Le fil des thésards (ou des thésards sur le fil, allez savoir...)

On n'y peut pas grand'chose

Marie Laetitia a écrit:Et hum, sinon, (vrai problème du matin) on fait comment quand un directeur ne connaît pas un (ou plusieurs) des thèmes dont on parle dans la thèse? Ma question est peut-être sans réponse, mais ça me perturbe un peu, ce matin...

On se rend à des colloques, on essaie de contacter d'autres chercheurs qui sont spécialistes. Vous n'êtes pas mariée à votre directeur. Vous avez le droit de le tromper. Épluchez les annuaires des grandes universités, et envoyez des e-mails (polis sans être obséquieux, brefs, argumentés, bien écrits) aux experts dans le domaine qui vous intéresse, pour voir s'ils ont l'amabilité de vous venir en aide. Essayez les universités étrangères, ça peut passer. Les universitaires des grosses boîtes américaines et canadiennes ont même, souvent, plus de temps libre à consacrer aux jeunes collègues que les Français. Normalement, les chercheurs adorent leur domaine et aiment voir des petits jeunes s'y intéresser. Ils sont ravis de partager leur enthousiasme, de transmettre la flamme.

Cela dit, ne harcelez personne, évidemment. S'il n'y a pas de réponse, ou si la réponse est négative, prenez-le bien. N'en tenez grief à personne.

Je n'ai pas besoin d'aide, ce n'est pas la question. C'est juste que pour la relecture, comme il n'y connaît rien, il ne saisit pas pleinement, je pense, ce que j'apporte. Je sais déjà qu'il me faudra un spécialiste du domaine dans le jury, de toute façon...

Marie Laetitia a écrit:Je n'ai pas besoin d'aide, ce n'est pas la question. C'est juste que pour la relecture, comme il n'y connaît rien, il ne saisit pas pleinement, je pense, ce que j'apporte. Je sais déjà qu'il me faudra un spécialiste du domaine dans le jury, de toute façon...

Mais d'une certaine façon, tu as quand même besoin d'aide, justement pour la relecture. Parce que si tu n'as l'avis d'un spécialiste de ces domaines qu'au moment de la soutenance, ça risque d'être saignant!

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Je n'ai pas besoin d'aide, ce n'est pas la question. C'est juste que pour la relecture, comme il n'y connaît rien, il ne saisit pas pleinement, je pense, ce que j'apporte. Je sais déjà qu'il me faudra un spécialiste du domaine dans le jury, de toute façon...

Mais d'une certaine façon, tu as quand même besoin d'aide, justement pour la relecture. Parce que si tu n'as l'avis d'un spécialiste de ces domaines qu'au moment de la soutenance, ça risque d'être saignant!

Gloups. Parce que ça veut dire refiler 100 pages à quelqu'un que j'ai vu juste une fois...

Marie Laetitia a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Je n'ai pas besoin d'aide, ce n'est pas la question. C'est juste que pour la relecture, comme il n'y connaît rien, il ne saisit pas pleinement, je pense, ce que j'apporte. Je sais déjà qu'il me faudra un spécialiste du domaine dans le jury, de toute façon...

Mais d'une certaine façon, tu as quand même besoin d'aide, justement pour la relecture. Parce que si tu n'as l'avis d'un spécialiste de ces domaines qu'au moment de la soutenance, ça risque d'être saignant!

Gloups. Parce que ça veut dire refiler 100 pages à quelqu'un que j'ai vu juste une fois...

Oui, je sais bien, c'est embêtant
Mais mieux vaut tenter le coup que de risquer l'exécution en soutenance je pense.

Si tu as peur de lui faire relire 100 pages, tu peux aussi lui envoyer une synthèse de ces cent pages - ta thèse principale, ce que tu apportes de nouveau, etc. Si c'est assez précis, ça devrait lui suffire pour se faire une idée.

