- skindiverÉrudit
Babarette a écrit:Merci beaucoup Marphise. Je sais bien que la rancoeur vis-à-vis de l'enseignement peut me desservir. J'ai de bons arguments pour justifier mon envie de travailler en bibliothèque, bien sûr, je ne compte pas dire que je voulais fuir mes classes pour trouver un boulot tranquille.
Skindiver: oui, je hais et méprise ces élèves. Pas parce que ce sont des derniers de la classe. Certains derniers de la classe étaient très attachants. Je sais ce que c'est que d'être en difficulté, au lycée, j'étais larguée en maths et en physique.
Je les hais et les méprise parce qu'ils ont fait en sorte que je m'énerve exprès parce que ça les amusait. Ils me faisaient souffrir pour leur plaisir sadique. Je hais et méprise l'élève de quatrième qui m'appelait "sa sœur de sang" et a hurlé en classe que j'aimais regarder des pornos. On peut être en difficulté, mais ça n'excuse pas le fait de dire ce genre d'horreurs.
Henriette : c'est étrange, la REP, c'est là où se retrouvent tous les jeunes professeurs parce que ceux qui ont assez de points pour partir partent dès qu'ils le peuvent. Sans doute parce que c'est l'enfer, tout simplement.
Eloha: merci pour le conseil de lecture, mais je n'ai désormais plus personne à "éduquer" et je n'aurais personne à éduquer car je n'aurai pas d'enfants. Par ailleurs, je suis désolée, mais à force d'avoir entendu "fermeté et bienveillance" récité comme un mantra à l'ESPE, ces termes me font gerber.
Ils disent des horreurs pour te chercher et ils te trouvent.... Il ne faut pas rentrer dans ces jeux là. S'ils voient qu'ils arrivent à t'énerver ils n'arrêteront pas bien au contraire...
On l'apprend en se cassant les dents au départ. Ma première année qui était en REP n'était pas évidente, je criais très facilement, autant te dire que ça envenimait les choses à fond. Un jour ils m'avaient poussés à bout et j'ai fini par dire à un groupe d'élèves que c'était vraiment une bande de petit c(..)nards. Dans la demi heure qui suivait j'étais convoqué chez le chef. Les élèves ne font aucun cadeaux.
Par moment il faut savoir soit avoir de la répartie, soit faire la sourde oreille. L'énervement et la sanction immédiate avec certains ne marchent pas du tout.
Un élève en plein cours m'a demandé en faisant le malin si j'étais homo, au lieu de m'énerver comme j'aurais pu le faire au départ, je l'ai juste regardé en rigolant et en lui disant "Je te préviens tout de suite, je ne suis mais alors pas du tout intéressé". Ca a fait rigoler toute la classe, il s'est senti bête et n'en a plus jamais reparlé et pourtant je peux te dire que je n'en menais pas large sur le moment.
Quand j'étais au lycée, c'était dans un bahut très favorisé de Versailles, on a eu des profs qu'on a un peu martyrisé. (On a un peu honte avec 15 ans de recul). On savait très vite qui on avait en face de nous, et les profs qui pétaient des plombs on faisait en sorte qu'ils en pètent le plus possible.
Tu t'es plantée pendant tes deux années de stage, ça peut arriver, ce n'est pas dramatique. Après deux solutions s'offrent à toi, soit de changer complètement de voie comme semble être ton projet de devenir bibliothécaire soit tu veux retenter ta chance et tu repasses le CAPES dans une autre académie.
Mais en ce moment tu es vraiment pleine de rancoeur, c'est normal d'avoir les boules mais il faut vraiment que tu arrives à passer à autre chose (par moment une aide extérieure médicale peut être nécessaire).
Je ne suis pas toujours tendre avec toi quand tu postes des messages très négatifs, mais il faut que tu arrives à digérer et à être heureuse malgré tout.
- JaneBNeoprof expérimenté
Tu as sans doute raison mais je trouve dommage de devoir jouer un jeu hypocrite pour se faire recruter. Après tout, il n'est pas infâmant de vouloir se reconvertir y compris pour fuir un métier qui ne nous convient pas. Devant un jury quelque peu " ouvert d'esprit ", il me semble que se montrer franc ne devrait pas inspirer de la méfiance ...bien au contraire! Mais je dois être trop naive ...Marphise a écrit:Gryphe a écrit:Est-ce que le fait d’éprouver du mépris et de la rancœur pour tous ces gens t'aide à aller de l'avant ? N'est-ce pas comme un piège de poison qui te fait ruminer, t'empêche de te détacher de cette mauvaise expérience et t'empêche de tourner la page pour de bon ?Babarette a écrit:Oui, je méprise tous ces gens parce qu'ils sont méprisables.
En d'autres termes, es-tu sûre que ce mépris te fasse du bien, à toi ?
Je rebondis là-dessus. Ça fait un moment que je n'ai pas posté et que je ne me suis pas connectée, et que je lisais le forum en sous-marin, trouvant les débats intéressants mais doutant d'avoir quelque chose de constructif à y apporter.
Mais en l’occurrence, ta situation me touche, Babarette. J'ai cru comprendre que tu avais l'intention de passer les concours des bibliothèques (ou que tu les avais déjà passés). Or, il se trouve que c'est un domaine que je connais plutôt bien. Et je peux te dire que dans le cadre de ce projet professionnel, si tes recruteurs perçoivent la rancœur qui est la tienne vis-à-vis de l'enseignement, cela ne fera que te desservir (ce qui serait dommage).
