- LittleNiveau 5
kamasolou a écrit:Un peu après, il a ajouté "Je suis fonctionnaire, j'applique". Tout un état d'esprit...
Je rêve du jour où sortira un décret, une circulaire ou dieu seul sait quoi d'officiel qui leur demandera de sauter du 4ème étage... A ce moment-là, peut-être, exerceront-ils leur esprit critique et se rappelleront-ils qu'ils sont fonctionnaires ET citoyens !
PS : Merci Hermione pour ta synthèse que je viens de relire en long, en large et même en travers...
- KhalieNiveau 5
Je me lance aussi ; Un rapide résumé de ce qui m’a marqué dans les formations suivies jusqu’à présent:
Formation AP - Seul temp fort au milieu de vide sidéral:
Les deux collègues (très très) fortement virulentes qui se font prendre à part par l’IPR et qui s’entendent dire:
L’après-midi nous avons été mis en groupe de "travail": le nôtre a tenu lieu de café du commerce. A 15h la moitié de la salle avait disparue ^^
1ere journée de Formation disciplinaire HGEMC
J’étais venue pensant avoir des billes pour commencer à défricher les cours pour l’année prochaine, je suis partie la besace un peu vide…Même si nos IPR ont été plutôt agréables (oui on en vient à apprécier cela au vu de ce qui c'était passé avant) ils ont bien sentir qu’on était là pour recevoir la bonne parole.
Un collègue courageux a posé plusieurs problèmes de façon très diplomatique:
-quelle explication pour changer les 4 années de programme en même temps ?
-que c’était aussi un problème de santé avec les risques que certains collègues plein de bonne volonté se retrouvent en burn-out
- enfin que c’était bien gentil tout ça mais que cela demandait pas mal de concertation
réponse des IPR :
- Les 4 années d’un coup c’est un choix politique qu’il ne se permettront pas de commenter. OK.
- Réponse très ironique (très limite) concernant le burn-out en disant qu’on ne demandait pas aux collègue d’être opérationnels au 1er septembre (mais la suite a bien fait comprendre, qu’il faudrait être opérationnel lors de leur passage en inspection la même année ….) et qu’on était en gros responsable de notre santé
- et enfin gros moment de cynisme sur la concertation, où l’IPR nous dit que nous pouvons demander des heures de concertation que cela se fait dans certains collèges de 11 à 12h mais que bien entendu il ne faut pas espérer de rémunération mais qu’elle se doute bien que “ce n’est pas le côté pécuniaire le problème” tout en posant sur sa table son sac à main et sa valise d’ordinateur estampillé Louis V…. pas pu m’empêcher de ricaner devant l'ironie de la situation.
Certains ont essayé de soutenir le collègue et de continuer sur sa lancée, mais on leur a fermement fait comprendre qu’il y avait un ordre du jour à tenir que la reforme était votée et que donc maintenant il fallait se mettre au travail.
Nous avons commencé par l’EMC et y avons passé presque 3h30 ...
Information concernant l’épreuve écrite au DNB en EMC: une situation sera proposée à l’élève qui devra réagir
Un changement de pratique doit avoir lieu en favorisant l’oral, la mise en activité et les travaux de groupe. Il doit y avoir un temps où l’élève exprime ce qu’il pense ce qu’il ressent, un temps d’échange et de débat. L’exemple donné concernait le dilemme de Heinz et le fait de travailler dessus avec les élèves. Il s’agit en fait de la théorie du développement moral de Kohlberg. La salle a réagit par un mouvement houleux rassurant: je ne suis pas la seule vieille schnock de la salle.
En voici l’énoncé retrouvé sur wikipédia
30 mn de théorie sur les objectifs de formation en HG :il faut valoriser l’oral, évaluer sans dévaluer, construire l’autonomie par la tâche complexe… Mais pour les démarches nous sommes entièrement libres dans les limites de ce qui est soit prescris soit suggéré par le programme. Pas de conseil concret par rapport au programme. Nous sommes libres (et en assumerons les conséquences).
Tout cela présenté sous forme de diaporama qu’on aurait pu nous transmettre sans besoin des IPR qui se sont contentés de lire ou reformuler. Très dur après le repas avec une grosse envie de sieste
ensuite 2h où 2 collègues nous ont présenté chacun une séquence possible avec les élèves. Au moins on aura évité le travail par atelier.Mais j'ai glané peu de billes pour avancer.
Il reste une journée disciplinaire, une journée EPI et une journée évaluation : j'ai envie de me pendre.
Formation AP - Seul temp fort au milieu de vide sidéral:
Les deux collègues (très très) fortement virulentes qui se font prendre à part par l’IPR et qui s’entendent dire:
- Spoiler:
“Vous êtes fonctionnaires, vous êtes là pour fonctionner non pour réfléchir ou revendiquer”
L’après-midi nous avons été mis en groupe de "travail": le nôtre a tenu lieu de café du commerce. A 15h la moitié de la salle avait disparue ^^
1ere journée de Formation disciplinaire HGEMC
J’étais venue pensant avoir des billes pour commencer à défricher les cours pour l’année prochaine, je suis partie la besace un peu vide…Même si nos IPR ont été plutôt agréables (oui on en vient à apprécier cela au vu de ce qui c'était passé avant) ils ont bien sentir qu’on était là pour recevoir la bonne parole.
Un collègue courageux a posé plusieurs problèmes de façon très diplomatique:
-quelle explication pour changer les 4 années de programme en même temps ?
