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gauvain31
Empereur

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par gauvain31 Mer 19 Avr - 13:06
bernardo a écrit:Pourquoi l'excès de notes participe du problème que l'on dénonce ici :
Je donne la parole à un professeur (qui, bien entendu  Very Happy , n'est pas moi) :
"Avant je faisais un "gros contrôle" au bout de quatre ou cinq semaines, avec une note sur 20 à la clé.
Maintenant je fais 4 "petits contrôles" à la fin de chaque semaine, notés sur 5. En additionnant les 4 notes sur 5, cela revient au même ? Non, bien sûr. Mais j'ai fait cela parce que je m'apercevais que, sans la pression de la note, les élèves ne fichaient rien pendant 4 ou 5 semaines et avaient une mauvaise note à la fin".
Moi : Et ça ne leur servait pas de leçon ? Ils ne se disaient pas : je vais faire des efforts pour éviter que ça se reproduise ?
Le professeur : J'ai préféré leur fixer des "points de rendez-vous" plus fréquents, car j'ai jugé qu'ils n'étaient pas assez autonomes pour travailler régulièrement seuls pendant 4 ou 5 semaines. J'avoue que la pression des parents a un peu joué aussi. Ils me disaient : ça fait trop de choses à réviser d'un seul coup. Et puis, avec les écrans, les élèves travaillent moins, on ne peut plus leur demander ce qu'on leur demandait avant.

Euuuh :shock: , c'est qui qui commande à la maison?
Dame Jouanne
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par Dame Jouanne Mer 19 Avr - 13:10
bernardo a écrit:Pourquoi l'excès de notes participe du problème que l'on dénonce ici :
Je donne la parole à un professeur (qui, bien entendu  Very Happy , n'est pas moi) :
"Avant je faisais un "gros contrôle" au bout de quatre ou cinq semaines, avec une note sur 20 à la clé.
Maintenant je fais 4 "petits contrôles" à la fin de chaque semaine, notés sur 5. En additionnant les 4 notes sur 5, cela revient au même ? Non, bien sûr. Mais j'ai fait cela parce que je m'apercevais que, sans la pression de la note, les élèves ne fichaient rien pendant 4 ou 5 semaines et avaient une mauvaise note à la fin".
Moi : Et ça ne leur servait pas de leçon ? Ils ne se disaient pas : je vais faire des efforts pour éviter que ça se reproduise ?
Le professeur : J'ai préféré leur fixer des "points de rendez-vous" plus fréquents, car j'ai jugé qu'ils n'étaient pas assez autonomes pour travailler régulièrement seuls pendant 4 ou 5 semaines. J'avoue que la pression des parents a un peu joué aussi. Ils me disaient : ça fait trop de choses à réviser d'un seul coup. Et puis, avec les écrans, les élèves travaillent moins, on ne peut plus leur demander ce qu'on leur demandait avant.
Et on arrive au nœud du problème : le travail à la maison est de moins en moins fait et de moins en moins bien fait. Ce qui est vu en classe n'est pas repris ou insuffisamment à la maison et s'oublie donc d'une semaine à l'autre. Au début de ma carrière, les questions "de cours" étaient les questions faciles : ce n'est plus le cas.
On essaie donc d'y remédier en multipliant les petits contrôles pour forcer les élèves à faire ce qu'il ne font plus. Et c'est l'engrenage : plus on fait des contrôles, plus les élèves "marchent" à la note mais se contentent d'un travail "immédiat" avec des bénéfices à court terme. Ils ne gagnent pas en autonomie et attendent de plus en plus tout de nous.
maikreeeesse
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par maikreeeesse Mer 19 Avr - 13:17
En tant que parent, cela devient extrêmement difficile de situer ses enfants. J'avais l'habitude de demander à mes enfants à être dans les trois premiers de classe, puis plus classement. Alors j'estimais qu'ils devaient avoir au moins un point au dessus de la moyenne de classe, puis plus de moyennes ! J'ai la chance d'avoir des enfants "très bons scolairement" au collège mais ils ont un niveau lamentable avec des moyennes de 17 en français ou 19 en mathématiques. Quel peut être mon poids de parent quand je leur prédis la chute parce qu'ils ne travaillent jamais ? Comment un enfant de 14 ans peut-il le comprendre ? Il y a bien des exceptions mais elles doivent être rares. A chaque fois que je leur prédis une tolle par manque de travail ou d'investissement, ils s'en sortent haut la main. Quand je demande leur devoir il n'y a rien à faire, mais vraiment rien ! (Je me suis renseignée à d'autre sources)
Je ne peux pas leur refaire classe le soir, je n'ai ni la patience ni les compétences pour toutes les matières et eux sont totalement contre (étrangement). La seule chance qu'ils ont c'est qu'ils connaissent le goût de l'effort et de l'exigence grâce à la pratique de la musique, cela aurait pu être le sport aussi.
En primaire, ils nous a été dit de ne faire apparaître dans le LSUN qu'uniquement les compétences réussies...
slynop
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par slynop Mer 19 Avr - 13:17
Pour faire simple, j'ai une classe de 5e assez catastrophique en terme de résultats avec un certain nombre d'élèves en grande détresse à l'écrit, mais qui sont intelligents et pour certains fins à l'oral et dans la compréhension des textes, mais dès qu'il s'agit de mettre tout cela sur le papier, c'est comme s'ils cessaient de penser, ou plutôt ils bloquent complètement face à la feuille, comme une panique face à la copie. Au début, j'ai essayé d'appliquer mes exigences habituelles, mais cela ne faisait que les enfoncer, j'ai donc dû trouver autre chose, et oui je note pour eux la structuration des idées en même temps que la capacité de rédaction proprement dite, mais au moins grâce à ça, pour la rédaction et uniquement la rédaction, ils arrivent à se maintenir à flot, et ça ne les descend pas. Ils savent très bien que leur niveau en langue est très très loin d'être satisfaisant, mais je le distingue de la compréhension et de la mise en ordre des idées. Et aussi surprenant que cela semble pour certains, plusieurs ont progressé en langue mais aussi en rédaction.

