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Elaïna
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 8 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Elaïna Mer 19 Avr 2017 - 8:38
Ha oui Roxanne ici aussi, mettre des majuscules aux noms propres en terminale ES, c'est visiblement trop compliqué.
Cela dit hier après un rendu de DS (plutôt pas mal réussi par ailleurs), je leur ai mis sous le nez un petit catalogue (copies anonymées et scannées) de leurs plus belles âneries de syntaxe et d'orthographe, ils se sont auto-épouvantés. Surtout que beaucoup envisagent des concours (dans mon lycée, le problème c'est pas le bac, ce sont les prépas diverses derrière) et que je leur ai bien expliqué que les concours, c'est pas comme le bac, et qu'à copie au contenu égal, on prendra celui qui écrit bien, et que celui qui n'est pas foutu de mettre des majuscules se fera coller. Certains viennent seulement de comprendre la différence entre examen et concours, ça les a re-épouvantés.
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the educator
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par the educator Mer 19 Avr 2017 - 8:39
Et un élève qui écrit bien (correctement je veux dire) ne pense pas mal : il peut manquer d'imagination ou de ce que tu veux mais s'il écrit correctement, l'enchaînement des actions est donc correctement pensé.
Suffit pas de mettre des "donc" partout, donc. Si ? La pensée correcte, c'est un peu comme le violoncelle, je crois.
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par Ponocrates Mer 19 Avr 2017 - 9:10
Juste une question. "On" m'avait expliqué il y a une dizaine d'années que l'orthographe était devenue l'affaire de tous les enseignants dans toutes les matières, que chacun- en math, en histoire...- pouvait enlever deux points pour la maîtrise de la langue- tout cela pour justifier que les enseignants de français n'avaient plus le droit d'enlever plus de deux points là-dessus. Ce n'est plus à l'ordre du jour ? Cela n'a jamais été appliqué ? On m'aurait menti ? bounce :shock:

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par User17706 Mer 19 Avr 2017 - 9:34
Ventre-Saint-Gris a écrit: Je ne suis pas plus bienveillant qu'il y a dix ans. Mais j'ai revu mes exigences à la baisse, comme quelques autres, et je pense bien ne pas avoir eu le choix. Pour une raison simple : c'est qu'avec des moyennes de français qui sont nettement plus faibles que celles de mes collègues, je suis déjà bien vilain (c'est sur Néo que j'ai appris que "professeur exigeant", dans une notation administrative, ce n'était pas du tout un compliment Smile). Or, je peux être encore audible (un peu) si je ne me marginalise pas davantage : une pratique d'évaluation ne peut être que relative.
Si je pénalise encore plus les incorrections de langue que je ne le fais, quand une petite minorité d'élèves ont appris à écrire un peu correctement, toutes mes classes de REP vont tomber à 6 de moyenne. La "vérité" aura un coût : j'achèverai de décourager quelques gamins qui restent volontaires malgré leurs énormes lacunes, je perdrai le peu de crédit que m'accorde encore mon CDE, et le latin aura vécu.

Bref, tout n'est pas si simple que "6, ça vaut 6". Sans déconner.
Ce n'est malheureusement pas inexact, mais on voit bien ce qu'on autorise si on acquiesce sans plus à ce discours: précisément la dérive que le fil dénonce, peut-être à un rythme plus lent que l'actuel.
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par User17706 Mer 19 Avr 2017 - 9:37
Presse-purée a écrit: https://theconversation.com/lortografe-ca-sert-a-koi-75876

Comme le latin, l'orthographe est un obstacle à la démocratisation de l'école et un moyen pour une caste de maintenir ses privilèges culturels et sociaux.

Spoiler:
Tu peux sourcer ton spoiler, Presse-purée ? ça m'intéresse.