-que c’était aussi un problème de santé avec les risques que certains collègues plein de bonne volonté se retrouvent en burn-out
- enfin que c’était bien gentil tout ça mais que cela demandait pas mal de concertation
réponse des IPR :
- Les 4 années d’un coup c’est un choix politique qu’il ne se permettront pas de commenter. OK.
- Réponse très ironique (très limite) concernant le burn-out en disant qu’on ne demandait pas aux collègue d’être opérationnels au 1er septembre (mais la suite a bien fait comprendre, qu’il faudrait être opérationnel lors de leur passage en inspection la même année ….) et qu’on était en gros responsable de notre santé
- et enfin gros moment de cynisme sur la concertation, où l’IPR nous dit que nous pouvons demander des heures de concertation que cela se fait dans certains collèges de 11 à 12h mais que bien entendu il ne faut pas espérer de rémunération mais qu’elle se doute bien que “ce n’est pas le côté pécuniaire le problème” tout en posant sur sa table son sac à main et sa valise d’ordinateur estampillé Louis V…. pas pu m’empêcher de ricaner devant l'ironie de la situation.
Certains ont essayé de soutenir le collègue et de continuer sur sa lancée, mais on leur a fermement fait comprendre qu’il y avait un ordre du jour à tenir que la reforme était votée et que donc maintenant il fallait se mettre au travail.
Nous avons commencé par l’EMC et y avons passé presque 3h30 ...
Information concernant l’épreuve écrite au DNB en EMC: une situation sera proposée à l’élève qui devra réagir
Un changement de pratique doit avoir lieu en favorisant l’oral, la mise en activité et les travaux de groupe. Il doit y avoir un temps où l’élève exprime ce qu’il pense ce qu’il ressent, un temps d’échange et de débat. L’exemple donné concernait le dilemme de Heinz et le fait de travailler dessus avec les élèves. Il s’agit en fait de la théorie du développement moral de Kohlberg. La salle a réagit par un mouvement houleux rassurant: je ne suis pas la seule vieille schnock de la salle.
En voici l’énoncé retrouvé sur wikipédia
- Spoiler:
- « La femme de Heinz est très malade. Elle peut mourir d’un instant à l’autre si elle ne prend pas un médicament X. Celui-ci est hors de prix et Heinz ne peut le payer. Il se rend néanmoins chez le pharmacien et lui demande le médicament, ne fût-ce qu’à crédit. Le pharmacien refuse. Que devrait faire Heinz ? Laisser mourir sa femme ou voler le médicament ? »
30 mn de théorie sur les objectifs de formation en HG :il faut valoriser l’oral, évaluer sans dévaluer, construire l’autonomie par la tâche complexe… Mais pour les démarches nous sommes entièrement libres dans les limites de ce qui est soit prescris soit suggéré par le programme. Pas de conseil concret par rapport au programme. Nous sommes libres (et en assumerons les conséquences).
Tout cela présenté sous forme de diaporama qu’on aurait pu nous transmettre sans besoin des IPR qui se sont contentés de lire ou reformuler. Très dur après le repas avec une grosse envie de sieste
ensuite 2h où 2 collègues nous ont présenté chacun une séquence possible avec les élèves. Au moins on aura évité le travail par atelier.Mais j'ai glané peu de billes pour avancer.
Il reste une journée disciplinaire, une journée EPI et une journée évaluation : j'ai envie de me pendre.
- Hermione0908Modérateur
Idem, mais pas qu'un peu.Khalie a écrit:J’étais venue pensant avoir des billes pour commencer à défricher les cours pour l’année prochaine, je suis partie la besace un peu vide…
Citation de mon IPR : "Lorsque nous vous inspecterons, nous serons exigeantes quant à la mise en place de ces programmes, tout en restant bienveillantes."Khalie a écrit:on ne demandait pas aux collègue d’être opérationnels au 1er septembre (mais la suite a bien fait comprendre, qu’il faudrait être opérationnel lors de leur passage en inspection la même année ….)
Après nous avoir dit plus tôt qu'il allait falloir deux ou trois ans pour tout mettre en place et que tout ne serait pas fait, ni parfait dès la rentrée prochaine.
On me dit dans l'oreillette : paradoxe ?...
C'est la même chose en français. Oral, oral, oral. Débats, interaction entre pairs, professeur qui s'efface, etc.Khalie a écrit:Un changement de pratique doit avoir lieu en favorisant l’oral, la mise en activité et les travaux de groupe. Il doit y avoir un temps où l’élève exprime ce qu’il pense ce qu’il ressent, un temps d’échange et de débat.
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- Roumégueur IerÉrudit
Hermione0908 a écrit:Je suis de retour. Je suis sortie de là remontée comme un coucou suisse. Pour plus de lisibilité, je mettrai mes commentaires en italique. Veuillez m'excuser pour la forme, c'est un peu en vrac.
La journée s'est déroulée ainsi :
- plénière le matin sur les programmes et le socle (lecture et paraphrase, pas d'explications, il nous a été dit que si nous avions des questions, nous pourrions les poser l'après-midi, je m'y suis risquée, je n'ai pas été déçue, comme ceux qui l'ont fait également).
- atelier l'après-midi : nous devions travailler soit sur une OI, soit sur un GT.
- retour en plénière sur la place de l'élève et les postures du professeur.
- 2e atelier : interrogation sur l'accompagnement de la lecture en classe et en dehors, et tableau à remplir pour donner des titres d'oeuvres en fonction des entrées des programmes en littérature, tableau à remplir par établissement et que nous devons renvoyer à l'inspection pour après les vacances de Pâques.
- retour en plénière pour le discours de clôture.
