- William FosterExpert
Et quand un enseignant, qui a été recruté comme pédagogue, n'arrive pas à comprendre ce que des experts en pédagogie demandent, c'est qu'il y a dû y avoir tromperie sur la marchandise.qrabiere a écrit:pailleauquebec a écrit:On pourra quand même s'interroger si toutes ces misères que nous subissons tous ne nous détournent pas de l'essentiel : faire progresser nos élèves.
C'est vraiment sans fin, entre les injonctions des outils, des dispositifs, des pédagogies,...
Quand est-ce que l'enseignant va pouvoir tracer librement son chemin en conscience et si possible en prenant du plaisir dans son travail ?
Tout à fait d'accord. Je ne suis qu'au début de ma carrière et j'ai l'impression de passer plus de temps à essayer de comprendre ce que l'on attend de moi que de m'occuper de mes élèves. Parfois ça me déprime...
Soit on est très nombreux à avoir été recrutés à tort (et on sait que le tort tue, on l'aura assez répété !), soit les experts en pédagogie sont des escrocs.
Soit les deux.
- pailleauquebecFidèle du forum
Au delà de ça, ce qui m'inquiète c'est le peu de confiance en l'homme, voire en l'humanité.
Pour nos élèves, un courant rousseauiste assez majoritaire considère que les élèves sont bons et que c'est le système qui les pervertit.
Par contre pour les profs, on tient presque systématiquement le raisonnement inverse, ils sont dans l'erreur qui les conduit à se comporter de manière néfaste, et seule une formation pourrait les sortir de la misère professionnelle et intellectuelle. C'est l'idée qu'on va changer l'homme un peu contre son gré. Et je vois ce genre de philosophie à l'oeuvre dans l'encadrement autour de moi : Sur les compétences, on conduit les enseignants sans leur laisser d'alternative, à coup de petites manœuvres sournoises, via pronote notamment. On conduit les enseignants comme on conduirait un troupeau. Les débats de fond sont soigneusement évités (tout en clamant la concertation de façade).
Je regrette pour ma part que les différents courants de pensée soient en lutte au point d'essayer d'imposer à l'autre sa vision.
Pour ma part je fais confiance en l'homme, en l'enseignant qui trace librement son chemin en conscience, qui progresse chaque jour, qui remet sur le métier son ouvrage, voilà mon idéal pour mon métier d'enseignant. A celui-là pas besoin de formation, ni de décisions imposées sur l'évaluation, les dispositifs pédagogiques, et le reste.
D'autre part, dans le contenu de ce qu'on appelle formation à l'EN, la part de l'idéologie me semble assez souvent grande :
Pour moi il n'y a pas de formation digne de ce nom sans présenter les deux aspects d'un même problème :
Par exemple, une formation sur l'évaluation par compétences devrait montrer les avantages et les inconvénients de ce type d'évaluation. Et devait aussi présenter les alternatives avec leurs avantages et leurs inconvénients. Le tout, si possible, basé sur des études scientifiques robustes, et quand ce n'est pas le cas dire qu'il n'y a aucune preuve de ce qu'on avance. Et pour faire ce genre de formation il faut bosser.
Et à la fin on devrait laisser beaucoup de liberté à l'enseignant d'évaluer comme il veut.
Sinon on a vite fait de partir dans un déséquilibre et notre métier est un métier d'équilibriste.
Pour nos élèves, un courant rousseauiste assez majoritaire considère que les élèves sont bons et que c'est le système qui les pervertit.
Par contre pour les profs, on tient presque systématiquement le raisonnement inverse, ils sont dans l'erreur qui les conduit à se comporter de manière néfaste, et seule une formation pourrait les sortir de la misère professionnelle et intellectuelle. C'est l'idée qu'on va changer l'homme un peu contre son gré. Et je vois ce genre de philosophie à l'oeuvre dans l'encadrement autour de moi : Sur les compétences, on conduit les enseignants sans leur laisser d'alternative, à coup de petites manœuvres sournoises, via pronote notamment. On conduit les enseignants comme on conduirait un troupeau. Les débats de fond sont soigneusement évités (tout en clamant la concertation de façade).
Je regrette pour ma part que les différents courants de pensée soient en lutte au point d'essayer d'imposer à l'autre sa vision.
Pour ma part je fais confiance en l'homme, en l'enseignant qui trace librement son chemin en conscience, qui progresse chaque jour, qui remet sur le métier son ouvrage, voilà mon idéal pour mon métier d'enseignant. A celui-là pas besoin de formation, ni de décisions imposées sur l'évaluation, les dispositifs pédagogiques, et le reste.
