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- Nuit blancheNiveau 6
Je pose sérieusement la question parce que:
- je ne me suis pas du tout, mais alors du tout plongée dans les compétences (je suis prof de français), lors de ma préparation; j'essaie surtout de changer des choses qui ne m'allaient pas et je passe beaucoup de temps à essayer d'améliorer mes cours, de perdre moins de temps, de varier plus... bref d'arriver à faire le plus de choses importants possible avec mes élèves.
- d'autre part, j'ai eu une discussion avec mes collègues aujourd'hui et je suis étonnée par la panique à bord qui règne! Nous sommes une équipe plutôt soudée, anti-réforme (pour aller vite), avec toutefois des différences de pratique bien sûr. Mais là, j'ai limite vu ceux qui sont le plus hérissés par la réforme paniquer le plus, éditer plein de compétences, râler parce que ce n'est pas faisable...
Je leur ai dit que pour ma part, je comptais attendre au moins le premier bulletin avant de commencer éventuellement à le prendre la tête: je ne sais pas du tout ce qu'il faut faire, comment arriver à gérer tout ça, je n'en ai surtout pas envie car d'un point de vue idéologique ça va totalement à l'encontre de mes convictions; alors vraiment, pour le moment, je me concentre sur mes cours et c'est déjà bien assez prenant!
Et vous? Y a-t-il d'autres réfractaires ou est-ce qu'il faut que je m'affole?
- je ne me suis pas du tout, mais alors du tout plongée dans les compétences (je suis prof de français), lors de ma préparation; j'essaie surtout de changer des choses qui ne m'allaient pas et je passe beaucoup de temps à essayer d'améliorer mes cours, de perdre moins de temps, de varier plus... bref d'arriver à faire le plus de choses importants possible avec mes élèves.
- d'autre part, j'ai eu une discussion avec mes collègues aujourd'hui et je suis étonnée par la panique à bord qui règne! Nous sommes une équipe plutôt soudée, anti-réforme (pour aller vite), avec toutefois des différences de pratique bien sûr. Mais là, j'ai limite vu ceux qui sont le plus hérissés par la réforme paniquer le plus, éditer plein de compétences, râler parce que ce n'est pas faisable...
Je leur ai dit que pour ma part, je comptais attendre au moins le premier bulletin avant de commencer éventuellement à le prendre la tête: je ne sais pas du tout ce qu'il faut faire, comment arriver à gérer tout ça, je n'en ai surtout pas envie car d'un point de vue idéologique ça va totalement à l'encontre de mes convictions; alors vraiment, pour le moment, je me concentre sur mes cours et c'est déjà bien assez prenant!
Et vous? Y a-t-il d'autres réfractaires ou est-ce qu'il faut que je m'affole?
- monseigneurHabitué du forum
Réfractaire aussi, je ne change rien dans mes évaluations et je validerai à la louche en fin de trimestre (ou d'année).
- Nuit blancheNiveau 6
AH! Merci!!!
Franchement, la vraie angoisse de certains collègues m'a laissée pantoise. L'une nous expliquait qu'elle ne pourrait plus faire 10 notes par trimestre (cela dit: je n'ai personnellement jamais réussi cet exploit!) car ce n'est pas possible, avec toutes ces compétences à valider. J'ai eu beau lui dire que préparer de nouveaux programmes tout en travaillant comme avant cela ne doit pas être trop dur, mais pour elle cela semble être un tout. Très étonnant.
Franchement, la vraie angoisse de certains collègues m'a laissée pantoise. L'une nous expliquait qu'elle ne pourrait plus faire 10 notes par trimestre (cela dit: je n'ai personnellement jamais réussi cet exploit!) car ce n'est pas possible, avec toutes ces compétences à valider. J'ai eu beau lui dire que préparer de nouveaux programmes tout en travaillant comme avant cela ne doit pas être trop dur, mais pour elle cela semble être un tout. Très étonnant.
- IrisseNiveau 6
... Une mauvaise note ! ... et pourtant vous êtes sur la bonne voie.