Je précise. Je comprends parfaitement ta révolte et ta colère vis-à-vis de ce qui t'es arrivé, parce que c'est aussi arrivé à des proches. Je trouve la situation des stagiaires de l'enseignement particulièrement aberrante, surtout si l'on compare avec d'autres domaines de la fonction publique.
Mais il faut bien que tu aies conscience qu'il y a beaucoup d'anciens enseignants dans le monde des bibliothèques, notamment parmi les conservateurs. Il n'est pas impossible du tout que les personnes qui te recruteront (jury de concours ou responsable de service pour un poste de contractuel) aient elles-même une expérience d'enseignement. Par ailleurs, il y a une sorte de méfiance vis-à-vis des anciens enseignants: en entretien d'embauche ou à l'oral de motivation professionnel au concours, être perçu comme ayant fui ses classes (pour de bonnes ou de mauvaises raisons, là n'est pas la question) est rédhibitoire. L'idée générale est que les bibliothèques n'ont pas à être la voiture-balai de l’Éducation nationale, pour dire les choses un peu brutalement. Il est donc essentiel que les anciens enseignants qui souhaitent se réorienter dans les bibliothèques fassent bien comprendre et sentir que leur réorientation n'est pas un choix motivé par le dépit lié à leur expérience précédente. Je ne suis pas sûre que ressasser ta déception dans les termes dans lesquels tu le fais t'aide à aller de l'avant.
Surtout que si tu travailles en bibliothèque, tu auras affaire aux mêmes affreux, dans une bibliothèque municipale (les collégiens et les lycéens formant une bonne partie du public) ou dans une bibliothèque universitaire (lorsqu'ils sont devenus étudiants, mais aussi avant, surtout lorsqu'il existe des partenariats entre les universités et les lycées dans le cadre du fameux continuum bac -3 / bac +3)...
Par ailleurs, si tu as des questions sur les concours ou le métier de bibliothécaire, n'hésite pas m'envoyer un MP.
- henrietteMédiateur
Il est bien dommage que tu ne relèves que le 1er court paragraphe de mon message.Babarette a écrit:Merci beaucoup Marphise. Je sais bien que la rancoeur vis-à-vis de l'enseignement peut me desservir. J'ai de bons arguments pour justifier mon envie de travailler en bibliothèque, bien sûr, je ne compte pas dire que je voulais fuir mes classes pour trouver un boulot tranquille.
Skindiver: oui, je hais et méprise ces élèves. Pas parce que ce sont des derniers de la classe. Certains derniers de la classe étaient très attachants. Je sais ce que c'est que d'être en difficulté, au lycée, j'étais larguée en maths et en physique.
Je les hais et les méprise parce qu'ils ont fait en sorte que je m'énerve exprès parce que ça les amusait. Ils me faisaient souffrir pour leur plaisir sadique. Je hais et méprise l'élève de quatrième qui m'appelait "sa sœur de sang" et a hurlé en classe que j'aimais regarder des pornos. On peut être en difficulté, mais ça n'excuse pas le fait de dire ce genre d'horreurs.
Henriette : c'est étrange, la REP, c'est là où se retrouvent tous les jeunes professeurs parce que ceux qui ont assez de points pour partir partent dès qu'ils le peuvent. Sans doute parce que c'est l'enfer, tout simplement.
Eloha: merci pour le conseil de lecture, mais je n'ai désormais plus personne à "éduquer" et je n'aurai personne à éduquer car je n'aurai pas d'enfants. Par ailleurs, je suis désolée, mais à force d'avoir entendu "fermeté et bienveillance" récité comme un mantra à l'ESPE, ces termes me font gerber.
La REP, figure-toi que je connais, j'ai été plusieurs années TZR et y arriver en tant que remplaçante du prof qu'on a fait craquer n'est pas du tout une situation aisée.
Mais le problème n'est pas là. Tu déverses tant d'aigreur et de rancoeur post après post que cela inquiète. Tu dis avoir d'autres projets professionnels mais tu hantes les fils à ressasser tes souffrances comme si tu étais en train de les vivre et de subir ces élèves : on a du mal à comprendre qu'il s'agit de faits passés. Parce qu'en fait tu y es encore, deux ans après si je ne m'abuse, comme immergée.
Alors certes on peut lire tout ton fiel et faire comme si c'était normal en s'en fichant. Ou bien on peut essayer de t'alerter pour te dire qu'il y a quelque chose qui ne va pas, dans l'idée que, peut-être, cela te permettra de regarder les choses sous un autre angle et d'être moins aigrie, prête à passer à autre chose. On est plusieurs ici à avoir choisi la 2nde option.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- JaneBNeoprof expérimenté
Moi, je vois surtout de la souffrance ( plus que du fiel ) dans les posts de Babarette et on peut comprendre que ça lui fasse du bien de pouvoir l'exprimer cette souffrance ( plutôt que de la taire). La colère a souvent besoin d'être évacuée avant de pouvoir justement passer à autre chose.
- CondorcetOracle
Deux ans pour oublier (est-ce possible ?) ou tout du moins ne plus y penser de manière répétée ne me semble pas une durée énorme. Babarette a bien raison de se construire sur un autre projet professionnel et je lui souhaite tout le succès qu'elle mérite. Quant à l'aigreur ou l'acidité, elle peut être pénible à recevoir mais elles n'ont pas vocation à perdurer mais à éviter que des conditions de souffrance au travail ne deviennent la norme. Cela au moins devrait à défaut d'être compris être entendu.
