- GaliNéoFidèle du forum
Très précieux témoignage, merci !
- XIIINeoprof expérimenté
Vous croyez qu'ils vont supprimer les notes pour rentrer dans les grandes écoles? :lol:
Comme il est dit plus haut on casse le thermomètre pour ne pas créer trop de frustration chez les élèves et surtout pour ne pas que l'on constate la baisse réelle du niveau des élèves après les différentes réformes régressives.
Comme il est dit plus haut on casse le thermomètre pour ne pas créer trop de frustration chez les élèves et surtout pour ne pas que l'on constate la baisse réelle du niveau des élèves après les différentes réformes régressives.
- Invité ElExpert spécialisé
Au fond, je ne suis pas plus étonné que ça.V.Marchais a écrit:VicomteDeValmont a écrit:Le Point a écrit:
Le débat sur la suppression des notes pourrait bien rebondir. Quand certains considèrent que "supprimer les notes est le pire service à rendre aux élèves", une nouvelle étude met en avant les bénéfices que pourraient en retirer les jeunes. Menée par le CNRS en partenariat avec l'académie d'Orléans-Tours, l'expérimentation conduite auprès de 84 établissements de l'académie sur l'année 2014/2015 démontre pour la première fois que la suppression partielle des notes permet de réduire de moitié l'écart des performances entre élèves de différentes classes sociales.
La suite: http://www.lepoint.fr/societe/suppression-des-notes-un-vrai-ascenseur-social-selon-le-cnrs-04-03-2016-2023057_23.php
Bonjour,
Je n'ai pas lu le fil.
Je voudrais juste apporter un témoignage au sujet de cette expérimentation, parce que figurez-vous que j'en ai fait partie.
Je suis dans l'académie d'Orléans-Tours et mon collège avait décidé, à l'initiative de deux collègues, de se joindre à l'expérimentation. J'ai été plus ou moins désignée d'office en français, dans la mesure où je développais déjà un travail par compétences en écriture. J'ai accepté.
M'y voilà donc. Je joue le jeu de bonne foi. Assez vite, je remarque quelques problèmes : manque de prises pour contraindre les élèves à apprendre leurs leçons (l'air de rien, le petit contrôle de cours en début d'heure, même oral, fait des miracles), difficulté à évaluer certaines tâches ; par ailleurs, si certains élèves très faibles n'abandonnent pas complètement (l'eussent-ils fait s'ils avaient eu des notes ? On ne le saura jamais), un grand nombre d'élèves moyens cesse tout travail et s'effondre ; par ailleurs, d'excellents élèves, qui aiment l'émulation, ne voient pas l'intérêt de travailler pour des points verts et se mettent en service minimum. Ils perdent en motivation, cessent les efforts, baissent eux aussi en performance.
Dès le conseil de classe du premier trimestre, je fais part de mes inquiétudes. Elles ne sont guère entendues. Au deuxième trimestre, je dresse un bilan négatif de l'expérience : je ne suis pas en mesure de juger si elle a réellement bénéficié aux élèves faibles, mais elle a plombé un grand nombre d'élèves. De ce point de vue, on peut dire, si l'on veut, que la suppression des notes a réduit les écarts, mais avec beaucoup de cynisme, car c'est en tirant le plus grand nombre vers le bas.
À la fin de l'année scolaire, je découvre avec stupeur qu'il y a eu une réunion d'évaluation du dispositif avec IPR et tout le gratin. Je n'y ai pas été conviée. Ce qui permet à mes deux collègues très satisfaites de dresser un bilan parfaitement positif de la suppression des notes. L'IPR vient ensuite en grand messe faire le bilan à l'ensemble de nos collègues, les enjoignant à participer à une démarche qui a fait ses preuves. Je prends la parole pour dire qu'ayant participé au dispositif et n'étant pas parvenue aux mêmes conclusions, ce que mes collègues ne peuvent ignorer, je suis étonnée du manque de nuances du bilan. Mon intervention est reléguée au profit des questions matérielles sur la mise en place de l'évaluation sans notes.
L'IPR est ensuite allé dans d'autres établissements porter le modèle de l'expérimentation si réussie, et unanimement applaudie, de notre collège.
