J'hallucine (boulot)

Eh bien, je ne pensais pas que mon histoire entraînerait un tel débat!

Lorsque j'ai croisé la mère de mon élève à l’hôpital, je me suis doutée qu'elle le répéterait à son fils.
Le commentaire qu'elle a fait était déplacé, c'est sûr, mais ça ne me choque pas car il m'arrive aussi de parler de mes élèves à mon mari en des termes peu élogieux!
Bon, qu'elle l'ait répété à son fils de 12 ans, c'est plus ennuyant, mais elle ne lui a pas forcément dit directement, il avait peut être aussi les oreilles qui traînaient. Et ma grand mère n'est effectivement pas très aimable avec le personnel soignant  

J'ai été vexée que l'élève le répète devant toute la classe, mais quand il est sorti j'ai éclaté de rire et j'ai appelé ma grand mère le soir même pour lui raconter l'anecdote, qui l'a fait rire aussi. L'histoire ne dit pas si elle sera plus aimable avec cette infirmière maintenant!

Simgajul a écrit:
Après Rendash, si on appelle le directeur, que la mère d'élève se retrouve mise à pied, qu'elle est licenciée. 
Pour avoir dit à son fils que la mamie de la prof était pas super aimable.
Est ce que ce sera juste ou pas? trop ou pas? 

Mais ça, c'est au directeur de le dire, si c'est juste ou pas. Et, encore une fois, la question n'est pas là, ni même d'appeler, en fait (ce conseil ne vient pas de moi, hein ) : le fait est que c'est une faute, et qu'elle n'est pas anodine. Dans ce genre de situation (coup de fil mais pas de plainte), le plus courant est que l'ASD soit convoquée par la cadre de santé du service pour remontée de bretelles. Je n'ai jamais connu du flagellation en place publique ni de tranchage de langue au fil dentaire, si c'est ce qui t'inquiète

Le problème est de s'autoriser à juger si une faute a des conséquences graves ou non. Les conséquences, ici, sont évidemment petites : l'ensemble est plutôt cocasse puisque marie91270 semble le prendre comme ça. Mais ça ne change strictement rien à la faute elle-même, c'est bien ça que je veux dire. Encore une fois, certains ne mesurent pas à quel point la discrétion professionnelle est au cœur du métier d'ASD, et jugent selon leurs propres critères une situation dont ils ne maîtrisent apparemment pas les tenants et les aboutissants.

Babsie a écrit:Je ne crois pas qu'il existe une loi en effet pour interdire au prof de parler du comportement d'un de ses élèves lors du temps en classe, mais ça me paraît comparable au cas de la dame, qui, elle, il est vrai, est soumise à une législation spécifique.

A conserver précieusement pour cet été, en cas de manque de vent...

marie91270 a écrit:Eh bien, je ne pensais pas que mon histoire entraînerait un tel débat!

Lorsque j'ai croisé la mère de mon élève à l’hôpital, je me suis doutée qu'elle le répéterait à son fils.
Le commentaire qu'elle a fait était déplacé, c'est sûr, mais ça ne me choque pas car il m'arrive aussi de parler de mes élèves à mon mari en des termes peu élogieux!
Bon, qu'elle l'ait répété à son fils de 12 ans, c'est plus ennuyant, mais elle ne lui a pas forcément dit directement, il avait peut être aussi les oreilles qui traînaient. Et ma grand mère n'est effectivement pas très aimable avec le personnel soignant  

J'ai été vexée que l'élève le répète devant toute la classe, mais quand il est sorti j'ai éclaté de rire et j'ai appelé ma grand mère le soir même pour lui raconter l'anecdote, qui l'a fait rire aussi. L'histoire ne dit pas si elle sera plus aimable avec cette infirmière maintenant!

Merci pour cet éclairage et j'espère que votre grand mère se porte mieux !

Simgajul a écrit:Effectivement, il y a faute. 

