- MrHabitué du forum
Que répondre à des élèves qui veulent devenir professeurs de langues anciennes ?
Venez sur ce forum.
- DalvaVénérable
Mais après quoi ?jésus a écrit:
Après, en philosophie, notamment dans mon ex fac, l'ufr philo survit parce qu'il y a des masters de philo générale , développement durable, esthétique, muséologie, santé, option architecture, paysage qui fait venir de bons profs anime la fac via des colloques...mais que les historiens de la philo et autres agrégatifs méprisent copieusement....
Le truc , c'est que l'ouverture aux questions modernes via ces formations permet à la fac de ne pas tomber dans le repli sur soi et donne de la visibilité à la philosophie en dehors de son domaine...
La solution pour les lettres classiques se trouvent peut être aussi là, offrir des masters un peu plus professionnalisant ( application des langues anciennes à la paléographie, archives, histoire, archéo etc, que sais-je mais monter quelque chose pour prouver qu'on se bouge) Et c'est l'absence totale de ce type de master en LC qui a fait que je ne suis pas allé dans cette filière.
- GilbertineNeoprof expérimenté
jésus a écrit:
Après, en philosophie, notamment dans mon ex fac, l'ufr philo survit parce qu'il y a des masters de philo générale , développement durable, esthétique, muséologie, santé, option architecture, paysage qui fait venir de bons profs anime la fac via des colloques...mais que les historiens de la philo et autres agrégatifs méprisent copieusement....
Le truc , c'est que l'ouverture aux questions modernes via ces formations permet à la fac de ne pas tomber dans le repli sur soi et donne de la visibilité à la philosophie en dehors de son domaine...
La solution pour les lettres classiques se trouvent peut être aussi là, offrir des masters un peu plus professionnalisant ( application des langues anciennes à la paléographie, archives, histoire, archéo etc, que sais-je mais monter quelque chose pour prouver qu'on se bouge) Et c'est l'absence totale de ce type de master en LC qui a fait que je ne suis pas allé dans cette filière.
On peut "bouger" comme ça :
comme ça :
comme ça:
ou comme ça :
- SphinxProphète
jésus a écrit:
Après, en philosophie, notamment dans mon ex fac, l'ufr philo survit parce qu'il y a des masters de philo générale , développement durable, esthétique, muséologie, santé, option architecture, paysage qui fait venir de bons profs anime la fac via des colloques...mais que les historiens de la philo et autres agrégatifs méprisent copieusement....
Le truc , c'est que l'ouverture aux questions modernes via ces formations permet à la fac de ne pas tomber dans le repli sur soi et donne de la visibilité à la philosophie en dehors de son domaine...
La solution pour les lettres classiques se trouvent peut être aussi là, offrir des masters un peu plus professionnalisant ( application des langues anciennes à la paléographie, archives, histoire, archéo etc, que sais-je mais monter quelque chose pour prouver qu'on se bouge) Et c'est l'absence totale de ce type de master en LC qui a fait que je ne suis pas allé dans cette filière.
Il existe des masters d'archéo, paléo, archives, histoire. Ca se fait dans les départements, respectivement, d'archéo et d'histoire. Faire doublon serait stupide de la part des LC et les CA des facs ne l'autoriseraient pas (pour des raisons budgétaires qui me semblent évidentes). Et, oh surprise, les départements d'archéologie sont en train d'agoniser exactement en même temps que les départements de latin et de grec : presque plus de postes offerts. Donc, c'est très gentil de vouloir réinventer l'eau tiède, et au passage, je suis ravie d'apprendre, moi qui ai fait des études en archéologie, que c'était juste "quelque chose pour prouver qu'on se bouge" (stadire, des EPIs en fait ?), mais au bout d'un moment, zut, quoi.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- User17706Bon génie
Je pense que celui de mes amis qui a un master en papyrologie (LC spécialité papyrologie, hein) serait vraiment très surpris d'apprendre que la papyrologie (ou la paléographie en général, ou l'archéologie, etc.) a quelque chose de professionnalisant. En fait, il estime que c'est le contraire et qu'il se serait professionnalisé beaucoup plus vite s'il avait fait carrément autre chose. D'ailleurs, si on habite le monde réel, on s'en doute très vite.
