- wanaxFidèle du forum
Et on fera comme les Australiens, on vivra de l'exportation de nos richesses minières. Pas c.on...
Oh, wait...
Oh, wait...
- Moses2Niveau 5
Ce qu'écrit Lefteris me rappelle les propos que tenait récemment l'anthropologue Marc Augé :
http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2017/05/09/marc-auge-la-sortie-du-religieux-me-parait-evidente-tot-ou-tard_5124614_4497916.htmlMarc Augé a écrit:Pour moi, les Terriens se divisent aujourd’hui en trois catégories : les puissants, les consommateurs et les exclus. Les puissants représentent l’oligarchie formée par ceux qui circulent sur la planète et la considèrent comme leur jardin. Les consommateurs sont nécessaires au fonctionnement du système. Quant aux exclus, ils le sont de la consommation autant que de la connaissance.
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:On leur mentira jusqu'au bout, et de toute manière, il ne faut pas oublier que 80% de la population n'intéresse pas les décideurs. On se préoccupe juste de leur "employabilité" selon les besoins du marché flexible, et de la manière de tenir ces masses de population par le "tittytainment" entre autres.
Mais bon , il commence quand même à y avoir des interrogations chez les journalistes devant les résultats aberrants du bac. Les parents vont bien voir qu'on leur ment et certains s'en aperçoivent déjà, ceux qui ont des enfants dont l'écart d'âge est suffisant pour voir les baisses d'exigence le temps d'une réforme. Plus la médiatisation des études PISA....
Dans une certaines mesure (la comparaison est triviale); cette situation me fait penser au dopage dans le cyclisme. Tout le monde voyait, tout le monde devinait sans trop (se) le dire, et ceci pendant des décennies. Ce "déni de foule" est absolument fascinant à observer à l'échelle de la société.
Le bac est la dernière grand institution nationale, un totem dont il est difficile de se dire qu'il ne rend plus compte de la réalité du niveau d'un élève.
Le réveil sera très douloureux je crois. Mais comme toi je ne donne pas mon grain à moudre à ce système que je vomis.
Quant à l'employabilité et au "tittytainment" , oui je te rejoins totalement étant un lecteur fidèle moi aussi de Michéa
Juste une nuance: la France peut-elle se permettre "d'enfanter" des jeunes peu qualifiés là où au contraire il faudrait augmenter les niveaux de qualification puisque les pays émergeant eux aussi augmentent singulièrement les niveaux de qualification de ses citoyens jusqu'à rejoindre bientôt ceux de la France .
Nous n'avons que peu de ressources naturelles: si notre pays veut tenir son rang, il est obligé de mieux former ses jeunes pour maintenir un temps d'avance... sous peine d'une énorme chômage de masse (pas sûr qu'il y ait assez de métier peu qualifiés pour tous en France dans quelques années ) et ce n'est pas la direction qu'il prend. Cette "politique" éducative à très court terme est bizarrement à contre-sens de ce qu'il faudrait faire pour le bien de l'économie française. Ce n'est pas d'ailleurs une vraie politique éducative: c'est de la gestion de ressources financières et de flux humains. Pour moi, c'est un énorme paradoxe.
- ysabelDevin
Pour revenir au sujet, ou presque...Le stagiaire de maths de mon lycée a été validé mais il a décidé de quitter notre maison de fous.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- gauvain31Empereur
ysabel a écrit:Pour revenir au sujet, ou presque...Le stagiaire de maths de mon lycée a été validé mais il a décidé de quitter notre maison de fous.
Je la comprends, l'an dernier, notre stagiaire de math a démissionné (il était pourtant dans un très bon lycée), mais il était encore très jeune, et a voulu poursuivre ses études en Master de Mathématiques de l'ingénieur. Le métier d'enseignant ne l'intéressait pas plus que ça. Je lui ai dit évidement que c'était une bonne idée vu son âge
- LefterisEsprit sacré
Je ne lis pas spécialement Michéa, même si j'ai dû tomber ça et là sur des articles, mais je me nourris à la source de ceux qui voient la société comme un grand "management" (les financiers, les technocrates qu'ils emploient). Et je regarde ce qui se produit... eh bien ça colle. La politique éducative n'intéresse pas grand-monde en fait , nous avons tort de projeter nos centres d'intérêt sur le reste de la société. Il s'agit pour les politiques de dire que ça fonctionne, que la politique en place et bonne (quel plus grand battage d'auto-publicité que la réforme, par exemple ? ) , et c'est justifié en faisant tourner la planche à diplômes. Si ça conteste un peu, on sort un argument techniciste, mais on ne remet jamais en cause l'orientation générale, imposée de toute manière de l'extérieur, et avec des carcans financiers.gauvain31 a écrit:
Mais bon , il commence quand même à y avoir des interrogations chez les journalistes devant les résultats aberrants du bac. Les parents vont bien voir qu'on leur ment et certains s'en aperçoivent déjà, ceux qui ont des enfants dont l'écart d'âge est suffisant pour voir les baisses d'exigence le temps d'une réforme. Plus la médiatisation des études PISA....
