Envie de changement pour intégrer un ministère lié à l'économie ou à la finance

Bonjour à tous,

Je suis un mari d'une professeure des écoles qui a, elle aussi, des envies d'ailleurs depuis quelques temps... Ses questions sont multiples, notamment sur ses possibilités de bouger de l'EN, les conditions financières... Mais surtout je vois qu'au quotidien elle n'en peut plus, et comme nombre d'entre vous est envahie par son métier, elle travaille tous les soirs, le week-end (coucou les livrets ce dimanche !) et bien sûr pendant les vacances. Elle a le sentiment de ne jamais couper, ce qui est vrai, et c'est le cas de beaucoup d'enseignants. Nerveusement elle a désormais plus souvent des bas que de hauts. Nous avons 3 enfants, et bien sûr nous voulons en profiter. Pas de problème de garde (le plus petit est au collège). De mon côté je suis assez disponible (évidemment pas mal de télétravail en ce moment) et salairé d'un organisme de sécurité sociale, donc avec un temps de travail de 39h maitrisé au cadre légal (5 semaines de congés + 19 jrs de rtt). Nous essayons donc de trouver des portes de sortie : le ministère de finances en est une. Ma femme a 44 ans ce mois-ci, concours obtenu en 2001, indice 590 (cl. 9) en décembre 2020. J'ai lu le fil depuis le début. Vos expériences font "envie"... et j'ai essayé de bien tout saisir mais il nous reste des questions / confirmations...
- Tout d'abord, du point de vue de la rémunération, je crois avoir compris qu'elle est "à la croisée des chemins" en ce qui concerne le passage de l'EN vers le ministère des finances : elle se situe au "max" des grades de contrôleur catégorie B. Plus elle avance (bon en même temps, on est tranquille ça n'avancera plus beaucoup) plus elle sera "obligée" de passer sur le concours inspecteur de catégorie A si elle ne veut pas perdre son indice (et garder sa rémunération). J'ai lu que certains étant à 700 / 800 doivent passer le concours d'inspecteur dans l'année du stage de contrôleur pour ne pas perdre leur indice, puisque la titularisation vaut "fixation" de l'indice, est-ce que j'ai tout bien compris ? Du coup est-ce que vous me confirmez que c'est le bon moment pour le concours de contrôleur de catégorie B ? La question financière n'est pas essentielle mais il nous faut la prendre en compte,
- Concernant le concours en lui-même, j'ai cru comprendre que c'est faisable, moyennant bien sûr un minimum d'investissement. Pour celles et ceux qui ont passé le pas, l'EN permet-elle de dégager des heures de préparation ? par exemple par "la période de professionnalisation" qui semble être un dispositif de formation professionnelle (pas très connu visiblement). Est-ce que cela parle à quelqu'un ?
- Après avoir eu le concours, il y a une période de formation qui dure 1 an, à Clermont-Ferrand c'est bien cela ?
[Édit]
En fait 6 mois + 6 mois de stage
[\Edit]
La scolarité est-elle organisée afin de pouvoir permettre un minimum de retour dans sa région le week-end ? (je viens de lire : pas de scolarité le vendredi aprem ?). Cet élément lui fait peur, et ne s'imagine pas loin de nous pour l'instant.
- L'affectation à l'issue de la formation : c'est évidemment une grande question. Elle n'est "pas du tout mobile", et souhaite rester en Haute-Garonne évidemment. La présence du conjoint (non mobile, comment le justifier ?) et des 3 enfants au foyer est-elle une aide ? ou n'est-elle tout simplement pas ou peu prise en compte par l'administration ? Si j'ai bien lu, elle pourrait "refuser" son admission si l'affectation ne lui convient pas ? et dans ce cas renoncer au bénéfice de son concours ou celui-ci est-il gardé 1 an par exemple ? à quelle période se joue tout cela ? Je vois que les résultats de cette année sont prévus en mars 2021, l'affectation est connue à quel moment ? Justement, cette affectation se fait-elle aussi selon le domaine Particuliers / Pro / finances publiques ?