Ponocrates a écrit: On m'aurait menti ? bounce :shock:
Comment dire... ? Razz
Elyas
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par Elyas Mer 19 Avr 2017 - 9:46
PauvreYorick a écrit:
Ventre-Saint-Gris a écrit: Je ne suis pas plus bienveillant qu'il y a dix ans. Mais j'ai revu mes exigences à la baisse, comme quelques autres, et je pense bien ne pas avoir eu le choix. Pour une raison simple : c'est qu'avec des moyennes de français qui sont nettement plus faibles que celles de mes collègues, je suis déjà bien vilain (c'est sur Néo que j'ai appris que "professeur exigeant", dans une notation administrative, ce n'était pas du tout un compliment Smile). Or, je peux être encore audible (un peu) si je ne me marginalise pas davantage : une pratique d'évaluation ne peut être que relative.
Si je pénalise encore plus les incorrections de langue que je ne le fais, quand une petite minorité d'élèves ont appris à écrire un peu correctement, toutes mes classes de REP vont tomber à 6 de moyenne. La "vérité" aura un coût : j'achèverai de décourager quelques gamins qui restent volontaires malgré leurs énormes lacunes, je perdrai le peu de crédit que m'accorde encore mon CDE, et le latin aura vécu.

Bref, tout n'est pas si simple que "6, ça vaut 6". Sans déconner.
Ce n'est malheureusement pas inexact, mais on voit bien ce qu'on autorise si on acquiesce sans plus à ce discours: précisément la dérive que le fil dénonce, peut-être à un rythme plus lent que l'actuel.

L'une des autres causes de la dérive de la "surnotation" actuelle est la multiplication des évaluations notées : 10-12-17 notes voire plus par trimestre dans une seule discipline. C'est bien trop.
Le temps qu'on accorde à la formation des élèves sans enjeu de notation se réduit terriblement. L'idée qu'il faut noter pour faire travailler les élèves est devenu trop souvent une prophétie auto-réalisatrice.
On en arrive à ce que j'ai entendu en conseil de classe : "Il n'y a pas eu assez de notes pour que X se rattrape !" Là, on a atteint le fond en écoutant cela.
Si on note très souvent pour ce "contrôle social" du travail des élèves, la note devient un "salaire" et pour continuer à accepter ce contrôle social, les élèves veulent être bien payés. C'est un terrible cercle vicieux. Un travail d'apprentissage n'a pas à être "payé" par une note, il doit se suffire à lui même car il fait progresser l'élève dans sa formation intellectuelle. L'évaluation notée est là pour lui dire où il en est dans ses apprentissages. Or, la note est devenue un outil qui sert à tout et perd dans ce processus son usage premier d'évaluation du niveau.
DesolationRow
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 8 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par DesolationRow Mer 19 Avr 2017 - 9:55
Je ne comprends pas bien. Qu'il y ait une, dix ou douze notes, si les copies sont évaluées de manière non démagogique, il n'y aura pas de surnotation. Le nombre de devoirs notés ne fait rien à l'affaire.

Et je suis perplexe devant cette histoire de "salaire". Personne ne parle de "salaire", c'est encore un cas où on prête un terme grotesque à un interlocuteur pour le discréditer. Qu'une bonne note soit aussi une récompense et un facteur de motivation pour un élève qui a bien travaillé, cela ne me paraît en rien scandaleux. Je suis même à peu près sûr que j'ai longtemps, très longtemps, fonctionné comme ça. En gros, jusqu'à l'agrégation Very Happy
MUTIS
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par MUTIS Mer 19 Avr 2017 - 10:43
Elyas a écrit:
PauvreYorick a écrit:
Ventre-Saint-Gris a écrit: Je ne suis pas plus bienveillant qu'il y a dix ans. Mais j'ai revu mes exigences à la baisse, comme quelques autres, et je pense bien ne pas avoir eu le choix. Pour une raison simple : c'est qu'avec des moyennes de français qui sont nettement plus faibles que celles de mes collègues, je suis déjà bien vilain (c'est sur Néo que j'ai appris que "professeur exigeant", dans une notation administrative, ce n'était pas du tout un compliment Smile). Or, je peux être encore audible (un peu) si je ne me marginalise pas davantage : une pratique d'évaluation ne peut être que relative.
Si je pénalise encore plus les incorrections de langue que je ne le fais, quand une petite minorité d'élèves ont appris à écrire un peu correctement, toutes mes classes de REP vont tomber à 6 de moyenne. La "vérité" aura un coût : j'achèverai de décourager quelques gamins qui restent volontaires malgré leurs énormes lacunes, je perdrai le peu de crédit que m'accorde encore mon CDE, et le latin aura vécu.

