- AnaxagoreGuide spirituel
En fait les élèves bidons à pétitions passent les concours.
La mode est à l'ego enflé.
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- LaverdureEmpereur
DesolationRow a écrit:Bon, maintenant qu'on a fermement établi que le jury de lettres étaient des sagouins, celui de philosophie des pignoufs, et celui de maths des incapables, je propose qu'on discute un peu de l'histoire-géographie.
Vu le nombre de CAPES et d'agrégations, il y a de quoi discuter tout l'été
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- RogerMartinBon génie
Laverdure a écrit:DesolationRow a écrit:Bon, maintenant qu'on a fermement établi que le jury de lettres étaient des sagouins, celui de philosophie des pignoufs, et celui de maths des incapables, je propose qu'on discute un peu de l'histoire-géographie.
Vu le nombre de CAPES et d'agrégations, il y a de quoi discuter tout l'été
Non non non d'abord on allume les historiens, histoire de titiller un peu le Renne.
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- RendashBon génie
RogerMartin a écrit:Laverdure a écrit:DesolationRow a écrit:Bon, maintenant qu'on a fermement établi que le jury de lettres étaient des sagouins, celui de philosophie des pignoufs, et celui de maths des incapables, je propose qu'on discute un peu de l'histoire-géographie.
Vu le nombre de CAPES et d'agrégations, il y a de quoi discuter tout l'été
Non non non d'abord on allume les historiens, histoire de titiller un peu le Renne.
Faut pouvoir : les jurys d'histoire-géo sont au-dessus de tout soupçon, ils ont recruté ML, Elyas, Hérodoute, Isis et moi. Tu peux pas test
- RogerMartinBon génie
Watch me. Je m'en vais ouvrir deux-trois fils "devenir enseignant d'histoire-géographie après avoir été 1. cadre à l'étranger 2. assistante-maternelle 3. ingénieur etc.", et les témoignages vont débarouler sec. De toute façon, j'ai un premier argument : l'oral du capes à Chalons s/ Marne, franchement, hein. On voit que c'est injuste, d'ailleurs ils ne remboursent pas le billet, alors que les reptiliens sont logés en famille.
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- Marie LaetitiaBon génie
Rendash a écrit:RogerMartin a écrit:Laverdure a écrit:DesolationRow a écrit:Bon, maintenant qu'on a fermement établi que le jury de lettres étaient des sagouins, celui de philosophie des pignoufs, et celui de maths des incapables, je propose qu'on discute un peu de l'histoire-géographie.
Vu le nombre de CAPES et d'agrégations, il y a de quoi discuter tout l'été
Non non non d'abord on allume les historiens, histoire de titiller un peu le Renne.
Faut pouvoir : les jurys d'histoire-géo sont au-dessus de tout soupçon, ils ont recruté ML, Elyas, Hérodoute, Isis et moi. Tu peux pas test
C'est bien la preuve qu'ils sont aveugles, déjà
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- AnaxagoreGuide spirituel
RogerMartin a écrit:Watch me. Je m'en vais ouvrir deux-trois fils "devenir enseignant d'histoire-géographie après avoir été 1. cadre à l'étranger 2. assistante-maternelle 3. ingénieur etc.", et les témoignages vont débarouler sec. De toute façon, j'ai un premier argument : l'oral du capes à Chalons s/ Marne, franchement, hein. On voit que c'est injuste, d'ailleurs ils ne remboursent pas le billet, alors que les reptiliens sont logés en famille.
Et qu'ils n'ont même pas honte.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- RogerMartinBon génie
Et qu'ils ont les sujets à l'avance.
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- RendashBon génie
Et eux y savent que Châlons s/ Marne, ça n'existe même plus, tsss.
On voit que RM n'a pas eu un professeur de géographie reptilien.
On voit que RM n'a pas eu un professeur de géographie reptilien.
- RogerMartinBon génie
Non, je refuse ces changements de nomenclature novlanguiens.
Pourquoi pas appeler une région les Hauts de France parce qu'elle est en haut de la carte tant qu'on y est ?
Oh wait...
Pourquoi pas appeler une région les Hauts de France parce qu'elle est en haut de la carte tant qu'on y est ?
Oh wait...
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- RendashBon génie
Baway, ça craint. Encore un coup d'un philosophe révolutionnaire.
Alors que pour illustrer la région tout en faisant une référence littéraire, on aurait pu l'appeler Les hauts d'égale gale.