J'ai bien conscience du pavé que viens de poster :-D, merci de nous avoir lu et de toutes les réponses/pistes/aides/témoignages que vous pourrez nous apporter. Merci à tous pour tous les témoignages que vous partagez, cela donne espoir aux plus démotivés de l'EN.

rbrno a écrit:Plus elle avance (bon en même temps, on est tranquille ça n'avancera plus beaucoup) plus elle sera "obligée" de passer sur le concours inspecteur de catégorie A si elle ne veut pas perdre son indice (et garder sa rémunération).

C'est déjà un peu le cas…
Avec un concours de contrôleur, elle serait reclassée à l'échelon 13 de l'échelle B1 (INM 503) et maintiendrait un traitement à l'indice 587 (le plus élevé disponible dans le corps).
Si elle obtient le A 2 ans après, elle ne pourrait pas être reclassée directement à partir de son grade de PE CN (car radiée au moment de la titularisation en B), et serait reclassée (ou très vite promue) échelon 8 (575), en perdant si je ne m'abuse le bénéfice du traitement à l'indice 587. Heureusement qu'il y a les indemnités .

rbrno a écrit:Si j'ai bien lu, elle pourrait "refuser" son admission si l'affectation ne lui convient pas ? et dans ce cas renoncer au bénéfice de son concours ou celui-ci est-il gardé 1 an par exemple ?

Tant qu'elle n'est pas titularisée elle est en détachement et peut demander sa réintégration dans le corps des PE.

Bonjour à tous et à toutes! C'est un plaisir de vous lire, cela renforce ma motivation pour quitter l'EN.

Je serai curieux de savoir si le chemin inverse existe. C'est à dire des contrôleurs et/ou inspecteurs des finances publiques se reconvertissent comme enseignant. Si oui, quel est le bilan de ce changement de carrière et quels sont les avantages et inconvénients des deux administrations.
Merci pour vos réponses! A bientôt...

rbrno a écrit:- Concernant le concours en lui-même, j'ai cru comprendre que c'est faisable, moyennant bien sûr un minimum d'investissement. Pour celles et ceux qui ont passé le pas, l'EN permet-elle de dégager des heures de préparation ?

L'En ne dégage aucun temps de préparation ou quoi que ce soit. Moi, mes heures de cours non assurées  (prof certifié) ont été (pour la plupart) rattrapées.
Aucun cadeau de qui que ce soit. Tu te débrouilles seul.

Période de préprofessionnalisation  ? je ne connais pas

Bonsoir,
Il y a le congé de formation mais j'ai des collègues qui l'ont demandé pour préparer l'agrégation et qui ont attendu 9 ans avant de l'avoir !
Donc effectivement, il faut se débrouiller tout seul.

Concours préparés en plus des heures d'enseignement. Il ne faut pas imaginer que l'EN va accorder du temps pour préparer un concours qui permettra de quitter le navire, alors qu'ils essaient de faire passer les formations maison pendant les vacances scolaires !!

Les 2 années, j'ai allégé mes temps de préparation, fait un peu moins de contrôles en recyclant les sujets, etc. Mes enfants ont passé un peu plus de temps devant la télé pour avoir du calme...
Il faut optimiser les vacances d'été, car les épreuves ont lieu dès le mois de septembre : c'est le seul temps de préparation que l'EN offre et que n'ont pas les autres candidats...

Little Julie, qu'avais tu passé comme épreuve ? (maths, fiscalité, compta...?)

Et que penses tu du climat à la dgfip ? Et de ton métier maintenant ? Le trouves tu intéressant ?

Bonne soirée

Merci pour vos premières réponses !

Controleur interne : compta (je suis partie de 0, tout appris avec des bouquins)
Contrôleur externe : maths 
Inspecteur externe : économétrie et statistiques.

Sans vouloir être désagréable, je me suis déjà bien exprimée sur mon ressenti sans tout raconter à nouveau (pour ne pas surcharger le fil avec des redites), mais je réponds bien volontiers aux MP !

AD_Moivre a écrit:Bonjour à tous et à toutes! C'est un plaisir de vous lire, cela renforce ma motivation pour quitter l'EN.

Je serai curieux de savoir si le chemin inverse existe. C'est à dire des contrôleurs et/ou inspecteurs des finances publiques se reconvertissent comme enseignant. Si oui, quel est le bilan de ce changement de carrière et quels sont les avantages et inconvénients des deux administrations.
Merci pour vos réponses! A bientôt...