- DalvaVénérable
Oui, mais après, le mondent réelle, aux finale, hein, a quoi sa serre vraiment ?
(Excusez-moi, j'ai laissé de la ponctuation.)
(Excusez-moi, j'ai laissé de la ponctuation.)
- Invité ElExpert spécialisé
Bon, moi je suis crispé à mon clavier depuis hier, mais je finis quand même par réagir au fait qu'il faut que les collègues des universités "montrent qu'ils se bougent"!
Mais :censure: ça ne suffit pas qu'ils publient, organisent des colloques, fassent vivre la recherche et préparent leurs cours, noyés sous les contraintes administratives et shadockiennes? Ils ont de l'or entre les mains: Homère, Catulle, Callimaque ou Virgile, ce n'est pas assez? Il faut se tortiller et montrer sa rondelle pour faire joli et appâter le client? Et puis quoi encore?
Mais :censure: ça ne suffit pas qu'ils publient, organisent des colloques, fassent vivre la recherche et préparent leurs cours, noyés sous les contraintes administratives et shadockiennes? Ils ont de l'or entre les mains: Homère, Catulle, Callimaque ou Virgile, ce n'est pas assez? Il faut se tortiller et montrer sa rondelle pour faire joli et appâter le client? Et puis quoi encore?
- Invité ElExpert spécialisé
A part ça, très sereinement, je le dis tout net et sans bavure, je vous remercie (presque) tous pour avoir répondu à ma première question. Il y a beaucoup de posts lumineux et constructifs. Comme souvent sur ce forum, d'ailleurs.
- DalvaVénérable
Tu noteras que je ne t'ai pas répondu, parce que ce n'aurait pu être que très négatif. J'ai pour ma part rigoureusement interdit à mes enfants d'envisager l'enseignement. Tout le reste, ils peuvent faire.
- scoubidoubidouNiveau 5
J'ai ce problème : une de mes élèves de terminale hésite entre des études de droit et des études de lettres (elle aime bien l'Antiquité en particulier). Au début, je pensais effectivement la mettre en garde voire la dissuader. Mais j'ai changé d'avis récemment : dissuader ces élèves curieux et passionnés de suivre la voie que nous avons empruntée, certes difficile, n'est-ce pas laisser le champ libre à tout ce que nous détestons (utilitarisme omniprésent et omnipotent, dénigrement des humanités etc.) ? De plus, lorsque je me réfère à mon expérience personnelle, j'ai certes vécu de longs mois de découragement suite à l'annonce des modalités de la réforme du collège mais à aucun moment je ne regrette d'être devenue prof de lettres classiques. Auparavant, j'avais suivi des études scientifiques, j'ai eu l'occasion de devenir ingénieur, mais ce projet de vie ne me convenait pas et je ne me suis pas épanouie, bien au contraire, dans ce cursus. Dès que je suis partie pour revenir à mes premières amours (les lettres), j'ai rencontré des gens passionnants, mes profs, qui sont toujours ma source d'inspiration aujourd'hui. Je pense que choisir une filière littéraire dans le monde qui est le nôtre n'est pas anodin ; c'est devenir un résistant, de fait. Et il y a une chose qui m'émerveille toujours, malgré l'écroulement progressif des structures que nous avons connues, c'est la permanence de cette curiosité passionnée de certains élèves pour l'Antiquité. C'est ce qui me redonne la foi, personnellement. Croire que nous vivons dans un monde neutre idéologiquement, et que nous ne pouvons que subir et déplorer ce qui se passe est peut-être une erreur.
- Invité ElExpert spécialisé
Merci
- Invité ElExpert spécialisé
Dalva a écrit:
Tu noteras que je ne t'ai pas répondu, parce que ce n'aurait pu être que très négatif. J'ai pour ma part rigoureusement interdit à mes enfants d'envisager l'enseignement. Tout le reste, ils peuvent faire.
Oui, je me doute que tu dirais les choses crûment. Merci d'avoir pitié de ma bile noire
- User17706Bon génie
Je n'arrive pas à me résoudre à conseiller de quitter le navire, même si le risque qu'il chavire existe. Je me pose souvent cette question devant ceux de mes étudiants qui préparent les concours. Il n'y a pas de bonne réponse : tout ce qu'on peut faire est décrire la réalité aussi honnêtement que possible.
