Le jeunisme dans les manuels scolaires
- InvitéInvité
De plus en plus souvent, on trouve dans les manuels, aux côtés de Voltaire, Hugo et Rimbaud, des textes d'Abd el Malik, des articles de presse sur des chanteurs ou des émissions de télé, des extraits de journaux pour les jeunes et des extraits du dernier roman à la mode chez les ados.
La dernière fois que nous avons choisi un nouveau manuel, ce point nous avait divisées, mes collègues et moi.
Quels propos auraient les vôtres?
La dernière fois que nous avons choisi un nouveau manuel, ce point nous avait divisées, mes collègues et moi.
Quels propos auraient les vôtres?
- GolouNeoprof expérimenté
cela ne me choque pas et n'est pas nouveau!!! quand j'étais au collège il y avait la chanson "laisse béton" de Renaud dans mon manuel!
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mon recueil de poèmes
ma petite autobio
- charlottofraiseNiveau 10
Je ne comprends pas l'objet de ton sondage : notre réaction ou celle de nos collègues par rapport aux tentatives de séduction des élèves ? Si tu veux mon opinion, je n'aurais pas de problème, mais si tu veux que je donne celle de mes collègues, je vais peut-être devoir tout cocher...Camélionne a écrit:Quels propos auraient les vôtres?
- InvitéInvité
C'est ton opinion qui m'intéresse. Tous ces propos, je les ai entendus dans mon équipe.
- alinetteNeoprof expérimenté
Moi non plus ça ne me dérange moyennant qu'il présente un intérêt.
- AïnaraNiveau 8
J'ai coché 1 - 3 et 6.
Je n'ai rien contre une approche plus "actuelle" (le choix du terme que j'emploie n'est pas le bon), mais je n'en ai pas besoin dans les manuels. Si je choisis de travailler une chanson "à la mode", un article de presse, un fait divers, je vais me le piocher sur internet.
J'attends d'un manuel qu'il propose aux élèves des textes de notre patrimoine littéraire/culturel. Le reste ne m'intéresse pas.
Je sais, j'suis pénible ...
Je n'ai rien contre une approche plus "actuelle" (le choix du terme que j'emploie n'est pas le bon), mais je n'en ai pas besoin dans les manuels. Si je choisis de travailler une chanson "à la mode", un article de presse, un fait divers, je vais me le piocher sur internet.
J'attends d'un manuel qu'il propose aux élèves des textes de notre patrimoine littéraire/culturel. Le reste ne m'intéresse pas.
Je sais, j'suis pénible ...
- AëmielExpert
Pareil.Aïnara a écrit: J'attends d'un manuel qu'il propose aux élèves des textes de notre patrimoine littéraire/culturel. Le reste ne m'intéresse pas.
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Auteur
- sandGuide spirituel
J'aurais tendance à penser comme Aïnara. On a trop galvaudé la culture, il me semble.
- Invité24Vénérable
pareil que vous.
J'ai renoncé à fleur d'encre quand j'ai trouvé "les voyages en trains" de grand corps malade sur la poésie lyrique.
J'ai renoncé à fleur d'encre quand j'ai trouvé "les voyages en trains" de grand corps malade sur la poésie lyrique.
- lulucastagnetteEmpereur
Comme Aïnara (toujours pleine de sagesse d'ailleurs ), je pense que notre rôle est avant tout de leur donner accès à une culture commune. Si j'ai envie de faire un parallèle avec une chanson ou un roman plus "proche" d'eux (et encore, on pourrait discuter de cette prétendue proximité), je la cherche ailleurs.
- DwarfVénérable
Aïnara a écrit:J'ai coché 1 - 3 et 6.
Je n'ai rien contre une approche plus "actuelle" (le choix du terme que j'emploie n'est pas le bon), mais je n'en ai pas besoin dans les manuels. Si je choisis de travailler une chanson "à la mode", un article de presse, un fait divers, je vais me le piocher sur internet.
J'attends d'un manuel qu'il propose aux élèves des textes de notre patrimoine littéraire/culturel. Le reste ne m'intéresse pas.
Je sais, j'suis pénible ...