Dans une certaines mesure (la comparaison est triviale); cette situation me fait penser au dopage dans le cyclisme. Tout le monde voyait, tout le monde devinait sans trop (se) le dire, et ceci pendant des décennies. Ce "déni de foule" est absolument fascinant à observer à l'échelle de la société.
Le bac est la dernière grand institution nationale, un totem dont il est difficile de se dire qu'il ne rend plus compte de la réalité du niveau d'un élève.
Le réveil sera très douloureux je crois. Mais comme toi je ne donne pas mon grain à moudre à ce système que je vomis.
Quant à l'employabilité et au "tittytainment" , oui je te rejoins totalement étant un lecteur fidèle moi aussi de Michéa
Juste une nuance: la France peut-elle se permettre "d'enfanter" des jeunes peu qualifiés là où au contraire il faudrait augmenter les niveaux de qualification puisque les pays émergeant eux aussi augmentent singulièrement les niveaux de qualification de ses citoyens jusqu'à rejoindre bientôt ceux de la France .
Nous n'avons que peu de ressources naturelles: si notre pays veut tenir son rang, il est obligé de mieux former ses jeunes pour maintenir un temps d'avance... sous peine d'une énorme chômage de masse (pas sûr qu'il y ait assez de métier peu qualifiés pour tous en France dans quelques années ) et ce n'est pas la direction qu'il prend. Cette "politique" éducative à très court terme est bizarrement à contre-sens de ce qu'il faudrait faire pour le bien de l'économie française. Ce n'est pas d'ailleurs une vraie politique éducative: c'est de la gestion de ressources financières et de flux humains. Pour moi, c'est un énorme paradoxe.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Dame JouanneÉrudit
Mais il y a quand même de plus en plus d'interrogations du privé (PME ou plus grosses boîtes) au niveau des embauches. Les employeurs se rendent bien compte qu'il y a un écart de plus en plus grand entre les diplômes actuels et ceux d'il y a quelques années. Que les connaissances des jeunes qu'ils reçoivent en stage sont moins élevées. C'est tout de même un phénomène qui devrait inquiéter.Lefteris a écrit:Je ne lis pas spécialement Michéa, même si j'ai dû tomber ça et là sur des articles, mais je me nourris à la source de ceux qui voient la société comme un grand "management" (les financiers, les technocrates qu'ils emploient). Et je regarde ce qui se produit... eh bien ça colle. La politique éducative n'intéresse pas grand-monde en fait , nous avons tort de projeter nos centres d'intérêt sur le reste de la société. Il s'agit pour les politiques de dire que ça fonctionne, que la politique en place et bonne (quel plus grand battage d'auto-publicité que la réforme, par exemple ? ) , et c'est justifié en faisant tourner la planche à diplômes. Si ça conteste un peu, on sort un argument techniciste, mais on ne remet jamais en cause l'orientation générale, imposée de toute manière de l'extérieur, et avec des carcans financiers.gauvain31 a écrit:
Mais bon , il commence quand même à y avoir des interrogations chez les journalistes devant les résultats aberrants du bac. Les parents vont bien voir qu'on leur ment et certains s'en aperçoivent déjà, ceux qui ont des enfants dont l'écart d'âge est suffisant pour voir les baisses d'exigence le temps d'une réforme. Plus la médiatisation des études PISA....
Dans une certaines mesure (la comparaison est triviale); cette situation me fait penser au dopage dans le cyclisme. Tout le monde voyait, tout le monde devinait sans trop (se) le dire, et ceci pendant des décennies. Ce "déni de foule" est absolument fascinant à observer à l'échelle de la société.
Le bac est la dernière grand institution nationale, un totem dont il est difficile de se dire qu'il ne rend plus compte de la réalité du niveau d'un élève.
Le réveil sera très douloureux je crois. Mais comme toi je ne donne pas mon grain à moudre à ce système que je vomis.