- Invité ElExpert spécialisé
N'est-ce pas? Difficile d'être cynique devant des regards qui pétillent. Mais, par devoir, je dis les choses comme elles sont. Les élèves ont ensuite le droit et la liberté d'être courageux.
- DalvaVénérable
Bon, il ne faut pas que j'oublie que je suis en collège, et que les étincelles dans les yeux...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
elpenor a écrit:Bon, moi je suis crispé à mon clavier depuis hier, mais je finis quand même par réagir au fait qu'il faut que les collègues des universités "montrent qu'ils se bougent"!
Mais :censure: ça ne suffit pas qu'ils publient, organisent des colloques, fassent vivre la recherche et préparent leurs cours, noyés sous les contraintes administratives et shadockiennes? Ils ont de l'or entre les mains: Homère, Catulle, Callimaque ou Virgile, ce n'est pas assez? Il faut se tortiller et montrer sa rondelle pour faire joli et appâter le client? Et puis quoi encore?
- RendashBon génie
Dalva a écrit:Bon, il ne faut pas que j'oublie que je suis en collège, et que les étincelles dans les yeux...
Ho, si tu arrives à ne pas leur brûler les sourcils ...
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Presse-puréeGrand sage
Sphinx a écrit:jésus a écrit:
Après, en philosophie, notamment dans mon ex fac, l'ufr philo survit parce qu'il y a des masters de philo générale , développement durable, esthétique, muséologie, santé, option architecture, paysage qui fait venir de bons profs anime la fac via des colloques...mais que les historiens de la philo et autres agrégatifs méprisent copieusement....
Le truc , c'est que l'ouverture aux questions modernes via ces formations permet à la fac de ne pas tomber dans le repli sur soi et donne de la visibilité à la philosophie en dehors de son domaine...
La solution pour les lettres classiques se trouvent peut être aussi là, offrir des masters un peu plus professionnalisant ( application des langues anciennes à la paléographie, archives, histoire, archéo etc, que sais-je mais monter quelque chose pour prouver qu'on se bouge) Et c'est l'absence totale de ce type de master en LC qui a fait que je ne suis pas allé dans cette filière.
Il existe des masters d'archéo, paléo, archives, histoire. Ca se fait dans les départements, respectivement, d'archéo et d'histoire. Faire doublon serait stupide de la part des LC et les CA des facs ne l'autoriseraient pas (pour des raisons budgétaires qui me semblent évidentes). Et, oh surprise, les départements d'archéologie sont en train d'agoniser exactement en même temps que les départements de latin et de grec : presque plus de postes offerts. Donc, c'est très gentil de vouloir réinventer l'eau tiède, et au passage, je suis ravie d'apprendre, moi qui ai fait des études en archéologie, que c'était juste "quelque chose pour prouver qu'on se bouge" (stadire, des EPIs en fait ?), mais au bout d'un moment, zut, quoi.
Les LC, c'est particulier. Ils sont cons, ils passent leur temps à traduire des vieux trucs de merde, genre ceux cités par Elpenor. ça, c'est de la merde et ça sert à rien.
- Spoiler:
- Elle date de quand, cette tendance générale à tous les niveaux de l'enseignement, qui consiste à retarder au maximum l'entrée dans ce qui constitue les savoirs et à faire autre chose en pensant que, in fine, on apprendra ce qu'on cherche à apprendre. A force de faire des détours, ne finit-on pas par se perdre?
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- LefterisEsprit sacré
Tout simplement leur dire qu'ils feront à la rigueur des études de langues anciennes (si du moins ça existe toujours près de chez eux) mais ne les enseigneront peut-être jamais.
Donc autant faire ces études pour se faire plaisir, faire autre autre chose (comme moi avant) , et éviter ce métier où l'on va vers de l'animation sans intérêt 35 heures dans l'établissement.
Ils n'auront même plus la force de lire en rentrant...
Donc autant faire ces études pour se faire plaisir, faire autre autre chose (comme moi avant) , et éviter ce métier où l'on va vers de l'animation sans intérêt 35 heures dans l'établissement.
Ils n'auront même plus la force de lire en rentrant...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum