- Mona Lisa KlaxonEsprit éclairé
demain, j'achète ce bouquin que je n'ai pas et que je n'ai jamais lu.
- OudemiaBon génie
Amaliah a écrit:Mona Lisa Klaxon a écrit:Amaliah a écrit:Serge, pour la neige, je pensais à une réponse du type : comparaison qui insiste sur la blancheur immaculée des draps mais mot inattendu dans un texte qui évoque le désert, opposition chaleur / froid, mais qui se comprend car les souvenirs du narrateur sont convoqués, rêve de fraîcheur et peut-être rapprochement visuel possible entre l'étendue de sable et l'étendue de neige.
.
Je tourne en boucle sur cette question... Et je me demande si je sais encore lire...
Pour moi, la scène se passe de nuit (entre "le sable et les étoiles"). Pour moi, il fait froid, dans ce désert, la nuit (il cherche à se "réchauffer" avec son souvenir). Pour moi (oui, je file l'anaphore, non je ne suis pas présidente :lol: ), le narrateur a la sensation que sa vie va s'arrêter là , ou qu'en tout cas, il est complètement coupé du monde et se retrouve en lui-même, goûtant le plaisir de se laisser happer par son esprit et sa mémoire, abandonnant le réel (yeux fermés, compris, abandonnai). Du coup, ce mot neige (enfin, je crois), n'est pas celui qui clôt le texte, mais celui que le concepteur du sujet a choisi pour clore l'extrait (donc la question est par nature à ch***). Je le lis comme un écho à la froideur qui s'installe en lui, au vide qui s'impose et au silence qui l'accompagne, à une tentation de se laisser mourir, pourquoi pas... Me gourai-je? Bref, j'attends impatiemment le corrigé et nos consignes.
Je me suis fait la même remarque!
- Tessa103Niveau 6
Selon moi, le sujet est beau mais les questions bien trop générales et les élèves vont partir dans tous les sens. Tout est implicite et très littéraire; il faut quand même être lucide. Rien que la première question. Le lieu de la réalité du désert qui s'oppose au souvenir de la maison... enfin, ils auraient pu, je pense, formuler les réponses autrement pour guider plus.
- dorémyExpert spécialisé
Mona Lisa Klaxon a écrit:demain, j'achète ce bouquin que je n'ai pas et que je n'ai jamais lu.
Très bel extrait, d'un très beau livre. Tu ne vas pas être déçue MLK.
La fin du passage me fait d'ailleurs penser au Buffet de Rimbaud:
C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;
Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons ;
- C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.
- O buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.
- Mona Lisa KlaxonEsprit éclairé
Voilà la suite du passage:
" Elles s’entr’ouvraient sur des provisions glacées de neige. La vieille gouvernante trottait comme un rat de l’une à l’autre, toujours vérifiant, dépliant, repliant, recomptant le linge blanchi, s’écriant : « Ah ! mon Dieu, quel malheur », à chaque signe d’une usure qui menaçait l’éternité de la maison, aussitôt courant se brûler les yeux sous quelque lampe, à réparer la trame de ces nappes d’autel, à ravauder ces voiles de trois-mâts, à servir je ne sais quoi de plus grand qu’elle, un Dieu ou un navire. "
oui, la question posée était un gros mensonge, le paragraphe ne s'arrête pas sur la neige. C'est du détournement...
" Elles s’entr’ouvraient sur des provisions glacées de neige. La vieille gouvernante trottait comme un rat de l’une à l’autre, toujours vérifiant, dépliant, repliant, recomptant le linge blanchi, s’écriant : « Ah ! mon Dieu, quel malheur », à chaque signe d’une usure qui menaçait l’éternité de la maison, aussitôt courant se brûler les yeux sous quelque lampe, à réparer la trame de ces nappes d’autel, à ravauder ces voiles de trois-mâts, à servir je ne sais quoi de plus grand qu’elle, un Dieu ou un navire. "
oui, la question posée était un gros mensonge, le paragraphe ne s'arrête pas sur la neige. C'est du détournement...
