- Invité ElExpert spécialisé
Cripure a écrit::lol:
J'aime corriger des copies en salle des profs et voir les collègues, parfois les plus jeunes, parfois d'autres, se pencher sur mon épaule : "Eh bien, qu'est-ce que tu écris ! Oh, tu soulignes les fautes ? (Oui, je corrige) Tu ne vas pas lui enlever un point parce qu'il n'a pas souligné le titre ? (bah je vais me gêner !) Mais il parle du livre, là, et tu ne lui mets pas la moyenne ? Ca veut dire quoi, "paraphrase" ? C'était bien ce qu'il disait, non ? (Oui, il recopie le texte, alors forcément, c'est bien écrit...)
Au bout de vingt minutes, je suis obligé de partir ou de me foutre en rogne, mais c'est instructif
:shock: :shock: :shock: Vraiment?
En ce qui concerne la moyenne générale, nous avons aussi obtenu sa disparition en seconde.
- roxanneOracle
Personne ne commente quand je corrige. Sinon, à propos de conversations édifiantes cette semaine : un prof de physique et une prof de Lettres à propos de leur classe commune et des disparités de leurs notes, j'interviens en disant que moi j'avais 0.5 de moyenne en seconde, le prof "Mais, on ne peut plus se permettre ces moyennes aujourd'hui, t'imagines !-Ben, oui, mais j'étais nulle, c'est vrai.-Mais on aurait des problèmes, je n'ai pas de moyennes en dessous de 6 ou 7 et encore !"
Et une collègue d'anglais avec qui je partage une aimable classe de glandus de seconde qui me raconte qu'ils ont pompé des phrases sur le net et qu'ils les ont récitées. Je lui dis que si déjà ils sont capables de réciter correctement des phrases en anglais, c'est pas mal vu qu'ils n'y arrivent pas en français. (moi aussi, je me contente de peu). Réponse : "Ah mais je ne note pas la prononciation, ni la langue, juste s'ils ont fait des phrases, du coup, ils ont des bonnes notes."
Et une collègue d'anglais avec qui je partage une aimable classe de glandus de seconde qui me raconte qu'ils ont pompé des phrases sur le net et qu'ils les ont récitées. Je lui dis que si déjà ils sont capables de réciter correctement des phrases en anglais, c'est pas mal vu qu'ils n'y arrivent pas en français. (moi aussi, je me contente de peu). Réponse : "Ah mais je ne note pas la prononciation, ni la langue, juste s'ils ont fait des phrases, du coup, ils ont des bonnes notes."
- User5899Demi-dieu
Je tiens à votre disposition pour votre collègue de physique les bulletins de mes secondes (en PDF) : le plus mauvais a 0,67 de moyenne, derrière un 0,88. Les deux demandaient 1re S :lol!:roxanne a écrit:Personne ne commente quand je corrige. Sinon, à propos de conversations édifiantes cette semaine : un prof de physique et une prof de Lettres à propos de leur classe commune et des disparités de leurs notes, j'interviens en disant que moi j'avais 0.5 de moyenne en seconde, le prof "Mais, on ne peut plus se permettre ces moyennes aujourd'hui, t'imagines !
On a dit non
Par ailleurs, j'ai 14 élèves entre 1 et 6. C'est ainsi. Personne ne se pose la question en ces termes. Il s'auto-censure. Pourquoi pas, si c'est son système ? Mais ses arguments sont ridicules.
- User5899Demi-dieu
Ah mais il faut lui dire que pour mettre des bonnes notes, il y a encore plus simple : on les met sans rien donner à faire.roxanne a écrit:Une collègue d'anglais avec qui je partage une aimable classe de glandus de seconde qui me raconte qu'ils ont pompé des phrases sur le net et qu'ils les ont récitées. Je lui dis que si déjà ils sont capables de réciter correctement des phrases en anglais, c'est pas mal vu qu'ils n'y arrivent pas en français. (moi aussi, je me contente de peu). Réponse : "Ah mais je ne note pas la prononciation, ni la langue, juste s'ils ont fait des phrases, du coup, ils ont des bonnes notes."
Que d'ânes dans nos entourages...
