- CondorcetOracle
La thèse peut sans doute t'apporter une part de l'accomplissement et de la quête de liberté que tu recherches. Ta phrase "mais il y a-t-il un autre endroit sur terre consacré entièrement au savoir et au développement d'idées, à leur perpétuation tout en conservant un (relatif) haut niveau d'exigence?" m'interpelle néanmoins et me donne envie de répondre : "sa vie" puisqu'elle confronte les idées à leur mise en pratique, invite à forger et à augmenter ses savoirs et se révèle un maître autant qu'un disciple exigeants. La thèse et l'université constituent des lieux d'épanouissement intellectuels comme tant d'autres : le musée, la bibliothèque, le théâtre, le cinéma sont susceptibles d'y concourir tout autant. La thèse appelle-t-elle bien "une suspension du monde de la vie" et doit-elle répondre à une "quête existentielle et éthique" ? Ne demandes-tu pas beaucoup à ce qui demeure un exercice académique et formel sanctionné par un grade universitaire en sus ?
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Non, chaque chose a une raison d'être précise et elles ne sont pas nécessairement substituable les unes aux autres, par contre, on peut les faire se rencontrer, précisément par un travail que l'on élabore.
Aller au cinéma (activité quotidienne pour ma part, je sais, j'ai de la chance ) ou aller au musée n'est pas la même chose que faire une thèse ou donner un cours de philosophie.
Ecrire une critique de cinéma n'est pas la même chose que faire une thèse, les motivations sont différentes même si les effets peuvent être identiques.
Par ailleurs, je ne recherche pas la liberté ou l'accomplissement en faisant une thèse (même si c'est un effet secondaire tout à fait appréciable et découlant de tout véritable travail lorsqu'on le redéfinit hors de l'aliénation du tripalium), c'est une manière de s'engager pour et dans quelque chose par un geste de fondation et d'entamer un dialogue avec tout un réseau de pensées dans différents domaines et leurs implications.
(Re)lis mon message posté juste avant le tien à ce sujet. Le tien me semble un peu hors de propos...
Aller au cinéma (activité quotidienne pour ma part, je sais, j'ai de la chance ) ou aller au musée n'est pas la même chose que faire une thèse ou donner un cours de philosophie.
Ecrire une critique de cinéma n'est pas la même chose que faire une thèse, les motivations sont différentes même si les effets peuvent être identiques.
Par ailleurs, je ne recherche pas la liberté ou l'accomplissement en faisant une thèse (même si c'est un effet secondaire tout à fait appréciable et découlant de tout véritable travail lorsqu'on le redéfinit hors de l'aliénation du tripalium), c'est une manière de s'engager pour et dans quelque chose par un geste de fondation et d'entamer un dialogue avec tout un réseau de pensées dans différents domaines et leurs implications.
(Re)lis mon message posté juste avant le tien à ce sujet. Le tien me semble un peu hors de propos...
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- CondorcetOracle
J'ai relu tes messages qui me laissent pour partie perplexes. Je ne te parle pas seulement d'aller au cinéma mais de s'y mouvoir à la manière d'Henri Langlois comme Julien Cain à la Bibliothèque nationale. Sans aller jusqu'à en écrire que la thèse sert à caler les armoires, il me paraît vraiment en dehors de la portée de la thèse d'en faire un acte d'engagement. Un geste de fondation me semblerait plus juste.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Condorcet a écrit: La thèse appelle-t-elle bien "une suspension du monde de la vie" et doit-elle répondre à une "quête existentielle et éthique" ? Ne demandes-tu pas beaucoup à ce qui demeure un exercice académique et formel sanctionné par un grade universitaire en sus ?
Je ne sais pas, à toi de voir pour le coup.
Moi j'ai dit ce que j'en pensais, ce n'est pas à moi de répondre à ce que je perçois comme du malaise.
Mais déjà, rien que le fait d'écrire est une suspension du Lebenswelt : tous les grands écrivains s'accordent sur cette nécessité de la suspension.
Après, chacun sa vision de ce que doit être une vie qui vaut la peine d'être vécue après tout.
C'est vrai que l'ontique sans transcendance vers l'ontologique - et dans sa médiocrité - est un choix assez confortable mais certains d'entre "nous" ne le supporte pas, donc on deale aussi avec cela quitte à passer pour je ne sais quoi. Ce qui est fondamentalement recherché n'est justement pas de l'ordre de l'apparence.
J'ai déjà vu de beaux projets de doctorat qui répondaient -à mon sens- à cela ceci dit donc ça ne me semble pas être une vision absolument individuelle et fantasque. Des gens qui portaient véritablement quelque chose, et par là apportaient du nouveau et du fondamental.
De même que, moi qui suis un grand cinéphile, j'ai souvent de belles représentations de beaux projets existentiaux et éthiques.
Je ne dirais pas "il faut être ambitieux" parce que ça sonne moraliste d'une part et d'autre part ça laisserait penser que ce sont là des intentions carriéristes alors que fondamentalement, il y a bien quelque chose de l'ordre d'une lutte pour la vie et qui tend absolument vers une cause universelle.