Quant à l'employabilité et au "tittytainment" , oui je te rejoins totalement étant un lecteur fidèle moi aussi de Michéa
Juste une nuance: la France peut-elle se permettre "d'enfanter" des jeunes peu qualifiés là où au contraire il faudrait augmenter les niveaux de qualification puisque les pays émergeant eux aussi augmentent singulièrement les niveaux de qualification de ses citoyens jusqu'à rejoindre bientôt ceux de la France .
Nous n'avons que peu de ressources naturelles: si notre pays veut tenir son rang, il est obligé de mieux former ses jeunes pour maintenir un temps d'avance... sous peine d'une énorme chômage de masse (pas sûr qu'il y ait assez de métier peu qualifiés pour tous en France dans quelques années ) et ce n'est pas la direction qu'il prend. Cette "politique" éducative à très court terme est bizarrement à contre-sens de ce qu'il faudrait faire pour le bien de l'économie française. Ce n'est pas d'ailleurs une vraie politique éducative: c'est de la gestion de ressources financières et de flux humains. Pour moi, c'est un énorme paradoxe.
Moi aussi, cette politique éducative à court terme et qui semble obnubilée seulement par les économies et la gestion de flux m'interroge. Comment ne peut-on pas s'interroger sur les conséquences à long terme d'une telle politique? Comment ne pas s'inquiéter de l'avenir face à toute cette génération que l'on garde longtemps dans le système éducatif mais sans leur donner un bagage solide, à qui on fait miroiter des diplômes d'études longues qui devraient leur donner une bonne carrière (quelle plaquette d'école vantait qu'elle faisait de ses élèves des "niveaux ingénieurs" ce qui était faux) pour les confronter ensuite très tardivement et brutalement à la désillusion en entrant dans le monde du travail.
Bref, comment se fait-il que personne à la tête du MEN ne semble vouloir réfléchir aux conséquences désastreuses de leur politique sur le long terme? Il y a quelques années j'espérais une prise de conscience générale et un réveil brutal. J'ai de plus en plus de mal à y croire...
- LefterisEsprit sacré
Ils ne veulent pas y réfléchir car ils sont eux-mêmes dans le court terme pour leur carrière, ils doivent donc satisfaire immédiatement la demande, dire que ça fonctionne, "communiquer", et continuer comme si de rien n'était à appliquer les feuilles de route.S'ils ne sont pas contents, on leur dit d'aller voir ailleurs. Et si vraiment ça remue, sortir les deux arguments massue immuables : "onn n'a pas été assez loin dans les réformes, mais on va continuer" et "le problème, c'est les personnels et leur statut". Et on lance un "chantier" qui détruit mais ne construit pas, et ainsi de suite.Dame Jouanne a écrit:
Mais il y a quand même de plus en plus d'interrogations au niveau du privé au niveau des embauches. Les employeurs se rendent bien compte qu'il y a un écart de plus en plus grand entre les diplômes actuels et ceux d'il y a quelques années. Que les connaissances des jeunes qu'ils reçoivent en stage sont moins élevées. C'est tout de même un phénomène qui devrait inquiéter.
Moi aussi, cette politique éducative à court terme et qui semble obnubilée seulement par les économies et la gestion de flux m'interroge. Comment ne peut-on pas s'interroger sur les conséquences à long terme d'une telle politique? Comment ne pas s'inquiéter de l'avenir face à toute cette génération que l'on garde longtemps dans le système éducatif mais sans leur donner un bagage solide, à qui on fait miroiter des diplômes d'études longues qui devraient leur donner une bonne carrière (quelle plaquette d'école vantait qu'elle faisait de ses élèves des "niveaux ingénieurs" ce qui était faux) pour les confronter ensuite très tardivement et brutalement à la désillusion en entrant dans le monde du travail.
Bref, comment se fait-il que personne à la tête du MEN ne semble vouloir réfléchir aux conséquences désastreuses de leur politique sur le long terme? Il y a quelques années j'espérais une prise de conscience générale et d'un réveil brutal. J'ai de plus en plus de mal à y croire...
A noter que ce n'st pas que dans l'E.N. : quand des généraux, par conscience, ont dénoncé l'Etat de délabrement de l'armée, la communication qui masque le matériel vétuste et minimaliste, le moral des troupes en berne, ils ont été limogés, et je crois même qu'on a retiré des grades honoraires à des retraités, pour que d'autres ne s'avisent pas de parler.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LaepixiaNiveau 8
J'avais lu il y a longtemps un livre écrit par un autiste qui citait pour décrire sa condition et son ressenti La panthère de Rilke.