Je ne viens pas des finances publiques mais d'un corps similaire à inspecteur (et je bossais souvent avec divers corps de la DGFIP) et la rémunération proche.

Les avantages, dans un premier temps, ont été :
-la liberté dans un travail individuel, moins de hiérarchie.
-Moins de disponibilité professionnelle: beaucoup de boulot -même plus peut-être surtout au début- mais avec possibilité plus grande de s'organiser
-le contact avec mes disciplines de formation/loisir (mais ça, c'est fini,suite aux "réformes").

Les inconvénients :
- la dégringolade salariale, et donc de niveau de vie, vertigineuse (dégringolade de près de 35 % de mon traitement, irrattrapable même avec l'agreg)
- l'ennui rapide, l"inintérêt du boulot, qui ne fait qu'augmenter avec les années (et pire, les réformes brutales).
- le milieu enseignant que je ne voyais pas du tout devenu comme ça, et la guerre permanente de l'administration contre ses agents pour la moindre chose, qui a commencé le premier jour avec le reclassement.

Je juge de manière neutre :
- la proximité géographique, parce que je restais d'office sur ma résidence administrative, comme tout le monde.
-les fameuses vacances, très surfaites. Avec l'ARTT (24 jours qui s'ajoutaient aux 25 de CA) , les récupérations (sorte d'épargne temps) , les jours fériés j'arrivais régulièrement à une bonne moyenne d'une soixantaine de jours par an , mais quand je voulais (sauf l'été, difficile de poser ses congés, et dans tous les cas jamais plus de 4 semaines consécutives) et l'esprit libre. Là environ 75 jours, assurés à dates fixes, mais contraints et avec du boulot sur une partie du temps. Balle au centre sur ces points.

Petite précision concernant les vacances, c'est tout de même bien pratique de disposer des sept/huit semaines d'affilée l'été. Je me moque de pouvoir partir en juin ou en septembre, étant donné que j'ai des enfants en bas âge. Par ailleurs, c'est assez facile de s'organiser. Quand les deux conjoints doivent obtenir l'accord de leur hiérarchie sur une certaine période, en général la plus demandée, cela complique potentiellement les dates.
Quant au travail, perso, je ne commence à me replonger dans les cours que quelques jours avant la rentrée. Je ne m'épuise plus à préparer d'avance, surtout depuis la fois où on a modifié mon service au dernier moment et que mes préparations sont devenues caduques. C'est sans doute différent au lycée.
Attention, je dis cela non pas pour décourager les futurs candidats au départ, soyons clairs.

Bonjour à tous,

Je suis prof de lettres, donc pas un scientifique; pensez-vous que les concours internes de ces ministères me soient accessibles ?

Merci à vous pour vos réponses.
Slynop

slynop a écrit:Je suis prof de lettres, donc pas un scientifique; pensez-vous que les concours internes de ces ministères me soient accessibles  ?

Le tropisme sur neo pour les corps des finances publiques ou des douanes cache d'autres concours administratifs, accessibles aux littéraires, où l'on gagne autant. Les mouvements interministériels font qu'il y a une nette tendance à l'harmonisation indemnitaire.

Pour répondre à la question de départ, il me semble qu'au moins deux Néos enseignant les lettres (modernes ou classiques) ont obtenu le concours de contrôleur de la DGFiP.
Par contre, ne pas oublier les concours externes, qui permettent des choix de matière impossibles au concours interne correspondant. C'est le cas des maths, mais aussi par exemple de l'économie et de la géographie économique pour le concours de contrôleur des douanes.

Leclochard a écrit:Petite précision concernant les vacances, c'est tout de même bien pratique de disposer des sept/huit semaines d'affilée l'été. Je me moque de pouvoir partir en juin ou en septembre, étant donné que j'ai des enfants en bas âge.  Par ailleurs, c'est assez facile de s'organiser. Quand les deux conjoints doivent obtenir l'accord de leur hiérarchie sur une certaine période, en général la plus demandée, cela complique potentiellement les dates.
Quant au travail, perso, je ne commence à me replonger dans les cours que quelques jours avant la rentrée. Je ne m'épuise plus à préparer d'avance, surtout depuis la fois où on a modifié mon service au dernier moment et que mes préparations sont devenues caduques. C'est sans doute différent au lycée.
Attention, je dis cela non pas pour décourager les futurs candidats au départ, soyons clairs.