D'autre part, dans le contenu de ce qu'on appelle formation à l'EN, la part de l'idéologie me semble assez souvent grande :
Pour moi il n'y a pas de formation digne de ce nom sans présenter les deux aspects d'un même problème :
Par exemple, une formation sur l'évaluation par compétences devrait montrer les avantages et les inconvénients de ce type d'évaluation. Et devait aussi présenter les alternatives avec leurs avantages et leurs inconvénients. Le tout, si possible, basé sur des études scientifiques robustes, et quand ce n'est pas le cas dire qu'il n'y a aucune preuve de ce qu'on avance. Et pour faire ce genre de formation il faut bosser.
Et à la fin on devrait laisser beaucoup de liberté à l'enseignant d'évaluer comme il veut.
Sinon on a vite fait de partir dans un déséquilibre et notre métier est un métier d'équilibriste.
- William FosterExpert
Mais comme tu es prof, tu es dans l'erreur en disant que les profs sont dans l'erreur. Et donc les profs ne sont pas dans l'erreur. Et donc tu as raison, et ils sont dans l'erreur...pailleauquebec a écrit:(...) Par contre pour les profs, on tient presque systématiquement le raisonnement inverse, ils sont dans l'erreur (...)
... afk aspirine :fievre:
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- gauvain31Empereur
qrabiere a écrit:pailleauquebec a écrit:On pourra quand même s'interroger si toutes ces misères que nous subissons tous ne nous détournent pas de l'essentiel : faire progresser nos élèves.
C'est vraiment sans fin, entre les injonctions des outils, des dispositifs, des pédagogies,...
Quand est-ce que l'enseignant va pouvoir tracer librement son chemin en conscience et si possible en prenant du plaisir dans son travail ?
Tout à fait d'accord. Je ne suis qu'au début de ma carrière et j'ai l'impression de passer plus de temps à essayer de comprendre ce que l'on attend de moi que de m'occuper de mes élèves. Parfois ça me déprime...
Arrête de déprimer : OCCUPE-TOI DES ÉLÈVES , tu es payé pour t'occuper d'eux, et pas de ce que pensent les IPR. Déjà qu'ils ne sont pas toujours d'accord entre eux donc bon.... Fais ton cours. Point. Si tu peux, va voir des séances d'une collègue plus expérimentée. Quand j'étais néotitulaire. j'ai demandé à ma collègue de voir ses cours (elle partait à la retraite un ois après en octobre). Chaque cours auquel j'ai assisté, m'a fait gagner deux années de préparation ; c'était vraiment super; surtout que la génétique n'est pas évidente à transmettre
Allez au boulot , et ne te prends pas la tête avec ces compétences dont tout le monde se fout presque au fond (même les IPR, mais chut, eux n'ont pas le droit de le dire)
- WahlouNiveau 9
gauvain31 a écrit: et pas de ce que pense les IPR.
Ah parce qu'ils pensent ? :blague:
Bon franchement, passer son temps à s'occuper de compétences dont la plupart des profs, élèves, parents (et même parfois IPR) n'en ont cure, voilà quoi.
Puis j'abonde dans le sens de Gauvain, observer le cours des collègues peut ne pas être inutile
- gauvain31Empereur
Wahlou a écrit:gauvain31 a écrit: et pas de ce que pensent les IPR.
Ah parce qu'ils pensent ? :blague:
Bon franchement, passer son temps à s'occuper de compétences dont la plupart des profs, élèves, parents (et même parfois IPR) n'en ont cure, voilà quoi.
Puis j'abonde dans le sens de Gauvain, observer le cours des collègues peut ne pas être inutile
Si Wahlou, ça peut arriver ..... mais ils raisonnent en circuit fermé. Un IPR de LSF (sourd lui-même) m'a un jour raconté une réunion entre IPR de différentes disciplines. Il m'a dit qu'il était lui même ahuri quand il a vu que personne ne s'écoutait parler. Chacun parle pour lui-même. Ce qui ne m'étonne pas vu le melon qu'ont certains. Quand on sait ça on sait tout.
Le fait d'être IPR vous oblige à voir les mêmes personnes qui exposent leur mêmes idées depuis des années. il y a un manque de brassage d'idées , et/ou un manque d'ouverture aux idées alternatives, qui fait qu'on peut se mettre des barrières mentales très rapidement. Ceci peut expliquer le fait que certains IPR ne supportent pas qu'on les contredisent; ils sont besoin d'être rassurés dans leur (très) petit nombre.
- JmarcelNiveau 5
Bonjour à tous,
Je n'ai pas relu l'intégralité de la discussion et je remonte un vieux sujet mais je pense que ma question doit être posée ici.