Bref, tout n'est pas si simple que "6, ça vaut 6". Sans déconner.
Ce n'est malheureusement pas inexact, mais on voit bien ce qu'on autorise si on acquiesce sans plus à ce discours: précisément la dérive que le fil dénonce, peut-être à un rythme plus lent que l'actuel.

L'une des autres causes de la dérive de la "surnotation" actuelle est la multiplication des évaluations notées : 10-12-17 notes voire plus par trimestre dans une seule discipline. C'est bien trop.
Le temps qu'on accorde à la formation des élèves sans enjeu de notation se réduit terriblement. L'idée qu'il faut noter pour faire travailler les élèves est devenu trop souvent une prophétie auto-réalisatrice.
.
Que ce genre de généralisation est agaçant !!! Twisted Evil
Il faut d'abord distinguer les matières. En français par exemple où nous avons beaucoup de domaines différents à évaluer, il est tout à fait banal d'avoir de nombreuses notes. En fait nous évaluons et notons toutes sortes de "compétences" différentes : orthographe, grammaire, récitation, vocabulaire, lectures, apprentissage du cours, expression écrite, expression orale, explication de texte, exposé éventuel etc. Dès lors, il ne semble pas du tout scandaleux d'avoir une dizaine ou une douzaine de notes. En revanche, j'ai pu le constater parfois avec mon fils... certains s'embêtent beaucoup moins et font peu d'évaluations parce que ça prend beaucoup de temps ! Et personnellement, j'ai constaté (avec d'autres collègues) depuis longtemps que les élèves travaillent davantage quand ils ont pour perspective une note valorisant leurs efforts. C'est tout à fait humain et stimulant. Qu'un "salaire" récompense le travail et les efforts ne me gêne pas car je ne crois pas vraiment à une société communiste.

_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
Elyas
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par Elyas Mer 19 Avr 2017 - 10:51
MUTIS a écrit:
Elyas a écrit:
PauvreYorick a écrit:
Ventre-Saint-Gris a écrit: Je ne suis pas plus bienveillant qu'il y a dix ans. Mais j'ai revu mes exigences à la baisse, comme quelques autres, et je pense bien ne pas avoir eu le choix. Pour une raison simple : c'est qu'avec des moyennes de français qui sont nettement plus faibles que celles de mes collègues, je suis déjà bien vilain (c'est sur Néo que j'ai appris que "professeur exigeant", dans une notation administrative, ce n'était pas du tout un compliment Smile). Or, je peux être encore audible (un peu) si je ne me marginalise pas davantage : une pratique d'évaluation ne peut être que relative.
Si je pénalise encore plus les incorrections de langue que je ne le fais, quand une petite minorité d'élèves ont appris à écrire un peu correctement, toutes mes classes de REP vont tomber à 6 de moyenne. La "vérité" aura un coût : j'achèverai de décourager quelques gamins qui restent volontaires malgré leurs énormes lacunes, je perdrai le peu de crédit que m'accorde encore mon CDE, et le latin aura vécu.

Bref, tout n'est pas si simple que "6, ça vaut 6". Sans déconner.
Ce n'est malheureusement pas inexact, mais on voit bien ce qu'on autorise si on acquiesce sans plus à ce discours: précisément la dérive que le fil dénonce, peut-être à un rythme plus lent que l'actuel.

