- archebocEsprit éclairé
ylm a écrit:À la lire j'ai l'impression qu'elle s'est fait une image fausse de l'école et de ce qui était attendue d'elle (ou alors, encore une fois, elle n'a vraiment pas eu de chance quant à aux enseignants sur lesquels elle est tombé), et qu'elle rejette sur l'école et les enseignants ses propres choix. Je ne dis pas qu'un élève n'est pas influençable mais quand même, des bons élèves qui renoncent à toute vie sociale, à tout loisir, pour leurs études, c'est très très rare.
Et surtout, et il n'en est jamais question dans son article, à aucun moment elle ne parle de ses parents, alors qu'il me semble que les premiers responsables de la situation qu'elle décrit ce sont eux. On ne devient pas ainsi accro au travail scolaire et asocial si on a des parents qui font leur boulot pour nous remettre les idées en place.
En fait, il me semble qu'elle évoque son paternel une fois, qui l'aurait inscrite à je ne sais plus quelle activité. Mais effectivement, rien dans son analyse du problème ne semble le relier à ses parents.
On devine un conflit de loyauté qui lui interdit de mettre en cause ses parents : l'école est le bouc émissaire.
- Reine MargotDemi-dieu
pseudo-alison a écrit:Admettons ... Comment faire dans ce cas si les méthodes actuelles qui devraient servir l'intérêt général ne le font pas ? (Sinon pourquoi réformer ... )
Admettons que Zoé Bardé, le CRI, François Tadéï et qui sais-je encore ne feraient des propositions qui ne sont que l'addition des intérêts personnels : excellence, décrochage ... En quoi ces intérêts là ne servent-ils pas l'interêt général d'après toi ? Qu'est-ce que c'est pour toi l'interêt général dans l'éducation aujourd'hui ? Dans les écoles, les collèges, les lycées ?
Sont-ce vraiment les méthodes pédagogiques qui font l'échec de l'école aujourd'hui? Croit-on que les enseignants aient besoin qu'on leur impose une façon de travailler depuis le MEN?
L'intérêt général c'est l'intérêt de la Nation dans son ensemble et non pas l'addition des intérêts personnels, c'est à dire que pour moi l'intérêt général dans l'éducation ça serait qu'on cherche à faire des citoyens et non de petits consommateurs, et aussi des personnes capables de se cultiver par elles-mêmes, puisqu'ayant reçu une instruction élémentaire solide. Je te recommande le livre dur Condorcet de C Kintzler, qui explique cela mieux que moi.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- OlympiasProphète
Voilà ! Là est la question. Je suis très étonnée quand même que personne, dans les soutiens de la réforme n'ait osé dénoncer cette inégalité flagrante, ce privilège, que constate ces séjours à l'étranger parrainés par le Rotary...Il faut tout de suite supprimer ces trucs élitistes qui ne favorisent qq les rejetons de la notabilité locale. Non mais !!!pamplemousses4 a écrit:BlasterA1, merci pour ces remarques.BlasterA1 a écrit:Plus que le contenu et la formulation de la lettre, c'est son contexte d'élaboration qui me laisse songeur.
Quelques recherches ont été effectuées, dont voici le cheminement.
Voilà que nous tombe soudainement du ciel, dans la plus pure innocence, dans une temporalité qui relève évidemment de la seule coïncidence fortuite (oui, vous sentez déjà que je me retiens d'être plus grinçant), une lettre d'une providentielle lycéenne de Terminale L ou ES (ben oui, à la fin de la 1ère, si on passe une épreuve de Sciences, c'est qu'on est en filière L ou ES), que François Taddei (chercheur et fondateur du Centre de recherche interdisciplinaire - http://cri-paris.org/ - dont on remarquera que la page d'accueil est en anglais, ce qui est tout à fait normal pour une structure française se reposant sur des universités françaises et des unités de recherches françaises) a pris la peine de déposer dans nos souliers numériques, dès le 22 décembre 2015 pour la 1ère partie (https://theconversation.com/pourquoi-dois-je-aller-a-le-cole-1-52342), puis, dans un teasing intellectuel insoutenable, le 23 décembre 2015 pour la 2ème partie (https://theconversation.com/pourquoi-dois-je-aller-a-lecole-2-52347).