Édit : JaneB, je viens de lire ton message et partage ton analyse.
Édit : JaneB, je viens de lire ton message et partage ton analyse.
- LizdarcyFidèle du forum
JaneB pour tes deux interventions.
Les situations décrites par notre collègue sont très violentes et je vois aussi beaucoup de souffrance. Je peux aussi très bien imaginer le manque de soutien de l'EN envers son personnel débutant en difficultés.
Les situations décrites par notre collègue sont très violentes et je vois aussi beaucoup de souffrance. Je peux aussi très bien imaginer le manque de soutien de l'EN envers son personnel débutant en difficultés.
- JaneBNeoprof expérimenté
Et moi, je partage la tienne aussi ...Condorcet a écrit:Deux ans pour oublier (est-ce possible ?) ou tout du moins ne plus y penser de manière répétée ne me semble pas une durée énorme. Babarette a bien raison de se construire sur un autre projet professionnel et je lui souhaite tout le succès qu'elle mérite. Quant à l'aigreur ou l'acidité, elle peut être pénible à recevoir mais elles n'ont pas vocation à perdurer mais à éviter que des conditions de souffrance au travail ne deviennent la norme. Cela au moins devrait à défaut d'être compris être entendu.
Édit : JaneB, je viens de lire ton message et partage ton analyse.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Oui après vérification c'était en fait la mutuelle. Désolé. Phobie administrative.ProvençalLeGaulois a écrit:
Je ne comprends pas comment la MGEN peut réclamer des sommes d'impayés à des gens qui n'ont pas la mutuelle, il y a un truc qui m'échappe.
_________________
Asinus asinum fricat
- Dadoo33Grand sage
Lizdarcy a écrit: JaneB pour tes deux interventions.
Les situations décrites par notre collègue sont très violentes et je vois aussi beaucoup de souffrance. Je peux aussi très bien imaginer le manque de soutien de l'EN envers son personnel débutant en difficultés.
Oui enfin les intervenants ne pointent pas uniquement le fait que Barbarette déverse son "fiel", Henriette, Skindiver lui expliquent qu'elle ne va pas bien. Quelqu'un a même proposé une aide. Je fais exactement le même constat que Skindiver et Henriette et ce, depuis un bout de temps.
Qu'elle ait souffert et qu'elle souffre, on peut l'entendre et le comprendre. Cependant, je suis désolée mais ce n'est pas uniquement de la colère et de la douleur qui transpirent des posts de Barbarette, n'intervenant très souvent de manière extrêmement négative. Pour être franche, je dois reconnaître que j'ai pu douter et que je doute encore de la véracité de ses propos tant l'aigreur transpire de ceux-ci.
Dire à une personne souffrant , qu'elle a un pb , qu'elle devrait se faire aider et qu'elle n'est pas dans de bonnes dispositions pour avancer, c'est justement tenir compte de sa souffrance. Se taire et/ou la caresser dans le sens du poil, ce n'est pas l'aider. Et surtout, si plusieurs personnes font le même constat, c'est qu'il existe quand même, une part de vérité...
- User24373Neoprof expérimenté
Puck a écrit:Tout cela me fait penser à ce livre :
[size=62]https://www.amazon.fr/tue-enfants-français-dans-jardins/dp/2266238426[/size]
Je viens de lire le résumé Amazon : c'est rude dis donc ! J'ai envie de demander : "Mais ça existe vraiment de telles situations ?"
Je me sens privilégiée (alors que je suis en rep+ zpv) et je me dis que je ne tiendrai pas dans un collège où je ne me sentirai pas en sécurité.
- InvitéInvité
Dire à une personne souffrant , qu'elle a un pb , qu'elle devrait se faire aider et qu'elle n'est pas dans de bonnes dispositions pour avancer, c'est justement tenir compte de sa souffrance. Se taire et/ou la caresser dans le sens du poil, ce n'est pas l'aider. Et surtout, si plusieurs personnes font le même constat, c'est qu'il existe quand même, une part de vérité...
Il me semble qu'il y a une marge entre la "caresser dans le sens du poil" et lui asséner péremptoirement qu' "elle a un problème".
J'ai bien compris que vous réagissiez au mot "mépris", mais certains commentaires sont un peu violents à l'encontre de quelqu'un qui a visiblement bien morflé.
C'est ce qui me sidère souvent sur les forums de profs: cette violence et cette intolérance aussi parfois qui oublient que derrière le pseudo, il y a un collègue.
- Dadoo33Grand sage
Carioca a écrit:Dire à une personne souffrant , qu'elle a un pb , qu'elle devrait se faire aider et qu'elle n'est pas dans de bonnes dispositions pour avancer, c'est justement tenir compte de sa souffrance. Se taire et/ou la caresser dans le sens du poil, ce n'est pas l'aider. Et surtout, si plusieurs personnes font le même constat, c'est qu'il existe quand même, une part de vérité...
Il me semble qu'il y a une marge entre la "caresser dans le sens du poil" et lui asséner péremptoirement qu' "elle a un problème".
J'ai bien compris que vous réagissiez au mot "mépris", mais certains commentaires sont un peu violents à l'encontre de quelqu'un qui a visiblement bien morflé.