Cela fait des années que j'enseigne et je suis toujours surpris par la propension des pédagos à ériger très vite des tribunaux de la pensée dès que quelqu'un sort de la doxa. On peut vouloir essayer de tordre le réel pour qu'il réponde à nos exigences, ou essayer de s'adapter à lui au début afin de l'amener progressivement vers nos exigences réelles. J'espère ainsi avoir l'année prochaine en 4e ces 5e et pouvoir hausser le niveau.

Concernant le travail, mes élèves (5e et 4e) savent très bien à quoi s'en tenir en langue, par exemple, puisque tous ceux qui ont moins de 14 à l'évaluation doivent recopier de 1 à 5 fois le cours, ou tel point de cours, autant dire qu'ils détestent et essayent au maximum d'éviter la "douloureuse". Et à la rentrée ils vont être heureux d'apprendre que je vais organiser un contrôle bilan de 2h sur tout ce que l'on aura vu en langue depuis septembre. Mais c'est vrai, je surnote (mes moyennes font toujours parties des plus basses, le plus souvent avec les maths). Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 1427763993
Balthazaard
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par Balthazaard Mer 19 Avr - 13:28
maikreeeesse a écrit:En tant que parent, cela devient extrêmement difficile de situer ses enfants. J'avais l'habitude de demander à mes enfants à être dans les trois premiers de classe, puis plus classement. Alors j'estimais qu'ils devaient avoir au moins un point au dessus de la moyenne de classe, puis plus de moyennes ! J'ai la chance d'avoir des enfants "très bons scolairement" au collège mais ils ont un  niveau lamentable avec des moyennes de 17 en français ou 19 en mathématiques. Quel peut être mon poids de parent quand je leur prédis la chute parce qu'ils ne travaillent jamais ? Comment un enfant de 14 ans peut-il  le comprendre ? Il y a bien des exceptions mais elles doivent être rares. A chaque fois que je leur prédis une tolle par manque de travail ou d'investissement, ils s'en sortent haut la main. Quand je demande leur devoir il n'y a rien à faire, mais vraiment rien ! (Je me suis renseignée à d'autre sources)
Je ne peux pas leur refaire classe le soir, je n'ai ni la patience ni les compétences pour toutes les matières et eux sont totalement contre (étrangement). La seule chance qu'ils ont c'est qu'ils connaissent le goût de l'effort et de l'exigence grâce à la pratique de la musique, cela aurait pu être le sport aussi.
En primaire, ils nous a été dit de ne faire apparaître dans le LSUN qu'uniquement les compétences réussies...

