Décision de démissionner le lendemain de la pré rentrée

Bonjour à tous,

La coupe devait être pleine sans que je m'en rende vraiment compte. Mais une pré rentrée occupée à subir les animations imposées pour mieux comprendre ou stimuler les compétences psycho sociales de nos élèves (ce qui pour résumer revenait à fabriquer une montre en papier pour un collègue binôme), c'est la goutte de trop. Samedi matin l'évidence est apparue. Je n'ai pas encore vu mes élèves (c'est demain pour moi) que déjà ma lettre est prête.
50 ans, 23 ans de carrière, pas de projet précis, des difficultés financières à l'horizon... Et pourtant cet horizon ne m'a jamais paru autant lumineux !!
Quelqu'un parmi vous a fait aussi ce départ sur un coup de tête ?

À bientôt.

Bonjour,
Parfois, ce sont les élèves qui sauvent l'affaire. Demain sera forcément plus intéressant que la journée de pré-rentrée. En classe, après tout, on travaille avec une certaine liberté. Le folklore pédago-managérial, on s'en moque.
Mais si c'est une évidence qui couvait, bien sûr que la démission est une possibilité, la vie ne s'arrête pas à l'E.N, fort heureusement! Courage!

Laure B a écrit:Bonjour à tous,

La coupe devait être pleine sans que je m'en rende vraiment compte. Mais une pré rentrée occupée à subir les animations imposées pour mieux comprendre ou stimuler les compétences psycho sociales de nos élèves (ce qui pour résumer revenait à fabriquer une montre en papier pour un collègue binôme), c'est la goutte de trop. Samedi matin l'évidence est apparue. Je n'ai pas encore vu mes élèves (c'est demain pour moi) que déjà ma lettre est prête.
50 ans, 23 ans de carrière, pas de projet précis, des difficultés financières à l'horizon... Et pourtant cet horizon ne m'a jamais paru autant lumineux !!
Quelqu'un parmi vous a fait aussi ce départ sur un coup de tête ?

À bientôt.

Si ma chère et tendre n'était pas là pour me raisonner, j'aurais fait le même saut il y a bien longtemps (2010). J'ai tenu 7 ans, encore presque le double à faire semblant.

De plus à ce jour si tu dois tenir c'est jusqu'à 67 ans pour un taux plein ou 62 avec une super décote.

Aucune autre porte de sortie ? Maladie, le burn-out te guettant ? Reconversion ? Car se retrouver sans rien du jour au lendemain...

Il y a l'intérim, j'ai un CAP de mécanicien, j'ai pas mal d'expérience dans ce domaine, mais pas assez je pense pour être totalement autonome (notamment avec certains outils très onéreux que je n'ai pas chez moi). Je peux aussi apprendre l'électricité en un temps très court et me faire employer grâce à ma famille.
Côté rêve, c'est plutôt l'élevage (brebis), mais c'est trop compliqué.
Déjà, il faut finaliser un projet viable. L'intérim sinon ne me fait pas peur, au contraire.

J'ai démissionné sur un coup de tête au début des années 2000, après mon premier CAPES -- mais je suis revenu, par la force des choses, des années après. Le métier est ce qu'il est, hélas, mais traîner de guichet de pôle emploi en guichet de pôle emploi, de stages de formations en contrats aidés qui ne mènent nulle part, cela n'est pas une expérience particulièrement enrichissante non plus. Journalisme, édition, communication d'entreprise, action culturelle... dans tout ça, c'est aussi mort de mort. A moins d'avoir les capacités de se reconvertir entièrement (ce qui n'est pas mon cas, je suis nul en gestion), l'état du marché du travail est un point à considérer.

Il est possible de changer d'air en restant plus ou moins dans le métier. Pour ma part, je suis revenu dans le privé. Sinon, l'enseignement agricole, un poste au fin fond de la Creuse ou de l'Ariège, enseigner dans un établissement privé à l'étranger...

Sinon avant de démissionner tu as :
- LE CONGÉ DE FORMATION PROFESSIONNELLE :
Décret n° 2007-1470 du 15/10/2007 relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie des fonctionnaires de l’État.

- DROIT INDIVIDUEL À LA FORMATION (DIF)
Pour préparer ta sortie.