C'est ce qui me sidère souvent sur les forums de profs: cette violence et cette intolérance aussi parfois qui oublient que derrière le pseudo, il y a un collègue.
Eh beh quel beau raccourci ! Et où est le rapport avec le fait que ce soit un collègue?
Nous ne réagissons pas uniquement au mot " mépris" mais à l'ensemble des posts de Barbarette. Je pense que cela a été maintes fois dit.
Et c'est sur que votre dernière phrase n'a rien de péremptoire
- DanskaProphète
+ 1...Dadoo33 a écrit:Carioca a écrit:Dire à une personne souffrant , qu'elle a un pb , qu'elle devrait se faire aider et qu'elle n'est pas dans de bonnes dispositions pour avancer, c'est justement tenir compte de sa souffrance. Se taire et/ou la caresser dans le sens du poil, ce n'est pas l'aider. Et surtout, si plusieurs personnes font le même constat, c'est qu'il existe quand même, une part de vérité...
Il me semble qu'il y a une marge entre la "caresser dans le sens du poil" et lui asséner péremptoirement qu' "elle a un problème".
J'ai bien compris que vous réagissiez au mot "mépris", mais certains commentaires sont un peu violents à l'encontre de quelqu'un qui a visiblement bien morflé.
C'est ce qui me sidère souvent sur les forums de profs: cette violence et cette intolérance aussi parfois qui oublient que derrière le pseudo, il y a un collègue.
Eh beh quel beau raccourci ! Et où est le rapport avec le fait que ce soit un collègue?
Nous ne réagissons pas uniquement au mot " mépris" mais à l'ensemble des posts de Barbarette. Je pense que cela a été maintes fois dit.
Et c'est sur que votre dernière phrase n'a rien de péremptoire
- CarabasVénérable
Je n'ai pas tout lu mais je réagis sur la "violence" des propos. Moi aussi j'ai ressenti du mépris pour les élèves qui me faisaient tourner en bourrique. On a beau dire qu'il faut différencier professeur et personne, que ce qui est attaqué c'est le prof, la fonction et non l'être humain, sur le coup, quand vous vous faites insulter et huer (vécu) par des petits merdeux (et j'assume le terme), c'est une gymnastique un peu compliquée. Et qu'on ne me dise pas que ce ne sont que des ados, etc. A leur âge j'avais conscience que ça blessait et que par conséquent, ça ne se faisait pas. Et je ne parle même pas du respect dû au prof. Je ne l'ai donc pas fait, point. Et si je m'étais comportée ainsi, je me serais fait sérieusement remonter les bretelles par mes parents, et l'excuse "la prof elle a pas d'autorité" n'aurait pas tenu.
Oui, c'est violent de lire "je hais et méprise les élèves" mais ce qui a été vécu l'est aussi. Et le comportement de ces élèves est haïssable et méprisable (j'ai bien dit le comportement, pas eux, qui se sont montrés odieux à cet instant mais, on peut l'espérer, ne le sont pas définitivement).
Il n'y a pas de jugement moral à apporter. On peut s'offusquer sur les mots, ça ne changera pas grand chose au fond du problème.
Franchement j'ai bien mis 4 ans à me remettre de mes échecs et, pour les anciens, vous vous souvenez aussi que je déversais aussi ma rancœur (envers ma situation, ma tutrice, l'institution). Je sais que ça en a saoulé, d'ailleurs. C'est allé mieux quand j'ai trouvé ma place, c'est-à-dire une situation stable qui n'était pas un pis-aller. Le fait d'aller mieux ne se décrète pas, pas plus que le fait de ne plus éprouver de rancœur. Tout le monde n'est pas Jésus, non plus.
Bon courage, Barbarette. On s'en remet.
Oui, c'est violent de lire "je hais et méprise les élèves" mais ce qui a été vécu l'est aussi. Et le comportement de ces élèves est haïssable et méprisable (j'ai bien dit le comportement, pas eux, qui se sont montrés odieux à cet instant mais, on peut l'espérer, ne le sont pas définitivement).
Il n'y a pas de jugement moral à apporter. On peut s'offusquer sur les mots, ça ne changera pas grand chose au fond du problème.
Franchement j'ai bien mis 4 ans à me remettre de mes échecs et, pour les anciens, vous vous souvenez aussi que je déversais aussi ma rancœur (envers ma situation, ma tutrice, l'institution). Je sais que ça en a saoulé, d'ailleurs. C'est allé mieux quand j'ai trouvé ma place, c'est-à-dire une situation stable qui n'était pas un pis-aller. Le fait d'aller mieux ne se décrète pas, pas plus que le fait de ne plus éprouver de rancœur. Tout le monde n'est pas Jésus, non plus.
Bon courage, Barbarette. On s'en remet.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- Reine MargotDemi-dieu
Babarette a écrit:Merci beaucoup Marphise. Je sais bien que la rancoeur vis-à-vis de l'enseignement peut me desservir. J'ai de bons arguments pour justifier mon envie de travailler en bibliothèque, bien sûr, je ne compte pas dire que je voulais fuir mes classes pour trouver un boulot tranquille.
Skindiver: oui, je hais et méprise ces élèves. Pas parce que ce sont des derniers de la classe. Certains derniers de la classe étaient très attachants. Je sais ce que c'est que d'être en difficulté, au lycée, j'étais larguée en maths et en physique.