Je m'en tiendrai à ces faits. Je vous laisse les commentaires, et surtout les conclusions.
Belle expérience dans l'académie, et riche d'enseignements.
Mais ce témoignage précieux casse quand même les pattes
- nini066Niveau 1
Je suis en REP+, donc, mes élèves ont véritablement besoin d'un ascenseur social... Quelle naïveté de croire que ce dernier pourrait être favorisé par l'absence de notes ! Dans le collège où je suis, nous travaillons sans note pour certains niveaux, les élèves ne veulent pas de rouge, ils l'assimilent à une mauvaise note... Les parents sont perdus avec cette pléïade de couleurs sur le bulletins. Bref, un système qui est loin d'être parfait et qui n'enlève pas les inégalités.
- User17706Bon génie
the educator a écrit:Mais je ne parle pas que de ça. Un élève qui monnaie ses travaux d'apprentissages contre un classement ou une bonne note, même en situation de réussite, je ne suis pas certain que ce soit plus sain. C'est efficace à moyen terme, sans doute, et dans certains contextes, quant à savoir si cela présage d'une relation saine aux savoirs (et plus généralement à l'activité), je m'interroge vraiment.Ycombe a écrit: Pourquoi attribuer à la note ce qui n'est que la conséquence d'une réaction négative face à l'échec?
Je n'essaie pas de démonter la note, et je reconnais son efficacité pour certains élèves, dans le contexte scolaire, et à l'échelle où nous travaillons, c'est peut être une solution valable, par contre je ne veux pas parer la notation de vertus qui ne sont les siennes, ni en faire un système universel et inévitable d'entrée dans les apprentissages et de préparation à la vraie-vie(tm). Ni me raccrocher à la note parce que l'OCDE propose de la merde.
En cherchant un système qui remplisse sa fonction d'évaluation tout en ne prêtant à aucune des confusions couramment faites entre concurrence et émulation (pour le classement) et signe et chose (pour la note), est-ce qu'on ne se met pas quand même un peu en quête d'un cercle carré?
- InvitéTNWNiveau 5
Je pense qu'un rond rouge vaut tous les 4/5/6 ou 7/20 du monde : les élèves sont tout autant stressés/déprimés/etc. (et le prof aussi, parfois)
Les compétences doivent permettre de pointer ce qui ne va pas pour s'améliorer ou dire ce qui a été réussi. Autrement dit, rendre transparente l'évaluation, ce qu'une seule note ne fait pas. Que veut dire 13/20 à un contrôle si on évalue la rédaction, les connaissances, etc. en même temps ? Il n'a pas retenu les connaissances ? il ne sait pas les appliquer ? Il n'a pas compris la rédaction ? Il n'a pas su exploiter le document ?
Personnellement, je ne mets pas de note aux évaluations "intermédiaires" (certains les appelleront "formatives", soit) car je teste des points précis qui seront retravaillés ensuite. L'utilisation des compétences évaluées me permettent d'organiser des groupes de travail en fonction de ce qui dot être amélioré en vue de l'évaluation finale. En fin de chapitre, j'évalue les élèves et les note mais la note n'intervient après une évaluation intermédiaire.
Bref, j'ai eu besoin d'évaluer par compétences pour aider à revenir sur ce qui n'était pas compris.
Les compétences doivent permettre de pointer ce qui ne va pas pour s'améliorer ou dire ce qui a été réussi. Autrement dit, rendre transparente l'évaluation, ce qu'une seule note ne fait pas. Que veut dire 13/20 à un contrôle si on évalue la rédaction, les connaissances, etc. en même temps ? Il n'a pas retenu les connaissances ? il ne sait pas les appliquer ? Il n'a pas compris la rédaction ? Il n'a pas su exploiter le document ?
Personnellement, je ne mets pas de note aux évaluations "intermédiaires" (certains les appelleront "formatives", soit) car je teste des points précis qui seront retravaillés ensuite. L'utilisation des compétences évaluées me permettent d'organiser des groupes de travail en fonction de ce qui dot être amélioré en vue de l'évaluation finale. En fin de chapitre, j'évalue les élèves et les note mais la note n'intervient après une évaluation intermédiaire.