Stagiaire, j'ai des classes de 5ème. Je n'arrive décidément pas à me faire à la réforme du collège (que je scrutais attentivement encore étudiant et que j'exècre). Quand je vois certaines ressources académiques ... je me dis que je n'ai jamais été pris pour un tel imbé*** en étant moi-même en 5ème avec des dessins, niveau de langage familier et réduction du vocabulaire au strict minimum. J'ai le sentiment d'un varitable gap entre ce que j'ai vécu au collège (et j'étais loin d'être dans un collège aisé et privilégié etc) et ce qu'on demande aujourd'hui aux collégiens ...
En discutant et en me renseignant, on me disait que rien n'oblige l'enseignant à évaluer par compétence. Toutefois, en tant que stagiaire, cela pourrait-il m'être reproché ? Surtout que l'espe est dernière notre dos.
Je n'ai pas relu l'intégralité de la discussion et je remonte un vieux sujet mais je pense que ma question doit être posée ici.
Stagiaire, j'ai des classes de 5ème. Je n'arrive décidément pas à me faire à la réforme du collège (que je scrutais attentivement encore étudiant et que j'exècre). Quand je vois certaines ressources académiques ... je me dis que je n'ai jamais été pris pour un tel imbé*** en étant moi-même en 5ème avec des dessins, niveau de langage familier et réduction du vocabulaire au strict minimum. J'ai le sentiment d'un varitable gap entre ce que j'ai vécu au collège (et j'étais loin d'être dans un collège aisé et privilégié etc) et ce qu'on demande aujourd'hui aux collégiens ...
En discutant et en me renseignant, on me disait que rien n'oblige l'enseignant à évaluer par compétence. Toutefois, en tant que stagiaire, cela pourrait-il m'être reproché ? Surtout que l'espe est dernière notre dos.
- User17095Érudit
Tu suis le projet d'établissement - et à plus forte raison quand tu es stagiaire, tu t'alignes sur tes collègues.
- Isis39Enchanteur
Jmarcel a écrit:Bonjour à tous,
Je n'ai pas relu l'intégralité de la discussion et je remonte un vieux sujet mais je pense que ma question doit être posée ici.
Stagiaire, j'ai des classes de 5ème. Je n'arrive décidément pas à me faire à la réforme du collège (que je scrutais attentivement encore étudiant et que j'exècre). Quand je vois certaines ressources académiques ... je me dis que je n'ai jamais été pris pour un tel imbé*** en étant moi-même en 5ème avec des dessins, niveau de langage familier et réduction du vocabulaire au strict minimum. J'ai le sentiment d'un varitable gap entre ce que j'ai vécu au collège (et j'étais loin d'être dans un collège aisé et privilégié etc) et ce qu'on demande aujourd'hui aux collégiens ...
En discutant et en me renseignant, on me disait que rien n'oblige l'enseignant à évaluer par compétence. Toutefois, en tant que stagiaire, cela pourrait-il m'être reproché ? Surtout que l'espe est dernière notre dos.
Je ne comprends pas « véritable gap ».
L’enseignement c’est toi qui le fait. Mes exigences n’ont pas baissé avec la réforme du collège. D’ailleurs les programmes ne sont pas plus légers qu’avant.
- JmarcelNiveau 5
Effectivement, Isis39, les programmes ne sont pas plus minces, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire, mais le sens de mon message est altéré par un certain manque de nuance.
La question portait strictement sur l'évaluation avec des gommettes, dessins, voire ... des pokémons et des tournures de phrases "infantilisantes". Loin de moi l'idée de faire des jugements de valeur, mais si on compare avec des évaluations du premier degré et bien on est plus porche de l'école primaire que du lycée ... Je suis un peu sévère il est vrai. Mais je suis allé jusqu'à ressortir mes cours de 5ème et des fois le contraste est fort avec certaines ressources académiques proposées, qui ressemblent plus, selon moi, à quelque chose de cycle 2 ...
Effectivement, chacun fait comme il le souhaite et comme le précise Poganophile, le projet d'établissement prime, j'avais oublié et il est raisonnable (et normal !) de s'y tenir
La question portait strictement sur l'évaluation avec des gommettes, dessins, voire ... des pokémons et des tournures de phrases "infantilisantes". Loin de moi l'idée de faire des jugements de valeur, mais si on compare avec des évaluations du premier degré et bien on est plus porche de l'école primaire que du lycée ... Je suis un peu sévère il est vrai. Mais je suis allé jusqu'à ressortir mes cours de 5ème et des fois le contraste est fort avec certaines ressources académiques proposées, qui ressemblent plus, selon moi, à quelque chose de cycle 2 ...