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- CondorcetOracle
C'est toi qui y répondras en la faisant (comme c'est toi qui as créé le fil). J'ai fait une thèse donc j'ai répondu à la question. Nul malaise de ma part juste des interrogations par rapport à tes attentes très élevées par rapport au cadre actuel de la thèse. Pour le dire de manière très banale, tu idéalises la thèse selon moi.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Oui, après il y a "faire une thèse" et "faire une thèse" (sans même encore rentrer dans l'axiologie à ce niveau mais simplement pour exprimer les différences d'intentions selon les candidats. Sans compter qu'on n'est pas dans la même matière, nous deux).
Et aussi le fait de concevoir un travail comme achevé ou pas. Je n'ai jamais dit que c'était une fin en soi, au sens où on n'aurait plus rien à dire d'un sujet, une fois que ladite thèse est finie.
Ce sera peut-être un brouillon, peut-être même pas un brouillon, un pré-brouillon (du point de vue de ce qui devrait être dit), ce qui compte, c'est de rester en mouvement en fait, de "tendre vers" quelque chose.
J'en reviens à la question de la fondation. L'important c'est ce geste là à mon sens. Le doctorat, ce peut être l'aménagement d'un espace-temps pour ce faire.
Et aussi le fait de concevoir un travail comme achevé ou pas. Je n'ai jamais dit que c'était une fin en soi, au sens où on n'aurait plus rien à dire d'un sujet, une fois que ladite thèse est finie.
Ce sera peut-être un brouillon, peut-être même pas un brouillon, un pré-brouillon (du point de vue de ce qui devrait être dit), ce qui compte, c'est de rester en mouvement en fait, de "tendre vers" quelque chose.
J'en reviens à la question de la fondation. L'important c'est ce geste là à mon sens. Le doctorat, ce peut être l'aménagement d'un espace-temps pour ce faire.
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- CondorcetOracle
Je comprends mieux ta démarche et te souhaite une bonne nuit.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Oui, il est déjà deux heures du matin, tempus fugit!
Bonne nuit également, Condorcet.
Bonne nuit également, Condorcet.
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- jésusFidèle du forum
Paul Dedalus a écrit:jésus a écrit:Parce que ( je pense) le but d'une thèse est de défendre une certaine vision d'un thème ou d'une problématique en particulier, et que la thèse est un moyen et non une fin en soi. Si votre truc est l'éthique médicale ou le développement durable...( il y a d'autres moyens de s'en occuper) , si vous être un très bon logicien ou épistémologue ( pourquoi pas faire des sciences pour de vrai) , si c'est la philo politique ( faire des sciences politiques) , si c'est l'art bifurquer vers les lettres, les arts etc) la philosophie de l'histoire ( faire de l'histoire) faire de la socio, psycho, anthropo etc... Bref, à moins d'être un historien de la philo pur et dur, il y a moyen de défendre ses marottes ailleurs.
Sur la défense d'une vision personnelle, et avec même une plus haute exigence (ce qui serait mon cas), la fondation (pour moi, philosopher, dans son sens le plus actif, c'est fonder et c'est d'ailleurs un terme qui correspond à la démarche phénoménologique dans son sens génétique, par exemple) d'une nouvelle forme d'éthique sur la manière d'aborder la pathologie, je te rejoins tout à fait.
Mais pas sur la seconde affirmation que j'ai surligné en gras, car je me répète mais ce n'est pas pour rien qu'on choisit la forme-thèse, c'est que c'est bien parce que c'est le format qui correspond pour exprimer et développer une pensée ainsi que son mode de réception (avec la temporalité et les outils qui s'y prêtent).
Par exemple, faire du bénévolat dans un hôpital pour aider des malades en fin de vie ou écrire une thèse sur la fin de vie en milieu hospitalier, ce n'est pas la même chose (même si l'un n'empêche pas l'autre, bien au contraire). C'est tellement évident qu'il ne devrait même pas avoir besoin de le préciser. Faire une thèse, dans la temporalité qu'exige une telle activité, suppose bien une suspension du "monde de la vie" pour s'y engager différemment (et je sais que tu as du mal avec ça puisque "l'engagement concret" est quelque chose qui revient de manière récurrente dans ton discours, ce n'est pas une critique hein, j'attire ton attention sur quelque chose qui t'es propre, tu as le droit d'être comme ça mais tu ne peux pas mettre tout sur le même plan).Dimka a écrit: S’envoyer dans le mur doit être une décision personnelle.
Toujours!
Et pour ma part, quitte à finir dans le mur, je préfère que ce soit en répondant à mon urgence existentielle et éthique qu'en ayant écouté la masse, je crois que je n'en serais que moins rancunier et aigri.Dimka a écrit:
Puis, comme d’autres le disent, passer un concours quand on ne veut pas enseigner, ça, c’est potentiellement se coller dans une bonne grosse impasse (en tous cas, c’est comme cela que je l’ai vécu. Alors que j’envisage de reprendre des études dans un autre domaine après ma thèse, et que je considère celle-ci comme une étape dans ma vie… Je veux dire : faut arrêter de considérer qu’il n’y a qu’une seule voie, qu’une seule façon de voir les choses, qu’une seule bonne façon de faire. Les gens dealent avec leur vie, parfois on a du mal à comprendre mais ce n’est pas une raison pour porter un jugement définitif dessus).
Et je suis tout à fait d'accord avec cela. Bon, après bien sûr, il faut en avoir la possibilité pratique, et là encore, nous sommes tous bien inégaux. Mais à partir du moment qu'on sait qu'il existe ces différences, pourquoi faire comme si la situation était exactement la même pour tous?
