- Melyne5Fidèle du forum
Tu n'es pas la seule. Légalement on ne peut nous l'imposer mais la pression existe hélas. Primes à la clé pour les CDE ?Philomène87 a écrit:Ca m'horripile qu'on puisse imposer ça aux autres. Notre liberté pédagogique est grandement menacée.
- IlonaHabitué du forum
A la rentrée prochaine, nous passons à une évaluation totalement basée sur les compétences dans mon établissement. Cela nous a été imposé.Melyne5 a écrit:Est ce que certains sont passés cette année au "tout compétences" dans leur collège ? Par choix collectif ? Imposé ? Quel bilan profs/ élèves au bout d'un an ?
- Philomène87Grand sage
Melyne5 a écrit:Tu n'es pas la seule. Légalement on ne peut nous l'imposer mais la pression existe hélas. Primes à la clé pour les CDE ?Philomène87 a écrit:Ca m'horripile qu'on puisse imposer ça aux autres. Notre liberté pédagogique est grandement menacée.
On peut sûrement refuser à notre niveau.
Par exemple, je pense que si le cde tentait de nous l'imposer, je le ferais afin de pouvoir rentrer les compétences dans l'ent, mais sur les copies, je continuerais de mettre les notes, en gros et rouge pétant, et les compétences en tout petit-petit.
- FinrodExpert
Ilona a écrit:A la rentrée prochaine, nous passons à une évaluation totalement basée sur les compétences dans mon établissement. Cela nous a été imposé.Melyne5 a écrit:Est ce que certains sont passés cette année au "tout compétences" dans leur collège ? Par choix collectif ? Imposé ? Quel bilan profs/ élèves au bout d'un an ?
Mais que disent les parents ?
A voir aussi ce qui est fait concrètement, mon fils reçois un bulletin par compétence, la seule différence et que toutes les notes de tous les contrôles sont indiquées et en face de chaque note ils indiquent la thématique du contrôle... et ils font une moyenne de toutes les notes.
- PhénixNiveau 4
A la rentrée, j'intègre un collège qui est, à tous les niveaux,sans notes ni carnet de liaison ( tout est dématérialisé) depuis septembre 2016.
Sur le bulletin, certains collègues mettent quand même des notes, au niveau des appréciations.
Sinon, tout le reste est sous forme de code couleur ( rouge, jaune, vert).
J'ai dans mon entourage un enfant qui entre au collège à quelques kilomètres de là : il y aura des notes sur son bulletin.
Sur le bulletin, certains collègues mettent quand même des notes, au niveau des appréciations.
Sinon, tout le reste est sous forme de code couleur ( rouge, jaune, vert).
J'ai dans mon entourage un enfant qui entre au collège à quelques kilomètres de là : il y aura des notes sur son bulletin.
- sylvie57Fidèle du forum
Bonjour,
Je viens de passer mon année de stage avec des 6e sans notes. Tous les élèves de 6e du collège étaient évalués par compétences uniquement ( Ex: Excellent/A: Acquis/Eca : En cours d'acquisition/Na : Non acquis ). Cette expérimentation a débuté il y a 4 ans et se poursuivra à la rentrée ( sans moi !). Je ne sais pas s'il y a eu une discussion ou concertation entre collègues quand le projet a été initié mais ce dont je suis sûre c'est que ce système de notation est loin de faire l'unanimité ! Beaucoup de collègue n'y crois pas/plus ! Mon humble expérience ne me donne pas envie de continuer ce type notation. Ce système me semble pervers et contre-productif en particulier avec les élèves moyens et faibles. Ils se retrouvent souvent avec des Eca alors que leurs niveaux ne sont pas comparables (Na étant 'réservé' à une copie blanche ). J'ai tenté de rajouter des -/+ à mes 'notes' mais cela n'a que peu d'effets. Les élèves ne se rendent pas compte que Eca est tout sauf une bonne nouvelle. J'ai noté ma dernière évaluation et beaucoup d'élèves se sont retrouvés avec des notes calamiteuses ( 6-7/20 ) alors qu'avec l'évaluation par compétences ils auraient eu Eca - . L'impact psychologique n'est pas le même. Pour rendre le truc encore plus pervers, nous avions 2 compétences communes à toutes les matières ( Mon travail est propre et soigné + je respecte les consignes ) qui en gros offraient 2 Ex/A à chaque élève. Ces compétences étaient les premières dans les grilles de notation données au élèves. Les élèves étaient contents car ils avaient 2 'bonnes notes' même si ces notes n'avaient RIEN à voir avec la maîtrise de la matière évaluée ! Je ne dis pas que l'on doit négliger le soin et la présentation des copies que l'on récupère mais le plus important est que les élèves aient intégré ce qu'on a tenté de leur apprendre !
