Etre Professeur en collège et s'y plaire !

Cela fait une dizaine d'années que j'enseigne. J'ai pu constater que les cours au collège étaient vraiment éprouvants. Quand il y a un souci avec une classe, cela se sait très très vite et le chef d'établissement est tout de suite au courant et peut demander des comptes. Si l'on aime les études de textes approfondies, les exercices type commentaire littéraire ou dissertation, on risque fort de s'ennuyer et de dépérir. Personnellement, j'ai détesté les classes de 3e, j'ai vu peu d'élèves que la perspective du brevet pouvait motiver. J'ai beaucoup aimé le contact avec les petits : leur participation, leur fraîcheur et leurs gentillesse laissent de merveilleux souvenirs et on est vraiment heureux d'enseigner.

Le lycée est, je trouve, beaucoup plus stimulant si on est passionné par les textes littéraires et les exercices type bac. J'apprécie aussi qu'un certain nombre d'heures sont allouées à des demi-groupes, ce que j'ai rarement vu en collège. La correction des copies est certes pénible, mais il n'y a pas de livret de compétences, assez pénible et absurde à remplir. Néanmoins, je trouve que le lycée tend à devenir un prolongement du  collège, avec un public de moins en moins facile, parfois arrogant, pas très porté au travail, et des classes vraiment chargées. Les classes de BTS sont de loin les classes les plus déprimantes que j'aie pu avoir, celles avec lesquelles j'ai eu le moins de prises. Il n'est pas toujours possible des les éviter.

Si je peux apporter ma petite contribution à ce sujet, histoire de répondre au libellé de départ, j'ai connu des lycées pro avant d'arriver en collège (je suis documentaliste), sur conseil de mon employeur précédent. Et je ne regrette pas ! Le CDI, en collège, offre beaucoup plus de possibilités d'actions avec les élèves et les professeurs. Ici, j'anime des ateliers, des clubs et les élèves (bon ok,surtout les 6e-5e) sont adorables ! Je suis libre de faire ce que je souhaite et mes idées sont reconnues. J'ai un esprit assez "fantaisiste" et créatif qui correspond, je crois, assez bien au côté "ludique" que peut avoir un CDI de collège. Je ne regrette donc pas de bosser en collège car les élèves sont au moins volontaires et on voit qu'ils aiment ce qu'on fait pour eux au CDI...

Je vais répéter ce que d'autres ont dit : j'enseigne au collège et je m'y plais. J'aime la diversité des programmes, le fait de pouvoir varier la façon de faire cours, la diversité des élèves (des petits 6e au grands 3e), me creuser la tête pour faire comprendre des notions parfois complexes à des élèves encore jeunes, le fait que les classes ne sont pas trop chargées (entre 22 et 28 élèves dans mon collège).

Je suis TZR donc je connais assez bien les deux, rien que cette année j'ai fait 2 collèges et 2 lycées.
Je dois dire que pour moi il y a du bon et du moins bon dans les deux. J'aime bien enseigner à des lycéens , pouvoir entrer dans le détail et avec une analyse plus fine qu'en lycée et ne pas perdre de temps avec les compétences et autres billevesées. En revanche je préfère, et de loin les programmes de collège à ceux du lycée, cette prépondérance de la contempo m'insupporte. C'est pourquoi, à choisir, je préfèrerais un collège pour un poste fixe.

Lornet a écrit:Ah oui... Je suis trop sympa.

Et ils en profitent mais il faut voir comment ça dégénère quand je riposte (comme l'an dernier quand j'ai trouvé une fois la salle où je devais avoir cours avec les affaires d'autres élèves, leurs classeurs ouverts et leurs trousses sur les tables, leurs manteaux, parce que la collègue dont c'est la salle avait décidé d'y rattrapé un cours. Bon...Je n'étais pas contente mais je connaissais une autre salle disponible. Deux semaines plus tard, en SDP, elle m'a dit qu'elle rattrapait encore son cours dans SA salle, d'où un refus de ma part puisque cette salle était sur mon EDT. Elle m'a hurlé dessus...des horreurs, en plus...)

Et maintenant, j'attends ma mut.

Plutôt sans gêne et infantile cette collègue !

eleonore69 a écrit:

Lornet a écrit:Ah oui... Je suis trop sympa.