Alors que pour illustrer la région tout en faisant une référence littéraire, on aurait pu l'appeler Les hauts d'égale gale.
- User17706Bon génie
Rrud, RogerMartin vous a "traduit" les conseils du jury p. 2 de ce fil, d'une manière qui a toutes les chances d'être exacte.
Je puis tenter d'affiner un peu le diagnostic encore, mais pour ça il me faut vos notes d'écrit et d'oral.
Je puis tenter d'affiner un peu le diagnostic encore, mais pour ça il me faut vos notes d'écrit et d'oral.
- RyuzakiNiveau 9
Une impression que j'ai en lisant cette discussion est que les jurys feraient sans doute bien d'utiliser moins d'euphémismes, et de dire plus franchement au candidat ce qui ne va pas. Il me semble que tout le monde y gagnerait.
- User17706Bon génie
En même temps, pour ne pas comprendre ce que RogerMartin a expliqué, il fallait vraiment le vouloir.Ryuzaki a écrit:Une impression que j'ai en lisant cette discussion est que les jurys feraient sans doute bien d'utiliser moins d'euphémismes, et de dire plus franchement au candidat ce qui ne va pas. Il me semble que tout le monde y gagnerait.
Après, on peut se révolter contre le diagnostic, le trouver faux, le trouver scandaleux, trouver qu'on devrait pouvoir enseigner sa propre philosophie à des lycéens sans avoir à montrer d'abord qu'on a des connaissances et qu'on sait lire un texte, trouver que tous les universitaires depuis 1987 sont des moins que rien, bref on peut en penser ce qu'on veut, mais tout d'abord il faut comprendre que c'est ça que le jury a voulu dire, et franchement ça n'est pas bien dur. En tout cas, avec les éléments qu'on a, il n'y a bien évidemment aucune autre interprétation qui soit vraisemblable.
- RyuzakiNiveau 9
Sans doute, oui, mais justement il est possible de refuser de comprendre, ce qui aurait été beaucoup plus difficile si le jury avait directement dit les choses.PauvreYorick a écrit:
En même temps, pour ne pas comprendre ce que RogerMartin a expliqué, il fallait vraiment le vouloir.
- User17706Bon génie
Difficile de te donner tort sur ce pointRyuzaki a écrit:Sans doute, oui, mais justement il est possible de refuser de comprendre, ce qui aurait été beaucoup plus difficile si le jury avait directement dit les choses.PauvreYorick a écrit:
En même temps, pour ne pas comprendre ce que RogerMartin a expliqué, il fallait vraiment le vouloir.
- RogerMartinBon génie
Je ne vois pas l’intérêt qu'il y aurait à ne pas mettre les formes lorsqu'on s'adresse en confession à un candidat adulte et en pleine possession de ses facultés intellectuelles. Je trouve stupide de blesser volontairement l'ensemble des gens qui ont des lacunes, car rien ne garantit que le message serait reçu correctement par ceux incapables de comprendre ce qui leur est juste dit poliment.
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- User17706Bon génie
Oui voilà, j'allais ajouter que les candidats sont de grandes filles et de grands garçons et que s'ils préfèrent le confort de la dénégation, le jury n'est pas là non plus pour les rééduquer.
Je ne dirais évidemment pas la même chose si les candidats avaient douze ans.
Je ne dirais évidemment pas la même chose si les candidats avaient douze ans.
- trompettemarineMonarque
Les ingénieurs qui ont suivi une CPGE ont poursuivi et eu des cours sur de prestigieuses et exigeantes lectures d'œuvres littéraires et philosophiques.Euthyphron a écrit:Je vais dire une évidence : ce n'est bien sûr pas le fait d'être ingénieur qui est un handicap, mais le fait soit de ne pas avoir étudié la philosophie soit d'être inculte dans de nombreux domaines hors de son domaine de compétence. Ni ceci ni cela ne définit l'ingénieur, et je pense que chacun de ces handicaps est rattrapable, mais pas en trois mois!. Comptons deux ou trois ans minimum pour un sujet doué et motivé (je dis cela à la louche, je n'ai jamais été ingénieur!)
Mes deux grands pères ingénieurs de formation n'ont jamais cessé toute leur vie de lire le dictionnaire encyclopédique, de traduire, pour l'un, du latin le soir pour le plaisir, pour l'autre, de réciter du grec et les classiques français ; aucun d'entre eux n'a oublié des tirades entières de classiques. Je les ai toujours admirés et me sens si petite devant ce qu'ils ont été.