Pour moi, l'idéal se trouve être une note chiffrée + des commentaires ciblés sur les points acquis/non acquis. Du bon sens, en gros !
Je viens de passer mon année de stage avec des 6e sans notes. Tous les élèves de 6e du collège étaient évalués par compétences uniquement ( Ex: Excellent/A: Acquis/Eca : En cours d'acquisition/Na : Non acquis ). Cette expérimentation a débuté il y a 4 ans et se poursuivra à la rentrée ( sans moi !). Je ne sais pas s'il y a eu une discussion ou concertation entre collègues quand le projet a été initié mais ce dont je suis sûre c'est que ce système de notation est loin de faire l'unanimité ! Beaucoup de collègue n'y crois pas/plus ! Mon humble expérience ne me donne pas envie de continuer ce type notation. Ce système me semble pervers et contre-productif en particulier avec les élèves moyens et faibles. Ils se retrouvent souvent avec des Eca alors que leurs niveaux ne sont pas comparables (Na étant 'réservé' à une copie blanche ). J'ai tenté de rajouter des -/+ à mes 'notes' mais cela n'a que peu d'effets. Les élèves ne se rendent pas compte que Eca est tout sauf une bonne nouvelle. J'ai noté ma dernière évaluation et beaucoup d'élèves se sont retrouvés avec des notes calamiteuses ( 6-7/20 ) alors qu'avec l'évaluation par compétences ils auraient eu Eca - . L'impact psychologique n'est pas le même. Pour rendre le truc encore plus pervers, nous avions 2 compétences communes à toutes les matières ( Mon travail est propre et soigné + je respecte les consignes ) qui en gros offraient 2 Ex/A à chaque élève. Ces compétences étaient les premières dans les grilles de notation données au élèves. Les élèves étaient contents car ils avaient 2 'bonnes notes' même si ces notes n'avaient RIEN à voir avec la maîtrise de la matière évaluée ! Je ne dis pas que l'on doit négliger le soin et la présentation des copies que l'on récupère mais le plus important est que les élèves aient intégré ce qu'on a tenté de leur apprendre !
Pour moi, l'idéal se trouve être une note chiffrée + des commentaires ciblés sur les points acquis/non acquis. Du bon sens, en gros !
- RendashBon génie
sylvie57 a écrit:(Na étant 'réservé' à une copie blanche)
Rien que ça pose un problème, déjà, et participe de la perversion d'un système qui n'est pas mauvais en lui-même, mais par une utilisation dévoyée.
- VanGogh59Expert spécialisé
Merci Sylvie. Tu résumes en quelques mots la catastrophe qu'est cette notation par compétences et le gros mur que nous allons nous prendre au prochain classement PISA si nous nous escrimons à vouloir continuer dans cette voie...sylvie57 a écrit:.J'ai tenté de rajouté des -/+ à mes 'notes' mais cela n'a que peu d'effets.Les élèves ne se rendent pas compte que Eca est tout sauf une bonne nouvelle.J'ai noté ma dernière évaluation et beaucoup d'élèves se sont retrouvés avec des notes calamiteuses (6-7/20) alors qu'avec l'évaluation par compétences ils auraient eu Eca - .L'impact psychologique n'est pas le même.
_________________
"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- sylvie57Fidèle du forum
J'ai corrigé ma faute 'J'ai tenté de rajouté /rajouter' dans mon message initial!
- sylvie57Fidèle du forum
On est d'accord 00/20 et NA !!!!sylvie57 a écrit:J'ai corrigé ma faute 'J'ai tenté de rajouté /rajouter' dans mon message initial!
- RendashBon génie
sylvie57 a écrit:On est d'accord 00/20 et NA !!!!sylvie57 a écrit:J'ai corrigé ma faute 'J'ai tenté de rajouté /rajouter' dans mon message initial!