Idem. Et en outre, je n'utilise pour ainsi dire quasiment jamais de manuels (pour avoir travaillé dans le milieu, c'est en connaissance de cause, :lol: ).
- AïnaraNiveau 8
Tu peux développer, Dwarf ?
Jusqu'ici, je n'ai jamais réussi à utiliser les manuels, parce qu'ils étaient trop vieux, ou bien parce que dès que j'en choisissais un je n'avais plus, l'année suivante, le niveau concerné. Mais là, pour la première fois, j'ai choisi un manuel sachant que j'aurai les classes, et je suis toute contente !
J'ai proposé (j'espère que cela passera en CA, parce que notre gestionnaire - une caricature ! - vient de découvrir que toutes les disciplines changeaient de programme) un manuel de textes + un de grammaire. J'espère pouvoir m'appuyer sur ces manuels pour préparer mon travail.
Lulu, je suis écroulée de rire en te lisant !
Jusqu'ici, je n'ai jamais réussi à utiliser les manuels, parce qu'ils étaient trop vieux, ou bien parce que dès que j'en choisissais un je n'avais plus, l'année suivante, le niveau concerné. Mais là, pour la première fois, j'ai choisi un manuel sachant que j'aurai les classes, et je suis toute contente !
J'ai proposé (j'espère que cela passera en CA, parce que notre gestionnaire - une caricature ! - vient de découvrir que toutes les disciplines changeaient de programme) un manuel de textes + un de grammaire. J'espère pouvoir m'appuyer sur ces manuels pour préparer mon travail.
Lulu, je suis écroulée de rire en te lisant !
- Reine MargotDemi-dieu
Moi aussi, j'évite les textes que les jeunes peuvent déja connaître, puisqu'ils les connaissent déja. Sauf pe avec des jeunes vraiment faibles et réfractaires à la culture scolaire...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AïnaraNiveau 8
marquisedemerteuil a écrit:Moi aussi, j'évite les textes que les jeunes peuvent déja connaître, puisqu'ils les connaissent déja. Sauf pe avec des jeunes vraiment faibles et réfractaires à la culture scolaire...
Je n'ai que des élèves vraiment faibles et réfractaires à la culture scolaire, et c'est justement la raison pour laquelle je ne veux surtout pas leur livrer la soupe qu'ils connaissent déjà, mais les éveiller à la littérature !
Je ne dis pas que c'est facile, ni que je réussis (je "traduis" des textes déjà écrits en français... ) mais j'essaie, encore et toujours.
- charlottofraiseNiveau 10
Merci pour l'explication de la consigne Camélionne !
Maintenant que j'ai compris, je n'ai plus rien à dire, Aïnara a très bien présenté mon point de vue.
Ou si, je vais ajouter une chose : le danger des références modernes, c'est qu'elles se démodent très vite. Je préfère donc les chercher moi même, si je souhaite faire une référence à l'actualité littéraire (et puis, entre les antifables de Gudule proposées par mon manuel et ma découverte de celles de Pierre Coran, j'ai vite fait mon choix cet hiver !).
Maintenant que j'ai compris, je n'ai plus rien à dire, Aïnara a très bien présenté mon point de vue.
Ou si, je vais ajouter une chose : le danger des références modernes, c'est qu'elles se démodent très vite. Je préfère donc les chercher moi même, si je souhaite faire une référence à l'actualité littéraire (et puis, entre les antifables de Gudule proposées par mon manuel et ma découverte de celles de Pierre Coran, j'ai vite fait mon choix cet hiver !).
- DwarfVénérable
Aïnara a écrit:Tu peux développer, Dwarf ?
Disons que j'ai bossé chez Hatier en 2003 pour faire la partie outils de la langue de leur livre du professeur de troisième. Personne ne voulait s'y coller, forcément grammaire et assimilés obligent : les LM se ruaient sur la partie littéraire et c'est le LC que je suis qui s'est tapé un tiers du manuel à lui tout seul (drôle, quand on sait que huit autres intervenants se sont partagé le reste). Une expérience intéressante mais qui m'a fait réfléchir à un détail fondamental : j'avais contribué à une entreprise démente. Quand on y pense, un livre du professeur est une hérésie! A qui est-il vraiment destiné? Soit il est censé expliquer le contenu et le fonctionnement du manuel à des professeurs et là je dis qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de l'EN soit c'est une ressource de corrigés pour paresseux (mot sévère mais bon, si nous ne sommes même pas fichus de faire les exercices que nous donnons à nos élèves!!! ).