L'une des autres causes de la dérive de la "surnotation" actuelle est la multiplication des évaluations notées : 10-12-17 notes voire plus par trimestre dans une seule discipline. C'est bien trop.
Le temps qu'on accorde à la formation des élèves sans enjeu de notation se réduit terriblement. L'idée qu'il faut noter pour faire travailler les élèves est devenu trop souvent une prophétie auto-réalisatrice.
.
Que ce genre de généralisation est agaçant !!! Twisted Evil
Il faut d'abord distinguer les matières. En français par exemple où nous avons beaucoup de domaines différents à évaluer, il est tout à fait banal d'avoir de nombreuses notes. En fait nous évaluons et notons toutes sortes de "compétences" différentes : orthographe, grammaire, récitation, vocabulaire, lectures, apprentissage du cours, expression écrite, expression orale, explication de texte, exposé éventuel etc. Dès lors, il ne semble pas du tout scandaleux d'avoir une dizaine ou une douzaine de notes. En revanche, j'ai pu le constater parfois avec mon fils... certains s'embêtent beaucoup moins et font peu d'évaluations parce que ça prend beaucoup de temps ! Et personnellement, j'ai constaté (avec d'autres collègues) depuis longtemps que les élèves travaillent davantage quand ils ont pour perspective une note valorisant leurs efforts. C'est tout à fait humain et stimulant. Qu'un "salaire" récompense le travail et les efforts ne me gêne pas car je ne crois pas vraiment à une société communiste.

Je parlais d'évaluations notées et pas d'évaluations au total. De nombreux enseignants évaluent souvent mais notent qu'après un temps.
Anaxagore
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par Anaxagore Mer 19 Avr 2017 - 10:55
Je rappelle quand même une phrase qui me tient à coeur.

"Peser le cochon ne le fait pas grossir."

De rien.

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."

"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
Iphigénie
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par Iphigénie Mer 19 Avr 2017 - 10:58
Moi je crois que l'essentiel du problème n'est pas dans l'évaluation mais en amont: on ne sait pas ce qu'il faut réellement exiger, et sur le forum, on voit bien qu'il est très difficile d'accorder les violons.
Il me semble que la notation, les examens, les concours étaient plus acceptés autrefois parce qu'il y a avait plus de consensus sur les exigences, par le fait de l'importance du disciplinaire, par la formation plus harmonisée des enseignants, etc.
 Les "compétences " sont aujourd'hui le plus petit dénominateur commun, sauf qu'on ne sait pas très bien ce qu'elles signifient: acquis? non acquis? en voie d'acquisition? de quoi peut-on le dire de façon scientifiquement stable?
Caspar
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par Caspar Mer 19 Avr 2017 - 11:01
En CO pour le bac en LV, on peut avoir 20/20 avec un niveau B2 (du CECRL). Donc il est impossible de récompenser des élèves brillants qui auraient atteint les niveaux C1 ou même C2. Ce n'est pas vraiment un mensonge proprement dit mais c'est du nivellement par le bas tout de même.
Iphigénie
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par Iphigénie Mer 19 Avr 2017 - 11:01
PauvreYorick a écrit:
Presse-purée a écrit: https://theconversation.com/lortografe-ca-sert-a-koi-75876

Comme le latin, l'orthographe est un obstacle à la démocratisation de l'école et un moyen pour une caste de maintenir ses privilèges culturels et sociaux.

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Tu peux sourcer ton spoiler, Presse-purée ? ça m'intéresse.

