Pensez-vous exercer ce métier jusqu'à la retraite ?
- CarmenLRNeoprof expérimenté
J'admets ne pas bien comprendre ce qu'est "un métier actif". Parle-t-on d'aller sur le terrain, mais lequel ? Je n'arrive pas à comprendre ce que ça recouvre.
- LefterisEsprit sacré
Oui, aller sur le terrain, travailler en horaires décalés entre autres. Bon tant pis, je ne peux en dire trop, parce que sinon, autant mettre ma photo ...CarmenLR a écrit:J'admets ne pas bien comprendre ce qu'est "un métier actif". Parle-t-on d'aller sur le terrain, mais lequel ? Je n'arrive pas à comprendre ce que ça recouvre.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MrHabitué du forum
pamplemousses4 a écrit:Il faut aussi veiller à ne pas trop fantasmer: nos amis magistrats, et commissaires de police surtout, manquent souvent d'enthousiasme (responsabilités énormes, salaire pas nécessairement mirobolant, charges administratives très lourdes, coupes dans les services, semaine de malades, permanences... et pas toujours une grande reconnaissance de leurs mérites non plus).
Ayant eu par trois fois affaire à la justice, je n'aurais pas tout à fait la même vision des choses.
Salaires JAF
Net mensuel débutant : environ 2 600 €, 5000 € en milieu de carrière, plus primes mensuelles et indemnités fixes et modulables.
http://www.cidj.com/article-metier/magistrat-magistrate
Pour le reste, je dirais : jugement arbitraire, falsification de dossier, autoritarisme, aucun compte à rendre.
- InvitéInvité
Personnellement, je viens à peine de commencer (4 mois) et même si les collégiens sont souvent touchants et me font rire, je dois admettre que je me demande si j'aurai toujours la même énergie à 50 ans pour réprimander, mettre des mots dans les carnets, coller des élèves à cause de leur comportement...
Dans ma matière, il y a très peu de postes en lycées et il y a souvent des gens incompétents et incultes qui les obtiennent par copinage avec l'IPR. Du coup, vu ma faible aptitude à la sociabilisation et au léchage de derrière, je pense que mes chances sont quasi nulles.
En plus, dans ma matière il y a des inconvénients notables qui me font parfois douter de l'envie de poursuivre (trop de logistique, de rangement, matière pas assez respectée par les élèves qui y mettent le souk). Je me demande si je n'aurais pas dû passer le capes dans une autre matière...
Dans ma matière, il y a très peu de postes en lycées et il y a souvent des gens incompétents et incultes qui les obtiennent par copinage avec l'IPR. Du coup, vu ma faible aptitude à la sociabilisation et au léchage de derrière, je pense que mes chances sont quasi nulles.
En plus, dans ma matière il y a des inconvénients notables qui me font parfois douter de l'envie de poursuivre (trop de logistique, de rangement, matière pas assez respectée par les élèves qui y mettent le souk). Je me demande si je n'aurais pas dû passer le capes dans une autre matière...
- abricotedapiExpert spécialisé
Je débute dans la profession, j'enseigne depuis deux ans. Je ne me vois pas faire ça toute ma vie, par peur d'ennui profond, de routine déprimante et de désespoir grandissant face à ce qu'on me demande de faire. Et encore, pour le moment je n'ai fait que des établissements calmes, avec des élèves gentils. Je me demande comment je vivrais des situations plus dures, comme les vivent certains collègues. La réforme ne fait qu'accentuer cette envie de prévoir une nouvelle carrière, parce que ça ressemble de moins en moins à ce que je voulais faire en devenant prof (et pourtant je n'avais pas de grandes attentes).
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- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- InvitéInvité
abricotedapi a écrit:La réforme ne fait qu'accentuer cette envie de prévoir une nouvelle carrière, parce que ça ressemble de moins en moins à ce que je voulais faire en devenant prof (et pourtant je n'avais pas de grandes attentes).
Pareil que toi. Mais moi j'avais sans doute de grandes attentes...
Personnellement, je voyais autrefois les concours d'enseignement comme quelque chose d'hyper exigent. Quand j'étudiais à la Sorbonne nouvelle au début des années 2000, les profs de fac nous parlaient du capes et de l'agreg comme quelque chose de prestigieux et qui n'était pas donné à tout le monde. Je pensais qu'il fallait être très érudit et devenir un expert de sa discipline. En outre, l'image du prof en chaire qui donne un cours magistral face à sa classe me bottait énormément. C'est à ça que j'aspirais !
