- AsarteLilithBon génie
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Personnellement je pense que ça fait partie de notre métier, et en parler avec les élèves ne me fait certainement pas peur. Mais rassurer quelques collègues inquiets, je crois que ça n'a rien de mauvais, tout ça est compliqué et chacun a une approche différente de la situation, nous ne sommes pas des robots.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- SeiGrand Maître
MUTIS a écrit:Fesseur Pro a écrit:Ca fait partie de notre métier d'enseignant.Oudemia a écrit: or parler aux enfants ne s'improvise pas.
Je suis effaré par les collègues qui "ont peur" ou qui paniquent pour Lundi ne sachant pas quoi dire.
Idem...
Votre mépris à tous les deux, gardez-le où je pense.
Personnellement, je n'ai pas peur, je ne panique pas. Je me questionne. Oui, nous sommes professeurs, notre métier est de parler. Il n'empêche que je suis souvent en colère quand j'entends me parler des journalistes, des prétendus experts, des politiques sur la question du terrorisme. Pourtant, leur métier est aussi de parler. J'aurais aimé qu'ils se questionnent plus.
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- WonderWomanBon génie
Au lieu d'être effarés, donnez plutôt des pistes. Partagez votre expérience, votre savoir, votre connaissance du maniement des mots.MUTIS a écrit:Fesseur Pro a écrit:Ca fait partie de notre métier d'enseignant.Oudemia a écrit: or parler aux enfants ne s'improvise pas.
Je suis effaré par les collègues qui "ont peur" ou qui paniquent pour Lundi ne sachant pas quoi dire.
Idem...
Je ne bosserai pas lundi et je suis bien contente, parce que je ne sais pas quoi dire, comment le dire, comment bien l'amener, comment trouver les mots justes. Je ne sais pas. Méprisez-moi si vous le voulez, mais aidez ceux qui, comme moi, ne savent pas.
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- EU1Fidèle du forum
+1 Sei
- ditaNeoprof expérimenté
Pensez-vous que nous allons avoir des instructions de la part de la ministre, des recteurs ou des IPR d'ici lundi ?
Ce serait bien d'en avoir également de la part de nos CDE.
Ce serait bien d'en avoir également de la part de nos CDE.
- InvitéeC9Niveau 8
Ben non, on ne sait pas toujours quoi dire. On peut ne pas trouver les mots justes, comme le feraient des psys. Oui, c'est notre travail d'enseignant. Mais il faut comprendre que parmi les plus jeunes, certains ne se sentent pas capables d'affronter cela face à leurs classes.
L'année dernière, qui était mon année de stagiaire, j'avais sorti 2-3 mots à la con (expédiés en quelques secondes) suite aux attentats du Charlie Hebdo, je n'étais pas du tout à l'aise, et après j'ai eu l'impression d'avoir merdé, j'ai eu honte. J'ai peur que ça se reproduise lundi, ce sentiment d'avoir merdé. Et je crois que c'est ce que veulent dire les collègues qui disent qu'ils ont peur.
L'année dernière, qui était mon année de stagiaire, j'avais sorti 2-3 mots à la con (expédiés en quelques secondes) suite aux attentats du Charlie Hebdo, je n'étais pas du tout à l'aise, et après j'ai eu l'impression d'avoir merdé, j'ai eu honte. J'ai peur que ça se reproduise lundi, ce sentiment d'avoir merdé. Et je crois que c'est ce que veulent dire les collègues qui disent qu'ils ont peur.
- pitchounetteExpert
Je ferai la même chose que pour Charlie Hebdo. Je laisserai les choses venir par les élèves. Ils veulent en parler je donne 1 règle : on laisse la personne s'exprimer jusqu'au bout sans l'interrompre. Moi je tenterai de cadrer les échanges, d'expliquer certaines choses s'il le faut.
Je suis PP j'ai proposé à mon collègue qui a "ma" classe lundi matin s'il voulait que je l'accompagne dans cette démarche. S'ils n'en éprouvent pas le besoin je les laisserai. il ne m'a pas dit non.