Ponocrates a écrit: On m'aurait menti ? bounce :shock:
Comment dire... ? Razz
Je confirme qu'en Italie, la situation est aussi déprimante qu'en France
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par User17706 Mer 19 Avr 2017 - 11:08
Iphigénie a écrit:Moi je crois que l'essentiel du problème n'est pas dans l'évaluation mais en amont: on ne sait pas ce qu'il faut réellement exiger, et sur le forum, on voit bien qu'il est très difficile d'accorder les violons.
Il me semble que la notation, les examens, les concours étaient plus acceptés autrefois parce qu'il y a avait plus de consensus sur les exigences, par le fait de l'importance du disciplinaire, par la formation plus harmonisée des enseignants, etc.
 Les "compétences " sont aujourd'hui le plus petit dénominateur commun, sauf qu'on ne sait pas très bien ce qu'elles signifient: acquis? non acquis? en voie d'acquisition? de quoi peut-on le dire de façon scientifiquement stable?
Tu parles d'or, fille d'Agamemnon.
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par Iphigénie Mer 19 Avr 2017 - 11:17
PauvreYorick a écrit:
Iphigénie a écrit:Moi je crois que l'essentiel du problème n'est pas dans l'évaluation mais en amont: on ne sait pas ce qu'il faut réellement exiger, et sur le forum, on voit bien qu'il est très difficile d'accorder les violons.
Il me semble que la notation, les examens, les concours étaient plus acceptés autrefois parce qu'il y a avait plus de consensus sur les exigences, par le fait de l'importance du disciplinaire, par la formation plus harmonisée des enseignants, etc.
 Les "compétences " sont aujourd'hui le plus petit dénominateur commun, sauf qu'on ne sait pas très bien ce qu'elles signifient: acquis? non acquis? en voie d'acquisition? de quoi peut-on le dire de façon scientifiquement stable?
Tu parles d'or, fille d'Agamemnon.
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 8 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par PabloPE Mer 19 Avr 2017 - 11:33
Une ancienne élève non francophone avait la meilleure moyenne en français en 6e. :blague:

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me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
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par the educator Mer 19 Avr 2017 - 11:34
desolation row a écrit:Qu'une bonne note soit aussi une récompense et un facteur de motivation pour un élève qui a bien travaillé, cela ne me paraît en rien scandaleux. Je suis même à peu près sûr que j'ai longtemps, très longtemps, fonctionné comme ça. En gros, jusqu'à l'agrégation
Que cela puisse fonctionner, ça n'est pas un problème. Que l'on souhaite en faire le moteur principal de l'apprentissage, c'est très emmerdant en terme de conséquences.

MUTIS a écrit:Qu'un "salaire" récompense le travail et les efforts ne me gêne pas car je ne crois pas vraiment à une société communiste.
Quel rapport?

bernardo
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 8 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par bernardo Mer 19 Avr 2017 - 11:36
Elyas a écrit:
PauvreYorick a écrit:
Ventre-Saint-Gris a écrit: Je ne suis pas plus bienveillant qu'il y a dix ans. Mais j'ai revu mes exigences à la baisse, comme quelques autres, et je pense bien ne pas avoir eu le choix. Pour une raison simple : c'est qu'avec des moyennes de français qui sont nettement plus faibles que celles de mes collègues, je suis déjà bien vilain (c'est sur Néo que j'ai appris que "professeur exigeant", dans une notation administrative, ce n'était pas du tout un compliment Smile). Or, je peux être encore audible (un peu) si je ne me marginalise pas davantage : une pratique d'évaluation ne peut être que relative.
Si je pénalise encore plus les incorrections de langue que je ne le fais, quand une petite minorité d'élèves ont appris à écrire un peu correctement, toutes mes classes de REP vont tomber à 6 de moyenne. La "vérité" aura un coût : j'achèverai de décourager quelques gamins qui restent volontaires malgré leurs énormes lacunes, je perdrai le peu de crédit que m'accorde encore mon CDE, et le latin aura vécu.

Bref, tout n'est pas si simple que "6, ça vaut 6". Sans déconner.
Ce n'est malheureusement pas inexact, mais on voit bien ce qu'on autorise si on acquiesce sans plus à ce discours: précisément la dérive que le fil dénonce, peut-être à un rythme plus lent que l'actuel.