Et ils en profitent mais il faut voir comment ça dégénère quand je riposte (comme l'an dernier quand j'ai trouvé une fois la salle où je devais avoir cours avec les affaires d'autres élèves, leurs classeurs ouverts et leurs trousses sur les tables, leurs manteaux, parce que la collègue dont c'est la salle avait décidé d'y rattrapé un cours. Bon...Je n'étais pas contente mais je connaissais une autre salle disponible. Deux semaines plus tard, en SDP, elle m'a dit qu'elle rattrapait encore son cours dans SA salle, d'où un refus de ma part puisque cette salle était sur mon EDT. Elle m'a hurlé dessus...des horreurs, en plus...)

Et maintenant, j'attends ma mut.

Plutôt sans gêne et infantile cette collègue !

Oui ça ne vaut pas la peine de discuter avec ce genre de personnes qu'on surtout en collège. C'est insupportable la dernière fois que j'ai connue une collègue infantile c'était en collège justement. En lycée ce genre de situation est impossible. J'ai connu en collège des gens incapables de s'adapter à de nouvelles salles. C'était vraiment leur territoire !!

gauvain31 a écrit:

eleonore69 a écrit:

Lornet a écrit:Ah oui... Je suis trop sympa.

Et ils en profitent mais il faut voir comment ça dégénère quand je riposte (comme l'an dernier quand j'ai trouvé une fois la salle où je devais avoir cours avec les affaires d'autres élèves, leurs classeurs ouverts et leurs trousses sur les tables, leurs manteaux, parce que la collègue dont c'est la salle avait décidé d'y rattrapé un cours. Bon...Je n'étais pas contente mais je connaissais une autre salle disponible. Deux semaines plus tard, en SDP, elle m'a dit qu'elle rattrapait encore son cours dans SA salle, d'où un refus de ma part puisque cette salle était sur mon EDT. Elle m'a hurlé dessus...des horreurs, en plus...)

Et maintenant, j'attends ma mut.

Plutôt sans gêne et infantile cette collègue !

Oui ça ne vaut pas la peine de discuter avec ce genre de personnes qu'on surtout en collège. C'est insupportable la dernière fois que j'ai connue une collègue infantile c'était en collège justement. En lycée ce genre de situation est impossible. J'ai connu en collège des gens incapables de s'adapter à de nouvelles salles. C'était vraiment leur territoire !!

Tout simplement parce qu'on a -en général- pas de salle attitrée

Exactement Eleonore ! j'imagine la tête que ferai ces personnes en entrant dans un grand lycée !!

7 salles dans 3 bâtiments différents... les pauvres ! ils n'y survivraient pas !

Malaga a écrit:Je vais répéter ce que d'autres ont dit : j'enseigne au collège et je m'y plais. J'aime la diversité des programmes, le fait de pouvoir varier la façon de faire cours, la diversité des élèves (des petits 6e au grands 3e), me creuser la tête pour faire comprendre des notions parfois complexes à des élèves encore jeunes, le fait que les classes ne sont pas trop chargées (entre 22 et 28 élèves dans mon collège).

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Et le fait d'avoir "ma" salle.

C'est vrai qu'au lycée, je n'avais pas ma salle non plus mais je n'en ai jamais souffert. Les salles étaient impersonnelles et j'étais tranquille.

Quand je suis arrivée dans mon collège actuel, l'ancien CDE a parlé des "appartements privés" et c'est tout à fait ça. Aucune salle ne se ressemble. Elles sont toutes à l'image de leur propriétaire, ultra décorées pour la plupart, avec des bureaux et des chaises qui n'ont jamais la même disposition. Le pire, c'est le panneau à chewing-gums. Et puis la déco, il faut que je la surveille (je me souviens des grenouilles en papier aux couleurs du drapeau anglais posées sur le bureau...forcément, l'élève du premier rang n'a rien trouvé de mieux à faire que d'appuyer sur un des animaux et hop ! Voilà l'animal en papier disparu. Après, il a fallu que j'explique à la collègue ce qu'était sa grenouille devenue...)

Dur !

Lornet a écrit:Le pire, c'est le panneau à chewing-gums.

Kézaco ?

Lornet a écrit:C'est vrai qu'au lycée, je n'avais pas ma salle non plus mais je n'en ai jamais souffert. Les salles étaient impersonnelles et j'étais tranquille.