ECA, elle a écrit quelque chose au lieu de rendre copie blanche
- Al9Niveau 10
Petit récit de chez nous...
Il y a 2 ans, 2 classes de 6e vont passer sans notes. Uniquement des collègues volontaires. Des réunions toutes les semaines, beaucoup de temps et d'investissements.
A la fin de l'année, les couloirs bruissent d'une rumeur persistante, il y aurait 4 classes sans notes à la rentrée suivante.
Fin d'année, un questionnaire a été envoyé aux familles et aux élèves des dites classes. Le bilan est mitigé...Les élèves ont l'impression de mieux savoir ce qu'il faut travailler (quel rapport avec notes ou pas notes ?) mais veulent des notes. Conclusion, étendons le dispositif.
2016, 4 classes sans notes, le collège gronde, la réforme approche, les collègues sont quasi unanimes face à l'innommable qui arrive. De nouveau la fin de l'année et les collègues se précipitent pour se mettre aux epi et concevoir des échelles descriptives.
A la rentrée, les équipes sont divisées, la salle des profs ne parlent plus d'une même voix et nombreux sont ceux qui ne mettent plus de notes. Les autres font figure de passéistes qui n'ont pas compris le futur radieux qui se profilait.
L'administration s'engouffre dans la brèche. Il faut créer une grille d'items pour Pronotes, que vous remplirez pour évaluer les élèves. Une première bataille est gagnée, personne ou presque ne s'élève contre le principe des compétences, les disciplines se meurt.
Les bulletins sont illisibles, les familles n'y comprennent plus rien et la scission s'agrandit au sein des collègues.
En cette fin d'année, au conseil pédagogique, l'administration propose d'étendre toutes les 6e à une évaluation sans notes, qui dans leur esprit ne peut être qu'une évaluation par compétences et transversale. Mais, les équipes seront consultées avant.
Je joue les Cassandre et dit dès le lendemain que toutes les 6e seront sans notes. Mais non, rien n'est fait me répond-t-on.
Commission permanente, l'administration annonce l'extension du dispositif. La consultation des équipes laisse apparaître de vraies divergences et nous sommes surtout loin d'une adhésion et d'un consensus. Ce n'est pas grave, étendons.
Quelques collègues m'ont demandé si on pouvait quand même mettre des notes. Oui, bien sûr mais on ne pourra plus sur le bulletin. Ce sera un positionnement. Certains font déjà des conversions notes/positionnement. Simple, rapide et efficace.
Mais dans l'esprit de l'administration, ce positionnement sera le reflet de cette grille du socle commun, mal fichue et imbuvable où un élève peut avoir un niveau satisfaisant dans le domaine 1.1 (Lire, etc) car le collègue de SVT fait plus d'évaluations que le collègue de français.
Une matinée de travail est prévue pour la retravailler.
Cette année, où finalement, les équipes pédagogiques se partageaient entre évaluation sans notes et avec notes, nous sommes nombreux à avoir observé une baisse de rigueur chez nos élèves, en particulier les plus sérieux. Le travail est fait mais à peu près, peu souvent avec les exigences demandées. Est-ce un effet de ces positionnements ? Est-ce dû à cette cohorte ? Je ne sais pas.
Désolé pour la longueur mais je ne reconnais plus dans cette machine bureaucratique et absurde qu'est devenue l'EN. On passe plus de temps à concevoir des grilles, des échelles et autres qu'à parler pédagogies et méthodes.
Il y a 2 ans, 2 classes de 6e vont passer sans notes. Uniquement des collègues volontaires. Des réunions toutes les semaines, beaucoup de temps et d'investissements.
A la fin de l'année, les couloirs bruissent d'une rumeur persistante, il y aurait 4 classes sans notes à la rentrée suivante.
Fin d'année, un questionnaire a été envoyé aux familles et aux élèves des dites classes. Le bilan est mitigé...Les élèves ont l'impression de mieux savoir ce qu'il faut travailler (quel rapport avec notes ou pas notes ?) mais veulent des notes. Conclusion, étendons le dispositif.
2016, 4 classes sans notes, le collège gronde, la réforme approche, les collègues sont quasi unanimes face à l'innommable qui arrive. De nouveau la fin de l'année et les collègues se précipitent pour se mettre aux epi et concevoir des échelles descriptives.