Plusieurs articles ont circulé ici sur la nocivité de l'APC (approche par compétences) qui va accroître les inégalités. J'avais transmis ces articles à mes collègues l'an passé : deux ou trois personnes ont réagi.
En fin d'année, je fus stupéfiée de voir quelle effervescence régnait au moment où on nous a demandé d'établir des projets d'EPI. J'aurais aimé qu'il en fût autant de la participation aux réunions d'information destinées aux parents et aux manifs...
Le problème c'est que le futur DNB va peut-être être exclusivement évalué à l'aide de ces compétences... Ils veulent nous y obliger...nous piéger... Quand les profs se réveilleront-ils ? Déjà en voici quelques-uns prêts à tenter l'expérience... Moi-même j'ai regardé de quoi il s'agit et je ne comprends pas l'intérêt de cette évaluation...
Plusieurs articles ont circulé ici sur la nocivité de l'APC (approche par compétences) qui va accroître les inégalités. J'avais transmis ces articles à mes collègues l'an passé : deux ou trois personnes ont réagi.
En fin d'année, je fus stupéfiée de voir quelle effervescence régnait au moment où on nous a demandé d'établir des projets d'EPI. J'aurais aimé qu'il en fût autant de la participation aux réunions d'information destinées aux parents et aux manifs...
Le problème c'est que le futur DNB va peut-être être exclusivement évalué à l'aide de ces compétences... Ils veulent nous y obliger...nous piéger... Quand les profs se réveilleront-ils ? Déjà en voici quelques-uns prêts à tenter l'expérience... Moi-même j'ai regardé de quoi il s'agit et je ne comprends pas l'intérêt de cette évaluation...
- Nuit blancheNiveau 6
C'est en effet le DNB qui m'embête. Je n'en avais pas vraiment conscience (enfin, si: mais j'avais totalement refoulé ça pendant les vacances!) et là, en plus, j'ai des 3e (qui plus est pour la première fois)...
Pour le moment je vais faire la sourde oreille et observer l'affolement généralisé (il paraît que notre adjointe, très gentille et compétente, devient déjà folle après quelques jours avec toutes les questions qui se posent pour ces histoires d'APC!).
Pour le moment je vais faire la sourde oreille et observer l'affolement généralisé (il paraît que notre adjointe, très gentille et compétente, devient déjà folle après quelques jours avec toutes les questions qui se posent pour ces histoires d'APC!).
- MoonchildSage
Comme je suis en lycée, je ne suis pas encore concerné par l'évaluation par compétences, mais le jour où elle y déboulera (car selon les règles de la réforme pédagogique, ce qui a échoué au collège sera à coup sûr étendu au niveau lycée - et réciproquement), je crois que je vais appliquer le principe suivant : quand un dispositif est de manière évidente complètement stupide, la réaction la plus intelligente est encore de ne pas perdre son temps à y réfléchir.
En pratique, soit on me mâche le travail en me disant exactement quoi et comment faire sans que je doive pour cela fournir le moindre effort, soit je n'y participe que de la manière la plus minimale possible sans même faire semblant de ne pas me foutre de la gueule du monde ; autrement dit, j'envisagerai de ne rien changer à mes pratiques, de garder les notes, de convertir les moyennes trimestrielles en niveau de compétence selon l'échelle disponible et de cocher les cases correspondants à ce niveau pour toutes les compétences sans distinction.
En pratique, soit on me mâche le travail en me disant exactement quoi et comment faire sans que je doive pour cela fournir le moindre effort, soit je n'y participe que de la manière la plus minimale possible sans même faire semblant de ne pas me foutre de la gueule du monde ; autrement dit, j'envisagerai de ne rien changer à mes pratiques, de garder les notes, de convertir les moyennes trimestrielles en niveau de compétence selon l'échelle disponible et de cocher les cases correspondants à ce niveau pour toutes les compétences sans distinction.
- IrisseNiveau 6
Extrait d'un des articles en question :
"L’approche par compétences :
une dérive dangereuse à dénoncer d’urgence.