Quand je suis arrivée dans mon collège actuel, l'ancien CDE a parlé des "appartements privés" et c'est tout à fait ça. Aucune salle ne se ressemble. Elles sont toutes à l'image de leur propriétaire, ultra décorées pour la plupart, avec des bureaux et des chaises qui n'ont jamais la même disposition. Le pire, c'est le panneau à chewing-gums. Et puis la déco, il faut que je la surveille (je me souviens des grenouilles en papier aux couleurs du drapeau anglais posées sur le bureau...forcément, l'élève du premier rang n'a rien trouvé de mieux à faire que d'appuyer sur un des animaux et hop ! Voilà l'animal en papier disparu. Après, il a fallu que j'explique à la collègue ce qu'était sa grenouille devenue...)

Dur !

Exaspérant !

Je ne sais plus où est la photo que j'avais prise du fameux panneau à chewing-gums mais en gros, dans une des salles, il y a un grand rectangle accroché au mur sur lequel sont des post-its. Au lieu de jeter leurs chewing-gums à la poubelle, les élèves collent leurs chewing-gums sur ces post-its fluorescents. En septembre-octobre, il y a quelques chewing-gums. En fin d'année scolaire, ils sont 2-3 par post-it, donc les post-its tombent parfois et les chewing-gums qui sont là depuis septembre sont en état de décomposition avancée.
Quand je suis dans cette salle, aucun élève ne veut se mettre à côté du panneau à chewing-gums qui est à côté de la porte, et comme j'ai plusieurs salles, c'était à chaque fois la curiosité en entrant parce que chaque semaine, ils constataient l'avancée du panneau.

C'est écœurant !

Lornet a écrit:Je ne sais plus où est la photo que j'avais prise du fameux panneau à chewing-gums mais en gros, dans une des salles, il y a un grand rectangle accroché au mur sur lequel sont des post-its. Au lieu de jeter leurs chewing-gums à la poubelle, les élèves collent leurs chewing-gums sur ces post-its fluorescents. En septembre-octobre, il y a quelques chewing-gums. En fin d'année scolaire, ils sont 2-3 par post-it, donc les post-its tombent parfois et les chewing-gums qui sont là depuis septembre sont en état de décomposition avancée.
Quand je suis dans cette salle, aucun élève ne veut se mettre à côté du panneau à chewing-gums qui est à côté de la porte, et comme j'ai plusieurs salles, c'était à chaque fois la curiosité en entrant parce que chaque semaine, ils constataient l'avancée du panneau.

J'en reste sans voix . Et pourquoi pas un vase contenant des fleurs faites avec les mouchoirs en papier usagés des élèves tant qu'ils y sont ?!!!!!
J'adore enseigner au collège, j'ai, presque, toujours eu ma salle, et celle-ci reste toujours impersonnelle, son seul signe distinctif est la pile de dictionnaires défoncés fièrement disposée à l'entrée. Le coup des chewing-gums, il y a des zinzins quand même... :gratte:

Les collègues sont formidables !

Sowana a écrit:
J'en reste sans voix . Et pourquoi pas un vase contenant des fleurs faites avec les mouchoirs en papier usagés des élèves tant qu'ils y sont ?!!!!!

Il ne faudrait pas lui donner des idées ! :lol:
D'autant qu'il y a bien une boîte de mouchoirs en papier à disposition des élèves sur son bureau, mais ils sont propres (heureusement).

Pas de salles attitrées dans notre lycée, même si certains profs le croient ( je le sais, j'en ai délogé plus d'un qui pensaient que j'allais la leur laisser au culot et faire le tour de toutes les salles avec mes 36 élèves sous le bras pour changer une salle qui m'était attribuée: je ne change que si on me fournit une nouvelle salle sans TBI et que le changement a été validé chez le responsable, point.)
Et au collège, ce sera idem, c'est quoi ces histoires de décoration abusive?

Sowana a écrit:

Lornet a écrit:Je ne sais plus où est la photo que j'avais prise du fameux panneau à chewing-gums mais en gros, dans une des salles, il y a un grand rectangle accroché au mur sur lequel sont des post-its. Au lieu de jeter leurs chewing-gums à la poubelle, les élèves collent leurs chewing-gums sur ces post-its fluorescents. En septembre-octobre, il y a quelques chewing-gums. En fin d'année scolaire, ils sont 2-3 par post-it, donc les post-its tombent parfois et les chewing-gums qui sont là depuis septembre sont en état de décomposition avancée.
Quand je suis dans cette salle, aucun élève ne veut se mettre à côté du panneau à chewing-gums qui est à côté de la porte, et comme j'ai plusieurs salles, c'était à chaque fois la curiosité en entrant parce que chaque semaine, ils constataient l'avancée du panneau.