Comme je vais écrire pas mal, je vais mettre tout ça en spoiler, pour ne pas prendre trop de place sur la page.
- Spoiler:
Bilan : nous n'avons rien appris, nous n'avons rien de concret ni d'exploitable, l'IPR nous a passé la brosse à reluire une grande partie du temps sur le mode "nous savons que ça va être compliqué, tout ne sera pas en place à la rentrée, il faudra deux à trois ans pour tout roder" (On sacrifie donc une cohorte si je comprends bien).
Je vais commencer par la fin, le discours de clôture a été édifiant, je bouillonnais, j'étais entre la colère et les larmes.
Voici ce qui nous a été dit durant ce discours, ça a été un très grand moment :
"Je vous remercie pour cette journée riche, nous repartons avec de nombreux éléments que nous avons collectés." (nous leur servons donc de base de données, ils utilisent nos réflexions pour pallier celles qu'ils ne nous proposent pas, les ressources pédagogiques et documents d'accompagnements n'existeront pas hors ce que nous produirons, cela s'est confirmé lorsqu'elle a dit : )
"Vous devez réfléchir dans vos établissements. Ni les ressources académiques ni les ressources nationales ne vous donneront d'outils clef en main. C'est contraire à l'esprit de cette réforme." (c'est donc l'article 22 qui s'applique, ça valait le coup de nous faire venir une journée)
Nous avons été enjoints à "[profiter] de cette réforme pour rénover [notre] approche de la discipline, la rendre plus attractive, plus intéressante intellectuellement."
Le reste de ce discours a été un modèle du genre de catéchisme républicain +++, avec un rappel du référentiel de compétences du prof à propos des valeurs républicaines "Vous devez les connaître, vous devez les transmettre."
A propos des termes citoyenneté, respect, tolérance, etc. présents dans ce référentiel : "Ce sont les mots clefs de cette réforme que je qualifierai d'humaniste."
Pour transmettre lesdites valeurs : "Importance de l'oral, qui est un formidable vecteur."
Plénière du matin :
- il y a dans notre académie des formations facultatives. Grosse pression pour qu'on y participe parce que "des choses essentielles seront dites dans ces formations thématiques facultatives qui ne seront pas dites en formations disciplinaires" (je suis la seule à trouver ça fort de café ?)
- sur les programmes : "texte qui présente une unité systémique et pédagogique très intéressante. Articulation très nette entre le socle et les programmes qui nécessite un adaptation de l'enseignant"
"Ce qui frappe d'emblée c'est la primauté de l'oral, en articulation avec les autres domaines." Elle a précisé que c'était pour éviter de mettre en difficulté "les élèves les plus défavorisés".
"Apparition de deux domaines importants pour notre discipline, l'histoire-géographie et l'histoire des arts en cycle 3 ; l'éducation aux médias et à la communication en cycle 4"
- à propos du cycle 3 et du lien avec le primaire :
"On sait que le passage en 6e bouleverse les élèves. Le bouleversement des cycles nous engage à envisager différemment le mois de septembre il faut laisser du temps à l'élève pour s'adapter. Le professeur doit être vigilant et observer." (parce qu'on ne le faisait pas déjà ? Et s'il est vrai que les 6e nécessitent pour beaucoup un temps d'adaptation, j'ai l'impression qu'on veut vraiment les enrober dans du coton, je suis peut-être sans coeur et je manque certainement de bienveillance)
"Il est nécessaire de mettre en place une concertation renforcée pour les équipes, sans avoir de moyens supplémentaires, nous en avons bien conscience. La concertation avec le primaire est également difficile, nous n'avons pas les même contraintes, les mêmes horaires (alors quoi ? On fait ça autour d'une bière ou d'un barbeuc le dimanche midi ?) Nous avons énormément à apprendre de l'école primaire, et inversement. Nous avons beaucoup à apprendre des PE, notamment dans leur rapport privilégié aux élèves." (soit, mais on ne les voit ni autant, ni dans les mêmes conditions, ce sont deux métiers différents)
"Avec la réforme, des projets interdisciplinaires sont demandés tous les ans. A l'école primaire, les élèves travaillent le plus souvent par projets transdisciplinaires." (Les PE, vous confirmez ? Ça m'a paru une généralisation à l'emporte-pièce.)
- à propos des parcours et des visées de la réforme, des programmes, du socle :
"Le terme clef est le terme compétences."
Concernant les objectifs visés par le parcours du collégien : "s'épanouir personnellement, poursuivre des études, être capable de se former tout au long de la vie, s'insérer dans la société" (je suis un peu beaucoup perturbée de voir que l'objectif présenté en premier est l'épanouissement personnel. Tout en reconnaissant qu'on travailler sans doute mieux avec des élèves qui sont à peu près bien dans leurs baskets, je pense que ce n'est pas le rôle premier de l'école de concourir à cela, et surtout, j'estime que c'est nous donner un bien grand pouvoir dont nous ne voulons peut-être pas, on touche à l'élève dans ce qu'il est, et je trouve cela délétère.)
Un point rapide sur l'évaluation, on y est revenu plus tard : "Ça suppose une démarche de tâtonnement, d'erreur, que vous allez accepter, ainsi que de bienveillance."
- à propos de curriculaire et spiralaire (je n'ai toujours pas compris ce que signifie curriculaire au passage...) : une belle diapo dont je vous livre ici la teneur "Convergence des chemins (curricula) de l'enseignant (programmation ou curriculum), de l'élève (parcours) et de l'institution (programmes et cursus) ; congruence du socle commun et des programmes"
On nous a rappelé "l'importance du travail collectif, des conseils de cycle" (étant donné la manière dont ça a été présenté, j'ai compris ça comme une dilution des responsabilités dans l'acquisition des connaissances et des compétences).