- Presse-puréeGrand sage
Cripure a écrit:C'est drôle... Nous nous sommes battus avec nos chefs jadis pour qu'on l'enlève (aujourd'hui, c'est enfin fait), je ne connais pas d'indication plus nuisible sur un bulletin, et qui fausse davantage un conseil de classe que cette fichue moyenne générale, sans coef., qui permet ensuite n'importe quelle élucubration.cube a écrit:Notre CDE a même bloqué l'affichage de la moyenne générale : ne reste que la moyenne par matière (parce que comparer sa moyenne à celle du voisin, c'est maaaaaaaaal).
L'un des premiers trucs que j'ai fait en vie de classe avec mes 6èmes, c'est leur expliquer comment calculer leur moyenne générale ... je suis vile.
+1
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Invité ElExpert spécialisé
Cripure a écrit:Je tiens à votre disposition pour votre collègue de physique les bulletins de mes secondes (en PDF) : le plus mauvais a 0,67 de moyenne, derrière un 0,88. Les deux demandaient 1re S :lol!:roxanne a écrit:Personne ne commente quand je corrige. Sinon, à propos de conversations édifiantes cette semaine : un prof de physique et une prof de Lettres à propos de leur classe commune et des disparités de leurs notes, j'interviens en disant que moi j'avais 0.5 de moyenne en seconde, le prof "Mais, on ne peut plus se permettre ces moyennes aujourd'hui, t'imagines !
On a dit non
Par ailleurs, j'ai 14 élèves entre 1 et 6. C'est ainsi. Personne ne se pose la question en ces termes. Il s'auto-censure. Pourquoi pas, si c'est son système ? Mais ses arguments sont ridicules.
+1
Ça ne sert plus à rien de venir râler après coup parce que les parents et l'élève ont gagné à la commission d'appel: avec des moyennes à 9 ou 10, évidemment ils passent. Avec 2 ou 3, ils ont moins d'arguments...
- ditaNeoprof expérimenté
Il n'y a pas beaucoup de parisiens, ici. Venez dans ma tour. J'ai un box au sixième sous-sol. Un ascenseur, contrairement à ce que son nom indique, ça sert bien pour descendre.
- MattlecNiveau 6
Cripure a écrit::lol:
J'aime corriger des copies en salle des profs et voir les collègues, parfois les plus jeunes, parfois d'autres, se pencher sur mon épaule : "Eh bien, qu'est-ce que tu écris ! Oh, tu soulignes les fautes ? (Oui, je corrige) Tu ne vas pas lui enlever un point parce qu'il n'a pas souligné le titre ? (bah je vais me gêner !) Mais il parle du livre, là, et tu ne lui mets pas la moyenne ? Ca veut dire quoi, "paraphrase" ? C'était bien ce qu'il disait, non ? (Oui, il recopie le texte, alors forcément, c'est bien écrit...)
Au bout de vingt minutes, je suis obligé de partir ou de me foutre en rogne, mais c'est instructif
Vingt minutes ? Quelle abnégation !
J'ai horreur que l'on regarde par dessus mon épaule, que ce soit lorsque je lis ou lorsque j'écris.
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"La culture burgonde ? Je savais même pas qu’y en avait une… Non, moi je voulais faire grec moderne, mais y avait plus de place. Il restait que burgonde ou anglais. Aaaaanglais ! Mais c’est encore moins répandu."
- Luigi_BGrand Maître
Oui, mais pour Cripure, c'est différent : nous sommes des nains sur l'épaule des géants.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- kumranNiveau 5
roxanne a écrit:Personne ne commente quand je corrige. Sinon, à propos de conversations édifiantes cette semaine : un prof de physique et une prof de Lettres à propos de leur classe commune et des disparités de leurs notes, j'interviens en disant que moi j'avais 0.5 de moyenne en seconde, le prof "Mais, on ne peut plus se permettre ces moyennes aujourd'hui, t'imagines !-Ben, oui, mais j'étais nulle, c'est vrai.-Mais on aurait des problèmes, je n'ai pas de moyennes en dessous de 6 ou 7 et encore !"
Oups ... J'ai des moyennes de 1.5 en quatrième et même une de 3.45 en sixième ... Vous pensez que je vais avoir des problèmes ?