L'éducation nationale est curieusement le seul domaine où on peut réussir sans effort. Dans le petit club où je montais à cheval, pas de pitié les gamines qui étaient nulles en cours ou n'appliquaient pas les consignes ne sortaient pas en concours...point final, et curieusement , pas de discussion, pas de marchandage mais beaucoup, beaucoup de motivation.
Dame Jouanne
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par Dame Jouanne Mer 19 Avr - 13:29
maikreeeesse a écrit:En tant que parent, cela devient extrêmement difficile de situer ses enfants. J'avais l'habitude de demander à mes enfants à être dans les trois premiers de classe, puis plus classement. Alors j'estimais qu'ils devaient avoir au moins un point au dessus de la moyenne de classe, puis plus de moyennes ! J'ai la chance d'avoir des enfants "très bons scolairement" au collège mais ils ont un  niveau lamentable avec des moyennes de 17 en français ou 19 en mathématiques. Quel peut être mon poids de parent quand je leur prédis la chute parce qu'ils ne travaillent jamais ? Comment un enfant de 14 ans peut-il  le comprendre ? Il y a bien des exceptions mais elles doivent être rares. A chaque fois que je leur prédis une tolle par manque de travail ou d'investissement, ils s'en sortent haut la main. Quand je demande leur devoir il n'y a rien à faire, mais vraiment rien ! (Je me suis renseignée à d'autre sources)
Je ne peux pas leur refaire classe le soir, je n'ai ni la patience ni les compétences pour toutes les matières et eux sont totalement contre (étrangement). La seule chance qu'ils ont c'est qu'ils connaissent le goût de l'effort et de l'exigence grâce à la pratique de la musique, cela aurait pu être le sport aussi.
En primaire, ils nous a été dit de ne faire apparaître dans le LSUN qu'uniquement les compétences réussies...
Nous (l'éducation nationale dans son ensemble) avons sans doute aussi notre part de responsabilité en brouillant les repères des parents attentifs à la scolarité de leur enfant.
J'ai entendu également les propos stupéfaits d'une collègue : sa fille n'avait pas lu les livres et s'était contentée de regarder les films correspondants et avait pourtant eu une bonne note aux contrôles de lecture. Que dire ensuite à son enfant pour l'inciter à plus travailler?
Dame Jouanne
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Dame Jouanne Mer 19 Avr - 13:31
Balthazaard a écrit:
maikreeeesse a écrit:En tant que parent, cela devient extrêmement difficile de situer ses enfants. J'avais l'habitude de demander à mes enfants à être dans les trois premiers de classe, puis plus classement. Alors j'estimais qu'ils devaient avoir au moins un point au dessus de la moyenne de classe, puis plus de moyennes ! J'ai la chance d'avoir des enfants "très bons scolairement" au collège mais ils ont un  niveau lamentable avec des moyennes de 17 en français ou 19 en mathématiques. Quel peut être mon poids de parent quand je leur prédis la chute parce qu'ils ne travaillent jamais ? Comment un enfant de 14 ans peut-il  le comprendre ? Il y a bien des exceptions mais elles doivent être rares. A chaque fois que je leur prédis une tolle par manque de travail ou d'investissement, ils s'en sortent haut la main. Quand je demande leur devoir il n'y a rien à faire, mais vraiment rien ! (Je me suis renseignée à d'autre sources)
Je ne peux pas leur refaire classe le soir, je n'ai ni la patience ni les compétences pour toutes les matières et eux sont totalement contre (étrangement). La seule chance qu'ils ont c'est qu'ils connaissent le goût de l'effort et de l'exigence grâce à la pratique de la musique, cela aurait pu être le sport aussi.
En primaire, ils nous a été dit de ne faire apparaître dans le LSUN qu'uniquement les compétences réussies...

L'éducation nationale est curieusement le seul domaine où on peut réussir sans effort. Dans le petit club où je montais à cheval, pas de pitié les gamines qui étaient nulles en cours ou n'appliquaient pas les consignes ne sortaient pas en concours...point final, et curieusement , pas de discussion, pas de marchandage mais beaucoup, beaucoup de motivation.
Oui, ce qui est accepté en loisir n'est pas supporté à l'école.
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par slynop Mer 19 Avr - 13:32
Il faut donner des livres à lire que l'on ne peut trouver en dvd. Razz

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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
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jésus
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par jésus Mer 19 Avr - 13:35
Je ne vais pas aller à l'encontre de ce qui se dit ici mais en ce qui concerne la question du niveau réel d'un élève , il faut aussi se placer sur une échelle qui ait du sens.

Je me souviens quand j'étais élève à l'école primaire, la remise des notes en dictée avait une certaine saveur dont se délectait en petit comité.
Les plus mauvais élève avaient des notes négatives en dictée, par exemple -20, voire -25. Les records négatifs nous apportaient des sourires. Voir tomber des élèves aussi bas jusqu'à l'absurde était jouissif. Même avec 5/20 le quasi cancre retrouvait des couleurs. A 10, on se la jouait premier de la classe. ( true story) Certains triplaient leur CM1 et traînaient à l'école primaire à 14 ans. L'instit jetait des livres et des cartables sur des élèves d'une ignorance crasse. ( on savourait le spectacle, d'autres diront maintenant que c'était un excès de pouvoir) même   si aujourd'hui je ne défendrais plus ce genre de comportement de la part du prof. A sa place, j'aurais fait comme lui, à cet élève infichu de situer la Seine sur une carte. C'est quasiment le cancre dans sa dimension iconique, mythologique, le plaisir malsain de voir un cancre se voir tirer l'oreille au sens propre qui était totalement cathartique. Une humiliation totale que l' élève a mal vécu. Il a simulé tous les jeudis après-midi un mal de ventre durant les cours de géographie. Mal de ventre inexplicable qui l'a amené à se faire opérer ( en vérité d'un mal fictif) de l'appendicite. Leur duel inégal était devenu épique, l'élève et linstit des stars. j'allais en cours avec l'envie de le voir interroger et de le voir une fois de plus dans la m....