Je les hais et les méprise parce qu'ils ont fait en sorte que je m'énerve exprès parce que ça les amusait. Ils me faisaient souffrir pour leur plaisir sadique. Je hais et méprise l'élève de quatrième qui m'appelait "sa sœur de sang" et a hurlé en classe que j'aimais regarder des pornos. On peut être en difficulté, mais ça n'excuse pas le fait de dire ce genre d'horreurs.
Henriette : c'est étrange, la REP, c'est là où se retrouvent tous les jeunes professeurs parce que ceux qui ont assez de points pour partir partent dès qu'ils le peuvent. Sans doute parce que c'est l'enfer, tout simplement.
Eloha: merci pour le conseil de lecture, mais je n'ai désormais plus personne à "éduquer" et je n'aurai personne à éduquer car je n'aurai pas d'enfants. Par ailleurs, je suis désolée, mais à force d'avoir entendu "fermeté et bienveillance" récité comme un mantra à l'ESPE, ces termes me font gerber.
Je rebondis car j'ai vécu plus ou moins la même chose il y a quelques années: je ne supportais plus les provocations, tests et autres pénibilités des élèves, l'aspect éducatif du métier était devenu intenable. Pour être prof, je vais peut-être choquer mais il faut accepter de faire face à des provocations, des humiliations, des comportements inacceptables (même les profs les plus respectés et les plus expérimentés que j'ai connus ont eu des difficultés avec au moins un élève ou une classe, même si la plupart du temps ils tiennent leurs classes) et éduquer ces élèves. Si on n'a pas envie de faire face à ça, autant faire autre chose, tu as donc raison de changer de voie. En effet il faut bien lors de ton concours blinder ton argumentation pour ne pas donner l'impression de fuir les classes. Je suis partie et je suis plus heureuse aujourd'hui que jamais.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CondorcetOracle
Carioca a écrit:Dire à une personne souffrant , qu'elle a un pb , qu'elle devrait se faire aider et qu'elle n'est pas dans de bonnes dispositions pour avancer, c'est justement tenir compte de sa souffrance. Se taire et/ou la caresser dans le sens du poil, ce n'est pas l'aider. Et surtout, si plusieurs personnes font le même constat, c'est qu'il existe quand même, une part de vérité...
Il me semble qu'il y a une marge entre la "caresser dans le sens du poil" et lui asséner péremptoirement qu' "elle a un problème".
J'ai bien compris que vous réagissiez au mot "mépris", mais certains commentaires sont un peu violents à l'encontre de quelqu'un qui a visiblement bien morflé.
C'est ce qui me sidère souvent sur les forums de profs: cette violence et cette intolérance aussi parfois qui oublient que derrière le pseudo, il y a un collègue.
Itou. Un peu d'empathie ne saurait nuire.
- PonocratesExpert spécialisé
Il n'est pas question d'hypocrisie, mais de donner envie aux autres de vous recruter, voire de travailler avec vous pendant les 30 à 40 prochaines années.La franchise ne consiste pas à dire tout et n'importe quoi. Qui parmi vous a la "franchise" d'afficher ses petites manies lors d'un premier rendez-vous? Qui passe la première heure avec un (e) éventuel (lle) partenaire à se plaindre de son ex et à montrer qu'il en est encore obsédé (e) ?JaneB a écrit:
Tu as sans doute raison mais je trouve dommage de devoir jouer un jeu hypocrite pour se faire recruter. Après tout, il n'est pas infâmant de vouloir se reconvertir y compris pour fuir un métier qui ne nous convient pas. Devant un jury quelque peu " ouvert d'esprit ", il me semble que se montrer franc ne devrait pas inspirer de la méfiance ...bien au contraire! Mais je dois être trop naive ...
Il s'agit seulement de mettre en avant ses qualités - savoir se remettre en question et non considérer que tout ce qui nous arrive de désagréable est de la faute des autres, peut en faire partie d'ailleurs. Plutôt de dire que le métier d'enseignant ne nous convient pas, il faudrait insister sur les spécificités -réelles, non fantasmées- du métier de bibliothécaire et montrer qu'elles sont en adéquation avec ses compétences et ses qualités. Aucune ouverture d'esprit ne donnera envie de recruter quelqu'un qui n'a pas tourné la page et qui s'illusionne peut-être grandement sur le rapport au public d'un autre métier.
Reste que je souhaite bonne chance à Babarette pour la suite et j'espère qu'elle retrouvera une forme de sérénité.
_________________
"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- beloteHabitué du forum
Mon post ne va pas faire avancer le débat mais je me permets simplement de signaler que contrairement à ce qui a été dit, tous les enseignants en REP ne sont pas de jeunes néo-titulaires envoyés au charbon.
Je suis enseignante... mais plus très jeune. Ça fait plus de dix ans que j'enseigne et j'ai choisi de rester en REP (même si j'ai muté il y a deux ans). Certes, c'est un public qui n'a pas le même langage, les mêmes codes que nous. Mais il est aussi certain que lorsqu'on leur donne l'impression qu'on rentre en salle de classe comme si on allait au front, les élèves réagissent avec virulence (voire violence). Le plus difficile selon moi en REP, ce sont les deux premières années. Après, votre réputation est faite et c'est beaucoup plus facile. Je dois hausser la voix deux à trois fois par mois à tout casser.