A la rentrée, les équipes sont divisées, la salle des profs ne parlent plus d'une même voix et nombreux sont ceux qui ne mettent plus de notes. Les autres font figure de passéistes qui n'ont pas compris le futur radieux qui se profilait.
L'administration s'engouffre dans la brèche. Il faut créer une grille d'items pour Pronotes, que vous remplirez pour évaluer les élèves. Une première bataille est gagnée, personne ou presque ne s'élève contre le principe des compétences, les disciplines se meurt.
Les bulletins sont illisibles, les familles n'y comprennent plus rien et la scission s'agrandit au sein des collègues.
En cette fin d'année, au conseil pédagogique, l'administration propose d'étendre toutes les 6e à une évaluation sans notes, qui dans leur esprit ne peut être qu'une évaluation par compétences et transversale. Mais, les équipes seront consultées avant.
Je joue les Cassandre et dit dès le lendemain que toutes les 6e seront sans notes. Mais non, rien n'est fait me répond-t-on.
Commission permanente, l'administration annonce l'extension du dispositif. La consultation des équipes laisse apparaître de vraies divergences et nous sommes surtout loin d'une adhésion et d'un consensus. Ce n'est pas grave, étendons.
Quelques collègues m'ont demandé si on pouvait quand même mettre des notes. Oui, bien sûr mais on ne pourra plus sur le bulletin. Ce sera un positionnement. Certains font déjà des conversions notes/positionnement. Simple, rapide et efficace.
Mais dans l'esprit de l'administration, ce positionnement sera le reflet de cette grille du socle commun, mal fichue et imbuvable où un élève peut avoir un niveau satisfaisant dans le domaine 1.1 (Lire, etc) car le collègue de SVT fait plus d'évaluations que le collègue de français.
Une matinée de travail est prévue pour la retravailler.
Cette année, où finalement, les équipes pédagogiques se partageaient entre évaluation sans notes et avec notes, nous sommes nombreux à avoir observé une baisse de rigueur chez nos élèves, en particulier les plus sérieux. Le travail est fait mais à peu près, peu souvent avec les exigences demandées. Est-ce un effet de ces positionnements ? Est-ce dû à cette cohorte ? Je ne sais pas.
Désolé pour la longueur mais je ne reconnais plus dans cette machine bureaucratique et absurde qu'est devenue l'EN. On passe plus de temps à concevoir des grilles, des échelles et autres qu'à parler pédagogies et méthodes.
- monseigneurHabitué du forum
Al9 a écrit:
Cette année, où finalement, les équipes pédagogiques se partageaient entre évaluation sans notes et avec notes, nous sommes nombreux à avoir observé une baisse de rigueur chez nos élèves, en particulier les plus sérieux. Le travail est fait mais à peu près, peu souvent avec les exigences demandées. Est-ce un effet de ces positionnements ? Est-ce dû à cette cohorte ? Je ne sais pas.
Désolé pour la longueur mais je ne reconnais plus dans cette machine bureaucratique et absurde qu'est devenue l'EN. On passe plus de temps à concevoir des grilles, des échelles et autres qu'à parler pédagogies et méthodes.
Cette phrase prouve que tu n'as rien compris : les grilles de compétences, items, sous-items, sous-sous-items, c'est de la pédagogie ! C'est même le graal de la pédagogie !
Et si tu demeures sceptique, tu pourras toi-même constater l'efficacité de ces méthodes innovantes en regardant le taux de réussite du brevet 2017...
- meevadeborahNiveau 8
Nous avons eu une sixième sans notes il y a deux ans. Je faisais partie de ceux qui voulaient bien tester. Parce que les enfants n'ont pas besoin d'avoir des notes pour apprendre. Parce que supprimer le côté compétition entre élèves semble intéressant. Parce que supprimer le stress des très bons élèves qui regardent au demi point près, pourquoi pas. Pour des 6ème, ça me semblait possible, pour un autre niveau, je n'aurais pas forcément été d'accord, il y a un moment, il faut bien grandir et changer de mode de fonctionnement.