25 ans après, je me souviens encore de tout ça. Alors simplement, en dehors du plaisir pervers de la déchéance scolaire, est-ce que ça a un sens de tomber de ce genre de choses?
almuixe
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par almuixe Mer 19 Avr - 13:43
Je crois avoir pourtant lu tout le fil mais je suis étonnée que personne n'incrimine les exigences du baccalauréat en érosion constante comme cause de la baisse globale des exigences.
Cela a beau être l'examen terminal situé en fin de course c'est pour moi la cause première du relâchement de la notation.
En effet, la notation des professeurs de terminale est plus ou moins calée sur celle du baccalauréat. Avec la plupart de mes collègues on essaye en gros d'avoir des moyennes qui correspondent à 1 ou 2 points en moins à la note qu'aura l'élève au baccalauréat. Et cette organisation me paraît saine : l'élève connaît à peu près son niveau sans risquer la mauvaise surprise et surtout les dossiers dans le supérieur ont un ancrage national.
Evidemment au cours des années, notre notation est devenu de plus en plus généreuse, en terminale, mais aussi dans les autres classes si l'on voulait être cohérent.
Puis j'imagine que les collègues des collèges environneants qui prédisaient l'effondrement et l'échec au lycée aux élèves, se rendant compte que cela ne se produisait plus, ont aussi, pour rester crédible, réajusté leur notation. Et voilà comment année après année, l'abaissement du mètre étalon de la notation peut faire refluer les exigences de tous.
Evidemment on peut toujours résister mais cela risque de nuire aux élèves. Certains collègues ayant conservé le même référentiel qu'il y a 10 ou 15 ans ont des moyennes de classe 3 à 4 points plus basses que les autres enseignants. En plus de passer pour des marginaux et de générer plaintes et résistance contreproductive de la part de leur classe, ils sabordent des dossiers d'élèves méritant et parfois même leur orientation dans des filières sélectives.

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Lenagcn
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Lenagcn Mer 19 Avr - 13:45
Maikreeeesse: j'aurai pu écrire très exactement la même chose que toi pour mes aînées jusqu'aux vacances de Pâques de leur 2de.
(moment où les profs ont arrêté de limiter la casse en vue d'une orientation bienveillante, mais ont mis au boulot ceux qui le pouvaient/voulaient)

Depuis, elles ont commencé à avoir du travail, mais côté connaissances, elles continuent à sortir de cours en les ayant emmagasinées. Oups, connaissance sans "s", comme l'indiquait le prof de SES qui présentait je ne sais plus quelle spécialité du bac ES, accompagné par le prof de physique qui rassurait l'assistance (parents et élèves de 1ère) :les contenus de la spé physique ne sont pas exigibles au bac. On ne sait jamais, ça pourrait froisser un neurone...
Le seul prof présentant "sa" spé' en ne promettant que de la sueur, du sang et des larmes mauvaises notes était celui de maths.
La répartition des moyennes générales dans les classes de mes filles nie l'égalité de valeur entre les spécialités du bac S.

Bac dans 2 mois. Prépa en vue, ça va les changer.


Par contre, pour mon zozo différent, on continue malgré tout à percevoir ses zones de difficulté. Ouf? Non:  Ouf!


L'absence de contenu me semble être un des moyens majeurs de souligner et même amplifier les écarts d'origine sociale. Il y a alors les familles dont les enfants vont compléter le contenu indigent, volontairement ou pas, et/ou le rapport à l’apprentissage (cf la pratique de la musique , ou du sport, ou ...) . Et les autres.


un article autour de cette idée:

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/05/29/31003-20150529ARTFIG00340-ecole-l-idee-que-le-savoir-n-a-plus-d-importance-est-le-plus-grand-mythe-des-pedagogues.php
Himpy
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Himpy Mer 19 Avr - 13:45
Question : peut-on exiger d'un enfant de 13/14 ans 6 à 8h de concentration intellectuelle par jour (cours + devoirs) ? Est-ce productif ?
DesolationRow
DesolationRow
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par DesolationRow Mer 19 Avr - 13:47
C'est grosso modo ce qu'on exigeait de nous quand nous avions cet âge, et nous avons survécu.
Himpy
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Expert spécialisé

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Himpy Mer 19 Avr - 13:52
Oui, bien sur, je les ai faites aussi ces heures de devoirs chaque soir au collège.
Mais réellement, est-ce une raison ?
Je veux dire par là que je m'étais jamais fait cette remarque jusqu'à ce que je tombe sur le topic : au bout de combien d'heures de cours êtes-vous à plat ?
Et j'ai lu que beaucoup d'entre nous ne supportions que difficilement 6h d'affilées. Sans travail supplémentaire à la maison le soir.
Je sais on ne peut pas mélanger torchons et chaussettes, mais tout de même, ça pose question.
DesolationRow
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par DesolationRow Mer 19 Avr - 13:59
Ben, c'est quand même un peu mélanger torchons et chaussettes, non ? Wink
Himpy
Himpy
Expert spécialisé

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Himpy Mer 19 Avr - 14:09
Oui et non ! Wink

Je ne voulais pas tomber dans la comparaison, mais, même si faire cours est plus fatiguant qu'écouter un cours, ils sont quand mêmes stimulés intellectuellement de longues heures, et ils sont beaucoup plus jeunes.
Bon, bref, de toutes façons cela concerne surtout les devoirs plutôt que la baisse du niveau donc c'est un peu HS.