Bien que certains jours soient déprimants, sans doute comme partout, les remerciements et les petites victoires sont décuplés. Il est très valorisant par exemple en tant qu'enseignant de parvenir à emmener une classe de 35 élèves au théâtre et qu'une quinzaine d'entre eux sortent en disant : "je croyais que c'était un truc de bourgeois mais en fait, c'est vachement bien".
Je suis enseignante... mais plus très jeune. Ça fait plus de dix ans que j'enseigne et j'ai choisi de rester en REP (même si j'ai muté il y a deux ans). Certes, c'est un public qui n'a pas le même langage, les mêmes codes que nous. Mais il est aussi certain que lorsqu'on leur donne l'impression qu'on rentre en salle de classe comme si on allait au front, les élèves réagissent avec virulence (voire violence). Le plus difficile selon moi en REP, ce sont les deux premières années. Après, votre réputation est faite et c'est beaucoup plus facile. Je dois hausser la voix deux à trois fois par mois à tout casser.
Bien que certains jours soient déprimants, sans doute comme partout, les remerciements et les petites victoires sont décuplés. Il est très valorisant par exemple en tant qu'enseignant de parvenir à emmener une classe de 35 élèves au théâtre et qu'une quinzaine d'entre eux sortent en disant : "je croyais que c'était un truc de bourgeois mais en fait, c'est vachement bien".
- BabaretteDoyen
Bonjour,
Je vous remercie pour votre soutien. Vous êtes tous très gentils. En effet, j'ai beaucoup de mal à oublier, à passer à autre chose. Ça aurait été plus simple de m'en remettre si le chef d'établissement et son adjoint n'avaient pas laissé les élèves me violenter sans bouger, en me disant qu'après tout, j'étais une mauvaise prof et qu'il ne fallait pas que je m'étonne de ce qui m'arrive.
Skindiver : en effet, il aurait fallu que je ne m'énerve pas. Je le sais parfaitement. Mais si j'avais été capable de ne pas m'énerver, je ne me serais pas énervée, tout simplement. Quand j'étais moi-même élève, même problème. Les élèves se mettaient à plusieurs pour me pousser à bout (coups discrets, moqueries, injures). Le conseil qu'on me donnait tout le temps : "arrête de t'énerver", comme si je le faisais par pur plaisir. Non, je m'énerve parce que je suis heurtée, profondément, et que je me défends comme je peux. J'aurais pu m'automutiler, ou aller vraiment plus loin et leur cogner dessus, ou fuir l'école, il se trouve que ma personnalité fait que je m'énerve. Oui, les agressions des élèves, je les prenais personnellement: quand un élève vous jette un stylo au visage, ce n'est pas le professeur qui risque d'être borgne, c'est bien la personne Babarette.
Je ne méprise pas tous mes anciens élèves. Je ne méprise pas les élèves pas malins et largués, ce n'est pas de leur faute s'ils sont en difficulté. Je ne méprise pas deux des trois élèves qui ont joué avec un briquet en classe, vu leur réaction au conseil de discipline.
Je méprise l'élève qui m'a agressée sexuellement, je méprise celui qui m'a sifflée, qui a mis le feu à un mouchoir en classe, a affiché un grand sourire lors du conseil de discipline, puis lorsque son projectile m'a atteinte au visage. Je méprise l'élève qui avait des capacités, mais qui a joué l'idiote tout au long de l'année pour s'amuser, qui a sciemment saboté son année. Je méprise l'élève qui s'est amusé à faire pleurer plusieurs de ses camarades en leur envoyant des petits mots odieux, et qui n'a eu aucune sanction pour cela.
Je me fais aider, mais c'est dur et ça prendra du temps. Je me demande ce qui m'a pris de vouloir devenir professeur vu mon parcours scolaire, c'était idiot de ma part.
Je vous remercie pour votre soutien. Vous êtes tous très gentils. En effet, j'ai beaucoup de mal à oublier, à passer à autre chose. Ça aurait été plus simple de m'en remettre si le chef d'établissement et son adjoint n'avaient pas laissé les élèves me violenter sans bouger, en me disant qu'après tout, j'étais une mauvaise prof et qu'il ne fallait pas que je m'étonne de ce qui m'arrive.
Skindiver : en effet, il aurait fallu que je ne m'énerve pas. Je le sais parfaitement. Mais si j'avais été capable de ne pas m'énerver, je ne me serais pas énervée, tout simplement. Quand j'étais moi-même élève, même problème. Les élèves se mettaient à plusieurs pour me pousser à bout (coups discrets, moqueries, injures). Le conseil qu'on me donnait tout le temps : "arrête de t'énerver", comme si je le faisais par pur plaisir. Non, je m'énerve parce que je suis heurtée, profondément, et que je me défends comme je peux. J'aurais pu m'automutiler, ou aller vraiment plus loin et leur cogner dessus, ou fuir l'école, il se trouve que ma personnalité fait que je m'énerve. Oui, les agressions des élèves, je les prenais personnellement: quand un élève vous jette un stylo au visage, ce n'est pas le professeur qui risque d'être borgne, c'est bien la personne Babarette.
Je ne méprise pas tous mes anciens élèves. Je ne méprise pas les élèves pas malins et largués, ce n'est pas de leur faute s'ils sont en difficulté. Je ne méprise pas deux des trois élèves qui ont joué avec un briquet en classe, vu leur réaction au conseil de discipline.