Parfois j'ai l'impression qu'il y a comme une déni ou en tout cas un fort complexe vis-à-vis de ça et on fait comme si ça n'existait pas.
Que ce soit choisi ou subi d'ailleurs (cette situation pratique).
Après j'avoue que vouloir enseigner/ne pas vouloir enseigner est une dichotomie qui ne fait absolument pas sens dans mon cas. Je ne sais pas, je trouve que c'est difficile de savoir une telle chose. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu.
La question est bien plutôt : "en suis-je capable?" (sachant que c'est très difficile) que "est-ce que je veux?"
J'ai du mal à concevoir que la volonté personnelle ait quelque chose à faire là-dedans, je ne sais pas très bien pourquoi.
Oui, sans jouer sur les mots , forcément du bénévolat sera différent du fait de faire une thèse...
Là, je parlais du fait qu'il faut parfois changer de discipline universitaire pour se rapprocher de ses domaines de prédilection. Et en ce sens, vouloir à tout prix rester dans sa matière de base est loin d'être un avantage.
De même, je disais que si on cherche l'épanouissement, il y a d'autres moyens que la filière universitaire. Je connais des personnes qui ont changé de branche, créer une association pour cela.
Après, ( c'est mon point de vue personnel que tout le monde ne partage pas) est que la philo est une formation académique qui pose les fondations intellectuelles d'une vie que l'on consacre peut être plus précisément à un domaine particulier ( dont j'ai parlé dans mon précédent post) Et on peut difficilement exiger que chacun consacre sa vie contre son gré à en rester au fondement , sans pencher à un moment donné pour une thématique ou vision particulière de la philo ou de la pensée...
Et c'est ce qui s'est passé pour moi. Je voulais une formation solide et sérieuse, généraliste mais qui laisse la porte ouverte à un grand éventail de thème de réflexion , et aussi des occasions de bifurquer vers autre chose, bref une ouverture. L'enseignement était en ligne de mire, mais enseigner pour pouvoir rester dans cette même ouverture , et avoir les conditions pour continuer à réfléchir sur mes thèmes. C'était une possibilité intéressante mais pas la seule. Et cette vision généraliste, même en étant assidu de loin à la préparation aux concours quand je les ai passés m'a valu d'aller à deux fois à l'oral ( alors que d'autres m'auraient qualifié de touriste)
L' enseignement , à mon sens, si on est dans cette démarche, est un moyen de vivre, pas la vie elle-même ( non plus) et ce qui permet d'avoir du temps ( tout est relatif) et de l'argent pour espérer évoluer dans le métier via l'agrégation, la thèse ou avoir du temps pour écrire un livre, pratiquer un art, développer des projets perso ou pro qui tiennent vraiment à coeur ( pas des projets contraints d' AP ou d'EPI, hein) si on n'arrive pas à faire en sorte que le métier soit cela, si on sent des blocages de l'institution et que rien n'avance...bin, autant se barrer et faire autre chose.
Edit: Oui, la thèse peut être une étape dans la vie, mais pendant ces trois ans, des collègues, amis vont avancer dans leur carrière, avoir un concours, avoir un job, avancer dans la vie, et sans débouchés clairs à la fin, on peut se retrouver à la bourre de trois ans...et être en décalage. J'ai eu cette sensation d'être l'ancien de la promo alors que j'avais fait un m2 recherche et passer un concours avant de faire un master pro ( alors imaginer un thèse en trois ou quatre ans. Oui, vous avez raison en un sens, on n'a qu'une vie, craquer un an ou plus pour passer un concours un peu contre ses intimes aspirations, c'est bête...mais craquer trois ans ou plus de sa vie pour une thèse, ces trois années on ne les récupère pas à la fin. On ne peut pas faire des choix de vie en se croyant immortel. A l'inverse, je suis sûr qu'en étant en thèse, je rongerais mon frein en me voyant des offres d'emploi auxquelles je ne pourrais pas postuler par manque de temps ou de qualification. Genre, directeur de musée, responsable de la médiation, un travail associatif moins reluisant certes mais passionnant, responsable de la culture pour une commune...ou me former à la conservation des oeuvres d'art, à l'anglais...sans oublier saliver ou non à la vue des programmes d'agrégation ou passer des concours. Bref, il y aura toujours pour moi un appel du " réel" , du travail, qui est l'occasion de s'ouvrir à d'autres domaines problématiques auxquelles je n'aurais pas réfléchi en restant à la BU...
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
jésus a écrit:Là, je parlais du fait qu'il faut parfois changer de discipline universitaire pour se rapprocher de ses domaines de prédilection. Et en ce sens, vouloir à tout prix rester dans sa matière de base est loin d'être un avantage. Si on cherche l'épanouissement, il y a d'autres moyens que la filière universitaire. Je connais des personnes qui ont changé de branche, créer une association pour cela.
De une, je n'ai pas dit le contraire, de deux je ne ne vois pas trop l'intérêt du "on" ici (attention, "je" n'ai rien contre ce que toi ou d'autres gens parlent d'eux. Mais qu'ils emploient le "je" alors).
Ici je pense clairement que tu parles de toi.