Bref, j'ai eu besoin d'évaluer par compétences pour aider à revenir sur ce qui n'était pas compris.
- AnaxagoreGuide spirituel
La note fait-elle disparaître la copie?
Dispense-t-elle de chercher à comprendre? De lire les annotations? D'étudier la correction?
Dispense-t-elle de chercher à comprendre? De lire les annotations? D'étudier la correction?
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- laMissSage
V.Marchais a écrit:Ce qui permet à mes deux collègues très satisfaites de dresser un bilan parfaitement positif de la suppression des notes.
Du coup, je me demande quels étaient leurs motifs de satisfaction... :shock:
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- Invité ElExpert spécialisé
Vous savez, avec la note, on ajoute aussi quelques ( ) commentaires explicites et on donne les conseils nécessaires pour que l'élève sache sur quels points il doit travailler. On les encourage aussi...L'avantage, c'est que ces conseils sont personnalisés, contrairement à ces listes de compétences interminables et rigides que les élèves lisent peu et, ne les comprenant pas, n'exploitent jamais.thenastywizard a écrit:Je pense qu'un rond rouge vaut tous les 4/5/6 ou 7/20 du monde : les élèves sont tout autant stressés/déprimés/etc. (et le prof aussi, parfois)
Les compétences doivent permettre de pointer ce qui ne va pas pour s'améliorer ou dire ce qui a été réussi. Autrement dit, rendre transparente l'évaluation, ce qu'une seule note ne fait pas. Que veut dire 13/20 à un contrôle si on évalue la rédaction, les connaissances, etc. en même temps ? Il n'a pas retenu les connaissances ? il ne sait pas les appliquer ? Il n'a pas compris la rédaction ? Il n'a pas su exploiter le document ?
Personnellement, je ne mets pas de note aux évaluations "intermédiaires" (certains les appelleront "formatives", soit) car je teste des points précis qui seront retravaillés ensuite. L'utilisation des compétences évaluées me permettent d'organiser des groupes de travail en fonction de ce qui dot être amélioré en vue de l'évaluation finale. En fin de chapitre, j'évalue les élèves et les note mais la note n'intervient après une évaluation intermédiaire.
Bref, j'ai eu besoin d'évaluer par compétences pour aider à revenir sur ce qui n'était pas compris.
- frecheGrand sage
XIII a écrit:Vous croyez qu'ils vont supprimer les notes pour rentrer dans les grandes écoles? :lol:
Non, ils vont supprimer les grandes écoles...
- ysabelDevin
V.Marchais a écrit:VicomteDeValmont a écrit:Le Point a écrit:
Le débat sur la suppression des notes pourrait bien rebondir. Quand certains considèrent que "supprimer les notes est le pire service à rendre aux élèves", une nouvelle étude met en avant les bénéfices que pourraient en retirer les jeunes. Menée par le CNRS en partenariat avec l'académie d'Orléans-Tours, l'expérimentation conduite auprès de 84 établissements de l'académie sur l'année 2014/2015 démontre pour la première fois que la suppression partielle des notes permet de réduire de moitié l'écart des performances entre élèves de différentes classes sociales.
La suite: http://www.lepoint.fr/societe/suppression-des-notes-un-vrai-ascenseur-social-selon-le-cnrs-04-03-2016-2023057_23.php
Bonjour,
Je n'ai pas lu le fil.
Je voudrais juste apporter un témoignage au sujet de cette expérimentation, parce que figurez-vous que j'en ai fait partie.
Je suis dans l'académie d'Orléans-Tours et mon collège avait décidé, à l'initiative de deux collègues, de se joindre à l'expérimentation. J'ai été plus ou moins désignée d'office en français, dans la mesure où je développais déjà un travail par compétences en écriture. J'ai accepté.
M'y voilà donc. Je joue le jeu de bonne foi. Assez vite, je remarque quelques problèmes : manque de prises pour contraindre les élèves à apprendre leurs leçons (l'air de rien, le petit contrôle de cours en début d'heure, même oral, fait des miracles), difficulté à évaluer certaines tâches ; par ailleurs, si certains élèves très faibles n'abandonnent pas complètement (l'eussent-ils fait s'ils avaient eu des notes ? On ne le saura jamais), un grand nombre d'élèves moyens cesse tout travail et s'effondre ; par ailleurs, d'excellents élèves, qui aiment l'émulation, ne voient pas l'intérêt de travailler pour des points verts et se mettent en service minimum. Ils perdent en motivation, cessent les efforts, baissent eux aussi en performance.
