Y aurait-il un CDE pour nous rapporter ce qui est dit dans sa réunion académique sur la Réforme?

laMiss a écrit:

Nuits a écrit:Bonjour,

Je souhaiterais savoir si les CDE ont reçu des consignes récentes pour remettre un coup de pression aux personnels. Consignes contenant des arguments, postures et éléments de langage précis ( inquiétude légitime, peur de l'inconnu, le temps presse, réforme ambitieuse, le débat est clos et il est trop tard, texte adopté à une large majorité, il faut respecter la loi et les décisions prises démocratiquement, les syndicats ont joué leur rôle d'opposition mais ça suffit maintenant )

Certains collègues ont-ils reçu un courrier les enjoignant de se mettre au travail et d'arrêter leur contestation stérile ?

Les réponses à cette question (qui mériterait un fil à part! tu le crées?) m'intéressent aussi beaucoup.
De mon côté, entendus plusieurs fois de la part des personnels de direction depuis le troisième trimestre 2015:
"Cette réforme, elle va se faire"
"C'est une bonne réforme" (imparable   )

Et depuis la rentrée 2015:
"C'est dans votre intérêt de participer activement à la mise en place de la réforme, ce sont vos choix"
"Dans tous les autres établissements du coin, les collègues participent" (tagada tagada, gros sabots, gros sabots)

Il y a un point qui m'interroge : les ipr et autres formateurs insistent sur le fait que les enseignants doivent impérativement s'activer à préparer les epi et la répartition de l'ap parce que tout doit être bouclé avant l'annonce de la DHG. Mon cde les prend au mot et semble convaincu qu'il y a le feu au lac, il faudrait tout boucler avant Noël (c'est pas comme si d'ici là on avait les réunions parents-profs, les conseils de classe, conseil péda, j1 pour la formation et probablement, ici, un tas de neige à pelleter...). Mais moi le lien je ne le vois pas. Je ne vois pas pourquoi on ne peut pas attendre d'avoir la dhg pour réfléchir à tout cela. Pour d'éventuels compléments de service ? OK mais ça c'est comme d'habitude, je ne vois pas l'utilité de savoir précisément que Mme Bidulle fera un epi sur tel sujet avec Mr Machin et selon telles modalités. On voit les postes en fonction des heures disciplinaires, on se doute que là où un collège n'a que 16 ou 17h on fera un effort pour lui permettre de rester, là encore, rien de nouveau.
Quel intérêt de nous faire croire qu'il y a corrélation entre l'organisation des epi et de l'ap et la dhg si ce n'est que de nous obliger à nous impliquer dès maintenant, mettre la machine en marche ?
Désolée, si je ne suis pas claire...

Pour le moment, notre CDE n'a pas encore parlé clairement d'EPI.

Elle nous a demandé vendredi de faire l'inventaire de nos projets interdisciplinaires en vue de les intégrer dans le nouveau collège.

J'ai raconté dans un autre topic comment j'ai un peu dynamité la réunion !

Faire miroiter sans le dire que les établissements très impliqués dans la réforme obtiendraient des heures en plus dans leur DGH s'ils avaient des idées d'EPI géniales ?
(Les idées seulement, pour la réalisation, on verra plus tard...)

Le nôtre n'a pas mis en relation EPI et quelques heures supplémentaires en bonus! Il nous a juste rappelé qu'il avait arraché avec les dents une dizaine d'heures l'an dernier , ce qui ne nous a pas impressionné outre mesure étant donné que, ce qu'il nous avait promis-juré-craché d'obtenir, c'était une classe supplémentaire sur un niveau avec de gros effectifs!
Cette réforme est un jackpot qui permet d'économiser des heures comme jamais on ne l'a fait auparavant : ce n'est sûrement pour dilapider toutes ces bonnes zéconomies en distribuant des heures en veux-tu en voilà! Si on doit sauver un poste, on prendra sur la marge mais deux heures me paraissent vraiment être un maximum puisque les CDE calculent la part des EPI en 0.25 ou 0.5 pris sur la marge... Ceux qui seront en sous-service, ce sera tant pis pour eux ! Faut pas rêver!
Je crois que leur précipitation provient de leur crainte de voir les équipes refuser en bloc tous ces projets quand chacun aura pris conscience des conséquences qu'ils impliquent : non seulement des heures d'enseignements en moins, mais des EDT tout pourris, des groupes de profs non choisis, sur des thèmes imposés avec une pédagogie délirante ! Bref, quand on aura mis le doigt dedans, ils auront beau jeu de nous dire : "Mais pourtant, Mme CNFA, vous aviez proposé de faire réaliser une belle éolienne en carton pendant vos cours de français!"

