- LefterisEsprit sacré
Va pas jusqu'au Japon, un de mes proches a enseigné (entre autres) en Australie. C'est ça : pointeuse à l'entrée, autorisation de sortie entre les cours donnée par un collègue chargé du "reporting" avec la hiérarchie, obligation de remplacement dans n'importe quelle matière avec des supports constitués par les collègues, obligation d'accepter des HS, formation en quelques semaines pur être bi, tri, quadri valents, engueulades individuelles et collectives, etc. Et évidemment les profs de plus de 5 ans d'ancienneté sont rares. Le niveau des enseignants, qui font àa comme ils feraient pompistes ou livreurs, affligeant.Zagara a écrit:On va s'orienter vers le modèle du prof corvéable à merci comme au Japon : les enseignants vivront dans l'établissement sans compter leurs heures, pour un salaire fixe. Là-bas ils vont même jusqu'à faire des visites au domicile des élèves. Toutes les activités et réunions annexes deviendront de plus en plus obligatoires.
- LefterisEsprit sacré
Hier, ils ont couru pour les EPI, aujourd'hui, pour les devoirs faits, demain pour autre chose qui contredira tout... prévoir le pire est hélas une marque de réalisme et non de pessimisme.lemigou a écrit:Chez nous, le CDE veut utiliser le reliquat de la DHG transformé en HSE. Si on met le doigt dans l'engrenage et qu'on se met à se servir de la dotation horaire pour ça... Adieu le latin, les groupes en sciences...
Surtout que ces HSE devaient servir à payer les collègues qui font des sorties, les oraux pour le brevet etc.
Nous avons bientôt un conseil pédagogique sur le sujet. Je suis sûr que personne ne va rien dire que cela va passer comme une lettre à la poste...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Fesseur ProGuide spirituel
Rien en vue ici, personne n'en parle.
Ni de la suppression des portables dans la cour pendant les récrés et la pause méridienne.
Ni de la suppression des portables dans la cour pendant les récrés et la pause méridienne.
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Pourvu que ça dure...
- archebocEsprit éclairé
Lefteris a écrit:Va pas jusqu'au Japon, un de mes proches a enseigné (entre autres) en Australie. C'est ça : pointeuse à l'entrée, autorisation de sortie entre les cours donnée par un collègue chargé du "reporting" avec la hiérarchie, obligation de remplacement dans n'importe quelle matière avec des supports constitués par les collègues, obligation d'accepter des HS, formation en quelques semaines pur être bi, tri, quadri valents, engueulades individuelles et collectives, etc. Et évidemment les profs de plus de 5 ans d'ancienneté sont rares. Le niveau des enseignants, qui font àa comme ils feraient pompistes ou livreurs, affligeant.
Il ne faut pas parler d'enseignants. Ce que tu décris là, ce sont des surveillants.
- henrietteMédiateur
Mais a-t-on quelque part (syndicat, MEN, rectorat...) une précision écrite (je veux dire, pas une extrapolation logique par rapport à d'anciennes pratiques dans des dispositifs antérieurs mais un truc concernant vraiment ce dispositif "Devoirs faits") sur la façon dont cela doit être payé ?
Nous avons reçu dans nos casiers en début de semaine une fiche d'appel aux volontaires pour s'inscrire sur différents créneaux, mais rien n'y est indiqué quant à la rémunération.
Nous avons reçu dans nos casiers en début de semaine une fiche d'appel aux volontaires pour s'inscrire sur différents créneaux, mais rien n'y est indiqué quant à la rémunération.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- KagomeHabitué du forum
Quelques compléments : ils ont droit à des jours de congés à poser quand ils veulent + accumulation de semaines à prendre au bout de quelques années. Ainsi, un collègue a "pris" 6 mois "off" de son école et il vient enseigner pour 6 mois en GB. Une collègue a posé 3 mois l'an dernier en plein milieu de l'année parce qu'elle devait utiliser absolument ses congés accumulés... Et grosse différence tout de même : le salaire de base pour un débutant tournerait à peu près ici vers 3000€. Cette même collègue avec une ancienneté de 10 ans et resp. d'un échange et du pôle de français touche plus de 5000€ /mois. Et elle est une CB Gold quand elle part avec les gamins. Dois-je vous dire aussi le budget de son département ? Et c'est une école de banlieue moyenne voire très moyenne.Lefteris a écrit:Va pas jusqu'au Japon, un de mes proches a enseigné (entre autres) en Australie. C'est ça : pointeuse à l'entrée, autorisation de sortie entre les cours donnée par un collègue chargé du "reporting" avec la hiérarchie, obligation de remplacement dans n'importe quelle matière avec des supports constitués par les collègues, obligation d'accepter des HS, formation en quelques semaines pur être bi, tri, quadri valents, engueulades individuelles et collectives, etc. Et évidemment les profs de plus de 5 ans d'ancienneté sont rares. Le niveau des enseignants, qui font àa comme ils feraient pompistes ou livreurs, affligeant.