- à propos de la lecture dans les programmes : "dans les nouveaux programmes, la lecture est devenue lecture et compréhension de l'écrit pour ne pas que la lecture ne soit qu'un déchiffrage des signes mais s'attache au sens" (là, je suis tombée de ma chaise. Est-il possible de méconnaître à ce point ce qu'on fait actuellement en classe ?)
-à propos de l'oral : "l'écrit domine l'école depuis longtemps, ce qui a induit un oubli (je ne me souviens plus du mot exact) du corps."
Une collègue a posé une question sur l'importance de former nos élèves à la compréhension de l'écrit, il lui a été répondu que "L'oral est une phase essentielle pour les élèves défavorisés." (je suis peut-être de mauvaise foi et fais preuve de mauvais esprit, mais j'y vois une forme de racisme social)
Rappel sur l'importance de l'utilisation du numérique, baladodiffusion et autre.
"Le cours dialogué ne suffit pas, surtout si c'est un cours monogéré (i.e. par le prof). L'écrit oralisé non plus (lecture de productions personnelles ou textes littéraires). Il aut développer les interactions entre élèves, c'est là qu'ils construisent le mieux. Il faut être capable en tant qu'enseignant de s'effacer au fur et à meure devant la parole de l'élève, il faut apprendre à se taire."
"Concernant l'oral, l'objectif est de vérifier si l'élève en est capable, et nous avons très peu de moyens de le faire. On vous donnera des grilles d'évaluation, mais rien ne vaut les grilles que vous construirez avec vos élèves."
-à propos de l'écrit : "Rôle essentiel des écrits intermédiaires comme processus réflexif. Le processus est plus important que la production finale, pas forcément évaluée de manière chiffrée. Il faut prendre en compte les efforts de l'élève dans l'évaluation. Certains élèves travaillent beaucoup pour un résultat bien moindre que d'autres qui n'ont pas besoin d'autant de travail, il ne faut pas pénaliser ces élèves par rapport à ceux qui auraient mieux réussi avec moins de travail." (c'est donc une prime à la pénibilité ? Si j'admets le fait de prendre en compte le travail de l'élève, j'ai compris ça un peu comme une injonction à valoriser surtout ces élèves, au détriment de ceux qui auraient des facilités et donc qui n'auraient que peu de mérite à avoir une bonne note).
Il n'est plus fait mention d'un écrit abouti toutes les trois semaines, mais quand il y a une évaluation, elle doit faire progresser l'élève dans ses apprentissages (je comprends cela comme une injonction à faire surtout de 'évaluation formative et non sommative pour l'écrit).
Rappel à nouveau sur le numérique qui "a toute sa place".
- à propos de la langue :
"Il faut éviter la démarche purement transmissive et verticale, il faut privilégier la mise en activité. Le cours de langue ne doit pas être magistral."
"Au lieu d'avoir une visée exhaustive, très ambitieuse, il faut viser la régularité. En conjugaison par exemple, il faut privilégier les personnes les plus fréquentes et introduire peu à peu les irrégularités. Pour des raisons sans doute mercantiles, mais aussi de manque de temps peut-être, les éditeurs n'ont pas prévu, sauf un, de faire des manuels par cycle mais par année, cette progressivité n'apparaîtra donc pas dans les manuels."
On nous demande "d'apprécier le degré d'acceptabilité d'un énoncé".
"Les notions ne doivent plus être juxtaposées ou empilées, elles doivent être spiralaires. Le plus possible, il faut éviter le jargon et le technicisme."
- quelques remarques générales :
à propos des thèmes en littérature : "on voit bien une volonté de se rapprocher de questionnements philosophiques"
"Une entrée dans le programme ne correspond pas à une séquence, il va falloir problématiser. Il va falloir choisir un corpus pour apporter une réponse aux questionnements, qui peuvent réapparaître plusieurs fois dans l'année et on peut alors y apporter d'autres réponses avec un autre corpus."
"Gardez ce que vous avez déjà, il faut juste le relire et le réorienter en fonction des nouveaux programmes."
Premier atelier :
Je me suis retrouvée dans un groupe qui travaillait sur le thème de la critique des travers de la société en 3e. On nous a proposé le corpus suivant : chapitre 3 de Candide, Lettre XXX des Lettres persanes, extrait du chapitre 5 de La Ferme des animaux, "Le Loup et le chien", et des illustrations satiriques sur le sport, en nous demandant les choses suivantes : quelle problématique avez-vous retenue ? Par quelles étapes êtes-vous passés pour arriver à cette problématique ? Comment mettez-vous en résonance les supports avec cette problématique ?
J'ai évoqué tout ce qui me posait problème : pas de cohérence ni générique, ni chronologique, ni thématique dans le corpus proposé, les programmes ne sont plus ni génériques ni chronologiques, or on sait que ce sont des notions à la fois essentielles et très compliquées à faire acquérir à nos élèves, le brassage des genres et des siècles risque de perdre les plus en délicatesse avec le français ; ça ressemble aux programmes du lycée, quoique celui de 2nde est hyper axé sur le genre et la chronologie ; le texte devient un prétexte, au lieu de partir du texte, de ce qu'il est, de ce qu'il apporte, de sa valeur, de son sens, de sa symbolique, on fait en sorte de le faire coller à une problématique ; la quadrature du cercle : si une séquence doit durer 2 à 4 semaines et qu'on doit recontextualiser chaque texte à la fois chronologiquement et génériquement, comment faire ?