Moi je sais ce que je veux (dans les grandes lignes disons) et ce que je sais, c'est que le concept de "craquer" un an, deux ans, trois ans, quatre ans...ne me parle pas du tout. On dirait, à te lire, que par le fait d'être-au-monde, "on" est lancés dans une course sauf qu'on ne saurait pas après quoi on court et qu'on pourrait "perdre du temps" en se consacrant à telle ou telle chose.
Il y aurait donc une instance supérieure qui aurait décrété comment utiliser son temps?
(Au passage, j'aimerais bien te lire sur le sujet philosophique "Peut-on perdre du temps?" Qui est un sujet assez classique mais que j'aime beaucoup travailler avec mes élèves en cours particuliers dans la mesure où il permet de leur faire entrevoir la possibilité de se "désaliéner" un peu, pour ceux qui en ont besoin).
C'est vraiment une illusion (confinant au malheur, à mon sens) et effectivement très loin de toute conception philosophique.
De même que je ne vois pas l'intérêt de se comparer aux autres sinon pour échanger des idées. Certainement pas sur le plan de l'avancée dans l'existence, ça me paraît abstrait, à moins d'être complètement pris dans un système capitaliste, d'avoir des objectifs chiffrés et une conception quantifiable de la réussite et du bonheur et faire le concours de celui qui a - et le plus vite possible- le plus gros salaire, la plus grosse voiture, la plus grosse maison, la plus grosse ... (quoi? )...
Beaucoup de gens vivent ainsi et c'est leur choix, ils en ont parfaitement le droit.
Mais c'est quelque chose contre quoi tu te soulèves souvent, il me semble!
Après je suis un peu marginal, je te l'accorde (marginalité assumée avec la solitude qui en découle). Tu as l'air d'accorder de l'importance à ce "décalage" vis-à-vis des autres alors que c'est le genre de chose dont je me fiche totalement. C'est sûr que ça ne doit pas aider à se lancer dans des projets hors des sentiers battus.
Mais pour ce qui est de la question de la matière (ou discipline), une thèse implique forcément des croisements interdisciplinaires. C'est pour ça que j'ai fait un second master recherche en lettres et que je me suis intéressé à la Daseinanalyse depuis trois ans (branche de la philosophie qui s'intéresse d'un point de vue phénoménologique à la psychologie et à la psychanalyse).
Une école doctorale porte une mention précise, par exemple, je te recopie, à titre d'exemple, l'intitulé de celle que je vise spécifiquement :
Ecole doctorale 472 a écrit:Mention « Religions et systèmes de pensée » (RSP)
La mention « Religions et systèmes de pensée » (RSP) a pour vocation de couvrir l’ensemble des phénomènes religieux du monde, à toutes périodes, en recourant aux différentes sciences humaines (histoire, sociologie, ethnologie, anthropologie, philosophie), en les faisant dialoguer sur le plan méthodologique et en s’efforçant de promouvoir un comparatisme permettant de faire ressortir invariants ou spécificités. En articulant « religions » et « systèmes de pensée », les chercheurs qui animent cette mention entendent ne pas restreindre leurs problématiques aux seuls systèmes religieux établis, mais interroger la catégorie du religieux et faire apparaître l’interaction avec les systèmes philosophiques, les sagesses et les cosmologies.
Franchement, pour affirmer que "rester dans sa matière de base est loin d'être un avantage", je pense vraiment que tu es mal renseigné sur le fonctionnement d'une école doctorale dont le principe est généralement de croiser différents champs de pensées (et c'est également souvent le cas pour les masters).
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- jésusFidèle du forum
Je ne doute pas de la transversalité des sujets de thèse. Ce que je cherche à dire , peu importe l'étiquette pour vu qi'ol y ait l'ivresse. Il n'y a pas de déshonneur à bifurquer vers une autre matière pour s'exprimer et que s'attacher par principe à une dénomination de matière ou d'UFR ne sert pas à grand chose.
Le vrai enjeu de la vie professionnelle (selon moi) est de trouver un bon moyen pour exprimer une vision des choses, la culture d'un pays, d'une époque, des valeurs. Et c'est qui donne du sens. Et c'est à chacun de le trouver.
Ceux qui ne sont pas à l'aise dans leur métier ( d'enseignant en particulier) attendent que le sens vienne d'en haut ( du ministère, de leur cde, de l'équipe) ou sinon ils pensent qu'ils seront transformés par une sorte de grâce divine par l'obtention du concours ou d'une thèse. Sans trop savoir pourquoi ils font tout ça ( parce que c'est qu'on leur a dit de faire) On est d'accord là-dessus.
Mais le fait est, que jouer au cavalier seul , marginal quand on veut intégrer une école doctorale avec ses contraintes est paradoxal. On ne peut pas jouer sur les deux tableaux.
Je suis d'accord avec toi, la compétition sociale n'apporte rien. Sauf que la société te rattrape à un moment donné.
On n'est plus éligible à une bourse, à un logement Crous, à une carte de réduction dans les trains, on n'a plus de réduction dans les lieux culturels, on ne peut plus faire de service civique. Bref, on est "adulte" pour la société mais à côté de cela on n'a pas d'autonomie financière, ni travail, ni appart décent ou d'appart du tout, on 'a ni permis ni voiture, et pas de perspective. Bref, le no man's land de l'éternel étudiant , futur chômeur qui ne sait pas s'il doit encore retourner à la fac repasser un concours. Société t'entourant ou pas, ça reste dur à vivre même si on n'est pas attaché au luxe... Et on ne le vit pas de la même manière à 25 ou 30 ans...
