Le jeunisme dans les manuels scolaires
- DwarfVénérable
Carabas a écrit:Ouais enfin un peu quand même : ce que mes élèves se permettaient avec moi, ils ne se le permettaient pas ailleurs.Mais tu sais comme nous que même les profs ayant une grosse réputation d'autorité ont des difficultés, maintenant. L'autorité "naturelle" ça ne marche plus...
L'autorité "naturelle" ne suffit peut-être plus, mais elle est nécessaire. Et si on ne l'a pas, il faut compenser par autre chose. Je n'ai jamais trouvé cet "autre chose."
Et il ne faudrait pas non plus que nous ayons de l'autorité une visions trop restrictive : il y a aussi l'autorité de notre savoir, ce qui fait qu'au sein de notre cours des élèves vont avoir envie de suivre un cours parce qu'il y a un enjeu propre à ce cours.
- CarabasVénérable
Mon savoir, ils s'en battaient l'aorte avec une petite cuiller...
Pourtant, je ne pense pas être inculte, ni nullissime. J'ai eu des problèmes au niveau de la conception du cours, ça c'est sûr. Ca manquait de clarté et de dynamisme, j'en suis consciente. Mais au cours de l'année, je me suis améliorée (pas grâce à ma tutrice, ni grâce à l'IUFM) et ça n'a induit aucun changement dans le comportement de mes élèves. La 2e année, ma tutrice disait que le problème ne venait pas de mon cours. Mon tuteur de pratique accompagnée trouvait aussi que le problème était ailleurs, et que ce qui passait avec ses lycéens devait poser problème avec des collégiens. Un manque d'assurance qui semblait flagrant, apparemment...
Pourtant, je ne pense pas être inculte, ni nullissime. J'ai eu des problèmes au niveau de la conception du cours, ça c'est sûr. Ca manquait de clarté et de dynamisme, j'en suis consciente. Mais au cours de l'année, je me suis améliorée (pas grâce à ma tutrice, ni grâce à l'IUFM) et ça n'a induit aucun changement dans le comportement de mes élèves. La 2e année, ma tutrice disait que le problème ne venait pas de mon cours. Mon tuteur de pratique accompagnée trouvait aussi que le problème était ailleurs, et que ce qui passait avec ses lycéens devait poser problème avec des collégiens. Un manque d'assurance qui semblait flagrant, apparemment...
- DwarfVénérable
C'est possible : n'en conclus pas pour autant que tu ne vaux rien du tout.
- kensingtonEsprit éclairé
Dwarf a écrit:
La clé de l'avenir si nous voulons vraiment le retour de l'autorité d'abord dans la société, puis alors seulement à l'école, c'est que les adultes se DECOMPLEXENT vis à vis des gosses, qui ne sont (et ne doivent rester, c'est ce que nous avons trop vite voulu oublier...) que des gosses.
Entièrement d'accord. Mais nous sommes maintenant à l'ère de l'enfant roi, objet de toutes les admirations béates des adultes.
Nous sommes les seuls à vouloir qu'ils restent à leur place pour pouvoir en temps voulu s'en élever.
- CarabasVénérable
Trop tard...Dwarf a écrit:C'est possible : n'en conclus pas pour autant que tu ne vaux rien du tout.
- DwarfVénérable
Pour l'enseignement, certes : mais reste ta vie entière!Carabas a écrit:Trop tard...Dwarf a écrit:C'est possible : n'en conclus pas pour autant que tu ne vaux rien du tout.
- roxanneOracle
Jeudi , j'ai reçu un couple de collègues , bien installés au collège.Ils ont abordé la question d'un gamin qui m'a littéralement pourri l'année (et la classe) bien que j'ai , il me semble , tout fait , pour l'en empêcher (discussions , colles , appels aux parents , convocation chez le principal).Elle me disait que si ça s'était passé comme ça avec moi ( il était aussi pénible ailleurs mais plus cadrable semble-t-il) c'est parce que je n'avais pas lâché du lest , que j'aurais dû accepter l'état du classeur lamentable, le travail jamais fait , le cours pas pris ..etc ....en gros "acheter une paix sociale" ...ce qui appremment a été fait dans d'autres matières....En attendant , le gamin passe en seconde avec 6 en français , 5 en anglais , 2 en espagnol , 7 en histoire et certes 12 en maths , mais comme il est intellignent , il s'en sortira !!!.....C'est sûr que je comprends bien que dans ces conditions , le gamin n'ait pas à se forcer et que moi je passe pour l'emmerdeuse notoire qu'il faut neutraliser en foutant le souk dans son cours ....