On a pris note de mes inquiétudes, qui reviennent souvent, mais pas de réponse en tant que telle.
2e plénière :
Pas grand chose à dire sur le début, des poncifs sur la place de l'élève et la posture du prof, rien qu'on ne sache déjà ou qui ne découle pas du bon sens le plus élémentaire, beaucoup de blabla, de termes ronflants.
Une formulation de l'IPR m'a fait sourire : "Tous les élèves ont des intelligences différemment dosées." (c'est moi ou ce n'est pas très bienveillant ça ?... )
En revanche, évocation de l'évaluation : "Votre obligation, c'est de faire progresser tous les élèves, pas de les faire réussir." On nous a fait tout un discours sur le fait de différencier les évaluations (par exemple, en devoir, autoriser certains élèves à aller rechercher des informations ou des réponses dans des fiches de révision au lieu de devoir se les remémorer). J'ai demandé si alors, comme il nous est demandé de le faire pour les élèves dys par exemple, nous devions mentionner dans les bulletins les évaluations et notations adaptées et différenciées, puisque c'est devenu opposable pour une orientation qui ne convient pas aux parents. Je me suis fait renvoyer dans les cordes dans les grandes largeurs, je n'ai pas eu de réponse satisfaisante. Du coup, je n'ai pas pu poser ma 2e question : si on adapte les évaluations tout au long de l'année, quid des examens nationaux ?
2e atelier : une vaste blague.
Tout d'abord, nous avons donc dû répondre à la question de savoir comment accompagner la lecture d'OI en classe et en dehors. Nos remarques ont été ramassées, et c'est tout ! Pas de mise en commun. Mais je ne doute pas que cela se retrouvera sur le site académique dans les ressources, que nous avons donc généreusement offertes.
Ensuite, nous devions remplir un tableau dans lequel nous devions répartir les différentes oeuvres que nous pouvons étudier en fonction des thèmes du programme de littérature. C'est à terminer en établissement, et à renvoyer à l'inspection. Là encore, je suppose que c'est pour donner des propositions d'oeuvres et de corpus, propositions émanant de la base.
Nous avons donc contribué, dans notre grande bonté, à la rédaction des ressources et des documents d'accompagnement (si tant est qu'ils existent un jour).
Petit dialogue surréaliste avec le collègue formateur aussi, à propos des programmes. On n'est manifestement pas sur la même longueur d'onde...
Voilà pour cette journée. J'ai le cerveau en vrac, moins envie que jamais de travailler à la rentrée prochaine.
Merci Hermione, c'est bien ce que je pensais : il s'agit là d'une énorme fuite en avant.
Les élèves (du moins une bonne partie) ont des difficultés? Au lieu de les traiter, de revoir l'apprentissage de la lecture et de l'écriture notamment, en tout petit groupe voire de manière individuelle, on fait sauter les exigences et on place l'enseignant en porte-à-faux.
L'oral devient la norme (pour ne pas pénaliser les plus en difficulté; mais ceux qui ont le niveau, on s'en fiche), les activités proposées doivent faire taire l'enseignant (ça nous reposera la voix au moins), pas de cours magistral de grammaire (ben voyons, cachez ces cours que je ne saurais voir), une évaluation à la carte (avec aide du cours, ou pas, sur quel critère? Mystère), le processus plus important que la production finale (on va noter les brouillons, on va leur faire passer des scanners pour évaluer leur activité cérébrale?)...
La totale. On va tout simplement essayer de préserver notre santé mentale dans cette maison de fous, et ça ne va pas être facile...
- CondorcetOracle
Quel cynisme effrayant de la part de vos IP !
- RoninMonarque
Les conséquences sur les gamins vont être terribles, les services de pédopsy vont exploser.
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- OlympiasProphète
Tout ça ne donne aucune envie d'aller en collège. Ça fait peur
- OsmieSage
Merci pour ces récits. Bon, il ne nous reste plus qu'à résister collectivement, à convaincre nos collègues et les PE que cette réforme est destructrice. Chez moi, des pro-réforme tombent des nues lors des formations, tant celles-ci leur semblent insensées ; c'est parfait, le MEN et ses profs-formateurs se tirent eux-mêmes des balles dans le pied. Ces gens ne semblent pas capables de comprendre qu'ils n'obtiendront rien de "productif" en méprisant ainsi les professeurs et leur travail.
- VinZTDoyen
Olympias a écrit:Tout ça ne donne aucune envie d'aller en collège. Ça fait peur
En admettant même que le lycée reste dans son organisation actuelle (ce que je ne crois pas), il sera forcément influencé.
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- Hermione0908Modérateur
Olympias a écrit:Tout ça ne donne aucune envie d'aller en collège. Ça fait peur
Et dire que j'y suis par choix. J'ai envie de partir en lycée, et jamais je n'aurais cru dire ça un jour.
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- Roumégueur IerÉrudit
J'ai fini mon parcours Magistère sur les nouveaux programmes... les mots me manquent, l'émotion sans doute.
Le curriculaire et le spiralaire sont donc fantastiques, les programmes sont plus longs et plus complets. Genres, registres et chronologie ne sont pas des fins en soi mais des outils et des éléments de culture.
L'AP est une posture pédagogique et à terme il ne devrait pas être nécessaire d'identifier des plages horaires AP, qui ne doit pas être un moment spécifique à côté du temps ordinaire, tout cela grâce à un changement de posture de l'enseignant.
Le mieux : on peut profiter de l'AP 6ème pour faire de l'interdisciplinarité et initier une démarche de projet puisqu'en 6ème, il n'y a pas d'EPI prévu...