Résumé et enjeux
Le « socle commun de connaissances, de compétences et de culture » est une révolution pédagogique amorcée en France il y une dizaine d’années et récemment confirmée par les dernières réformes. Elle promet, à grand renfort d’outils numériques et battage médiatique, un bagage intellectuel suffisant pour affronter le monde en citoyen avisé et adulte formé. Elle consacre, dans l’évaluation, la prédominance des compétences sur les connaissances.
Présentées comme des aptitudes intellectuelles à déployer dans le cadre scolaire puis extrascolaire, les compétences peuvent aussi être conçues comme des potentialités exploitables dans le monde du travail. Toute l’ambiguïté du terme réside donc dans cette tension entre source
d’épanouissement personnel et rapport utilitariste aux acquis dans une économie globalisée et ultra compétitive. L’approche par compétences tend donc, tout en prétextant la réalisation individuelle, à imposer une standardisation de la pensée, une uberisation des savoirs, prolongation de
l’uniformisation et la pression économique mondiales.
En France, cette ambiguïté rencontre des préoccupations comptables et idéologiques que masque un discours pédagogique aux allures pseudo-scientifique. Après les réformes scolaires successives qui ont fragilisé la transmission durant près de quarante ans, la généralisation de l’approche par compétences scelle une défaite intellectuelle.
C’est l’abandon d’une pensée structurée et consolidée aux dépens d’une population bernée par un système dépourvu de lisibilité. Négliger des générations non armées par leur scolarité, loin de réduire les inégalités intellectuelles et sociales, risque de les aggraver. Il est de la responsabilité de tous d’ouvrir les yeux sur les dangers que cette tendance fait courir aux enfants comme au pays."
Et ne parlons pas du régime de la flexibilité qui est en train de se mettre en place, mode de management du personnel qui s'est développé de plus en plus dans les entreprises dans les années 90, atomisant de plus en plus les individus...
Cette année, dans mon collège, nous avons tous des journées à rallonge parce que nous avons des EDT à trous. Moi-même j'ai cinq heures de "trous" et notre établissement permet peu le travail dans les locaux tant il est exigu... Dans un entretien, sur France-inter, j'ai entendu un intervenant se féliciter en disant qu'enfin un chef d'établissement bénéficiait de plus "flexibilité"... Où sont les syndicats ??
"L’approche par compétences :
une dérive dangereuse à dénoncer d’urgence.
Résumé et enjeux
Le « socle commun de connaissances, de compétences et de culture » est une révolution pédagogique amorcée en France il y une dizaine d’années et récemment confirmée par les dernières réformes. Elle promet, à grand renfort d’outils numériques et battage médiatique, un bagage intellectuel suffisant pour affronter le monde en citoyen avisé et adulte formé. Elle consacre, dans l’évaluation, la prédominance des compétences sur les connaissances.
Présentées comme des aptitudes intellectuelles à déployer dans le cadre scolaire puis extrascolaire, les compétences peuvent aussi être conçues comme des potentialités exploitables dans le monde du travail. Toute l’ambiguïté du terme réside donc dans cette tension entre source
d’épanouissement personnel et rapport utilitariste aux acquis dans une économie globalisée et ultra compétitive. L’approche par compétences tend donc, tout en prétextant la réalisation individuelle, à imposer une standardisation de la pensée, une uberisation des savoirs, prolongation de
l’uniformisation et la pression économique mondiales.
En France, cette ambiguïté rencontre des préoccupations comptables et idéologiques que masque un discours pédagogique aux allures pseudo-scientifique. Après les réformes scolaires successives qui ont fragilisé la transmission durant près de quarante ans, la généralisation de l’approche par compétences scelle une défaite intellectuelle.
C’est l’abandon d’une pensée structurée et consolidée aux dépens d’une population bernée par un système dépourvu de lisibilité. Négliger des générations non armées par leur scolarité, loin de réduire les inégalités intellectuelles et sociales, risque de les aggraver. Il est de la responsabilité de tous d’ouvrir les yeux sur les dangers que cette tendance fait courir aux enfants comme au pays."