Je suis PP j'ai proposé à mon collègue qui a "ma" classe lundi matin s'il voulait que je l'accompagne dans cette démarche. S'ils n'en éprouvent pas le besoin je les laisserai. il ne m'a pas dit non.
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Le bonheur est dans le pré après 7 ans de région parisienne
- GilbertineNeoprof expérimenté
Je me lance.
Quelques idées en vrac. Je précise que j'ai des lycéens intelligents qui apprécient toujours un discours clair et rationnel sur des événements de ce genre.
Leur dire qu'il existe un temps pour l'émotion (on est en plein dedans) et un temps pour la réflexion (qui demande de se détacher des émotions, de prendre du recul pour penser les événements, mobiliser des concepts, utiliser ce que l'histoire, la géopolitique peut nous enseigner).
Leur dire qu'une civilisation, qu'une culture, c'est fragile. Que nous avons rebâti, depuis 1945, un pays sur la paix, l'entente européenne, la laïcité aussi (alors que notre pays a traversé des bains de sang avant que les différentes religions ne parviennent à cohabiter en bonne intelligence).
Leur dire que c'est incroyablement beau de vivre dans un pays dans lequel on puisse pratiquer n'importe quelle religion sans être inquiété, que c'est formidable d'avoir les libertés que nous avons, les droits que nous avons, l'égalité hommes-femmes, le droit de vote, la liberté d'expression. Mais que cette chance là est menacée par ceux qui croient qu'il faut tuer les athées, les agnostiques, les chrétiens et les juifs, par ceux qui croient que la musique, le rire, la fête, le jeu doivent être bannis, par ceux qui croient que l'éducation et la culture sont des mots à rayer du vocabulaire, par ceux qui croient que leur idéologie fasciste et mortifère et leur soif de pouvoir doivent dominer le monde.
Leur dire qu'il peut sortir de belles choses de ces événements tragiques : asseoir nos valeurs, refonder notre croyance en l'art et en la culture, voire en l'homme.
Je leur relirai la dernière phrase de la Peste de Camus :
il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse.
Pour leur dire que la fraternité et la solidarité sont les seules réponses à donner.
Voilà, voilà,
C'est encore très flou, mais cela va se décanter peu à peu.
Quelques idées en vrac. Je précise que j'ai des lycéens intelligents qui apprécient toujours un discours clair et rationnel sur des événements de ce genre.
Leur dire qu'il existe un temps pour l'émotion (on est en plein dedans) et un temps pour la réflexion (qui demande de se détacher des émotions, de prendre du recul pour penser les événements, mobiliser des concepts, utiliser ce que l'histoire, la géopolitique peut nous enseigner).
Leur dire qu'une civilisation, qu'une culture, c'est fragile. Que nous avons rebâti, depuis 1945, un pays sur la paix, l'entente européenne, la laïcité aussi (alors que notre pays a traversé des bains de sang avant que les différentes religions ne parviennent à cohabiter en bonne intelligence).
Leur dire que c'est incroyablement beau de vivre dans un pays dans lequel on puisse pratiquer n'importe quelle religion sans être inquiété, que c'est formidable d'avoir les libertés que nous avons, les droits que nous avons, l'égalité hommes-femmes, le droit de vote, la liberté d'expression. Mais que cette chance là est menacée par ceux qui croient qu'il faut tuer les athées, les agnostiques, les chrétiens et les juifs, par ceux qui croient que la musique, le rire, la fête, le jeu doivent être bannis, par ceux qui croient que l'éducation et la culture sont des mots à rayer du vocabulaire, par ceux qui croient que leur idéologie fasciste et mortifère et leur soif de pouvoir doivent dominer le monde.
Leur dire qu'il peut sortir de belles choses de ces événements tragiques : asseoir nos valeurs, refonder notre croyance en l'art et en la culture, voire en l'homme.
Je leur relirai la dernière phrase de la Peste de Camus :
il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse.