J'y ai aussi appris que pratiquer l'accord sujet-verbe est 'une activité abstraite de haut niveau, couteuse d'un point de vus cognitif'! Là, ça calme le chaland.
Il y est beaucoup question de métacognition, sans vraiment dire ce que c'est précisément.
On retrouve après tout ce qui a été dit : oral prééminent, les écrits intermédiaires...
Si, on y apprend que les 4h ou 4h30 de français 'ne suffisent pas pour donner les compétences de littératie étendue qui sont l'objet du socle', il faut donc compter sur toutes les disciplines pour y arriver...
Bref, je retourne à mon 'vrai' boulot : préparation de cours.
Le curriculaire et le spiralaire sont donc fantastiques, les programmes sont plus longs et plus complets. Genres, registres et chronologie ne sont pas des fins en soi mais des outils et des éléments de culture.
L'AP est une posture pédagogique et à terme il ne devrait pas être nécessaire d'identifier des plages horaires AP, qui ne doit pas être un moment spécifique à côté du temps ordinaire, tout cela grâce à un changement de posture de l'enseignant.
Le mieux : on peut profiter de l'AP 6ème pour faire de l'interdisciplinarité et initier une démarche de projet puisqu'en 6ème, il n'y a pas d'EPI prévu...
J'y ai aussi appris que pratiquer l'accord sujet-verbe est 'une activité abstraite de haut niveau, couteuse d'un point de vus cognitif'! Là, ça calme le chaland.
Il y est beaucoup question de métacognition, sans vraiment dire ce que c'est précisément.
On retrouve après tout ce qui a été dit : oral prééminent, les écrits intermédiaires...
Si, on y apprend que les 4h ou 4h30 de français 'ne suffisent pas pour donner les compétences de littératie étendue qui sont l'objet du socle', il faut donc compter sur toutes les disciplines pour y arriver...
Bref, je retourne à mon 'vrai' boulot : préparation de cours.
- InvitéInvité
La réforme du lycée arrive à grand pas, dixit l'IG de lettres A. Vibert qui venait rencontrer les stagiaires de mon acad'.
- Hermione0908Modérateur
Roumégueur Ier a écrit:J'ai fini mon parcours Magistère sur les nouveaux programmes... les mots me manquent, l'émotion sans doute.
Le curriculaire et le spiralaire sont donc fantastiques, les programmes sont plus longs et plus complets. Genres, registres et chronologie ne sont pas des fins en soi mais des outils et des éléments de culture.
L'AP est une posture pédagogique et à terme il ne devrait pas être nécessaire d'identifier des plages horaires AP, qui ne doit pas être un moment spécifique à côté du temps ordinaire, tout cela grâce à un changement de posture de l'enseignant.
Le mieux : on peut profiter de l'AP 6ème pour faire de l'interdisciplinarité et initier une démarche de projet puisqu'en 6ème, il n'y a pas d'EPI prévu...
J'y ai aussi appris que pratiquer l'accord sujet-verbe est 'une activité abstraite de haut niveau, couteuse d'un point de vus cognitif'! Là, ça calme le chaland.
Il y est beaucoup question de métacognition, sans vraiment dire ce que c'est précisément.
On retrouve après tout ce qui a été dit : oral prééminent, les écrits intermédiaires...
Si, on y apprend que les 4h ou 4h30 de français 'ne suffisent pas pour donner les compétences de littératie étendue qui sont l'objet du socle', il faut donc compter sur toutes les disciplines pour y arriver...
Bref, je retourne à mon 'vrai' boulot : préparation de cours.
On a eu des choses très très très semblables hier, quasiment au mot près.
Et effectivement l'exemple d'une progression spiralaire en langue sur l'accord du sujet.
Et aussi le fait que toutes les disciplines participent de l'apprentissage du français. J'ai beaucoup repensé à ce que disait Presse-Purée il me semble à ce propos, à savoir qu'à force de diluer le français dans les autres disciplines, il va perdre sa spécificité à terme (sauf que c'était mieux dit que moi).
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Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- ElyasEsprit sacré
Marrant, on m'avait bien fait comprendre que l'oral ne devait pas être l'oral spontané mais l'oral construit et élaboré, donc nécessitant un travail préparatoire à l'écrit.
Autres lieux, autres mœurs...
Autres lieux, autres mœurs...
- Hermione0908Modérateur
Elyas a écrit:Marrant, on m'avait bien fait comprendre que l'oral ne devait pas être l'oral spontané mais l'oral construit et élaboré, donc nécessitant un travail préparatoire à l'écrit.
Autres lieux, autres mœurs...
C'est pas franchement, voire pas du tout ce qui nous a été vendu ici.
L'oral dont tu parles a été abordé, je serais de mauvaise foi de le nier, mais il a aussi et surtout été question de l'oral spontané et de l'élève construisant le cours par l'oral avec le professeur qui s'efface, même si ce qui est dit ne lui plaît pas et ne va pas dans le sens qu'il souhaite (sur la compréhension et l'interprétation des textes par exemple).
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- ElyasEsprit sacré
Hermione0908 a écrit:Elyas a écrit:Marrant, on m'avait bien fait comprendre que l'oral ne devait pas être l'oral spontané mais l'oral construit et élaboré, donc nécessitant un travail préparatoire à l'écrit.
Autres lieux, autres mœurs...
C'est pas franchement, voire pas du tout ce qui nous a été vendu ici.