- Mona Lisa KlaxonEsprit éclairé
Et un peu plus loin (ce qui confirme que c'est la nuit et qu'il fait froid):
"Sais-tu même qu’il est
des déserts où l’on dort, dans la nuit glacée, sans toit,
Mademoiselle, sans lit, sans draps...
Ah ! barbare, disais-tu.
Je n’entamais pas mieux sa foi que je n’eusse
entamé la foi d’une servante d’église. Et je plaignais
son humble destinée qui la faisait aveugle et sourde...
Mais cette nuit, dans le Sahara, nu entre le sable et
les étoiles, je lui rendis justice.
Je ne sais pas ce qui se passe en moi. Cette
pesanteur me lie au sol quand tant d’étoiles sont
aimantées. Une autre pesanteur me ramène à moimême.
Je sens mon poids qui me tire vers tant de
choses ! Mes songes sont plus réels que ces dunes, que
cette lune, que ces présences. Ah ! le merveilleux d’une
maison n’est point qu’elle vous abrite ou vous
réchauffe, ni qu’on en possède les murs. Mais bien
qu’elle ait lentement déposé en nous ces provisions de
douceur. Qu’elle forme, dans le fond du cœur, ce massif
obscur dont naissent, comme des eaux de source, les
songes...
Mon Sahara, mon Sahara, te voilà tout entier
enchanté par une fileuse de laine ! "
C'est beau, en tout cas...
"Sais-tu même qu’il est
des déserts où l’on dort, dans la nuit glacée, sans toit,
Mademoiselle, sans lit, sans draps...
Ah ! barbare, disais-tu.
Je n’entamais pas mieux sa foi que je n’eusse
entamé la foi d’une servante d’église. Et je plaignais
son humble destinée qui la faisait aveugle et sourde...
Mais cette nuit, dans le Sahara, nu entre le sable et
les étoiles, je lui rendis justice.
Je ne sais pas ce qui se passe en moi. Cette
pesanteur me lie au sol quand tant d’étoiles sont
aimantées. Une autre pesanteur me ramène à moimême.
Je sens mon poids qui me tire vers tant de
choses ! Mes songes sont plus réels que ces dunes, que
cette lune, que ces présences. Ah ! le merveilleux d’une
maison n’est point qu’elle vous abrite ou vous
réchauffe, ni qu’on en possède les murs. Mais bien
qu’elle ait lentement déposé en nous ces provisions de
douceur. Qu’elle forme, dans le fond du cœur, ce massif
obscur dont naissent, comme des eaux de source, les
songes...
Mon Sahara, mon Sahara, te voilà tout entier
enchanté par une fileuse de laine ! "
C'est beau, en tout cas...
- AmaliahEmpereur
C'est magnifique et moi non plus, je n'ai jamais lu ce livre!
Merci MLK pour les extraits.
Merci MLK pour les extraits.
- Mona Lisa KlaxonEsprit éclairé
Et si le concepteur du sujet avait été honnête, il aurait donné le premier paragraphe dans son intégralité (et les gamins n'auraient pas été semés dès les premiers mots):
"Et je méditai sur ma condition, perdu dans le désert
et menacé, nu entre le sable et les étoiles, éloigné des
pôles de ma vie par trop de silence. Car je savais que
j’userais, à les rejoindre, des jours, des semaines, des
mois, si nul avion ne me retrouvait, si les Maures,
demain, ne me massacraient pas. Ici, je ne possédais
plus rien au monde. Je n’étais rien qu’un mortel égaré
entre du sable et des étoiles, conscient de la seule
douceur de respirer... "
merci à une bibli du Québec pour la numérisation du roman:
https://www-fourier.ujf-grenoble.fr/~marin/une_autre_crypto/Livres/St-Exupery-terre.pdf (mais je l'achèterai quand même!)