Pour leur dire que la fraternité et la solidarité sont les seules réponses à donner.
Voilà, voilà,
C'est encore très flou, mais cela va se décanter peu à peu.
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"votre mystère étant resté là où est mort mon silence"
- ditaNeoprof expérimenté
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- cocktailFidèle du forum
Fesseur Pro a écrit:Ca fait partie de notre métier d'enseignant.Oudemia a écrit: or parler aux enfants ne s'improvise pas.
Je suis effaré par les collègues qui "ont peur" ou qui paniquent pour Lundi ne sachant pas quoi dire.
Peut-être parce que certains se sentent terriblement démunis face aux propos que quelques élèves sont capables de tenir ?
Tu réagis comment face à un groupe d'élèves qui refuse de faire la minute de silence ? Qui dit que "c'est bien fait, ils l'avaient bien cherché" ?
Je n'ai pas honte de dire que je suis soulagée de savoir ma classe la plus difficile en stage lundi. Et en même temps je regrette de ne pas me sentir les épaules assez larges pour affronter cela, de ne pas être formée à ça, de constater que rien de spécial, rien de collectif ne sera mis en place.
J'envisage de demander à une collègue de lettres histoire expérimentée et forte tête de m'accompagner en classe lundi afin de m'aider à en parler à mes élèves de seconde.
- User21929Expert
Bien muette notre ministre !
Un message d'aide à vos professeurs et personnels serait le bienvenu Madame...
Un message d'aide à vos professeurs et personnels serait le bienvenu Madame...
- pitchounetteExpert
Je me suis beaucoup interrogé, posé de questions au moment des attentats de Charlie Hebdo. je dis quoi ? je fais quoi? je prévois quoi? est ce que X va pas déborder? Est ce que Y va pas en mettre une à X par rapport à ses propos? la peur de ne pas gérer était bien là et je comprends.Cactus29 a écrit:Ben non, on ne sait pas toujours quoi dire. (...) Et je crois que c'est ce que veulent dire les collègues qui disent qu'ils ont peur.
Mais à un moment j'ai dis stop tu verras demain en fonction d'eux..Et au final j'ai commencé par être arbitre dans la parole, puis j'ai discuté avec eux.
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Le bonheur est dans le pré après 7 ans de région parisienne
- NestyaEsprit sacré
Mais tu nous prends pour quoi? Pour des robots capables de parler froidement de ce qui s'est passé, capables de trouver les mots facilement? Est-il seulement possible de mettre des mots sur de tels événements? Les enseignants sont comme tous les français: sous le choc! Et ce n'est pas un état dans lequel il est aisé de parler à qui que ce soit...alors à des élèves!Fesseur Pro a écrit:Ca fait partie de notre métier d'enseignant.Oudemia a écrit: or parler aux enfants ne s'improvise pas.
Je suis effaré par les collègues qui "ont peur" ou qui paniquent pour Lundi ne sachant pas quoi dire.
C'était plus """facile""" en janvier. C'est la colère qui dominait alors, j'ai parlé à mes élèves avec mes tripes mais j'ai pu pour cela me raccrocher à quelque chose que je maîtrisais: Voltaire, les Lumières, la défense des libertés.
Aujourd'hui, à part, un sentiment de terrible impuissance face à ce carnage...
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Whypee a écrit:Bien muette notre ministre !
Un message d'aide à vos professeurs et personnels serait le bienvenu Madame...
Je la préfère muette.
Quant à nous aider, elle ne peut pas, chacun partira des impressions de ses élèves, et même si elle voulait aider ses personnels, elle ne saurait rien dire d'intelligent à part de la poudre aux yeux, et accuser l'école de fabriquer des terroristes.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- Pat BÉrudit
Moi, quand il y a ce genre d'événement, j'y fais allusion brièvement, j'évoque l'horreur et l'émotion, et je les renvoie vers le collègue d'histoire-géo, en leur disant que lui saura, mieux que moi, replacer tous ces événements dans leur contexte pour les aider à les décrypter. Et ensuite je fais cours... Il faut dire qu'en maths, c'est trop à des années-lumières. Et j'en profite pour leur dire que finalement, la matière la plus importante c'est peut-être l'histoire-géo, parce que sans elle on ne peut pas comprendre tout ça... et le français pour s'informer.