Et ne parlons pas du régime de la flexibilité qui est en train de se mettre en place, mode de management du personnel qui s'est développé de plus en plus dans les entreprises dans les années 90, atomisant de plus en plus les individus...
Cette année, dans mon collège, nous avons tous des journées à rallonge parce que nous avons des EDT à trous. Moi-même j'ai cinq heures de "trous" et notre établissement permet peu le travail dans les locaux tant il est exigu... Dans un entretien, sur France-inter, j'ai entendu un intervenant se féliciter en disant qu'enfin un chef d'établissement bénéficiait de plus "flexibilité"... Où sont les syndicats ??
- archebocEsprit éclairé
...et si on évalue comme avant et qu'on appelle cela évaluation par compétences, il nous arrive quoi?
Je viens de faire un QCM de rattrapage. Note maximale : 8/20.
J'ai repris le QCM pas à pas. Aucun élève ne validait plus de deux des cinq compétences importantes testées dans le QCM. L'intérêt des compétences, pour moi, il commence déjà là : en raisonnant par compétence, j'ai décomplexé sur les mauvaises notes que j'avais mises.
Je viens de faire un QCM de rattrapage. Note maximale : 8/20.
J'ai repris le QCM pas à pas. Aucun élève ne validait plus de deux des cinq compétences importantes testées dans le QCM. L'intérêt des compétences, pour moi, il commence déjà là : en raisonnant par compétence, j'ai décomplexé sur les mauvaises notes que j'avais mises.
- BabelleNiveau 10
monseigneur a écrit:Réfractaire aussi, je ne change rien dans mes évaluations et je validerai à la louche en fin de trimestre (ou d'année).
Moi aussi.
Je préfère me plonger dans le nouveau programme et repréparer quelques cours plutôt que m'embarrasser de ces compétences.
- IrisseNiveau 6
oui, quel temps perdu sinon !
- BalthamosDoyen
Tu évalues comme tu veux, c'est ta liberté pédagogique. Notes, compétences, etc.
Après pour tes inspecteurs, tu peux le justifier de la manière que tu veux. Soit de manière militante, comme dit plus haut, soit de manière pédagogique en baragouinant (tu évalues les compétences sans l'explicité aux élèves, même si ça fait un peu foutage de gueule .)
Après pour tes inspecteurs, tu peux le justifier de la manière que tu veux. Soit de manière militante, comme dit plus haut, soit de manière pédagogique en baragouinant (tu évalues les compétences sans l'explicité aux élèves, même si ça fait un peu foutage de gueule .)
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- Spoiler:
- Nuit blancheNiveau 6
Moonchild a écrit:Comme je suis en lycée, je ne suis pas encore concerné par l'évaluation par compétences, mais le jour où elle y déboulera (car selon les règles de la réforme pédagogique, ce qui a échoué au collège sera à coup sûr étendu au niveau lycée - et réciproquement), je crois que je vais appliquer le principe suivant : quand un dispositif est de manière évidente complètement stupide, la réaction la plus intelligente est encore de ne pas perdre son temps à y réfléchir.
En pratique, soit on me mâche le travail en me disant exactement quoi et comment faire sans que je doive pour cela fournir le moindre effort, soit je n'y participe que de la manière la plus minimale possible sans même faire semblant de ne pas me foutre de la gueule du monde ; autrement dit, j'envisagerai de ne rien changer à mes pratiques, de garder les notes, de convertir les moyennes trimestrielles en niveau de compétence selon l'échelle disponible et de cocher les cases correspondants à ce niveau pour toutes les compétences sans distinction.
Tout à fait d'accord!!
Le souci (qui m'a fait tiquer aujourd'hui) c'est que visiblement, sur pronote (... ah pronote, 3000€ annuels...), on est censés rentrer nous-mêmes les "items" (rien que le mot!!), car il n'y a que les grandes compétences (en français, à mourir de rire: lire, écrire...), mais rien dedans. Or je ne compte pas m'embêter à rentrer quoi que ce soit, car il faudrait sinon que je m'occupe de comprendre et d'adapter leur charabia, et c'est au-dessus de mes forces (ou alors je me tournerai un jour vers la fille qui veut ouvrir une école Montessori et compagnie dans mon coin!!). Du coup, je me demande juste comment on fera pour les bulletins, qui m'ont l'air d'être de belles conneries aussi.