Donc, après coup, j'ai réalisé que les manuels en général participent d'un vaste marché (tous les établissements de France) aux marges importantes (enfin pour les éditeurs car pour les pigistes dont j'étais à l'époque...) avec ses règles et ses stratégies marketing, en partenariat (ou complicité) avec le Ministère et la commission des programmes.
Depuis, j'évite à mes élèves de se faire mal au dos et ils laissent les manuels à la maison. Les seuls que j'utilise (en série et en classe) sont ceux d'exercices de grammaire qui ont fleuri l'an dernier avec le découplage (bienvenu) de la grammaire par rapport à la littérature. Et encore, j'y trouve régulièrement des âneries dans les exercices et des partis pris qui m'agacent (disparition du COS, par exemple) mais ils ont au moins le mérite d'exister et de pallier les insuffisances des anciens manuels en la matière (Ah, les outils de la langue! Tiens voilà une des raisons pour lesquelles un prof a besoin du livre du prof : comprendre ces enc...ages de mouches).
Après, chacun fait comme il veut mais je sais aussi que mes élèves me disent ouvertement préférer les cours des professeurs qui font leurs propres choix de textes et leurs propres questionnaires à ceux qui suivent scrupuleusement le manuel (et j'en connais). Je pense que les domaines grammaticaux nécessitent des bases de données et des ressources préétablies car faire ses propres exercices est faisable mais un peu soporifique par moments : je préfère concentrer mon énergie sur un cours personnel en littérature et suivre un manuel de grammaire de qualité, plsu rébarbatif à créer soi-même.
- AïnaraNiveau 8
Ok, merci pour avoir pris le temps de me répondre, Dwarf !
Comme je n'ai, jusqu'ici, jamais réussi à utiliser un manuel, je vais tenter de m'y employer, cet été. J'espère que je réussirai. Cela dit, cela ne m'empêchera pas de proposer mes cours de grammaire (écrits au tableau, expliqués en direct live, les élèves recopient et m'interrogent), ni mes cours de littérature, mais j'espère avoir trouvé les manuels (textes et langues) qui m'éviteront maintes photocopies (un extrait de tel texte complet et bien traduit dans le manuel de mon choix + les exercices que j'ai jugés de qualité dans le manuel de grammaire). Si je pouvais m'appuyer sur mes futurs manuels pour réduire le nombre de photocopies, je serais ravie !
Mais j'ai bien compris ce que tu expliques !
Comme je n'ai, jusqu'ici, jamais réussi à utiliser un manuel, je vais tenter de m'y employer, cet été. J'espère que je réussirai. Cela dit, cela ne m'empêchera pas de proposer mes cours de grammaire (écrits au tableau, expliqués en direct live, les élèves recopient et m'interrogent), ni mes cours de littérature, mais j'espère avoir trouvé les manuels (textes et langues) qui m'éviteront maintes photocopies (un extrait de tel texte complet et bien traduit dans le manuel de mon choix + les exercices que j'ai jugés de qualité dans le manuel de grammaire). Si je pouvais m'appuyer sur mes futurs manuels pour réduire le nombre de photocopies, je serais ravie !
Mais j'ai bien compris ce que tu expliques !
- DwarfVénérable
Aïnara a écrit:Ok, merci pour avoir pris le temps de me répondre, Dwarf !
Comme je n'ai, jusqu'ici, jamais réussi à utiliser un manuel, je vais tenter de m'y employer, cet été. J'espère que je réussirai. Cela dit, cela ne m'empêchera pas de proposer mes cours de grammaire (écrits au tableau, expliqués en direct live, les élèves recopient et m'interrogent), ni mes cours de littérature, mais j'espère avoir trouvé les manuels (textes et langues) qui m'éviteront maintes photocopies (un extrait de tel texte complet et bien traduit dans le manuel de mon choix + les exercices que j'ai jugés de qualité dans le manuel de grammaire). Si je pouvais m'appuyer sur mes futurs manuels pour réduire le nombre de photocopies, je serais ravie !