Effectivement, chacun fait comme il le souhaite et comme le précise Poganophile, le projet d'établissement prime, j'avais oublié et il est raisonnable (et normal !) de s'y tenir
- MyrrhaNiveau 9
L'évaluation par compétences ce n'est pas l'évaluation avec des gommettes et des dessins.
On peut trouver que l'évaluation par compétences est incomplète (parce qu'elle n'évalue que des compétences, et pas des connaissances).
On peut aussi mépriser ce terme de "compétences" qui nous fait voir les élèves comme des futurs salariés dont il faut remplir le CV, ou pire, comme des ordinateurs sur lesquels on programme différents logiciels.
Mais l'évaluation par compétences, malgré les limites que je viens d'évoquer, peut être faite très sérieusement. Et je te rassure, tu n'as aucune obligation de noter avec des gommettes...
On peut trouver que l'évaluation par compétences est incomplète (parce qu'elle n'évalue que des compétences, et pas des connaissances).
On peut aussi mépriser ce terme de "compétences" qui nous fait voir les élèves comme des futurs salariés dont il faut remplir le CV, ou pire, comme des ordinateurs sur lesquels on programme différents logiciels.
Mais l'évaluation par compétences, malgré les limites que je viens d'évoquer, peut être faite très sérieusement. Et je te rassure, tu n'as aucune obligation de noter avec des gommettes...
- SimeonNiveau 10
pogonophile a écrit:Tu suis le projet d'établissement - et à plus forte raison quand tu es stagiaire, tu t'alignes sur tes collègues.
Réponse très raisonnable mais qui est aussi une façon quasi certaine de se faire dégommer par l'INSPE ou l'inspection.
S'aligner sur ce qu'il se fait dans ton équipe/établissement ne te protégera de rien.
Travail en équipe et inspire toi de ce que font tes collègues, mais intègre une partie des recommandations de l'INSPE/inspection et montre que tu es ouvert à la discussion. De toute façon, même si le discours "officiel" est parfois un peu délirant, il y a souvent une partie intéressante qui peut enrichir ta façon de travailler.
- SolgaNiveau 6
Chez nous, ce n'est pas compliqué puisque de toute façon, la partie "notes" de Pronote est bloquée et nous n'évaluons que par compétences depuis la réforme, mais je sais que beaucoup d'établissements combinent les deux. So wait and see...
- ylmExpert spécialisé
C'est dans le projet d'établissement, sur proposition du conseil pédagogique, qui a été voté au CA ?Solga a écrit:Chez nous, ce n'est pas compliqué puisque de toute façon, la partie "notes" de Pronote est bloquée et nous n'évaluons que par compétences depuis la réforme
_________________
The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- trompettemarineMonarque
Fais de ton mieux (Inspé, tuteur, formateur, relation avec le chef d'établissement, préparation des cours et gestion de classe) sans trop te poser de questions sur la mode des compétences. Ce sera bien suffisant.
L'année de stage, fais ce qui est prioritaire pour être titularisé. Tu seras pris cette année dans un tourbillon.
Tu seras plus libre l'année prochaine. Sache que l'on commence à être un peu à l'aise au bout de trois ou quatre ans.
Pense aussi à d'autres voies si ce métier te rend malheureux pour ne pas y rester coincé toute ta vie (pas de carrière, mauvaise paie, ingratitude éventuelle de la hiérarchie malgré les belles paroles, prof-bashing).
Profite de chaque bon moment passé à préparer les cours et à les donner avec tes élèves : il y en a aussi !
Bon courage et bienvenue dans le métier.
HS : Un des collèges de notre secteur est passé au "sans note", son niveau s'est effondré.
La question de l'évaluation est un vaste sujet à "mettre sur la table" comme dirait notre ministre que ce soit au collège ou au lycée (globalement, on surnote pour garder les élèves à cause de la réforme). La suppression des redoublements sous le précédent ministère a définitivement mis l'évaluation à terre. Je suis quasiment certaine que les 96 % de réussite au baccalauréat vont devenir la norme, tandis que l'on continuera à s'effondrer dans le classement PISA, parole de Cassandre.
L'année de stage, fais ce qui est prioritaire pour être titularisé. Tu seras pris cette année dans un tourbillon.
Tu seras plus libre l'année prochaine. Sache que l'on commence à être un peu à l'aise au bout de trois ou quatre ans.
Pense aussi à d'autres voies si ce métier te rend malheureux pour ne pas y rester coincé toute ta vie (pas de carrière, mauvaise paie, ingratitude éventuelle de la hiérarchie malgré les belles paroles, prof-bashing).