Le vrai enjeu de la vie professionnelle (selon moi) est de trouver un bon moyen pour exprimer une vision des choses, la culture d'un pays, d'une époque, des valeurs. Et c'est qui donne du sens. Et c'est à chacun de le trouver.
Ceux qui ne sont pas à l'aise dans leur métier ( d'enseignant en particulier) attendent que le sens vienne d'en haut ( du ministère, de leur cde, de l'équipe) ou sinon ils pensent qu'ils seront transformés par une sorte de grâce divine par l'obtention du concours ou d'une thèse. Sans trop savoir pourquoi ils font tout ça ( parce que c'est qu'on leur a dit de faire) On est d'accord là-dessus.
Mais le fait est, que jouer au cavalier seul , marginal quand on veut intégrer une école doctorale avec ses contraintes est paradoxal. On ne peut pas jouer sur les deux tableaux.
Je suis d'accord avec toi, la compétition sociale n'apporte rien. Sauf que la société te rattrape à un moment donné.
On n'est plus éligible à une bourse, à un logement Crous, à une carte de réduction dans les trains, on n'a plus de réduction dans les lieux culturels, on ne peut plus faire de service civique. Bref, on est "adulte" pour la société mais à côté de cela on n'a pas d'autonomie financière, ni travail, ni appart décent ou d'appart du tout, on 'a ni permis ni voiture, et pas de perspective. Bref, le no man's land de l'éternel étudiant , futur chômeur qui ne sait pas s'il doit encore retourner à la fac repasser un concours. Société t'entourant ou pas, ça reste dur à vivre même si on n'est pas attaché au luxe... Et on ne le vit pas de la même manière à 25 ou 30 ans...
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
jésus a écrit:
Mais le fait est, que jouer au cavalier seul , marginal quand on veut intégrer une école doctorale avec ses contraintes est paradoxal. On ne peut pas jouer sur les deux tableaux.
Je ne sais pas mais je n'en suis pas si sûr. Sur ce point, j'en reviens à l'ambivalence que j'exprimais à propos de l'université : elle est certes limitante à certains égards mais à d'autres, elle demeure un espace de liberté intellectuel qui peut parfois être encourageant pour ce qui est de développer des idées (au niveau recherche) et constituer un tremplin en ce sens.
Quelles sont ces "contraintes" d'une école doctorale? Il me semble qu'un doctorant, contractuel ou non, est tout de même assez libre dans sa manière de mener ses recherches, non?
jésus a écrit:Je suis d'accord avec toi, la compétition sociale n'apporte rien. Sauf que la société te rattrape à un moment donné.
On n'est plus éligible à une bourse, à un logement Crous, à une carte de réduction dans les trains, on n'a plus de réduction dans les lieux culturels, on ne peut plus faire de service civique. Bref, on est "adulte" pour la société mais à côté de cela on n'a pas d'autonomie financière, ni travail, ni appart décent ou d'appart du tout, on 'a ni permis ni voiture, et pas de perspective. Bref, le no man's land de l'éternel étudiant , futur chômeur qui ne sait pas s'il doit encore retourner à la fac repasser un concours. Société t'entourant ou pas, ça reste dur à vivre même si on n'est pas attaché au luxe... Et on ne le vit pas de la même manière à 25 ou 30 ans...
Oui, là je ne peux que te rejoindre et j'en ai au fond bien conscience, tout comme j'ai conscience de la chance d'avoir au moins un parent capable de m'aider financièrement (et moi je suis déchiré par un dilemme encore plus grand même en terme d'appel si je sais que le chemin est encore long pour y répondre). Après, malgré ces questions concrètes, je sens qu'il y a quelque chose qui est là et quoi qu'il advienne et je ne veux pas laisser toute la dimension sociale et économique prendre le dessus sur ce que je sens comme potentialités. Il y a des choses qui demandent du temps et la société ne nous autorise pas à prendre ce temps donc il faut se l'arroger d'une manière ou d'une autre - et souvent ça conduit à se marginaliser.
Mais tu as raison (j'en ai parlé avec une amie hier et ça m'a fait réfléchir sur ce point), autant régler la question de la source de revenus au plus vite, et je suis bien conscient que l'année scolaire 2016-2017 est ma dernière année "descente" (et encore, ça dépend du point de vue, pour beaucoup je suis déjà largement "périmé") pour être agrégatif à temps plein.
En travaillant un maximum, je pense pouvoir au moins décrocher le CAPES (de philo)...
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Marcel Jousse
- DimkaVénérable
Personne n’a demandé à intégrer une école doctorale : c’est juste une surcouche ajoutée. Les gens veulent faire une thèse, c’est-à-dire un travail de recherche sur trois ans. Point barre (des gens qui veulent faire une thèse et s’en foutent de l’école doctorale, je t’en trouve des tonnes. Des gens qui veulent intégrer une école doctorale et qui s’en foutent de la thèse… euh… zéro).
Tout le reste (les ECTS à valider, les réunions, la paperasse, l’école doctorale, le baratin sur la professionnalisation, apprenez à monter votre entreprise, à faire un CV, un powerpoint, à gogodancer, le comité de suivi de thèse, les bidules numériques, j’en passe et des meilleurs), c’est la partie pourrie et inutile qu’on surajoute à la thèse. Ce que j’assimilierais à du bullshit job, qui en vient à faire oublier que le cœur de la thèse, ce n’est pas l’école doctorale ou les ECTS à valider, mais… la thèse, un boulot intellectuel et relativement solitaire dans sa pratique quotidienne.