Alors, oui, avec du travail (peut-être plus que trois mois effectivement), de la patience et un idéal de l'ingénieur humaniste dont je suis incapable de me défaire, c'est une entreprise possible.
J'ai peut-être trop lu de Jules Verne et idéalisé l'ingénieur Smith, trop idéalisé mes grands parents, fils, respectivement d'un bourrelier et d'une ouvrière morte de la silicose parce qu'elle a travaillé dans une entreprise de porcelaine, pour ne pas imaginer que celui qui le souhaite, le veut et travaille en conséquence, peut parvenir à obtenir l'exercice de ce métier qui était beau.
Alors oui, il faut se mettre au travail, à un gros travail, merveilleux et douloureux parfois.
Mais attention aux désillusions, les enseignants qui arrivent doivent savoir qu'ils ont tout à reconstruire dans l'EN et avoir la force de ne pas se laisser attraper par les lubies des pédagogies mortifères.
Nous repartons de zéro.
- trompettemarineMonarque
Rrrud a écrit:Il faut alors fermer le concours à ceux qui ne présentent pas explicitement un diplôme en philosophie, Ergo.
On ne le fait pas pour ne juger que sur les compétences. Mais être différent n'est pas une incompétence. Ne pas être marqué par l'académisme n'est pas une incompétence. Vous comprenez ?
Il faut s'adapter aux exigences d'un concours. C'est tout : c'est un concours avec ses règles et ses attentes ; vous les suivez, vous avez une chance de l'obtenir, sachant que les concours de philosophie du CAPES et de l'AGREGATION sont parmi les plus difficiles qui soient.
Ne cherchez pas de raisons extérieures : lisez les rapports, rapprochez-vous des facultés qui intègrent et travaillez pendant quelques mois sans vous poser aucune question. (technique du rouleau compresseur, comme je l'appelle)
Croyez-moi, ce n'est pas vous, en tant que personne, qui êtes jugé, c'est un travail à un moment "t" sur une sujet "x" en fonction d'attendus "z". Distinguez bien ce que vous êtes, des attentes d'un concours.
- trompettemarineMonarque
@Rrrud Mon dieu, j'ai répondu sérieusement à quelques posts qui ne faisaient qu'ouvrir des portes ouvertes tellement évidentes ; je crains qu'elles ne restent définitivement fermées car je viens de tout lire. Oubliez mes posts ou apprenez l'humilité Rrrud car vous risquez de souffrir sauf si vous avez un réseau qui nous dépasse.
- DimkaVénérable
Tiens, Parménide est de retour… :shock:
De manière plus globale, je trouve que ton discours a une tonalité très"marketing", avec ces espèces de paillettes à la mode (de la personnalité du candidat à l'ambition de faire penser les élèves par eux-mêmes), qu'on trouve dans les caricatures du "monde de l'entreprise" type marketing, com' et pub. Ce n'est pas qu'on utilise de grands mots que ça rend un discours moins creux.
Pour en revenir à cette idée de personnalité, il est heureux que les jurys de concours ne cèdent pas à cette mode : il est largement préférable de recruter sur des qualités intellectuelles, sur la finesse et la pertinence du raisonnement, sur la précision des connaissances et leur utilisation, ou encore sur la rigueur, plutôt que sur un machin au mieux totalement arbitraire selon les opinions personnelles et l'humeur du jury, au pire tenant du formatage et du culte de l'apparence, du superficiel. C'est précisément quand on ne juge pas sur la personnalité qu'on reste ouvert à toutes les personnalités. Sans compter qu'avoir l'air passionné ne signifie pas l'être, et que chez certains, l'enthousiasme ne se voit pas. Alors, doit-on ne recruter que ceux qui ont une tête de jeunes cadres dynamiques dont l'originalité s'inscrit très précisément dans le moule commercial de l'originalité ?!
En histoire, et j'imagine qu'il en est de même en philosophie, l'écrit et l'oral permettent de juger différemment le rapport à la connaissance et à la réflexion, qui s'inscrivent dans des temps différents (l'exemple le plus net que je connaisse est le hors-programme, en histoire : découvrir un sujet, trouver les informations nécessaires, les structurer et en faire une réflexion cohérente, puis parvenir à une prestation orale claire, le tout avec une bibliothèque, dans un temps limité. Rien à voir avec une dissertation où l'on doit mobiliser des connaissances précises acquises durant une année entière, par exemple).