Enfin, vous me direz: rien que de me demander ça c'est déjà trop y réfléchir, sans doute!!
- LizdarcyFidèle du forum
Dans l'ensemble, chez nous, tout le monde s'en tape des compétences et autres joyeusetés.
Pas de Parcours Avenir et autres âneries, la nouvelle direction a halluciné devant ce village d'irréductibles!
Pas de Parcours Avenir et autres âneries, la nouvelle direction a halluciné devant ce village d'irréductibles!
- Nuit blancheNiveau 6
:lol:
J'adore. Ca fait du bien! (je vais peut-être même envoyer ce petit échange à quelques collègues, je sens que ça leur fera du bien à eux aussi...)
J'adore. Ca fait du bien! (je vais peut-être même envoyer ce petit échange à quelques collègues, je sens que ça leur fera du bien à eux aussi...)
- BabelleNiveau 10
Lizdarcy a écrit:Dans l'ensemble, chez nous, tout le monde s'en tape des compétences et autres joyeusetés.
Pas de Parcours Avenir et autres âneries, la nouvelle direction a halluciné devant ce village d'irréductibles!
Il est où ton village d'irréductibles ? En Bretagne ? Car j'irais bien y travailler
- LizdarcyFidèle du forum
Non, pas de chapeaux ronds, mais des "mémés qui aiment la castagne"...dans ce coin-là quoi!
- monseigneurHabitué du forum
Nuit blanche a écrit:C'est en effet le DNB qui m'embête. Je n'en avais pas vraiment conscience (enfin, si: mais j'avais totalement refoulé ça pendant les vacances!) et là, en plus, j'ai des 3e (qui plus est pour la première fois)...
Pour le moment je vais faire la sourde oreille et observer l'affolement généralisé (il paraît que notre adjointe, très gentille et compétente, devient déjà folle après quelques jours avec toutes les questions qui se posent pour ces histoires d'APC!).
Pour le DNB, rien de plus simple : en fin d'année, je regarde la moyenne de l'élève
moins de 8 ou 9 = 10pts "maitrise insuffisante"
entre 9 et 12 = 25 pts "maitrise fragile"
entre 12 et 15 = 40 pts "maitrise satisfaisante"
+ de 15 = 50 pts "très bonne maitrise"
et cela dans toutes les compétences qui me seront attribuées
et hop !
Cela me laisse du temps pour les choses importantes (c'est à dire les cours, à mon humble avis).
- PouceNiveau 9
monseigneur a écrit:Réfractaire aussi, je ne change rien dans mes évaluations et je validerai à la louche en fin de trimestre (ou d'année).
Idem pour moi.
- ElyasEsprit sacré
archeboc a écrit: ...et si on évalue comme avant et qu'on appelle cela évaluation par compétences, il nous arrive quoi?
Je viens de faire un QCM de rattrapage. Note maximale : 8/20.
J'ai repris le QCM pas à pas. Aucun élève ne validait plus de deux des cinq compétences importantes testées dans le QCM. L'intérêt des compétences, pour moi, il commence déjà là : en raisonnant par compétence, j'ai décomplexé sur les mauvaises notes que j'avais mises.
Par pure curiosité, comment peux-tu évaluer deux compétences avec un QCM ? Le QCM est un très bon outil pour certaines choses mais là, je suis intrigué car je ne vois pas du tout comment et quoi tu as évalué en disant cela.
- XIIINeoprof expérimenté
Irisse a écrit:Extrait d'un des articles en question :
"L’approche par compétences :
une dérive dangereuse à dénoncer d’urgence.
Résumé et enjeux
Le « socle commun de connaissances, de compétences et de culture » est une révolution pédagogique amorcée en France il y une dizaine d’années et récemment confirmée par les dernières réformes. Elle promet, à grand renfort d’outils numériques et battage médiatique, un bagage intellectuel suffisant pour affronter le monde en citoyen avisé et adulte formé. Elle consacre, dans l’évaluation, la prédominance des compétences sur les connaissances.