Je méprise l'élève qui m'a agressée sexuellement, je méprise celui qui m'a sifflée, qui a mis le feu à un mouchoir en classe, a affiché un grand sourire lors du conseil de discipline, puis lorsque son projectile m'a atteinte au visage. Je méprise l'élève qui avait des capacités, mais qui a joué l'idiote tout au long de l'année pour s'amuser, qui a sciemment saboté son année. Je méprise l'élève qui s'est amusé à faire pleurer plusieurs de ses camarades en leur envoyant des petits mots odieux, et qui n'a eu aucune sanction pour cela.
Je me fais aider, mais c'est dur et ça prendra du temps. Je me demande ce qui m'a pris de vouloir devenir professeur vu mon parcours scolaire, c'était idiot de ma part.
_________________
“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- beloteHabitué du forum
Ce n'était pas idiot, c'était l'envie de prendre une revanche sur la vie et sur l'école. Dis-toi que la plus belle revanche sera de réussir dans ce que tu aimes et dans ce que tu veux faire. Une fois que tu seras bien dans ton métier et avec toi-même, tu auras tout gagné. Bon courage !
- PoupoutchModérateur
Babarette, si tu as voulu devenir professeur, c'est sans doute qu'à un moment donné, ce choix de métier a fait sens pour toi, que tu as espéré y trouver quelque chose que tu n'as pas trouvé. Ce que tu décris est extrêmement violent, et on peut comprendre que, dans ces conditions, tu aies éprouvé une véritable souffrance au travail.
Ayant expérimenté une souffrance au travail dans un cadre tout à fait différent et renoncé à un choix de carrière qui n'était pas fait pour moi, je voulais juste te dire que toute cette rancoeur et cette amertume finissent par passer, d'autant plus facilement si tu parviens à trouver la voie professionnelle qui te convient.
Je te souhaite bon courage, mais ne regrette pas tes choix, si tu les as faits, c'est qu'à un moment donné, ils ont eu un sens pour toi, et, au final, tu verras que cette épreuve que tu as traversée et traverses sans doute encore a contribué à construire ta personnalité.
Ayant expérimenté une souffrance au travail dans un cadre tout à fait différent et renoncé à un choix de carrière qui n'était pas fait pour moi, je voulais juste te dire que toute cette rancoeur et cette amertume finissent par passer, d'autant plus facilement si tu parviens à trouver la voie professionnelle qui te convient.
Je te souhaite bon courage, mais ne regrette pas tes choix, si tu les as faits, c'est qu'à un moment donné, ils ont eu un sens pour toi, et, au final, tu verras que cette épreuve que tu as traversée et traverses sans doute encore a contribué à construire ta personnalité.
_________________
Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
belote a écrit:Mon post ne va pas faire avancer le débat mais je me permets simplement de signaler que contrairement à ce qui a été dit, tous les enseignants en REP ne sont pas de jeunes néo-titulaires envoyés au charbon.
Je suis enseignante... mais plus très jeune. Ça fait plus de dix ans que j'enseigne et j'ai choisi de rester en REP (même si j'ai muté il y a deux ans). Certes, c'est un public qui n'a pas le même langage, les mêmes codes que nous. Mais il est aussi certain que lorsqu'on leur donne l'impression qu'on rentre en salle de classe comme si on allait au front, les élèves réagissent avec virulence (voire violence). Le plus difficile selon moi en REP, ce sont les deux premières années. Après, votre réputation est faite et c'est beaucoup plus facile. Je dois hausser la voix deux à trois fois par mois à tout casser.
Bien que certains jours soient déprimants, sans doute comme partout, les remerciements et les petites victoires sont décuplés. Il est très valorisant par exemple en tant qu'enseignant de parvenir à emmener une classe de 35 élèves au théâtre et qu'une quinzaine d'entre eux sortent en disant : "je croyais que c'était un truc de bourgeois mais en fait, c'est vachement bien".
C'est aussi ce que j'ai la chance de vivre et ce que je pense, à ceci près que ça fait "seulement" 8 ans que j'y suis et que ma première année a été horrible pour mon âme et mon ego.
En ce qui concerne le débat autour des posts de @Babarette, ce n'est pas la question du mépris (que j'avoue ressentir encore un peu, 8 ans après, pour deux individus bien précis issu de ma première classe de 3e) qui m'a fait réagir, mais plutôt la généralisation sur "les REP", qui sous-entendait (mais je veux bien reconnaître que j'ai mal interprété) que le problème n'existait pas ailleurs.
Or, je vais me permettre un jugement arbitraire sur un contexte que je ne connais que par "on dit" et par le vécu de beaucoup de mes amis retournés dans leur académie d'origine après 5 ans de REP (ce que j'ai choisi de ne pas faire, en ce qui me concerne): je préfère mes banlieusards avec leurs défauts et leurs qualités, à ce que j'ai entendu du public plus bourgeois/classe moyenne de centre ville, où les élèves paraissent certes plus polis et "policés" (encore que mes élèves sont très polis la plupart du temps), mais peuvent être tout aussi méprisants et harcelants envers les jeunes profs, dans un style moins direct (que j'affecte moins), mais beaucoup plus souvent avec le soutien implicite des parents.