Mais j'ai bien compris ce que tu expliques !
C'est un critère important, effectivement : j'ai la chance d'avoir un établissement très souple sur ce point-là : effectivement, s'il y avait une procédure prise de tête avec un service de reprographie pointilleux, je reviendrais peut-être vers le manuel mais en sélectionnant TRES soigneusement les textes et questionnaires (souvent amendables). Une fois de plus, l'utilisation d'un manuel n'est pas impossible, elle est juste très restrictive lorsqu'on ne dispose que de cette seule base de données exploitable. Bon courage en tout cas.
- AïnaraNiveau 8
J'ai la chance d'enseigner dans un établissement très souple en ce qui concerne les photocopies, moi aussi. Mais si je peux éviter d'avoir à les faire (gaspillage de papier + arriver plus tôt), je prends !
Je pense (j'espère ) avoir trouvé les manuels qui m'éviteront un certain nombre de photocopies... à vérifier après pratique !
Mais les questionnaires proposés après les textes n'entrent pas en ligne de compte dans mon choix d'un manuel. Les questions, je me les fais toute seule. Je veux, pour la littérature : des textes, des textes, des textes (de qualité !) et pour la grammaire/ortho and co : des exercices exploitables. J'ai cherché les manuels qui me feraient gagner du temps. Fainéante, moi ???
Je pense (j'espère ) avoir trouvé les manuels qui m'éviteront un certain nombre de photocopies... à vérifier après pratique !
Mais les questionnaires proposés après les textes n'entrent pas en ligne de compte dans mon choix d'un manuel. Les questions, je me les fais toute seule. Je veux, pour la littérature : des textes, des textes, des textes (de qualité !) et pour la grammaire/ortho and co : des exercices exploitables. J'ai cherché les manuels qui me feraient gagner du temps. Fainéante, moi ???
- DwarfVénérable
Non, chacun en fait l'utilisation qu'il veut mais tu parles bien de manuelS. Moi, je te parle, de ceux qui se contentent de se plier au manuel officiel de l'établissement et de le suivre à la lettre en se contentant de regarder le livre du professeur pour ne pas avoir à se casser à faire les exercices (au moins de tête). Mais je pense que ce profil doit être moins répandu que les composites (comme toi) ou les tout-perso (comme moi pour moitié).
- V.MarchaisEmpereur
Bonjour,
A mon humble avis, un facteur à prendre en compte : dans les collèges que fréquente l'élite, on n'étudie pas Grand Corps Malade ni Gudule, ni rien de ce genre : on se transmet un patrimoine solide, culturel autant que financier. A chaque fois que nous décidons d'être plus "proches" de nos élèves de ZEP, sous couvert de bons sentiments, nous entérinons cette différence sociale et nous la rendons un peu plus insurmontable.
Que sont les classiques ?
De la littérature pour lutte des classes.
Cordialement,
Véronique Marchais.
A mon humble avis, un facteur à prendre en compte : dans les collèges que fréquente l'élite, on n'étudie pas Grand Corps Malade ni Gudule, ni rien de ce genre : on se transmet un patrimoine solide, culturel autant que financier. A chaque fois que nous décidons d'être plus "proches" de nos élèves de ZEP, sous couvert de bons sentiments, nous entérinons cette différence sociale et nous la rendons un peu plus insurmontable.
Que sont les classiques ?
De la littérature pour lutte des classes.
Cordialement,
Véronique Marchais.
- jehanneNiveau 8
V.Marchais a écrit:
A mon humble avis, un facteur à prendre en compte : dans les collèges que fréquente l'élite, on n'étudie pas Grand Corps Malade ni Gudule, ni rien de ce genre : on se transmet un patrimoine solide, culturel autant que financier. A chaque fois que nous décidons d'être plus "proches" de nos élèves de ZEP, sous couvert de bons sentiments, nous entérinons cette différence sociale et nous la rendons un peu plus insurmontable.
Bravo! Merci de le dire si bien!
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