Dès le conseil de classe du premier trimestre, je fais part de mes inquiétudes. Elles ne sont guère entendues. Au deuxième trimestre, je dresse un bilan négatif de l'expérience : je ne suis pas en mesure de juger si elle a réellement bénéficié aux élèves faibles, mais elle a plombé un grand nombre d'élèves. De ce point de vue, on peut dire, si l'on veut, que la suppression des notes a réduit les écarts, mais avec beaucoup de cynisme, car c'est en tirant le plus grand nombre vers le bas.
À la fin de l'année scolaire, je découvre avec stupeur qu'il y a eu une réunion d'évaluation du dispositif avec IPR et tout le gratin. Je n'y ai pas été conviée. Ce qui permet à mes deux collègues très satisfaites de dresser un bilan parfaitement positif de la suppression des notes. L'IPR vient ensuite en grand messe faire le bilan à l'ensemble de nos collègues, les enjoignant à participer à une démarche qui a fait ses preuves. Je prends la parole pour dire qu'ayant participé au dispositif et n'étant pas parvenue aux mêmes conclusions, ce que mes collègues ne peuvent ignorer, je suis étonnée du manque de nuances du bilan. Mon intervention est reléguée au profit des questions matérielles sur la mise en place de l'évaluation sans notes.
L'IPR est ensuite allé dans d'autres établissements porter le modèle de l'expérimentation si réussie, et unanimement applaudie, de notre collège.
Je m'en tiendrai à ces faits. Je vous laisse les commentaires, et surtout les conclusions.
Belle expérience dans l'académie, et riche d'enseignements.
Aucun point ne m'étonne dans ton témoignage - c'en est effrayant d'ailleurs...
L'EN a un fonctionnement quasi stalinien je trouve.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Presse-puréeGrand sage
thenastywizard a écrit:Je pense qu'un rond rouge vaut tous les 4/5/6 ou 7/20 du monde : les élèves sont tout autant stressés/déprimés/etc. (et le prof aussi, parfois)
Les compétences doivent permettre de pointer ce qui ne va pas pour s'améliorer ou dire ce qui a été réussi. Autrement dit, rendre transparente l'évaluation, ce qu'une seule note ne fait pas. Que veut dire 13/20 à un contrôle si on évalue la rédaction, les connaissances, etc. en même temps ? Il n'a pas retenu les connaissances ? il ne sait pas les appliquer ? Il n'a pas compris la rédaction ? Il n'a pas su exploiter le document ?
Salut.
Cela s'appelle l'appréciation avec critères. Tu crois que ceux qui mettent des notes ne placent sur la copie que le chiffre et un commentaire type B, TB ou AB? Tu prends les gens pour qui exactement? Dire que seules les compétences permettent de marquer ce qu'il y a à améliorer ou ce qui a été réussi est un MENSONGE absolu et une manière de prendre tes collègues pour des idiots. J'en ai marre des mecs qui se pointent pour dire qu'ils sont les meilleurs et balancer des évidences auxquelles ils croient être les seuls (avec leurs petits copains) à avoir pensé.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
laMiss a écrit:V.Marchais a écrit:Ce qui permet à mes deux collègues très satisfaites de dresser un bilan parfaitement positif de la suppression des notes.
Du coup, je me demande quels étaient leurs motifs de satisfaction... :shock:
Le fait d'être sous les spotlights pour un temps et l'avancement de carrière.
Je ne suis pas particulièrement pour les notes, mais si on doit expérimenter avec en mire les résultats attendus, autant sauter cette étape, ça ne coûtera rien (remarquez le circonflexe élitiste au verbe coûter).
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- V.MarchaisEmpereur
Presse-purée a écrit:laMiss a écrit:V.Marchais a écrit:Ce qui permet à mes deux collègues très satisfaites de dresser un bilan parfaitement positif de la suppression des notes.