Présentées comme des aptitudes intellectuelles à déployer dans le cadre scolaire puis extrascolaire, les compétences peuvent aussi être conçues comme des potentialités exploitables dans le monde du travail. Toute l’ambiguïté du terme réside donc dans cette tension entre source
d’épanouissement personnel et rapport utilitariste aux acquis dans une économie globalisée et ultra compétitive. L’approche par compétences tend donc, tout en prétextant la réalisation individuelle, à imposer une standardisation de la pensée, une uberisation des savoirs, prolongation de
l’uniformisation et la pression économique mondiales.
En France, cette ambiguïté rencontre des préoccupations comptables et idéologiques que masque un discours pédagogique aux allures pseudo-scientifique. Après les réformes scolaires successives qui ont fragilisé la transmission durant près de quarante ans, la généralisation de l’approche par compétences scelle une défaite intellectuelle.
C’est l’abandon d’une pensée structurée et consolidée aux dépens d’une population bernée par un système dépourvu de lisibilité. Négliger des générations non armées par leur scolarité, loin de réduire les inégalités intellectuelles et sociales, risque de les aggraver. Il est de la responsabilité de tous d’ouvrir les yeux sur les dangers que cette tendance fait courir aux enfants comme au pays."
Et ne parlons pas du régime de la flexibilité qui est en train de se mettre en place, mode de management du personnel qui s'est développé de plus en plus dans les entreprises dans les années 90, atomisant de plus en plus les individus...
Cette année, dans mon collège, nous avons tous des journées à rallonge parce que nous avons des EDT à trous. Moi-même j'ai cinq heures de "trous" et notre établissement permet peu le travail dans les locaux tant il est exigu... Dans un entretien, sur France-inter, j'ai entendu un intervenant se féliciter en disant qu'enfin un chef d'établissement bénéficiait de plus "flexibilité"... Où sont les syndicats ??
Les syndicats majoritaires... Ils ont voté pour en 2005 quand FILLON a pondu sa Loi! Sgen CFDT, SE UNSA, FSU...FO a voté contre
- sifiÉrudit
Pour ma part je considère cela comme une simple question de sémantique. Ce que j'appelais avant "objectifs" s'appelle "compétences travaillées".
Mon barème détaillé de rédaction s'appellera désormais "compétences évaluées".
Sinon, c'est exactement pareil.
De toutes façons, quand je vois ce que donnent les bulletins de primaire, quand on sait que l'immense majorité des parents se contente de "compter les A" parce qu'ils n'y comprennent rien, on ne va pas se prendre le chou avec ces âneries!
Mon barème détaillé de rédaction s'appellera désormais "compétences évaluées".
Sinon, c'est exactement pareil.
De toutes façons, quand je vois ce que donnent les bulletins de primaire, quand on sait que l'immense majorité des parents se contente de "compter les A" parce qu'ils n'y comprennent rien, on ne va pas se prendre le chou avec ces âneries!
- HLPFNiveau 4
Bonjour,
je me scotche à votre discussion alors que je ne suis pas titulaire, mais parce que...
En 2013, j'ai récupéré le poste d'un prof parti en retraite fin janvier. Poste plutôt cool : que des classes de 3ème et une classe de 4ème. Et cours que le matin, youpi !
2013/2014, idem, je remplace une titulaire partie en formation "sur un coup de tête". Horaires plutôt pourris (qui ont dû motiver sa formation...) mais 4 classes de 3ème, ce qui m'arrange.
A cette époque, il fallait déjà valider les compétences (vous savez, les points rouges de pronote).
Fin d'année scolaire 2013, avec l'ancien CDE, pas de souci, nous avions le droit de valider par bloc entier. Mais déjà, il nous fallait tricher pour valider les compétences alors que les élèves ne les avaient pas du tout. Ceci car il ne faut pas de redoublement et car il faut permettre aux élèves, en cas de manque de points au DNB, d'être rattrapés... J'avoue que la contractuelle un peu chiante que je suis a eu du mal avec çà !