L'une des autres causes de la dérive de la "surnotation" actuelle est la multiplication des évaluations notées : 10-12-17 notes voire plus par trimestre dans une seule discipline. C'est bien trop.
Le temps qu'on accorde à la formation des élèves sans enjeu de notation se réduit terriblement. L'idée qu'il faut noter pour faire travailler les élèves est devenu trop souvent une prophétie auto-réalisatrice.
On en arrive à ce que j'ai entendu en conseil de classe : "Il n'y a pas eu assez de notes pour que X se rattrape !" Là, on a atteint le fond en écoutant cela.
Si on note très souvent pour ce "contrôle social" du travail des élèves, la note devient un "salaire" et pour continuer à accepter ce contrôle social, les élèves veulent être bien payés. C'est un terrible cercle vicieux. Un travail d'apprentissage n'a pas à être "payé" par une note, il doit se suffire à lui même car il fait progresser l'élève dans sa formation intellectuelle. L'évaluation notée est là pour lui dire où il en est dans ses apprentissages. Or, la note est devenue un outil qui sert à tout et perd dans ce processus son usage premier d'évaluation du niveau.

Je suis d'accord avec toi, Elyas.

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Balthazaard
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par Balthazaard Mer 19 Avr 2017 - 11:44
the educator a écrit:
Et un élève qui écrit bien (correctement je veux dire) ne pense pas mal : il peut manquer d'imagination ou de ce que tu veux mais s'il écrit correctement, l'enchaînement des actions est donc correctement pensé.
Suffit pas de mettre des "donc" partout, donc. Si ? La pensée correcte, c'est un peu comme le violoncelle, je crois.

Super comparaison, sans rire, j'en ai eu un exemple extraordinaire ce week end.
j'étais à Lyon, au musée où avait lieu une répétition entre un prof (qui semblait une pointure) et un gamin qui répétait UN trait d'une suite de Bach. La version prof, l'élégance absolue, la version du gamin techniquement parfaite, plus rapide que celle du prof, mais ressemblant à tout sauf à Bach. Au bout d'un moment le prof lui a fait poser l'instrument et lui a demandé de chanter le trait, il a fallu plus de 10 minutes pour que l'élève chante une version correcte du trait qui devait faire trois mesure...le prof a conclu par "si tu ne sais pas le chanter tu ne sauras pas le jouer" en citant la phrase célèbre de Boileau...
Un peu HS mais ça m'a vraiment marqué (le charisme du prof aussi...)
DesolationRow
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par DesolationRow Mer 19 Avr 2017 - 11:44
the educator a écrit:
desolation row a écrit:Qu'une bonne note soit aussi une récompense et un facteur de motivation pour un élève qui a bien travaillé, cela ne me paraît en rien scandaleux. Je suis même à peu près sûr que j'ai longtemps, très longtemps, fonctionné comme ça. En gros, jusqu'à l'agrégation
Que cela puisse fonctionner, ça n'est pas un problème. Que l'on souhaite en faire le  moteur principal de l'apprentissage, c'est très emmerdant en terme de conséquences.


Sans doute, mais je ne connais pas grand monde qui considère que la note doive être le moteur principal, ou le seul moteur.
Ventre-Saint-Gris
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par Ventre-Saint-Gris Mer 19 Avr 2017 - 11:51
PauvreYorick a écrit:
Ventre-Saint-Gris a écrit: Je ne suis pas plus bienveillant qu'il y a dix ans. Mais j'ai revu mes exigences à la baisse, comme quelques autres, et je pense bien ne pas avoir eu le choix. Pour une raison simple : c'est qu'avec des moyennes de français qui sont nettement plus faibles que celles de mes collègues, je suis déjà bien vilain (c'est sur Néo que j'ai appris que "professeur exigeant", dans une notation administrative, ce n'était pas du tout un compliment Smile). Or, je peux être encore audible (un peu) si je ne me marginalise pas davantage : une pratique d'évaluation ne peut être que relative.
Si je pénalise encore plus les incorrections de langue que je ne le fais, quand une petite minorité d'élèves ont appris à écrire un peu correctement, toutes mes classes de REP vont tomber à 6 de moyenne. La "vérité" aura un coût : j'achèverai de décourager quelques gamins qui restent volontaires malgré leurs énormes lacunes, je perdrai le peu de crédit que m'accorde encore mon CDE, et le latin aura vécu.