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- “Soit A un succès dans la vie. Alors A = x + y + z, où x = travailler, y = s'amuser, z = se taire.” Albert E.
- « Vouloir corriger ses erreurs est le début du pardon. Vouloir obtenir le pardon est le début de l’erreur ! »
- PaddyHabitué du forum
Au moins, avec la disparition des redoublements, on peut mettre de VRAIES moyennes. 1 ; 4,5 ; 18 ; 3. etc.
On s'en fout, ça passe dans la classe supérieure.
On s'en fout, ça passe dans la classe supérieure.
- JaneMonarque
Moi j'ai des élèves sans notes ! Ils sont systématiquement absents aux contrôles notés et quand il n'y a pas de contrôle, ils dorment gentiment (sans faire de bruit, ils ne ronflent même pas). On leur donne le brevet tout de suite ?
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- Dr RaynalHabitué du forum
J'ai, dans toutes mes classes, au moins un élève avec une moyenne inférieure à 1... et 2 ou 3 supérieure à 15...
- slylanNiveau 10
Dans une classe de troisième, j'ai quatre élèves qui ont 0 de moyenne : ils refusent de travailler en classe, ne notent pas les leçons et rendent copie blanche à chaque évaluation.
Au premier trimestre, je me suis amusé à leur donner en évaluation un questionnaire qui avait été traité en classe (ils étaient prévenus que ce questionnaire serait le sujet du contrôle). Résultat : 7 de moyenne sur ce contrôle. Ils n'en foutent pas une et ce n'est certainement pas les notes le problème.
Au premier trimestre, je me suis amusé à leur donner en évaluation un questionnaire qui avait été traité en classe (ils étaient prévenus que ce questionnaire serait le sujet du contrôle). Résultat : 7 de moyenne sur ce contrôle. Ils n'en foutent pas une et ce n'est certainement pas les notes le problème.
- verdurinHabitué du forum
Je me souviens d'un élève de première, certes un peu caractériel, surpris d'avoir plus de 10 en math, alors qu'il ne soulignait rien, n'encadrait pas les résultats etc.Cripure a écrit::lol:
J'aime corriger des copies en salle des profs et voir les collègues, parfois les plus jeunes, parfois d'autres, se pencher sur mon épaule : "Eh bien, qu'est-ce que tu écris ! Oh, tu soulignes les fautes ? (Oui, je corrige) Tu ne vas pas lui enlever un point parce qu'il n'a pas souligné le titre ? (bah je vais me gêner !) Mais il parle du livre, là, et tu ne lui mets pas la moyenne ? Ca veut dire quoi, "paraphrase" ? C'était bien ce qu'il disait, non ? (Oui, il recopie le texte, alors forcément, c'est bien écrit...)
Au bout de vingt minutes, je suis obligé de partir ou de me foutre en rogne, mais c'est instructif
Bref une présentation déficiente qui faisait qu'il n'avait jamais dépasser 12 de moyenne en math.
Le premier 18 que je lui mis l'a surpris, et quatre ans plus tard, il a intégré l'X.
On peut, et je le faisais, enlever des points pour la présentation.
Mais il ne faut pas exagérer.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- the educatorFidèle du forum
Toujours les mêmes discours... On parle de casser le thermomètre, c'est assez réaliste, mais quand on se sert d'une carotte comme thermomètre, c'est pas forcément bon pour la santé non plus.
Parce que le problème est là, se mêlent les arguments de la "vraie vie" qui serait à base de notation (ce qui n'est vrai que pour une partie des trajectoires professionnelles), ceux qui voient dans la note la dernière motivation des élèves pour apprendre quelque chose (ce qui me parait regrettable, mais bon, mon rapport au savoir est ce qu'il est...), et enfin les adeptes du complot qui vise à donner le bac à tout le monde. Aucun de ces arguments n'est complètement faux (quant à leur légitimité, c'est autre chose), c'est vrai, mais suffisent ils à établir une ligne de défense plus rigoureuse que l'étude que l'on nous sert?
C'est un peu le même soucis que la fessée, bien sur que la fessée fonctionne, c'est d'ailleurs démontré, le problème c'est de savoir quels sont ses effets de bord, et de se demander si on peut y substituer autre chose.