Cette lettre tire à boulets rouges sur le collège et le lycée actuels, fort opportunément, et met en avant comme solutions l'interdisciplinarité renforcée, la classe inversée, les cours en ligne, la démultiplication des activités en tâche complexe. C'est-à-dire ... le cheval de bataille de François Taddei, supporter enthousiaste de la réforme du collège 2016.
A peine inscrite sur Twitter, la providentielle lycéenne dénichée fortuitement par François Taddei a déjà 57 abonnés, et par un hasard dont seule la providence a le secret, nous y trouvons le meilleur des militants de la pédagogie d'avant-garde innovante sur Twitter, et même Philippe Meirieu lui-même.
Mais qui peut encore croire à un heureux hasard fortuit ?
Il y a un profil Facebook au nom de cette lycéenne providentielle, la photo de profil est la même que celle du profil Twitter.
Ce n'est manifestement pas un canular.
Un profil Linked In existe au nom de la dite lycéenne, la photo de profil est la même que celle des comptes Twitter et Facebook.
La consultation du profil indique qu'en 2013 – 2014, la dite lycéenne a été "first ambassadress of the partnership between the French Ministry of Education and Kansas School Board, sponsored by the Rotary Youth Exchange Program."
Une recherche bien conduite mène assez rapidement sur une page du site de la DAREIC de l'Académie d'Orléans-Tours, où l'existence de ce programme d'échange avec le Kansas est confirmée.
On remarque alors un lien vers la version pdf du magazine de la DAREIC :
http://www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/europe_international/dareic-infos12.pdf
On y trouve en pages 2 à 4 une interview d'une lycéenne portant le même prénom, partie faire le même échange la même année, et fréquentant le même lycée que celui indiqué sur le profil Facebook.
Il semble donc que l'existence de la lycéenne est confirmée, et que son parcours peut être également confirmé.
Pour la lettre, c'est une autre histoire.
Et se pose alors une simple question : comment une lycéenne de Montargis en vient-elle à franchir fortuitement la porte du Centre de Recherche Interdisciplinaire fondé par François Taddei et situé à Paris et à tenir une longue discussion impromptue sans rendez-vous avec le directeur et fondateur du CRI, au point d'aller jusqu'à écrire une lettre qui fait si étonnamment la promotion de toutes les pédagogies les plus innovantes et en particulier de l'interdisciplinarité avec un degré de connaissance de la philosophie sous-jacente de ces pédagogies innovantes qui en remontrerait à bien des formateurs ?
Pour finir, dans son interview ci-dessus mentionnée, on peut lire : "Ce que j’ai vécu est une expérience strictement personnelle et chaque cas est différent. C’est pour ça que je ne veux pas mon témoignage soit publié comme une sorte de généralité sur les échanges..."
Cette humilité contraste de façon très singulière avec la lettre providentielle qui prétend manifestement faire de son expérience personnelle une évidente généralité.
On ne peut de ce fait que s'interroger encore plus fortement sur le contexte de rédaction de cette lettre.
Certains collègues dont la mémoire remonte au moins jusqu'aux années Allègre ne peuvent s'empêcher d'y retrouver la démagogie et la manipulation des lycéens, dont le questionnaire Meirieu sur ce qu'il faut apprendre au lycée en hiver 1997 fût un sommet.
- ylmExpert spécialisé
Elle a répondu sur le rôle de ses parents.
@lemyo Si c'est pour mon intoxication par le travail, oui ils m'ont dit que je me trompait et que ce mode de fonctionnement était néfaste
— Zoé Barbé (@zoe_barbe) 27 Décembre 2015
- OsmieSage
Luigi_B a écrit:Oui, au fond, c'est le manque de gratitude qui est le plus blessant dans cette posture faussement rebelle.Et voilà comment cette élève peut interpréter son 20/20 comme une preuve d'"intelligence".elpenor08 a écrit:Je suis bien d'accord. Mais je suis également dépité de constater (dites-moi si je me trompe) qu'une dissertation sans problématique suffisante mais qui se contente de réciter son cours assure l'essentiel des points à un candidat au bac (filière L exceptée peut-être). Il faut un peu plus que "3 pauvres connaissances", mais un peu plus seulement... Je répète en tout cas souvent à mes élèves que la dissertation en ES ou en S est devenue le sujet facile, et cela s'est vérifié à chaque fois. Mon IPR m'interdit (elle dit ce qu'elle veut) d'employer le mot de "problématique".