Bref, tout n'est pas si simple que "6, ça vaut 6". Sans déconner.
Ce n'est malheureusement pas inexact, mais on voit bien ce qu'on autorise si on acquiesce sans plus à ce discours: précisément la dérive que le fil dénonce, peut-être à un rythme plus lent que l'actuel.

Sans doute est-ce l'une des raisons pour lesquelles je me suis inscrit à un concours alimentaire il y a trois ans. Je ne voulais plus participer à cela et j'étais prêt à perdre quelques centaines d'euros sur ma fiche de paie, le prix de la tranquillité de l'esprit.
Finalement, j'ai été admissible et je me suis fait étriller à l'oral (moins facile de cacher qu'on ne connaît rien au boulot auquel on postule sous le feu roulant des questions Very Happy ).
Je ne comprends pas les collègues pour qui tout semble si simple : entre "j'enlève deux points s'il y a des fautes" et "je mets 6 s'il y a beaucoup de fautes", il manque des indices pour que je comprenne mieux comment l'on passe de la pétition de principe à la réalité d'une pratique.
On lit même parfois les messages de gens qui ne se compromettent pas, mais qui oublient eux-mêmes les majuscules ! L'EN, c'est le bordel !
Balthazaard
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par Balthazaard Mer 19 Avr 2017 - 11:58
the educator a écrit:
desolation row a écrit:Qu'une bonne note soit aussi une récompense et un facteur de motivation pour un élève qui a bien travaillé, cela ne me paraît en rien scandaleux. Je suis même à peu près sûr que j'ai longtemps, très longtemps, fonctionné comme ça. En gros, jusqu'à l'agrégation
Que cela puisse fonctionner, ça n'est pas un problème. Que l'on souhaite en faire le  moteur principal de l'apprentissage, c'est très emmerdant en terme de conséquences.

MUTIS a écrit:Qu'un "salaire" récompense le travail et les efforts ne me gêne pas car je ne crois pas vraiment à une société communiste.
Quel rapport?


Ce n'est pas souvent le cas mais je suis d'accord avec toi.
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archeboc
Esprit éclairé

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 8 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par archeboc Mer 19 Avr 2017 - 12:38
Elyas a écrit:L'une des autres causes de la dérive de la "surnotation" actuelle est la multiplication des évaluations notées : 10-12-17 notes voire plus par trimestre dans une seule discipline. C'est bien trop.
Le temps qu'on accorde à la formation des élèves sans enjeu de notation se réduit terriblement. L'idée qu'il faut noter pour faire travailler les élèves est devenu trop souvent une prophétie auto-réalisatrice.
On en arrive à ce que j'ai entendu en conseil de classe : "Il n'y a pas eu assez de notes pour que X se rattrape !" Là, on a atteint le fond en écoutant cela.
Si on note très souvent pour ce "contrôle social" du travail des élèves, la note devient un "salaire" et pour continuer à accepter ce contrôle social, les élèves veulent être bien payés. C'est un terrible cercle vicieux. Un travail d'apprentissage n'a pas à être "payé" par une note, il doit se suffire à lui même car il fait progresser l'élève dans sa formation intellectuelle. L'évaluation notée est là pour lui dire où il en est dans ses apprentissages. Or, la note est devenue un outil qui sert à tout et perd dans ce processus son usage premier d'évaluation du niveau.

Je suis en désaccord avec la phrase notée en gras, qui me semble logiquement décorrélée du propos. Si à la demande de bonne note l'école présentait un front d'airan, n'accordant les bonnes notes qu'aux résultats qui les méritent, le "salaire" fonctionnerait pour ce qu'il doit être, c'est-à-dire un retour formateur sur le niveau atteint. Parce que la note ne remplit plus ce rôle, elle n'est plus conçue par le élèves comme une récompense de l'effort fourni.