Ceci dit je me souviens de mon directeur de recherche qui me disait qu'il était surpris du très mauvais niveau des autres étudiants de M2 en rédaction, syntaxe, orthographe, alors même que je ne suis pas un modèle. Je n'osais imaginer leur niveau... C'était en 2009/2010.
Elaïna
Elaïna
Devin

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Elaïna Mer 19 Avr - 14:18
Himpy a écrit:Oui, bien sur, je les ai faites aussi ces heures de devoirs chaque soir au collège.
Mais réellement, est-ce une raison ?
Je veux dire par là que je m'étais jamais fait cette remarque jusqu'à ce que je tombe sur le topic : au bout de combien d'heures de cours êtes-vous à plat ?
Et j'ai lu que beaucoup d'entre nous ne supportions que difficilement 6h d'affilées. Sans travail supplémentaire à la maison le soir.
Je sais on ne peut pas mélanger torchons et chaussettes, mais tout de même, ça pose question.

Je me pose aussi la question. Je me la posais déjà ado. J'ai été dans le privé où enseignait mon père, à 35 km de chez nous. Un edt chargé, sans trous, de 8h à 17h en général. Plus une heure de trajet le matin et rebelote le soir. Retour à la maison à 18h. Et les heures de travail à la maison. Mon adolescence, de la 6e à la terminale, est un long tunnel de trajets en bagnole et d'heures assise à ma table. Avec des parents professeurs très exigeants, pour peu qu'on ait un peu peur de la baffe qui tombe en cas de leçon non sue, on cravache. Beaucoup. Tout le temps. On a un peu des activités extrascolaires, mais dès qu'on revient à la maison, on s'asseoit à son bureau et on travaille. Je ne me suis pas tellement marrée pendant ces années, même si j'ai bien réussi scolairement parlant (une grande école, l'agrégation, bac + 8). Encore heureux, j'ai envie de dire, parce que sinon, tout ça pour rien...

Je ne souhaite pas aux adolescents de vivre la même chose. Le problème c'est la répartition des cours. Mes lycéens sont abrutis d'heures de cours en semaine, mais ils ont un trou de trois mois chaque année, de début juin à septembre. C'est du grand n'importe quoi. Ils finiraient plus tôt qu'ils auraient plus d'énergie pour bosser ensuite ce qui a été vu dans la matinée. Et sans ce trou débile de juin à septembre, ils ne déconnecteraient pas autant.

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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par maikreeeesse Mer 19 Avr - 14:33
Sans tomber dans les travers inverses mais qui permettent tout de même de réussir quand on a de grandes ambitions, je ne demanderais qu'un travail "honnête" de mes enfants. Je me sens discréditée quand on tant que parent et enseignante je leur dis qu'ils ne peuvent pas réussir en travaillant si peu, en révisant si peu, en se cultivant si peu ...et qu'à chaque fois cela passe plus que bien. Maintenant ils en sont presque arrogants puisque tout leur réussit sans travail. Je peux toujours répéter qu'ils sont dans un collège de banlieue de moyenne ville de province, ils ne comprennent pas, ils font ce qu'on leur demande.
Caspar
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Caspar Mer 19 Avr - 14:35
jésus a écrit:Je ne vais pas aller à l'encontre de ce qui se dit ici mais en ce qui concerne la question du niveau réel d'un élève , il faut aussi se placer sur une échelle qui ait du sens.

Je me souviens quand j'étais élève à l'école primaire, la remise des notes en dictée avait une certaine saveur dont se délectait en petit comité.
Les plus mauvais élève avaient des notes négatives en dictée, par exemple -20, voire -25. Les records négatifs nous apportaient des sourires. Voir tomber des élèves aussi bas jusqu'à l'absurde était jouissif. Même avec 5/20 le quasi cancre retrouvait des couleurs. A 10, on se la jouait premier de la classe. ( true story) Certains triplaient leur CM1 et traînaient à l'école primaire à 14 ans. L'instit jetait des livres et des cartables sur des élèves d'une ignorance crasse. ( on savourait le spectacle, d'autres diront maintenant que c'était un excès de pouvoir) même   si aujourd'hui je ne défendrais plus ce genre de comportement de la part du prof. A sa place, j'aurais fait comme lui, à cet élève infichu de situer la Seine sur une carte. C'est quasiment le cancre dans sa dimension iconique, mythologique, le plaisir malsain de voir un cancre se voir tirer l'oreille au sens propre qui était totalement cathartique. Une humiliation totale que l' élève a mal vécu. Il a simulé tous les jeudis après-midi un mal de ventre durant les cours de géographie. Mal de ventre inexplicable qui l'a amené à se faire opérer ( en vérité d'un mal fictif) de l'appendicite. Leur duel inégal était devenu épique, l'élève et linstit des stars. j'allais en cours avec l'envie de le voir interroger et de le voir une fois de plus dans la m....