A nous de résister aux injonctions quand elles sont absurdes.
Ce qui est clairement dégueulasse pour les élèves, car on ne pardonnera pas aux concours une dissertation qui serait autre chose qu'une machine à raisonner. Cette façon d'ordonner l'abandon de toutes les exigences me dégoûte.
- the educatorFidèle du forum
Luigi a écrit:Heureusement que vous êtes là.
Quand on s'essuie les pieds sur le système qui vous a fait réussir, il faut s'attendre à essuyer des critiques.
Quand même. le système qui nous fait "réussir" (parce que pour le moment, sa réussite, c'est ses performances scolaires), ou nous planter, est le même, et on ne peut (majoritairement) y échapper. Parler de gratitude me parait très déplacé. d'autant qu'il faudrait montrer que c'est bien le système qui lui a permis de performer et pas simplement son intelligence (au sens large).
Je trouve la plupart des commentaires honteusement désobligeants: d'une part, ceux qui doutent qu'une ado de 18 ans puisse écrire ce genre de chose. ça en dit long d'une certaine vision de l'enfance, déformée par ceux que l'on croise dans nos salles de classe. Honnêtement, je croise régulièrement ce genre de spécimens en dehors de l'école, et je me reconnais élève (avec une naïveté et une maladresse comparable, mais on n'a pas la même expérience du monde à 18 ans et à 40) dans une bonne partie de ce qu'elle écrit.
D'autre part, ceux qui lui reprochent de ne pas mettre en pratique ce dont elle "rêve": faut il rappeler quelle indépendance on peut avoir à 18 ans? dépendance légale, financière, affective, bref, difficile de s'extraire seul du système (quand on voit comment nous adultes peinons à mettre la tête dehors, par exemple à concilier activités artistiques et loyer à payer....).
Je trouve regrettable que l'on fasse comme si les commentaires de collègues qu'elle cite n'existaient pas: sur la fantasy, par exemple, je me suis entendu dire les mêmes choses, sur les activités extra scolaire, on m'a proposé en prépa de "choisir mes priorités"... mots pour mots...
Alors bien sur, c'est une requête égoïste, d'éducation à la carte, qui n'est accessible que parce que c'est une jeune adulte intelligente et visiblement autonome, donc comme vous le rappelez, pas "normale", bien sur qu'elle pourrait se débrouiller avec des moocs (on faisait la même chose avec les manuels, ça m'a permis de faire mon courrier pendant un an en HG en terminale et d'avoir une bonne note en passant au bac...), bien sur qu'elle oublie qu'elle est dans le petit pool d'élus et que dans le même monde (et la même école) qu'elle il y a les décrocheurs, les laborieux, les scolaires, il n'empêche que même égoïstes et minoritaires, les questions qu'elles se posent sont juste, et le bilan de l'école sur ce genre de personnalités peut largement être discuté. On voit souvent ici le reflexe de défendre les scolaires, parce qu'ils subissent les décrocheurs, mais par contre les considérations de la demoiselle sont battues en brèche... Encore une fois, vous avez raison, sa place n'est sans doute pas dans cette école, mais bon, quand on retire les perturbateurs, les décrocheurs, les a-scolaires, on fait cours pour qui?
- the educatorFidèle du forum
Mais vraiment, le pire dans tout ça, c'est d'être persuadé que cette jeune fille n'est pas "normale" parce qu'elle réfléchit, qu'elle est capable de prendre des contacts (sur twitter ou ailleurs), d'avoir un peu de recul (même si c'est incertain), enfin, en quoi cela serait inaccessible à un enfant de cet âge?
- Luigi_BGrand Maître
Merci BlasterA1 mais ça ne peut pas être elle.