Profite de chaque bon moment passé à préparer les cours et à les donner avec tes élèves : il y en a aussi !
Bon courage et bienvenue dans le métier.
HS : Un des collèges de notre secteur est passé au "sans note", son niveau s'est effondré.
La question de l'évaluation est un vaste sujet à "mettre sur la table" comme dirait notre ministre que ce soit au collège ou au lycée (globalement, on surnote pour garder les élèves à cause de la réforme). La suppression des redoublements sous le précédent ministère a définitivement mis l'évaluation à terre. Je suis quasiment certaine que les 96 % de réussite au baccalauréat vont devenir la norme, tandis que l'on continuera à s'effondrer dans le classement PISA, parole de Cassandre.
- IrulanHabitué du forum
Jmarcel, la première chose est de savoir ce que préconisent tes formateurs à l'Inspé. S'ils sont pour l'évaluation par compétences, tu devras faire avec si ton collège fonctionne ainsi. Si tes collègues sont des suppôts de Satan évaluent par notes, alors tu pourras demander directement à ton tuteur Inspé si à son avis tu dois t'aligner sur tes collègues ou évaluer par compétences. Tu seras peut-être alors amené à faire les deux : rentrer des notes pour respecter ce qui se fait dans l'établissement, mais "coller des gommettes" sur les évaluations pour bien montrer que tu suis ce que veut l'inspé.
Il faut aussi savoir que chaque collège fait à sa sauce : évaluation par compétences avec les compétences officielles, évaluation par compétences avec des compétences réécrites par les collègues, évaluations par compétences ET par notes...sans compter que parfois tu as les quatre couleurs uniquement, parfois plus de paliers... Ha ha, tu vas t'amuser ;-)
En pratique, on s'habitue ne t'en fais pas. Ce style d'évaluation peut même être plus pertinent qu'une note (en rédaction, je peux noter plusieurs compétences, et mettre "Très satisfaisant" à une copie vraiment bien écrite, tandis qu'avec une seule note deux élèves peuvent avoir la même en ayant coché tous les attendus, alors qu'un texte est moyen et l’autre d'un bon niveau). Personnellement, j'aimerais revenir aux notes, mais je ne le pourrai pas, car ce n'est pas la politique de mon établissement.
Il faut aussi savoir que chaque collège fait à sa sauce : évaluation par compétences avec les compétences officielles, évaluation par compétences avec des compétences réécrites par les collègues, évaluations par compétences ET par notes...sans compter que parfois tu as les quatre couleurs uniquement, parfois plus de paliers... Ha ha, tu vas t'amuser ;-)
En pratique, on s'habitue ne t'en fais pas. Ce style d'évaluation peut même être plus pertinent qu'une note (en rédaction, je peux noter plusieurs compétences, et mettre "Très satisfaisant" à une copie vraiment bien écrite, tandis qu'avec une seule note deux élèves peuvent avoir la même en ayant coché tous les attendus, alors qu'un texte est moyen et l’autre d'un bon niveau). Personnellement, j'aimerais revenir aux notes, mais je ne le pourrai pas, car ce n'est pas la politique de mon établissement.
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Ad augusta per angusta.
- JmarcelNiveau 5
Merci pour toutes vos réponses. Mon avis avait l'air tranché ... en me relisant il l'est un peu effectivement. Mais j'essaie vraiment de m'ouvrir et de comprendre ces nouvelles méthodes. Même jeune lauréat, promis je me soigne :sourit:
Cela dit Mara-Jade, je comprends mal l'argument selon lequel des compétences permettraient de mieux faire comprendre les résultats. Je vois mal en quoi un barème, lorsqu'il détaille la note (et un barème me semble toujours souhaitable) ne serait pas aussi éloquent que des degrés de maîtrise. **
Mais je comprendrais sûrement mieux les choses en découvrant de nouvelles pratiques auxquelles je semble de prime abord réticent !
Cela dit Mara-Jade, je comprends mal l'argument selon lequel des compétences permettraient de mieux faire comprendre les résultats. Je vois mal en quoi un barème, lorsqu'il détaille la note (et un barème me semble toujours souhaitable) ne serait pas aussi éloquent que des degrés de maîtrise. **
Mais je comprendrais sûrement mieux les choses en découvrant de nouvelles pratiques auxquelles je semble de prime abord réticent !
- henrietteMédiateur
Bien d'accord avec toi : dire que l'évaluation par compétences c'est coller des gommettes de couleur ne correspond à rien. Ce qu'il faut critiquer, c'est la logique de la compétence lorsqu'elle est opposée à la connaissance, et la détermination des dites compétences, pertinente ou pas.Myrrha a écrit:L'évaluation par compétences ce n'est pas l'évaluation avec des gommettes et des dessins.