Du coup, je me demande quels étaient leurs motifs de satisfaction... :shock:
Le fait d'être sous les spotlights pour un temps et l'avancement de carrière.
Je ne suis pas particulièrement pour les notes, mais si on doit expérimenter avec en mire les résultats attendus, autant sauter cette étape, ça ne coûtera rien (remarquez le circonflexe élitiste au verbe coûter).
Je ne pense même pas. Ces collègues ont déjà la reconnaissance de l'inspection, de la direction. Je ne pense pas qu'ils cherchent à briller. Je les crois sincèrement convaincus par ce qu'ils font, convaincus d'oeuvrer dans l'intérêt des élèves. j'ai du mal à comprendre comment ils peuvent concilier cette honnêteté, que je leur reconnais bien volontiers, et le fait d'être incapables d'entendre les voix dissidentes.
- IphigénieProphète
Je me demande si cet affolement, sincère, contre les notes ne vient pas de ce que révèlent les copies d'élèves aujourd'hui si on les note à leur vraie valeur: un vide sidérant, accusateur de toutes les carences de l'éducation, et parentale et scolaire. Nous sommes en train de fabriquer des crétins, réellement, et c'est effrayant.
Je suis peut-être influencée par mes corrections du jour, mais je suis désolée du manque d'intelligence (capacité à mettre en relation, ou réelle activité cérébrale...) manifestée par les copies. Le travail , le vrai travail, n'est pas fait, jamais: pourtant c'est une classe de 1e S sérieuse, avec des élèves dociles. Mais justement. C'est plus simple de leur attribuer des badges, ça permet de faire semblant, de retarder le moment de vérité. Jusqu'en licence. Jusqu'à .
Même s'ils sont sincères, c'est bien ce que révèlent toutes ces fausses concertations dont on a la conclusion avant l'ouverture des débats: peur qu'il n'y ait révélation d'une autre vérité, bien plus dure à entendre. On se rassure comme on peut.
Je suis peut-être influencée par mes corrections du jour, mais je suis désolée du manque d'intelligence (capacité à mettre en relation, ou réelle activité cérébrale...) manifestée par les copies. Le travail , le vrai travail, n'est pas fait, jamais: pourtant c'est une classe de 1e S sérieuse, avec des élèves dociles. Mais justement. C'est plus simple de leur attribuer des badges, ça permet de faire semblant, de retarder le moment de vérité. Jusqu'en licence. Jusqu'à .
Même s'ils sont sincères, c'est bien ce que révèlent toutes ces fausses concertations dont on a la conclusion avant l'ouverture des débats: peur qu'il n'y ait révélation d'une autre vérité, bien plus dure à entendre. On se rassure comme on peut.
- InvitéInvité
elpenor a écrit:Vous savez, avec la note, on ajoute aussi quelques ( ) commentaires explicites et on donne les conseils nécessaires pour que l'élève sache sur quels points il doit travailler. On les encourage aussi...L'avantage, c'est que ces conseils sont personnalisés, contrairement à ces listes de compétences interminables et rigides que les élèves lisent peu et, ne les comprenant pas, n'exploitent jamais.
+1000
- MattlecNiveau 6
Iphigénie a écrit:Je me demande si cet affolement, sincère, contre les notes ne vient pas de ce que révèlent les copies d'élèves aujourd'hui si on les note à leur vraie valeur: un vide sidérant, accusateur de toutes les carences de l'éducation, et parentale et scolaire. Nous sommes en train de fabriquer des crétins, réellement, et c'est effrayant.
Je suis peut-être influencée par mes corrections du jour, mais je suis désolée du manque d'intelligence (capacité à mettre en relation, ou réelle activité cérébrale...) manifestée par les copies. Le travail , le vrai travail, n'est pas fait, jamais: pourtant c'est une classe de 1e S sérieuse, avec des élèves dociles. Mais justement. C'est plus simple de leur attribuer des badges, ça permet de faire semblant, de retarder le moment de vérité. Jusqu'en licence. Jusqu'à .
Même s'ils sont sincères, c'est bien ce que révèlent toutes ces fausses concertations dont on a la conclusion avant l'ouverture des débats: peur qu'il n'y ait révélation d'une autre vérité, bien plus dure à entendre. On se rassure comme on peut.
