Re: Je suis déjà à bout

Tu n'es pas un imposteur.
Je pense (comme un certain nombre de personne) que tu devrais essayer d'arrêter de te torturer l'esprit. C'est bien sûre beaucoup plus facile à dire que à faire.
Pour une fois, pense à toi, pas aux élèves, à l'administration, etc.

Les élèves sont souvent plus durs avec un enseignant qui arrive dans l'établissement et peuvent se défouler dans certains cours. Prends soin de toi.

Mlle Andromède: Est-ce-que tes conseils de classe ont déjà eu lieu?
Souvent mais peut-être pas toujours, cela permet de prendre le pouls d'une classe et avoir les différents points de vue de l'équipe. C'est très instructif.

Mlle_Andromede a écrit:Les conseils de classe ont déjà eu lieu. Les délégués se sont plaint des bavardages en cours de français.

Ca c'est quand même extraordinaire. Je vois mon proviseur d'ici, si un délégué osait sortir une phrase pareille (ça irait de l'avertissement immédiat à 3 jours d'exclusion-inclusion, je pense). Se plaindre de ce qu'on provoque, c'est quand même extraordinaire. Et je suppose que dans votre établissement, ni CdE ni CPE n'a jugé utile de rien dire ? Tout le problème de l'EN est là : forcer les profs qui n'en veulent pas à travailler en équipe, mais refuser l'équipe qui travaille à la réussite des élèves en faisant en sorte que le problème des uns soit aussi le problème de tous. Il manque des d'Artagnan ou des John Donne dans les établissements français, ils n'ont que des sgunsa araignée

Quand on voit mon proviseur dire au début du conseil de classe à la déléguée des parents:" Ah! La maman est là!", ça donne le ton. Ladite mère s'est offusquée de l'absence de réactions face à une classe ingérable, le PA a réagi vivement en mettant des avertissements de comportement. Il y a eu des pleurs et des grincements de dents.
Inutile de vous dire que la classe n'a rien perdu de son éclat.

Mlle_Andromede a écrit:Personne n'a rien dit, effectivement.

Ca devrait vous aider à relativiser quelque peu, tout de même.
Autre chose : essayez de ne pas y aller en victime expiatoire déjà parée pour sa propre exécution. Je sais, c'est difficile, parce qu'on ne maîtrise pas l'angoisse ou la peur qui se voit dans le coin de l’œil. Mais malgré tout, il faut travailler ça, il y a une part de bluff dans notre métier. Si vous sentez une fatigue intérieure qui vous fait ployer, il faut vous arrêter. C'est humain, vous savez, de ne pas y parvenir, ce n'est pas le signe qu'on est définitivement inapte.

Alors là je m'offusque! les délégués auraient dû faire profil bas puisque leur classe est bavarde.
L'équipe éducative n' a pas fait front. On s'étonne ensuite que la classe puisse se permettre de te pourrir tes cours. Le PP et la CPE auraient dû te soutenir, il me semble. Pourquoi ne pas venir chaque semaine ou toutes les deux semaines remonter les bretelles de cette classe ou mettre en place des fiches de suivi?

Ce genre de réflexions en conseil de classe me fait bondir... furieux

Le CDE ou le PP auraient dû remettre les élèves à leur place.

J'ai connu ça aussi. Je suis stagiaire en REP et c'est quand même difficile la plupart du temps. Le parent d'élève présent a parlé du "ouaïe" en français lors des pauses informelles et les délégués de surenchérir. J’avais rencontré le parent la semaine d'avant lors des RDV parents-profs, qui aurait pu le le dire à ce moment-là. Bref, j'étais mortifiée tout le reste du conseil et le lendemain ces petits malins ne se sont pas gênés pour me demander ce que j'avais pensé de la réflexion du parent d'élève. Depuis, plus de nouvelles de cette personne. J'attends le conseil du second trimestre... Rolling Eyes

Mlle_Andromede a écrit:Il n'y a que dans ma classe que les élèves se comportent ainsi. Plusieurs (bons) élèves me l'ont dit, de même que certains professeurs. En outre, lors des réunions parents-professeurs (certains parents de bons élèves se sont d'ailleurs plaint auprès du principal des bavardages dans ma classe).

Les élèves ont clairement fait comprendre, à d'autres personnes, qu'ils voulaient "m'en faire baver". Et je n'en peux plus. J'en ai assez de constamment devoir faire la police, de donner des punitions ou autres tout en me demandant si la punition en question est adéquate... . Comme je l'ai écrit plus haut, je n'ai plus du tout aucune motivation, aucune envie de préparer mes cours. Demain, j'irai à reculons, en traînant les pieds, la boule au ventre car je sais déjà comment ça va se passer. En dépit de toutes mes remontrances et sanctions, rien n'y fait. Les élèves prennent pour mon cours pour un défouloir, une cour de récré et, forcément, les bons élèves en paient le prix puisqu'ils ne parviennent pas à travailler normalement. Je précise d'ailleurs qu'il m'est impossible de leur faire cours normalement au vu du chahut ambiant. C'est la raison pour laquelle j'ai l'impression de faire figure d'imposteur.

Et dire qu'au début de l'année, la première semaine, j'étais heureuse de commencer...
Ce temps est malheureusement révolu.

Tous les conseils t'ont été donné. Ce que j'ai mis en gras me fait dire la chose suivante: demain, tu n'iras pas faire cours, demain tu iras voir ton médecin car si tu t'obstines à te négliger de la sorte, tout cela va mal finir. Qu'attends-tu concrètement ? D'atteindre le point de non retour ? De craquer en classe face aux élèves ? Qu'une malheureuse parole sorte de ta bouche ? Que tu balances une chaise sur les élèves ?
Je ne suis pas psy, mais tu me sembles au bord du gouffre et si tu ne prends pas soin de toi, tu vas tomber.

Le tuteur devrait te soutenir et s'inquiéter pour toi, c'est le boulot du CDE/PA de trouver un remplaçant si cela s'avère nécessaire. Les élèves, là, on s'en fout car eux s'en fichent pas mal. Laisse les autres et occupe-toi de toi bon sang !

Bon courage et bonne chance pour mercredi fleurs2

Je t'envoie aussi toutes mes bonnes ondes; je croiserai les doigts Wink

Du courage, tu n'en manques pas, Mlle Andromède, pour aller tous les jours au collège, malgré ces conditions extrêmement difficiles. J'espère sincèrement que l'inspecteur pourra te donner des pistes pour avancer.

Je rejoins sinon ce qu'ont dit la plupart des collègues : ton médecin t'a déjà proposé un arrêt plus long, car tu es en souffrance. Pense à toi, au fait que c'est en allant mieux que les choses pourront s'améliorer. N'hésite pas non plus à demander à ton médecin s'il connaît des psychologues avec qui tu pourrais établir un premier contact voire que tu pourrais consulter de façon suivie, si le besoin s'en fait sentir.

Pense également au fait que c'est quand l'arrêt est suffisamment long que l'on cherche un remplaçant (je ne sais pas s'il y a une durée minimale, mais ça doit être autour des deux semaines d'arrêt), vu que tu te montres inquiète à ce niveau-là.

Des pensées fleurs2

Sache qu'une des mes jeunes collègues stagiaires étaient tombée, par le simple hasard de répartition, sur des classes de secondes infectes. Après sa titularisation, elle est tombé sur des collégiens tout choupinous... et elle revit, mais son année du stage lui a après coup beaucoup apporté

Surtout n'oublie pas "l'effet loupe" que te donne l'année de stage. Les classes que tu as ne correspondent pas forcément justement à la plupart des classes qui existent. Je le rappelle parfois aux jeunes stagiaires.

Allez courage !! pompom

:vvv: :devil:

Je t'envoie de bonnes ondes pour mercredi. fleurs2

Courage!

Mlle_Andromede a écrit:Je te remercie SilverLining.

Mais il faut que je tienne jusqu'à mercredi, car je me fais inspecter ce jour-là.

Tu as parfaitement le droit d'être en arrêt le jour de ton inspection et même les jours juste avant. Et ceux sans avoir à le justifier ou à donner les raisons de ton arrêt ( et si cela te gène tu peux même mentir : intoxication alimentaire, colique )

L'inspecteur peut-il croire qu'on cherche à éviter d'être évalué si on est absent?

Il peut croire ce qu'il veut, c'est franchement fonction des inspecteurs. Si il est parano sans doute qu'il pensera qu'on cherche à l'éviter ( et si c'est la troisième fois de suite à la rigueur il pourrait le croire Je suis déjà à bout - Page 36 3795679266

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)

Après, il me semble qu'il n'a pas a aborder le sujet lors de son inspection. L'enseignant n'était pas en mesure d'assurer ses cours ce jour là ( c'est ce qu'indique un AM, le médecin constate que l'état de santé n'est pas compatible avec la pratique professionnelle ), point final.
Une remise en cause ( même verbale ) par la suite lors d'un entretien, une mention dans le rapport d'inspection, quoique ce soit de ce genre : vous vous tournez vers un syndicat ( de même si le CDE vous le reproche ) j'aimerai dire simplement "vous en parlez à vos collègues" mais bien souvent c'est trop informel.