Et classe de 15 gamins max, avec des ipad partout, du moins pour le prof, accès à une tablette / ordi qui se lance et est fluide en 10 sec chrono. Ah et mon truc préféré : ils ont un informaticiens qui se déplace dès que tu le SMS. Et qui est rapide comme l'éclair.
Bon.
Voila quoi.
J'ai passé plus d'un mois dans cette école, je suis toutefois toujours partagée .. En dépit du tableau un peu idyllique que je semble dresser, il y a de GROS inconvénients comme évoqués par Lefteris mais il est clairement que leur qualité de vie est incomparable avec la nôtre.
Ps : pour info, il y a 10 ans l'Australie a eu un GROS pb de recrutement de prof : pas assez mais aussi des candidats de moins en moins bons. Ni une ni deux ils ont trouvé la solution : doubler progressivement les salaires et imposer un BAC+5. Voila. Et nous en France ?
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Makenaï Zettaï
- gauvain31Empereur
Excuse-moi mais je préfère être mal payé et enseigner en France avec la liberté que j'ai que d'être bien payé pour des conditions de travail abjectes, comme c'est le cas en Australie
- archebocEsprit éclairé
gauvain31 a écrit:Excuse-moi mais je préfère être mal payé et enseigner en France avec la liberté que j'ai que d'être bien payé pour des conditions de travail abjectes, comme c'est le cas en Australie
Ce que tu appelles conditions de travail abjectes, c'est le quotidien de quelques millions de français pas les moins bien lotis : par exemple, c'est le fait de pointer qui permet d'attester de ton temps de travail, et d'accumuler des jours de congés en plus.
Ensuite, ce n'est pas le même métier, évidemment, mais "abject" me semble de trop.
Et surtout, je voudrais savoir si dans ce pays, les conditions sont toutes sur le modèle décrit ici ou s'il y a des différences selon les états, les régions, les communes.
- KagomeHabitué du forum
D'où mon "je suis partagée" et le fait que je sois toujours enseignante en France Je voulais compléter le tableau qui est un peu plus complexe que juste servir de pion pour la surveillance de cours et les remplacements. Sauf ces 2 points noirs (et abject me parait fort ... ), le reste est quand même pas mal. Et surtout, la démarche du gouvernement pour attirer les nouveaux profs est bonne.
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Makenaï Zettaï
- gauvain31Empereur
archeboc a écrit:gauvain31 a écrit:Excuse-moi mais je préfère être mal payé et enseigner en France avec la liberté que j'ai que d'être bien payé pour des conditions de travail abjectes, comme c'est le cas en Australie
Ce que tu appelles conditions de travail abjectes, c'est le quotidien de quelques millions de français pas les moins bien lotis : par exemple, c'est le fait de pointer qui permet d'attester de ton temps de travail, et d'accumuler des jours de congés en plus.
Ensuite, ce n'est pas le même métier, évidemment, mais "abject" me semble de trop.
Et surtout, je voudrais savoir si dans ce pays, les conditions sont toutes sur le modèle décrit ici ou s'il y a des différences selon les états, les régions, les communes.
Je parlais du travail spécifique des enseignants en Australie qui ont un sacré manque de liberté. Remplacer un collègue dans une autre matière est pour moi la négation même de ce qui fait ton identité de professeur. Ça c'est abject. On ne reconnaît ton niveau d'étude et ton niveau de compétence qui ne se trnaspose pas comme ça dans toutes les disciplines enseignées quoiqu'on en dise . Je sais que ça existe en France dans certains secteurs du privé. Mon beau-frère travaille chez un sous-traitant d'Airbus qui organise des formations dans le domaine de la métallurgie et du contrôle de la qualité des métaux. Mon beau-frère n'a aucun regard sur le contenu pédagogique de la formation : il doit faire avec ce qu'on lui donne, même si le contenu des powerpoint est à la limite de l'exactitude scientifique. Et c'est parce qu'il a ces conditions là , que je ne veux pas que ça s'étende à l'enseignement public . Et concernant la pointeuse, t'inquiète que Pronote fait bien son travail depuis un bon moment....