L'oral dont tu parles a été abordé, je serais de mauvaise foi de le nier, mais il a aussi et surtout été question de l'oral spontané et de l'élève construisant le cours par l'oral avec le professeur qui s'efface, même si ce qui est dit ne lui plaît pas et ne va pas dans le sens qu'il souhaite (sur la compréhension et l'interprétation des textes par exemple).
Mon dieu, mais considérer l'oral spontané comme une formation intellectuelle est aberrant
Par chez moi, l'oral est remis à l'honneur mais il se base sur les progrès didactiques de notre discipline sur le faire écrire. On n'attend plus une phrase mais un vrai discours, ce qui amène à réfléchir à des pratiques de classe.
Un exemple qui m'a conquis en géographie : donner un reportage sur un phénomène géographique sans la bande-son. A l'élève, à l'aide de documents, de son cours et du professeur de construire l'accompagnement vocal du reportage en situant, décrivant et expliquant. Je vais me lancer dans ça en mai-juin (la fin de l'année, bon moment pour lancer des tests épiques). Mais les élèves, avant de faire leur bande vocale, doivent faire un brouillon, un texte intermédiaire ou des notes.
- lisette83Érudit
Vous serez rattrapée par la réforme qui s'annonce sous peu.Hermione0908 a écrit:Olympias a écrit:Tout ça ne donne aucune envie d'aller en collège. Ça fait peur
Et dire que j'y suis par choix. J'ai envie de partir en lycée, et jamais je n'aurais cru dire ça un jour.
- ThalieGrand sage
Même son de cloche ici. Un oral construit préparé par l'écrit et hors de question de laisser tout dire aux élèves en compréhension de texte. Umberto Eco s'en retournerait dans sa tombe. RIP.Elyas a écrit: Par chez moi, l'oral est remis à l'honneur mais il se base sur les progrès didactiques de notre discipline sur le faire écrire. On n'attend plus une phrase mais un vrai discours, ce qui amène à réfléchir à des pratiques de classe.
Un exemple qui m'a conquis en géographie : donner un reportage sur un phénomène géographique sans la bande-son. A l'élève, à l'aide de documents, de son cours et du professeur de construire l'accompagnement vocal du reportage en situant, décrivant et expliquant. Je vais me lancer dans ça en mai-juin (la fin de l'année, bon moment pour lancer des tests épiques). Mais les élèves, avant de faire leur bande vocale, doivent faire un brouillon, un texte intermédiaire ou des notes.
- RabelaisVénérable
C'est parce que vous n'êtes pas dans une academie pilote....bizarrement les témoignages du Sud-Ouest ne m'étonnent absolument pas.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- ThalieGrand sage
J'imagine, Rabelais, et je trouve scandaleux ces différences qui tiennent lieu manifestement aux personnalités et aux engagements de nos IPR.
- mafalda16Modérateur
Elyas a écrit:
Un exemple qui m'a conquis en géographie : donner un reportage sur un phénomène géographique sans la bande-son. A l'élève, à l'aide de documents, de son cours et du professeur de construire l'accompagnement vocal du reportage en situant, décrivant et expliquant. Je vais me lancer dans ça en mai-juin (la fin de l'année, bon moment pour lancer des tests épiques). Mais les élèves, avant de faire leur bande vocale, doivent faire un brouillon, un texte intermédiaire ou des notes.
C'est un exercice qui fonctionne très bien en LV: montrer une séquence filmique sans la bande son et leur demander d'inventer le dialogue et ensuite de venir faire la voix off.
En revanche, les préconisation en LV vont plus vers un oral spontané et tant pis si ça ressemble que de très loin à de l'espagnol, de l'anglais..., l'important c'est que l'élève parle
- Luigi_BGrand Maître
Thalie a écrit:J'imagine, Rabelais, et je trouve scandaleux ces différences qui tiennent lieu manifestement aux personnalités et aux engagements de nos IPR.
Il n'y a qu'à voir tous les sons de cloches contradictoires sur l'EPI LCA : http://avenirlatingrec.fr/analyses/525-les-humanites-en-lambeaux
Et pas de jeu de mot irrévérencieux.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- OudemiaBon génie
On va de enRoumégueur Ier a écrit:J'y ai aussi appris que pratiquer l'accord sujet-verbe est 'une activité abstraite de haut niveau, coûteuse d'un point de vue cognitif'! Là, ça calme le chaland.
- CarnyxNeoprof expérimenté
L'obsession de l’oral est une des caractères de cette pédagogie coloniale chère à nos amis réformateurs !
Cette préface de Bernard Lecherbonnier l'explique bien :
« Apartheid social. Pédagogie coloniale.
Mais quel français enseigner ? Les textes académiques répondent avec clarté à cette question : « une langue simple ». Sur le plan pédagogique, cela signifie un rejet pur et simple de la grammaire explicite : « On n’apprend pas dans nos écoles le français par la grammaire mais par la méthode directe de la conversation et des exercices de langage : tout par la pratique, pour la pratique. » L’oral est systématiquement privilégié. Par conséquent, la dictée est rejetée : elle est réservée aux écoles des colons. Les instructions insistent sur le fait que les maîtres doivent parler le moins possible, se soucier de faire parler d’abondance les élèves. En aucun cas ils ne doivent exprimer la moindre idée : « rien d’abstrait, rien de compliqué, rien de savant », précisent les programmes. Interdiction d’aborder la littérature : « Une personne n’ayant que des besoins matériels n’est guère prête pour goûter notre littérature. » Ce n’est pas du Viala, ce pourrait en être. Les concepteurs des programmes coloniaux ne dissimulent pas leurs sources pédagogiques. Les programmes de 1900, qui perfectionnent ceux de 1893, revendiquent leur ressemblance avec la méthode Berlitz. Ils cherchent à s’opposer point à point aux programmes réservés à la bourgeoisie coloniale : ceux-ci ne privilégient-ils pas l’écrit, n’exigent-ils pas la maîtrise de l’orthographe et de la grammaire, ne préconisent-ils pas la culture des belles-lettres ?