Non. :|Rrrud a écrit:L'oral devrait être l'occasion de se pencher sur une personnalité
De manière plus globale, je trouve que ton discours a une tonalité très"marketing", avec ces espèces de paillettes à la mode (de la personnalité du candidat à l'ambition de faire penser les élèves par eux-mêmes), qu'on trouve dans les caricatures du "monde de l'entreprise" type marketing, com' et pub. Ce n'est pas qu'on utilise de grands mots que ça rend un discours moins creux.
Pour en revenir à cette idée de personnalité, il est heureux que les jurys de concours ne cèdent pas à cette mode : il est largement préférable de recruter sur des qualités intellectuelles, sur la finesse et la pertinence du raisonnement, sur la précision des connaissances et leur utilisation, ou encore sur la rigueur, plutôt que sur un machin au mieux totalement arbitraire selon les opinions personnelles et l'humeur du jury, au pire tenant du formatage et du culte de l'apparence, du superficiel. C'est précisément quand on ne juge pas sur la personnalité qu'on reste ouvert à toutes les personnalités. Sans compter qu'avoir l'air passionné ne signifie pas l'être, et que chez certains, l'enthousiasme ne se voit pas. Alors, doit-on ne recruter que ceux qui ont une tête de jeunes cadres dynamiques dont l'originalité s'inscrit très précisément dans le moule commercial de l'originalité ?!
En histoire, et j'imagine qu'il en est de même en philosophie, l'écrit et l'oral permettent de juger différemment le rapport à la connaissance et à la réflexion, qui s'inscrivent dans des temps différents (l'exemple le plus net que je connaisse est le hors-programme, en histoire : découvrir un sujet, trouver les informations nécessaires, les structurer et en faire une réflexion cohérente, puis parvenir à une prestation orale claire, le tout avec une bibliothèque, dans un temps limité. Rien à voir avec une dissertation où l'on doit mobiliser des connaissances précises acquises durant une année entière, par exemple).
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- Spoiler:
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Dimka a écrit:
Pour en revenir à cette idée de personnalité, il est heureux que les jurys de concours ne cèdent pas à cette mode : il est largement préférable de recruter sur des qualités intellectuelles, sur la finesse et la pertinence du raisonnement, sur la précision des connaissances et leur utilisation, ou encore sur la rigueur, plutôt que sur un machin au mieux totalement arbitraire selon les opinions personnelles et l'humeur du jury, au pire tenant du formatage et du culte de l'apparence, du superficiel. C'est précisément quand on ne juge pas sur la personnalité qu'on reste ouvert à toutes les personnalités.
Oui mais j'ai précisément l'impression, comme tu le laisses entendre, qu'il y a quand même un effet dialectique et que ça compte - même négativement : "en ne jugeant pas sur la personnalité", on reste ouvert à toutes, en effet, et donc à celles qui se démarquent positivement. C'est un peu inévitable.
Je crois que pour toute épreuve orale de n'importe quel concours, ce serait vrai. Car humainement parlant, c'est tout de même assez fort de passer 1h30 face à 3 ou 4 personnes.
J'avoue m'être demandé (et à plusieurs reprises) si une fois qu'on est sorti de la salle - après une leçon par exemple - le jury ne fait que des remarques strictement formelles et sur le contenu de la leçon ou également sur la "personnalité" du candidat justement (la manière qu'il a de se présenter, de répondre aux questions, si on le verrait bien devant une classe et si éventuellement il y a débat entre les membres du jury sur ce point...)
Mon sentiment est plutôt que concernant cette dernière interrogation, ils se disent "bon il a le niveau requis, comparativement à d'autres prestations et il est capable de s'exprimer correctement donc pour l'entrée dans le métier, l'année de stage sera déterminante."
En gros, ils ne prennent pas la responsabilité de dire si on peut ou non faire une carrière de professeur, le jugement reste assez ponctuel et circonscrit par l'exercice à un moment T à mon avis.
Rappelons en ce sens que le concours n'est qu'une toute petite étape de franchie pour l'entrée dans le métier (mais on s'en rend davantage compte après l'avoir eu).
Après, j'avoue que je resterai toujours très curieux de cette phase de délibération du jury!
Peut-être que certains ont été membres de jury et peuvent nous en dire un peu plus là dessus?