- lucBNiveau 9
Je ne sais pas quoi dire lundi. Je n'ai pas su quoi dire le 8 janvier. Je n'ai pas su quoi dire quand une élève est morte et que j'ai retrouvé la classe. Je n'ai jamais su. Je n'ai pas su mais j'ai fait, modestement. J'ai eu envie de pleurer, mes larmes n'étaient pas loin, à chaque fois. Ils l'ont vu. Je n'ai pas caché ma souffrance, même si j'ai tenté de la minimiser. Nous avons parlé. Quand j'ai décidé d'exercer ce métier, je ne pensais pas devoir "affronter" ça. Le plus important, me semble-t-il est de rester calme, modeste, écouter, réguler s'il le faut. Ne pas se taire, ne pas trop parler. Je ne sais pas ce que je dirai lundi. Je ne veux pas y penser, mais je le fais.
- Tem-toGrand sage
Parenthèse.
Pour Jane et qui le veut : tu peux écouter la chanson qu'en a fait Julos Beaucarne sur Youtube. Ce chanteur Wallon a plus d'une chanson magnifique.
Il chante aussi "Je ne songeais pas à Rose". Contemplations, Victor Hugo. Je recommande son album en public "J'ai 20 ans de chansons".
Chanson pour Loulou
T’es partie sur l'coup d’une heure
En février, à la chandeleur
Et l'hiver a repris vigueur
Au fond d'mon coeur
Je suis resté seul sur le pont
avec nos deux p'tits moussaillons
I parait qu'on t'a vu passer
Dans les pays de l'autre côté
Ceux qui l'ont dit en ont menti
Car quand le soir est doux ici
Je sens ton sourire qui revient
Et la caresse de ta main
Je sens que tu es tout contre moi
Que ta fraîcheur pénètre en moi
Que tu me dis dedans l'oreille
Des mots d'amour doux comme le miel
Pourtant des fois quand j'y pense pas
Je m'dis que j'te reverrai pas
J't'entends alors rire aux éclats
De l'aut' côté de la paroi
Il est des amis du Québec
Qui te parlent parfois le soir
En même temps t'es à Carpentras
A Méthamis et à Java
La mort fait voyager son monde
Tu vas plus vite que le son
T'es partout sur la terre ronde
T'es devenue une chanson
Fin de la parenthèse.
Pour Jane et qui le veut : tu peux écouter la chanson qu'en a fait Julos Beaucarne sur Youtube. Ce chanteur Wallon a plus d'une chanson magnifique.
Il chante aussi "Je ne songeais pas à Rose". Contemplations, Victor Hugo. Je recommande son album en public "J'ai 20 ans de chansons".
Chanson pour Loulou
T’es partie sur l'coup d’une heure
En février, à la chandeleur
Et l'hiver a repris vigueur
Au fond d'mon coeur
Je suis resté seul sur le pont
avec nos deux p'tits moussaillons
I parait qu'on t'a vu passer
Dans les pays de l'autre côté
Ceux qui l'ont dit en ont menti
Car quand le soir est doux ici
Je sens ton sourire qui revient
Et la caresse de ta main
Je sens que tu es tout contre moi
Que ta fraîcheur pénètre en moi
Que tu me dis dedans l'oreille
Des mots d'amour doux comme le miel
Pourtant des fois quand j'y pense pas
Je m'dis que j'te reverrai pas
J't'entends alors rire aux éclats
De l'aut' côté de la paroi
Il est des amis du Québec
Qui te parlent parfois le soir
En même temps t'es à Carpentras
A Méthamis et à Java
La mort fait voyager son monde
Tu vas plus vite que le son
T'es partout sur la terre ronde
T'es devenue une chanson
Fin de la parenthèse.
