Je suis déjà à bout

Je comprends mais il va falloir que tu prennes le dessus sur cette classe. Les noter n'est pas une punition.

As-tu parlé de tout ça au PP de la classe ?
Tu pourrais éventuellement organiser une heure de vie de classe avec lui et le CPE (il n'y a pas que les PP qui peuvent en faire une).
Cette HVC pourrait déboucher sur une fiche de suivi pour la classe par exemple.
J'ai déjà vu ça pour certaines classes au même profil (calmes dans la plupart des matières, et qui se défoulent avec le stagiaire/le néotit), et ça avait plutôt bien marché.

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Noter n'est pas une punition collective. J'ai eu le cas de râleurs qui protestaient parce que je faisais un contrôle surprise, selon eux, ce à quoi j'ai rétorqué : "Pas du tout, j'ai dit qu'il fallait apprendre, il n'y a pas de surprise ; vous avez du travail à faire, en l'occurrence apprendre une leçon, je vérifie si c'est fait."
L'année de stage est difficile. Je suis comme toi, j'ai du mal à "oublier". Ça s'apprend, petit à petit.
Ce n'est pas ton cours qui est un défouloir, ce sont les élèves qui te testent (ils savent que tu es nouvelle, savent-ils que tu es stagiaire ?). Il est encore temps de redresser la barre !

Suis le conseil des neos : vide-toi la tête (laisse ça de côté ce weekend).

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A part votre tuteur (et c'est déjà quelque chose), l'établissement ne semble pas très réactif. Un tel comportement collectif doit aussi être géré par la VS ou par la direction. Qu'attendent ces gens ? Un bon accident avec une table retournée sur quelqu'un ? Il faut une sanction forte, là. Écrivez donc un rapport à votre chef sur l'autre hystérique et demandez un conseil de discipline par écrit, afin qu'il soit obligé de vous répondre par écrit. Soyez simplement factuelle, ça suffira bien. Ce n'est que la 6e semaine, il en reste 5 fois autant, il est clair que ça ne peut plus durer et que ça dépasse le cadre de la discipline de classe.

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Bonjour Andromède,

Il ne faut pas vous sentir désemparée, vous êtes soutenue, donc tout va s'arranger. Ce genre d'établissement n'est pas une exception. Visiblement, vos collègues cherchent à vous manifester une forme de reconnaissance en vous aidant de cette manière.

Sans entrer dans les détails, je vous assure que ce n'est pas toujours le cas. C'est donc très bon signe pour vous, vous êtes sur une très bonne voie dès le début de votre carrière.

Bon weekend.

Mlle Andromede : Cripure a raison : écrire un rapport risque de ne pas suffire là. Il faut demander une sanction par écrit à la direction. Refuse de reprendre l'élève sans excuse écrite de surcroît. Ces élèves ont besoin d'une réponse collective de l'équipe sans tarder, tu ne peux pas attendre. Une fiche de suivi de classe peut être une solution.
Comment cela se passe dans tes autres classes ?

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Mlle_Andromede a écrit:J'ai également une classe de 5ème où il y a 3 ou 4 perturbateurs, mais qui est quand même un chouia plus calme. Les élèves me disent que je n'ai pas assez d'autorité, pourtant je hausse le ton, je prends les carnets, j'exclus...

Sans présumé ce que tu fais ou pas, il faut le faire à bon escient. C'est à dire le plus tôt possible. Ne pas menacer mais sanctionner directement. Refuser toute discussion pendant le cours. On ne discute les sanctions qu'après, et il est extrêmement rare que je revienne sur une sanction.

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Mlle_Andromede a écrit:Mais si toute la classe bavarde, comme c'était le cas hier, et qu'un devoir noté ne suffit pas à les calmer? Outre les bavardages hier, il y a eu des cris, des jets de bouts de gomme, du bruit tout le temps. Je me suis vraiment sentie dépassée sur ce coup-là. Le point positif, dans tout ça, c'est que je me sens vraiment remontée contre eux. Ils m'ont énormément déçue et j'aimerais trouver une sanction à la mesure de leur comportement.