- pseudo-intelloSage
celinesud a écrit:Dans l'académie de Toulouse, les IPR incitent ...
"L’implication des professeurs de mathématiques dans le programme « Devoirs faits » est indispensable à sa bonne mise en oeuvre notamment pour prendre en charge des temps d’étude accompagnée et articuler ces temps d’étude avec le travail en classe."
Merveilleux. On supprime des heures de français et de maths, on plafonne le temps de cours à 26 heure par semaine (chez nous, il y avait toujours 2 ou 3 niveaux avec une demi-heure de plus par rapport au plancher en français, et souvent au moins un niveau au-dessus du plancher en maths, HG ou langues), et le prof doit compenser les heures de cours perdues, qui étaient statutaires et payées normalement, par une participation à l'aide au devoir en heures toutes précaires et mal-payées au lance-pierre.
Je pense qu'au ministère, les mecs tuent leur temps en faisant des concours d'idées cyniques. Je veux travailler là-bas, ça a l'air de bien rigoler et si c 'est comme ça, moi aussi, je veux jouer. :blague:
- Isis39Enchanteur
Ici le chef ne nous a pas demandé d'être volontaire tant qu'il n'a pas de quoi nous payer.
- ZagaraGuide spirituel
Très intéressant, et je ne crois pas qu'il existe d'autre solution pour rétablir la qualité du recrutement.Kagome a écrit:Quelques compléments : ils ont droit à des jours de congés à poser quand ils veulent + accumulation de semaines à prendre au bout de quelques années. Ainsi, un collègue a "pris" 6 mois "off" de son école et il vient enseigner pour 6 mois en GB. Une collègue a posé 3 mois l'an dernier en plein milieu de l'année parce qu'elle devait utiliser absolument ses congés accumulés... Et grosse différence tout de même : le salaire de base pour un débutant tournerait à peu près ici vers 3000€. Cette même collègue avec une ancienneté de 10 ans et resp. d'un échange et du pôle de français touche plus de 5000€ /mois. Et elle est une CB Gold quand elle part avec les gamins. Dois-je vous dire aussi le budget de son département ? Et c'est une école de banlieue moyenne voire très moyenne.Lefteris a écrit:Va pas jusqu'au Japon, un de mes proches a enseigné (entre autres) en Australie. C'est ça : pointeuse à l'entrée, autorisation de sortie entre les cours donnée par un collègue chargé du "reporting" avec la hiérarchie, obligation de remplacement dans n'importe quelle matière avec des supports constitués par les collègues, obligation d'accepter des HS, formation en quelques semaines pur être bi, tri, quadri valents, engueulades individuelles et collectives, etc. Et évidemment les profs de plus de 5 ans d'ancienneté sont rares. Le niveau des enseignants, qui font àa comme ils feraient pompistes ou livreurs, affligeant.
Et classe de 15 gamins max, avec des ipad partout, du moins pour le prof, accès à une tablette / ordi qui se lance et est fluide en 10 sec chrono. Ah et mon truc préféré : ils ont un informaticiens qui se déplace dès que tu le SMS. Et qui est rapide comme l'éclair.
Bon.
Voila quoi.
J'ai passé plus d'un mois dans cette école, je suis toutefois toujours partagée .. En dépit du tableau un peu idyllique que je semble dresser, il y a de GROS inconvénients comme évoqués par Lefteris mais il est clairement que leur qualité de vie est incomparable avec la nôtre.
Ps : pour info, il y a 10 ans l'Australie a eu un GROS pb de recrutement de prof : pas assez mais aussi des candidats de moins en moins bons. Ni une ni deux ils ont trouvé la solution : doubler progressivement les salaires et imposer un BAC+5. Voila. Et nous en France ?