Fin d'année scolaire 2014, ce fut pire que tout = la 'nouvelle' CDE, avec qui je ne m'entendais pas du tout-du tout, nous a donné l'ordre de valider les compétences d'absolument TOUS les élèves. TOUS, sans exception aucune...
Evidemment, il y eut du grabuge...
Questions :
- est-ce que cela fonctionne également ainsi dans vos collèges ?
- qu'est-ce que la réforme change à l'évaluation des compétences ?
Je pose ces questions car je prépare le CAPES (Agreg éventuellement aussi) et qu'à force d'entendre tant de mal sur cette réforme que je n'ai point suivie (occupée ailleurs...), je finis par me dire qu'il va me falloir une sacrée remise à niveau afin de comprendre de quoi il s'agit !!!
Merci pour vos lumières.
je me scotche à votre discussion alors que je ne suis pas titulaire, mais parce que...
En 2013, j'ai récupéré le poste d'un prof parti en retraite fin janvier. Poste plutôt cool : que des classes de 3ème et une classe de 4ème. Et cours que le matin, youpi !
2013/2014, idem, je remplace une titulaire partie en formation "sur un coup de tête". Horaires plutôt pourris (qui ont dû motiver sa formation...) mais 4 classes de 3ème, ce qui m'arrange.
A cette époque, il fallait déjà valider les compétences (vous savez, les points rouges de pronote).
Fin d'année scolaire 2013, avec l'ancien CDE, pas de souci, nous avions le droit de valider par bloc entier. Mais déjà, il nous fallait tricher pour valider les compétences alors que les élèves ne les avaient pas du tout. Ceci car il ne faut pas de redoublement et car il faut permettre aux élèves, en cas de manque de points au DNB, d'être rattrapés... J'avoue que la contractuelle un peu chiante que je suis a eu du mal avec çà !
Fin d'année scolaire 2014, ce fut pire que tout = la 'nouvelle' CDE, avec qui je ne m'entendais pas du tout-du tout, nous a donné l'ordre de valider les compétences d'absolument TOUS les élèves. TOUS, sans exception aucune...
Evidemment, il y eut du grabuge...
Questions :
- est-ce que cela fonctionne également ainsi dans vos collèges ?
- qu'est-ce que la réforme change à l'évaluation des compétences ?
Je pose ces questions car je prépare le CAPES (Agreg éventuellement aussi) et qu'à force d'entendre tant de mal sur cette réforme que je n'ai point suivie (occupée ailleurs...), je finis par me dire qu'il va me falloir une sacrée remise à niveau afin de comprendre de quoi il s'agit !!!
Merci pour vos lumières.
- HonchampDoyen
HLPF a écrit:Bonjour,
je me scotche à votre discussion alors que je ne suis pas titulaire, mais parce que...
En 2013, j'ai récupéré le poste d'un prof parti en retraite fin janvier. Poste plutôt cool : que des classes de 3ème et une classe de 4ème. Et cours que le matin, youpi !
2013/2014, idem, je remplace une titulaire partie en formation "sur un coup de tête". Horaires plutôt pourris (qui ont dû motiver sa formation...) mais 4 classes de 3ème, ce qui m'arrange.
A cette époque, il fallait déjà valider les compétences (vous savez, les points rouges de pronote).
Fin d'année scolaire 2013, avec l'ancien CDE, pas de souci, nous avions le droit de valider par bloc entier. Mais déjà, il nous fallait tricher pour valider les compétences alors que les élèves ne les avaient pas du tout. Ceci car il ne faut pas de redoublement et car il faut permettre aux élèves, en cas de manque de points au DNB, d'être rattrapés... J'avoue que la contractuelle un peu chiante que je suis a eu du mal avec çà !
Fin d'année scolaire 2014, ce fut pire que tout = la 'nouvelle' CDE, avec qui je ne m'entendais pas du tout-du tout, nous a donné l'ordre de valider les compétences d'absolument TOUS les élèves. TOUS, sans exception aucune...