Aujourd'hui, avec la victoire des pédagogistes, je trouve le métier déprimant : les gamins bavardent et n'écoutent plus (mais ironie du sort, ce sont les profs qu'on accuse de ne pas gérer leurs classes), on trouve partout l'injonction suprême de faire des îlots, de travailler en petits groupes, de bannir le cours magistral, de s'effacer face à l'élève, etc... Tout le charabia de l'ESPE me déprime.
- celitianSage
Malheureusement tu as raison, j'ai un parcours un peu particulier (PLP-certifié-agregé), j'ai très envie de partir de l'EN mais je me rends compte que cela va être très difficile et qu'au lieu de passer ces 3 concours, il aurait fallu réfléchir et passer un concours d'un autre ministère.Lefteris a écrit: Du reste, je ne me base pas que sur ma vision, forcément limitée, mais sur des critères objectifs : partir quand on démarre, c'est possible, on ne perd pas grand -chose, on a le temps de se refaire. Par exemple, un enseignant qui gagne 1600-1800 €, qui a moins de trente ans ne perd pas lourd à partir, même en catégorie B . Pendant un moment, il va stagner en indice, mais il compensera en indemnités fixes, le temps de repasser un concours interne, et aura le temps de "dérouler" une nouvelle carrière.Les témoignages sont multiples ici, je n'y reviens pas. Un certifié quadragénaire , au 10è ou 11è échelon, a fortiori un agrégé, aura à la fois plus de mal à partir et en même temps à ne pas trop dégringoler. Là dessus, il aura souvent une famille, un crédit, toutes choses rendant la mobilité plus difficile, sauf si le gain compense très largement, et là, c’est pas gagné.
Là, je regarde et je suis un peu désespérée car même si je suis prête à passer un autre concours, je ne sais pas trop lequel pour ne pas perdre en salaire.
- Reine MargotDemi-dieu
Tu as de toute façon un reclassement. Mais il faut aussi voir les perspectives de progression indiciaire. Si tu es en éco-gestion, les concours du ministère des Finances devraient te convenir, d'autant que les primes sont TRES intéressantes.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- celitianSage
Lors de mes recherches, je suis tombée dessus
http://www.economie.gouv.fr/recrutement/recrutement-avec-concours
et maintenant je recherche les modalités d'affectation si par chance j'ai le concours, car comme je suisvieille ou plus très jeune en tout cas , je ne suis pas mobile géographiquement.
http://www.economie.gouv.fr/recrutement/recrutement-avec-concours
et maintenant je recherche les modalités d'affectation si par chance j'ai le concours, car comme je suis
- LeclochardEmpereur
Lefteris a écrit:Mais tu peux corriger le ma que m'a foutu le "module complémentaire" de correction.amour a écrit:
Pas faux. Tu restes ici notre manne d'infos pour la reconversion dans l'autre sens en tous cas. Il serait très intéressant d'en discuter encore avec toi.
Du reste, je ne me base pas que sur ma vision, forcément limitée, mais sur des critères objectifs : partir quand on démarre, c'est possible, on ne perd pas grand -chose, on a le temps de se refaire. Par exemple, un enseignant qui gagne 1600-1800 €, qui a moins de trente ans ne perd pas lourd à partir, même en catégorie B . Pendant un moment, il va stagner en indice, mais il compensera en indemnités fixes, le temps de repasser un concours interne, et aura le temps de "dérouler" une nouvelle carrière.Les témoignages sont multiples ici, je n'y reviens pas. Un certifié quadragénaire , au 10è ou 11è échelon, a fortiori un agrégé, aura à la fois plus de mal à partir et en même temps à ne pas trop dégringoler. Là dessus, il aura souvent une famille, un crédit, toutes choses rendant la mobilité plus difficile, sauf si le gain compense très largement, et là, c’est pas gagné.
C'est terriblement juste, ce que tu dis.
Il y a un moment où il devient impossible de partir pour des raisons financières car on s'est installé dans un certain confort et qu'on a des engagements -crédit de la maison, études des enfants... Le changement est aussi d'autant plus facile qu'on est jeune et sans attache.
J'ai connu deux enseignants passionnés qui ont renoncé à leur rêve pour ces motifs matériels (l'une agrégée voulait être tailleuse de pierres; l'autre artiste peintre). La seconde a, cependant, démissionné un peu avant la retraite pour se consacrer à son oeuvre (elle peignait magnifiquement).