- LeodaganFidèle du forum
Que faire?
- C'est pas fauxEsprit éclairé
+1cocktail a écrit:Fesseur Pro a écrit:Ca fait partie de notre métier d'enseignant.Oudemia a écrit: or parler aux enfants ne s'improvise pas.
Je suis effaré par les collègues qui "ont peur" ou qui paniquent pour Lundi ne sachant pas quoi dire.
Peut-être parce que certains se sentent terriblement démunis face aux propos que quelques élèves sont capables de tenir ?
Tu réagis comment face à un groupe d'élèves qui refuse de faire la minute de silence ? Qui dit que "c'est bien fait, ils l'avaient bien cherché" ?
Je n'ai pas honte de dire que je suis soulagée de savoir ma classe la plus difficile en stage lundi. Et en même temps je regrette de ne pas me sentir les épaules assez larges pour affronter cela, de ne pas être formée à ça, de constater que rien de spécial, rien de collectif ne sera mis en place.
J'envisage de demander à une collègue de lettres histoire expérimentée et forte tête de m'accompagner en classe lundi afin de m'aider à en parler à mes élèves de seconde.
Ils enseignent où, les donneurs de leçons méprisants ? Dans ma classe, j'entends les plus grandes gueules clamer "Ben Laden, c'est mon frère !". Pas plus tard qu'hier, en CE2, un gamin de 8 ans écrit, en rédaction, que son rêve, c'est de partir en Syrie faire le Jihad. Et je ne sais pas à quoi m'attendre lundi, ni si je saurai apporter des réponses utiles.
- User21929Expert
Fires of Pompeii a écrit:Whypee a écrit:Bien muette notre ministre !Whypee a écrit:
Un message d'aide à vos professeurs et personnels serait le bienvenu Madame...
Je la préfère muette.
Quant à nous aider, elle ne peut pas, chacun partira des impressions de ses élèves, et même si elle voulait aider ses personnels, elle ne saurait rien dire d'intelligent à part de la poudre aux yeux, et accuser l'école de fabriquer des terroristes.
Je sais, je sais... Justement, c'est dans cette situation qu'on sait à qui l'on a à faire. Là on en a une preuve flagrante.
Minable !
[Edit : lien vers l'actualité de Madame... dans Closer, moi je !]
- JPhMMDemi-dieu
Merci Adri.Adri a écrit:Un doc qui peut être utile
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- henrietteMédiateur
Pour info :
Matignon annonce qu’une minute de silence sera respectée en France lundi à 12h et les drapeaux mis en berne
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- LeodaganFidèle du forum
1° Etre calme, concis et avoir l'air sûr de soi. Le débordement d'émotion, compréhensible dans l'absolu, est inutile ou contre-productif en classe
2° Profiter du WE pour s'informer à fond (éviter d'être sans répartie en cas de question gênante)
3° Eviter d'évoquer à nouveau Charlie Hebdo même si ça paraît "inévitable" (risque de contamination de la discussion). Eviter également les formules/slogans médiatiques (pour ceux qui sont d'accord avec ces slogans, c'est un rappel inutile, pour les autres, c'est une preuve de votre faiblesse)
4° La libre expression et la discussion peuvent être très contre-productives : savoir couper court à la moindre digression, quitte à faire une évaluation 'surprise'
5° Examiner tous les arguments complotistes qui sortent déjà un peu partout pour savoir y répondre si on décide d'y répondre. Autrement ne pas y répondre du tout en se concentrant sur le travail.
6° Ne pas en faire trop ("Less is more !"): il vaut mieux ne rien dire plutôt que de s'enliser dans une discussion
Mais pardon, les "incidents" de janvier ne concernaient qu'une poignée de collèges: le risque de controverse est quasi nul !!!
