- User9242Niveau 5
Plaidoyer pour une interdisciplinarité heureuse
Si on la saisit dans le statut sémantique qui lui revient, et avec une certaine rigueur de la pensée, l'interdisciplinarité possède, à n'en point douter, de nombreuses vertus : elle contribue à donner plus de sens aux apprentissages, à élargir le champ de vision de l'élève en lui permettant de prendre conscience de l'interconnexion des savoirs et de leur complémentarité, à la construction des savoirs sur un mode analytique et non juxtaposé… Mais ces vertus ne sauraient faire l'économie d'un certain nombre de prérequis, c'est à dire d'un apprentissage préalable dans les différents champs disciplinaires impliqués dans telle ou telle question programmatique. Faut-il rappeler que l’apprentissage est par nature un processus itératif et qu'Il nécessite, à cet égard, un feedback régulier ? Et si l'on ajoute à cela le caractère chronophage inhérent à une pédagogie heuristique ou constructiviste (chère aux pédagogistes), en tout cas non frontale, voilà qui nous autorise à penser que l'interdisciplinarité, maladroitement conçue, n'est qu'un pis-aller argumentaire.
Si on la saisit dans le statut sémantique qui lui revient, et avec une certaine rigueur de la pensée, l'interdisciplinarité possède, à n'en point douter, de nombreuses vertus : elle contribue à donner plus de sens aux apprentissages, à élargir le champ de vision de l'élève en lui permettant de prendre conscience de l'interconnexion des savoirs et de leur complémentarité, à la construction des savoirs sur un mode analytique et non juxtaposé… Mais ces vertus ne sauraient faire l'économie d'un certain nombre de prérequis, c'est à dire d'un apprentissage préalable dans les différents champs disciplinaires impliqués dans telle ou telle question programmatique. Faut-il rappeler que l’apprentissage est par nature un processus itératif et qu'Il nécessite, à cet égard, un feedback régulier ? Et si l'on ajoute à cela le caractère chronophage inhérent à une pédagogie heuristique ou constructiviste (chère aux pédagogistes), en tout cas non frontale, voilà qui nous autorise à penser que l'interdisciplinarité, maladroitement conçue, n'est qu'un pis-aller argumentaire.
- User9242Niveau 5
Est-il besoin de préciser que ce n'est guère l'interdisciplinarité en soi qui est ici en cause, mais l'usage maladroit qui peut en être fait. Oui, en matière d'éducation, l'interdisciplinarité est vertueuse, mais seulement lorsqu'elle s'applique à posteriori, c’est-à-dire après avoir maîtrisé, ou en tout cas appris, certains notions de base des champs disciplinaires qui la sous-tendent. Vive donc l'interdisciplinarité ! Mais comme une constante didactique agissant à l'arrière-plan des apprentissages. Et non comme processus préalable de construction des apprentissages auxquels l'élève peut être confronté pour la première fois, avec l'irresponsable prétention de pouvoir multiplier et accélérer les apprentissages.
- monseigneurHabitué du forum
Vivivava a écrit:Entendu sur France culture ce matin :
http://www.franceculture.fr/emissions/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner-mardi-7-juin
Attention M. Erner, je me suis fait incendier sur un autre fil pour avoir osé dire que je trouvais cette activité inepte !
- MarieFNiveau 6
Il est étonnant que personne du ministère n'ait pensé à faire une étude sur le devenir de ces élèves en lycée et post bac. On ne peut pas juger de l'efficacité de pratiques pédagogiques en s'arrêtant aux statistiques du brevet des collèges qui incluent une forte part de contrôle continu et sur le ressenti d'élèves qui effectivement doivent de sentir heureux dans une petite structure. Pourquoi n'y a t-il pas de retour des anciens élèves ? Que sont-ils devenus ?
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Le désordre est le prix à payer pour l'organisation de l'univers.
L'uniformité est la source du chaos. (second principe)
- MoonchildSage
Il existe encore des parents qui ignorent qu'appeler un enfant Kevin limite forcément ses capacités intellectuelles ?électro a écrit:Les élèves en souffrance dans le milieu scolaire existent pourtant bel et bien. Et ils sont nombreux, de plus en plus nombreux.