- Reine MargotDemi-dieu
Dwarf a écrit:Sauf si tout le monde jouait le jeu... Vous seriez étonnés de voir à quel point notre quotidien changer si TOUS les adultes montraient la même intolérance à la moindre petite incivilité (en commençant par les bonnes manières) et ce, au domicile, dans la rue, dans les lieux publics PUIS pour finir, naturellement, dans les lieux scolaires. Mais quand je vois sur quel ton mes collègues ou mes amis se laissent parler par leurs propres enfants (y compris ceux qui ont de l'autorité avec les élèves ), je me dis que ce n'est pas gagné... Et pourtant ces mêmes enfants d'amis m'adorent parce que précisément je ne me laisse pas faire par eux (ils cherchent les limites, forcément : et ils les trouvent) et ils trouvent en quelque sorte chez moi ce qu'ils attendent d'un adulte en général et de leurs parents en particulier. Les parents doivent réapprendre à accepter de se faire détester provisoirement de leurs enfants pour mieux s'en faire aimer le reste du temps. C'est paradoxal mais c'est pourtant ainsi que cela fonctionne.
La clé de l'avenir si nous voulons vraiment le retour de l'autorité d'abord dans la société, puis alors seulement à l'école, c'est que les adultes se DECOMPLEXENT vis à vis des gosses, qui ne sont (et ne doivent rester, c'est ce que nous avons trop vite voulu oublier...) que des gosses.
Quant aux difficultés dont tu parles, je pense qu'elles sont pour beaucoup liées aux lieux, aux quartiers... j'ai pu le mesurer moi-même au cours de ma carrière (et vous autres ici de même, j'imagine).
Oui, je suis d'accord. c'est aussi ce qui me fait un peu peur en ayant des enfants, j'ai peur de gagatiser et de devenir trop permissive, ou au contraire à entretenir un rapport de force permanent avec le gamin.
Sinon je crois que cette évolution dépasse la question des lieux et des quartiers: j'enseigne dans des zones rurales tranquilles depuis un moment et on voit des élèves très décompléxés par rapport à l'adulte! c'est un vrai phénomène de société.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- DwarfVénérable
marquisedemerteuil a écrit:
Oui, je suis d'accord. c'est aussi ce qui me fait un peu peur en ayant des enfants, j'ai peur de gagatiser et de devenir trop permissive, ou au contraire à entretenir un rapport de force permanent avec le gamin.
Sinon je crois que cette évolution dépasse la question des lieux et des quartiers: j'enseigne dans des zones rurales tranquilles depuis un moment et on voit des élèves très décompléxés par rapport à l'adulte! c'est un vrai phénomène de société.
Concernant l'éducation des enfants, je pense que le principe le plus sain est d'être juste en tout et tout le temps. Cadrer son enfant sans l'étouffer pour autant, en somme. Savoir l'encourager quand il fait le bien, lui dire aussi s'il fait le mal en expliquant en quoi ça l'est : les enfants savent pertinemment quand ils font des bêtises une fois que les cadres sont posés. Ils sont aussi capables d'expliquer pour quelle raison ils sont punis quand cela arrive. Mais il ne faut surtout pas les laisser livrés à eux-mêmes, ce que beaucoup trop de parents oublient dès le début...
Sinon, oui, c'est un phénomène de société, évidemment, mais faire cours dans certains lieux très chauds reste délicat, ce qui n'empêche pas d'autres zones censées être moins problématiques de poser de réels soucis (y compris chez moi où pourtant nous n'avons pas à nous plaindre à la base).
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