Nous, je crois qu'on préférera avoir des bénévoles/smicards/chômeurs/absolument personne devant les élèves plutôt qu'augmenter le salaire des enseignants. L'opinion publique déteste trop le métier pour accepter une augmentation substantielle ("privilégiés !") et Bercy s'étranglerait dans son vomi ("3% 3% 3% 3% !").
- HonchampDoyen
Moi, je peux admettre que des collègues soient prêts à participer à "devoirs faits". Ne serait-ce que pour améliorer leur ordinaire financier.
Quand on voit le salaire des jeunes profs (et des anciens d'ailleurs, mais on peut penser que les anciens sont à peu près installés dans la vie, encore que, si enfants en études, si seul, si divorce, bref même pour les anciens cela ne va pas de soi...)....
Mais je ne veux pas qu'ils se fassent tondre, à être payés à 50 %.
Et ce serait par ailleurs mettre le coude dans un sacré engrenage...
(S'entendre dire ensuite "Mais quand vous avez des groupes, vous y faites la même chose.... Donc, 2 h de groupe = 1 heure payée !" )
Donc, ce serait bien que les syndicats fassent une mise en garde !
Celeborn, si tu nous lis...
Quand on voit le salaire des jeunes profs (et des anciens d'ailleurs, mais on peut penser que les anciens sont à peu près installés dans la vie, encore que, si enfants en études, si seul, si divorce, bref même pour les anciens cela ne va pas de soi...)....
Mais je ne veux pas qu'ils se fassent tondre, à être payés à 50 %.
Et ce serait par ailleurs mettre le coude dans un sacré engrenage...
(S'entendre dire ensuite "Mais quand vous avez des groupes, vous y faites la même chose.... Donc, 2 h de groupe = 1 heure payée !" )
Donc, ce serait bien que les syndicats fassent une mise en garde !
Celeborn, si tu nous lis...
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- SphinxProphète
On a apparemment eu un mot du rectorat qui veut le "projet" avec liste des profs inscrits avant fin septembre. Ben il va pouvoir l'attendre. On a quelques collègues qui ont fait "l'école après l'école" et qui se souviennent fort bien de ne pas avoir eu toutes leurs heures payées...
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- TrinityEsprit éclairé
Isis39 a écrit:Ici le chef ne nous a pas demandé d'être volontaire tant qu'il n'a pas de quoi nous payer.
Pareil ici.
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"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." Albert Einstein
- LefterisEsprit sacré
La vie est aussi beaucoup plus chère en Australie, il faut le dire. Même un salaire autour de 3000 € ne permet pas de bien vivre. Impossible de trouver une garde pour ses enfants, par exemple, ça mange tout le salaire, très difficile de se loger. Les soins médicaux sont très chers aussi etc. La qualité de la vie, elle vient de la nature, de ce qu'on peut faire en Australie, mais à part ça, mon frangin en est parti sans regret, après avoir fait plusieurs pays. Et c'est pas bien vieux, il a connu la pénurie d'enseignants, ceux qui cherchent à partir dès que possible, l'ambiance pourrie...Kagome a écrit:Quelques compléments : ils ont droit à des jours de congés à poser quand ils veulent + accumulation de semaines à prendre au bout de quelques années. Ainsi, un collègue a "pris" 6 mois "off" de son école et il vient enseigner pour 6 mois en GB. Une collègue a posé 3 mois l'an dernier en plein milieu de l'année parce qu'elle devait utiliser absolument ses congés accumulés... Et grosse différence tout de même : le salaire de base pour un débutant tournerait à peu près ici vers 3000€. Cette même collègue avec une ancienneté de 10 ans et resp. d'un échange et du pôle de français touche plus de 5000€ /mois. Et elle est une CB Gold quand elle part avec les gamins. Dois-je vous dire aussi le budget de son département ? Et c'est une école de banlieue moyenne voire très moyenne.Lefteris a écrit:Va pas jusqu'au Japon, un de mes proches a enseigné (entre autres) en Australie. C'est ça : pointeuse à l'entrée, autorisation de sortie entre les cours donnée par un collègue chargé du "reporting" avec la hiérarchie, obligation de remplacement dans n'importe quelle matière avec des supports constitués par les collègues, obligation d'accepter des HS, formation en quelques semaines pur être bi, tri, quadri valents, engueulades individuelles et collectives, etc. Et évidemment les profs de plus de 5 ans d'ancienneté sont rares. Le niveau des enseignants, qui font àa comme ils feraient pompistes ou livreurs, affligeant.