Ai-je besoin de filer la métaphore ? Cette école à deux vitesses, c’est la nôtre. Les indigènes sont à nos portes – en banlieue. À eux les beautés de l’expression orale, de la spontanéité, du savoir au compte-gouttes.
En face, dans les lycées des « héritiers », de la culture à pleines louches.
Quand l’école se scinde en deux c’est la République qui est en danger. »
Cette préface de Bernard Lecherbonnier l'explique bien :
« Apartheid social. Pédagogie coloniale.
Mais quel français enseigner ? Les textes académiques répondent avec clarté à cette question : « une langue simple ». Sur le plan pédagogique, cela signifie un rejet pur et simple de la grammaire explicite : « On n’apprend pas dans nos écoles le français par la grammaire mais par la méthode directe de la conversation et des exercices de langage : tout par la pratique, pour la pratique. » L’oral est systématiquement privilégié. Par conséquent, la dictée est rejetée : elle est réservée aux écoles des colons. Les instructions insistent sur le fait que les maîtres doivent parler le moins possible, se soucier de faire parler d’abondance les élèves. En aucun cas ils ne doivent exprimer la moindre idée : « rien d’abstrait, rien de compliqué, rien de savant », précisent les programmes. Interdiction d’aborder la littérature : « Une personne n’ayant que des besoins matériels n’est guère prête pour goûter notre littérature. » Ce n’est pas du Viala, ce pourrait en être. Les concepteurs des programmes coloniaux ne dissimulent pas leurs sources pédagogiques. Les programmes de 1900, qui perfectionnent ceux de 1893, revendiquent leur ressemblance avec la méthode Berlitz. Ils cherchent à s’opposer point à point aux programmes réservés à la bourgeoisie coloniale : ceux-ci ne privilégient-ils pas l’écrit, n’exigent-ils pas la maîtrise de l’orthographe et de la grammaire, ne préconisent-ils pas la culture des belles-lettres ?
Ai-je besoin de filer la métaphore ? Cette école à deux vitesses, c’est la nôtre. Les indigènes sont à nos portes – en banlieue. À eux les beautés de l’expression orale, de la spontanéité, du savoir au compte-gouttes.
En face, dans les lycées des « héritiers », de la culture à pleines louches.
Quand l’école se scinde en deux c’est la République qui est en danger. »
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- lemigouNiveau 6
Carnyx a écrit:L'obsession de l’oral est une des caractères de cette pédagogie coloniale chère à nos amis réformateurs !
Cette préface de Bernard Lecherbonnier l'explique bien :
« Apartheid social. Pédagogie coloniale.
Mais quel français enseigner ? Les textes académiques répondent avec clarté à cette question : « une langue simple ». Sur le plan pédagogique, cela signifie un rejet pur et simple de la grammaire explicite : « On n’apprend pas dans nos écoles le français par la grammaire mais par la méthode directe de la conversation et des exercices de langage : tout par la pratique, pour la pratique. » L’oral est systématiquement privilégié. Par conséquent, la dictée est rejetée : elle est réservée aux écoles des colons. Les instructions insistent sur le fait que les maîtres doivent parler le moins possible, se soucier de faire parler d’abondance les élèves. En aucun cas ils ne doivent exprimer la moindre idée : « rien d’abstrait, rien de compliqué, rien de savant », précisent les programmes. Interdiction d’aborder la littérature : « Une personne n’ayant que des besoins matériels n’est guère prête pour goûter notre littérature. » Ce n’est pas du Viala, ce pourrait en être. Les concepteurs des programmes coloniaux ne dissimulent pas leurs sources pédagogiques. Les programmes de 1900, qui perfectionnent ceux de 1893, revendiquent leur ressemblance avec la méthode Berlitz. Ils cherchent à s’opposer point à point aux programmes réservés à la bourgeoisie coloniale : ceux-ci ne privilégient-ils pas l’écrit, n’exigent-ils pas la maîtrise de l’orthographe et de la grammaire, ne préconisent-ils pas la culture des belles-lettres ?
Ai-je besoin de filer la métaphore ? Cette école à deux vitesses, c’est la nôtre. Les indigènes sont à nos portes – en banlieue. À eux les beautés de l’expression orale, de la spontanéité, du savoir au compte-gouttes.
En face, dans les lycées des « héritiers », de la culture à pleines louches.
Quand l’école se scinde en deux c’est la République qui est en danger. »
Edifiant !
- Hermione0908Modérateur
Je parlais d'une forme de racisme social dans mon compte-rendu devant cette préconisation de la primauté de l'oral...
Il nous a été dit, en résumé, que pour ne pas perdre "les élèves défavorisés", il faut impérativement revoir nos pratiques en faveur de l'oral, mais le plus souvent, pas un oral travaillé et exigeant comme celui que propose Elyas, au contraire, un oral spontané, qui serait moins stigmatisant que l'écrit.
Il nous a été dit, en résumé, que pour ne pas perdre "les élèves défavorisés", il faut impérativement revoir nos pratiques en faveur de l'oral, mais le plus souvent, pas un oral travaillé et exigeant comme celui que propose Elyas, au contraire, un oral spontané, qui serait moins stigmatisant que l'écrit.
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