- kyralinaNiveau 8
Pardon : j'avais oublié cet élément primordial de son histoire. Désolée. Comment ai-je pu supposer qu'il était tout simplement mauvais prof? J'ai vraiment l'esprit mal tourné.
- kyralinaNiveau 8
Shere Khan a écrit:"Il faut des professeurs « désobéissants », des professeurs qui ne se réfugient pas derrière les règlements intérieurs et les programmes. Des professeurs qui, par exemple, comprennent que le bavardage est quelque chose de magnifique ; la soif de connaissances passe par le bavardage. Plutôt que de lutter contre ce « problème » pendant la moitié du cours, il faut utiliser cette envie de s’exprimer."
Allumé le mec. Mais le pire, c'est que dans la société d'aujourd'hui, on appelle ça un "philosophe" alors que c'est un quadragénaire immature. O tempora ! O mores !
Ca devait être un sacré bordel dans son cours!
- the educatorFidèle du forum
celle de la flexibilité, oui, sans doute. Pour l'employabilité (c'est le terme qui coince, disons l'insertion professionnelle), je ne sais pas, l'idée de trouver aux individus leur "juste" place (et si ce n'est pas professionnelle, c'est quoi?) n'est pas nouvelle, et en tout cas plus ancienne que l'ocde.luigi a écrit:L'école de l'employabilité, c'est celle de l'OCDE.
Mais tu as travaillé avec lui, ou c'est juste tes fantasmes dont tu nous fais part?Kyralina a écrit:J'adore ce type : il abandonne l'enseignement pour écrire des bouquins fumeux, participer au café du commerce sur RTL et fonder des écoles... alors que la vraie raison son départ est qu'il était en réalité incapable d'enseigner dans le public! Quelle est la légitimité de son discours? AUCUNE.
Et d'autre part, quand bien même, il ne serait pas le seul dans cette situation, et la plupart des autres sont encore en poste faute de place sur les plateaux de RTL.
Encore une fois, je ne suis pas fan du personnage, mais il fait assez lui même sans qu'on soit obligé de se répandre en... En quoi d'ailleurs? ça apporte quoi de l'imaginer mauvais prof, ça te rassure, Kyralina?
- kyralinaNiveau 8
Exactement! Tu m'as démasquée!
- verdurinHabitué du forum
Le lycée idéal suivant monsieur Cespedes.
Il y a de l’enthousiasme et tout.
Il y a de l’enthousiasme et tout.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- Reine MargotDemi-dieu
Mais non, on vous dit qu'il était un enseignant révolutionnaire, jalousé par ses collègues pour sa production littéraire et philosophique de haute volée, c'est pour ça qu'il est parti et que l'EN a subi l' énorme perte d'un grand pédagogue innovant qui nous aurait initiés aux vertus du bavardage des élèves lumineux.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ChocolatGuide spirituel
J'adore tous ces braves gens qui prétendent savoir ce qu'il faut enseigner et comment mais qui choisissent de ne pas enseigner...
Cespedes me fait penser à un prof Steiner-Waldorf.
Cespedes me fait penser à un prof Steiner-Waldorf.
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- Elise242Niveau 2
Reine Margot a écrit:Mais non, on vous dit qu'il était un enseignant révolutionnaire, jalousé par ses collègues pour sa production littéraire et philosophique de haute volée, c'est pour ça qu'il est parti et que l'EN a subi l' énorme perte d'un grand pédagogue innovant qui nous aurait initiés aux vertus du bavardage des élèves lumineux.
Très drôle, j’acquiesce !
- ChamilNiveau 9
the educator a écrit:
Au final, heureusement que l'école est obligatoire, parce que se retrouver en concurrence avec Hanouna, ça ferait mal.
Légalement, l'école n'est pas obligatoire en France. D'où d'ailleurs la multiplication des Vincent Cespedes qui proposent leurs solutions éducatives miraculeuses en dehors de celle-ci.
- the educatorFidèle du forum
Non je sais, c'était un raccourci, et puis en terme d'obligations possibles, il n'y a pas que la loi. Cela dit ce n'est pas une mauvaise chose que les offres se developpent, comme dirait Egomet, le marché fera le reste.
- Dame JouanneÉrudit
Qui dit marché, dit sélection par l'argent? Est-ce vraiment une bonne chose?the educator a écrit:Non je sais, c'était un raccourci, et puis en terme d'obligations possibles, il n'y a pas que la loi. Cela dit ce n'est pas une mauvaise chose que les offres se developpent, comme dirait Egomet, le marché fera le reste.
- CarabasVénérable
Il y a peu j'ai eu une conversation avec une prof doc qui a fait hypokhâgne-khâgne avec moi, une prof d'histoire et une autre personne pas prof mais bon cursus, bonne lectrice mais haïssant les classiques. Toutes me tenaient ce discours et me crachaient leur haine de Victor Hugo. Je leur disais que le problème n'était pas tant les œuvres que la façon dont on les étudiait (pour ma part je ne peux plus voir les procédés en peinture), que ces œuvres nous parlent toujours et que c'est aux enseignants de les dépoussiérer, d'en montrer l'intérêt notamment en les contextualisant, il n'y a rien eu à faire, je suis passée pour celle qui fait "arrêter la littérature en 1950", ce qui est faux, même si mes préférences personnelles me portent plus vers la littérature du XIXe que du XXe. Pour elles, Laurent Gaudé au bac, c'est normal... Dois-je préciser que je suis la seule à savoir qui est L. Gaudé? Je ne dis pas à l'avoir lu, je mentirais. Je n'en ai lu que des extraits. Mais les filles en question ne le connaissent pas du tout et partent du principe qu'il doit être intéressant, puisqu'il est contemporain.Roumégueur Ier a écrit:
"L’école dévitalise les enfants de leur envie de connaître, de créer, de lire et d’écrire. S’ils ne veulent plus ouvrir un bouquin, c’est parce que nous leur imposons des ouvrages qu’aucun adulte ne lit pour son plaisir. Leurs professeurs les font travailler – dans le détail – sur des écrits rédigés il y a plusieurs siècles dans une langue totalement désuète… Ces gamins, qui peinent à conjuguer les verbes usuels, doivent plancher sur du Racine ! Donnons-leur à étudier des ouvrages de leur époque, de leurs humeurs, de leur joie…
Source : http://www.vousnousils.fr/2015/09/04/vincent-cespedes-lecole-devitalise-les-enfants-de-leur-envie-de-connaitre-de-lire-et-decrire-574386
Je me suis sentie très seule...
Et là, j'essaie de lire Réparer les Vivants... ben je trouve le style bien plus lourdingue que celui d'un V. Hugo...
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- ChamilNiveau 9
the educator a écrit:Non je sais, c'était un raccourci, et puis en terme d'obligations possibles, il n'y a pas que la loi. Cela dit ce n'est pas une mauvaise chose que les offres se developpent, comme dirait Egomet, le marché fera le reste.
Si on met de côté toute considération morale, la multiplication des offres scolaires conduit là où cela a été appliqué à créer des effets de niche et pas à s'adresser à l'ensemble des publics scolaires. Résultat: le public se récupère les élèves dont le privé ne veut pas ou veut moins (déjà le cas en France: le privé sous contrat sous-scolarise largement les primo-arrivants, les handicapés ou les classes populaires, et pourtant c'est un privé "plus responsable").
Pourquoi pas, mais dans ce cas, que les Cespedes de tout poil ne viennent pas chanter la sérénade de la rébellion philosophique quand ils visent surtout la musique du tiroir-caisse.
- Riri51Niveau 6
Dame Jouanne a écrit:Qui dit marché, dit sélection par l'argent? Est-ce vraiment une bonne chose?the educator a écrit:Non je sais, c'était un raccourci, et puis en terme d'obligations possibles, il n'y a pas que la loi. Cela dit ce n'est pas une mauvaise chose que les offres se developpent, comme dirait Egomet, le marché fera le reste.
Qui dit marché, dit aussi faillite...
http://info.arte.tv/fr/lechec-de-la-privatisation-des-ecoles-en-suede
Faut-il rappeler que nos écoles privées sont en général quasi-publiques puisque le principal poste de dépense, les salaires, est pris en charge par l'état et les collectivités locales leur allouent plusieurs milliards d'euros annuellement("sainte Laïcité, mère de la République, où es tu ?" Doivent se lamenter les députés Les Républicains).
- JacqGuide spirituel
Riri51 a écrit:
Faut-il rappeler que nos écoles privées sont en général quasi-publiques puisque le principal poste de dépense, les salaires, est pris en charge par l'état et les collectivités locales leur allouent plusieurs milliards d'euros annuellement("sainte Laïcité, mère de la République, où es tu ?" Doivent se lamenter les députés Les Républicains).
Mon ( ) député Les Républicains préférerait sans doute ne financer que les écoles catho intégristes. Même les catho "normaux" sont des infidèles pour lui !
- RendashBon génie
Jacq a écrit:Riri51 a écrit:
Faut-il rappeler que nos écoles privées sont en général quasi-publiques puisque le principal poste de dépense, les salaires, est pris en charge par l'état et les collectivités locales leur allouent plusieurs milliards d'euros annuellement("sainte Laïcité, mère de la République, où es tu ?" Doivent se lamenter les députés Les Républicains).
Mon ( ) député Les Républicains préférerait sans doute ne financer que les écoles catho intégristes. Même les catho "normaux" sont des infidèles pour lui !
"Revenir aux messes en latin me paraissait un pas vers la purification ; et puis, j'ai appris qu'avant d'être en latin, les messes étaient dites en grec, alors j'ai créé un groupuscule encore plus intégriste. Et puis un jour j'ai appris que Jésus, avant, était juif..."
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Riri51Niveau 6
Jacq a écrit:Riri51 a écrit:
Faut-il rappeler que nos écoles privées sont en général quasi-publiques puisque le principal poste de dépense, les salaires, est pris en charge par l'état et les collectivités locales leur allouent plusieurs milliards d'euros annuellement("sainte Laïcité, mère de la République, où es tu ?" Doivent se lamenter les députés Les Républicains).
Mon ( ) député Les Républicains préférerait sans doute ne financer que les écoles catho intégristes. Même les catho "normaux" sont des infidèles pour lui !
J'ai oublié le smiley. Ma remarque était bien sûr ironique.
La droite "forte" ne devient farouche partisane de la séparation stricte des affaires de l'état et des religions seulement quand la laïcité ne remet pas en cause les privilèges étatiques des religions "culturellement françaises"...
- the educatorFidèle du forum
Je ne cautionne pas du tout ce privé là. Par contre, vu le cout d'une scolarité pour la collectivité (y compris dans le privé), si cet argent est réinjecté pour chacun, il y a de l'argent a prendre. Le problème pour le moment du privé, c'est que la concurrence est gratuite.Faut-il rappeler que nos écoles privées sont en général quasi-publiques puisque le principal poste de dépense, les salaires, est pris en charge par l'état et les collectivités locales leur allouent plusieurs milliards d'euros annuellement("sainte Laïcité, mère de la République, où es tu ?" Doivent se lamenter les députés Les Républicains).
Je ne défends le marché que pour ce qu'il permet que l'école publique ne s'autorise pas: de la variété, et de vraies politiques éducatives.
- Reine MargotDemi-dieu
Shy'm est d'accord et défend son compagnon tennisman:
"
http://www.purepeople.com/article/shy-m-defend-son-cheri-benoit-paire-un-mal-aime-c-est-facile-et-lache_a196395/1
La raison: il n'a pas voulu se plier au protocole fixé par la fédération et venait aux rendez-vous quand ça lui chantait, préférant rester avec sa compagne. C'est partout maintenant. Bon, étant donné la syntaxe, la maîtresse n'a pas été assez bienveillante avec elle on dirait.
"
Sh'ym a écrit:ET ALORS !! (Oui chers journalistes, accroche parfaite en tête d'article , c'est cadeau) Les mal aimés, les derniers de la classe, les différents seront toujours pris pour cible, les parfaits boucs émissaires à qui faire porter le chapeau. À mettre au coin et à blâmer sous leur bonnet d'âne. Ne surtout pas omettre le bonnet d'âne pour plus d'aplomb au conseil de classe. Et c'est tellement secondaire pour le reste du monde de savoir si cela est justifié et mérité. Pourquoi ? Car la maîtresse est celle que l'on écoute et que l'on croit. Et pour peu qu'elle soit psycho rigide et obtuse, elle s'arrangera toujours pour pointer, isoler, punir et dans le meilleur des cas humilier afin de se dédouaner et prouver au monde qu'elle a raison. Il existe cependant des maîtresses plus intuitives, curieuses, dévouées, passionnées qui sauront faire déménager l'élément perturbateur du radiateur, au premier rang et à le rallier au reste de la classe. Avec finesse, savoir faire, altruisme et compréhension. Elle prendra ses responsabilités et comprendra que c'est sa mission de trouver les solutions pour unir ses élèves et les amener à décrocher leurs diplômes de fin d'année. Plutôt que de fustiger les cancres en leurs imputant l'échec général. Mais cela demande effectivement beaucoup trop d'abnégation de psychologie, d'intelligence, et trop peu d'ego. Ça fait souvent beaucoup pour une seule personne, je le conçois. Notez que même si le marginal n'a pas toujours le comportement souhaité, déroge parfois aux codes de bien séances, est connu et surtout attendu pour ses frasques afin de divertir la galerie et qu'il est encore facile, pratique (et lâche) de logiquement le charger, il n'en reste pas moins que la maîtresse peut profiter de son bureau de maîtresse pour se faire entendre et surtout, se faire entendre raison. Non, les maîtresses ne sont pas tout le temps justes simplement parce qu'elles sont maîtresses. Seule une chose vous anime et vous passionne autant dans cette histoire. Car ce n'est évidemment pas notre cher drapeau par le biais duquel vous vous octroyez autant de véhémence qui vous insurge tant. C'est juste le sujet qui vous intrigue et vous irrite."
http://www.purepeople.com/article/shy-m-defend-son-cheri-benoit-paire-un-mal-aime-c-est-facile-et-lache_a196395/1
La raison: il n'a pas voulu se plier au protocole fixé par la fédération et venait aux rendez-vous quand ça lui chantait, préférant rester avec sa compagne. C'est partout maintenant. Bon, étant donné la syntaxe, la maîtresse n'a pas été assez bienveillante avec elle on dirait.
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- OlympiasProphète
Allez...encore une qui a perdu une occasion de se taire !
- VolubilysGrand sage
pffffffffff *retiens un gros mot*
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- ipomeeGuide spirituel
Oui, c'est vrai, il y a des choses qui sont vraiment tropinjustes.
- InvitéInvité
Carabas a écrit:Il y a peu j'ai eu une conversation avec une prof doc qui a fait hypokhâgne-khâgne avec moi, une prof d'histoire et une autre personne pas prof mais bon cursus, bonne lectrice mais haïssant les classiques. Toutes me tenaient ce discours et me crachaient leur haine de Victor Hugo. Je leur disais que le problème n'était pas tant les œuvres que la façon dont on les étudiait (pour ma part je ne peux plus voir les procédés en peinture), que ces œuvres nous parlent toujours et que c'est aux enseignants de les dépoussiérer, d'en montrer l'intérêt notamment en les contextualisant, il n'y a rien eu à faire, je suis passée pour celle qui fait "arrêter la littérature en 1950", ce qui est faux, même si mes préférences personnelles me portent plus vers la littérature du XIXe que du XXe. Pour elles, Laurent Gaudé au bac, c'est normal... Dois-je préciser que je suis la seule à savoir qui est L. Gaudé? Je ne dis pas à l'avoir lu, je mentirais. Je n'en ai lu que des extraits. Mais les filles en question ne le connaissent pas du tout et partent du principe qu'il doit être intéressant, puisqu'il est contemporain.Roumégueur Ier a écrit:
"L’école dévitalise les enfants de leur envie de connaître, de créer, de lire et d’écrire. S’ils ne veulent plus ouvrir un bouquin, c’est parce que nous leur imposons des ouvrages qu’aucun adulte ne lit pour son plaisir. Leurs professeurs les font travailler – dans le détail – sur des écrits rédigés il y a plusieurs siècles dans une langue totalement désuète… Ces gamins, qui peinent à conjuguer les verbes usuels, doivent plancher sur du Racine ! Donnons-leur à étudier des ouvrages de leur époque, de leurs humeurs, de leur joie…
Source : http://www.vousnousils.fr/2015/09/04/vincent-cespedes-lecole-devitalise-les-enfants-de-leur-envie-de-connaitre-de-lire-et-decrire-574386
Je me suis sentie très seule...