_________________
Asinus asinum fricat
- PoupoutchModérateur
Je crois qu'il faut, surtout, ne pas généraliser. Certains bahuts de REP fonctionnent assez bien parce que la direction et la vie scolaire sont impliqués, d'autres non. Idem pour tout bahut de centre-ville. On a beau dire, la solidarité entre collègues, l'administration et la vie sco font beaucoup lorsque des problèmes surviennent...KrilinXV3 a écrit:belote a écrit:Mon post ne va pas faire avancer le débat mais je me permets simplement de signaler que contrairement à ce qui a été dit, tous les enseignants en REP ne sont pas de jeunes néo-titulaires envoyés au charbon.
Je suis enseignante... mais plus très jeune. Ça fait plus de dix ans que j'enseigne et j'ai choisi de rester en REP (même si j'ai muté il y a deux ans). Certes, c'est un public qui n'a pas le même langage, les mêmes codes que nous. Mais il est aussi certain que lorsqu'on leur donne l'impression qu'on rentre en salle de classe comme si on allait au front, les élèves réagissent avec virulence (voire violence). Le plus difficile selon moi en REP, ce sont les deux premières années. Après, votre réputation est faite et c'est beaucoup plus facile. Je dois hausser la voix deux à trois fois par mois à tout casser.
Bien que certains jours soient déprimants, sans doute comme partout, les remerciements et les petites victoires sont décuplés. Il est très valorisant par exemple en tant qu'enseignant de parvenir à emmener une classe de 35 élèves au théâtre et qu'une quinzaine d'entre eux sortent en disant : "je croyais que c'était un truc de bourgeois mais en fait, c'est vachement bien".
C'est aussi ce que j'ai la chance de vivre et ce que je pense, à ceci près que ça fait "seulement" 8 ans que j'y suis et que ma première année a été horrible pour mon âme et mon ego.
En ce qui concerne le débat autour des posts de @Babarette, ce n'est pas la question du mépris (que j'avoue ressentir encore un peu, 8 ans après, pour deux individus bien précis issu de ma première classe de 3e) qui m'a fait réagir, mais plutôt la généralisation sur "les REP", qui sous-entendait (mais je veux bien reconnaître que j'ai mal interprété) que le problème n'existait pas ailleurs.
Or, je vais me permettre un jugement arbitraire sur un contexte que je ne connais que par "on dit" et par le vécu de beaucoup de mes amis retournés dans leur académie d'origine après 5 ans de REP (ce que j'ai choisi de ne pas faire, en ce qui me concerne): je préfère mes banlieusards avec leurs défauts et leurs qualités, à ce que j'ai entendu du public plus bourgeois/classe moyenne de centre ville, où les élèves paraissent certes plus polis et "policés" (encore que mes élèves sont très polis la plupart du temps), mais peuvent être tout aussi méprisants et harcelants envers les jeunes profs, dans un style moins direct (que j'affecte moins), mais beaucoup plus souvent avec le soutien implicite des parents.
_________________
Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Je ne généralise pas, j'estime juste que l'on peut se faire harceler aussi bien par des élèves de REP que par des élèves de centre-ville.
_________________
Asinus asinum fricat
- sylvie57Fidèle du forum
Babarette: Je ne pense pas que ton choix ait été idiot. Peut-être n’était-ce pas le bon moment !
De plus, on a tous fait des mauvais choix et le regret et l’amertume font plus ou moins partie de nos vies à tous. Me concernant, c'est d'avoir fonder une famille jeune et d’être rester à la maison pendant 15 ans qui me désole et me rempli d' ecoeurement. Ma prise de conscience et mon changement de vie ( professionnelle ) ont pris du temps mais il n'est jamais trop tard pour trouver sa voie et apprécier la satisfaction qui en découle. Je regrette de ne m’être bougée qu' à 34 ans mais si je n'avais rien tenté, ce sont des remords que j'aurais. Quand j’étais au foyer ou/et que je bossais comme femme de ménage, j'ai également vécu des situations d'humiliations ( car je ne travaillais pas ), de violence et de harcèlement ( de chefs peu humains ) et il est, effectivement, difficile de mettre tout cela derrière soi tant qu'on a pas réussi à se projeter vers un autre avenir, dans un autre projet. Je pense que lorsque ton projet de travailler dans le milieu des bibliothèques se concrétisera, tu te sentiras soulagée d'un gros poids et tu pourras enfin voir l'avenir en rose!
Bon courage !
Si tu ressens le besoin de te confier, tu peux me contacter en MP.
De plus, on a tous fait des mauvais choix et le regret et l’amertume font plus ou moins partie de nos vies à tous. Me concernant, c'est d'avoir fonder une famille jeune et d’être rester à la maison pendant 15 ans qui me désole et me rempli d' ecoeurement. Ma prise de conscience et mon changement de vie ( professionnelle ) ont pris du temps mais il n'est jamais trop tard pour trouver sa voie et apprécier la satisfaction qui en découle. Je regrette de ne m’être bougée qu' à 34 ans mais si je n'avais rien tenté, ce sont des remords que j'aurais. Quand j’étais au foyer ou/et que je bossais comme femme de ménage, j'ai également vécu des situations d'humiliations ( car je ne travaillais pas ), de violence et de harcèlement ( de chefs peu humains ) et il est, effectivement, difficile de mettre tout cela derrière soi tant qu'on a pas réussi à se projeter vers un autre avenir, dans un autre projet. Je pense que lorsque ton projet de travailler dans le milieu des bibliothèques se concrétisera, tu te sentiras soulagée d'un gros poids et tu pourras enfin voir l'avenir en rose!
Bon courage !
Si tu ressens le besoin de te confier, tu peux me contacter en MP.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum