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- InvitéInvité
La chaussure sur le toit de Vincent Delecroix.
Je viens de lire les cinquante première pages ; je suis scotchée.
Je le chroniquerai quand je l'aurai fini, et si c'est aussi bien écrit ensuite, je pense l'avoir vite fini.
Dix nouvelles (ou dix récits) qui semblent imbriquées les unes dans les autres. Focalisation interne pour les trois premiers récits. Chaque registre me semble représenté.
Bon, je poursuis ma lecture et je vous dis ça, mais pour l'instant, je pense être tombée sur l'oeuvre d'un écrivain, un vrai.
(Dans le cadre "Lire, écrire, publier aujourd'hui"...Je ne raffole pas de Nothomb. Je pensais à Bégaudeau...avant de le lire.
Donc je cherchais une oeuvre digne d'être étudiée, et là, je crois vraiment l'avoir trouvée !)
Je viens de lire les cinquante première pages ; je suis scotchée.
Je le chroniquerai quand je l'aurai fini, et si c'est aussi bien écrit ensuite, je pense l'avoir vite fini.
Dix nouvelles (ou dix récits) qui semblent imbriquées les unes dans les autres. Focalisation interne pour les trois premiers récits. Chaque registre me semble représenté.
Bon, je poursuis ma lecture et je vous dis ça, mais pour l'instant, je pense être tombée sur l'oeuvre d'un écrivain, un vrai.
(Dans le cadre "Lire, écrire, publier aujourd'hui"...Je ne raffole pas de Nothomb. Je pensais à Bégaudeau...avant de le lire.
Donc je cherchais une oeuvre digne d'être étudiée, et là, je crois vraiment l'avoir trouvée !)
- amarokNiveau 10
Euh, je renouvelle ma demande concernant "l'écume des jours".. comment cela passe t il auprès des élèves?, si vous l'avez expérimenté ou si une collègue vous en a parlé... ça urge (j'aimerais me lancer dans la constitution d'une seq), merci!
- ysabelDevin
je me suis contentée de la faire lire en cursive à des 1ères il y a deux ans. Elles étaient très décontenancées. Autant elles avaient aimé Les Faux-Monnayeurs (en OI) autant le roman de Vian leur a déplu.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- EGnyNiveau 4
Les faux-monnayeurs ? Ca me tenterait bien... Mais j'ai pas trop d'idée d'approche... D'un autre côté, je n'y ai pas vraiment réfléchi...
- InvitéInvité
amarok a écrit:Euh, je renouvelle ma demande concernant "l'écume des jours".. comment cela passe t il auprès des élèves?, si vous l'avez expérimenté ou si une collègue vous en a parlé... ça urge (j'aimerais me lancer dans la constitution d'une seq), merci!
Ce n'est pas vraiment une oeuvre qui sort des sentiers battus. J'ai beaucoup interrogé dessus à l'eaf....
Ça allait...sans plus. Les élèves ont un peu de mal avec toutes les étrangetés du roman...surtout les technologiques. Mais c'est faisable...
- InvitéInvité
Camille a écrit:amarok a écrit:Euh, je renouvelle ma demande concernant "l'écume des jours".. comment cela passe t il auprès des élèves?, si vous l'avez expérimenté ou si une collègue vous en a parlé... ça urge (j'aimerais me lancer dans la constitution d'une seq), merci!
Ce n'est pas vraiment une oeuvre qui sort des sentiers battus. J'ai beaucoup interrogé dessus à l'eaf....
Ça allait...sans plus. Les élèves ont un peu de mal avec toutes les étrangetés du roman...surtout les technologiques. Mais c'est faisable...
Il y a un topic sur l'écume des jours.
http://neoprofs.forumactif.org/le-franais-et-les-lettres-au-lyce-f30/rception-de-l-cume-des-jours-auprs-de-1res-t10138.htm
- InvitéInvité
doublecasquette a écrit:Mais pourquoi donc leur faire étudier des œuvres qui sortent "des sentiers battus", alors qu'ils n'ont pas encore battu les sentiers ?
Doit-on prendre les voies de traverse avant de connaître les grands chemins ?
Votre choix me parait bien égoïste ! Vous n'êtes pas enseignants pour votre plaisir mais pour enseigner vos élèves, que diable !
Eux, vos élèves, ne connaissent pas les grands chemins et leur faire étudier des œuvres mineures est contre-productif.
Faut pas mettre la charrue avant les bœufs !
(...) je me tais parce que là, vraiment, "égoiste", ça va pas le faire....
D'ailleurs, j'ai un très vieux collègue à la retraite qui parlait ainsi...Il a fait l'Avare pendant 30 ans !
- natashaNiveau 3
Pour vous faire sourire, j'ai fait lire L'avare à mes 1ère en Lecture cursive cette année parce qu'ils ne connaissaient pas la pièce!!!!
- InvitéeHrÉrudit
Bon ok, je me suis un peu fourvoyée avec ce post, maintenant avec le recul je dirais que la lecture cursive est idéale pour faire des oeuvres un peu moins canoniques. Mea culpa...
- sarameaNiveau 10
[quote="Camille"]
Je ne comprends pas cette agressivité! Ma progression a été super classique:
- L'humanisme avec Rabelais
- Phèdre de Racine
- Candide de Voltaire
- Baudelaire
- Camus
Je suis sortie un peu des sentiers pour les lectures cursives (Hesse, Calvino). Honte à moi?
Il y aussi des grands classiques très peu choisis, comme La Duchesse de Langeais par exemple. J'y pense pour l'année prochaine. Sortir des sentiers battus ne signifie pas forcément s'attaquer à des oeuvres mineures.
En fait, il s'agit plus de sortir du sacro-saint Le Père Goriot, Candide ou Rhinocéros que l'on voit sur presque toutes les listes, juste de temps en temps.
doublecasquette a écrit:Mais pourquoi donc leur faire étudier des œuvres qui sortent "des sentiers battus", alors qu'ils n'ont pas encore battu les sentiers ?
Doit-on prendre les voies de traverse avant de connaître les grands chemins ?
Votre choix me parait bien égoïste ! Vous n'êtes pas enseignants pour votre plaisir mais pour enseigner vos élèves, que diable !
Eux, vos élèves, ne connaissent pas les grands chemins et leur faire étudier des œuvres mineures est contre-productif.
Faut pas mettre la charrue avant les bœufs !
Je ne comprends pas cette agressivité! Ma progression a été super classique:
- L'humanisme avec Rabelais
- Phèdre de Racine
- Candide de Voltaire
- Baudelaire
- Camus
Je suis sortie un peu des sentiers pour les lectures cursives (Hesse, Calvino). Honte à moi?
Il y aussi des grands classiques très peu choisis, comme La Duchesse de Langeais par exemple. J'y pense pour l'année prochaine. Sortir des sentiers battus ne signifie pas forcément s'attaquer à des oeuvres mineures.
En fait, il s'agit plus de sortir du sacro-saint Le Père Goriot, Candide ou Rhinocéros que l'on voit sur presque toutes les listes, juste de temps en temps.
- doublecasquetteEnchanteur
Camille a écrit:doublecasquette a écrit:Mais pourquoi donc leur faire étudier des œuvres qui sortent "des sentiers battus", alors qu'ils n'ont pas encore battu les sentiers ?
Doit-on prendre les voies de traverse avant de connaître les grands chemins ?
Votre choix me parait bien égoïste ! Vous n'êtes pas enseignants pour votre plaisir mais pour enseigner vos élèves, que diable !
Eux, vos élèves, ne connaissent pas les grands chemins et leur faire étudier des œuvres mineures est contre-productif.
Faut pas mettre la charrue avant les bœufs !
(...) je me tais parce que là, vraiment, "égoiste", ça va pas le faire....
D'ailleurs, j'ai un très vieux collègue à la retraite qui parlait ainsi...Il a fait l'Avare pendant 30 ans !
Oui, mais ses élèves ne l'ont fait qu'une fois, eux.
- roxanneOracle
Et le prof de maths n'a-t-il pas fait pendant 30 ans Pythagore ?
- InvitéeHrÉrudit
Saramea je pense aussi à La duchesse de Langeais, tu comptes le faire en 1ère ? sinon oui oeuvres moins étudiées ne veut pas forcément dire mineures. Maintenant ce que je constate c'est que quasiment tous les profs font le réalisme/naturalisme en seconde.
- sarameaNiveau 10
heather a écrit:Saramea je pense aussi à La duchesse de Langeais, tu comptes le faire en 1ère ? sinon oui oeuvres moins étudiées ne veut pas forcément dire mineures. Maintenant ce que je constate c'est que quasiment tous les profs font le réalisme/naturalisme en seconde.
En 1ère, oui. Mais il est aussi envisageable en seconde. Qu'un lycéen ait travaillé sur le réalisme / naturalisme me parait essentiel pour comprendre l'évolution du roman. C'est par là que ce dernier a cherché sa légitimité depuis le 17è et c'est à partir de cette tradition que l'on peut comprendre son évolution au 20è.
Je ne me vois pas passer à côté du réalisme / naturalisme en seconde. Il y a des passages obligés (comme le romantisme d'ailleurs).
Heather, je te ferai signe quand j'aurai travaillé ma séquence sur La Duchesse (si je ne change pas d'avis en cours de route... )
Il y a aussi L'Oeuvre de Zola qui me tente pas mal, autre classique que l'on a tendance à oublier...
- InvitéInvité
L'Oeuvre est souvent étudiée; d'ailleurs il y a des séquences dans un vieux Hachette pour STG (en usage dans mon établissement) et dans le Terres littéraires Hatier 2de de 2006. Une de mes collègues a fait La Duchesse de Langeais, j'ai interrogé ses élèves à l'oral blanc, ils semblaient avoir eu du mal malgré la brièveté du roman. Pourtant cela me tenterait bien aussi.
- sarameaNiveau 10
Merci pour les infos Capppuccinette ! Je ne savais pas que L'Oeuvre était autant étudié. Je ne pense pas que je trouverai le vieux hachette mais je vais essayer de choper le hatier.
- InvitéInvité
Je suis en train de relire L'Oeuvre alors tu vois... j'y pense aussi !
- sarameaNiveau 10
En plein boulot donc... Moi je me remets dans la duchesse et je continue de corriger les écrits du bac...
:lecteur: :lecteur: :lecteur: Hein? Quoi? C'est les vacances?
:lecteur: :lecteur: :lecteur: Hein? Quoi? C'est les vacances?
- InvitéInvité
Les vacances ce sera jeudi après la réunion de retour des copies de bac !
- InvitéInvité
doublecasquette a écrit:Camille a écrit:doublecasquette a écrit:Mais pourquoi donc leur faire étudier des œuvres qui sortent "des sentiers battus", alors qu'ils n'ont pas encore battu les sentiers ?
Doit-on prendre les voies de traverse avant de connaître les grands chemins ?
Votre choix me parait bien égoïste ! Vous n'êtes pas enseignants pour votre plaisir mais pour enseigner vos élèves, que diable !
Eux, vos élèves, ne connaissent pas les grands chemins et leur faire étudier des œuvres mineures est contre-productif.
Faut pas mettre la charrue avant les bœufs !
(...) je me tais parce que là, vraiment, "égoiste", ça va pas le faire....
D'ailleurs, j'ai un très vieux collègue à la retraite qui parlait ainsi...Il a fait l'Avare pendant 30 ans !
Oui, mais ses élèves ne l'ont fait qu'une fois, eux.
Mhmmm....C'est exactement ce qu'il disait pour justifier le fait de le reprendre chaque année. Bon, en même temps, je comprends ça, hein...Les LA sont dans le profil ou ailleurs, toutes faites, bien mâchées et déjà digérées. Plus besoin même de prévoir de nouveaux devoirs dessus...forcément, au bout de 30 ans...Et comme ça, ben c'est clair que faire son métier de prof de cette façon favorise une vie sociale pleine de larges plages de loisirs.
- venus13Niveau 9
-Berenice de Racine
-Exercices de style de Queneau
par exemple
-Exercices de style de Queneau
par exemple
- RuthvenGuide spirituel
doublecasquette a écrit:Camille a écrit:doublecasquette a écrit:Mais pourquoi donc leur faire étudier des œuvres qui sortent "des sentiers battus", alors qu'ils n'ont pas encore battu les sentiers ?
Doit-on prendre les voies de traverse avant de connaître les grands chemins ?
Votre choix me parait bien égoïste ! Vous n'êtes pas enseignants pour votre plaisir mais pour enseigner vos élèves, que diable !
Eux, vos élèves, ne connaissent pas les grands chemins et leur faire étudier des œuvres mineures est contre-productif.
Faut pas mettre la charrue avant les bœufs !
(...) je me tais parce que là, vraiment, "égoiste", ça va pas le faire....
D'ailleurs, j'ai un très vieux collègue à la retraite qui parlait ainsi...Il a fait l'Avare pendant 30 ans !
Oui, mais ses élèves ne l'ont fait qu'une fois, eux.
Soit, mais quand on voit la richesse de la liste que propose Camille, on voit bien que les sentiers battus dont elle propose de sortir, ce sont les sentiers battus du formatage éditorial qui tend à transformer les enseignants en fonctionnaire d'exécution (le fil est là : http://neoprofs.forumactif.org/franais-lettres-en-lyce-et-post-bac-f33/suis-un-peu-coeure-t9995.htm ). Il ne s'agit pas de renoncer aux classiques (remplacer Racine par Gavalda), mais de puiser dans la richesse et la diversité des classiques pour garder l'envie de transmettre ; pour enseigner, il faut avoir envie, et le désir naît de la variété.
- ysabelDevin
D'ailleurs aujourd'hui faire étudier Cinna à des lycéens c'est de l'originalité !
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Reine MargotDemi-dieu
Moi c'est très simple, je n'ai fait que quelques rempla en lycée mais quand j'aurai l'agreg et un poste en lycée (mais si mais si ) je pense que je commencerai par le trio Candide, Phèdre, etc. mais quand 'jen aurai marre j'en choisirai d'autres, parmi les classiques aussi, il y en a assez!
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéInvité
Luciole a écrit:La chaussure sur le toit de Vincent Delecroix.
Je viens de lire les cinquante première pages ; je suis scotchée.
Je le chroniquerai quand je l'aurai fini, et si c'est aussi bien écrit ensuite, je pense l'avoir vite fini.
Dix nouvelles (ou dix récits) qui semblent imbriquées les unes dans les autres. Focalisation interne pour les trois premiers récits. Chaque registre me semble représenté.
Bon, je poursuis ma lecture et je vous dis ça, mais pour l'instant, je pense être tombée sur l'oeuvre d'un écrivain, un vrai.
(Dans le cadre "Lire, écrire, publier aujourd'hui"...Je ne raffole pas de Nothomb. Je pensais à Bégaudeau...avant de le lire.
Donc je cherchais une oeuvre digne d'être étudiée, et là, je crois vraiment l'avoir trouvée !)
Je viens de publier la chronique sur mon blog.
Je ne sais pas si ça se prête à l'étude en classe. D'habitude, le problème de la littérature contemporaine, c'est que c'est trop pauvre.
Là, c'est trop riche.
- StromboliNiveau 1
Les classiques, quels classiques ? :colere:
Le problème effectivement n'est pas le choix ou non d'auteurs classiques (il y a suffisamment dans les oeuvres de nos grands noms de quoi faire pendant toute une carrière sans jamais se répéter ni même choisir une oeuvre mineure), mais les "scies" du bac : Dom Juan, Candide, Les Fleurs du Mal (et Dieu sait si j'adore Baudelaire depuis mon adolescence, mais c'est la seule oeuvre de ces trois-là que moi-même je n'ai pas étudiée au lycée en classe de première lorsque j'y étais élève...) voire Phèdre. Non seulement ces oeuvres reviennent systématiquement, mais ce sont également toujours les mêmes extraits (pour Candide : l'incipit, la guerre, l'auto-da-fé, le nègre de Surinam, parfois l'Eldorado et l'explicit), étudiés pour eux-mêmes, sans réelle problématique d'ensemble ou vision de l'oeuvre un tant soit peu renouvelée (ce qui après tout, vu leur richesse, est fort possible), et sans parfois que les élèves aient compris goutte (la vision janséniste dans Phèdre les dépasse un peu par exemple). Le problème est d'autant plus aigu que les examinateurs, connaissant ces oeuvres sur le bout des doigts, n'ont pas (même inconsciemment) les mêmes attentes qu'avec d'autres textes et qu'ils ont (mais dites-moi si je me trompe) tendance à être d'autant plus sévères en interrogeant sur ces textes-là.