Je pense à ce poème en considérant le système général dans lequel on est enfermé et qui nous rend groggy.
Néanmoins, ma colère dépasse largement une quelconque résignation et j'espère encore longtemps la conserver pour ne pas basculer. Mais, c'est vrai que c'est épuisant de se battre sans arrêt, contre tout ce que Lefteris a cité, la hiérarchie qui ne considère que sa carrière, contre les collègues qui pensent à court terme et individuel, etc...
En tout cas, courage aux stagiaires qui ont la vocation et qui se retrouvent dans les situations exposées ici.
Je pense à ce poème en considérant le système général dans lequel on est enfermé et qui nous rend groggy.
Néanmoins, ma colère dépasse largement une quelconque résignation et j'espère encore longtemps la conserver pour ne pas basculer. Mais, c'est vrai que c'est épuisant de se battre sans arrêt, contre tout ce que Lefteris a cité, la hiérarchie qui ne considère que sa carrière, contre les collègues qui pensent à court terme et individuel, etc...
En tout cas, courage aux stagiaires qui ont la vocation et qui se retrouvent dans les situations exposées ici.
- almuixeNeoprof expérimenté
Lefteris a écrit:L'idée serait à creuser en multipliant les garde-fous. Quelques idées, auxquelles je réfléchis depuis un moment :gauvain31 a écrit:
Cette idée vient d'Espagne (et ça se fait déjà dans le privé en France, un collègue à moi qui est adjoint) et il faut absolument et évidemment des garde-fous : à savoir la possibilité de ne faire qu'un seul "mandat" et où la progression de carrière des enseignants serait laissée seulement à un IPR. Ce type de CDE n'aurait qu'un rôle de gestion. On peut encore imaginer d'autres garde-fous Elyas. Il est évident que tout le monde n'est pas fait humainement pour les métiers d'encadrement , et malheureusement il y a déjà des CDE parasites comme on peut le lire dans les témoignages que l'on trouve sur ce forum. Des CDE pervers narcissiques, violents, méprisants et incompétents qui pourrissent à eux seuls l'ambiance de l'établissement....il y en a déjà hélas malgré le concours....
- une direction élue obligatoirement collégiale de deux personnes (ou plus selon taille de l’établissement) sur un an , avec élection de remplaçants.
- pourquoi pas sur deux ans, mais avec élection décalée d'un nouveau membre (ou plusieurs) pour assurer une continuité dans la gestion, et ne pas repartir à zéro chaque année. Le membre nouvellement élu serait adjoint de celui élu l'année précédente, puis CDE, et ainsi de suite. Comme aujourd'hui, seul le CDE aurait capacité juridique, mais pourrait déléguer sa signature.
- pour éviter l'élection d'un "populaire" de SDP ou d'un réseau, les éligibles seraient à choisir parmi un "vivier" (je cause bien le verbiage administratif hein ... ) d'enseignants ayant une ancienneté minimale, et surtout qualifiés dans certains domaines (droit administratif, pénal, finances publiques...)
-la formation ainsi que l'habilitation seraient confiées à des spécialistes extérieurs (universités), pour éviter les dérives que l'on connaît de cooptation et réseautage, avec examen totalement anonyme.
- les élus conserveraient une classe ou deux, selon les disciplines, avec un maxima de 4 à 5 heures.
- le vivier risquant d'être restreint, notamment dans les petits établissements, on pourrait postuler de nouveau, mais pas consécutivement.
- pour encourager cette prise de responsabilité, les élus percevraient une indemnité de sujétion spéciale pendant tout le mandat, sous forme de NBI, et une bonification d'avancement au retour comme enseignant à temps plein.
- on pourrait envisager une telle élection sur un bassin scolaire également, avec réintégration automatique dans l'établissement d'origine, sauf demande de mutation.
Le système actuel est à bout de souffle, et perçu comme illégitime par trop d'enseignants, qui savent qu'ils n'ont aucune garantie et que tout repose sur les qualités humaines et organisatrices du chef. La fracture va augmenter avec le PPCR, en même temps que les tensions, pas besoin d'être devin.
Et pourquoi ne pas recourir à un vrai système démocratique en tirant au sort le (ou les) chefs d'établissement dans un "vivier" de volontaires dont on a vérifié la compétence. Cela éviterait les luttes de pouvoir intestines et les rancoeurs produites par les campagnes électorales.
Mais bon, je sais que je rêve. Le modèle dominant l'économie et les esprits c'est celui du chef et de ses subordonnés.