J'ai à peu près le même sentiment, il s'agirait juste de cacher la m...isère sous le tapis en promouvant des grilles absconses parées de jolies couleurs contre des chiffres. Chiffres dont nos pontes sont très friands, lorsqu'ils les arrangent.
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"La culture burgonde ? Je savais même pas qu’y en avait une… Non, moi je voulais faire grec moderne, mais y avait plus de place. Il restait que burgonde ou anglais. Aaaaanglais ! Mais c’est encore moins répandu."
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
thenastywizard a écrit:Je pense qu'un rond rouge vaut tous les 4/5/6 ou 7/20 du monde : les élèves sont tout autant stressés/déprimés/etc. (et le prof aussi, parfois)
Ce que tu oublies, c'est l'idéologie qui sous-tend la mise en place de la compétence. Elle n'est pas destinée à remplacer la note en nommant réussites et échecs autrement : on nous demande surtout de valoriser les élèves autant que possible en montrant à voir du vert plutôt que du rouge.
La compétence va de pair avec l'évaluation positive, est censée être une arme contre la casse de l'élève en difficulté. Cela donne des choses comme :
- "Quand on est obligé de mettre des notes dans un établissement qui ne veut pas les supprimer, eh bien on en met des bonnes à tous les élèves pour les valoriser", dixit une formatrice en chef de mon académie.
- Dans le collège Machin, les trois critères retenus sont "en cours d'acquisition" / "acquis" / "expert". "Ainsi, même l'évaluation la plus basse est déjà une promesse de progression", dixit le principal du collège Machin.
Pour le reste... ben ce serait beaucoup trop long... Mais il est évident que je ne pourrai plus évaluer les connaissances, les efforts de mémorisation, de lecture comme j'essaie encore de le faire aujourd'hui...
L'orthographe et la grammaire ? :lol: De toute façon, c'est rien que des trucs qui ne servent qu'à reproduire les inégalités sociales. Et partant, des trucs que n'évaluent pratiquement plus les partisans de la suppression de la note.
- Presse-puréeGrand sage
V.Marchais a écrit:Presse-purée a écrit:laMiss a écrit:V.Marchais a écrit:Ce qui permet à mes deux collègues très satisfaites de dresser un bilan parfaitement positif de la suppression des notes.
Du coup, je me demande quels étaient leurs motifs de satisfaction... :shock:
Le fait d'être sous les spotlights pour un temps et l'avancement de carrière.
Je ne suis pas particulièrement pour les notes, mais si on doit expérimenter avec en mire les résultats attendus, autant sauter cette étape, ça ne coûtera rien (remarquez le circonflexe élitiste au verbe coûter).
Je ne pense même pas. Ces collègues ont déjà la reconnaissance de l'inspection, de la direction. Je ne pense pas qu'ils cherchent à briller. Je les crois sincèrement convaincus par ce qu'ils font, convaincus d'oeuvrer dans l'intérêt des élèves. j'ai du mal à comprendre comment ils peuvent concilier cette honnêteté, que je leur reconnais bien volontiers, et le fait d'être incapables d'entendre les voix dissidentes.
C'est simple: ce sont, comme d'autres, des Croisés.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- doctor whoDoyen
Presse-purée a écrit:thenastywizard a écrit:Je pense qu'un rond rouge vaut tous les 4/5/6 ou 7/20 du monde : les élèves sont tout autant stressés/déprimés/etc. (et le prof aussi, parfois)
Les compétences doivent permettre de pointer ce qui ne va pas pour s'améliorer ou dire ce qui a été réussi. Autrement dit, rendre transparente l'évaluation, ce qu'une seule note ne fait pas. Que veut dire 13/20 à un contrôle si on évalue la rédaction, les connaissances, etc. en même temps ? Il n'a pas retenu les connaissances ? il ne sait pas les appliquer ? Il n'a pas compris la rédaction ? Il n'a pas su exploiter le document ?
Salut.