On peut trouver que l'évaluation par compétences est incomplète (parce qu'elle n'évalue que des compétences, et pas des connaissances).
On peut aussi mépriser ce terme de "compétences" qui nous fait voir les élèves comme des futurs salariés dont il faut remplir le CV, ou pire, comme des ordinateurs sur lesquels on programme différents logiciels.
Mais l'évaluation par compétences, malgré les limites que je viens d'évoquer, peut être faite très sérieusement. Et je te rassure, tu n'as aucune obligation de noter avec des gommettes...
Pour ma part, je trouve que les compétences transversales sont le plus souvent peu pertinentes (pour rester diplomate) ; par contre les compétences disciplinaires (déterminées pour et par ta discipline) peuvent être très utiles, intéressantes et efficaces pour faire comprendre aux élèves où ils en sont. Et évaluation par compétences et note chiffrée ne s'excluent pas non plus nécessairement. Bref, attention au préjugés.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- JmarcelNiveau 5
henriette a écrit:Bien d'accord avec toi : dire que l'évaluation par compétences c'est coller des gommettes de couleur ne correspond à rien. Ce qu'il faut critiquer, c'est la logique de la compétence lorsqu'elle est opposée à la connaissance, et la détermination des dites compétences, pertinente ou pas.Myrrha a écrit:L'évaluation par compétences ce n'est pas l'évaluation avec des gommettes et des dessins.
On peut trouver que l'évaluation par compétences est incomplète (parce qu'elle n'évalue que des compétences, et pas des connaissances).
On peut aussi mépriser ce terme de "compétences" qui nous fait voir les élèves comme des futurs salariés dont il faut remplir le CV, ou pire, comme des ordinateurs sur lesquels on programme différents logiciels.
Mais l'évaluation par compétences, malgré les limites que je viens d'évoquer, peut être faite très sérieusement. Et je te rassure, tu n'as aucune obligation de noter avec des gommettes...
Pour ma part, je trouve que les compétences transversales sont le plus souvent peu pertinentes (pour rester diplomate) ; par contre les compétences disciplinaires (déterminées pour et par ta discipline) peuvent être très utiles, intéressantes et efficaces pour faire comprendre aux élèves où ils en sont. Et évaluation par compétences et note chiffrée ne s'excluent pas non plus nécessairement. Bref, attention au préjugés.
Il s'agissait d'introduire ma question. J'ai bien conscience que la notation par compétence ne se réduit pas à des clichés et j'aurais pu développer plus longuement mais je trouvais que suffisamment de propos clairs et concis ont été déployés dans ces quelques vingt pages.
Toutefois, il y a aussi des clichés persistants chez les détracteurs de la notation chiffrée ! Dans tous les cas je partage vos propos sur le fait qu'il ne faille pas d'opposition binaire entre compétences et connaissances dans le débat de la notation.
- SolgaNiveau 6
Voté au CA, je suppose mais il faudrait que je retrouve le PV d'il y a 4 ans. Sur proposition du conseil péda, pas vraiment, c'est plutôt sur proposition du CDE, qui fit valoir que conserver un double système notes+compétences allait être "coûteux" en temps/investissement et pas forcément pertinent.ylm a écrit:C'est dans le projet d'établissement, sur proposition du conseil pédagogique, qui a été voté au CA ?Solga a écrit:Chez nous, ce n'est pas compliqué puisque de toute façon, la partie "notes" de Pronote est bloquée et nous n'évaluons que par compétences depuis la réforme
Et comme nous ne sommes pas du tout belliqueux, il n'y a pas eu d'objections majeures. Aujourd'hui je ne nourris pas de regrets d'autant que - je l'avoue- la question de l'évaluation ne me passionne pas. Chaque système d'évaluation a ses avantages et ses inconvénients ; et dans la mesure où évaluer par compétences a nécessité une remise en perspective des contenus, je n'ai aucune envie de refaire le chemin dans l'autre sens.
- ElyasEsprit sacré
Jmarcel a écrit:henriette a écrit:Bien d'accord avec toi : dire que l'évaluation par compétences c'est coller des gommettes de couleur ne correspond à rien. Ce qu'il faut critiquer, c'est la logique de la compétence lorsqu'elle est opposée à la connaissance, et la détermination des dites compétences, pertinente ou pas.Myrrha a écrit:L'évaluation par compétences ce n'est pas l'évaluation avec des gommettes et des dessins.