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- abricotedapiExpert spécialisé
Jeune, sans attaches : bon ben il est temps que je me casse alors
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- LeclochardEmpereur
abricotedapi a écrit:Jeune, sans attaches : bon ben il est temps que je me casse alors
Ce n'est pas quand tu seras en couple avec un conjoint qui ne peut pas bouger, un crédit de 20 ans sur le dos et deux enfants que tu seras plus libre qu'aujourd'hui. Plus on avance, plus les choix se réduisent (surtout qu'il y a un plafond d'âge pour certains concours).
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- abricotedapiExpert spécialisé
Exactement, j'ai dit ça sérieusement
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- InvitéInvité
Je n'atteindrai pas la retraite. Si je n'obtiens pas de poste en lycée, la réforme m'aura achevée avant.
- ninie88Niveau 2
C'est ma première année, mais je n'imagine pas faire ce travail jusqu'à la retraite. Ce ne sont pas les conditions, les élèves, ou encore la gestion qui me font me dire ça. C'est dur, pas très drôle, et la réforme me déprime profondément. Mais principalement, j'ai peur que ce métier tel qu'il est aujourd'hui ne me ferme des horizons.
J'ai toujours désiré enseigner. J'ai passé l'agrégation avec plaisir, la réussir a été un défi : si j'ai pu la réussir malgré mes origines sociales, malgré ma découverte tardive de la culture classique (pas de livres à la maison dans ma jeunesse!), alors les élèves aussi, si pénibles soient-ils, ont une chance, même mince, de faire ce qu'ils veulent. J'ai profondément envie de faire ce que je peux pour que ces casse-pieds puissent s'éveiller, s'intéresser à la culture, apprendre à ne pas se laisser couler. Je veux qu'ils sentent la possibilité de sortir la tête de l'eau.
Par contre, d'un point de vue personnel, j'ai peur de m'enfermer. Le milieu des professeurs est restreint, j'ai le sentiment de ne plus rencontrer que des collègues. Très chouettes et passionnants, mais tous enseignants. Mes engagements extérieurs au métier sont en suspens. Je ne suis pas sûre que ce soit uniquement lié au stage. L'administration, l'espe, tout cela est monstrueux. J'ai l'impression d'être dévorée par l'aspect administratif. J'ai peur qu'avec les réformes, la fureur des réunions, tout le tralala, je ne puisse pas assouvir ma curiosité, et je m'enferme dans un monde certes passionnant, mais unique. Je me donne donc quelques années, mais je sens que j'aurais besoin de changer à un moment.
Je vous fais un peu ma psychanalyse là. Mes profondes excuses.
J'ai toujours désiré enseigner. J'ai passé l'agrégation avec plaisir, la réussir a été un défi : si j'ai pu la réussir malgré mes origines sociales, malgré ma découverte tardive de la culture classique (pas de livres à la maison dans ma jeunesse!), alors les élèves aussi, si pénibles soient-ils, ont une chance, même mince, de faire ce qu'ils veulent. J'ai profondément envie de faire ce que je peux pour que ces casse-pieds puissent s'éveiller, s'intéresser à la culture, apprendre à ne pas se laisser couler. Je veux qu'ils sentent la possibilité de sortir la tête de l'eau.
Par contre, d'un point de vue personnel, j'ai peur de m'enfermer. Le milieu des professeurs est restreint, j'ai le sentiment de ne plus rencontrer que des collègues. Très chouettes et passionnants, mais tous enseignants. Mes engagements extérieurs au métier sont en suspens. Je ne suis pas sûre que ce soit uniquement lié au stage. L'administration, l'espe, tout cela est monstrueux. J'ai l'impression d'être dévorée par l'aspect administratif. J'ai peur qu'avec les réformes, la fureur des réunions, tout le tralala, je ne puisse pas assouvir ma curiosité, et je m'enferme dans un monde certes passionnant, mais unique. Je me donne donc quelques années, mais je sens que j'aurais besoin de changer à un moment.
Je vous fais un peu ma psychanalyse là. Mes profondes excuses.
- prof d'anglais97118Niveau 5
[quote="novabulma"]
+100000000000000abricotedapi a écrit:
les gamins bavardent et n'écoutent plus (mais ironie du sort, ce sont les profs qu'on accuse de ne pas gérer leurs classes), on trouve partout l'injonction suprême de faire des îlots, de travailler en petits groupes, de bannir le cours magistral, de s'effacer face à l'élève, etc... Tout le charabia de l'ESPE me déprime.