Il a fallu qu'un enseignant de chaque matière soit d'accord. Pour ceux qui ne voulaient pas, il suffisait de dire non. Je le sais parce que l'année d'avant, j'avais dit non à cette expérimentation. N'empêche que certains se sont sentis obligé apparemment. Nous avons eu quelques réunions mais pas beaucoup. Il n'y avait pas de vue commune sur l'utilité de la chose, sur l'état d'esprit... Vers la fin de l'année, aucun bilan n'a été prévu. En tant que prof principale, j'ai juste demandé l'avis des élèves par écrit en toute fin d'année. C'était très mitigé. Quelques élèves voulaient des notes mais sans trop savoir pourquoi puisqu'ils n'en avaient jamais eu.
L'année suivante, donc l'année dernière, l'expérimentation n'a pas été reconduite. Certains ont continué sans note, d'autres avec.
Personnellement j'ai remis des notes tout en évaluant aussi des compétences, pour pouvoir remplir le livret de compétences. Ce n'est pas au point, loin de là et l'année prochaine, je vais encore changer des choses dans mes évaluations.
Je pense que les enseignants, et donc les élèves, et donc les familles aussi sont complètement perdus par rapport aux évaluations : leur statut, le niveau attendu, les conséquences...
Que les élèves soient moins rigoureux ne me semble pas lié à l'absence de notes. J'ai des collègues qui mettent des notes et qui ont 14 de moyenne dans des classes avec beaucoup d'élèves en difficulté. Je pense que le manque de rigueur est dû à un manque d'exigence. Et que ce manque d'exigence provient d'une mauvaise maîtrise de la notion de bienveillance.
D'un autre côté pour revenir aux compétences, nous avons des élèves en 6ème pour lesquels certains collègues disent qu'ils devraient être réorientés mais ils mettent 25 points comme niveau de maîtrise dans leur matière. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Il me semble que les mots ont un sens et autant je peux comprendre que de satisfaisant à très bonne maîtrise cela fasse débat, autant d'insuffisant à fragile, là je ne vois pas.
Bref, je pense qu'il faudrait un système plus cohérent mais là on se heurte à l'individualisme qui touche tout le monde, y compris les profs...
Il a fallu qu'un enseignant de chaque matière soit d'accord. Pour ceux qui ne voulaient pas, il suffisait de dire non. Je le sais parce que l'année d'avant, j'avais dit non à cette expérimentation. N'empêche que certains se sont sentis obligé apparemment. Nous avons eu quelques réunions mais pas beaucoup. Il n'y avait pas de vue commune sur l'utilité de la chose, sur l'état d'esprit... Vers la fin de l'année, aucun bilan n'a été prévu. En tant que prof principale, j'ai juste demandé l'avis des élèves par écrit en toute fin d'année. C'était très mitigé. Quelques élèves voulaient des notes mais sans trop savoir pourquoi puisqu'ils n'en avaient jamais eu.
L'année suivante, donc l'année dernière, l'expérimentation n'a pas été reconduite. Certains ont continué sans note, d'autres avec.
Personnellement j'ai remis des notes tout en évaluant aussi des compétences, pour pouvoir remplir le livret de compétences. Ce n'est pas au point, loin de là et l'année prochaine, je vais encore changer des choses dans mes évaluations.
Je pense que les enseignants, et donc les élèves, et donc les familles aussi sont complètement perdus par rapport aux évaluations : leur statut, le niveau attendu, les conséquences...
Que les élèves soient moins rigoureux ne me semble pas lié à l'absence de notes. J'ai des collègues qui mettent des notes et qui ont 14 de moyenne dans des classes avec beaucoup d'élèves en difficulté. Je pense que le manque de rigueur est dû à un manque d'exigence. Et que ce manque d'exigence provient d'une mauvaise maîtrise de la notion de bienveillance.
D'un autre côté pour revenir aux compétences, nous avons des élèves en 6ème pour lesquels certains collègues disent qu'ils devraient être réorientés mais ils mettent 25 points comme niveau de maîtrise dans leur matière. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Il me semble que les mots ont un sens et autant je peux comprendre que de satisfaisant à très bonne maîtrise cela fasse débat, autant d'insuffisant à fragile, là je ne vois pas.
Bref, je pense qu'il faudrait un système plus cohérent mais là on se heurte à l'individualisme qui touche tout le monde, y compris les profs...