Après Rendash, si on appelle le directeur, que la mère d'élève se retrouve mise à pied, qu'elle est licenciée. 
Pour avoir dit à son fils que la mamie de la prof était pas super aimable.
Est ce que ce sera juste ou pas? trop ou pas? 

Il y a une faute certes mais elle vient d'une maladresse. Un petit coup de fil pour la remettre à sa place, n'est il pas suffisant?

C'est à peu près cela que je voulais dire...

Quand un prof commet une erreur professionnelle, quand il a recours aux commentaires pas très sympa-mais sincères et souvent nécessaires- envers certains élèves, on peut le trouver humiliant -car dans les faits un commentaire pas sympa, c'est humiliant- et c'est d'ailleurs ce qui pousse beaucoup de parents chiants à se manifester. Officiellement, ils sont dans leur bon droit, l'humiliation étant interdite. et on les fustige sur le forum ou en salle des profs. Quand une instit de maternelle dépassée par un gosse intenable fait mine d'attacher le nain à une chaise avec une pauvre écharpe lâchement nouée, c'est déjà un comportement interdit et une faute professionnelle qui justifie une plainte à la police dans la forme, ce que des parents font, après avoir prévenu directement le rectorat, le président de la république et le chef de l'univers sans avoir vu l'enseignant ni écouté sa version. Et là pourtant, on trouve beaucoup d'enseignants pour penser qu'il fallait d'abord aller voir l'instit en question avant de passer au-dessus de sa tête et de le mettre dans la mouise avec sa hiérarchie.

Bizarrement là, on oublie ces beaux principes et on fait à l'autre ce qu'on ne voudrait pas qu'on nous fasse.

Je remarque ça parfois chez beaucoup d'enseignants: faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.

Cripure a écrit:

Babsie a écrit:Je ne crois pas qu'il existe une loi en effet pour interdire au prof de parler du comportement d'un de ses élèves lors du temps en classe, mais ça me paraît comparable au cas de la dame, qui, elle, il est vrai, est soumise à une législation spécifique.

A conserver précieusement pour cet été, en cas de manque de vent...

Mais encore, grand Maître de l'Olympe un brin pas aimable?

J'ai appris que dans le lycée très très huppé de ma ville, avec une grosse proportion de CSP++, les classes étaient toujours limitées à 25 en seconde. Nous on rame avec nos classes à 37... Et le rectorat donne des heures là-bas pour qu'ils puissent rester à 25. Normal. :|

Ils ont bien de la chance !

J'ai tellement l'impression de faire du cours "usine" avec mes 35 élèves.

RooMcfly a écrit:J'ai appris que dans le lycée très très huppé de ma ville, avec une grosse proportion de CSP++, les classes étaient toujours limitées à 25 en seconde. Nous on rame avec nos classes à 37... Et le rectorat donne des heures là-bas pour qu'ils puissent rester à 25. Normal. :|

Il faudrait voir comment ils sont organisés. En lissant les heures de dédoublement, on peut faire des classes plus légères, mais jamais dédoublées. Il faut compter les heures pour voir si ça colle.

D'après les collègues qui ont leurs enfants là-bas, ils n'ont pas d'AP sur aucun des trois niveaux. Donc je suppose qu'ils utilisent toutes ces heures pour les réinjecter là. Je ne sais pas si ça colle en nombre d'heure mais c'est une piste.

L'explication d'Hélips doit être la bonne, je connais ce fonctionnement : pas d'AP, aucun cours dédoublé mais des classes moins chargées, c'est un arbitrage.

RooMcfly a écrit:D'après les collègues qui ont leurs enfants là-bas, ils n'ont pas d'AP sur aucun des trois niveaux. Donc je suppose qu'ils utilisent toutes ces heures pour les réinjecter là. Je ne sais pas si ça colle en nombre d'heure mais c'est une piste.

Alors effectivement : mettons une structure à 6 classes par niveau. On récupère l'AP, ça fait 36h, on récupère tous les dédoublements de secondes, ça fait 60h de plus. On a donc dégagé un volant de 96 heures, à la louche, ça fait 3 classes de secondes supplémentaires, soient les 36*6 élèves transformés en 24*9 élèves.
Honnêtement, je me demande si ce n'est pas une bonne façon de faire, pas très orthodoxe (surtout à cause de l'AP des autres niveaux), mais peut-être "rentable".