Evidemment, il y eut du grabuge...
Questions :
- est-ce que cela fonctionne également ainsi dans vos collèges ?
- qu'est-ce que la réforme change à l'évaluation des compétences ?
Je pose ces questions car je prépare le CAPES (Agreg éventuellement aussi) et qu'à force d'entendre tant de mal sur cette réforme que je n'ai point suivie (occupée ailleurs...), je finis par me dire qu'il va me falloir une sacrée remise à niveau afin de comprendre de quoi il s'agit !!!
Merci pour vos lumières.
Oui, c'était comme ça.
1ère principale: on a essayé, avec elle, de faire ça bien : réunions, avec les profs concernés, discussions, coupage de cheveux en 4...Sortie à 21 heures. Tensions.
2ème principale : on commence à valider à la louche, en se concertant entre nous de manière informelle "Et machin, il est comment en arts Plastiques ? ".
"Il joue le jeu ? OK, on valide ! "
3ème principale : validation à la louche par les PP de 3ème, ou le prof concerné, par exemple le prof d'HG pour les compétences culturelles/sociales et civiques.
La patronne repassait derrière nous pour compléter les validations, personne ne s'en offusquait...
Pourquoi ?
- Parce que on ne voulait pas que nos gamins soient pénalisés dans l'obtention du DNB, au cas où il auraient le 10 fatidique de moyenne (ou le 9,5, ou le 9 selon les années).
- Parce que d'autres collèges du département ont des scores au DNB faramineux, alors qu'ils n'ont pas de SEGPA, pas d'ULIS, donc ont tous les gamins dans les classes... Nous, on avait (moyennes fournies par l'IA) un contrôle continu trop sévère, qui nous plombait déja pour ce DNB... Dnc, on n'allait pas être plus royalistes que tous les autres sur les compétences.
- Parce que cela nous a vite semblé une forme de fumist..e.
J'attends de voir quelle forme cela va reprendre.
Ne te prend pas la tête avec tout ça. Attend de voir.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- HLPFNiveau 4
Merci pour ton retour.
Fumisterie, c'est bien le mot...
Moi je suis d'accord pour valider un élève moyen, voire super moyen moins, qui a fait des efforts pour tenter d'accrocher la moyenne. Par contre, ceux qui n'ont rien br...lé de l'année et qui ont vainement tenté de me pourrir mes cours, très honnêtement...comment dire...grrrrrrrrrrrrrrrrr !
Le pire, dans tout çà, c'est que les élèves savent ce qu'il se passe et que beaucoup - sauf les motivés qui veulent une seconde GT dans un bon lycée (chez moi ça ne marche pas par secteur) - en profitent, ce qui n'aide pas du tout.
Bah, c'est vraiment space, tout ce système...
Fumisterie, c'est bien le mot...
Moi je suis d'accord pour valider un élève moyen, voire super moyen moins, qui a fait des efforts pour tenter d'accrocher la moyenne. Par contre, ceux qui n'ont rien br...lé de l'année et qui ont vainement tenté de me pourrir mes cours, très honnêtement...comment dire...grrrrrrrrrrrrrrrrr !
Le pire, dans tout çà, c'est que les élèves savent ce qu'il se passe et que beaucoup - sauf les motivés qui veulent une seconde GT dans un bon lycée (chez moi ça ne marche pas par secteur) - en profitent, ce qui n'aide pas du tout.
Bah, c'est vraiment space, tout ce système...
- HLPFNiveau 4
Ouais, puis on valide toutes les compétences de tous les élèves, et on se retrouve avec 30% de réussite au DNB...
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- Vous nous prenez pour des C*** ou quoi ?
- Que répondez-vous aux élèves qui vous disent "à quoi ça va nous servir d'apprendre ça? "
- [résolu] "À quoi ?" et "De quoi ?" sont-ils des tournures incorrectes ?
- Cartographie, repérage, géographie ? / Le GPS a changé la manière dont nous nous repérons.
- Comment éviter les fameuses expressions : "l'auteur nous fait passer un message / nous montre que ..." ?
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