"Et je méditai sur ma condition, perdu dans le désert
et menacé, nu entre le sable et les étoiles, éloigné des
pôles de ma vie par trop de silence. Car je savais que
j’userais, à les rejoindre, des jours, des semaines, des
mois, si nul avion ne me retrouvait, si les Maures,
demain, ne me massacraient pas. Ici, je ne possédais
plus rien au monde. Je n’étais rien qu’un mortel égaré
entre du sable et des étoiles, conscient de la seule
douceur de respirer... "
merci à une bibli du Québec pour la numérisation du roman:
https://www-fourier.ujf-grenoble.fr/~marin/une_autre_crypto/Livres/St-Exupery-terre.pdf (mais je l'achèterai quand même!)
- SphinxProphète
anthinéa a écrit:Je l'ai trouvé bien ce sujet mais difficile .
Mes troisièmes vont se planter sévère , à moins qu'on accepte tout et n'importe quoi...
M'enfin, serait-ce possible? #ironie inside
La question 2 est toute pourrie .
La réécriture , facile mais nos élèves et le passé simple...
J'ai , par contre, détesté le sujet de rédac .
Sujet 1: les gosses ne vont jamais savoir s'adapter au texte, au désert, au monde de l'aviation ...
Sujet 2: d'un niais au possible, que de platitudes allons nous trouver .
D'accord mot pour mot. On va souffrir demain.
Sydney a écrit:Je déplore ces sujets "nouveau brevet" qui se fondent trop sur l'interprétation et une certaine sensibilité littéraire. On évalue des collégiens, pas des lycéens. Quelques questions d'interprétation sur la fin oui mais autant, non. Et la langue, parent pauvre, alors qu'on veut qu'ils sortent du collège en maîtrisant des compétences de base en français. Repérer des faits de langue au service du sens : ça c'est intéressant. Juste de l'interprétation, je trouve cela ardu pour des collégiens.
Idem. A noter que si on veut que je forme mes collégiens à ça, je peux aussi, hein (enfin, sur ma classe de cette année, j'en avais peut-être deux qui en étaient capables), seulement bon, il faudrait prévenir, qu'on ne se casse pas le bol à travailler sur les types de discours, les figures de style, les valeurs des temps et des modes... Sur trois années d'enseignement, j'aurai eu deux fois des troisièmes (brevet 2013 et brevet 2015) et les deux fois on aura eu un brevet qui ne ressemblait pas à ce qu'il était l'année précédente. Je vais finir par croire que je porte la poisse - au moins à mes petites sérieuses et consciencieuses, avec des difficultés dans la rédaction et la compréhension mais bosseuses comme pas deux... je suis convaincue qu'elles se seront plantées, et j'en suis désolée d'avance.
Mama a écrit:
La rédac je ne suis pas du tout satisfaite, vu le programme, il aurait mieux valu un souvenir d'enfance dans la maison en invention, et un sujet de réflexion qui permette davantage de débat et d'emploi des oeuvres vues dans l'année, comme l'an dernier. Les copies vont être plan-plan. Anthinea :
Entièrement d'accord avec ça aussi.
Bref, pas contente du tout. Mais qui fait ces sujets, à la fin ?
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- frecheGrand sage
Dans les rédacs, j'ai lu : je me réveilla, je me réveillis, je me leva...
les profs de français, il faudrait songer à étudier le passé simple des verbes du premier groupe... :pas vrai:
les profs de français, il faudrait songer à étudier le passé simple des verbes du premier groupe... :pas vrai:
- DinaaaExpert spécialisé
Maissa a écrit:Je ne corrige pas et j'en suis ravie à lire les commentaires des collégiens :
https://twitter.com/hashtag/BrevetFrancais?src=hash
Mais c'est très drôle ! Je n'ai pas de compte Twitter, alors c'est tout nouveau pour moi, vous me pardonnerez mon enthousiasme mais j'aime bien les réactions des élèves...
"Ils nous ont pris pour des philosophes des lumières ou quoi ?" (amusant, élève traumatisé par son année de 4e - à noter que le mot "philosophe" revient fréquemment : y'a pas grand chose de philosophique à évoquer un souvenir d'enfance heureux quand on a un coup dur dans la vie, m'enfin...)
"On nous casse les couilles avec les figures de style et les subordonnées pour tomber sur quoi ? sur de l'eau de source !" (très vrai ! Voilà une analyse qui résume beaucoup de choses !)
"J'ai appris ce qu'est un pléonasme, un oxymore et une métaphore pour qu'on me demande pourquoi le texte se finit par "neige" ???" (Tiens, encore un qui se plaint qu'on ne l'interroge pas sur ses connaissances...)
"Le nom de l'auteur de la dictée limite il était plus grand que la dictée elle-même" (Il a de l'humour, celui-là ! Et il n'est pas loin de la vérité encore une fois, si on sait faire un accord au pluriel, cette dictée est simplissime...).
"C'est dur de faire une suite de texte quand t'as pas compris le texte". (Ah oui, là, c'est moins drôle mais tellement vrai...)
"Personne savait c'était quoi les "songes"..." (J'ai vérifié auprès de ma fille de 7 ans : c'est quoi un "songe", cocotte ? Ben c'est un rêve Maman, pourquoi tu me demandes ça ? Pour rien, t'en fais pas...)
Hormis les geignards, ils sont plutôt lucides, nos élèves, non ? Pourquoi conseilleraient-ils à leurs cadets de bosser leurs cours de Français, dans ces conditions ? Et pourquoi s'engageraient-ils dans les études littéraires, avec des épreuves aussi floues (la neige, pourquoi la neige ? On n'en sait rien, nous !).
- dorémyExpert spécialisé
C'est vrai que certaines remarques sont très drôles :
- "pk le dernier mot est neige" jvoulais mettre "psk il a ouvert la fenêtre et il s'est retrouvé chez Narnia " mais bon :/ #BrevetFrancais
- J'AI DEMANDE A MA PROF POUR LE TRUC GRAMMATICAL DE LA PHRASE "Il était...un parc" ELLE SAVAIT MEME PAS ELLE #BrevetFrancais
- les questions de français j'avais l'impression de lire du japonais #BrevetFrancais
- Ptdrr #BrevetFrancais la réécriture c'était aussi court qu'un tweet
- "pk le dernier mot est neige" jvoulais mettre "psk il a ouvert la fenêtre et il s'est retrouvé chez Narnia " mais bon :/ #BrevetFrancais
- J'AI DEMANDE A MA PROF POUR LE TRUC GRAMMATICAL DE LA PHRASE "Il était...un parc" ELLE SAVAIT MEME PAS ELLE #BrevetFrancais
- les questions de français j'avais l'impression de lire du japonais #BrevetFrancais
- Ptdrr #BrevetFrancais la réécriture c'était aussi court qu'un tweet
- LeclochardEmpereur
Ventre-Saint-Gris a écrit:Pas apprécié du tout non plus, mais il faut dire que je m'y attendais.
Ce sujet est la quintessence de l'enseignement nouveau. Aucune connaissance nécessaire, mais on attend, miraculeusement, que l'élève sache penser, présente une analyse littéraire fine sans qu'il lui soit nécessaire de s'appuyer sur les connaissances vieillottes et compassées qui, de toute façon, ne servaient qu'à entretenir un système ségrégatif.
La construction grammaticale ? Je ne saurais y répondre sans convoquer pronom impersonnel, sujets grammaticaux et réels, quand les gamins peinent sur les notions grammaticales les plus basiques.
Combien de bacheliers se sentiraient spontanément à l'aise sur l'analyse de l'expression poétique des émotions dans un tel texte ?
Et finalement, le serpent se mord gentiment la queue : on ne peut faire sujet plus élitiste, et comme il ne se tient évidemment pas tout seul, on va rétablir l'équilibre avec les consignes de correction les plus laxistes. L'élève qui a un peu bossé, qui est arrivé avec des connaissances, et qui s'est laissé décontenancer parce qu'il respectait l'épreuve et en savait assez pour mesurer l'écart entre son niveau et les attentes du sujet, n'aura pas une meilleure note que le branleur ne doutant de rien et qui a pris la peine d'étaler quelques banalités niaises en citant.
Tout se vaut.
Bien vu. Je regrette la belle époque où il y avait des questions distinctes sur le lexique, la langue et le sens du texte. Là, on se fout de nous et des elevés consciencieux. Je ne vois pas pourquoi on continuerait à enseigner la grammaire.