25 ans après, je me souviens encore de tout ça. Alors simplement, en dehors du plaisir pervers de la déchéance scolaire, est-ce que ça a un sens de tomber de ce genre de choses?

Où veux-tu donc en venir? J'ai eu beau relire ton post deux ou trois fois, je ne vois toujours pas.
Himpy
Himpy
Expert spécialisé

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Himpy Mer 19 Avr - 14:43
Je me retrouve (un peu) dans ce que tu dis Elaina. Et je ne souhaite pas ça non plus aux ados.
En effet, peut-être faut-il creuser du côté de la répartition du travail sur l'année et sur la journée.
Elaïna
Elaïna
Devin

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Elaïna Mer 19 Avr - 14:45
maikreeeesse a écrit:Sans tomber dans les travers inverses mais qui permettent tout de même de réussir quand on a de grandes ambitions, je ne demanderais qu'un travail "honnête" de mes enfants. Je me sens discréditée quand on tant que parent et enseignante je leur dis qu'ils ne peuvent pas réussir en travaillant si peu, en révisant si peu, en se cultivant si peu ...et qu'à chaque fois cela passe plus que bien. Maintenant ils en sont presque arrogants puisque tout leur réussit sans travail. Je peux toujours répéter qu'ils sont dans un collège de banlieue de moyenne ville de province, ils ne comprennent pas, ils font ce qu'on leur demande.

envoie-les moi. Je me charge de leur montrer à quoi ressemble l'univers du post-bac. Un après-midi de colles en prépa, en avant marche !
plus sérieusement, je vois ce que tu veux dire. Les miens n'ont pas encore l'âge où on se pose ces questions, mais j'imagine très bien, alors je compatis.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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Iphigénie
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Iphigénie Mer 19 Avr - 14:55
Elaïna a écrit:
Himpy a écrit:Oui, bien sur, je les ai faites aussi ces heures de devoirs chaque soir au collège.
Mais réellement, est-ce une raison ?
Je veux dire par là que je m'étais jamais fait cette remarque jusqu'à ce que je tombe sur le topic : au bout de combien d'heures de cours êtes-vous à plat ?
Et j'ai lu que beaucoup d'entre nous ne supportions que difficilement 6h d'affilées. Sans travail supplémentaire à la maison le soir.
Je sais on ne peut pas mélanger torchons et chaussettes, mais tout de même, ça pose question.

Je me pose aussi la question. Je me la posais déjà ado. J'ai été dans le privé où enseignait mon père, à 35 km de chez nous. Un edt chargé, sans trous, de 8h à 17h en général. Plus une heure de trajet le matin et rebelote le soir. Retour à la maison à 18h. Et les heures de travail à la maison. Mon adolescence, de la 6e à la terminale, est un long tunnel de trajets en bagnole et d'heures assise à ma table. Avec des parents professeurs très exigeants, pour peu qu'on ait un peu peur de la baffe qui tombe en cas de leçon non sue, on cravache. Beaucoup. Tout le temps. On a un peu des activités extrascolaires, mais dès qu'on revient à la maison, on s'asseoit à son bureau et on travaille. Je ne me suis pas tellement marrée pendant ces années, même si j'ai bien réussi scolairement parlant (une grande école, l'agrégation, bac + 8). Encore heureux, j'ai envie de dire, parce que sinon, tout ça pour rien...

Je ne souhaite pas aux adolescents de vivre la même chose. Le problème c'est la répartition des cours. Mes lycéens sont abrutis d'heures de cours en semaine, mais ils ont un trou de trois mois chaque année, de début juin à septembre. C'est du grand n'importe quoi. Ils finiraient plus tôt qu'ils auraient plus d'énergie pour bosser ensuite ce qui a été vu dans la matinée. Et sans ce trou débile de juin à septembre, ils ne déconnecteraient pas autant.
C'est drôle mais j'ai toujours été stupéfaite, et cela laisse un grand trouble sur l'efficacité pédagogique, de voir les progrès des élèves que l'on quitte fin de seconde en se disant qu'ils seront infoutus de faire le programme de première et les élèves de première qui finalement, plus ou moins, plus ou moins bien , mais quand même, y arrivent: entre les deux, l'espace d'un été, ils ont grandi.
Sans préjuger de l'éventuelle surcharge journalière, j'ai un peu l'impression que la discussion sur les congés est celle des parents, qui ne savent quoi faire de leurs gosses pendant ce temps. Mais les enfants, eux, profitent des congés, des pauses: elles sont, apparemment, tout autant formatrices, en réalité, que les heures de cours (je ne parle pas, c'est un autre problème même si lié à celui-là, des milieux sociaux de grande précarité): il faut savoir laisser le temps au temps, et les gosses s'ennuyer de temps à autre: c'est un temps de respiration, bien nécessaire. A trop vouloir occuper leur temps, on le leur prend.
Caspar
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Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Caspar Mer 19 Avr - 14:58
Iphigénie a écrit:
Elaïna a écrit:
Himpy a écrit:Oui, bien sur, je les ai faites aussi ces heures de devoirs chaque soir au collège.
Mais réellement, est-ce une raison ?
Je veux dire par là que je m'étais jamais fait cette remarque jusqu'à ce que je tombe sur le topic : au bout de combien d'heures de cours êtes-vous à plat ?
Et j'ai lu que beaucoup d'entre nous ne supportions que difficilement 6h d'affilées. Sans travail supplémentaire à la maison le soir.
Je sais on ne peut pas mélanger torchons et chaussettes, mais tout de même, ça pose question.

Je me pose aussi la question. Je me la posais déjà ado. J'ai été dans le privé où enseignait mon père, à 35 km de chez nous. Un edt chargé, sans trous, de 8h à 17h en général. Plus une heure de trajet le matin et rebelote le soir. Retour à la maison à 18h. Et les heures de travail à la maison. Mon adolescence, de la 6e à la terminale, est un long tunnel de trajets en bagnole et d'heures assise à ma table. Avec des parents professeurs très exigeants, pour peu qu'on ait un peu peur de la baffe qui tombe en cas de leçon non sue, on cravache. Beaucoup. Tout le temps. On a un peu des activités extrascolaires, mais dès qu'on revient à la maison, on s'asseoit à son bureau et on travaille. Je ne me suis pas tellement marrée pendant ces années, même si j'ai bien réussi scolairement parlant (une grande école, l'agrégation, bac + 8). Encore heureux, j'ai envie de dire, parce que sinon, tout ça pour rien...

Je ne souhaite pas aux adolescents de vivre la même chose. Le problème c'est la répartition des cours. Mes lycéens sont abrutis d'heures de cours en semaine, mais ils ont un trou de trois mois chaque année, de début juin à septembre. C'est du grand n'importe quoi. Ils finiraient plus tôt qu'ils auraient plus d'énergie pour bosser ensuite ce qui a été vu dans la matinée. Et sans ce trou débile de juin à septembre, ils ne déconnecteraient pas autant.
C'est drôle mais j'ai toujours été stupéfaite, et cela laisse un grand trouble sur l'efficacité pédagogique, de voir les progrès des élèves que l'on quitte fin de seconde en se disant qu'ils seront infoutus de faire le programme de première et les élèves de première qui finalement, plus ou moins, plus ou moins bien , mais quand même, y arrivent: entre les deux, l'espace d'un été, ils ont grandi.
Sans préjuger de l'éventuelle surcharge journalière, j'ai un peu l'impression que la discussion sur les congés est celle des parents, qui ne savent quoi faire de leurs gosses pendant ce temps. Mais les enfants, eux, profitent des congés, des pauses: elles sont, apparemment, tout autant formatrices, en réalité, que les heures de cours (je ne parle pas, c'est un autre problème même si lié à celui-là, des milieux sociaux de grande précarité): il faut savoir laisser le temps au temps, et les gosses s'ennuyer de temps à autre: c'est un temps de respiration, bien nécessaire. A trop vouloir occuper leur temps, on le leur prend.

Je suis d'accord: une longue pause l'été est nécessaire pour vivre pleinement son enfance et son adolescence. Bien sûr, ça n'arrange pas les parents, mais une journée plus courte ne les arrangerait pas non plus.
Elaïna
Elaïna
Devin

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Elaïna Mer 19 Avr - 15:10
Une grande pause, oui, trois mois, c'est trop sachant qu'il y a en plus toutes les petites vacances. Les deux mois qu'on avait quand on était petits étaient suffisants quand même, à l'époque. Les conseils de classe auront lieu chez nous fin mai, cette année. Ce qui veut dire que, si les cours sont finis officiellement le 11 juin, il n'y aura plus personne au lycée dès le premier juin. Ils ne remettront les pieds au lycée que le premier septembre. Pardon mais ça fait beaucoup, sachant que pour ma part, je n'ai jamais réussi à boucler un programme d'HG en seconde (je ne parle pas de finir le dernier chapitre à l'arrache, je parle du fait que, dès le début de l'année, vous savez qu'il y aura au moins quatre chapitres qui vont passer à la trappe parce que matériellement, vous ne voyez pas comment vous pouvez faire).