Et classe de 15 gamins max, avec des ipad partout, du moins pour le prof, accès à une tablette / ordi qui se lance et est fluide en 10 sec chrono. Ah et mon truc préféré : ils ont un informaticiens qui se déplace dès que tu le SMS. Et qui est rapide comme l'éclair.
Bon.
Voila quoi.
J'ai passé plus d'un mois dans cette école, je suis toutefois toujours partagée .. En dépit du tableau un peu idyllique que je semble dresser, il y a de GROS inconvénients comme évoqués par Lefteris mais il est clairement que leur qualité de vie est incomparable avec la nôtre.
Ps : pour info, il y a 10 ans l'Australie a eu un GROS pb de recrutement de prof : pas assez mais aussi des candidats de moins en moins bons. Ni une ni deux ils ont trouvé la solution : doubler progressivement les salaires et imposer un BAC+5. Voila. Et nous en France ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- archebocEsprit éclairé
gauvain31 a écrit:archeboc a écrit:gauvain31 a écrit:Excuse-moi mais je préfère être mal payé et enseigner en France avec la liberté que j'ai que d'être bien payé pour des conditions de travail abjectes, comme c'est le cas en Australie
Ce que tu appelles conditions de travail abjectes, c'est le quotidien de quelques millions de français pas les moins bien lotis : par exemple, c'est le fait de pointer qui permet d'attester de ton temps de travail, et d'accumuler des jours de congés en plus.
Ensuite, ce n'est pas le même métier, évidemment, mais "abject" me semble de trop.
Et surtout, je voudrais savoir si dans ce pays, les conditions sont toutes sur le modèle décrit ici ou s'il y a des différences selon les états, les régions, les communes.
Je parlais du travail spécifique des enseignants en Australie qui ont un sacré manque de liberté. Remplacer un collègue dans une autre matière est pour moi la négation même de ce qui fait ton identité de professeur. Ça c'est abject. On ne reconnaît ton niveau d'étude et ton niveau de compétence qui ne se trnaspose pas comme ça dans toutes les disciplines enseignées quoiqu'on en dise .
C'est pourquoi je disais que ce n'est plus un boulot d'enseignant, c'est un boulot de surveillant.
Je comprends ce que tu veux dire par "abject" : tu te sens méprisé dans la composante disciplinaire de ton métier. Cela peut être effectivement une source de souffrance, mais cet attachement à la composante disciplinaire de ton métier est très difficile à expliquer. Les gribouilles que nous avons pour décideur n'en ont qu'une conscience diffuse, et ils ne peuvent pas imaginer à quel point c'est une richesse qu'ils sont en train de gâcher.
Remplace "abject" par "écoeurant", et je ne dis rien. Mais abject, c'est quand on commence à tuer des gens où à les vendre aux enchères.
gauvain31 a écrit:Et concernant la pointeuse, t'inquiète que Pronote fait bien son travail depuis un bon moment....
Non. Pronote ne permet pas de rattraper des jours de congés. Pronote ne vous protège pas du burn out. Pronote ne pourra pas servir à l'inspection du travail ou au tribunal administratif pour constater une situation d'exploitation. La pointeuse protège le salarié.
- ElyasEsprit sacré
archeboc a écrit:gauvain31 a écrit:Et concernant la pointeuse, t'inquiète que Pronote fait bien son travail depuis un bon moment....
Non. Pronote ne permet pas de rattraper des jours de congés. Pronote ne vous protège pas du burn out. Pronote ne pourra pas servir à l'inspection du travail ou au tribunal administratif pour constater une situation d'exploitation. La pointeuse protège le salarié.
Je confirme l'idée que la pointeuse est plutôt du côté des travailleurs. Les chefs de l'hôpital de ma femme considéraient que le personnel hospitalier paressait et ne respectait pas les horaires. Autant dire qu'ils ont regretté quand ils ont vu les horaires réellement réalisés par le personnel : des heures supplémentaires par dizaine de milliers. Ils ont été obligés d'accorder autant de RTT comme ils n'avaient pas l'argent pour payer.
- pseudo-intelloSage
Je plussoie.
