif et a le sens de traverser. Il est de notre devoir d'apprendre à l'élève la formulation juste, et de ne pas le laisser dans une perpétuelle imprécision qui fera tiquer ses interlocuteurs comme elle nous fait tiquer aujourd'hui.
Je reviens un peu en arrière, Véronique, parce que je ne suis pas vraiment d'accord.
Seule, cette expression nous fait tiquer. Mais si je l'utilise dans un contexte - par exemple :
En prison, à attendre la fin, il a passé de longs moments de désespoir.
(Je reconnais que Il est passé par de longs moments de désespoir est plus habituel, ou plus élégant - si tant est que ce soit un critère...)
Mais est-ce toujours incorrect ?
- V.MarchaisEmpereur
Tu n'utilises pas l'expression "des moments de désespoir" dans un autre contexte. Tu utilises une autre expression : "de longs moments de désespoir". L'ajout de ce discret adjectif "long" change le rapport entre le complément "désespoir" et le nom "moment" (ce serait un peu long à développer).
Tu le fais parce que ce n'est pas possible autrement.
CQFD.
Tu le fais parce que ce n'est pas possible autrement.
CQFD.
- Emma3529Érudit
J'ai un doute sur une fonction grammaticale.
Dans le horla, Maupassant écrit : "je me rassis, éperdu d'étonnement et de peur..."
Le groupe "éperdu d'étonnement et de peur" est bien una apposition, non ?
Merci !
Dans le horla, Maupassant écrit : "je me rassis, éperdu d'étonnement et de peur..."
Le groupe "éperdu d'étonnement et de peur" est bien una apposition, non ?
Merci !
_________________
Prof de français en collège : 3 6ème et 1 3ème !
- Thalia de GMédiateur
Oui !
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Emma3529Érudit
Merci !!!! Je vais pouvoir faire une pierre deux coups avec mes 4èmes : l'accord de l'adjectif et l'apposition. Un gros morceau qui j'espère va passer !
_________________
Prof de français en collège : 3 6ème et 1 3ème !
- Thalia de GMédiateur
De rien.
Juste un truc qui me chiffonne : "éperdu" est apposé au pron personnel "je". N'est-ce pas plus compliqué qu'une apposition avec un nom ?
Juste un truc qui me chiffonne : "éperdu" est apposé au pron personnel "je". N'est-ce pas plus compliqué qu'une apposition avec un nom ?
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- CelebornEsprit sacré
Thalia de G a écrit:De rien.
Juste un truc qui me chiffonne : "éperdu" est apposé au pron personnel "je". N'est-ce pas plus compliqué qu'une apposition avec un nom ?
Un pronom remplaçant un nom/un GN, je ne vois pas ce que ça a de plus compliqué. Tu peux transposer la phrase en "Pierre se rassit, éperdu…" pour montrer que ça fonctionne de la même façon.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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