J'ai quelques trésors à la maison des vieux sujets de brevet -des années 60 à de nos jours. C'est fou comme les choses ont changé. Il faudra que je scanne et que j'ouvre un fil sur le sujet.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AudreyOracle
dorémy a écrit:Mona Lisa Klaxon a écrit:demain, j'achète ce bouquin que je n'ai pas et que je n'ai jamais lu.
Très bel extrait, d'un très beau livre. Tu ne vas pas être déçue MLK.
La fin du passage me fait d'ailleurs penser au Buffet de Rimbaud:
C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;
Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons ;
- C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.
- O buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.
Texte d'ailleurs tombé au brevet dans les années 2000... il n'y a pas si longtemps.. au bon vieux temps, à l'époque où l'on posait encore des questions sur le programme de 3e... *sigh*
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Leclochard a écrit:Je ne vois pas pourquoi on continuerait à enseigner la grammaire.
Parce que ce sont les élèves qui ont construit les meilleures bases qui s'en sortent le mieux ensuite, pardi !
Mais cela devient un genre de vérité taboue. Ou alors, il y a une dimension ludique qui m'échappe, une sorte de grand jeu de Lego : le plus marrant, quand on a fini de construire, c'est de tout démonter pour pouvoir reconstruire ensuite.
En 2030, j'invente la roue.
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Rappelons que les termes grammaire, conjugaison, groupe disparaissent jusqu'à la moindre évocation des programmes de cycle 3.freche a écrit:Dans les rédacs, j'ai lu : je me réveilla, je me réveillis, je me leva...
les profs de français, il faudrait songer à étudier le passé simple des verbes du premier groupe... :pas vrai:
- 288Niveau 10
Leclochard a écrit:
J'ai quelques trésors à la maison des vieux sujets de brevet -des années 60 à de nos jours. C'est fou comme les choses ont changé. Il faudra que je scanne et que j'ouvre un fil sur le sujet.
Ça m'intéresserait beaucoup.
- JaneMonarque
Fifille a trouvé ça facile et a beaucoup aimé la rédaction. Il n'y a bien que la question 2 qui lui ait posé problème, car elle ne comprenait ce qu'il y avait de particulier à trouver dans la formulation.
_________________
"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- IsmyrrNiveau 6
Correction terminée. Hécatombe, j'ai eu quatre 0 à la rédaction, et 23 copies sur 36 ont moins de 13/25.
Un sujet vraiment difficile, bcp d'interprétation, et cette question 8 qui vise des réponses stylistiques dignes d'élèves de lycée...
Les consignes de correction étaient tellement permissives, et les copies tellement pauvres, qu'on est obligés de noter à la louche pour limiter les dégats.
Et puis, les copies qui obtiennent moins de 12/40 doivent recevoir une double correction... autant dire que les rédactions ont été largement valorisées...
Pour la question sur la neige :
"La neige exprime dans le texte, sous forme comparative, la blancheur des draps : elle suggère ainsi une maison tenue selon des conventions traditionnelles, qui renvoie à l'enfance confortable du narrateur. Elle peut alors constituer un repère supplémentaire pour le pilote naufragé...
Au delà du sens premier, la neige, dans son sens propre, joue aussi comme un support de rêverie, un élément appartenant au paysage idéal, aux antipodes du désert qui entoure le narrateur. Elle entrerait alors, comme le parc, dans une partie des enchantements qui transportent le narrateur. Enfin, elle connote la pureté, la virginité d'un paysage intact : annoncée par les "eaux de source", mais aussi par la thématique du froid [...] elle s'inscrit dans une image figée, purifiée, produite par le travail de mémoire qui idéalise le lieu de l'enfance.
[...] on attend une réaction libre, spontanée du lecteur. Il peut exprimer un des sens évoqués ci-dessus, même avec maladresse : on accordera les deux points en fonction de son aptitude à donner du sens. [...]
Le candidat est aussi en droit de dire... qu'il ne comprend pas ! Cette réponse est tout à fait acceptable, dans la mesure où il s'appuie sur le texte pour souligner le caractère inattendu du mot final..."
Pour la dictée, comme on s'en doutait, on accepte... tout. Même que la chaîne d'accords "aucun autre chemin de pouvait..." ne sera pénalisée qu'à hauteur de 0.5 points maximum, et même qu'on accepte "fin" au lieu de "faim", et passent aussi "langue" et "lumière" au pluriel, plein" au singulier...
- SphinxProphète
Sur 36 copies je crois que j'ai mis six ou sept fois plus de 12,5 sur 25. Le sujet était très difficile, mais mon paquet était aussi très mauvais. Aucun n'a trouvé la réponse à la 2 (j'ai compté juste une fois : l'élève a indiqué qu'il y avait "il était " au lieu de "il y avait"). Chez moi c'était double correction en-dessous de 7,5 sur 25 à la première partie (j'en avais huit) et de 4,5/15 à la rédaction (j'en avais 6). Les collègues qui double-corrigeaient ont validé mes notes... J'ai été super bienveillante pourtant J'ai même valorisé un élève qui trouvait que le texte était poétique parce que la poésie explore souvent les souvenirs comme dans Le Lac d'Alphonse de Lamartine (oui oui, avec le prénom et tout). Ce fut hélas ma seule bonne surprise. Certains ont désespérément essayé de caser leurs connaissances : j'ai trouvé du discours indirect à la place du conte en 2.b) (j'ai compté faux) et des listes de figures de style en réponse à la 8 (j'ai mis tous les points possibles).
J'ai quand même eu aussi quatre rédactions qui ne répondaient ni au sujet 1, ni au sujet 2. L'élève avait juste décidé de faire une rédaction comme ça au hasard sur ce qui lui passait par la tête. Une copine qui corrigeait dans un autre centre en a eu aussi deux comme ça... Je ne comprends pas bien cette stratégie...
J'ai quand même eu aussi quatre rédactions qui ne répondaient ni au sujet 1, ni au sujet 2. L'élève avait juste décidé de faire une rédaction comme ça au hasard sur ce qui lui passait par la tête. Une copine qui corrigeait dans un autre centre en a eu aussi deux comme ça... Je ne comprends pas bien cette stratégie...
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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- EsméraldaGrand sage
Moi j''étais à la réunion d'entente, correction seulement lundi chez moi.
- OudemiaBon génie
Je n'ai pas corrigé le brevet depuis 2013 : c'est nouveau, chez vous, cette double correction ?:shock:
- IsmyrrNiveau 6
Sphinx a écrit: Certains ont désespérément essayé de caser leurs connaissances : j'ai trouvé du discours indirect à la place du conte en 2.b)
La fameuse réponse "sa me rapel le genre narratif du narrateur -personnage".
Variante : "sa me rappele le genre naratif interne".
En général, dans les mêmes copies, le candidat explique que l'action se passe dans un avion, que les "mille repères", ce sont les cadrans du tableau de bord, et et que ce qui oppose les deux lieux (à savoir, la plage, et l'espace), c'est la présence de dioxygène.
- ProvenceEnchanteur
Oudemia a écrit:Je n'ai pas corrigé le brevet depuis 2013 : c'est nouveau, chez vous, cette double correction ?:shock:
:shock: :shock:
Je suis bien contente de ne pas corriger cette année...
- SphinxProphète
Oui, c'est nouveau, je n'avais pas ça l'an dernier. J'ai eu aussi une nouveauté, c'est qu'il était paraît-il interdit de mettre zéro du moment que le candidat avait "écrit quelque chose" (je n'ai pas eu besoin de rentrer dans le lard de qui que ce soit, mon candidat le plus mauvais ayant eu 2/40, mais je crois qu'on m'a entendue grogner jusqu'au fond de la salle pendant la réunion d'harmonisation). Comme c'étaient les coordo qui se chargeaient de la double correction en plus de leurs propres paquets de copies, j'espère bien ne jamais être convoquée pour ce boulot...
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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- ProvenceEnchanteur
Que se passe-t-il lorsque le 2e correcteur n'est pas d'accord avec le premier?
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