En rire, est une grande facilité (lâcheté?).
Combien de parents ai-je vu à qui j'ai du dire "Ne vous inquiétez pas, Kevin doit encore s’accrocher pendant deux ans, il doit continuer à travailler et ne pas baisser les bras", alors que Kevin en 5ème, a décroché depuis plusieurs années. Il n’a jamais eu de facilité intellectuelle. Alors, il passe de classe en classe depuis le début de l’école primaire sans qu’il ait le niveau. Nous l’humilions par des mauvaises notes. Il essaie de travailler (encore un peu) mais il se bat en désespoir de cause. Il est là en attente de la fin de sa scolarité au collège pour envisager une voie professionnelle : deux ans de souffrance et, au mieux, il pourra peut-être choisir sa voie professionnelle. Pire, elle lui sera imposée ! Cette souffrance doit être combattue.
Combien de Kevin avez-vous dans vos classes ? à combien de parents avons nous du mentir, en abusant de leur confiance : "il va progresser s'il travaille", alors que nous savons très bien que le gamin est est victime de ce système qui est incapable de s’adapter à ses capacités.
Alors, cette réforme certes est pleine d'imperfections mais elle a le désir de prendre en compte ce type d'élève. Cette volonté a le mérite d'exister. Mais je vois qu'ici, on s'en amuse...
- VinZTDoyen
Moonchild a écrit:
Il existe encore des parents qui ignorent qu'appeler un enfant Kevin limite forcément ses capacités intellectuelles ?
- MarieFNiveau 6
Je trouve cette histoire de Kevin caricaturale et simpliste. De plus, il y a des élèves qui trouvent leur bonheur dans la voie professionnelle qui a toute sa place dans le système éducatif. Certaines filières sont d'ailleurs très sélectives et porteuses d'emploi. Un mécanicien auto ou un pâtissier gagnent sûrement plus qu'un enseignant et prennent du plaisir à faire leur métier au quotidien. Dans une société en paix, il faut de la diversité pour que ça fonctionne. Tout le monde ne peut pas faire des métiers "intellectuels", les talents manuels n'ont rien d'humiliant.
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L'uniformité est la source du chaos. (second principe)
- henrietteMédiateur
Et puis, les Kevin ne sont pas tous des nuls décérébrés, faut arrêter avec ça - y'a Kevin Costner, ou Kevin Spacey, nanmého !
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- JPhMMDemi-dieu
Dire que le Kevin qui a joué dans Waterworld n'est pas décérébré c'est méconnaître sans doute soit le film soit le sens du mot "décérébré".
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- VinZTDoyen
henriette a écrit:Et puis, les Kevin ne sont pas tous des nuls décérébrés, faut arrêter avec ça - y'a Kevin Costner, ou Kevin Spacey, nanmého !
Et Kevin Kline alors ! Il sent des aisselles ?
- En fait oui:
- Docteur OXGrand sage
« Ne contraignons pas les enseignants à une interdisciplinarité prescrite »
Paul Devin, secrétaire général du SNPI-FSU (Syndicat national des personnels d’inspection)
http://www.lalettredeleducation.fr/Paul-Devin-Ne-contraignons-pas-les.html
Paul Devin, secrétaire général du SNPI-FSU (Syndicat national des personnels d’inspection)
http://www.lalettredeleducation.fr/Paul-Devin-Ne-contraignons-pas-les.html
La question, en fait, n’est pas là, car l’interdisciplinarité n’est pas une finalité en soi. La finalité est de permettre, à partir de solides savoirs disciplinaires, de penser des relations cohérentes entre les savoirs. Cela demande une interdisciplinarité conçue dans cette perspective. Les évolutions positives dans ce domaine ne peuvent reposer que sur la formation des enseignants. Certainement pas sur le fait de mobiliser de manière spécifique des créneaux étiquetés « interdisciplinarité », qui plus est définis comme activités « pratiques », ce qui ne garantit en rien l’engagement intellectuel des élèves
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