- LefterisEsprit sacré
Oui, ça rejoint ce que je dis sous une forme un peu différente. Mais l'idéologie droitière qui prévaut est de mettre un chef, n'importe qui pourvu qu'il ait du pouvoir, et de surveiller, contraindre. Logique droitière qui fut celle de la réforme "de gôôche", avec l'obligation d'obéir, d'aller aux formations, de se plier ("vous êtes fonctionnaires, disaient les camarillas inspectorales, vous appliquerez"), puis pur certains les "accompagnements" (prière de traduire ce mot). C'est ce système mental que l'on propose de continuer et de durcir. Celui qui choisira un établissement près de chez lui sera peut-être prié d'en partir parc e qu'il n'aura pas l'esprit local, celui du chef.almuixe a écrit:Lefteris a écrit:L'idée serait à creuser en multipliant les garde-fous. Quelques idées, auxquelles je réfléchis depuis un moment :gauvain31 a écrit:
Cette idée vient d'Espagne (et ça se fait déjà dans le privé en France, un collègue à moi qui est adjoint) et il faut absolument et évidemment des garde-fous : à savoir la possibilité de ne faire qu'un seul "mandat" et où la progression de carrière des enseignants serait laissée seulement à un IPR. Ce type de CDE n'aurait qu'un rôle de gestion. On peut encore imaginer d'autres garde-fous Elyas. Il est évident que tout le monde n'est pas fait humainement pour les métiers d'encadrement , et malheureusement il y a déjà des CDE parasites comme on peut le lire dans les témoignages que l'on trouve sur ce forum. Des CDE pervers narcissiques, violents, méprisants et incompétents qui pourrissent à eux seuls l'ambiance de l'établissement....il y en a déjà hélas malgré le concours....
- une direction élue obligatoirement collégiale de deux personnes (ou plus selon taille de l’établissement) sur un an , avec élection de remplaçants.
- pourquoi pas sur deux ans, mais avec élection décalée d'un nouveau membre (ou plusieurs) pour assurer une continuité dans la gestion, et ne pas repartir à zéro chaque année. Le membre nouvellement élu serait adjoint de celui élu l'année précédente, puis CDE, et ainsi de suite. Comme aujourd'hui, seul le CDE aurait capacité juridique, mais pourrait déléguer sa signature.
- pour éviter l'élection d'un "populaire" de SDP ou d'un réseau, les éligibles seraient à choisir parmi un "vivier" (je cause bien le verbiage administratif hein ... ) d'enseignants ayant une ancienneté minimale, et surtout qualifiés dans certains domaines (droit administratif, pénal, finances publiques...)
-la formation ainsi que l'habilitation seraient confiées à des spécialistes extérieurs (universités), pour éviter les dérives que l'on connaît de cooptation et réseautage, avec examen totalement anonyme.
- les élus conserveraient une classe ou deux, selon les disciplines, avec un maxima de 4 à 5 heures.
- le vivier risquant d'être restreint, notamment dans les petits établissements, on pourrait postuler de nouveau, mais pas consécutivement.
- pour encourager cette prise de responsabilité, les élus percevraient une indemnité de sujétion spéciale pendant tout le mandat, sous forme de NBI, et une bonification d'avancement au retour comme enseignant à temps plein.
- on pourrait envisager une telle élection sur un bassin scolaire également, avec réintégration automatique dans l'établissement d'origine, sauf demande de mutation.
Le système actuel est à bout de souffle, et perçu comme illégitime par trop d'enseignants, qui savent qu'ils n'ont aucune garantie et que tout repose sur les qualités humaines et organisatrices du chef. La fracture va augmenter avec le PPCR, en même temps que les tensions, pas besoin d'être devin.
Et pourquoi ne pas recourir à un vrai système démocratique en tirant au sort le (ou les) chefs d'établissement dans un "vivier" de volontaires dont on a vérifié la compétence. Cela éviterait les luttes de pouvoir intestines et les rancoeurs produites par les campagnes électorales.
Mais bon, je sais que je rêve. Le modèle dominant l'économie et les esprits c'est celui du chef et de ses subordonnés.
Le professeur qui croit naïvement qu'il est au service du savoir, et uniquement du savoir, a tout faux.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RendashBon génie
Mouais. Je n'en connais pas beaucoup qui accepteraient de se frotter au job ; quant à ceux qui constitueraient le "vivier de volontaires" ... ouais, non, merci, sans façon :lol:
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- JacqGuide spirituel
Pour le recrutement des CDE :
Les universitaires, des spécialistes pour l'enseignement secondaire : non merci ! Ils n'y connaissent rien de rien.