- LeclochardEmpereur
ninie88 a écrit:C'est ma première année, mais je n'imagine pas faire ce travail jusqu'à la retraite. Ce ne sont pas les conditions, les élèves, ou encore la gestion qui me font me dire ça. C'est dur, pas très drôle, et la réforme me déprime profondément. Mais principalement, j'ai peur que ce métier tel qu'il est aujourd'hui ne me ferme des horizons.
J'ai toujours désiré enseigner. J'ai passé l'agrégation avec plaisir, la réussir a été un défi : si j'ai pu la réussir malgré mes origines sociales, malgré ma découverte tardive de la culture classique (pas de livres à la maison dans ma jeunesse!), alors les élèves aussi, si pénibles soient-ils, ont une chance, même mince, de faire ce qu'ils veulent. J'ai profondément envie de faire ce que je peux pour que ces casse-pieds puissent s'éveiller, s'intéresser à la culture, apprendre à ne pas se laisser couler. Je veux qu'ils sentent la possibilité de sortir la tête de l'eau.
Par contre, d'un point de vue personnel, j'ai peur de m'enfermer. Le milieu des professeurs est restreint, j'ai le sentiment de ne plus rencontrer que des collègues. Très chouettes et passionnants, mais tous enseignants. Mes engagements extérieurs au métier sont en suspens. Je ne suis pas sûre que ce soit uniquement lié au stage. L'administration, l'espe, tout cela est monstrueux. J'ai l'impression d'être dévorée par l'aspect administratif. J'ai peur qu'avec les réformes, la fureur des réunions, tout le tralala, je ne puisse pas assouvir ma curiosité, et je m'enferme dans un monde certes passionnant, mais unique. Je me donne donc quelques années, mais je sens que j'aurais besoin de changer à un moment.
Je vous fais un peu ma psychanalyse là. Mes profondes excuses.
Tu devras te trouver d'autres centres d'intérêt, des passions sans rapport avec l'enseignement. Sinon, tu finiras comme notre sympathique ami Elyas qui ne vit que pour ses élèves et remplit ses journées de corrections et de préparations de cours. Au bout du chemin, il y a souvent la déconvenue.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- ninie88Niveau 2
Leclochard a écrit: Tu devras te trouver d'autres centres d'intérêt, des passions sans rapport avec l'enseignement. Sinon, tu finiras comme notre sympathique ami Elyas qui ne vit que pour ses élèves et remplit ses journées de corrections et de préparations de cours. Au bout du chemin, il y a souvent la déconvenue.
J'en ai des tas, seulement il m'a fallu tout mettre en suspens ! Avant j'apprenais d'autres langues (mais: changement de ville), je faisais du sport en club (mais: horaires de nouvelle, et je ne suis pas sûre que comme TZR ce sera mieux), j'avais des engagements associatifs (changement de ville, plus le temps de m'impliquer autant), etc. Je sais qu'au bout d'un moment on arrive à se réserver du temps. Et que tous les bahuts ne font pas des réunions jusqu'au milieu de la soirée. Je passe sur tout ce qui touche à l'espe, c'est temporaire. Mais je me demande si les exigences administratives folles ne vont pas continuer à m'épuiser pendant suffisamment longtemps pour que je passe à côté du reste.
Rassurez-moi sur un point: une fois titulaire, plus rien ne nous oblige à faire de la méthode espe en classe ? Parce que niveau création de bazar, c'est grandiose. Mais mon tuteur et mes formateurs veillent au grain.