Gryphe a écrit:

Irisse a écrit:Idem dans mon collège où déjà les collègues vont de salle en salle, où les locaux sont très exigus pour près de 800 élèves et une quarantaine de profs.

(Le ratio ne colle pas, ou alors en comptant uniquement les personnes en poste fixe.)

Astuce : moins il y a de trous et plus cela permet de rentabiliser les salles.

Spoiler:

Sauf que dans un établissement qui a un fonctionnement particulier comme le mien, il est tout à fait possible d'avoir plusieurs heures de trous quand on a cours le matin et l'après-midi. Ainsi, une année, je n'avais pas cours entre 11h et 15h30 et c'est dire si l'on se sent ramolli d'avoir "traîné" tout ce temps sans pouvoir trouver un endroit où travailler efficacement (comme j'habite loin je ne peux rentrer chez moi mais là aussi j'ai dû rêver !). Ce phénomène risque de s'accentuer avec la rigidité des structures à venir. L'effectif est à peu près ce que j'ai donné (entre 700 et 800 élèves et au minimum une trentaine de profs), il n'y a donc pas d'incohérence, il faut un peu revoir ses calculs et sa logique administrative et d'ailleurs, peu importe le nombre exact ! Ce que je voulais dire, c'est que cet établissement est déjà au bord de l'implosion à certains moments de la journée du côté des élèves (embouteillages monstres et risque d'étouffement des élèves les plus faibles) et il en sera désormais de même pour les professeurs (étouffement des profs en salle de travail et crise de nerfs d'avoir à fréquenter quelques insupportables mais surtout à devoir travailler avec !)

Pour cette question de la DGH et de la prétendue nécessité d'anticiper les EPI, un bon article avec un bon tract du SNES Lille :
http://www.lille.snes.edu/spip.php?article3091

J'ajoute que si le travail interdisciplinaire est précieux pour les élèves, alors le travail interdisciplinaire qui doit requérir toute notre attention est celui de l'année en cours.

Aphrodissia a écrit:
De toute façon, si on m'oblige à rester 35 h au collège, je les ferai; mais je ne travaillerai plus du tout à la maison (où je ne compte pas mes heures). Je ne suis pas sûre que l'EN y gagne vraiment.

Qui dit 35h de présence sur site sous-entend :
* aucun travail à la maison,
* des compensations pour les vacances subies et non choisies, et un accord sur l'ARTT (épique !!)
* un bureau par personne (sinon on appelle ça du harcèlement)
* un ordinateur par personne,
* des ordres de missions avec rémunération pour toute activité hors du cadre,
* une activité supp le samedi matin engendre récupération d'une autre demi-journée pendant la semaine,
* ...

Clairement le ministère n'en a pas les moyens, ni l'envie !!
-> donc c'est plus envisageable de compter sur les heures de bénévolat des enseignants et compter sur le fait que les élèves seront là en septembre et que les enseignants vont, encore et encore, pour le bien des enfants, compenser tous les dysfonctionnements de l’administration...

Une réforme à 0€ doit bien se faire sur le dos de quelqu'un...


EDIT : reste que des syndicats (assez pour être représentatifs) ont fait sauter le décret de 1950 relatif au statut des enseignants,  ce qui marque le début de cette réforme... hors-sujet

@Ordur : J'allais dire que tu avais tout compris, mais c'était avant que tu édites ton billet.

Explique-nous quelles nouvelles obligations statutaires sont créées par les nouveaux décrets statutaires d'août 2014 ?

Bonne recherche.

Tangleding a écrit:Pour cette question de la DGH et de la prétendue nécessité d'anticiper les EPI, un bon article avec un bon tract du SNES Lille :
http://www.lille.snes.edu/spip.php?article3091

J'ajoute que si le travail interdisciplinaire est précieux pour les élèves, alors le travail interdisciplinaire qui doit requérir toute notre attention est celui de l'année en cours.

Super. Merci beaucoup. C'est bien ce que je me disais, on continue l'enfumage...

Tangleding a écrit:@Ordur : J'allais dire que tu avais tout compris, mais c'était avant que tu édites ton billet.
Explique-nous quelles nouvelles obligations statutaires sont créées par les nouveaux décrets statutaires d'août 2014 ?
Bonne recherche.

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html&cid_bo=87302
II - Missions liées au service d'enseignement -> à mon avis un puits sans fond sur lequel se basent les CDE pour mettre la pression sur les enseignants.
Après chacun son avis sur le sujet (https://www.neoprofs.org/t73236-27-mars-2014-casse-des-decrets-de-1950)

Cela dit je regrette mon Edit, dans lequel je fais tout seul comme un grand une digression sur mes propos (sic)

Ces missions reprennent différents articles du code de l'éducation, cette section du décret statutaire ne mentionne aucune comptabilité (seul le I. établit une comptabilité : c'est le service d'enseignement).

Donc aujourd'hui comme hier, c'est le rapport de force qui permettra d'établir une interprétation judicieuse du textes.

Ce qui est vrai c'est que le rapport de force est moins favorable car trop de collègues méconnaissent totalement leurs droits et s'en désintéressent, se contentent de se plaindre dans le cocon douillet de la SDP au lieu d'agir.

Les syndicats sont-ils responsables de cet état de fait ?

En partie sans doute, mais pour une petite partie seulement.

odur86 a écrit:

Tangleding a écrit:@Ordur : J'allais dire que tu avais tout compris, mais c'était avant que tu édites ton billet.
Explique-nous quelles nouvelles obligations statutaires sont créées par les nouveaux décrets statutaires d'août 2014 ?
Bonne recherche.

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html&cid_bo=87302
II - Missions liées au service d'enseignement -> à mon avis un puits sans fond sur lequel se basent les CDE pour mettre la pression sur les enseignants.
Après chacun son avis sur le sujet (https://www.neoprofs.org/t73236-27-mars-2014-casse-des-decrets-de-1950)

Cela dit je regrette mon Edit, dans lequel je fais tout seul comme un grand une digression sur mes propos (sorry)

M

Missions liées a écrit:Les missions liées au service d'enseignement qui comprennent les travaux de préparation et les recherches
personnelles nécessaires à la réalisation des heures d'enseignement, l'aide et le suivi du travail personnel des élèves,
leur évaluation, le conseil aux élèves dans le choix de leur projet d'orientation en collaboration avec les personnels
d'éducation et d'orientation, les relations avec les parents d'élèves, le travail au sein d'équipes pédagogiques
constituées d'enseignants ayant en charge les mêmes classes ou groupes d'élèves ou exerçant dans le même champ
disciplinaire. Dans ce cadre, ils peuvent être appelés à travailler en équipe pluriprofessionnelle associant les
personnels de santé, sociaux, d'orientation et d'éducation.

Merci de la nouveauté.

Puis les réelles nouveautés dans le décret existaient déja dans le code de l'éducation.

Sowana a écrit: Quel intérêt de nous faire croire qu'il y a corrélation entre l'organisation des epi et de l'ap et la dhg si ce n'est que de nous obliger à nous impliquer dès maintenant, mettre la machine en marche ?
Désolée, si je ne suis pas claire...

C'est très clair, et bien vu.

ordur86: oui, le principal problème va être de bosser sur place.
Déjà point de vue concentration et efficacité, entre deux cours, j'avance sur des petites corrections ou des parties de plus grandes évaluations, rarement sur des préparations de cours quand je bosse au collège, car je n'ai pas tout sur place et parce que j'ai besoin d'avoir l'esprit libéré (et non stressé par la future sonnerie), surtout que je bosse par étape, et que je perds beaucoup de temps quand je suis interrompue dans une étape.
Ce métier, il est chouette aussi parce qu'on peut organiser soi-même une partie de son temps de travail à sa guise, pour être efficace.
Dans certains établissements en Allemagne que j'ai pu fréquenter, ils avaient une salle des profs immense, avec une place attribuée par collègue, ça bossait en silence, les uns contre les autres, avec des accès à quelques ordinateurs, pas non plus des masses. (les collègues en question changaient tout le temps de salle, les élèves ne bougeaient pas, sauf pour les salles équipées).
Clairement, les locaux en France ne permettent même pas cette possibilité-là, qui n'est déjà pas folichonne en soi...

A lire tous ses fils sur la réforme, on finit par devenir dépressive !    
Courage, il faut résister, profs et CDE (et IPR, mais là, je rêve un peu).