Je ne suis pas prof, mais pour moi, la note est l'une des composante qui sclérose le plus le rapport à l'apprentissage au long de la vie, et plus généralement qui induit une pondération des actions selon la "rentabilité" de celles ci qui ronge une partie du ciment sur laquelle une société doit se construire. C'est difficile à la fois de prôner la gratuité (en tant cas sur l échelle de la rentabilité individuelle) de certains actes et dans le même temps d'utiliser un artifice comme la note pour "motiver" les enfants (et plus tard les adultes).
Parce que le problème est là, se mêlent les arguments de la "vraie vie" qui serait à base de notation (ce qui n'est vrai que pour une partie des trajectoires professionnelles), ceux qui voient dans la note la dernière motivation des élèves pour apprendre quelque chose (ce qui me parait regrettable, mais bon, mon rapport au savoir est ce qu'il est...), et enfin les adeptes du complot qui vise à donner le bac à tout le monde. Aucun de ces arguments n'est complètement faux (quant à leur légitimité, c'est autre chose), c'est vrai, mais suffisent ils à établir une ligne de défense plus rigoureuse que l'étude que l'on nous sert?
C'est un peu le même soucis que la fessée, bien sur que la fessée fonctionne, c'est d'ailleurs démontré, le problème c'est de savoir quels sont ses effets de bord, et de se demander si on peut y substituer autre chose.
Je ne suis pas prof, mais pour moi, la note est l'une des composante qui sclérose le plus le rapport à l'apprentissage au long de la vie, et plus généralement qui induit une pondération des actions selon la "rentabilité" de celles ci qui ronge une partie du ciment sur laquelle une société doit se construire. C'est difficile à la fois de prôner la gratuité (en tant cas sur l échelle de la rentabilité individuelle) de certains actes et dans le même temps d'utiliser un artifice comme la note pour "motiver" les enfants (et plus tard les adultes).
- Luigi_BGrand Maître
Alors que l'école des "compétences" inspirée de l'OCDE...the educator a écrit:Je ne suis pas prof, mais pour moi, la note est l'une des composante qui sclérose le plus le rapport à l'apprentissage au long de la vie, et plus généralement qui induit une pondération des actions selon la "rentabilité" de celles ci qui ronge une partie du ciment sur laquelle une société doit se construire.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ycombeMonarque
Pourquoi attribuer à la note ce qui n'est que la conséquence d'une réaction négative face à l'échec?the educator a écrit:
Je ne suis pas prof, mais pour moi, la note est l'une des composante qui sclérose le plus le rapport à l'apprentissage au long de la vie, et plus généralement qui induit une pondération des actions selon la "rentabilité" de celles ci qui ronge une partie du ciment sur laquelle une société doit se construire. C'est difficile à la fois de prôner la gratuité (en tant cas sur l échelle de la rentabilité individuelle) de certains actes et dans le même temps d'utiliser un artifice comme la note pour "motiver" les enfants (et plus tard les adultes).
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- User5899Demi-dieu
Chez nous, c'est noté z donc 0. car s'il n'est pas permis d'abaisser une note pour une absence ou un comportement, mettre directement 0 est tout à fait autorisé. Pis c'est le chef qui veut, alors...Jane a écrit:Moi j'ai des élèves sans notes ! Ils sont systématiquement absents aux contrôles notés
- User5899Demi-dieu
C'est vrai. Mais en même temps, qu'est-ce qui empêchait ce jeune homme de présenter proprement ?verdurin a écrit:Je me souviens d'un élève de première, certes un peu caractériel, surpris d'avoir plus de 10 en math, alors qu'il ne soulignait rien, n'encadrait pas les résultats etc.Cripure a écrit::lol:
J'aime corriger des copies en salle des profs et voir les collègues, parfois les plus jeunes, parfois d'autres, se pencher sur mon épaule : "Eh bien, qu'est-ce que tu écris ! Oh, tu soulignes les fautes ? (Oui, je corrige) Tu ne vas pas lui enlever un point parce qu'il n'a pas souligné le titre ? (bah je vais me gêner !) Mais il parle du livre, là, et tu ne lui mets pas la moyenne ? Ca veut dire quoi, "paraphrase" ? C'était bien ce qu'il disait, non ? (Oui, il recopie le texte, alors forcément, c'est bien écrit...)