2° Profiter du WE pour s'informer à fond (éviter d'être sans répartie en cas de question gênante)
3° Eviter d'évoquer à nouveau Charlie Hebdo même si ça paraît "inévitable" (risque de contamination de la discussion). Eviter également les formules/slogans médiatiques (pour ceux qui sont d'accord avec ces slogans, c'est un rappel inutile, pour les autres, c'est une preuve de votre faiblesse)
4° La libre expression et la discussion peuvent être très contre-productives : savoir couper court à la moindre digression, quitte à faire une évaluation 'surprise'
5° Examiner tous les arguments complotistes qui sortent déjà un peu partout pour savoir y répondre si on décide d'y répondre. Autrement ne pas y répondre du tout en se concentrant sur le travail.
6° Ne pas en faire trop ("Less is more !"): il vaut mieux ne rien dire plutôt que de s'enliser dans une discussion
Mais pardon, les "incidents" de janvier ne concernaient qu'une poignée de collèges: le risque de controverse est quasi nul !!!
- laMissSage
Les néos, c'est pas le moment de se fighter je crois.
Oui c'est notre rôle d'être là, je suis d'accord, mais pour cet aspect un peu "psychologique" du métier nous ne sommes pas spécialement formés comme cela a été rappelé p.2..
Vous me direz peut-être que ce n'est pas la peine d'être formés pour ça, mais on voit bien au fil des échanges que si, justement.
Je ne trouve pas cela hallucinant de voir des collègues qui se sentent peu sûrs d'eux chercher des pistes ici et faire part de leurs doutes. Cela montre justement leur engagement, et c'est très sain d'en parler.
Leogadan +1
Oui c'est notre rôle d'être là, je suis d'accord, mais pour cet aspect un peu "psychologique" du métier nous ne sommes pas spécialement formés comme cela a été rappelé p.2..
Vous me direz peut-être que ce n'est pas la peine d'être formés pour ça, mais on voit bien au fil des échanges que si, justement.
Je ne trouve pas cela hallucinant de voir des collègues qui se sentent peu sûrs d'eux chercher des pistes ici et faire part de leurs doutes. Cela montre justement leur engagement, et c'est très sain d'en parler.
Leogadan +1
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Gilbertine a écrit:Je me lance.
Quelques idées en vrac. Je précise que j'ai des lycéens intelligents qui apprécient toujours un discours clair et rationnel sur des événements de ce genre.
Leur dire qu'il existe un temps pour l'émotion (on est en plein dedans) et un temps pour la réflexion (qui demande de se détacher des émotions, de prendre du recul pour penser les événements, mobiliser des concepts, utiliser ce que l'histoire, la géopolitique peut nous enseigner).
Leur dire qu'une civilisation, qu'une culture, c'est fragile. Que nous avons rebâti, depuis 1945, un pays sur la paix, l'entente européenne, la laïcité aussi (alors que notre pays a traversé des bains de sang avant que les différentes religions ne parviennent à cohabiter en bonne intelligence).
Leur dire que c'est incroyablement beau de vivre dans un pays dans lequel on puisse pratiquer n'importe quelle religion sans être inquiété, que c'est formidable d'avoir les libertés que nous avons, les droits que nous avons, l'égalité hommes-femmes, le droit de vote, la liberté d'expression. Mais que cette chance là est menacée par ceux qui croient qu'il faut tuer les athées, les agnostiques, les chrétiens et les juifs, par ceux qui croient que la musique, le rire, la fête, le jeu doivent être bannis, par ceux qui croient que l'éducation et la culture sont des mots à rayer du vocabulaire, par ceux qui croient que leur idéologie fasciste et mortifère et leur soif de pouvoir doivent dominer le monde.
Leur dire qu'il peut sortir de belles choses de ces événements tragiques : asseoir nos valeurs, refonder notre croyance en l'art et en la culture, voire en l'homme.
Je leur relirai la dernière phrase de la Peste de Camus :
il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse.
Pour leur dire que la fraternité et la solidarité sont les seules réponses à donner.
Voilà, voilà,
C'est encore très flou, mais cela va se décanter peu à peu.
Merci. Merci de donner des pistes et non pas des marques de mépris. C'est tellement plus intelligent et constructif.
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