Le DIF n'est pas inaccessible aux titulaires (je suis titulaire)?
À l'issue du congé formation, on ne doit pas rendre le triple du temps accordé ?

Prends le temps de réfléchir. Avec les élèves, tu n'auras pas à fabriquer des montres en papier (mais quelle idée... :shock: ).

Laure B a écrit:Le DIF n'est pas inaccessible aux titulaires (je suis titulaire)?
À l'issue du congé formation, on ne doit pas rendre le triple du temps accordé ?

Titulaire ou pas tu as le droit à 20H par année complète à 100%, plafonné à 120H. Rien à rendre c'est un dû. Mais cela doit se faire en dehors de tes heures de cours.

PS : en effet le DIF est accessible pour moi, je viens de vérifier ; mais sous quelles conditions, au bout de combien de temps...

Laure B a écrit:PS : en effet le DIF est accessible pour moi, je viens de vérifier ; mais sous quelles conditions, au bout de combien de temps...

Il y a une enveloppe Académique je crois, premier arrivé, premier servi.

Les messages se sont croisés. Je ne reviens pas au texte puisque tu m'as répondu, Whypee, alors juste une question : que signifie "plafonné à 120h" ? Je peux avoir 120h dans une seule et même année ?

Bonjour Laure. L'idée de quitter l'EN me trotte aussi dans la tête depuis un moment pour diverses raisons, surtout au cours des dernières réformes qui dévalorisent (à mon sens) l'enseignement des lettres, notamment en grammaire et orthographe, et les attaques successives contre le latin. L'EN impose de plus en plus un modus operandi, contrant la liberté pédagogique, parlant de "bonnes" et de "mauvaises" pratiques, les bonnes consistant en beaucoup de "saupoudrages", ce qui tend à baisser le niveau. De fait, la matière offre de moins en moins d'intérêt pour les élèves si on veut rester dans les clous. Et comme je décide souvent de ne pas y être pour faire ce que je pense en conscience être le mieux, je suis d'un côté très content de faire les choses comme je l'entends, et d'un autre mal à l'aise de ne pas être dans les clous de ce que demande "l'employeur".

C'est ce tiraillement de plus en plus fort (en plus du changement de mentalité et de courtoisie qu'on observe chez les chères têtes blondes) qui me pousse aussi à envisager un plan B, quitte à avoir un salaire moindre et vendre des salades sur un marché. Au moins je serais droit dans mes bottes. Ce qui m'en empêche encore, c'est d'une part cette fameuse "sécurité de l'emploi", le fait de m'être tant battu pour y arriver, mais c'est aussi qu'il me reste encore de la passion pour la matière, donc pour sa transmission.

Tout ça pour te dire de ne rien faire sur un coup de tête. A la limite, garde cette lettre sous le coude et n'utilise-la que lorsque tu es sûre de ton plan B. Sinon ça revient à sauter du plongeoir sans avoir mis l'eau dans la piscine. Ça peut faire très mal, mais surtout ça ne sert à rien.
En revanche, s'il y a l'eau, que tout est sécurisé, faire le saut peut avoir du beau. Mais assure-toi de tout, histoire de ne rien faire que tu puisses regretter amèrement plus tard. Surtout pour une stupide histoire de montre en papier, qui m'a bien fait halluciné moi aussi.
Peut-être n'as-tu plus "l'envie", et que cette décision n'a rien à voir au final avec ces pauvres montres, mais vois ça en attendant comme un job alimentaire, et uniquement ainsi. Et le jour où tu trouveras une meilleure façon de gagner ta vie, fonce alors si tu le sens toujours. Mais pas avant.

Laure B a écrit:Les messages se sont croisés. Je ne reviens pas au texte puisque tu m'as répondu, Whypee, alors juste une question : que signifie "plafonné à 120h" ? Je peux avoir 120h dans une seule et même année ?

Tu peux demander à te "faire payer" jusqu'à de 120H de formation si tes 6 dernières années ont été effectuées à temps complet.

Et comme Serge l'écrit, laisse ton courrier de coté pour l'instant (il te fera sourire dans peu de temps tu vas voir )

Je ne veux pas avoir l'air de faire de la pub, mais ça me paraît tout de même logique de signaler que le syndicat auquel j'appartiens a mis en place un service exactement pour ce type de situation. Ça peut permettre justement de faire le point et de voir quelles sont les différentes voies possibles.