(J'ai voulu poster une réponse ce matin mais le réseau du collège a choisi ce moment précis pour décéder brutalement)

Tu peux demander à ton directeur de t'indiquer quelqu'un qui est davantage spécialiste et envoyer à cette personne des questions précises sur les points dont tu doutes. Avantage de demander directement à ton directeur (mais c'est peut-être une parano due à ma situation personnelle) : éviter de t'adresser sans le savoir à quelqu'un avec qui il est fâché

DesolationRow a écrit:Si tu as peur de lui faire relire 100 pages, tu peux aussi lui envoyer une synthèse de ces cent pages - ta thèse principale, ce que tu apportes de nouveau, etc. Si c'est assez précis, ça devrait lui suffire pour se faire une idée.

Oui mais clairement, je ne vais vraiment pas avoir le temps de faire une synthèse...

Sphinx a écrit:(J'ai voulu poster une réponse ce matin mais le réseau du collège a choisi ce moment précis pour décéder brutalement)

Tu peux demander à ton directeur de t'indiquer quelqu'un qui est davantage spécialiste et envoyer à cette personne des questions précises sur les points dont tu doutes. Avantage de demander directement à ton directeur (mais c'est peut-être une parano due à ma situation personnelle) : éviter de t'adresser sans le savoir à quelqu'un avec qui il est fâché

Je n'ai pas vraiment de question. Mais je comprends et partage totalement le principe. Bon, je vais voir...

Vers fin mars, mon directeur me dit que ce serait bien que je fasse un stage de terrain à Pompéi et qu'il va demander à M. Untel s'il peut me prendre. Soit. Trois mois sans réponse plus tard (M. Untel n'a pas donné signe de vie, mon directeur ne s'en est plus préoccupé, j'ai attendu bêtement comme une cruche au lieu de relancer les choses), on apprend vendredi qu'en fait Untel pense que ça va être compliqué, mais que ça peut peut-être se faire avec Mme Telleautre. Lundi, j'ai la confirmation : Mme Telleautre veut bien. J'imprime les papiers pour le stage en catastrophe, je la remplis, scanne, envoie en Italie, j'ai la dame au téléphone mardi pour les détails pratiques (heureusement que je n'avais pas cours à l'heure où elle m'a donné rendez-vous téléphonique), elle me renvoie les papiers signés ce matin, j'imprime, ainsi que tous les documents, je file au secrétariat de l'école doctorale. Là j'apprends que pour avoir un financement il aurait fallu envoyer les documents trois semaines avant le départ. Je commence lundi en huit... La secrétaire est sympa et je la connais bien, elle va essayer de convaincre le directeur de l'ED, mais elle était bien dubitative et une fois que lui est convaincu il faut encore extorquer les sous hors délai au pôle financement de la fac. En bref je sens que je vais y être de ma poche pour l'avion (150 euros, + la 50aine pour la valise non comprise, merci les compagnies low cost), l'hébergement (encore heureux je peux avoir une chambre pas trop chère là bas, dans les 200 euros le séjour), et je ne peux même pas me payer le luxe de faire la fine bouche et de ne pas y aller, déjà parce que ça me grillerait auprès de la dame qui est un ponte, ensuite parce que c'est ma dernière occasion de faire un stage (après la thèse, le déluge...) et je ne sais que trop bien que des postes risquent de me passer sous le nez à cause d'un CV moins bien rempli que celui de mes petits camarades de ce point de vue - ben oui : tandis qu'ils étaient en licence et master et que les profs de la fac les traînaient sur tous leurs chantiers, moi j'étais en prépa, puis à l'ENS où pas grand chose n'était organisé (j'ai deux stages de terrain en tout), puis en prépa agreg, j'ai fait deux de mes trois premières années de thèse avec un genou inutilisable, et les trois suivantes dans l'EN avec impossibilité de m'absenter... Il y a des fois où je me dis que j'ai fait de mauvais choix de carrière... Quant à ma phobie administrative, elle se porte bien, merci : quand j'aurai fini de courir de bureau en bureau pour faire signer et tamponner ma demande de convention de stage, je n'aurai plus qu'à courir de bureau en bureau pour faire signer et tamponner ma convention de stage. Vive la Sorbonne

Désolée pour le pavé...