On peut trouver que l'évaluation par compétences est incomplète (parce qu'elle n'évalue que des compétences, et pas des connaissances).
On peut aussi mépriser ce terme de "compétences" qui nous fait voir les élèves comme des futurs salariés dont il faut remplir le CV, ou pire, comme des ordinateurs sur lesquels on programme différents logiciels.
Mais l'évaluation par compétences, malgré les limites que je viens d'évoquer, peut être faite très sérieusement. Et je te rassure, tu n'as aucune obligation de noter avec des gommettes...
Pour ma part, je trouve que les compétences transversales sont le plus souvent peu pertinentes (pour rester diplomate) ; par contre les compétences disciplinaires (déterminées pour et par ta discipline) peuvent être très utiles, intéressantes et efficaces pour faire comprendre aux élèves où ils en sont. Et évaluation par compétences et note chiffrée ne s'excluent pas non plus nécessairement. Bref, attention au préjugés.
Il s'agissait d'introduire ma question. J'ai bien conscience que la notation par compétence ne se réduit pas à des clichés et j'aurais pu développer plus longuement mais je trouvais que suffisamment de propos clairs et concis ont été déployés dans ces quelques vingt pages.
Toutefois, il y a aussi des clichés persistants chez les détracteurs de la notation chiffrée ! Dans tous les cas je partage vos propos sur le fait qu'il ne faille pas d'opposition binaire entre compétences et connaissances dans le débat de la notation.
Je ne te cacherai pas que je pense que quand on entre dans un métier, avoir l'humilité de voir ce que font les gens et ce que ça donne concrètement sans être dans le jugement et les clichés, c'est une bonne chose
- JmarcelNiveau 5
Pour vous rassurer, mon message initial contraste avec ma curiosité et j'ai hâte d'en apprendre plus au contact de collègues expérimentés et dépasser ce que vous considérez comme des "préjugés". Il y a d'ailleurs une forte tendance chez les tenants de l'évaluation par compétence à considérer que tous les arguments opposés seraient des clichés ou des préjugés.
Votre propos me fait penser à ces formateurs espe qui imaginent que les étudiants sont des feuilles blanches sur lesquelles on pourrait graver comme dans le marbre les sermons de la sacro-sainte réforme du collège. Un jeune enseignant garde en lui son expérience d'élève et s'intéressait (normalement) aux pratiques de ses anciens professeurs et il est apte à en voir l'évolution et à s'interroger sur ces nouvelles pratiques. De même, il n'est pas resté hors des débats et de la littérature des "sciences" de l'éducation. J'ose espérer qu'un lauréat s'est intéressé à ladite réforme et a une opinion, qu'il soit pour, ou contre ! Toutefois, loin de moi l'idée de remettre en cause des pratiques, même si mon propos était un peu caricatural, je n'avais pas pour ambition de rentrer dans le débat de l'évaluation, et pour cette raison, le début du message était peut-être malvenu.
Votre propos me fait penser à ces formateurs espe qui imaginent que les étudiants sont des feuilles blanches sur lesquelles on pourrait graver comme dans le marbre les sermons de la sacro-sainte réforme du collège. Un jeune enseignant garde en lui son expérience d'élève et s'intéressait (normalement) aux pratiques de ses anciens professeurs et il est apte à en voir l'évolution et à s'interroger sur ces nouvelles pratiques. De même, il n'est pas resté hors des débats et de la littérature des "sciences" de l'éducation. J'ose espérer qu'un lauréat s'est intéressé à ladite réforme et a une opinion, qu'il soit pour, ou contre ! Toutefois, loin de moi l'idée de remettre en cause des pratiques, même si mon propos était un peu caricatural, je n'avais pas pour ambition de rentrer dans le débat de l'évaluation, et pour cette raison, le début du message était peut-être malvenu.
- User17095Érudit
Il est important de se départir de son expérience d'élève. D'une part, les souvenirs que l'on en a ne sont que ça, des souvenirs, d'autre part on n'est pas soi-même représentatif de la diversité d'une classe. L'un des écueils fréquents en début de carrière, et même après, est de partir de ses propres représentations et objectifs pédagogiques, au lieu de prendre les élèves où ils en sont.
Je trouve que tu assenes beaucoup d'affirmations et de projections, et t'enjoins avec toute la suffisance d'un plus ancien, de passer beaucoup plus de temps à observer et interroger avant de tirer des conclusions.
Je trouve que tu assenes beaucoup d'affirmations et de projections, et t'enjoins avec toute la suffisance d'un plus ancien, de passer beaucoup plus de temps à observer et interroger avant de tirer des conclusions.