Et là, j'essaie de lire Réparer les Vivants... ben je trouve le style bien plus lourdingue que celui d'un V. Hugo...
De là, souvent, mes difficultés à me faire publier. J'écris naturellement comme au 19e siècle. :lol: Mais la littérature contemporaine, généralement, m'emm... à un point.
Hormis les romans noirs, surtout quand il y a du suspense, mais ça n'est pas vraiment dû au style. J'étais bon public aussi pour Agatha Christie.
Je fais des efforts, pourtant.
- JacqGuide spirituel
Carabas a écrit:
Et là, j'essaie de lire Réparer les Vivants... ben je trouve le style bien plus lourdingue que celui d'un V. Hugo...
Et encore, V.Hugo, est-ce plus difficile à lire que certains auteurs contemporains ? Des lourdeurs, oui, mais finalement le style est assez simple. Je traite un peu les Misérables (un peu, car bien sûr on ne peut pas livre l'ouvrage) en seconde professionnelle, cela passe très bien. J'avais fait étudier du Pennac une année à mes élèves de bac pro, pensant que plus contemporain, marrant, caustique.... ils n'avaient rien compris. Trop dur, trop d'ironie (qu'ils ne comprennent pas), trop de références culturelles, politiques, qu'ils ne maîtrisent pas. Idem, j'avais pensé un temps à certains ouvrages policiers du "Poulpe". Trop de références politiques qu'ils ne peuvent pas comprendre. Alors on peut tomber dans les romans de plage... mais comment trouver un style littéraire à ces ouvrages ? Harlan Coben ? Vous trouvez un style ? Que faire d'un vague script de film en littérature ? IL n'y a rien à étudier.
Et puis lire en quelle classe ? Quel lycée ? En LP, avec certaines de mes classes, nous avons lu du Laurent Gaudé, c'était parlant, ça a marqué les élèves, mais des élèves qui ne sont pas destinés à faire des études littéraires et pour lesquels lire est souvent un défi. Maintenant lorsque nous sommes dans une classe littéraire et qui prépare un certain nombre des élèves à aller faire des études de lettres, comment ne pas passer par des classiques, même un peu rébarbatifs parfois ? Je dois avouer avoir des souvenirs atroces de la lecture de "Le Lys Dans La Vallée", quelle horreur ! Peut-être que maintenant je pourrais apprécier l'ouvrage autrement. Ma sœur et moi avons eu un parcours scolaire différent (ce n'est pas un hasard si je suis prof en LP finalement). Lorsque je vois ce qu'elle a dû lire en première et en terminale, je suis effrayé. Je n'aurais jamais pu lire cela en première et terminale. Elle a souffert, et a encaissé. Je n'aurais jamais lu cela (heureusement que je ne suis pas passé par la même filière). Par contre, ensuite, j'ai lui tout ce qui lui a été infligé, par plaisir et avec plaisir, mais quelques années après.
En plus nous avons des élèves lecteurs, même en LP. Ces élèves lecteurs comprennent finalement qu'en classe nous leur apportons autre chose que ce qu'ils lisent chez eux volontairement. Ce qui m'étonne le plus, sur ce forum et ailleurs, c'est de constater que des collègues du lycée général ont des élèves qui veulent aller en fac de lettres et qui sont incapables de lire un classique.
Pour revenir à V.Hugo, une dernière remarque qui me vient à l'esprit. Dans mon ancien établissement, sur 8 ou 9 (je ne sais plus) enseignants de lettres (certifiés et agrégés) et de lettres-histoire, nous étions deux seulement à avoir lu "Les Misérables". A ces deux, qui avions apprécié, s'ajoutait une agrégée qui me disait : "j'ai lu le premier tome car il était au programme de l'Agreg, mais pas les deux autres, je n'ai pas eu le courage".
- CarabasVénérable
Je trouve ça génial, moi, les Misérables... à part le personnage de Cosette, à baffer (quand elle est jeune fille, pas la fillette). En même temps, Hugo est nul, pour les personnages de jeunes filles... Esmerelda est une jolie fille avec un QI d'huître. Bref...
J'avoue que ce rejet de Hugo me sidère. Je le trouve plus lisible qu'un Claude Simon ou que Julien Gracq (en même temps, ce n'est pas ces auteurs qu'on va étudier en lycée non plus...)