Comment une élève ayant eu une telle chance (un an d'échange aux Etats-Unis) pourrait-elle conspuer le système scolaire ?La consultation du profil indique qu'en 2013 – 2014, la dite lycéenne a été "first ambassadress of the partnership between the French Ministry of Education and Kansas School Board, sponsored by the Rotary Youth Exchange Program."
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Reine MargotDemi-dieu
Le souci n'est pas tellement cette élève mais plutôt ceux qui sont derrière (étonnant qu'elle ait rencontré le CRI et qu'il la soutienne de cette manière)
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- the educatorFidèle du forum
Je m'interroge aussi, et également sur l'opportunité de cet article par les temps qui courent, par contre, sans rire, le CRI, ils ont un mail public, et avec un peu de naïveté et de spontanéité, si on a décidé de changer l'école, c'est pas compliquer de leur copier coller une lettre... Pour le soutien, évidemment qu'on doit se demander ce que font les adultes derrière elle.Le souci n'est pas tellement cette élève mais plutôt ceux qui sont derrière (étonnant qu'elle ait rencontré le CRI et qu'il la soutienne de cette manière)
- User5776Habitué du forum
Après avoir lu l'enquête de BlasterA1, il serait amusant de pouvoir vérifier l'authenticité du compte Twitter...
Je pense qu'on aurait des surprises.
Je pense qu'on aurait des surprises.
- MictlantecuhtliNiveau 9
Luigi_B a écrit:Merci BlasterA1 mais ça ne peut pas être elle.
Comment une élève ayant eu une telle chance (un an d'échange aux Etats-Unis) pourrait-elle conspuer le système scolaire ?La consultation du profil indique qu'en 2013 – 2014, la dite lycéenne a été "first ambassadress of the partnership between the French Ministry of Education and Kansas School Board, sponsored by the Rotary Youth Exchange Program."
A mon avis, c'est parce qu'elle a eu cette chance et qu'en définitive c'est une privilégiée de l'enseignement secondaire, qu'elle se permet cette attitude. Pure attitude égocentrique. Mais c'est une personne à suivre. Comme dit plus haut, je ne serais pas très étonné qu'on entende parler d'elle dans quelques années...
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Ō miserās hominum mentēs, ō pectora cæca !
Quālibus in tenebrīs uītæ quantīsque perīclīs
dēgitur hoc æuī quodcumquest ! Nōnne uidēre
nīl aliud sibi nātūram lātrāre, nisi ut quī
corpore sēiūnctus dolor absit — mente fruātur
iūcundō sēnsū, cūrā sēmōta metūque ?
- the educatorFidèle du forum
Elle "se permet cette attitude"? nan mais franchement...
- CelebornEsprit sacré
Dites, on n'en ferait pas un peu beaucoup, là ? Qu'une lycéenne soit idéaliste, veuille changer le monde, et l'écrive dans un texte ma foi sympathique y compris dans ses insuffisances et ses (grosses) contradictions, ça ne me semble pas devoir créer l'événement. Ce qui me paraît gênant là-dedans, c'est cette façon qu'on a de l'instrumentaliser (voire, peut-être, de la manipuler), ce qui la place au centre d'un débat qui à mon avis risque de la dépasser, et j'espère pour elle qu'elle est solide. On devrait la laisser étudier tranquille : à mon avis, de ce qu'elle décrit de sa façon d'être, la fac lui fera le plus grand bien. À moins qu'elle n'aille en prépa, ce qui serait hautement contradictoire, mais on n'est plus à une contradiction près entre les discours et les actes dans l'EN.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- MictlantecuhtliNiveau 9
On verra bien ! J'attends la suite.
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Quālibus in tenebrīs uītæ quantīsque perīclīs
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corpore sēiūnctus dolor absit — mente fruātur
iūcundō sēnsū, cūrā sēmōta metūque ?
- the educatorFidèle du forum
Et aussi, n'est ce pas notre rôle d'adulte d'expliquer, d'apporter cette expérience dont elle manque, de lui permettre de faire évoluer ses aspiration? plutôt que de lui faire la morale en se demandant s'il lui est "permis" d'avoir ce genre de réflexion? Moi je la trouve touchante, naïve, maladroite, mais je sais pourquoi, et je n'ai ni envie de la remettre à sa place (à sa place de quoi?) ni de rire de ses aspirations d'ironiser sur sa légitimité.