Comment s'est passé le début de l'heure ? Essaie de repérer le premier souci : comment sont-ils entrés dans la salle ? Qu'as-tu dit ? Comment se sont-ils installés ?

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Mais au tout début : comment la classe est entrée dans la salle ? Où étais-tu ? Etaient-ils rangés dans le couloir ? Qu'as-tu dit quand ils sont entrés ?

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Ils s'assoient directement ou ils attendent ton autorisation ? Ils sont sortis leurs affaires ? Qu'as-tu fait/dit en premier ? (appel ? réprimande ?). Etais-tu debout ? Te regardaient-ils ?

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Mlle_Andromede a écrit:Mais si toute la classe bavarde, comme c'était le cas hier, et qu'un devoir noté ne suffit pas à les calmer? Outre les bavardages hier, il y a eu des cris, des jets de bouts de gomme, du bruit tout le temps. Je me suis vraiment sentie dépassée sur ce coup-là. Le point positif, dans tout ça, c'est que je me sens vraiment remontée contre eux. Ils m'ont énormément déçue et j'aimerais trouver une sanction à la mesure de leur comportement.

Cela peut aussi venir d'autre chose. Avez-vous déjà parlé avec votre tuteur de l'impression que vous donnez en cours? Certaines personnes ont l'air naturellement gentilles et inoffensives. Comprenons-nous bien, je crois que la gentillesse est une grande qualité. Mais pour un groupe d'ados ça peut donner le signal de la chasse. Il faut peut-être travailler sur les attitudes, les inflexions de voix, les signaux que vous envoyez. J'ai observé à plusieurs reprises des situations telles que celles que vous semblez décrire. Au bout d'un moment on a un professeur qui râle, qui punit mais sans aucun impact sur la classe. Une situation où les tentatives de reprises en main ne semblent plus se faire que de manière mécanique, pour la forme, sans conviction, ce qui est très sensible pour un observateur extérieur. C'est aussi, à un degré souvent moindre, ce qui peut arriver à n'importe quel collègue chevronné quand la fatigue de fin de trimestre se fait sentir et que nous n'avons plus l'énergie d'assurer une reprise en main efficace. Avec pour résultat une écoute insuffisante, des bavardages et une sale impression de manque de maîtrise au sortir du cours. Je pense qu'il est important de discuter de cela avec votre tuteur en le questionnant directement là-dessus.
Je précise quand même que le but n'est pas de se transformer en dragon, ce qui peut avoir l'effet inverse quand on arrive pas véritablement à assumer les fortes tensions qui découlent également de cette image-là. Mais il faut sans doute travailler à donner une image différente en améliorant le tranchant de la voix, la capacité à varier les intonations en fonction de la situation etc.
Si vous êtes dans ce cas-là je pense qu'il faut accompagner ce travail sur l'impression que vous donnez par une organisation peut-être un peu différente de ce que vous pratiquez. En particulier supprimer au maximum les temps morts ou les temps flous : digressions, explications particulières... Et ménager des moments de travail individuel fréquents pour vous reposer et laisser retomber le volume, donc avec exigence de silence.
Dernier conseil, ne culpabilisez pas, ce n'est pas et cela n'a jamais été un métier facile, en particulier ces problèmes de gestion d'ados. Et même si c'est dur au début cela s'apprend.

J'espère que je ne suis pas trop à côté, nous n'enseignons pas la même discipline et je n'ai qu'une vision floue de la situation. Bon courage.

Donc ils ont quand même intégré certaines de tes règles, ils ne s'assoient pas sans autorisation
Parlaient-ils debout ? Je te conseillerais de les laisser debout un petit moment, le temps que vraiment ils se calment, voire de leur faire un petit discours en début alors qu'ils sont debout. (à toi de le préparer pour éviter de te trouver sans savoir quoi dire).
Comment réagis-tu lorsque tu les vois commencer à parler une fois assis ?

Ton tuteur est-il venu te voir en classe ? Qu'en dit-il ?

Et si tu leur donnes un travail écrit tout de suite ?
Tu peux faire l'appel avec ton plan de classe pendant ce temps. L'appel crée peut être une sorte de "temps mort" pour les élèves. Je donne souvent le cours à relire pendant l'appel et je fais une interrogation orale notée après. Mais le travail écrit les calmera peut être plus.

Tous les établissements difficiles ne sont pas classés.
Ton tuteur te soutient, c'est déjà une bonne chose. Comment est ta direction ? Il faudrait qu'il y ait un conseil de discipline. Je suis entièrement d'accord avec Cripure. Une formatrice m'avait dit une fois quand je lui parlais de mes élèves pour des incidents analogues : "Mais vous vous rendez compte que ce n'est pas à vous de gérer ça, si votre direction ne fait rien, ce n'est pas de votre faute". Ca m'avait déculpabilisée.

Bon courage pour cette année, il faut tenir bon. Même si après une heure comme ça, on se sent très mal...

Mlle_Andromede a écrit:Ils ont attendu mon autorisation avant de s'asseoir, comme toujours. J'ai fait l'appel, puis voilà.

Ils entrent en classe. Un travail à faire est déjà prêt (écrit au tableau, affiché, ou des polycopiés sur les tables).

Ils entrent, sortent leurs affaires. Et attendent debout ton signal.

au signal, ils s'installent et tu leur dit que le travail en question est à faire immédiatement. Ils attaquent le travail et *seulement à ce moment là*, tu peux faire l'appel.

Évite tout moment de flottement dans lequel ils n'ont rien à faire.

Une classe de ce type là, évite les travaux trop long. Travail court, correction, travail court, correction, travail court, correction… pour donner du rythme et ne pas les laisser souffler.

Prépare des fiches dont tu as une version pdf pour afficher à la correction et accélérer celle-ci. Ne lâche rien.

Évite de parler fort et aigu (signe de stress, ils le sentent). Pose ta voie. Parle avec une voie claire en parlant lentement, bien articulé, comme un mafieux qui menace un concurrent.

Surtout, pas de culpabilisation. On a tous vécu ça, à un moment ou à un autre de notre carrière, si on a enseigné en collège.

Ce que tu subis est normal, au sens d'habituel. Cela ne préjuge en rien de tes capacités à enseigner. Concentre-toi sur ce que te veux faire passer, ne fais pas d'activité de groupe ou de recherche, donne leur du travail individuel à faire en silence. Interdis les questions tant que la classe n'est pas revenue à des manières de faire plus civilisées.

Tu corriges oralement le plus possible, évite d'écrire au tableau.

Tu as donc ramassé des copies? Tu les notes sans complaisance et tu mets un bon coefficient. A la première tentative de bordel généralisé, tu recommences. Si c'est une classe qui se tient à carreaux dans les autres matières, les notes doivent les préoccuper un minimum.
L'élève qui t'a insultée a donc été réintégrée en classe ? Mais quelle a été la sanction ? Et elle ne s'est pas tenue à carreaux ? Rapport directement au CDE et sollicite un entretien avec lui.
Ensuite, pour la gestion globale du cours, cadre énormément la classe, ne laisse pas de temps mort et très peu de cours dialogués. J'aurais tendance à dire, plus aucun cours dialogué jusqu'à ce que tu aies le contrôle de la classe.

ycombe a écrit:Évite de parler fort et aigu (signe de stress, ils le sentent). Pose ta voix. Parle avec une voix claire en parlant lentement, bien articulé, comme un mafieux qui menace un concurrent.

Si tu avais le temps, un peu d'orthophonie (remboursée si prescrite par un médecin).

Et pour le reste, d'une façon générale : ne pas menacer de, le faire.

Pour la prochaine fois, dès que cela dérape: s'asseoir sans parler, les regarder froidement, écrire sans précipitation le nom des plus agités, sans commentaires, fermer le papier (plier, agrafer) demander à un élève proche de la porte de le porter à la vie scolaire (s'être préalablement entendue avec celle-ci pour venir chercher les inscrits) ; ça devrait suffire pour calmer les autres, et ne pas hésiter à recommencer.

Première visite pendant mon année de stage, où la 2de pénible, mais sans les débordements décrits ici, s'était montrée agitée, et où j'avais continué vaille que vaille : "Dans un cas comme celui-là le geste pédagogique aurait été de s'arrêter."