On a tous des souvenirs de lecture plus ou moins fastidieux, mais ce que j'ai essayé, en vain, de faire comprendre aux personnes avec qui j'ai eu ce débat, c'est que la fonction première de l'enseignement de la littérature n'est pas de faire aimer lire ou la littérature (même si, bien sûr, atteindre cet objectif est génial) mais de transmettre des connaissances, des clés de compréhension sur une époque, de comprendre l'évolution de l'histoire des idées, entre autres. D'initier les élèves à ce qu'est une écriture afin, à terme, qu'ils puissent s'exprimer, dialoguer avec des grands auteurs.
En maths ou en histoire, on ne se demande jamais si les élèves vont "aimer" la Révolution Française ou le théorème de Thalès. En français, si. Pourquoi?
J'avoue que ce rejet de Hugo me sidère. Je le trouve plus lisible qu'un Claude Simon ou que Julien Gracq (en même temps, ce n'est pas ces auteurs qu'on va étudier en lycée non plus...)
On a tous des souvenirs de lecture plus ou moins fastidieux, mais ce que j'ai essayé, en vain, de faire comprendre aux personnes avec qui j'ai eu ce débat, c'est que la fonction première de l'enseignement de la littérature n'est pas de faire aimer lire ou la littérature (même si, bien sûr, atteindre cet objectif est génial) mais de transmettre des connaissances, des clés de compréhension sur une époque, de comprendre l'évolution de l'histoire des idées, entre autres. D'initier les élèves à ce qu'est une écriture afin, à terme, qu'ils puissent s'exprimer, dialoguer avec des grands auteurs.
En maths ou en histoire, on ne se demande jamais si les élèves vont "aimer" la Révolution Française ou le théorème de Thalès. En français, si. Pourquoi?
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Terry Pratchett
- InvitéInvité
Pour Racine, j'ai toujours réussi à le faire aimer à mes classes de 2de. Des élèves en apprenaient des tirades entières sans que je le leur demande. Même en zone éclair-violence, avec une classe IGC qui était connue comme la pire du lycée, nous avions étudié Britannicus et ils avaient aimé.
En revanche, ma conseillère pédagogique m'avait reproché de parler des 2000 alexandrins composés à la suite, avec alternance de rimes féminines et masculines, etc. bref, de présenter la tragédie classique comme une sorte de performance alors que les épigones de Racine ont réalisé la même performance sans être des génies. Je le savais et le sais d'ailleurs mais ça suscitait l'intérêt des élèves, dans un premier temps, d'autant qu'eux ne connaissent rien aux épigones de Racine.
:| Parce que je me mets à la place d'un lycéen de 15 ans, qui aurait du mal à aligner deux alexandrins. Le premier truc qu'il se dit, une fois qu'on lui a expliqué la performance technique, c'est "Ouah ! Super !" et ensuite, on peut approfondir.
Mais j'ai conscience que ce n'est pas ainsi qu'il faut procéder. Je vois bien comment il faut procéder. J'ai même écrit des copies de didactique à l'agrégation. Seulement...je ne vois pas comment la façon habituelle de procéder peut fonctionner d'où sans doute le fait qu'on va bientôt jeter Racine aux oubliettes.
En revanche, ma conseillère pédagogique m'avait reproché de parler des 2000 alexandrins composés à la suite, avec alternance de rimes féminines et masculines, etc. bref, de présenter la tragédie classique comme une sorte de performance alors que les épigones de Racine ont réalisé la même performance sans être des génies. Je le savais et le sais d'ailleurs mais ça suscitait l'intérêt des élèves, dans un premier temps, d'autant qu'eux ne connaissent rien aux épigones de Racine.
:| Parce que je me mets à la place d'un lycéen de 15 ans, qui aurait du mal à aligner deux alexandrins. Le premier truc qu'il se dit, une fois qu'on lui a expliqué la performance technique, c'est "Ouah ! Super !" et ensuite, on peut approfondir.
Mais j'ai conscience que ce n'est pas ainsi qu'il faut procéder. Je vois bien comment il faut procéder. J'ai même écrit des copies de didactique à l'agrégation. Seulement...je ne vois pas comment la façon habituelle de procéder peut fonctionner d'où sans doute le fait qu'on va bientôt jeter Racine aux oubliettes.
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