- Marguerite VNiveau 6
Celeborn a écrit:Dites, on n'en ferait pas un peu beaucoup, là ? Qu'une lycéenne soit idéaliste, veuille changer le monde, et l'écrive dans un texte ma foi sympathique y compris dans ses insuffisances et ses (grosses) contradictions, ça ne me semble pas devoir créer l'événement. Ce qui me paraît gênant là-dedans, c'est cette façon qu'on a de l'instrumentaliser (voire, peut-être, de la manipuler), ce qui la place au centre d'un débat qui à mon avis risque de la dépasser, et j'espère pour elle qu'elle est solide. On devrait la laisser étudier tranquille : à mon avis, de ce qu'elle décrit de sa façon d'être, la fac lui fera le plus grand bien. À moins qu'elle n'aille en prépa, ce qui serait hautement contradictoire, mais on n'est plus à une contradiction près entre les discours et les actes dans l'EN.
Je suis d'accord. Ce n'est qu'une ado, soyons indulgents... Espérons qu'elle rencontre sur sa route de nombreuses personnes différentes, qui l'invitent à ne pas s'enfermer dans ce personnage artificiellement monté en épingle ces derniers jours...
- RendashBon génie
the educator a écrit:Et aussi, n'est ce pas notre rôle d'adulte d'expliquer, d'apporter cette expérience dont elle manque, de lui permettre de faire évoluer ses aspiration? plutôt que de lui faire la morale en se demandant s'il lui est "permis" d'avoir ce genre de réflexion? Moi je la trouve touchante, naïve, maladroite, mais je sais pourquoi, et je n'ai ni envie de la remettre à sa place (à sa place de quoi?) ni de rire de ses aspirations d'ironiser sur sa légitimité.
Bien d'accord. Le problème est plutôt à chercher du côté de ceux qui les instrumentalisent, elle, ses rêves et sa naïveté.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- TristanaVénérable
ylm a écrit:Elle a répondu sur le rôle de ses parents.@lemyo Si c'est pour mon intoxication par le travail, oui ils m'ont dit que je me trompait et que ce mode de fonctionnement était néfaste
— Zoé Barbé (@zoe_barbe) 27 Décembre 2015
20 au bac de français en écrivant "je me trompait" ? Tristesse...
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Après lecture attentive des deux articles de Zoé Barbé, je pense que la forme et l'origine de cette prose ne sont pas des débats dignes d'intérêt (à part tomber dans le piège de la critique sarcastique et de la réduction, je ne vois pas bien ce que nous, professeurs, pouvons faire).
Sur le fond, il y aurait cependant beaucoup à dire: ce texte est parsemé d' "élements de langage" très dans l'air du temps (liste non exhaustive et sans ordre logique): individualisation des parcours ("à la carte"), MOOCs, TICE, horizontalité des rapports, interdisciplinarité, situation-problème, "petits groupes", vérités assénées sans mesures ni justifications ("Cependant, nous savons tous que ce système est obsolète. ").
En arrière-plan, on croit comprendre (mais ça n'est peut-être, après tout, que la manifestation d'une forme de paranoïa de la profession) que l'élément indéboulonnable, la constante, le responsable du conservatisme ambiant, c'est le corps enseignant.
C'est assez injuste: j'aimerais bien voir la gueule des IPR, CDE, hauts fonctionnaires, directrice de la DGESCO ou encore ministre de l'éducation nationale le jour où moi, petit prof de collège, je leur parlerai d' "horizontalité dans les rapports", le jour où je leur rappellerai qu' "on est tous égaux parce qu'on a tous internet".
En tout cas, ce fil m'aura appris un truc: je suis un mauvais prof, parce qu'il m'arrive régulièrement de demander à mes élèves d'arrêter de poser des questions.
Sur le fond, il y aurait cependant beaucoup à dire: ce texte est parsemé d' "élements de langage" très dans l'air du temps (liste non exhaustive et sans ordre logique): individualisation des parcours ("à la carte"), MOOCs, TICE, horizontalité des rapports, interdisciplinarité, situation-problème, "petits groupes", vérités assénées sans mesures ni justifications ("Cependant, nous savons tous que ce système est obsolète. ").
En arrière-plan, on croit comprendre (mais ça n'est peut-être, après tout, que la manifestation d'une forme de paranoïa de la profession) que l'élément indéboulonnable, la constante, le responsable du conservatisme ambiant, c'est le corps enseignant.
C'est assez injuste: j'aimerais bien voir la gueule des IPR, CDE, hauts fonctionnaires, directrice de la DGESCO ou encore ministre de l'éducation nationale le jour où moi, petit prof de collège, je leur parlerai d' "horizontalité dans les rapports", le jour où je leur rappellerai qu' "on est tous égaux parce qu'on a tous internet".
En tout cas, ce fil m'aura appris un truc: je suis un mauvais prof, parce qu'il m'arrive régulièrement de demander à mes élèves d'arrêter de poser des questions.
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Asinus asinum fricat
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
arth75 a écrit:En tout cas, ce fil m'aura appris un truc: je suis un mauvais prof, parce qu'il m'arrive régulièrement de demander à mes élèves d'arrêter de poser des questions.
Loin de moi l'idée de juger à cette aune la qualité d'un enseignant, mais quand même, on peut difficilement justifier d'interdire de poser des questions si elles portent sur le cours. Si ces questions se posent, c'est soit que le cours a été mal expliqué, soit que les élèves sont particulièrement intéressés. Dans les deux cas, il est légitime d'y répondre, non?
- Luigi_BGrand Maître
Bien sûr, si la question est pertinente et fait progresser le cours. Car, contrairement à cette élève, nous pensons également au reste de la classe.
Il faut relire la fin de la lettre pour comprendre que les questions de Zoé Barbé n'entrent pas nécessairement dans le cadre des cours.
En somme elle n'a pas le temps elle-même mais les professeurs, vérificateurs automatiques de véracité d'Internet, devraient l'avoir pour elle.
Il faut relire la fin de la lettre pour comprendre que les questions de Zoé Barbé n'entrent pas nécessairement dans le cadre des cours.
J’essaie d’apprendre autant de choses que possible grâce aux journaux. Cependant, j’ai besoin d’environ quatre heures pour lire Courrier International, Le Monde, etc., et manque souvent de temps pour tout lire. Ainsi, aller sur Internet pour lire des articles courts semble être une bonne solution. Malheureusement, je questionne souvent la véracité des propos tenus et ne peux pas demander de l’aide à mes professeurs, car ils « n’ont pas le temps ».
En somme elle n'a pas le temps elle-même mais les professeurs, vérificateurs automatiques de véracité d'Internet, devraient l'avoir pour elle.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ElyasEsprit sacré
arth75 a écrit:Après lecture attentive des deux articles de Zoé Barbé, je pense que la forme et l'origine de cette prose ne sont pas des débats dignes d'intérêt (à part tomber dans le piège de la critique sarcastique et de la réduction, je ne vois pas bien ce que nous, professeurs, pouvons faire).
Sur le fond, il y aurait cependant beaucoup à dire: ce texte est parsemé d' "élements de langage" très dans l'air du temps (liste non exhaustive et sans ordre logique): individualisation des parcours ("à la carte"), MOOCs, TICE, horizontalité des rapports, interdisciplinarité, situation-problème, "petits groupes", vérités assénées sans mesures ni justifications ("Cependant, nous savons tous que ce système est obsolète. ").
En arrière-plan, on croit comprendre (mais ça n'est peut-être, après tout, que la manifestation d'une forme de paranoïa de la profession) que l'élément indéboulonnable, la constante, le responsable du conservatisme ambiant, c'est le corps enseignant.
C'est assez injuste: j'aimerais bien voir la gueule des IPR, CDE, hauts fonctionnaires, directrice de la DGESCO ou encore ministre de l'éducation nationale le jour où moi, petit prof de collège, je leur parlerai d' "horizontalité dans les rapports", le jour où je leur rappellerai qu' "on est tous égaux parce qu'on a tous internet".