Des universitaires pour éviter les dérives de la cooptation ?
Dans ce que je vois, constate, il n'y a pas pire système de cooptation que celui des universités (pour les enseignants comme pour la direction).
Alors, non merci, que les universitaires restent dans leur coin à ce sujet là.
Je préfère largement le système des concours.
Lefteris a écrit:
[...]
-la formation ainsi que l'habilitation seraient confiées à des spécialistes extérieurs (universités), pour éviter les dérives que l'on connaît de cooptation et réseautage, avec examen totalement anonyme.
- les élus conserveraient une classe ou deux, selon les disciplines, avec un maxima de 4 à 5 heures.
[...]
Les universitaires, des spécialistes pour l'enseignement secondaire : non merci ! Ils n'y connaissent rien de rien.
Des universitaires pour éviter les dérives de la cooptation ?
Dans ce que je vois, constate, il n'y a pas pire système de cooptation que celui des universités (pour les enseignants comme pour la direction).
Alors, non merci, que les universitaires restent dans leur coin à ce sujet là.
Je préfère largement le système des concours.
- NylohNiveau 4
Donc, si j'ai bien compris (je n'ai pas encore tout lu des 8 pages du sujet, désolée ) : on manque de candidats et de vocations, et quand on en a, on met en place un tel système kafkaïen autour des stagiaires, augmentant leur stress (pour une année ou deux qui en génère déjà beaucoup) qu'on aboutit à exclure plus qu'avant un plus petit nombre de professeurs potentiels...
Tout va bien en effet dans l'EN.
Et j'abonde dans le sens de beaucoup qui ont témoigné dans le présent sujet : mon année de stage en seconde, éprouvante comme pour tout le monde, est désormais à classer dans la catégorie "année tranquille et super bon souvenir" en comparaison de ce que vivent les nouveaux. en plus j'ai eu mon mois de juin en bonus à cause du bac, mes secondes étant libérées bien plus tôt. Bref, c'était les vacances : IUFM étant l'occasion de revoir les copains, d'échanger, d'écouter les formateurs pas trop casse-bonbons et bonne pâte, conseillère pédago sympa et pas tout un ensemble de dispositifs à la mord-moi le nœud à pondre. D'ailleurs, les stagiaires doivent-ils toujours se filmer ? Un collègue en maths devait le faire y'a 4 ans. Bref.
Déjà que le salaire n'est pas un argument pour amener les jeunes étudiants dans le métier, la sécurité de l'emploi, à moyen terme (vu ce qui est prévu dans les hautes sphères), non plus ... si on dégoûte ceux qui restent motivés malgré tout, eh bien ! Quel désastre !
Ceci dit, quand les programmes sont déjà pondus par des gens qui n'ont jamais enseigné ou pas depuis Mathusalem, faut plus s'étonner.
On parle des non-titularisés, mais je n'ai jamais vu autant de jeunes professeurs dans mon entourage, c'est-à-dire ayant moins de 5 ans dans le métier se donner pas plus de 10 ans avant de changer de voie, voire maintenant de partir enseigner à l'étranger. J'y pense moi-même. Double-nationalité et tout ça.
A modérer ceci dit (un article québécois récent dénonçait la dégradation des conditions de travail des professeurs face à des élèves de plus en plus difficiles à gérer), mais c'est un autre sujet.
Au final, en lisant les témoignages, avec le constat que j'ai fait dans mon coin concernant le sort actuel de nos stagiaires, je suis sûre d'une chose : si j'étais moi avec 20 ans de moins, je ne choisirais pas ce métier ... alors que c'était ma vocation depuis l'école primaire. Bravo l'EN, continuez comme ça ! J'en viens à déconseillez à mes élèves le métier, pour les très très rares qui manifestent une vague curiosité sur la profession.
Tout va bien en effet dans l'EN.
Et j'abonde dans le sens de beaucoup qui ont témoigné dans le présent sujet : mon année de stage en seconde, éprouvante comme pour tout le monde, est désormais à classer dans la catégorie "année tranquille et super bon souvenir" en comparaison de ce que vivent les nouveaux. en plus j'ai eu mon mois de juin en bonus à cause du bac, mes secondes étant libérées bien plus tôt. Bref, c'était les vacances : IUFM étant l'occasion de revoir les copains, d'échanger, d'écouter les formateurs pas trop casse-bonbons et bonne pâte, conseillère pédago sympa et pas tout un ensemble de dispositifs à la mord-moi le nœud à pondre. D'ailleurs, les stagiaires doivent-ils toujours se filmer ? Un collègue en maths devait le faire y'a 4 ans. Bref.