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- Thalia de GMédiateur
Je pense, sans en être sûre à 100% que cela reste confidentiel et ne peut être diffusé sur le forum.Paul Dedalus a écrit:Peut-être que certains ont été membres de jury et peuvent nous en dire un peu plus là dessus?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- SphinxProphète
Je vous trouve bien durs. On a là un candidat qui s'est donné bien du mal et a eu bien du courage pour préparer et passer à la fois le CAPES de philo et l'agrégation de lettres classiques, je comprends qu'il soit fier de ses efforts et déçu du résultat.
... Comment ça, ce n'est pas le même ? Dites-moi que c'est le même. Dites-moi qu'il n'y en a pas deux.
... Comment ça, ce n'est pas le même ? Dites-moi que c'est le même. Dites-moi qu'il n'y en a pas deux.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- LevincentNiveau 9
Rrud, je suis dans une situation quelque peu similaire à la tienne. Je suis ingénieur, j'ai tenté deux fois l'agrégation externe de philosophie, et j'ai été admissible une fois. Comme toi, je me suis lancé dans le concours en autodidacte. Je n'ai malheureusement pas pu me rendre aux confessions du jury, et c'est bien dommage car j'aurais été curieux de savoir si ça s'était vu que je n'étais pas du sérail. Quoi qu'il en soit, j'ai échoué, et j'en ai accepté la sanction. Il n'y a pas à se dire qu'on avait le niveau et que l'admission nous a été déniée injustement. Si les autres nous sont passés devant c'est qu'ils ont réussi à être meilleurs et voilà tout. Un concours est un processus de sélection qui comporte un certain nombre de normes, et lorsqu'on s'y inscrit on les accepte tacitement.
Je comprends un peu ce que tu dis lorsque tu vois l'intérêt de la philosophie davantage dans une espèce d'élan et d'inspiration que dans la restitution précise d'une doctrine. Pour moi aussi, les auteurs qui valent vraiment le coup en philosophie sont ceux qui parviennent à créer en nous ce phénomène de stimulation. Je comprends aussi tout à fait que tu voies dans l'activité de professeur de philosophie un moyen de transmettre ce feu sacré. C'est un sentiment légitime et que je partage. En revanche, je ne peux pas te rejoindre sur le reste. Tu ne peux pas sacrifier la rigueur conceptuelle et l'exactitude sur les auteurs au nom d'une sorte d'enthousiasme qui te donnerait droit à tous les à peu près (car j'ai l'impression que c'est là le fond du problème que le jury a essayé de t'indiquer). Si tu dois enseigner la philosophie à des élèves, tu ne dois pas leur enseigner des choses fausses ou approximatives sur la façon dont certains auteurs ont fait de la philosophie dans le passé. Et si le jury formule cette exigence par rapport aux auteurs, ce n'est pas parce qu'ils prétendent mieux le comprendre que lui-même ne se comprenait, mais justement parce que leur bagage leur a permis d'éviter les pièges dans lesquels une lecture naïve et relâchée peut conduire. Leurs études universitaires leur ont permis de saisir quelques nuances que l'auteur jugeait peut-être évidentes et qui ne le sont plus pour nous. C'est pour cela qu'un bagage très solide est indispensable, non pas parce que ce serait un laissez-passer ou un shibboleth qu'il faudrait exhiber pour être admis au rang de confrère, mais parce que c'est la garantie qu'une certaine rigueur sera respectée.
Nul aspirant à la pratique de la philosophie et à son enseignement ne peut s'autoriser à s'affranchir de cette rigueur. On peut avoir l'impression que cette exigence d'exactitude entrave quelque peu l'inspiration qui nous fait aimer la philosophie, et qu'elle risque de la tuer tout à fait. Ça peut être le cas. On peut s'abîmer dans l'étude des doctrines et devenir un historien de la philosophie plutôt qu'un philosophe qui étudie l'histoire de la philosophie. Ce risque existe. On peut tomber dans les travers que dénonçait Schopenhauer à propos de la philosophie universitaire. Mais il n'en reste pas moins que tous les philosophes stimulants, ceux qui parviennent à nous soulever grâce à leur verbe et à leurs idées, tous ceux-là avaient une excellente maîtrise académique de leur discipline. Bergson n'est pas devenu Bergson grâce à la seule force de son génie inné, mais il a acquis patiemment les rudiments académiques de sa discipline sur les bancs de l'ENS avant de créer une philosophie totalement nouvelle. Deleuze prétendait déconstruire la philosophie, mais il connaissait extrêmement bien les auteurs classiques, il ne s'agissait nullement de faire prévaloir sa propre subjectivité, aussi enthousiaste et débordante soit-elle, par rapport à une connaissance précise acquise justement au prix d'un laborieux effort.