- CasparProphète
meevadeborah a écrit:Nous avons eu une sixième sans notes il y a deux ans. Je faisais partie de ceux qui voulaient bien tester. Parce que les enfants n'ont pas besoin d'avoir des notes pour apprendre. Parce que supprimer le côté compétition entre élèves semble intéressant. Parce que supprimer le stress des très bons élèves qui regardent au demi point près, pourquoi pas. Pour des 6ème, ça me semblait possible, pour un autre niveau, je n'aurais pas forcément été d'accord, il y a un moment, il faut bien grandir et changer de mode de fonctionnement.
Il a fallu qu'un enseignant de chaque matière soit d'accord. Pour ceux qui ne voulaient pas, il suffisait de dire non. Je le sais parce que l'année d'avant, j'avais dit non à cette expérimentation. N'empêche que certains se sont sentis obligé apparemment. Nous avons eu quelques réunions mais pas beaucoup. Il n'y avait pas de vue commune sur l'utilité de la chose, sur l'état d'esprit... Vers la fin de l'année, aucun bilan n'a été prévu. En tant que prof principale, j'ai juste demandé l'avis des élèves par écrit en toute fin d'année. C'était très mitigé. Quelques élèves voulaient des notes mais sans trop savoir pourquoi puisqu'ils n'en avaient jamais eu.
L'année suivante, donc l'année dernière, l'expérimentation n'a pas été reconduite. Certains ont continué sans note, d'autres avec.
Personnellement j'ai remis des notes tout en évaluant aussi des compétences, pour pouvoir remplir le livret de compétences. Ce n'est pas au point, loin de là et l'année prochaine, je vais encore changer des choses dans mes évaluations.
Je pense que les enseignants, et donc les élèves, et donc les familles aussi sont complètement perdus par rapport aux évaluations : leur statut, le niveau attendu, les conséquences...
Que les élèves soient moins rigoureux ne me semble pas lié à l'absence de notes. J'ai des collègues qui mettent des notes et qui ont 14 de moyenne dans des classes avec beaucoup d'élèves en difficulté. Je pense que le manque de rigueur est dû à un manque d'exigence. Et que ce manque d'exigence provient d'une mauvaise maîtrise de la notion de bienveillance.
D'un autre côté pour revenir aux compétences, nous avons des élèves en 6ème pour lesquels certains collègues disent qu'ils devraient être réorientés mais ils mettent 25 points comme niveau de maîtrise dans leur matière. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Il me semble que les mots ont un sens et autant je peux comprendre que de satisfaisant à très bonne maîtrise cela fasse débat, autant d'insuffisant à fragile, là je ne vois pas.
Bref, je pense qu'il faudrait un système plus cohérent mais là on se heurte à l'individualisme qui touche tout le monde, y compris les profs...
Vers où ? il n'y a que la SEGPA et les places sont chères.
- RendashBon génie
meevadeborah a écrit:
Bref, je pense qu'il faudrait un système plus cohérent mais là on se heurte à l'individualisme qui touche tout le monde, y compris les profs...
Imposer quelque chose aurait du sens s'il existait un système miracle, ayant fait ses preuves, de manière assez spectaculaire pour être convaincant. Comme ce n'est pas le cas, la seule chose qui vaille la peine de se battre est la liberté qu'a chaque enseignant de travailler et d'évaluer de la façon qui lui paraît la meilleure afin de faire progresser au mieux ses élèves. Je ne vois pas d'individualisme là-dedans.
- ElyasEsprit sacré
Je suis toujours assez dépité de voir qu'on impose l'évaluation par compétences en se moquant totalement du paradigme pédagogique qui la sous-tend.
L'immense majorité des expériences d'évaluation par compétences continuent à faire leurs évaluations comme dans le paradigme de l'évaluation traditionnelle, avec des contrôles traditionnels. Normalement, ce devrait être la tâche complexe qui devrait être l'évaluation dans un système de la pédagogie par compétence. Le modèle a été décrit :
- une tâche complexe initiale pour découvrir le sujet.
- un cours solide pour vérifier/invalider les hypothèses et donner le contenu scientifique/littéraire/mettez ce que vous voulez/, souvent en magistral ou en cours dialogué.
- une tâche complexe pour appliquer ce qui a été appris.
Ensuite, évaluation en tâche complexe sur une compétence qui a été travaillée pendant plusieurs chapitres travaillés dans le modèle ci-dessus.
