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- OsmieSage
Isis39 a écrit:Osmie a écrit:
Dans un collège, entre un vacataire en français, un contractuel en français, un certifié en français et un agrégé en français, cela varie du simple au triple.
Pourtant ils font le même travail.
Mais n'ont pas le même statut.
- OsmieSage
frdm a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:frdm a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
Ce qui veut dire que ton bien-être consiste à être mieux payé que d'autres. Je peux le comprendre, mais je dois dire que ce n'est pas comme ça que je raisonne.
Non, cela signifie que le fait de voir sa paie augmentée est source de bien-être. Mais tu fais semblant de ne pas comprendre, et si c'est ta manière de raisonner, tant pis.
En l'occurrence, si on alignait tout le monde sur la grille des agrégés, tu n'y perdrais rien. Mais là, c'est toi qui fais semblant de ne pas comprendre.
Le mieux serait évidemment d'aligner tout le monde sur le salaire des profs de CPGE, mais là, il faudrait aussi nettement revaloriser les enseignants-chercheurs alors
Cessons cette petite querelle qui ne mène à rien. Je dis simplement que si certaines personnes sont augmentées sans lever le petit doigt alors que d'autres ne le sont pas, on introduit de l'iniquité .
Ma femme est MCF, et au bout de quinze ans, elle ne gagne pas plus que moi, ce que je trouve scandaleux parce qu'elle travaille nettement plus : recherche+enseignement+tâches administratives de plus en plus lourdes. Elle gagne moins qu'une secrétaire de direction dans la boîte où travaille mon frère. Nous sommes au moins d'accord pour une revalorisation massive des MCF .
C'est pourtant le principe du passage des échelons.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
frdm a écrit:Nous sommes au moins d'accord pour une revalorisation massive des MCF .
Alors là, à fond! :lol: :lol:
- frdmNiveau 10
Elyas a écrit:frdm a écrit:Elyas a écrit:frdm a écrit:
Il me semble que tu fais erreur sur ce que je dis : avec le niveau de salaire actuel, même l'agrégation n'est as assez attrayante, puisqu'elle ne fait pas toujours le plein. Ce que je dis, c'est qu'il faudrait que les agrégés soient sacrément mieux payés qu'actuellement pour augmenter le nombre de lauréats d'un facteur 10.
C'est un brin plus complexe.
Ah d'accoooord, c'est un peu plus complexe ! Pourrais-tu m'expliquer la chose en des termes assez simples pour que j'en comprenne une petite partie ?
Beaucoup d'étudiants ne sont pas dans des situations financières confortables. Ils optent donc pour aller le plus vite dans un travail qui les rémunérera. Comme l'agrégation a des taux très faibles de réussite et que le CAPES n'offre pas une situation financière enviable, ils vont vers d'autres métiers qui ne demandent pas un concours si exigeant que souvent il faut deux ou trois ans pour l'avoir, métiers aussi voire plus rémunérateurs que l'agrégation. Les meilleurs de ces étudiants pauvres partent donc. Autrefois, de mon temps, les meilleurs étudiants issus de l'université passaient tout de suite le CAPES plutôt que l'agrégation car les finances s'asphyxiaient. Ils avaient aussi le choix d'aller vers d'autres métiers mais le CAPES était attractif à l'époque et ils tablaient sur l'agrégation interne pour progresser. Personnellement, mes résultats me permettaient de faire de la recherche en pays étrangers, de travailler dans l'édition ou dans le transport fluvial sans aucun souci. Si j'avais opté pour le transport fluvial mon salaire serait mirobolant actuellement mais avec des conditions de vie difficiles (deux semaines à bord sans voir ma famille et deux semaines à terre). J'ai opté pour l'enseignement. Si je devais refaire le choix actuellement, je ferai le choix du transport fluvial (il ne faut jamais le dire à mon père, je le nierai avec force) pour débuter une carrière à 2400€ nets (c'est ce que gagne mon cousin de 20 ans) et environ 5000 à 6000 euros en fin de carrière.
En revanche, seule l'agrégation existe, je la tenterai sans souci, oubliant le transport fluvial et ses sous mirobolants.
Intéressant, je suis aussi issu d'une famille modeste, mais ayant fait l'ens lyon, j'ai eu une bourse de la licence jusqu'à la fin de ma thèse. Puis, me rendant compte que trouver un poste permanent en France en physique théorique tenait de la gageure, et que d'autre part, je n'avais pas le feu sacré, j'ai simplement passé l'agrégation plutôt que le capes parce que le salaire proposé était légèrement supérieur. Mon expérience ne m'a pas montré que les agrégés sont majoritairement issus de milieux aisés, et je ne suis pas d'accord avec la phrase que j'ai mise en gras.
- frdmNiveau 10
Osmie a écrit:frdm a écrit:
Cessons cette petite querelle qui ne mène à rien. Je dis simplement que si certaines personnes sont augmentées sans lever le petit doigt alors que d'autres ne le sont pas, on introduit de l'iniquité .
C'est pourtant le principe du passage des échelons.
Oui, mais tout le monde les passe (plus ou moins vite selon le "mérite" du professeur), il n'y a donc pas de traitement inéquitable.
- OsmieSage
Je taquinais MK ! Il n'empêche que les contractuels n'ont pas un avancement identique.
- ElyasEsprit sacré
frdm a écrit:Elyas a écrit:frdm a écrit:Elyas a écrit:
C'est un brin plus complexe.
Ah d'accoooord, c'est un peu plus complexe ! Pourrais-tu m'expliquer la chose en des termes assez simples pour que j'en comprenne une petite partie ?
Beaucoup d'étudiants ne sont pas dans des situations financières confortables. Ils optent donc pour aller le plus vite dans un travail qui les rémunérera. Comme l'agrégation a des taux très faibles de réussite et que le CAPES n'offre pas une situation financière enviable, ils vont vers d'autres métiers qui ne demandent pas un concours si exigeant que souvent il faut deux ou trois ans pour l'avoir, métiers aussi voire plus rémunérateurs que l'agrégation. Les meilleurs de ces étudiants pauvres partent donc. Autrefois, de mon temps, les meilleurs étudiants issus de l'université passaient tout de suite le CAPES plutôt que l'agrégation car les finances s'asphyxiaient. Ils avaient aussi le choix d'aller vers d'autres métiers mais le CAPES était attractif à l'époque et ils tablaient sur l'agrégation interne pour progresser. Personnellement, mes résultats me permettaient de faire de la recherche en pays étrangers, de travailler dans l'édition ou dans le transport fluvial sans aucun souci. Si j'avais opté pour le transport fluvial mon salaire serait mirobolant actuellement mais avec des conditions de vie difficiles (deux semaines à bord sans voir ma famille et deux semaines à terre). J'ai opté pour l'enseignement. Si je devais refaire le choix actuellement, je ferai le choix du transport fluvial (il ne faut jamais le dire à mon père, je le nierai avec force) pour débuter une carrière à 2400€ nets (c'est ce que gagne mon cousin de 20 ans) et environ 5000 à 6000 euros en fin de carrière.
En revanche, seule l'agrégation existe, je la tenterai sans souci, oubliant le transport fluvial et ses sous mirobolants.
Intéressant, je suis aussi issu d'une famille modeste, mais ayant fait l'ens lyon, j'ai eu une bourse de la licence jusqu'à la fin de ma thèse. Puis, me rendant compte que trouver un poste permanent en France en physique théorique tenait de la gageure, et que d'autre part, je n'avais pas le feu sacré, j'ai simplement passé l'agrégation plutôt que le capes parce que le salaire proposé était légèrement supérieur. Mon expérience ne m'a pas montré que les agrégés sont majoritairement issus de milieux aisés, et je ne suis pas d'accord avec la phrase que j'ai mise en gras.
Evidemment, tu as fait l'ENS. Mais beaucoup d'étudiants brillants ne font pas nécessairement des prépas ou l'ENS (pour de multiples raisons, la mienne était simple : ni moi, ni ma famille ne connaissions l'existence de ce parcours et l'université était pour nous un mythe incroyable, bon, je tiens à préciser que je suis le premier de ma famille à avoir été au lycée, le maximum avant moi étant la classe de 5e). Or, maintenant, passer le CAPES ou faire d'autres choix pour les étudiants brillants issus de l'université, le choix est très vite fait. On ne passe pas les concours de l'enseignement, le seul valable n'étant pas assuré du premier coup et demandant une année de plus sans revenus fixes.
- AnaxagoreGuide spirituel
Isis39 a écrit:Osmie a écrit:
Dans un collège, entre un vacataire en français, un contractuel en français, un certifié en français et un agrégé en français, cela varie du simple au triple.
Pourtant ils font le même travail.
Nous avons déjà répondu un millier de fois à ceci. Cela résume bien votre position. La solution est trouvée. Fermons les concours. Mettons le premier qui vient, ça ira, il fera "le même travail".
Je ne comprends même pas que l'on s'angoisse de quoi que ce soit. C'est ça "l'économie de la connaissance", on fait l'économie de la connaissance.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Elyas a écrit:(pour de multiples raisons, la mienne était simple : ni moi, ni ma famille ne connaissions l'existence de ce parcours et l'université était pour nous un mythe incroyable, bon, je tiens à préciser que je suis le premier de ma famille à avoir été au lycée, le maximum avant moi étant la classe de 5e)
C'est fou, c'était tout pareil pour moi. Fin terminale, je ne comprenais pas bien ce que c'était que cette prépa où mes profs voulaient que j'aille (donc j'ai dit non ), et mes parents sont toujours aussi fiers de mon diplôme universitaire malgré tout ce que j'ai pu leur dire du système depuis. Mais avant moi, on pouvait aller jusqu'en 3e.
Je me reconnais aussi un peu dans le portrait de l'étudiant asphyxié par les questions financières (même si j'ai été "riche" pendant ma licence) et qui, n'ayant plus qu'un an devant lui, renonce à l'agrégation. Il me semble quand même difficile d'imaginer que les étudiants pauvres ne se dirigent pas moins que les autres vers ce concours.
- gauvain31Empereur
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Elyas a écrit:(pour de multiples raisons, la mienne était simple : ni moi, ni ma famille ne connaissions l'existence de ce parcours et l'université était pour nous un mythe incroyable, bon, je tiens à préciser que je suis le premier de ma famille à avoir été au lycée, le maximum avant moi étant la classe de 5e)
C'est fou, c'était tout pareil pour moi. Fin terminale, je ne comprenais pas bien ce que c'était que cette prépa où mes profs voulaient que j'aille (donc j'ai dit non ), et mes parents sont toujours aussi fiers de mon diplôme universitaire malgré tout ce que j'ai pu leur dire du système depuis. Mais avant moi, on pouvait aller jusqu'en 3e.
Je me reconnais aussi un peu dans le portrait de l'étudiant asphyxié par les questions financières (même si j'ai été "riche" pendant ma licence) et qui, n'ayant plus qu'un an devant lui, a renoncé à l'agrégation. Il me semble quand même difficile d'imaginer que les étudiants pauvres ne se dirigent pas moins que les autres vers ce concours.
Je suis entièrement d'accord avec Sylvain; j'ai connu de nombreux camarades (il y a plus de dix ans) lauréats du CAPES qui en avaient marre de vivre au crochet de leurs parents et qui n'ont pas poursuivi en prépa agreg. Je suis issu d'un milieu populaire (et j'en suis fier). J'ai pu prolonger en prépa agreg car j'avais les bourses d'un montant maximal... mais je devais quand même travailler pendant les vacances pour assurer l'équilibre de mon budget... j'ai fini avec un léger découvert sur mon compte en banque après mon passage aux oraux de l'agreg en juillet.
Donc oui il y a toujours eu pour moi une corrélation nette entre ceux qui se présentent à l'agreg et leur milieu socio-culturel... même si il y a des exceptions... et je trouve qu'il y a de moins en moins d'exceptions. J'ai l'impression ,avec la nouvelle maquette de formation à la fac, qu'on met de plus de bâtons dans les roues des étudiants: en plus d'avoir un concours ils doivent valider un master....
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
frdm a écrit:Intéressant, je suis aussi issu d'une famille modeste, mais ayant fait l'ens lyon, j'ai eu une bourse de la licence jusqu'à la fin de ma thèse.
Et quand je pense que tu es payé comme les Ulmiens...
- HermionyGuide spirituel
gauvain31 a écrit:
Je suis entièrement d'accord avec Sylvain; j'ai connu de nombreux camarades (il y a plus de dix ans) lauréats du CAPES qui en avaient marre de vivre au crochet de leurs parents et qui n'ont pas poursuivi en prépa agreg. Je suis issu d'un milieu populaire (et j'en suis fier). J'ai pu prolonger en prépa agreg car j'avais les bourses d'un montant maximal... mais je devais quand même travailler pendant les vacances pour assurer l'équilibre de mon budget... j'ai fini avec un léger découvert sur mon compte en banque après mon passage aux oraux de l'agreg en juillet.
Donc oui il y a toujours eu pour moi une corrélation nette entre ceux qui se présentent à l'agreg et leur milieu socio-culturel... même si il y a des exceptions... et je trouve qu'il y a de moins en moins d'exceptions. J'ai l'impression ,avec la nouvelle maquette de formation à la fac, qu'on met de plus de bâtons dans les roues des étudiants: en plus d'avoir un concours ils doivent valider un master....
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Entre le moment où j'ai préparé l'agrèg en tant qu'étudiante, et celui où je suis retournée à la fac pour préparer l'interne, il s'est écoulé 8 ans et les étudiants qui passent l'agrèg ont bien changé : ils ont un soutien financier conséquent, peuvent se permettre de passer l'agrèg 3 ou 4 fois sans sourciller, et n'envisageaient pas ( à l'exception de 2 d'entre eux) d'enseigner autre part qu'à la fac. :shock:
J'ai pu passer 2 fois l'agrégation étant étudiante parce que j'ai eu la chance d'avoir 2 années de suite une bourse sur critères universitaires qui, associée à l'ALS, couvrait tous mes frais. Sans cela, mes parents n'auraient jamais pu me payer ces années-là et je me serais arrêtée au CAPES, sans faire de M1 avant. Mes camarades étaient plus ou moins dans le même cas.
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Hermiony a écrit:gauvain31 a écrit:
Je suis entièrement d'accord avec Sylvain; j'ai connu de nombreux camarades (il y a plus de dix ans) lauréats du CAPES qui en avaient marre de vivre au crochet de leurs parents et qui n'ont pas poursuivi en prépa agreg. Je suis issu d'un milieu populaire (et j'en suis fier). J'ai pu prolonger en prépa agreg car j'avais les bourses d'un montant maximal... mais je devais quand même travailler pendant les vacances pour assurer l'équilibre de mon budget... j'ai fini avec un léger découvert sur mon compte en banque après mon passage aux oraux de l'agreg en juillet.
Donc oui il y a toujours eu pour moi une corrélation nette entre ceux qui se présentent à l'agreg et leur milieu socio-culturel... même si il y a des exceptions... et je trouve qu'il y a de moins en moins d'exceptions. J'ai l'impression ,avec la nouvelle maquette de formation à la fac, qu'on met de plus de bâtons dans les roues des étudiants: en plus d'avoir un concours ils doivent valider un master....
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Entre le moment où j'ai préparé l'agrèg en tant qu'étudiante, et celui où je suis retournée à la fac pour préparer l'interne, il s'est écoulé 8 ans et les étudiants qui passent l'agrèg ont bien changé : ils ont un soutien financier conséquent, peuvent se permettre de passer l'agrèg 3 ou 4 fois sans sourciller, et n'envisageaient pas ( à l'exception de 2 d'entre eux) d'enseigner autre part qu'à la fac. :shock:
J'ai pu passer 2 fois l'agrégation étant étudiante parce que j'ai eu la chance d'avoir 2 années de suite une bourse sur critères universitaires qui, associée à l'ALS, couvrait tous mes frais. Sans cela, mes parents n'auraient jamais pu me payer ces années-là et je me serais arrêtée au CAPES, sans faire de M1 avant. Mes camarades étaient plus ou moins dans le même cas.
Ca n'a pas été mon cas, et on parle de l'année 2014 . Issue de "classe" populaire, parents ouvriers. J'ai bossé tous les étés pendant mes études, au point de faire un burn-out l'été après le Capes, avant l'agreg (j'avais demandé un report de stage pour la passer). Mes bourses sur critères sociaux diminuaient d'année en année (mais le salaire de mes parents n'augmentait pas, cherchez l'erreur^^ ). Je faisais un travail de manutention dans la presse, 40 heures par semaine. J'ai pris un jour de repos entre la dernière épreuve de Capes et le début de mon contrat, et hop au boulot pour pouvoir manger pendant les 10 mois suivants.
Je mettais tout de côté, ai eu une bourse privée que j'ai aussi mise de côté et j'ai vécu toute l'année d'agreg sur mes économies (comme pendant toutes mes études) puisque la bourse pour agrégatif a disparu. Après les oraux d'agreg, il me restait à peine 50 euros, heureusement mes parents m'ont accueillie pour les vacances, qui n'ont pas été bien longue puisqu'il a fallu emménager ensuite dans mon académie d'affectation.
Avant de demander le report de stage j'ai demandé à tous mes professeurs leur avis, parce que je savais que je ne pourrais pas me permettre de la passer de nouveau, et parce que ça impliquait de tels sacrifices financiers que je voulais être sûre d'avoir au moins une chance (on ne peut jamais être sûr de l'avoir).
J'ai eu l'agreg du premier coup, et heureusement, parce que sinon c'était fichu pour moi.
Vous savez quoi ? Quand j'ai eu mon premier salaire, pas de grosse folie après six ans à se serrer la ceinture, non; je suis allée m'acheter un livre, qui coûtait sept euros. Je me souviendrai toujours du bonheur que c'était (et que c'est encore) de me dire que, maintenant, je peux dépenser sept euros dans un livre sans me demander ce que ça va impliquer comme sacrifice par ailleurs.
Bref, mes parents ont été d'autant plus émus de mon succès qu'ils avaient vu l'ampleur du travail et des sacrifices nécessaires.
- frdmNiveau 10
Marcel Khrouchtchev a écrit:frdm a écrit:Intéressant, je suis aussi issu d'une famille modeste, mais ayant fait l'ens lyon, j'ai eu une bourse de la licence jusqu'à la fin de ma thèse.
Et quand je pense que tu es payé comme les Ulmiens...
Décidément tu me cherches !
- gauvain31Empereur
Moi aussi je n'avais pas la chance de travailler les cours pendant les grandes vacances ; je travaillais aussi pendant toutes les petites vacances durant l'année du concours. J'avais loupé le concours de peu; cela a été un gros coup de massue effectivement. Depuis je me suis rattrapé, et franchement bien soulagé quand je l'ai eu plus tard..... même pas heureux à sauter au plafond , juste soulagé. Mais c'est une expérience intellectuelle absolument merveilleuse ; dommage que certains ne veulent pas s'engager en se mettant un plafond de verre au dessus de la tête en se disant que ce n'est pas fait pour moi
- VatrouchkaNiveau 9
Ceux qui viennent de mon Master et qui vont en prépa agreg ont plutôt le profil évoqué par Hermiony. On est moins nombreux à ne pouvoir la passer qu'une fois (voire deux si on n'a quelques économies et / ou si on n'est pas passé loin de l'admission) qu'à se dire "oh, tranquille, là je me mets juste en condition, je la préparerai sérieusement l'année prochaine, puis si le programme ne me plaît pas, je verrai en 2017, ou peut-être que j'attendrai 2020" :shock:
Le bazar de l'an passé sur les bourses pour préparer l'agrégation n'a pas arrangé la situation, on sait que si on fait les deux ans du Master recherche, on n'a plus qu'un droit et si on veut l'agrégation, c'est du premier coup ou rien. Si je n'avais pas été poussée par ma directrice de mémoire et ma famille, je n'aurais jamais pris le risque d'être une charge pour mes parents un an de plus.
En tout cas, félicitations Fires of Pompeii !
- Spoiler:
- Enseigner dans le secondaire est pour la plupart inenvisageable, certains passent l'agrégation visiblement "comme ça", ça fait un peu "oh tiens, de la lumière, je vais voir ce que c'est !" et deux ont découvert début juin qu'il n'y avait très peu de postes en fac, et encore moins à Paris, et sont venus pleurnicher parce que tous leurs projets d'avenir devaient être remis en question. :shock:
Le bazar de l'an passé sur les bourses pour préparer l'agrégation n'a pas arrangé la situation, on sait que si on fait les deux ans du Master recherche, on n'a plus qu'un droit et si on veut l'agrégation, c'est du premier coup ou rien. Si je n'avais pas été poussée par ma directrice de mémoire et ma famille, je n'aurais jamais pris le risque d'être une charge pour mes parents un an de plus.
En tout cas, félicitations Fires of Pompeii !
- Isis39Enchanteur
Anaxagore a écrit:Isis39 a écrit:Osmie a écrit:
Dans un collège, entre un vacataire en français, un contractuel en français, un certifié en français et un agrégé en français, cela varie du simple au triple.
Pourtant ils font le même travail.
Nous avons déjà répondu un millier de fois à ceci. Cela résume bien votre position. La solution est trouvée. Fermons les concours. Mettons le premier qui vient, ça ira, il fera "le même travail".
Je ne comprends même pas que l'on s'angoisse de quoi que ce soit. C'est ça "l'économie de la connaissance", on fait l'économie de la connaissance.
Il ne me semble pas avoir écrit cela.
- e-WandererGrand sage
Ton récit est très beau et très touchant. Il me rappelle une étudiante que j'ai eue en prépa CAPES il y a quelques années. Ma collègue de bureau, qui quittait notre université et l'avait dirigée en maîtrise, m'avait dit : "Tu sais, elle ne dira rien à personne, mais elle est orpheline et elle a son petit frère à charge. Il faut absolument qu'elle ait le CAPES." C'est un sacrée responsabilité… Cette histoire m'a beaucoup sensibilisé à la condition étudiante, et quand j'étais responsable de L3, je faisais en sorte d'arranger au maximum ceux qui habitaient loin ou avaient un boulot à l'extérieur. Ça représentait près de la moitié de l'effectif, ce qui est parfois coton quand on cherche à équilibrer les groupes de TD. On ne peut qu'être scandalisé quand on voit qu'on baisse le montant des bourses, alors qu'on gaspille tant d'argent pour des lubies (tablettes etc.).Fires of Pompeii a écrit:
Ca n'a pas été mon cas, et on parle de l'année 2014 . Issue de "classe" populaire, parents ouvriers. J'ai bossé tous les étés pendant mes études, au point de faire un burn-out l'été après le Capes, avant l'agreg (j'avais demandé un report de stage pour la passer). Mes bourses sur critères sociaux diminuaient d'année en année (mais le salaire de mes parents n'augmentait pas, cherchez l'erreur^^ ). Je faisais un travail de manutention dans la presse, 40 heures par semaine. J'ai pris un jour de repos entre la dernière épreuve de Capes et le début de mon contrat, et hop au boulot pour pouvoir manger pendant les 10 mois suivants.
Je mettais tout de côté, ai eu une bourse privée que j'ai aussi mise de côté et j'ai vécu toute l'année d'agreg sur mes économies (comme pendant toutes mes études) puisque la bourse pour agrégatif a disparu. Après les oraux d'agreg, il me restait à peine 50 euros, heureusement mes parents m'ont accueillie pour les vacances, qui n'ont pas été bien longue puisqu'il a fallu emménager ensuite dans mon académie d'affectation.
Avant de demander le report de stage j'ai demandé à tous mes professeurs leur avis, parce que je savais que je ne pourrais pas me permettre de la passer de nouveau, et parce que ça impliquait de tels sacrifices financiers que je voulais être sûre d'avoir au moins une chance (on ne peut jamais être sûr de l'avoir). Après les oraux de l'agreg,
J'ai eu l'agreg du premier coup, et heureusement, parce que sinon c'était fichu pour moi.
Vous savez quoi ? Quand j'ai eu mon premier salaire, pas de grosse folie après six ans à se serrer la ceinture, non; je suis allée m'acheter un livre, qui coûtait sept euros. Je me souviendrai toujours du bonheur que c'était (et que c'est encore) de me dire que, maintenant, je peux dépenser sept euros dans un livre sans me demander ce que ça va impliquer comme sacrifice par ailleurs.
Bref, mes parents ont été d'autant plus émus de mon succès qu'ils avaient vu l'ampleur du travail et des sacrifices nécessaires.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
frdm a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:frdm a écrit:Intéressant, je suis aussi issu d'une famille modeste, mais ayant fait l'ens lyon, j'ai eu une bourse de la licence jusqu'à la fin de ma thèse.
Et quand je pense que tu es payé comme les Ulmiens...
Décidément tu me cherches !
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