Mes parents, à EDF, ont bien regretté sa disparition (il y a 20 ans).
Ceci dit, pour nous autres profs, ce ne serait pas pertinent (avec le salaire qu'on a, je préfère avoir la liberté de bosser de chez moi quand je ne suis pas en classe, pendant la sieste de mes gamins ou quand ils s'amusent sans me solliciter, plutôt que de devoir rester au collège - où je n'ai d'ailleurs pas de vrai bon endroit pour travailler - et voir augmenter mes frais de garde.
Mes parents, à EDF, ont bien regretté sa disparition (il y a 20 ans).
Ceci dit, pour nous autres profs, ce ne serait pas pertinent (avec le salaire qu'on a, je préfère avoir la liberté de bosser de chez moi quand je ne suis pas en classe, pendant la sieste de mes gamins ou quand ils s'amusent sans me solliciter, plutôt que de devoir rester au collège - où je n'ai d'ailleurs pas de vrai bon endroit pour travailler - et voir augmenter mes frais de garde.
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- gauvain31Empereur
Je ne dis pas le contrairearcheboc a écrit: Non. Pronote ne permet pas de rattraper des jours de congés.
archeboc a écrit: Pronote ne vous protège pas du burn out.
Je ne dis pas le contraire
archeboc a écrit: Pronote ne pourra pas servir à l'inspection du travail ou au tribunal administratif pour constater une situation d'exploitation.
Je ne dis pas le contraire
archeboc a écrit: La pointeuse protège le salarié.
Pronote dans la façon dont il est conçu permet de voir si le professeur a fait son travail d'appeler donc signifie sa présence. Indirectement certes
Mettre une pointeuse pour lutter contre la paresse des enseignants, par analogie avec la paresse des personnels hospitaliers?
Excuse-moi mais la quasi totalité des collègues que j'ai rencontrés sur 17 établissements sont à l'heure .Et si on en vient à la mettre pour forcer les personnels éducatifs à ne pas être paresseux , c'est qu'il y a un gros soucis dans l'établissement ;pour moi ce serait un manque de confiance puisque nous sommes là bien avant l'heure de début de cours ne serait-ce que pour faire des photocopies. Si je me pointe 1 heure avant le début du cours comme le ferait un salarié hors EN aurais-je droit moi aussi à 1 HSE ?
- ElyasEsprit sacré
gauvain31 a écrit:
Mettre une pointeuse pour lutter contre la paresse des enseignants, par analogie avec la paresse des personnels hospitaliers?
Excuse-moi mais la quasi totalité des collègues que j'ai rencontrés sur 17 établissements sont à l'heure .Et si on en vient à la mettre pour forcer les personnels éducatifs à ne pas être paresseux , c'est qu'il y a un gros soucis dans l'établissement ;pour moi ce serait un manque de confiance puisque nous sommes là bien avant l'heure de début de cours ne serait-ce que pour faire des photocopies. Si je me pointe 1 heure avant le début du cours comme le ferait un salarié hors EN aurais-je droit moi aussi à 1 HSE ?
Ce n'est pas qu'Archeboc et surtout moi disions. Tu semblais considérer la pointeuse comme un odieux instrument alor qu'il est une protection dans de nombreuses situations. Pour le monde enseignant, la pointeuse n'a aucun sens. Il s'agissait seulement de corriger ta vision ultra-négative de la pointeuse.
- HonchampDoyen
Elyas a écrit:archeboc a écrit:gauvain31 a écrit:Et concernant la pointeuse, t'inquiète que Pronote fait bien son travail depuis un bon moment....
Non. Pronote ne permet pas de rattraper des jours de congés. Pronote ne vous protège pas du burn out. Pronote ne pourra pas servir à l'inspection du travail ou au tribunal administratif pour constater une situation d'exploitation. La pointeuse protège le salarié.
Je confirme l'idée que la pointeuse est plutôt du côté des travailleurs. Les chefs de l'hôpital de ma femme considéraient que le personnel hospitalier paressait et ne respectait pas les horaires. Autant dire qu'ils ont regretté quand ils ont vu les horaires réellement réalisés par le personnel : des heures supplémentaires par dizaine de milliers. Ils ont été obligés d'accorder autant de RTT comme ils n'avaient pas l'argent pour payer.