C'est ici : MOBISNALC

Coucou Serge,

Ce n'est pas que je ne veux pas, c'est que je ne peux pas. Je vais me rendre malade et j'ai toujours dit que je ne me rendrais jamais malade pour un boulot. Je préfère de loin boire de la5w30 et bouffer du Michelin chez Norauto (toujours meilleur que ces nouvelles gommes made in China).  Tu vois où j'en suis !! Par contre garde le pour toi, à toi j'en aurais parlé mais je n'ai pas envie que ça fasse le tour du collège.

OK, merci Whypee et Celeborn, je vais regarder tout ceci.

Ne t'inquiète pas, motus

Bonjour

J'ai envie de démissionner à chaque pré-rentrée! et ça fait 23 ans que ça dure :/ ça peut paraitre rigolo comme ça, mais en fait c'est très souffrant pour moi...mais cette envie, est toujours passée après la rentrée, jusqu'à maintenant, grâce aux élèves.

Pour des raisons qui n'ont rien à voir avec les élèves, j'ai eu aussi envie de tout envoyer balader en mars l'an dernier, mais en réfléchissant je me suis dit qu'indépendamment toutes les bonnes raisons évoquées ci-dessus, je n'aurai pas été contente de MOI, de céder à un coup de tête. Que ça nuirait à mon plaisir futur, précisément parce que, sur un coup de tête.

Du coup, je me suis donnée une "dead line": 5 ans pour moi (raisons variées), ainsi j'ai l'ouverture d'un plan B, 5 ans ce n'est pas 15, c'est "envisageable" et je partirai la tête haute, après avoir bien réfléchi et pas sur une "pulsion" du saut dans le vide, comme dit Serge

Si tu n'en peux plus, comme tu le dis, le médecin est là pour ça: il s'agit d'un burn out, d'une dépression, tu l'appelles comme tu veux, mais la médecine est là précisément pour nous empêcher de faire n'importe quoi, en cas de trop grande souffrance.... :/

Moi aussi à chaque rentrée de vacances(été, Toussaint...), je veux démissionner.
J'y ai très longuement réfléchi et cherche ce que je peux faire.

Un Concours?oui mais pas sur que je veuille rester fonctionnaire dans un autre Ministère, changer de région....
Bosser dans le privé? les conditions ne doivent pas être toutes super non plus.
Créer une entreprise et bosser dans le manuel? C'est ce qui me plairait le mieux mais pas envie de voir mon salaire diminuer de moitié et galérer.

Concernant le DIF, j'ai pu en bénéficier, mais il y a une enveloppe limitée, il faut que ce soit accepté (dans mon cas, la conseillère mobilité carrière m'a fait modifier mon projet) et dans mon académie il y a une période pour demander. Un courrier expliquant les modalités sort mais il vaut mieux avoir l’œil sur l'intranet pour ne pas le louper...

Merci à tous. Je ne fais pas de dépression, au contraire, je veux être moi-même. Le niveau de vie ne me fait pas peur, je n'ai pas de gros besoins. Je veux juste avoir un boulot qui ne me nuise pas.
À bientôt.

Faites attention, le DIF n'existe plus et a été remplacé par le CPF (Compte Personnel de Formation), dont à ce jour nous n'avons pas la moindre idée de comment il sera appliqué. 

https://www.fonction-publique.gouv.fr/compte-personnel-dactivite-dans-la-fonction-publique

Reine Margot a écrit:remplacé par le CPF (Compte Personnel de Formation), dont à ce jour nous n'avons pas la moindre idée de comment il sera appliqué. 

https://www.fonction-publique.gouv.fr/compte-personnel-dactivite-dans-la-fonction-publique

C'est pourquoi, dans mon académie, ils fonctionnent toujours avec le DIF. A voir si c'est le cas partout...

Reine Margot a écrit:Faites attention, le DIF n'existe plus et a été remplacé par le CPF (Compte Personnel de Formation), dont à ce jour nous n'avons pas la moindre idée de comment il sera appliqué. 

https://www.fonction-publique.gouv.fr/compte-personnel-dactivite-dans-la-fonction-publique

Si l'En met autant de temps à le mettre en place que pour le DIF, on a quelques années devant nous