Mais a-t-on le droit de supprimer l'AP? On propose régulièrement à notre CDE (parce que, soyons honnêtes, tout le monde est soulé l'AP, côté profs comme élèves...) et à chaque fois, il nous dit qu'on a pas le choix, qu'on doit avoir 2h d'AP par semaine pour chaque élève. J'ai vu des bahuts qui utilisaient les heures pour faire de l'étude surveillée mais jamais une suppression totale de l'emploi du temps élève.

RooMcfly a écrit:J'ai appris que dans le lycée très très huppé de ma ville, avec une grosse proportion de CSP++, les classes étaient toujours limitées à 25 en seconde. Nous on rame avec nos classes à 37... Et le rectorat donne des heures là-bas pour qu'ils puissent rester à 25. Normal. :|

Pour éviter que le reformatage de la carte scolaire du collège n'amène un nouveau lot de gosses de pauvres (l'établissement compte je crois déjà 40% de boursiers), les parents fédérés ont fait valoir l'argument béton : "mais pourquoi chez nous, alors que dans le collège Adolphe Thiers, à côté, ils ont seulement 10% de boursiers ?" Et là, pouf, la nouvelle carte scolaire a disparu en plein vol. On cherche toujours la carcasse.

Pffff! Décidément

Les IPR de LV nous envoient des documents à imprimer pour la 3ème et la 4ème journées de formation sur la réforme! une bonne quinzaine de pages à imprimer rien que pour la J3! J'ai lu un passage qui me renforce dans l'idée que cette formation à la con va me gaver:

Spoiler:

Et la chef qui demande de préparer du boulot pour les gamins quand on sera en formation. Tout préparer, tout photocopier et donner ça à la vie sco. Et puis encore?! On nous prend vraiment pour des cons!

PabloPE a écrit:

Babsie a écrit:Et après ce seront les mêmes professeurs qui viendront se plaindre que les parents sont procéduriers...

Le jour où un prof apostrophe en classe un élève en lui disant "j'ai vu vos parents hier à la réunion, ben dis -donc ils ne sont pas aimables" je serai la première à leur dire de ne pas laisser passer.  

J'ai honte, mais j'ai fait pleurer une petite fille de seconde l'autre jour en grognant en classe, devant une fiche-navette non rapportée à temps : "Vous direz à Madame votre mère que je ne suis pas son domestique et que si elle n'est pas fichue de signer une feuille dans les délais, elle met votre scolarité en péril, vous pensez qu'elle comprendra ?", et j'ai très très honte

Enfin, un peu

Enfin, je crois...

Babsie a écrit:

Cripure a écrit:

Babsie a écrit:Je ne crois pas qu'il existe une loi en effet pour interdire au prof de parler du comportement d'un de ses élèves lors du temps en classe, mais ça me paraît comparable au cas de la dame, qui, elle, il est vrai, est soumise à une législation spécifique.

A conserver précieusement pour cet été, en cas de manque de vent...

Mais encore, grand Maître de l'Olympe un brin pas aimable?

Rien de plus, juste la mise bout à bout d'opinions et de faits qui aboutit à rien.

Cripure a écrit:

PabloPE a écrit:

Babsie a écrit:Et après ce seront les mêmes professeurs qui viendront se plaindre que les parents sont procéduriers...

Le jour où un prof apostrophe en classe un élève en lui disant "j'ai vu vos parents hier à la réunion, ben dis -donc ils ne sont pas aimables" je serai la première à leur dire de ne pas laisser passer.  

J'ai honte, mais j'ai fait pleurer une petite fille de seconde l'autre jour en grognant en classe, devant une fiche-navette non rapportée à temps : "Vous direz à Madame votre mère que je ne suis pas son domestique et que si elle n'est pas fichue de signer une feuille dans les délais, elle met votre scolarité en péril, vous pensez qu'elle comprendra ?", et j'ai très très honte

Enfin, un peu

Enfin, je crois...

