Niveau des élèves très très faible

corailc a écrit:

gauvain31 a écrit:

corailc a écrit:Itou, nos formateurs à l'epsé nous disent de ne pas compter l'expression. Pas de dictées non plus. C'est la cata chez moi, pas de ponctuation, syntaxe zéro, idées en vrac, graphie déplorable. Ce qu'il faut: différencier un max, c'est du boulot c'est clair..

Et ils font comment les élèves faibles pour progresser si on ne les contraint jamais à la difficulté?

Quand on est stagiaire... Mais je bous intérieurement....

Ben tu poseras la question innocemment à ton IPR !

Si vous trouvez que les 3e ont un niveau 6e, il faudrait que je vous présente mes 6e ...

Un court exemple (je ne demande pas plus que 4 à 5 lignes pour l'instant, je tiens trop à la vie) :
"Il etait une fois une jolie fille mignon, belle etg gentille Elle etait petite, elle etait adorable elle se leva un jour puis je vais travaille il fait beau Elle resitait a toutes le critique des gens. Elle ne se trompait jamais."

Bien sûr je vous épargne la graphie d'origine ... Help !

Cactus29 a écrit:Je viens de finir un paquet de copies en 3e. Moyenne de classe : 9,22/20.
Comment mettre la moyenne à des élèves qui écrivent comme en 6e (et encore !!), faisant de longues phrases sans virgule, voire parfois sans verbe. Des paragraphes qui n'ont ni queue ni tête.
J'ai envie de pleurer, là.

C'est marrant, quand je lis 9,22, je me dis que c'est bien

Cripure a écrit:

Cactus29 a écrit:Je viens de finir un paquet de copies en 3e. Moyenne de classe : 9,22/20.
Comment mettre la moyenne à des élèves qui écrivent comme en 6e (et encore !!), faisant de longues phrases sans virgule, voire parfois sans verbe. Des paragraphes qui n'ont ni queue ni tête.
J'ai envie de pleurer, là.

C'est marrant, quand je lis 9,22, je me dis que c'est bien

C'est le premier DS de l'année que je rends, vous allez voir que demain ça va être de ma faute, la méssante prof qui saque. Mais bordel il y a du boulot pour les élèves.

Bon, je tiens quand même à dire que ce n'est pas beaucoup mieux en 1re S, et ce dans un lycée plutôt "bon" (banlieue chic de Lyon). J'ai quand même eu la divine surprise de tomber sur une copie bourrée d'incorrections et dont la brillante auteur ne connaît pas le sens du mot "importance", employé à tort et à travers dans une étrange formule "X n'a pas d'importance envers X" où ce mot pourrait signifier à peu près "considération"...

Ce n'est malheureusement pas un cas isolé...

Aujourd'hui avec mes 60 élèves de premières j'ai fait un contrôle écrit de mi-trimestre. Toutes les réponses aux questions posées étaient affichées sur les murs (comme depuis le premier jour, puisque j'affiche mes cours au fur et à mesure de mon avancement)... Pas un seul ne s'en est rendu compte !
Pire, quand je leur ai dit certains ont osé me dire que les questions n'étaient pas écrites sur les réponses
Cépafo !


A quoi sers-je ?

En 1re S vendredi : la cupidité, c'est quand y a de l'eau

Une belle leçon d'humidité !

Non mais à l'eau quoi !

Cripure a écrit:En 1re S vendredi : la cupidité, c'est quand y a de l'eau

Une belle leçon d'humidité !

Ciel! Robine est cupide alors? (référence à un projet de projet interactif suggéré dans une conférence)

Sinon, les miens de S ont découvert un nouveau mot compliqué:

Spoiler:

Cette obture clairsemée qui tombe des pétoires...

Mieux encore : "Mais monsieur ! On comprend rien quand vous parlez !". Aussitôt, de citer le vieux Lanson : "Tant mieux ! Apprendre un mot, c'est acquérir la possibilité d'une idée." Je les ai perdus. L'effondrement littéraire est un fait. Il faudrait passer en primaire et jusqu'à la fin du collège des heures entières à une pédagogie toute nouvelle, et certes point neuve historiquement, celle de lire et de faire copier les grands auteurs (et pas des romanciers sans talent parce qu'ils en comprennent la langue, insipide et sans valeur).

Ce qui devient délirant, c'est quand dans une même classe cohabitent celui qui est brillant et l'inculte. Il y a quelques années, en 6e, je commence la mythologie. Pleine d'espoir, je leur demande ce qu'ils reconnaissent dans le mot "mythologie"; comme je m'y attendais, ils reconnaissent "mytho", celui qui invente des histoires. Un choupinoudamour lève timidement la main, et ajoute qu'il y a aussi "logos", la parole . C'est là que le débile de service intervient et me demande: "mais alors madame, celui qu'a inventé le nom des dinosaures, c'est un gros mytho ? " :shock: :shock: Euh, non, ils ont existé les dinosaures... Et lui: "Ah bon ? "...
Voilà, quoi...
Il y a quelques semaines, un de mes 3e m'a demandé ce qu'était un verbe. Je sens que l'année va être longue.
Et Aponie, si ça peut te consoler, j'ai eu aussi une "madame, vous parlez bien, mais je comprends pas ce que vous disez"...

Dois-je préciser que grâce à l'orientation choisie, tout ce petit monde va se retrouver en 2de générale ?