Cela s'appelle l'appréciation avec critères. Tu crois que ceux qui mettent des notes ne placent sur la copie que le chiffre et un commentaire type B, TB ou AB? Tu prends les gens pour qui exactement? Dire que seules les compétences permettent de marquer ce qu'il y a à améliorer ou ce qui a été réussi est un MENSONGE absolu et une manière de prendre tes collègues pour des idiots. J'en ai marre des mecs qui se pointent pour dire qu'ils sont les meilleurs et balancer des évidences auxquelles ils croient être les seuls (avec leurs petits copains) à avoir pensé.
Peut-être, mais la note et les moyennes font souvent obstacle. Entre une note, forcément synthétique, et qui fait foi sur les bulletins, et un commentaire, le choix est vite fait.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Presse-puréeGrand sage
doctor who a écrit:Presse-purée a écrit:thenastywizard a écrit:Je pense qu'un rond rouge vaut tous les 4/5/6 ou 7/20 du monde : les élèves sont tout autant stressés/déprimés/etc. (et le prof aussi, parfois)
Les compétences doivent permettre de pointer ce qui ne va pas pour s'améliorer ou dire ce qui a été réussi. Autrement dit, rendre transparente l'évaluation, ce qu'une seule note ne fait pas. Que veut dire 13/20 à un contrôle si on évalue la rédaction, les connaissances, etc. en même temps ? Il n'a pas retenu les connaissances ? il ne sait pas les appliquer ? Il n'a pas compris la rédaction ? Il n'a pas su exploiter le document ?
Salut.
Cela s'appelle l'appréciation avec critères. Tu crois que ceux qui mettent des notes ne placent sur la copie que le chiffre et un commentaire type B, TB ou AB? Tu prends les gens pour qui exactement? Dire que seules les compétences permettent de marquer ce qu'il y a à améliorer ou ce qui a été réussi est un MENSONGE absolu et une manière de prendre tes collègues pour des idiots. J'en ai marre des mecs qui se pointent pour dire qu'ils sont les meilleurs et balancer des évidences auxquelles ils croient être les seuls (avec leurs petits copains) à avoir pensé.
Peut-être, mais la note et les moyennes font souvent obstacle. Entre une note, forcément synthétique, et qui fait foi sur les bulletins, et un commentaire, le choix est vite fait.
Qui a dit que la note devait être sur la copie? Pronotes, c'est très bien pour différer la lecture de la note et de l'appréciation. Ensuite, la moyenne, on s'en fout puisqu'elle ne peut plus jouer le rôle d'obstacle lors du passage en classe supérieure.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- ElyasEsprit sacré
Un élève m'a fait rire. Il m'a dit que je devrais noter sur 1. Ainsi, ils auraient tous le maximum. Je lui ai dit que non. Soit c'est parfait (1 donc), soit c'est raté, donc 0. Ne mettant presque jamais de demi-point ou de quart de point, il a commencé à dire : "Ah oui ! Noter sur 5 et sr 20, comme d'habitude, c'est mieux, monsieur !"
Quand on me parle d'évaluation sans notes avec plusieurs couleurs ou plusieurs niveaux (le fameux en cours d'acquisition et son coquin de copain Expert), je me marre. C'est noter, ça.
Evaluer sans noter, c'est uniquement passer par les appréciations de mon point de vue. Ou alors n'avoir que 2 gradations dans l'évaluation: 0 ou 1, Acquis/Non acquis. Même ça, c'est noter.
Quand on me parle d'évaluation sans notes avec plusieurs couleurs ou plusieurs niveaux (le fameux en cours d'acquisition et son coquin de copain Expert), je me marre. C'est noter, ça.
Evaluer sans noter, c'est uniquement passer par les appréciations de mon point de vue. Ou alors n'avoir que 2 gradations dans l'évaluation: 0 ou 1, Acquis/Non acquis. Même ça, c'est noter.
- V.MarchaisEmpereur
doctor who a écrit:Presse-purée a écrit:
Cela s'appelle l'appréciation avec critères. Tu crois que ceux qui mettent des notes ne placent sur la copie que le chiffre et un commentaire type B, TB ou AB? Tu prends les gens pour qui exactement? Dire que seules les compétences permettent de marquer ce qu'il y a à améliorer ou ce qui a été réussi est un MENSONGE absolu et une manière de prendre tes collègues pour des idiots. J'en ai marre des mecs qui se pointent pour dire qu'ils sont les meilleurs et balancer des évidences auxquelles ils croient être les seuls (avec leurs petits copains) à avoir pensé.