Déjà que le salaire n'est pas un argument pour amener les jeunes étudiants dans le métier, la sécurité de l'emploi, à moyen terme (vu ce qui est prévu dans les hautes sphères), non plus ... si on dégoûte ceux qui restent motivés malgré tout, eh bien ! Quel désastre !
Ceci dit, quand les programmes sont déjà pondus par des gens qui n'ont jamais enseigné ou pas depuis Mathusalem, faut plus s'étonner.
On parle des non-titularisés, mais je n'ai jamais vu autant de jeunes professeurs dans mon entourage, c'est-à-dire ayant moins de 5 ans dans le métier se donner pas plus de 10 ans avant de changer de voie, voire maintenant de partir enseigner à l'étranger. J'y pense moi-même. Double-nationalité et tout ça.
A modérer ceci dit (un article québécois récent dénonçait la dégradation des conditions de travail des professeurs face à des élèves de plus en plus difficiles à gérer), mais c'est un autre sujet.
Au final, en lisant les témoignages, avec le constat que j'ai fait dans mon coin concernant le sort actuel de nos stagiaires, je suis sûre d'une chose : si j'étais moi avec 20 ans de moins, je ne choisirais pas ce métier ... alors que c'était ma vocation depuis l'école primaire. Bravo l'EN, continuez comme ça ! J'en viens à déconseillez à mes élèves le métier, pour les très très rares qui manifestent une vague curiosité sur la profession.
- e-WandererGrand sage
Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
- BabaretteDoyen
e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour être enseignant qu'on est un danger public.
- LefterisEsprit sacré
Oui, mais les jurys, qui s'occupent de choses secondaires, comme les connaissances sur l'histoire de la langue ou la connaissance de textes littéraires qui ne servent à rien et que plus personne ne lit, ne peuvent savoir comment le lauréat se comportera avec les tablettes, le tableau numérique, s'il organisera des projets, sera "investi" dans la journée du déguisement ou le bal du collège.e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RendashBon génie
Babarette a écrit:e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour être enseignant qu'on est un danger public.
Naturellement, mais il y a aussi des dangers publics.
- BabaretteDoyen
Rendash a écrit:Babarette a écrit:e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour être enseignant qu'on est un danger public.
Naturellement, mais il y a aussi des dangers publics.
Pour ma part, ceux que j'ai rencontré étaient titularisés, voire tuteur, et fort bien vus de la hiérarchie.
- VatrouchkaNiveau 9
Babarette a écrit:e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour être enseignant qu'on est un danger public.
Aux oraux du CAPES, j'ai rencontré une candidate qui n'était pas tout à fait sûre de savoir qui était La Bruyère (elle m'a trouvée très cultivée de pouvoir dire qu'il avait écrit Les Caractères) et qui se vantait de ne jamais avoir lu un seul roman de Zola. Elle n'a pas été admise et heureusement car d'un point de vue disciplinaire, elle aurait été un danger public.
- titus06Habitué du forum
e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Et il y en sans doute aussi des "dangers publics" dans les biens classés du CAPES...
- BabaretteDoyen
Vatrouchka a écrit:Babarette a écrit:e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour être enseignant qu'on est un danger public.
Aux oraux du CAPES, j'ai rencontré une candidate qui n'était pas tout à fait sûre de savoir qui était La Bruyère (elle m'a trouvée très cultivée de pouvoir dire qu'il avait écrit Les Caractères) et qui se vantait de ne jamais avoir lu un seul roman de Zola. Elle n'a pas été admise et heureusement car d'un point de vue disciplinaire, elle aurait été un danger public.
Oui, et? Elle n'a pas été admise.
Mon tuteur, la première année, faisait des fautes innommables, ("je vais y revenir dessus" était sa spécialité, il le disait dix fois par heure) et ne comprenait pas le rapport entre le théâtre et le prologue d'Henry V de Shakespeare. Pourtant, les inspecteurs sont à genoux devant lui.
Un gars de ma promo faisait étudier du rap à ses élèves au lieu de poésie, parce que la poésie, c'est trop nul parait-il. Titularisé. Sans parler des adorateurs de la réforme. Titularisés.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- PonocratesExpert spécialisé
e-Wanderer a écrit: J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Bossuet a écrit: Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- LefterisEsprit sacré
Bossuet avait donc prédit la réforme du collège ? L'élection de Macron ? On m'dit rien à moi :cpojuste:Ponocrates a écrit:Bossuet a écrit: Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- NylohNiveau 4
Babarette a écrit:Vatrouchka a écrit:Babarette a écrit:e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour être enseignant qu'on est un danger public.