Au bout de vingt minutes, je suis obligé de partir ou de me foutre en rogne, mais c'est instructif
Bref une présentation déficiente qui faisait qu'il n'avait jamais dépasser 12 de moyenne en math.
Le premier 18 que je lui mis l'a surpris, et quatre ans plus tard, il a intégré l'X.
On peut, et je le faisais, enlever des points pour la présentation.
Mais il ne faut pas exagérer.
- SacapusHabitué du forum
La charge cognitive, probablement.Cripure a écrit:C'est vrai. Mais en même temps, qu'est-ce qui empêchait ce jeune homme de présenter proprement ?
- the educatorFidèle du forum
C'est une autre question. Est ce que l'absence de notation est un fonctionnement exclusif au modèle OCDE?Luigi_B a écrit:Alors que l'école des "compétences" inspirée de l'OCDE...the educator a écrit:Je ne suis pas prof, mais pour moi, la note est l'une des composante qui sclérose le plus le rapport à l'apprentissage au long de la vie, et plus généralement qui induit une pondération des actions selon la "rentabilité" de celles ci qui ronge une partie du ciment sur laquelle une société doit se construire.
Mais je ne parle pas que de ça. Un élève qui monnaie ses travaux d'apprentissages contre un classement ou une bonne note, même en situation de réussite, je ne suis pas certain que ce soit plus sain. C'est efficace à moyen terme, sans doute, et dans certains contextes, quant à savoir si cela présage d'une relation saine aux savoirs (et plus généralement à l'activité), je m'interroge vraiment.Ycombe a écrit:
Pourquoi attribuer à la note ce qui n'est que la conséquence d'une réaction négative face à l'échec?
Je n'essaie pas de démonter la note, et je reconnais son efficacité pour certains élèves, dans le contexte scolaire, et à l'échelle où nous travaillons, c'est peut être une solution valable, par contre je ne veux pas parer la notation de vertus qui ne sont les siennes, ni en faire un système universel et inévitable d'entrée dans les apprentissages et de préparation à la vraie-vie(tm). Ni me raccrocher à la note parce que l'OCDE propose de la merde.
- RogerMartinBon génie
the educator a écrit:Toujours les mêmes discours... On parle de casser le thermomètre, c'est assez réaliste, mais quand on se sert d'une carotte comme thermomètre, c'est pas forcément bon pour la santé non plus.
Parce que le problème est là, se mêlent les arguments de la "vraie vie" qui serait à base de notation (ce qui n'est vrai que pour une partie des trajectoires professionnelles), ceux qui voient dans la note la dernière motivation des élèves pour apprendre quelque chose (ce qui me parait regrettable, mais bon, mon rapport au savoir est ce qu'il est...), et enfin les adeptes du complot qui vise à donner le bac à tout le monde. Aucun de ces arguments n'est complètement faux (quant à leur légitimité, c'est autre chose), c'est vrai, mais suffisent ils à établir une ligne de défense plus rigoureuse que l'étude que l'on nous sert?
C'est un peu le même soucis que la fessée, bien sur que la fessée fonctionne, c'est d'ailleurs démontré, le problème c'est de savoir quels sont ses effets de bord, et de se demander si on peut y substituer autre chose.
Je ne suis pas prof, mais pour moi, la note est l'une des composante qui sclérose le plus le rapport à l'apprentissage au long de la vie, et plus généralement qui induit une pondération des actions selon la "rentabilité" de celles ci qui ronge une partie du ciment sur laquelle une société doit se construire. C'est difficile à la fois de prôner la gratuité (en tant cas sur l échelle de la rentabilité individuelle) de certains actes et dans le même temps d'utiliser un artifice comme la note pour "motiver" les enfants (et plus tard les adultes).
J'aimerais un lien sur ce point. Sérieusement. Qui prouve que châtiment corporel voire humiliant, est efficace pour l'éducation.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- V.MarchaisEmpereur
VicomteDeValmont a écrit:Le Point a écrit:
Le débat sur la suppression des notes pourrait bien rebondir. Quand certains considèrent que "supprimer les notes est le pire service à rendre aux élèves", une nouvelle étude met en avant les bénéfices que pourraient en retirer les jeunes. Menée par le CNRS en partenariat avec l'académie d'Orléans-Tours, l'expérimentation conduite auprès de 84 établissements de l'académie sur l'année 2014/2015 démontre pour la première fois que la suppression partielle des notes permet de réduire de moitié l'écart des performances entre élèves de différentes classes sociales.