C'est à l'institution de fixer et de tenir les référentiels de notation. A défaut, et c'est le cas actuellement, les enseignants tiennent vaille que vaille la boutique, mais en ordre dispersé, de telle sorte que les notes n'ont pas vraiment de sens d'un enseignant à l'autre.


Anaxagore a écrit:Je rappelle quand même une phrase qui me tient à coeur.

"Peser le cochon ne le fait pas grossir."

De rien.

D'un autre côté, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. C'est en faisant des dictées que j'ai incorporé (plus ou moins) l'orthographe pour la rédaction, et c'est parce que l'orthographe en rédaction était peu pénalisée que je l'ai incorporée moins bien qu'il ne faudrait.

Le seul reproche acceptable qu'on puisse faire à la note, c'est, en dehors de l'interrogation orale, qu'elle impose un délai de correction. La boucle de rétroaction est ainsi rallongée, freinant les actions correctrices qui permettent à l'élève de réorienter ses efforts dans une direction plus efficace. A ce titre, la reprise en classe ou à la maison offre une rétroaction plus courte, et donc plus efficace.
bernardo
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par bernardo Mer 19 Avr 2017 - 12:46
Pourquoi l'excès de notes participe du problème que l'on dénonce ici :
Je donne la parole à un professeur (qui, bien entendu  Very Happy , n'est pas moi) :
"Avant je faisais un "gros contrôle" au bout de quatre ou cinq semaines, avec une note sur 20 à la clé.
Maintenant je fais 4 "petits contrôles" à la fin de chaque semaine, notés sur 5. En additionnant les 4 notes sur 5, cela revient au même ? Non, bien sûr. Mais j'ai fait cela parce que je m'apercevais que, sans la pression de la note, les élèves ne fichaient rien pendant 4 ou 5 semaines et avaient une mauvaise note à la fin".
Moi : Et ça ne leur servait pas de leçon ? Ils ne se disaient pas : je vais faire des efforts pour éviter que ça se reproduise ?
Le professeur : J'ai préféré leur fixer des "points de rendez-vous" plus fréquents, car j'ai jugé qu'ils n'étaient pas assez autonomes pour travailler régulièrement seuls pendant 4 ou 5 semaines. J'avoue que la pression des parents a un peu joué aussi. Ils me disaient : ça fait trop de choses à réviser d'un seul coup. Et puis, avec les écrans, les élèves travaillent moins, on ne peut plus leur demander ce qu'on leur demandait avant.

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par roxanne Mer 19 Avr 2017 - 13:01
En seconde, je fais une évaluation orale type bac. Et ça fonctionne.
Spoiler:
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par gauvain31 Mer 19 Avr 2017 - 13:06
bernardo a écrit:Pourquoi l'excès de notes participe du problème que l'on dénonce ici :
Je donne la parole à un professeur (qui, bien entendu  Very Happy , n'est pas moi) :
"Avant je faisais un "gros contrôle" au bout de quatre ou cinq semaines, avec une note sur 20 à la clé.
Maintenant je fais 4 "petits contrôles" à la fin de chaque semaine, notés sur 5. En additionnant les 4 notes sur 5, cela revient au même ? Non, bien sûr. Mais j'ai fait cela parce que je m'apercevais que, sans la pression de la note, les élèves ne fichaient rien pendant 4 ou 5 semaines et avaient une mauvaise note à la fin".
Moi : Et ça ne leur servait pas de leçon ? Ils ne se disaient pas : je vais faire des efforts pour éviter que ça se reproduise ?
Le professeur : J'ai préféré leur fixer des "points de rendez-vous" plus fréquents, car j'ai jugé qu'ils n'étaient pas assez autonomes pour travailler régulièrement seuls pendant 4 ou 5 semaines. J'avoue que la pression des parents a un peu joué aussi. Ils me disaient : ça fait trop de choses à réviser d'un seul coup. Et puis, avec les écrans, les élèves travaillent moins, on ne peut plus leur demander ce qu'on leur demandait avant.

Euuuh :shock: , c'est qui qui commande à la maison?
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