Oui, enfin, l'idée de base de logos, c'est quand même pas la parole.

Mais bon, en 6e, quand même...

Hier, pour calmer mes élèves de 5èmes en arts plastiques (qui sont très bruyants), je leur ai dicté des phrases d'histoires des arts sur des peintres. Le texte ne faisait pas plus de 10 lignes. Sur 30 cahiers, il y en avait qu'un seul qui n'a fait aucune fautes. Le reste était lamentable...
J'ai même utilisé le mot "coulure" et "lacéré" que presque personne n'a compris ! Parfois, j'ai peur d'utiliser des mots trop compliqués et de ne pas me rendre compte qu'ils ne pigent pas ce que je dis...

Ce matin je rends les copies en leur signifiant que je ne POUVAIS pas mettre la moyenne lorsque les synthèses étaient écrites n'importe comment, sans verbe, sans ponctuation et avec plein de fautes.
Et là, contestation générale : "ben ça les fautes, on n'y peut rien, et d'ailleurs c'est pas notre faute" (non, c'est de la mienne, sûrement).
"Ça se fait pas de compter l'orthographe".
Réponse sèche de ma part : "ben avec moi ça se fait".

J'ai le même problème avec une de mes 3e qui me désespère totalement. Pour faire bien, il faudrait que j'en revienne au programme de 6e et encore...mais si je fais ça, je ne pourrais jamais faire le programme de 3e que je sais pourtant être inassimilable par eux. Et pour couronner le tout, je dois les préparer au brevet...
Ils n'ont pas une once d'autonomie et pourtant, je tente de la développer. A longueur de cours c'est "madame, je comprends pas", "madame, vous pouvez m'aider ?", "madame vous pouvez venir vérifier ? (dès qu'ils ont écrit trois mots...)" et si je ne leur apporte pas l'aide qu'il faut, même si je les fais travailler en groupe, les résultats sont mauvais. Bref...je n'ai pas de solution.

novabulma a écrit:Hier, pour calmer mes élèves de 5èmes en arts plastiques (qui sont très bruyants), je leur ai dicté des phrases d'histoires des arts sur des peintres. Le texte ne faisait pas plus de 10 lignes. Sur 30 cahiers, il y en avait qu'un seul qui n'a fait aucune fautes. Le reste était lamentable...
J'ai même utilisé le mot "coulure" et "lacéré" que presque personne n'a compris ! Parfois, j'ai peur d'utiliser des mots trop compliqués et de ne pas me rendre compte qu'ils ne pigent pas ce que je dis...

J'ai dicté un bout de ma correction de version (en français donc) à des étudiants de L1. Sur 30 étudiants je crois que j'ai deux copies sans faute.

Et à peu près 50% du lot à qui ça ne pose aucun problème d'écrire "un homme sérieux et *réfléchit"

Mieux vaut faire le programme de 6ème en 3ème que de tenter de leur apprendre ce qu'est l'attribut du COD. Ces gamins-là ne feront pas d'études supérieures. Au mieux, ils seront employés. Soyons donc pragmatiques.

Un cours sur la ponctuation, sur l'accord sujet-verbe ou sur les homophones leur sera plus utile que des notions ultra-techniques de grammaire descriptive ou de stylistique...

C'est ce à quoi il faut se résoudre, je pense, sous peine de perdre sa classe et de se retrouver seul face à la horde...

Tatane78 a écrit:Mieux vaut faire le programme de 6ème en 3ème que de tenter de leur apprendre ce qu'est l'attribut du COD.

"J'ai trouvé un livre idiot à la bibliothèque" et "je n'ai jamais trouvé un livre idiot" sont assez différents pour le sens pour qu'on y accorde un peu d'intérêt, je trouve.

"Jadis", personnage d'un récit. Erreur entendue chaque année depuis… trop longtemps!

juju a écrit:"Jadis", personnage d'un récit. Erreur entendue chaque année depuis… trop longtemps!

Baway, comme dans Quo Jadis :o

Révisions du passé simple et de l'imparfait en 3e, puis contrôle de conjugaison.
On avait écrit le tableau des terminaisons, et on avait aussi travaillé sur "venir", "tenir" et leurs composés.

Aujourd'hui, 90 % des élèves ont été incapables de conjuguer "maintenir" correctement.

Quand je leur ai fait regarder la leçon pour leur prouver que c'était possible, ils m'ont dit "mais vous ne nous avez pas dit que maintenir c'est un composé de tenir".

J'ai répondu sèchement "Ne mettez pas sur mon dos votre propre incompétence ni votre incapacité à apprendre une leçon. Remettez-vous en question, et vite, parce que des contrôles de conjugaison, vous en aurez désormais tout le temps."

C'est une classe qui a fait zéro grammaire les deux années précédentes (ah si, quelques notions çà et là mais ça n'était clairement pas la priorité de leur enseignant ), et en plus ce sont des feignasses.

Rendash a écrit:

juju a écrit:"Jadis", personnage d'un récit. Erreur entendue chaque année depuis… trop longtemps!

Baway, comme dans Quo Jadis :o

Rendash a écrit:

juju a écrit:"Jadis", personnage d'un récit. Erreur entendue chaque année depuis… trop longtemps!

Baway, comme dans Quo Jadis :o

Quo jadis, Robine ? Hey !

Vade metro?