La suite: http://www.lepoint.fr/societe/suppression-des-notes-un-vrai-ascenseur-social-selon-le-cnrs-04-03-2016-2023057_23.php
Bonjour,
Je n'ai pas lu le fil.
Je voudrais juste apporter un témoignage au sujet de cette expérimentation, parce que figurez-vous que j'en ai fait partie.
Je suis dans l'académie d'Orléans-Tours et mon collège avait décidé, à l'initiative de deux collègues, de se joindre à l'expérimentation. J'ai été plus ou moins désignée d'office en français, dans la mesure où je développais déjà un travail par compétences en écriture. J'ai accepté.
M'y voilà donc. Je joue le jeu de bonne foi. Assez vite, je remarque quelques problèmes : manque de prises pour contraindre les élèves à apprendre leurs leçons (l'air de rien, le petit contrôle de cours en début d'heure, même oral, fait des miracles), difficulté à évaluer certaines tâches ; par ailleurs, si certains élèves très faibles n'abandonnent pas complètement (l'eussent-ils fait s'ils avaient eu des notes ? On ne le saura jamais), un grand nombre d'élèves moyens cesse tout travail et s'effondre ; par ailleurs, d'excellents élèves, qui aiment l'émulation, ne voient pas l'intérêt de travailler pour des points verts et se mettent en service minimum. Ils perdent en motivation, cessent les efforts, baissent eux aussi en performance.
Dès le conseil de classe du premier trimestre, je fais part de mes inquiétudes. Elles ne sont guère entendues. Au deuxième trimestre, je dresse un bilan négatif de l'expérience : je ne suis pas en mesure de juger si elle a réellement bénéficié aux élèves faibles, mais elle a plombé un grand nombre d'élèves. De ce point de vue, on peut dire, si l'on veut, que la suppression des notes a réduit les écarts, mais avec beaucoup de cynisme, car c'est en tirant le plus grand nombre vers le bas.
À la fin de l'année scolaire, je découvre avec stupeur qu'il y a eu une réunion d'évaluation du dispositif avec IPR et tout le gratin. Je n'y ai pas été conviée. Ce qui permet à mes deux collègues très satisfaites de dresser un bilan parfaitement positif de la suppression des notes. L'IPR vient ensuite en grand messe faire le bilan à l'ensemble de nos collègues, les enjoignant à participer à une démarche qui a fait ses preuves. Je prends la parole pour dire qu'ayant participé au dispositif et n'étant pas parvenue aux mêmes conclusions, ce que mes collègues ne peuvent ignorer, je suis étonnée du manque de nuances du bilan. Mon intervention est reléguée au profit des questions matérielles sur la mise en place de l'évaluation sans notes.
L'IPR est ensuite allé dans d'autres établissements porter le modèle de l'expérimentation si réussie, et unanimement applaudie, de notre collège.
Je m'en tiendrai à ces faits. Je vous laisse les commentaires, et surtout les conclusions.
Belle expérience dans l'académie, et riche d'enseignements.
- Grain d'aileNiveau 5
On nous aurait menti...encore une fois...?!
Mais dans quel monde vivons-nous ?
Merci de ton précieux témoignage Véronique.
Mais dans quel monde vivons-nous ?
Merci de ton précieux témoignage Véronique.
- GaliNéoFidèle du forum
Très précieux témoignage, merci !
_________________
¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- Luc Cédelle et l'ascenseur social
- Selon Hélène Pilichowski, "tous les chercheurs de Grenoble" ne trouvent rien et "vont sur les pistes de ski et dans les clubs de tennis".
- un article intéressant sur le livre d'Aurélie Ledoux L'ascenseur social est en panne.
- Châtel / Pécresse :"C'est bien nous, et non la gauche, qui avons relancé l'ascenseur social"
- Une étude du CNRS confirme la primauté des méthodes "syllabiques" sur les méthodes "mixtes"
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