- abricotedapiExpert spécialisé
Une fois titulaire, tu peux oublier ces inepties
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2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
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2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- LefterisEsprit sacré
Tu ne perds pas en traitement indiciaire, quelle que soit l'administration. On conserve à titre personnel son indice. Au début , tu as même des chances de gagner, le système indemnitaire étant meilleur quasiment partout. Le problème, si tu es agrégée, c'est qu'hormis dans la catégorie A, tu vas être bloquée à cet indice jusqu' à ce que tu obtiennes un grade octroyant un indice supérieur. Si par exemple tu es à l'indice 650, eh bien si tu es en catégorie B, tu ne le dépasseras jamais, puisqu'il n'existe pas.celitian a écrit:Malheureusement tu as raison, j'ai un parcours un peu particulier (PLP-certifié-agregé), j'ai très envie de partir de l'EN mais je me rends compte que cela va être très difficile et qu'au lieu de passer ces 3 concours, il aurait fallu réfléchir et passer un concours d'un autre ministère.Lefteris a écrit: Du reste, je ne me base pas que sur ma vision, forcément limitée, mais sur des critères objectifs : partir quand on démarre, c'est possible, on ne perd pas grand -chose, on a le temps de se refaire. Par exemple, un enseignant qui gagne 1600-1800 €, qui a moins de trente ans ne perd pas lourd à partir, même en catégorie B . Pendant un moment, il va stagner en indice, mais il compensera en indemnités fixes, le temps de repasser un concours interne, et aura le temps de "dérouler" une nouvelle carrière.Les témoignages sont multiples ici, je n'y reviens pas. Un certifié quadragénaire , au 10è ou 11è échelon, a fortiori un agrégé, aura à la fois plus de mal à partir et en même temps à ne pas trop dégringoler. Là dessus, il aura souvent une famille, un crédit, toutes choses rendant la mobilité plus difficile, sauf si le gain compense très largement, et là, c’est pas gagné.
Là, je regarde et je suis un peu désespérée car même si je suis prête à passer un autre concours, je ne sais pas trop lequel pour ne pas perdre en salaire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
Ce que doivent prendre en compte les plus jeunes, ce n'est pas seulement la situation actuelle, déjà pas reluisante, mais aussi celle à venir.abricotedapi a écrit:Exactement, j'ai dit ça sérieusement
Un professeur qui a 27 ans aujourd'hui a encore 40 ans devant lui (selon les règles d'aujourd'hui, donc c'est un minimum). Or, d'ici là, la dégradation se sera très probablement accélérée : charge de travail insupportable, temps de présence alourdi de fait (un truc comme la réforme va vite faire tourner certaines situations au cauchemar) , et très probablement un changement de statut déjà en projet (passage aux régions, fin de la notion de droit à la carrière, de l'emploi à vie ou à temps complet , etc. )
Cela demande de se projeter, et ce n'est évidemment pas facile.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- eleonore69Érudit
oui.. Objectivement avec une formation en histoire... Et j'aime mon métier.. enfin quand je l'exerce dans des conditions"normales".. cette année j'ai la chance d'être à 66% dans un bon lycée et 33% dans un lycée catastrophique... Lorsque j'exerce dans le premier, j'ai beaucoup de plaisir à enseigner... Donc mon but : me caser à 100 % dans un lycée agréable...
- InvitéInvité
ninie88 a écrit:C'est ma première année, mais je n'imagine pas faire ce travail jusqu'à la retraite. Ce ne sont pas les conditions, les élèves, ou encore la gestion qui me font me dire ça. C'est dur, pas très drôle, et la réforme me déprime profondément. Mais principalement, j'ai peur que ce métier tel qu'il est aujourd'hui ne me ferme des horizons.
J'ai toujours désiré enseigner. J'ai passé l'agrégation avec plaisir, la réussir a été un défi : si j'ai pu la réussir malgré mes origines sociales, malgré ma découverte tardive de la culture classique (pas de livres à la maison dans ma jeunesse!), alors les élèves aussi, si pénibles soient-ils, ont une chance, même mince, de faire ce qu'ils veulent. J'ai profondément envie de faire ce que je peux pour que ces casse-pieds puissent s'éveiller, s'intéresser à la culture, apprendre à ne pas se laisser couler. Je veux qu'ils sentent la possibilité de sortir la tête de l'eau.
Par contre, d'un point de vue personnel, j'ai peur de m'enfermer. Le milieu des professeurs est restreint, j'ai le sentiment de ne plus rencontrer que des collègues. Très chouettes et passionnants, mais tous enseignants. Mes engagements extérieurs au métier sont en suspens. Je ne suis pas sûre que ce soit uniquement lié au stage. L'administration, l'espe, tout cela est monstrueux. J'ai l'impression d'être dévorée par l'aspect administratif. J'ai peur qu'avec les réformes, la fureur des réunions, tout le tralala, je ne puisse pas assouvir ma curiosité, et je m'enferme dans un monde certes passionnant, mais unique. Je me donne donc quelques années, mais je sens que j'aurais besoin de changer à un moment.
Je vous fais un peu ma psychanalyse là. Mes profondes excuses.