Peut-être, mais la note et les moyennes font souvent obstacle. Entre une note, forcément synthétique, et qui fait foi sur les bulletins, et un commentaire, le choix est vite fait.
Obstacle à quoi ? Il n'y a pas seulement l'appréciation écrite. Il y a le dialogue avec les élèves, aussi.
Le mauvais procès fait à la note ne fait que détruire les repères et empêcher de tirer les constats d'années de réformes aberrantes, avec toujours moins de structuration de la langue.
- archebocEsprit éclairé
Ils disent qu'ils faut supprimer les ceintures : ils n'interdisent pas de mettre des bretelles.
Si on supprime les notes, rien n'interdit de les remplacer par un classement.
OK, c'est mauvais pour les deux ou trois derniers de la classe. Idée : on fait un classement entre 120 élèves, les 30 élèves de la classe et 90 élèves virtuels. Parmi eux, il y en a 40 qui sont tous derniers d'office pour qu'il n'y ait pas d'élèves réels dans le dernier tiers du classement. Avec cela, Antibi est content.
- Pat BÉrudit
V.Marchais a écrit:doctor who a écrit:Presse-purée a écrit:
Cela s'appelle l'appréciation avec critères. Tu crois que ceux qui mettent des notes ne placent sur la copie que le chiffre et un commentaire type B, TB ou AB? Tu prends les gens pour qui exactement? Dire que seules les compétences permettent de marquer ce qu'il y a à améliorer ou ce qui a été réussi est un MENSONGE absolu et une manière de prendre tes collègues pour des idiots. J'en ai marre des mecs qui se pointent pour dire qu'ils sont les meilleurs et balancer des évidences auxquelles ils croient être les seuls (avec leurs petits copains) à avoir pensé.
Peut-être, mais la note et les moyennes font souvent obstacle. Entre une note, forcément synthétique, et qui fait foi sur les bulletins, et un commentaire, le choix est vite fait.
Obstacle à quoi ? Il n'y a pas seulement l'appréciation écrite. Il y a le dialogue avec les élèves, aussi.
Le mauvais procès fait à la note ne fait que détruire les repères et empêcher de tirer les constats d'années de réformes aberrantes, avec toujours moins de structuration de la langue.
Bon argument. Sans note, je ne pourrai plus vérifier si objectivement, le niveau a réellement baissé en 5 ans, en comparant les moyennes-min-max-médiane de deux devoirs identiques (ou presque) donnés à 5 ans d'écart... On pourra donc dire et répéter que non, le niveau ne baisse que dans notre tête, que c'est subjectif...
- F.LemoineÉrudit
Je joue à fond le système de la note chiffrée : j'en mets entre 20 et 30 par trimestre. Ces sont pour la grande majorité des évaluations sur des choses précises et répétitives (conjugaison, bien répondre à une question, apprentissage du vocabulaire, participation orale, etc.). Cela me semble essentiel : cela donne des repères aux élèves et les aide à s'améliorer dans chaque domaine visé. Et cela fonctionne pour les élèves qui ont envie de progresser.
Il y a aussi des notes sur des choses plus complexes (par exemple les travaux de rédaction). Les coefficients ne sont pas les mêmes.
Ce qui me semble dommageable, ce n'est pas la note, c'est de zapper la première étape (l'évaluation régulière de tout le travail fourni en amont des travaux plus complexes).
Quand je vois sur les bulletins des moyennes de français qui sont des calculs faits à partir de deux à cinq notes sur tout le trimestre, je m'interroge : cela ressemble à des couperets.
Il y a aussi des notes sur des choses plus complexes (par exemple les travaux de rédaction). Les coefficients ne sont pas les mêmes.
Ce qui me semble dommageable, ce n'est pas la note, c'est de zapper la première étape (l'évaluation régulière de tout le travail fourni en amont des travaux plus complexes).
Quand je vois sur les bulletins des moyennes de français qui sont des calculs faits à partir de deux à cinq notes sur tout le trimestre, je m'interroge : cela ressemble à des couperets.
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"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
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