- LagomorpheFidèle du forum
Elyas a écrit:je pense que quand on entre dans un métier, avoir l'humilité de voir ce que font les gens et ce que ça donne concrètement sans être dans le jugement et les clichés, c'est une bonne chose
En ce qui me concerne, j'ai une grosse décade d'expérience et je devrais ne pas avoir d'opinion sur l'évaluation par compétence, pour une raison très simple: je ne l'ai jamais expérimentée.
Sauf que voilà : l'évaluation par compétence m'a toujours été présentée par les IPR comme une "obligation", sans que cette obligation ne soit appuyée par aucun texte réglementaire, et sans à aucun moment expliquer ni démontrer clairement la supériorité de ce mode d'évaluation. A part les sempiternelles diapos comparant caricaturalement "avant" (on était tous nuls et méchants) et "aujourd'hui" (la modernité merveilleuse et triomphante). Si je devais résumer le discours institutionnel sur les compétences, ce serait "il faut les mettre en oeuvre parce qu'on vous dit de le faire, vous êtes des fonctionnaires et vous êtes là pour fonctionner". Je n'ai eu qu'une non-réponse gênée à ma question un brin sournoise à un IPR lors d'une réunion de bassin "Vous dites que l'évaluation par compétence est une obligation. Quelles sont concrètement les sanctions que vous prendrez contre un collègue qui ne la met pas en oeuvre, et sur la base de quel texte ?".
Quand on cherche à m'imposer d'en haut un mode de fonctionnement sans autre argument sérieux qu'un mensonge sur son caractère prétendument obligatoire, je ne peux pas m'empêcher de penser que ce mode de fonctionnement est bancal. A mon sens, c'est la manière dont l'évaluation par compétence a été présentée / imposée par l'institution qui est génératrice de préjugés négatifs.
J'aurais l'esprit plus ouvert face à un collègue qui la pratique au quotidien, surtout si je récupère ses élèves l'année suivante et que je constate qu'ils sont au moins aussi à l'aise que d'autres.
- ElyasEsprit sacré
Jmarcel a écrit:Pour vous rassurer, mon message initial contraste avec ma curiosité et j'ai hâte d'en apprendre plus au contact de collègues expérimentés et dépasser ce que vous considérez comme des "préjugés". Il y a d'ailleurs une forte tendance chez les tenants de l'évaluation par compétence à considérer que tous les arguments opposés seraient des clichés ou des préjugés.
Votre propos me fait penser à ces formateurs espe qui imaginent que les étudiants sont des feuilles blanches sur lesquelles on pourrait graver comme dans le marbre les sermons de la sacro-sainte réforme du collège. Un jeune enseignant garde en lui son expérience d'élève et s'intéressait (normalement) aux pratiques de ses anciens professeurs et il est apte à en voir l'évolution et à s'interroger sur ces nouvelles pratiques. De même, il n'est pas resté hors des débats et de la littérature des "sciences" de l'éducation. J'ose espérer qu'un lauréat s'est intéressé à ladite réforme et a une opinion, qu'il soit pour, ou contre ! Toutefois, loin de moi l'idée de remettre en cause des pratiques, même si mon propos était un peu caricatural, je n'avais pas pour ambition de rentrer dans le débat de l'évaluation, et pour cette raison, le début du message était peut-être malvenu.
Il y a un souci, malgré ce que des tas de formateurs et de gens à l'INSP peuvent dire, l'évaluation par compétences n'existe pas. On confond l'approche par compétence et l'évaluation. Ce qui était critiqué dans ton message initial, c'est l'évaluation par positionnement. Mais on a écrit des tas de pages sur ce même sujet (c'est dans les pages précédentes de notre fil) depuis plusieurs années.
@Lagomorphe : je suis d'accord avec toi, d'autant que l'obligation, au moins au primaire et au collège, est d'évaluer les compétences, pas d'évaluer par compétences (ce qui n'existe pas, cf. plus avant dans le fil).
- MédéeÉrudit
D'accord avec Pogonophile.
Et en affirmant ceci de manière aussi péremptoire :
c'est partir du principe que chaque professeur ("normal"?? ) a eu envie de le devenir sur les bancs de l'école, ce qui est totalement faux.
Et en affirmant ceci de manière aussi péremptoire :
Jmarcel a écrit:
Un jeune enseignant garde en lui son expérience d'élève et s'intéressait (normalement) aux pratiques de ses anciens professeurs et il est apte à en voir l'évolution et à s'interroger sur ces nouvelles pratiques.
c'est partir du principe que chaque professeur ("normal"?? ) a eu envie de le devenir sur les bancs de l'école, ce qui est totalement faux.
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