Aux oraux du CAPES, j'ai rencontré une candidate qui n'était pas tout à fait sûre de savoir qui était La Bruyère (elle m'a trouvée très cultivée de pouvoir dire qu'il avait écrit Les Caractères) et qui se vantait de ne jamais avoir lu un seul roman de Zola. Elle n'a pas été admise et heureusement car d'un point de vue disciplinaire, elle aurait été un danger public.
Oui, et? Elle n'a pas été admise.
Mon tuteur, la première année, faisait des fautes innommables, ("je vais y revenir dessus" était sa spécialité, il le disait dix fois par heure) et ne comprenait pas le rapport entre le théâtre et le prologue d'Henry V de Shakespeare. Pourtant, les inspecteurs sont à genoux devant lui.
Un gars de ma promo faisait étudier du rap à ses élèves au lieu de poésie, parce que la poésie, c'est trop nul parait-il. Titularisé. Sans parler des adorateurs de la réforme. Titularisés.
Je pense qu'on s'accorde tous à dire qu'il n'est pas question de titulariser des stagiaires objectivement non compétents sur des bases littéraires et grammaticales à posséder pour tout professeur de français qui se respecte.
Mais les non-titularisations incompréhensibles sont tout de même un peu trop nombreuses pour ne pas interpeller. Du reste, le manque d'attractivité du métier aboutit forcément à baisser les exigences pour l'obtention du concours et amène donc à retrouver également des stagiaires ayant les lacunes que tu soulignes (et pas que les stagiaires d'ailleurs).
- JacqGuide spirituel
titus06 a écrit:e-Wanderer a écrit:Je crois qu'il faut aussi bien différencier les non-titularisations scandaleuses (liées aux dérives des petits chefs, aux délires de l'ESPE etc.) et celles qui sont en revanche salutaires : dans les fonds de classement du CAPES, il y a aussi de vrais dangers publics. J'ai vu certains collègues universitaires, tout heureux en juillet des taux de réussite de nos étudiants, pâlir à la rentrée en apprenant que leur gosse avait comme professeur M. ou Mme XYZ.
Et il y en sans doute aussi des "dangers publics" dans les biens classés du CAPES...
Le pire "danger" croisé avait été reçu second ou troisième à l'agrégation de XXX matière.
Deux années de suite tout indiquait qu'il ne fallait pas le titulariser (tuteurs, CdE de deux établissements, et inspecteur). Ces deux années de stage se déroulaient dans de très bons lycées, parce que quand on est aussi bien classé à l’agrégation, on n'est pas n'importe qui, pas du tout-venant, on ne vous case pas dans le collègue pourri de la banlieue X ou Y avec les autres collègues certifiés ou agrégés. Par contre dans ces lycées, les parents ne sont pas démissionnaires, sont exigeants et ça n'a pas été de la tarte pour lui. Mais il a été titularisé contre tous les avis car on ne peut pas ne pas titulariser quelqu'un qui était 2e (3e) à l'agrégation. Ah ben non, aussi bien classé à l'agreg, c'est obligatoirement un bon enseignant !
Sa première année d'enseignement a été catastrophique. Le CdE du collège a profité d'une DHG à la baisse pour supprimer son poste, le dégager et passer la patate chaude à un autre établissement. Il a atterri chez nous pour sa deuxième année d'enseignement. Après ces deux années d'enseignement (je ne sais pas si nous pouvons qualifier "d'enseignement" l'activité menée durant ces deux années, quand il n'était pas en arrêt maladie, car cela se passait tellement mal qu'il ne tenait plus) le danger public a disparu. Recasé quelque part par le rectorat ? à glandouiller dans un bureau ? au CNED avec les autres réfugiés de l'EN ? Je ne sais pas.
- Cas de maltraitance par trois stagiaires dans une maison de retraite.
- Notation administrative : les stagiaires peuvent-ils être notés "TB" aux trois critères ?
- Si Hollande est élu, les stagiaires E.N. auront trois heures de formation (en décharge) dès la rentrée 2012.
- Stagiaires à Grenoble : quatre semaines d'absence, trois rapports du CdE, deux rapports du tuteur et une évaluation par l'IPR
- double énonciation/double destination, quelle distinction?
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