Tout le reste (les ECTS à valider, les réunions, la paperasse, l’école doctorale, le baratin sur la professionnalisation, apprenez à monter votre entreprise, à faire un CV, un powerpoint, à gogodancer, le comité de suivi de thèse, les bidules numériques, j’en passe et des meilleurs), c’est la partie pourrie et inutile qu’on surajoute à la thèse. Ce que j’assimilierais à du bullshit job, qui en vient à faire oublier que le cœur de la thèse, ce n’est pas l’école doctorale ou les ECTS à valider, mais… la thèse, un boulot intellectuel et relativement solitaire dans sa pratique quotidienne.
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- Spoiler:
- ElaïnaDevin
Dimka, je me demande si ça ne dépend pas de la matière, quand même. En histoire, tout le monde s'en fiche de l'école doctorale, mais en sciences "dures", je crois que c'est beaucoup moins anodin.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- jésusFidèle du forum
Oui,ça dépend des facs pour les écoles doctorales et je pense que ça n'a pas évolué dans le bon sens ces dernières années à ce niveau.
Il ne faut pas idéaliser non plus la thèse. Beaucoup y laissent leurs nerfs, beaucoup laissent leur vie perso de côté, leur couple y restent, d'autres ne la finissent jamais...( ce n'est pas une généralité,mais il suffit de lire les fils dédiés aux thèses sur les forums et réseaux sociaux pour s'en rendre compte) Et ce n'est pas toujours trois ans de vie intellectuelle sereine de tout repos...
Oui, la marginalité , c'est bien pour "maturer" une pensée avant de la rendre publique, on va dire. Il faut bien trouver un moyen de la diffuser,de la rendre accessible, de la communiquer.Sinon, c'est de la rêverie,un journal intime de la pensée. Bref, ça peut être du vent aussi. Tant qu'on ne met pas la pensée à l'épreuve de sa communication, ou du réel. Il y a un temps pour tout. Ca se comprend pour une année off...au-delà...
Il ne faut pas idéaliser non plus la thèse. Beaucoup y laissent leurs nerfs, beaucoup laissent leur vie perso de côté, leur couple y restent, d'autres ne la finissent jamais...( ce n'est pas une généralité,mais il suffit de lire les fils dédiés aux thèses sur les forums et réseaux sociaux pour s'en rendre compte) Et ce n'est pas toujours trois ans de vie intellectuelle sereine de tout repos...
Oui, la marginalité , c'est bien pour "maturer" une pensée avant de la rendre publique, on va dire. Il faut bien trouver un moyen de la diffuser,de la rendre accessible, de la communiquer.Sinon, c'est de la rêverie,un journal intime de la pensée. Bref, ça peut être du vent aussi. Tant qu'on ne met pas la pensée à l'épreuve de sa communication, ou du réel. Il y a un temps pour tout. Ca se comprend pour une année off...au-delà...
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
jésus a écrit:
Oui, la marginalité , c'est bien pour "maturer" une pensée avant de la rendre publique, on va dire. Il faut bien trouver un moyen de la diffuser,de la rendre accessible, de la communiquer.Sinon, c'est de la rêverie,un journal intime de la pensée. Bref, ça peut être du vent aussi. Tant qu'on ne met pas la pensée à l'épreuve de sa communication, ou du réel. Il y a un temps pour tout. Ça se comprend pour une année off...au-delà...
Tu affirmes des choses qui ne vont pas forcément de soi pour peu qu'on s'y arrête.
Le seul argument "valable" car universel puisque lié à notre condition humaine, c'est celui de la subsistance.
Pour le reste, ça demande discussion et ce que tu poses comme "acceptable" en terme de temps est purement subjectif et sans fondement.
Du coup, ce que je retiens de cette discussion (qui a pu être étendue en IRL avec une amie), c'est plutôt qu'il faut accepter la nécessité de séparer les aspirations personnelles de la subsistance.
Tout comme la notion de "réel" que tu emploies comme si elle désignait quelque chose de concret, alors qu'elle est infiniment complexe.
C'est toujours pareil dans les discussions : tu imposes des normes et des objectifs en embrassant toujours un devoir-être qui est finalement prescrit de l'extérieur. Tout ceci est loin de l'impératif augustinien de rentrer en soi pour finalement trouver le sens de sa vie propre. ()
Si quelqu'un trouve de quoi vivre et écrit toute sa vie de son côté, ce n'est pas forcément du vent (et d'ailleurs ça ne l'est pas par le seul fait qu'il trouve chaque jour la force de répéter le geste). Le "on" peut dire ça, oui. Et après?
Pour ma part, je crois beaucoup à la nécessité de la gratuité dans nos vies (faire les choses sans but précis et sans attendre une reconnaissance immédiate). Et je dirais même que pour vraiment faire quelque chose de nouveau ou qui en vaille la peine, il faut souvent en passer par là.
J'aimerais aider mes futurs élèves (si je deviens enseignant) à réinjecter cette part de gratuité dans leurs existences.