Oui, c'est pour cela que je mets les deux à égalité : ça dépend de la situation familiale en effet, à un moment donné de la vie. Sans enfants ou avec grands enfants, le système de souplesse est meilleur. Avec enfants scolarisés, sans famille pour les prendre un mois, le système EN est plus pratique.

288 a écrit:

slynop a écrit:Je suis prof de lettres, donc pas un scientifique; pensez-vous que les concours internes de ces ministères me soient accessibles  ?

Le tropisme sur neo pour les corps des finances publiques ou des douanes cache d'autres concours administratifs, accessibles aux littéraires, où l'on gagne autant. Les mouvements interministériels font qu'il y a une nette tendance à l'harmonisation indemnitaire.

288, je débute ma recherche pour faire autre chose. Aurais-tu des exemples de concours ?

slynop a écrit:288, je débute ma recherche pour faire autre chose. Aurais-tu des exemples de concours ?

Il faut chercher dans un moteur de recherche la liste des concours de catégorie A (de préférence voire B sinon) et ensuite identifier le type des épreuves (plutôt littéraires ou pas).

Par exemple, comme le précisait Mathador, il est possible d'obtenir le concours externe d'inspecteur des finance sans aucunes connaissances scientifiques car les épreuves écrites sont au choix (voir la page internet du concours).

D'accord, merci à vous tous.

slynop a écrit:D'accord, merci à vous tous.

De toute manière, il n'est jamais trop tard pour apprendre autre chose, se mettre au droit, aux finances publiques, à l'économie. La collègue dont je parlais a pris option maths, certes, mais elle a bossé le reste , qu'elle découvrait, et s'en est tirée brillamment. Ca reste des concours généralistes en ces domaines, par archi pointus en droit comme magistrat par exemple. Encore que même ça, c'est jouable, j'ai un exemple de professeur de lettres qui l'a eu.

J'étais LM et j'ai eu le concours de contrôleur externe.

Bonjour
À la lecture de ce fil (presque toutes les pages, je l'avoue), je suis confus: j'ai eu un rdv avec une conseillère mobilité de mon académie (Grenoble) qui m'avait expliqué qu'un détachement n'était pas envisageable car je passerais de la catégorie A (PE) à la catégorie B (contrôleur).
Pourtant, j'ai lu maintes fois ici qu'il n'y avait pas de risques à tenter la formation puisqu'en étant détaché on pouvait être réintégré en tant que prof!!

Pourriez-vous me confirmer que c'est faisable? Certains d'entre vous sont déjà passés par là?

Merci d'avance

Le détachement pour effectuer un stage est de droit et peut se faire vers une autre catégorie.

C'est le détachement de longue durée (sans concours) qui ne peut pas se faire d'une catégorie vers une autre.

linkjey a écrit:Bonjour
À la lecture de ce fil (presque toutes les pages, je l'avoue), je suis confus: j'ai eu un rdv avec une conseillère mobilité de mon académie (Grenoble) qui m'avait expliqué qu'un détachement n'était pas envisageable car je passerais de la catégorie A (PE) à la catégorie B (contrôleur).
Pourtant, j'ai lu maintes fois ici qu'il n'y avait pas de risques à tenter la formation puisqu'en étant détaché on pouvait être réintégré en tant que prof!!

Pourriez-vous me confirmer que c'est faisable? Certains d'entre vous sont déjà passés par là?

Merci d'avance

Je confirme exactement ce que dit Mathador. Si tu as le concours, tu es détaché d'office à la date du début de la formation. Si tu veux réintégrer ton corps d'origine, tu préviens ton administration deux mois avant.

Merci beaucoup pour ces infos!!! C'est rassurant et ça permet de se motiver!!

Encore merci!

linkjey a écrit:Certains d'entre vous sont déjà passés par là?

Oui : LittleJulie et moi même sommes passés d'enseignants à contrôleurs (de cat A à B donc) sans que ça ne pose un quelconque souci pour le détachement d'office.

Je n'aurais pas dit mieux !
Et on reste détaché tant qu'on n'a pas été titularisé dadans un autre corps, ce qui permet d'enchaîner les scolarités tout en gardant son indice de prof, et de laisser la porte ouverte pour un éventuel retour en arrière.