Je confirme : dans une supermarché proche, les chefs de rayon (je connais bien celui du rayon "boucherie") aimeraient avoir accès à la pointeuse...
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- ZagaraGuide spirituel
Le but annoncé par pas mal de politiques est de fixer les enseignants au bahut pendant 30 à 40h sans payer leurs heures de présence (travailler plus à salaire constant).
Les meilleurs outils pour accomplir cet objectif restent les réunions et tâches annexes placées n'importe quand, jusque tard le soir, et toutes obligatoires ou "fortement recommandées" (par divers biais, comme la notation, la marginalisation des récalcitrants, etc). Si possible créant un emploi du temps qui renforce le présentiel avec des trous d'une ou deux heures (temps trop court pour rentrer chez soi).
Les meilleurs outils pour accomplir cet objectif restent les réunions et tâches annexes placées n'importe quand, jusque tard le soir, et toutes obligatoires ou "fortement recommandées" (par divers biais, comme la notation, la marginalisation des récalcitrants, etc). Si possible créant un emploi du temps qui renforce le présentiel avec des trous d'une ou deux heures (temps trop court pour rentrer chez soi).
- LefterisEsprit sacré
Tout à fait d'accord. Nous avons eu dans nos casiers un écrit indiquant que ce serait payé en HSE, tout comme les ateliers. Si c'est le cas, c'est acceptable.Maintenant, il faut avoir l'oeil ouvert, obtenir des garanties : les cas de paiements non effectués a posteriori ne relèvent pas de l'hallucination collective.Honchamp a écrit:Moi, je peux admettre que des collègues soient prêts à participer à "devoirs faits". Ne serait-ce que pour améliorer leur ordinaire financier.
Quand on voit le salaire des jeunes profs (et des anciens d'ailleurs, mais on peut penser que les anciens sont à peu près installés dans la vie, encore que, si enfants en études, si seul, si divorce, bref même pour les anciens cela ne va pas de soi...)....
Mais je ne veux pas qu'ils se fassent tondre, à être payés à 50 %.
Le CDE d'un collègue assez jeune, entré sous Châtel, alors dans une autre académie leur avait naïvement passé le "power-point" académique destiné à présenter les orientations aux CDE. Il était écrit explicitement qu'il fallait "sédentariser" les enseignants.Zagara a écrit:Le but annoncé par pas mal de politiques est de fixer les enseignants au bahut pendant 30 à 40h sans payer leurs heures de présence (travailler plus à salaire constant).
Les meilleurs outils pour accomplir cet objectif restent les réunions et tâches annexes placées n'importe quand, jusque tard le soir, et toutes obligatoires ou "fortement recommandées" (par divers biais, comme la notation, la marginalisation des récalcitrants, etc). Si possible créant un emploi du temps qui renforce le présentiel avec des trous d'une ou deux heures (temps trop court pour rentrer chez soi).
Quand nous sommes passés de la journée continue (qui permettait, soit dit en passant, de mettre les options à des heures raisonnables et non en début et fin de journée) à la coupure d'une heure trente, un adjoint a lâché incidemment que ça serait bien, que l'on pourrait ainsi se concerter à midi (raté , de plus en plus d'enseignants ont commencé à rentrer chez eux, moi le premier). C'était un des buts non avoués, tout comme celui de réduire le nombre de surveillants, qui n'avaient ainsi qu'une plage de surveillance entrée et sortie de l'établissement.L'amplitude quotidienne a augmenté également, je le suis retrouvé avec des heures allant jusqu'à 18H30 quand j'enchaînais deux classes de LA. Idem pour les groupes de langues.
Une collègue de lettres avait fait un bel article sur médiapart je crois, expliquant comment son chef d'établissement lui avait fait une EDT à trous exprès, en lui disant clairement qu'il voulait voir les enseignants dans l'établissement.
On pourrait multiplier les exemples de cette démarche agressive, démotivante, même quand elle n'est pas aussi ingénument ou franchement avouée.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RendashBon génie
Lefteris a écrit:
Une collègue de lettres avait fait un bel article sur médiapart je crois, expliquant comment son chef d'établissement lui avait fait une EDT à trous exprès, en lui disant clairement qu'il voulait voir les enseignants dans l'établissement.
j'espère qu'il y avait un bar sympa à côté, et que le CDE en question s'est gratté pour trouver des PP.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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