A ce propos, j'ai une question : depuis quand a-t-on décidé que Candide était un classique ? Cette oeuvre considérée comme mineure par son auteur qui se prenait pour un tragédien (cf. Le fanatisme ou Mahomet le prophète, qui se trouve aujourd'hui chargé d'une puissance scandaleuse au point que quand un théâtre la met au programme il faut souvent prendre des mesures de sécurité exceptionnelles, alors que la critique de l'optimisme ne dérange plus personne...), qui ne présente la pensée de Voltaire qu'à un moment bien particulier (et pas particulièrement brillant), qui n'est même pas représentative de l'esprit des Lumières (par rapport à Diderot par exemple, d'ailleurs seuls les littéraires continuent de considérer Voltaire comme un philosophe), dont l'humour est approximatif bien souvent et la morale contestable, inconnue pendant longtemps des programmes scolaires (Fontanier cite sans arrêt dans ses Figures du discours La Henriade, dont plus personne n'a lu une ligne aujourd'hui) semble lentement (attention le sujet est tout en haut de la phrase, je m'emporte un peu) s'être infiltrée dans les études littéraires du lycée pour devenir au fil du temps indéboulonnable... Quelqu'un s'est-il amusé à faire l'historique de cette contagion ? Si j'ai 5 minutes et que personne ne me répond, je m'y mettrai moi-même.
Moi aussi, ça m'énerve.
Le problème effectivement n'est pas le choix ou non d'auteurs classiques (il y a suffisamment dans les oeuvres de nos grands noms de quoi faire pendant toute une carrière sans jamais se répéter ni même choisir une oeuvre mineure), mais les "scies" du bac : Dom Juan, Candide, Les Fleurs du Mal (et Dieu sait si j'adore Baudelaire depuis mon adolescence, mais c'est la seule oeuvre de ces trois-là que moi-même je n'ai pas étudiée au lycée en classe de première lorsque j'y étais élève...) voire Phèdre. Non seulement ces oeuvres reviennent systématiquement, mais ce sont également toujours les mêmes extraits (pour Candide : l'incipit, la guerre, l'auto-da-fé, le nègre de Surinam, parfois l'Eldorado et l'explicit), étudiés pour eux-mêmes, sans réelle problématique d'ensemble ou vision de l'oeuvre un tant soit peu renouvelée (ce qui après tout, vu leur richesse, est fort possible), et sans parfois que les élèves aient compris goutte (la vision janséniste dans Phèdre les dépasse un peu par exemple). Le problème est d'autant plus aigu que les examinateurs, connaissant ces oeuvres sur le bout des doigts, n'ont pas (même inconsciemment) les mêmes attentes qu'avec d'autres textes et qu'ils ont (mais dites-moi si je me trompe) tendance à être d'autant plus sévères en interrogeant sur ces textes-là.
A ce propos, j'ai une question : depuis quand a-t-on décidé que Candide était un classique ? Cette oeuvre considérée comme mineure par son auteur qui se prenait pour un tragédien (cf. Le fanatisme ou Mahomet le prophète, qui se trouve aujourd'hui chargé d'une puissance scandaleuse au point que quand un théâtre la met au programme il faut souvent prendre des mesures de sécurité exceptionnelles, alors que la critique de l'optimisme ne dérange plus personne...), qui ne présente la pensée de Voltaire qu'à un moment bien particulier (et pas particulièrement brillant), qui n'est même pas représentative de l'esprit des Lumières (par rapport à Diderot par exemple, d'ailleurs seuls les littéraires continuent de considérer Voltaire comme un philosophe), dont l'humour est approximatif bien souvent et la morale contestable, inconnue pendant longtemps des programmes scolaires (Fontanier cite sans arrêt dans ses Figures du discours La Henriade, dont plus personne n'a lu une ligne aujourd'hui) semble lentement (attention le sujet est tout en haut de la phrase, je m'emporte un peu) s'être infiltrée dans les études littéraires du lycée pour devenir au fil du temps indéboulonnable... Quelqu'un s'est-il amusé à faire l'historique de cette contagion ? Si j'ai 5 minutes et que personne ne me répond, je m'y mettrai moi-même.
Moi aussi, ça m'énerve.
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