Ben ça c'est pas faux non?
Mais c'est différent il me semble que de rentrer en cours et de bille en tête traiter ses parents d'idiots. :lol:

Ce qu'il y a c'est que souvent les parents ne signent pas car ils n'ont pas dû la fiche de la part des enfants donc j'engueule les gamins mais j'évite les commentaires sur les parents.

roxanne a écrit:Ce qu'il y a c'est que souvent les parents ne signent pas car ils n'ont pas dû la fiche de la part des enfants donc j'engueule les gamins mais j'évite les commentaires sur les parents.

Pfff, si on ne peut plus dire "fils d'imbécile", où va-t-on ?

RooMcfly a écrit:Mais a-t-on le droit de supprimer l'AP? On propose régulièrement à notre CDE (parce que, soyons honnêtes, tout le monde est soulé l'AP, côté profs comme élèves...) et à chaque fois, il nous dit qu'on a pas le choix, qu'on doit avoir 2h d'AP par semaine pour chaque élève. J'ai vu des bahuts qui utilisaient les heures pour faire de l'étude surveillée mais jamais une suppression totale de l'emploi du temps élève.

C'est pour ça que je pense que leur façon de faire n'est pas très orthodoxe. Surtout s'ils utilisent l'AP des autres niveaux pour alléger le niveau seconde.

Ceci dit, je serais curieuse de voir leur répartition : une année, on avait un système qui faisait que l'AP n'apparaissait pas dans l'emploi du temps. Les demi-groupes en français et en math étaient, au rythme choisi par les enseignants, parfois de l'AP parfois des demi-groupes classiques. Et là vous me dites "mais quelle différence ?" et bien c'est simple : quand on bosse sur des exercices du chapitre, c'est des demi-groupes classiques, alors quand on bosse sur un exercice ouvert/on reprend un devoir raté/on travaille sur un exercice rempli d'algo ou de TICE, c'est de l'AP. J'avais bien tenu mes comptes pour montrer à tout curieux (IPR, CDE, parents ou collègue) le respect des textes.

Bon ben c'est confirmé

Spoiler:

tiptop77 a écrit:Bon ben c'est confirmé

Spoiler:

Qu'est-ce que ta chef ne comprend pas dans 'l'AP doit être disciplinaire" ?? Bon et puis une fois la porte de la salle passée, c'est qui le chef? Alors ces débats elle peut... fin, tu vois ce que je veux dire

Cela va faire 3 ans que j'échappe aux 3emes, niveau que j'abore particulièrement et que je me suis fadée 11 ans de suite. Mais j'ai accepté cette année de prendre un paquet de copies du brevet blanc pour décharger mes collègues. Je vais souffrir. C'est atroce. Un élève a consciencieusement écarté tous ses mots de 4 carreaux pour remplir le vide de sa rédaction !!!! Un autre me dit que le Buffet de Rimbaud est une autobiographie... Du buffet.
*pleure des larmes de sang* Je préfère m'ennuyer dans le train que de corriger ça!

Surtout qu'avec ça... ils l'auront !

Cripure a écrit:

Babsie a écrit:

Cripure a écrit:

Babsie a écrit:Je ne crois pas qu'il existe une loi en effet pour interdire au prof de parler du comportement d'un de ses élèves lors du temps en classe, mais ça me paraît comparable au cas de la dame, qui, elle, il est vrai, est soumise à une législation spécifique.

A conserver précieusement pour cet été, en cas de manque de vent...

Mais encore, grand Maître de l'Olympe un brin pas aimable?

Rien de plus, juste la mise bout à bout d'opinions et de faits qui aboutit à rien.

A rien ou juste à mon avis qui est que même si la loi n'est pas du côté de l'AS, faire un genre de scandale auprès de son patron pour une broutille, c'est humainement assez moche, et en général peu apprécié parmi es enseignants à qui on fait le coup.