J'aurais pu parfaitement écrire ce que tu viens de dire. Je me retrouve dans tout +1000
- jésusFidèle du forum
De toute façon le monde moderne du travail ne regarde plus que les compétences ( qui souvent arrivent en premier dans un CV avant les expériences et les formations).
Le monde enseignant ne regarde que les diplômes auxquels ils vouent un culte ( la recherche, la thèse, l'agrégation) et en fond un but en soi, par pur prestige.
( certes le monde du travail reconnaît du prestige à l'agrégation, mais sans autres compétences à vendre ça semble compliqué).
Les compétences s'acquièrent par l'expérience...
Et je pense, que ce n'est pas du mépris de la part de futurs employeurs que de penser qu'un prof même expérimenté n'est pas forcément employable directement sur un autre poste...
Un fleuriste qui voudrait devenir boulanger et à qui on demanderait de faire une formation de boulanger ne devrait pas se sentir insulté car on nierait ses compétences de commerçants, ( contact avec les clients, compta, code du commerce) , un prof non plus. Aucune compétence n'est perdue dans une reconversion...
Bref, il faut se donner les moyens de se rajouter quelques compétences supplémentaires pour faire autre chose.
Par exemple, j'ai loupé d'un point le concours de bibliothécaire territoriale, si je l'avais eu, je n'aurais eu aucune formation ni expérience dans ce domaine pour transformer l'essai . J'aurais postulé en vain, jusqu'au moment où j'aurais reconnu avoir besoin d'une formation idoine avec stage pour que cela fonctionne. En somme, mon frein aurait été surtout la fierté, le manque d'humilité face à ma formation ( un bac+5 en recherche n'ouvre pas à tout).
Pour changer de voie, il faut accepter de reconnaître ses lacunes, reconsidérer son parcours, se reformer. Et quand on a été prof longtemps, formateur en somme, cela est beaucoup plus difficile.
Le monde enseignant ne regarde que les diplômes auxquels ils vouent un culte ( la recherche, la thèse, l'agrégation) et en fond un but en soi, par pur prestige.
( certes le monde du travail reconnaît du prestige à l'agrégation, mais sans autres compétences à vendre ça semble compliqué).
Les compétences s'acquièrent par l'expérience...
Et je pense, que ce n'est pas du mépris de la part de futurs employeurs que de penser qu'un prof même expérimenté n'est pas forcément employable directement sur un autre poste...
Un fleuriste qui voudrait devenir boulanger et à qui on demanderait de faire une formation de boulanger ne devrait pas se sentir insulté car on nierait ses compétences de commerçants, ( contact avec les clients, compta, code du commerce) , un prof non plus. Aucune compétence n'est perdue dans une reconversion...
Bref, il faut se donner les moyens de se rajouter quelques compétences supplémentaires pour faire autre chose.
Par exemple, j'ai loupé d'un point le concours de bibliothécaire territoriale, si je l'avais eu, je n'aurais eu aucune formation ni expérience dans ce domaine pour transformer l'essai . J'aurais postulé en vain, jusqu'au moment où j'aurais reconnu avoir besoin d'une formation idoine avec stage pour que cela fonctionne. En somme, mon frein aurait été surtout la fierté, le manque d'humilité face à ma formation ( un bac+5 en recherche n'ouvre pas à tout).
Pour changer de voie, il faut accepter de reconnaître ses lacunes, reconsidérer son parcours, se reformer. Et quand on a été prof longtemps, formateur en somme, cela est beaucoup plus difficile.
- jésusFidèle du forum
Autre chose, rompre aussi avec une manie de prof de toujours vouloir être d'éternel étudiant.
Moi aussi, mais d'autres collègues en philo, s'ils s'écoutaient se réinscriraient à chaque rentrée pour un diplôme le plus souvent inutile pour trouver un travail ( une thèse, une prépa agrèg au nced alors qu'on n'a pas le temps, un autre master recherche, un diplôme de psycho etc) mais faire une formation utile avec stage pour de vrai...Se former pour un travail ne devrait pas être un vilain mot...
Moi aussi, mais d'autres collègues en philo, s'ils s'écoutaient se réinscriraient à chaque rentrée pour un diplôme le plus souvent inutile pour trouver un travail ( une thèse, une prépa agrèg au nced alors qu'on n'a pas le temps, un autre master recherche, un diplôme de psycho etc) mais faire une formation utile avec stage pour de vrai...Se former pour un travail ne devrait pas être un vilain mot...
- Si vous n'aviez-pas été profs, quel métier auriez-vous souhaité exercer?
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