Tâche difficile, je sais bien, quand ce qui comptera pour eux (et encore, pour les plus appliqués), ce sera d'avoir une bonne note au bac.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- jésusFidèle du forum
Je dis "on" parce que je parle en général. Je ne cherche pas à être prescriptif mais juste à replacer les choses dans leur contexte.
Parce que , si on souhaite à la fois " flâner" et réussir un concours, réussir une thèse, devenir maître de conf, on ne le devient pas par hasard. Même si j'ai beaucoup parlé sur un autre topic du facteur "chance" mais aussi du facteur "réseau" pour la thèse. Et tout cela comporte une temporalité qu'on ne maîtrise pas, avec les dates d'écrits, d'oraux, de soutenance...puis de voeux, affectation etc. Tout ça reste très académique.
Et trouver en soi le sens, c'est nécessaire mais pas suffisant pour faire carrière en philo ou à la fac.
Personne n'écrit pour que son écriture ( à un certain niveau de qualité) reste ad vitam aeternam dans un tiroir . Si cela reste dans un tiroir ou si on essaye jamais de le sortir, c'est qu'il y a un truc qui cloche ou qui a été loupé... bref.
Parce que , si on souhaite à la fois " flâner" et réussir un concours, réussir une thèse, devenir maître de conf, on ne le devient pas par hasard. Même si j'ai beaucoup parlé sur un autre topic du facteur "chance" mais aussi du facteur "réseau" pour la thèse. Et tout cela comporte une temporalité qu'on ne maîtrise pas, avec les dates d'écrits, d'oraux, de soutenance...puis de voeux, affectation etc. Tout ça reste très académique.
Et trouver en soi le sens, c'est nécessaire mais pas suffisant pour faire carrière en philo ou à la fac.
Personne n'écrit pour que son écriture ( à un certain niveau de qualité) reste ad vitam aeternam dans un tiroir . Si cela reste dans un tiroir ou si on essaye jamais de le sortir, c'est qu'il y a un truc qui cloche ou qui a été loupé... bref.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Voilà une conception des choses qui te rend manifestement très satisfait.
Justement "en général" quand il s'agit de décision personnelle, ça n'existe pas.
Justement "en général" quand il s'agit de décision personnelle, ça n'existe pas.
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- RuthvenGuide spirituel
Tu prends du Kierkegaard en intra-veineuse, ce n'est pas possible ! :lol:
- ElaïnaDevin
Paul, j'espère que ça ne te froissera pas dit comme ça, mais je crois que nous sommes nombreux à nous interroger sur le sens de ta vision de la "thèse pour la thèse", en gros. Je m'explique.
Personnellement j'ai du mal à comprendre pourquoi et comment une thèse peut être la suspension de la vie, l'exclusion de toute autre chose. Pourtant je n'ai pas l'impression, en faisant autre chose (agreg, cours, mariage, enfants etc), de rendre un travail indigne par ailleurs. Ma thèse a fait partie de ma vie, elle ne l'a pas suspendue.
Elle l'a d'autant moins suspendue qu'elle m'a permis de manger (mon projet de recherche m'a permis d'avoir un poste d'allocataire moniteur puis d'ATER) et qu'elle m'a aussi fait progresser intellectuellement et socialement (par les relations avec mon DR, avec les membres de mon séminaire etc).
Enfin si je travaille à la vitesse d'un escargot, ça me ferait mal que ma thèse ne soit "que ma thèse". Je veux valoriser ce travail, j'apprécie d'en parler en journée d'études, et pas seulement pour "faire carrière" : j'aime mon sujet, j'aime les personnages sur lesquels j'ai travaillé, je suis heureuse quand j'ai la possibilité de diffuser mon travail.
Personnellement j'ai du mal à comprendre pourquoi et comment une thèse peut être la suspension de la vie, l'exclusion de toute autre chose. Pourtant je n'ai pas l'impression, en faisant autre chose (agreg, cours, mariage, enfants etc), de rendre un travail indigne par ailleurs. Ma thèse a fait partie de ma vie, elle ne l'a pas suspendue.
Elle l'a d'autant moins suspendue qu'elle m'a permis de manger (mon projet de recherche m'a permis d'avoir un poste d'allocataire moniteur puis d'ATER) et qu'elle m'a aussi fait progresser intellectuellement et socialement (par les relations avec mon DR, avec les membres de mon séminaire etc).
Enfin si je travaille à la vitesse d'un escargot, ça me ferait mal que ma thèse ne soit "que ma thèse". Je veux valoriser ce travail, j'apprécie d'en parler en journée d'études, et pas seulement pour "faire carrière" : j'aime mon sujet, j'aime les personnages sur lesquels j'ai travaillé, je suis heureuse quand j'ai la possibilité de diffuser mon travail.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Ruthven a écrit:Tu prends du Kierkegaard en intra-veineuse, ce n'est pas possible ! :lol:
Je ne sais pas mais en tout cas, ça m'a fait sourire!
Elaïna, oui il n'y a rien que je désapprouve là-dedans concernant la vision de la thèse.
Ni pour ce qui est d'avoir une vie "normale" à côté. C'est comme des gens qui disent qu'écrire nécessite une suspension (beaucoup), ça ne les empêche pas d'avoir une vie maritale, des enfants etc...
Mais c'est sûr que pour moi ce serait une activité autotélique et non motivée par une reconnaissance et je pense que ça doit être ça aussi.