Franchement l'emploi du temps d'un lycéen, c'est du grand n'importe quoi : huit heures de cours par jour parfois, finir à 13h le mercredi... Un peu plus d'équilibre serait souhaitable. J'ai beau dire à mes élèves qu'il faut bosser le soir, je peux comprendre qu'une fois les huit heures de cours avalées, ils n'aient plus d'énergie.

J'ai l'impression qu'on serait bien plus efficace à finir les cours plus tôt (15h ?) et à mettre moins de vacances.

Quant au problème des parents, ce n'est pas le mien, puisque justement, je garde mes propres mioches pendant ces longues vacances. Sur ce point, je ne me sens pas concernée.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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Marcelle Duchamp
Marcelle Duchamp
Expert spécialisé

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Marcelle Duchamp Mer 19 Avr - 15:12
Par rapport à ce que dit Elaina, Ca me rappelle la réunion parents professeurs de 2nde qd j'étais élève.
J'étais ds un grand lycée de province où les classes aisées découvraient qu'il existait des fils et filles d'ouvriers scolarisés aussi la bas. Les années lycée devaient être consacrées à de longues heures d'études pour qu'on devienne tous des graines de prépas et si on dérogeait a cette regle, on était viré de l'établissement car potentiellement, on faisait baisser les stats (et j'y étais scolarisée de 2000 à 2003 donc c'est relativement récent!).
Bref, dans ma classe, il y avait une fille, Wafa qui habitait à une heure de bus du lycée. Et je me rappelle de son papa, l'ouvrier maghrébin type a la Amélie Poulain (avec sa veste bleu de travail qu'il ne quittait jamais) qui avait demandé comment sa fille pouvait faire les 3h de devoirs minimum exigés tous les soirs en sortant du lycée a 18h et rentrant a 19h au mieux chez elle. La réponse du Proviseur m'avait estomaquée: il avait demandé à ce papa si sa fille se mettait à bosser dès son retour à la maison. Il lui avait répondu que non, elle prenait une collation en regardant la télé pdt une petite demi heure et s'y mettait après.
Le Proviseur l'avait regardé avec mépris et répondu que pdt nos 3 années de lycée, la télé devait nous etre interdite et que si elle était autorisée, ce n'était que pour Arte!!

Donc, effectivement, c'est vrai que qd nous épuisés apres 6 ou 7 heures de cours, on a du mal à embrayer a la maison sur les corrections, les prépa de cours; c'est dur d'exiger ça des eleves.

Et pour reprendre ce que dit Iphigenie, c'est vrai qu'en un été, les eleves peuvent radicalement changer et que ce temps de pause est salvateur pour les apprentissages et leur développement personnel car la vie d'un ado ne devrait pas tourner uniquement autour des études.

_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots! Very Happy
Caspar
Caspar
Prophète

Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel" - Page 9 Empty Re: Augustin d'Humières -"On ment aux élèves sur leur niveau réel"

par Caspar Mer 19 Avr - 15:14
Elaïna a écrit:Une grande pause, oui, trois mois, c'est trop sachant qu'il y a en plus toutes les petites vacances. Les deux mois qu'on avait quand on était petits étaient suffisants quand même, à l'époque. Les conseils de classe auront lieu chez nous fin mai, cette année. Ce qui veut dire que, si les cours sont finis officiellement le 11 juin, il n'y aura plus personne au lycée dès le premier juin. Ils ne remettront les pieds au lycée que le premier septembre. Pardon mais ça fait beaucoup, sachant que pour ma part, je n'ai jamais réussi à boucler un programme d'HG en seconde (je ne parle pas de finir le dernier chapitre à l'arrache, je parle du fait que, dès le début de l'année, vous savez qu'il y aura au moins quatre chapitres qui vont passer à la trappe parce que matériellement, vous ne voyez pas comment vous pouvez faire).

Franchement l'emploi du temps d'un lycéen, c'est du grand n'importe quoi : huit heures de cours par jour parfois, finir à 13h le mercredi... Un peu plus d'équilibre serait souhaitable. J'ai beau dire à mes élèves qu'il faut bosser le soir, je peux comprendre qu'une fois les huit heures de cours avalées, ils n'aient plus d'énergie.

J'ai l'impression qu'on serait bien plus efficace à finir les cours plus tôt (15h ?) et à mettre moins de vacances.

Quant au problème des parents, ce n'est pas le mien, puisque justement, je garde mes propres mioches pendant ces longues vacances. Sur ce point, je ne me sens pas concernée.

Je trouve aussi les journées trop longues (du lundi au samedi dans mon établissement) et pas toujours équilibrées (plus ou moins chargées selon l'emploi du temps). Certains pays pratiquent la journée courte + longues vacances d'été, mais les petites vacances sont alors réduites.
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