Évidemment, avec la multiplication des micro-contrôles, des listes à mourir d'items et compagnie, on est très loin du modèle de l'évaluation par compétences (où on peut noter avec des notes chiffrées, au passage). Au passage, personne ne parle des tâches complexes dans ces histoires de classes sans notes, ou à la marge comme si ce n'était pas l'essentiel (l'essentiel étant la grille de compétences, j'ai entendu des collègues dire qu'ils en avait 76 :abb: ).
L'immense majorité des expériences d'évaluation par compétences continuent à faire leurs évaluations comme dans le paradigme de l'évaluation traditionnelle, avec des contrôles traditionnels. Normalement, ce devrait être la tâche complexe qui devrait être l'évaluation dans un système de la pédagogie par compétence. Le modèle a été décrit :
- une tâche complexe initiale pour découvrir le sujet.
- un cours solide pour vérifier/invalider les hypothèses et donner le contenu scientifique/littéraire/mettez ce que vous voulez/, souvent en magistral ou en cours dialogué.
- une tâche complexe pour appliquer ce qui a été appris.
Ensuite, évaluation en tâche complexe sur une compétence qui a été travaillée pendant plusieurs chapitres travaillés dans le modèle ci-dessus.
Évidemment, avec la multiplication des micro-contrôles, des listes à mourir d'items et compagnie, on est très loin du modèle de l'évaluation par compétences (où on peut noter avec des notes chiffrées, au passage). Au passage, personne ne parle des tâches complexes dans ces histoires de classes sans notes, ou à la marge comme si ce n'était pas l'essentiel (l'essentiel étant la grille de compétences, j'ai entendu des collègues dire qu'ils en avait 76 :abb: ).
- RendashBon génie
Caspar Goodwood a écrit:Qu'est-ce qu'un "paradigme pédagogique" ?
Pour faire court, une manière de penser notre métier et notre façon de faire cours et de faire travailler les élèves. C'est une grille de lecture du métier et de la façon de le pratiquer, en gros.
C'est un terme employé dans les sciences de l'éducation quand elles veulent paraître sérieuses et scientifiques. Ça en jette, ça sent son Foucault, ça montre qu'on a lu Kuhn.
- monseigneurHabitué du forum
Caspar Goodwood a écrit:Qu'est-ce qu'un "paradigme pédagogique" ?
Laisse tomber, t'as pas le niveau...
- User21929Expert
monseigneur a écrit:Caspar Goodwood a écrit:Qu'est-ce qu'un "paradigme pédagogique" ?
Laisse tomber, t'as pas le niveau...
Tu me fais penser à mon beauf qui t'explique pendant trois plombes comment il a choisi sa perceuse qui te demande d'utiliser car il ne sait pas faire un trou avec... Chacun sa compétence !
- ElyasEsprit sacré
Rendash a écrit:Caspar Goodwood a écrit:Qu'est-ce qu'un "paradigme pédagogique" ?
Pour faire court, une manière de penser notre métier et notre façon de faire cours et de faire travailler les élèves. C'est une grille de lecture du métier et de la façon de le pratiquer, en gros.
C'est un terme employé dans les sciences de l'éducation quand elles veulent paraître sérieuses et scientifiques. Ça en jette, ça sent son Foucault, ça montre qu'on a lu Kuhn.
Oui, c'est ça. Mais pour moi, ça vient de Mage, the ascension (en réalité, de sa version Mage : the sorcerer's crusade, je n'aimais pas trop la version contemporaine) Bon, ok, j'ai lu Kuhn aussi mais plus tard. Mais mes références avec les mots viennent plutôt de la culture pop.
- RendashBon génie
Elyas a écrit:Rendash a écrit:Caspar Goodwood a écrit:Qu'est-ce qu'un "paradigme pédagogique" ?
Pour faire court, une manière de penser notre métier et notre façon de faire cours et de faire travailler les élèves. C'est une grille de lecture du métier et de la façon de le pratiquer, en gros.
C'est un terme employé dans les sciences de l'éducation quand elles veulent paraître sérieuses et scientifiques. Ça en jette, ça sent son Foucault, ça montre qu'on a lu Kuhn.
Oui, c'est ça. Mais pour moi, ça vient de Mage, the ascension (en réalité, de sa version Mage : the sorcerer's crusade, je n'aimais pas trop la version contemporaine) Bon, ok, j'ai lu Kuhn aussi mais plus tard. Mais mes références avec les mots viennent plutôt de la culture pop.