Sphinx a écrit:je ne sais que trop bien que des postes risquent de me passer sous le nez à cause d'un CV moins bien rempli que celui de mes petits camarades de ce point de vue - ben oui : tandis qu'ils étaient en licence et master et que les profs de la fac les traînaient sur tous leurs chantiers, moi j'étais en prépa, puis à l'ENS où pas grand chose n'était organisé (j'ai deux stages de terrain en tout), puis en prépa agreg, j'ai fait deux de mes trois premières années de thèse avec un genou inutilisable, et les trois suivantes dans l'EN avec impossibilité de m'absenter... Il y a des fois où je me dis que j'ai fait de mauvais choix de carrière...

Je comprends parfaitement ton angoisse et ta crainte de ne pas avoir le CV parfait, mais dis-toi bien que, vu de l'extérieur, je pense que beaucoup penseront que passer par l'ENS est loin d'un "mauvais choix de carrière". Sois-en certain.

Beaucoup de MCF (pas tous) recrutés en 22 cette année ou les années précédentes sont normaliens.

Hum, dans mon domaine ce n'est pas si bien vu que ça... je ne le cache pas sur mon CV mais j'évite de le dire en général.

Sphinx a écrit:Hum, dans mon domaine ce n'est pas si bien vu que ça... je ne le cache pas sur mon CV mais j'évite de le dire en général.

Eh ben. Finalement, personne n'est jamais content de son sort je crois.
Tu es dans quel domaine? Archéologie? Parce que parfois, ce qui est "mal vu" en archéologie et en histoire ancienne (mais "parfois", pas "toujours"), c'est être agrégé de lettres classiques plutôt que d'histoire. Mais je n'imaginais même pas qu'être normalien puisse être un handicap. C'est triste je trouve.

+ 1000, MK. Mes excuses, Sphinx, j'oubliais que tu avais plus de chances d'être en 21 qu'en 22.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Sphinx a écrit:je ne sais que trop bien que des postes risquent de me passer sous le nez à cause d'un CV moins bien rempli que celui de mes petits camarades de ce point de vue - ben oui : tandis qu'ils étaient en licence et master et que les profs de la fac les traînaient sur tous leurs chantiers, moi j'étais en prépa, puis à l'ENS où pas grand chose n'était organisé (j'ai deux stages de terrain en tout), puis en prépa agreg, j'ai fait deux de mes trois premières années de thèse avec un genou inutilisable, et les trois suivantes dans l'EN avec impossibilité de m'absenter... Il y a des fois où je me dis que j'ai fait de mauvais choix de carrière...

Je comprends parfaitement ton angoisse et ta crainte de ne pas avoir le CV parfait, mais dis-toi bien que, vu de l'extérieur, je pense que beaucoup penseront que passer par l'ENS est loin d'un "mauvais choix de carrière". Sois-en certain.

En effet, qu'est-ce que je devrais dire, moi :lol:

Blague à part, Sphinx, je comprends ton stress. Allez, une chose après l'autre. En tout cas, je ne sais pas comment tu fais pour rédiger des centaines de pages avec des classes, moi je n'y suis jamais arrivée...

MK : effectivement, ce n'est pas toujours le cas, mais je me suis déjà fait rembarrer en lettres classiques (par une prof qui m'interrogeait en oral de grec en contrôle terminal et qui considérait que n'avoir pu assister aux cours et avoir choisi l'examen final plutôt que le contrôle continu parce que j'avais des cours à l'ENS en même temps que ceux de la fac et que je ne pouvais me dédoubler équivalait à "vous ne voulez pas travailler, ce n'est pas mon problème") ; mais aussi en archéologie (j'ai déjà entendu plusieurs fois "je parlerai de vous à machin ; enfin, il n'aime pas trop les normaliens, mais..."). Enfin bon, on fera avec ce qu'on a, hein. Je pense que le problème, dans le domaine, c'est surtout les réseaux - chacun veut placer ses poulains et il ne reste plus de place pour les autres, ce qui serait la raison, m'a-t-on dit, pour laquelle on m'a refusée sans explication pour un autre stage cette année.

Condorcet : pas de problème

ML : je n'y arrive pas Ma thèse fera 500 pages au maximum sans les annexes (j'ai toujours eu une tendance à être trèèès synthétique en plus), et je n'arrive à rédiger que pendant les vacances, en le payant très cher quand je retourne en classe en que je ne suis pas avancée du tout sur les cours et les copies. Là, panique supplémentaire : je suis en sixième année, je dois rendre obligatoirement en septembre. Je vais passer des vacances très stressées...