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- ElaïnaDevin
Après tu sembles prêt à accepter les inconvénients de tes choix donc bon... fonce !
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- BelaLugosiNiveau 6
Paul Dedalus a écrit:Idéalement, je veux la même chose que beaucoup : l'agrégation de philosophie, un contrat doctoral avec une charge d'enseignement à l'université, et pourquoi pas une place de Maître de conférence un jour mais je n'envisage pas les choses comme une route toute tracée. Je trouve que si on conçoit les choses de cette manière, on perd beaucoup en terme de pensée et de créativité. C'est important de conserver une part de contingence dans son existence, je trouve.
Sans vouloir t'offenser, tu as quel âge ?
Tu as des parents qui peuvent te financer ?
C'est bien beau de regarder le sommet de la montagne, mais avant d'y arriver, va falloir passer par les petits sentiers, non ?
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Je n'ai pas dit le contraire (ne serait-ce que dans ce que vous citez de moi) pour ce qui est de passer par les petits sentiers (à mon âge, mon idéal serait de refaire toute ma scolarité de la 6ème à la terminale pour me constituer des bases solides : je refais même des exercices dans un livre de maths de 3ème et un livre de latin de 3ème..)surtout que du point de vue professionnel, je n'ai pas vraiment de prétention en fait.
Pour moi la société humaine devrait être basée sur le désir de connaissance et non le désir de posséder.
C'est éloigné de mon mode de fonctionnement et je n'aime pas faire les choses importantes pour moi "en vue de".
Pour moi la société humaine devrait être basée sur le désir de connaissance et non le désir de posséder.
C'est éloigné de mon mode de fonctionnement et je n'aime pas faire les choses importantes pour moi "en vue de".
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- LarienNiveau 1
Paul Dedalus a écrit:Je n'ai pas dit le contraire (ne serait-ce que dans ce que vous citez de moi) pour ce qui est de passer par les petits sentiers (à mon âge, mon idéal serait de refaire toute ma scolarité de la 6ème à la terminale pour me constituer des bases solides : je refais même des exercices dans un livre de maths de 3ème et un livre de latin de 3ème..)surtout que du point de vue professionnel, je n'ai pas vraiment de prétention en fait.
Pour moi la société humaine devrait être basée sur le désir de connaissance et non le désir de posséder.
C'est éloigné de mon mode de fonctionnement et je n'aime pas faire les choses importantes pour moi "en vue de".
Certes mais je pense que ça ne répond pas à la question de BelaLugosi ? La question n'est-elle pas finalement de savoir ce qui te convient le mieux pour financer ta thèse ? (être ATER, professeur dans le secondaire, ou autre) pour subvenir à tes besoins ? Car même si se consacrer à sa thèse au maximum est pour tout thésard l'idéal à atteindre (on est bien d'accord là-dessus), il y a bel et bien une réalité derrière qui est celle de la survie (alimentaire notamment ! ) et aussi sociale
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"Faut arrêter ces conneries de nord et de sud ! Une fois pour toutes, le nord, suivant comment on est tourné, ça change tout !", Perceval, Kaamelott.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Larien a écrit:Certes mais je pense que ça ne répond pas à la question de BelaLugosi ?
Tant que je ne lui demande pas de financer ma thèse, je ne vois pas bien en quoi ça la regarde en fait.
Par ailleurs qu'est-ce que vous appelez la "survie sociale"? Je trouve le concept un peu abstrait pour ne pas dire complètement obscur.
De toute façon, je vous ai déjà répondu : pour moi, enseigner au lycée et faire une thèse, c'est absolument incompatible car je sais l'investissement que demande enseigner au lycée. A la limite, en étant à mi-temps, ce serait déjà plus envisageable (et encore).
Faire une thèse en étant ATER, oui, ce serait l'idéal évidemment (c'est ce que je disais dans ces lignes qui ont tant offusquées "BelaLugosi" par leur soit-disant prétention titanesque ou du moins qu'elle a manifestement reçues ainsi alors qu'en fait il n'en était rien et pas besoin d'avoir le niveau d'une explication de texte d'agrégation pour le comprendre). Bref...
Mais être ATER signifie avoir l'agrégation + contrat doctoral et je suis lucide vis-à-vis de mes capacités.
Je pense pouvoir obtenir le CAPES de philosophie 2017 avec beaucoup de travail et d'entraînement (et encore on est jamais sûr de rien), donc adieu la thèse si on en croit les réponses sur ce fil.
Après comme le disait justement Dimka (d'une manière différente), les décisions personnelles sont à prendre de manière personnelle.
C'est pas sur un forum que des gens - ayant bien souvent déjà du mal à mener eux-mêmes leur barque - vont venir (me) dire ce qu'il faut faire et d'ailleurs ce n'est pas ce que j'ai demandé.
J'ai ma réponse à ma question de départ : il est possible d'être accepté en thèse par un prof sans concours.
Le reste, c'est-à-dire tout ce qui concerne la situation personnelle, je ne suis pas sûr que ça regarde les gens (et je ne répondrai pas aux questions de ce type, je trouve ça malsain car c'est du domaine privé, je ne leur ai pas demandé la marque de leur lingerie moi), à moins que je commence à faire la quête pour ma thèse bien sûr.
Auquel cas vous aurez éventuellement un droit de regard sur l'utilisation de vos fonds mais en attendant...
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