Avoir une approche personnelle et autodidacte de la philosophie peut être un énorme avantage. Ça permet de s'approprier la philosophie plus que ceux qui n'ont fait que bachoter. Mais ça n'empêche pas que lorsqu'on se présente à un concours, une grosse partie de la préparation consiste à faire en sorte de satisfaire aux exigences de ce concours. Aussi barbant que cela puisse paraître, ça peut avoir de gros avantages pour ton évolution future (en-dehors du fait que ça peut te faire réussir le concours).
Je comprends un peu ce que tu dis lorsque tu vois l'intérêt de la philosophie davantage dans une espèce d'élan et d'inspiration que dans la restitution précise d'une doctrine. Pour moi aussi, les auteurs qui valent vraiment le coup en philosophie sont ceux qui parviennent à créer en nous ce phénomène de stimulation. Je comprends aussi tout à fait que tu voies dans l'activité de professeur de philosophie un moyen de transmettre ce feu sacré. C'est un sentiment légitime et que je partage. En revanche, je ne peux pas te rejoindre sur le reste. Tu ne peux pas sacrifier la rigueur conceptuelle et l'exactitude sur les auteurs au nom d'une sorte d'enthousiasme qui te donnerait droit à tous les à peu près (car j'ai l'impression que c'est là le fond du problème que le jury a essayé de t'indiquer). Si tu dois enseigner la philosophie à des élèves, tu ne dois pas leur enseigner des choses fausses ou approximatives sur la façon dont certains auteurs ont fait de la philosophie dans le passé. Et si le jury formule cette exigence par rapport aux auteurs, ce n'est pas parce qu'ils prétendent mieux le comprendre que lui-même ne se comprenait, mais justement parce que leur bagage leur a permis d'éviter les pièges dans lesquels une lecture naïve et relâchée peut conduire. Leurs études universitaires leur ont permis de saisir quelques nuances que l'auteur jugeait peut-être évidentes et qui ne le sont plus pour nous. C'est pour cela qu'un bagage très solide est indispensable, non pas parce que ce serait un laissez-passer ou un shibboleth qu'il faudrait exhiber pour être admis au rang de confrère, mais parce que c'est la garantie qu'une certaine rigueur sera respectée.
Nul aspirant à la pratique de la philosophie et à son enseignement ne peut s'autoriser à s'affranchir de cette rigueur. On peut avoir l'impression que cette exigence d'exactitude entrave quelque peu l'inspiration qui nous fait aimer la philosophie, et qu'elle risque de la tuer tout à fait. Ça peut être le cas. On peut s'abîmer dans l'étude des doctrines et devenir un historien de la philosophie plutôt qu'un philosophe qui étudie l'histoire de la philosophie. Ce risque existe. On peut tomber dans les travers que dénonçait Schopenhauer à propos de la philosophie universitaire. Mais il n'en reste pas moins que tous les philosophes stimulants, ceux qui parviennent à nous soulever grâce à leur verbe et à leurs idées, tous ceux-là avaient une excellente maîtrise académique de leur discipline. Bergson n'est pas devenu Bergson grâce à la seule force de son génie inné, mais il a acquis patiemment les rudiments académiques de sa discipline sur les bancs de l'ENS avant de créer une philosophie totalement nouvelle. Deleuze prétendait déconstruire la philosophie, mais il connaissait extrêmement bien les auteurs classiques, il ne s'agissait nullement de faire prévaloir sa propre subjectivité, aussi enthousiaste et débordante soit-elle, par rapport à une connaissance précise acquise justement au prix d'un laborieux effort.
Avoir une approche personnelle et autodidacte de la philosophie peut être un énorme avantage. Ça permet de s'approprier la philosophie plus que ceux qui n'ont fait que bachoter. Mais ça n'empêche pas que lorsqu'on se présente à un concours, une grosse partie de la préparation consiste à faire en sorte de satisfaire aux exigences de ce concours. Aussi barbant que cela puisse paraître, ça peut avoir de gros avantages pour ton évolution future (en-dehors du fait que ça peut te faire réussir le concours).
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
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