Bon, je retourne à la Sorbonne

Sphinx, ne t'en fais pas trop non plus.
Tu sais si je regarde mon CV, il est loin d'être idéal aussi : j'ai tout fait via l'Ecole des chartes (Ecole, allocataire moniteur puis ATER) et j'ai fait ma thèse à l'EHESS donc je suis estampillée "école" et non "université". On me l'a déjà fait remarquer plusieurs fois, souvent agrémenté d'un sympathique "et en plus, vous avez des enfants [horresco referens]".

Du coup je pars du principe que qui veut noyer son chien, etc. On aura toujours le mauvais CV pour quelqu'un, alors autant foncer et faire de son mieux. Parce que si on regarde notre CV auquel on aura toujours quelque chose à reprocher, ou la liste des poste fléchés, ben on n'a plus que les yeux pour pleurer.

J'espère que tu t'amuseras bien pendant ton stage de fouilles quand même !

Et pour la rédaction, ne t'en fais pas trop non plus, ça va aller. J'ai terminé de rédiger 400 pages avec deux enfants dans les pattes dont un de six mois l'an dernier, en comptant sur leurs heures de sieste de l'après-midi, soit trois heures par jour, et je suis d'une lenteur d'escargot asthmatique. Alors avec toutes tes qualités, je ne doute pas une minute que tu y arrives ! courage !!!

Elaïna a écrit:J'espère que tu t'amuseras bien pendant ton stage de fouilles quand même !

:lol: Fouiller à Pompéi, ça en jette, quand même

Elaïna a écrit:J'espère que tu t'amuseras bien pendant ton stage de fouilles quand même !

« Fand même »

PY :
Sphinx, Elaïna, c'est fou...quand je pense à quel point votre parcours est admirable. Mais ça me rappelle la discussion que j'avais eue avec une de mes profs l'année de concours, où même un normalien n'avait pas eu de poste en 11e...

Et pour la rédaction, Sphinx, en plus d'être admirative :

Arverne a écrit:

Elaïna a écrit:J'espère que tu t'amuseras bien pendant ton stage de fouilles quand même !

:lol: Fouiller à Pompéi, ça en jette, quand même

Dis, Arverne, pour le prestige, si je cherche des sous-traitants pour lire les archives que j'ai en stock, tu serais intéressée? :lol: :lol:





*je suis déjà sortie*

Marie Laetitia a écrit:

Arverne a écrit:

Elaïna a écrit:J'espère que tu t'amuseras bien pendant ton stage de fouilles quand même !

:lol: Fouiller à Pompéi, ça en jette, quand même

Dis, Arverne, pour le prestige, si je cherche des sous-traitants pour lire les archives que j'ai en stock, tu serais intéressée? :lol: :lol:


 


*je suis déjà sortie*

Je ne suis pas une bonne historienne, je ne lis les archives qu'à partir de la Révolution. Avant, je n'y arrive pas. C'est fort dommage d'ailleurs, j'aurais bien aimé travailler sur le XVIe ou XVIIe siècle mais j'ai dû renoncer, même après avoir pris quelques cours de paléographie.

Merci à tous pour le remontage de moral

Bon, pour le stage ça se goupille bien : la convention est faite et je n'ai plus qu'un aller-retour par mail à faire pour récolter les énièmes signatures en n exemplaires. (Je ne vais pas fouiller par contre, je vais participer au projet qui consiste à mesurer combien Pompéi s'effondre. Donc photos, relevés, etc... ça va être chouette )

J'ai de la chance dans le malheur des autres, si j'ose dire : les formalités se sont débloqués à vitesse grand V parce que mon directeur m'a accompagnée au bureau des stages et qu'il y a une ex-thésarde à lui (que j'ai déjà croisée plusieurs fois en séminaire) qui ne trouve pas du tout de boulot et qui a échoué là. (En même temps, la malheureuse, elle est grecque, je suppose que ça n'arrange pas les choses.) (Ne citez pas ce paragraphe, je l'éditerai) Bref, je suis passée devant plein de monde.

Pour le financement en revanche pas de nouvelles... Heureusement que c'est bientôt mon anniversaire...

PY