Ce n'est pas tellement à toi que je reprochais d'utiliser ce terme à toutes les sauces, hein Toi, tu l'utilises parce qu'il revient dans tes lectures, et il y a un sens. En revanche, il revient également dans la bouche de beaucoup de collègues/chefs/formateurs, qui, eux, ne sont pas toujours capables de l'expliquer ni même de l'employer à bon escient, d'où ma vacherie.
Mais si on organise des formations ou des débats à partir de Mage ou de Vampire, la Mascarade, je signe, naturellement
L'EN peut bien tenir lieu de Monde des Ténèbres :|
- ElyasEsprit sacré
Rendash a écrit:Elyas a écrit:Rendash a écrit:Caspar Goodwood a écrit:Qu'est-ce qu'un "paradigme pédagogique" ?
Pour faire court, une manière de penser notre métier et notre façon de faire cours et de faire travailler les élèves. C'est une grille de lecture du métier et de la façon de le pratiquer, en gros.
C'est un terme employé dans les sciences de l'éducation quand elles veulent paraître sérieuses et scientifiques. Ça en jette, ça sent son Foucault, ça montre qu'on a lu Kuhn.
Oui, c'est ça. Mais pour moi, ça vient de Mage, the ascension (en réalité, de sa version Mage : the sorcerer's crusade, je n'aimais pas trop la version contemporaine) Bon, ok, j'ai lu Kuhn aussi mais plus tard. Mais mes références avec les mots viennent plutôt de la culture pop.
Ce n'est pas tellement à toi que je reprochais d'utiliser ce terme à toutes les sauces, hein Toi, tu l'utilises parce qu'il revient dans tes lectures, et il y a un sens. En revanche, il revient également dans la bouche de beaucoup de collègues/chefs/formateurs, qui, eux, ne sont pas toujours capables de l'expliquer ni même de l'employer à bon escient, d'où ma vacherie.
Mais si on organise des formations ou des débats à partir de Mage ou de Vampire, la Mascarade, je signe, naturellement
L'EN peut bien tenir lieu de Monde des Ténèbres :|
Je ne suis pas responsable de ce que disent ces personnes. Après, perso, je suis plus Changeling : The Dreaming
- Al9Niveau 10
Elyas a écrit:Je suis toujours assez dépité de voir qu'on impose l'évaluation par compétences en se moquant totalement du paradigme pédagogique qui la sous-tend.
L'immense majorité des expériences d'évaluation par compétences continuent à faire leurs évaluations comme dans le paradigme de l'évaluation traditionnelle, avec des contrôles traditionnels. Normalement, ce devrait être la tâche complexe qui devrait être l'évaluation dans un système de la pédagogie par compétence. Le modèle a été décrit :
- une tâche complexe initiale pour découvrir le sujet.
- un cours solide pour vérifier/invalider les hypothèses et donner le contenu scientifique/littéraire/mettez ce que vous voulez/, souvent en magistral ou en cours dialogué.
- une tâche complexe pour appliquer ce qui a été appris.
Ensuite, évaluation en tâche complexe sur une compétence qui a été travaillée pendant plusieurs chapitres travaillés dans le modèle ci-dessus.
Évidemment, avec la multiplication des micro-contrôles, des listes à mourir d'items et compagnie, on est très loin du modèle de l'évaluation par compétences (où on peut noter avec des notes chiffrées, au passage). Au passage, personne ne parle des tâches complexes dans ces histoires de classes sans notes, ou à la marge comme si ce n'était pas l'essentiel (l'essentiel étant la grille de compétences, j'ai entendu des collègues dire qu'ils en avait 76 :abb: ).
çà correspond à ce que j'ai pu observer. L'apothéose étant quand le positionnement est calculé comme une moyenne de couleur.
- Le très officiel C.A.S. se penche sur l'évaluation des enseignants et propose l'évaluation par les élèves + le coaching
- Nouvelle évaluation par le chef d'établissement selon trois critères d'évaluation
- "Les règles d'évaluation du brevet et les autres grandes lignes de l'évaluation" seront fixées en avril-mai 2015.
- Evaluation sommative et évaluation formative
- Evaluation et auto-évaluation EPLE
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