En tout cas, ce fil m'aura appris un truc: je suis un mauvais prof, parce qu'il m'arrive régulièrement de demander à mes élèves d'arrêter de poser des questions.
La situation-problème est un truc de la fin des années 90. Cela émerge à nouveau ?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Soyons clairs et honnêtes, elle travaille visiblement beaucoup plus que certains collègues. On en a tous rencontré des comme ça, il n'est pas trop difficile de trouver des enseignants qui ne lisent pas et ne s'interrogent pas vraiment sur le monde qui les entoure.
Je trouve certaines réactions très corporatistes.
L'ennui de cette lycéenne (même si effectivement elle fait des fautes d'orthographe et n'est donc pas si "parfaite") est bien compréhensible. Notre système scolaire est inadapté à accompagner les meilleurs et, je n'ai pas peur de le dire, certains collègues en particulier en sont totalement incapables, et le resteraient si le système était meilleur.
Je trouve certaines réactions très corporatistes.
L'ennui de cette lycéenne (même si effectivement elle fait des fautes d'orthographe et n'est donc pas si "parfaite") est bien compréhensible. Notre système scolaire est inadapté à accompagner les meilleurs et, je n'ai pas peur de le dire, certains collègues en particulier en sont totalement incapables, et le resteraient si le système était meilleur.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Et je rajoute que tous les profs dont je me souviens comme m'ayant fait progresser ont fait pour moi quelque chose qui allait au-delà de ce qu'ils faisaient "normalement" en classe. Quand on a la chance d'avoir des élèves aussi curieux, on peut prendre un peu de temps pour répondre à certaines questions, ou du moins pour donner des pistes de réflexion.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Marcel Khrouchtchev a écrit:arth75 a écrit:En tout cas, ce fil m'aura appris un truc: je suis un mauvais prof, parce qu'il m'arrive régulièrement de demander à mes élèves d'arrêter de poser des questions.
Loin de moi l'idée de juger à cette aune la qualité d'un enseignant, mais quand même, on peut difficilement justifier d'interdire de poser des questions si elles portent sur le cours. Si ces questions se posent, c'est soit que le cours a été mal expliqué, soit que les élèves sont particulièrement intéressés. Dans les deux cas, il est légitime d'y répondre, non?
C'est vrai dans l'absolu, mais malheureusement, pas si simple. Un élève de 5e ou de 4e, sur un sujet particulièrement passionnant (le Moyen-Age, la Révolution Française) peut poser des questions pour des raisons plus diverses, et elles peuvent être "marginalement" en rapport avec le cours.
Je te rassure: les conditions sont mises en place pour que tous les élèves puissent être satisfaits de ce côté, mais à l'impossible nul n'est tenu.
Il y a un temps pour poser des questions et un temps où ça n'est pas judicieux. Quand tu as 26 élèves (car j'ai la chance d'être en REP) qui estiment qu'en tant que professeur tu te dois de répondre à leur question sur le champ (j'insiste volontairement sur cette nuance), il devient difficile de faire cours efficacement et d'avancer. Les questions étant la plupart du temps "périphériques" voire "hors sujet", je juge que l'essentiel a été compris et qu'on peut s'en passer sur le moment.
En bref: _ 2 fois 5 minutes par cours pour les questions, en général (mais ce n'est pas assez, la plupart du temps)
_ La possibilité à chaque cours de poser ses questions en fin d'heure (j'y passe toutes mes récréations avec grand plaisir, mais il faut croire que pour certains, la question ne valait pas 2 mn de pause, finalement)
_ La possibilité de porter ses questions par écrit, réponse au prochain cours ou lors des heures de remédiation/révision
J'ouvrirai un topic "florilège" s'il le faut, pour que certains se rendent compte:
"Monsieur les trous c'est les toilettes ?" (pendant Nuit et Brouillard)
"ça s'peut un paysan il trouve un trésor, il rachète le château du seigneur et il prend sa place ?" (5e, paysans et seigneurs)
"ils font quoi avec les têtes après ?" (4e, révolution)
Des questions pas si dénuées d'intérêt, mais qui peuvent attendre, il me semble. Et mon intervention préférée: "J'ai oublié ma question".
_________________
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