J'en reste sans voix . Et pourquoi pas un vase contenant des fleurs faites avec les mouchoirs en papier usagés des élèves tant qu'ils y sont ?!!!!!
J'adore enseigner au collège, j'ai, presque, toujours eu ma salle, et celle-ci reste toujours impersonnelle, son seul signe distinctif est la pile de dictionnaires défoncés fièrement disposée à l'entrée. Le coup des chewing-gums, il y a des zinzins quand même... :gratte:

Le juste milieu entre salle impersonnelle et fioritures du genre tableau à chewing-gums peut aussi exister. Tout comme la courtoisie envers les collègues. J'ai plusieurs fois eu une salle attitrée, que je décorais de façon sobre mais vivante, variable en cours d'année, avec des travaux d'élèves notamment, des affiches, des cartes... Je ne vois pas où est le mal. Je trouve bien plus incohérent de faire volontairement changer les profs de salles pour éviter qu'ils ne se fixent. Totalement contre productif.

Ah ben...Tu vois le drapeau anglais flotter à une fenêtre en arrivant. Il y a des guirlandes, des photos de la reine d'Angleterre, des salles où les tables sont en îlot, d'autres en U. Et pour les pots de départ en retraite, les collègues chantent dans les couplets "ça va être la guerre pour récupérer ta salle !"

Y a de la joie !

Et on ne peut pas vraiment changer de salle quand ça ne va pas : il n'y a pas assez de salles. 4 salles pour 7 professeurs de lettres, par exemple (enfin 5, mais il y en a une qui est beaucoup trop petite et avec une seule porte, donc en cas d'incendie, c'est fichu...et puis elle est à côté des salles de SVT et parfois il y a beaucoup de mouches. On la surnomme le placard à balais. Ils ont fini par y mettre les cours d'allemand vu qu'il y a peu d'élèves en allemand. Si le collège brûle, les germanistes périront.)

Lornet a écrit:Je ne sais plus où est la photo que j'avais prise du fameux panneau à chewing-gums mais en gros, dans une des salles, il y a un grand rectangle accroché au mur sur lequel sont des post-its. Au lieu de jeter leurs chewing-gums à la poubelle, les élèves collent leurs chewing-gums sur ces post-its fluorescents. En septembre-octobre, il y a quelques chewing-gums. En fin d'année scolaire, ils sont 2-3 par post-it, donc les post-its tombent parfois et les chewing-gums qui sont là depuis septembre sont en état de décomposition avancée.
Quand je suis dans cette salle, aucun élève ne veut se mettre à côté du panneau à chewing-gums qui est à côté de la porte, et comme j'ai plusieurs salles, c'était à chaque fois la curiosité en entrant parce que chaque semaine, ils constataient l'avancée du panneau.

Quel intérêt ?

Rien dans la salle où je fais cours. Pas une affiche, pas un dessin d'élève. Juste la blancheur immaculée des murs. Je n'aime pas les espaces surchargés et je trouverais cela dérangeant pour le collègue avec qui je partage cette salle. Il n'a pas à subir les productions de mes élèves.

belote a écrit:Rien dans la salle  où je fais cours. Pas une affiche, pas un dessin d'élève. Juste la blancheur immaculée des murs. Je n'aime pas les espaces surchargés et je trouverais cela dérangeant pour le collègue avec qui je partage cette salle. Il n'a pas à subir les productions de mes élèves.

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Daphné a écrit:

Lornet a écrit:Je ne sais plus où est la photo que j'avais prise du fameux panneau à chewing-gums mais en gros, dans une des salles, il y a un grand rectangle accroché au mur sur lequel sont des post-its. Au lieu de jeter leurs chewing-gums à la poubelle, les élèves collent leurs chewing-gums sur ces post-its fluorescents. En septembre-octobre, il y a quelques chewing-gums. En fin d'année scolaire, ils sont 2-3 par post-it, donc les post-its tombent parfois et les chewing-gums qui sont là depuis septembre sont en état de décomposition avancée.
Quand je suis dans cette salle, aucun élève ne veut se mettre à côté du panneau à chewing-gums qui est à côté de la porte, et comme j'ai plusieurs salles, c'était à chaque fois la curiosité en entrant parce que chaque semaine, ils constataient l'avancée du panneau.

Quel intérêt ?

Leur faire prendre conscience de la pollution engendrée par les chewing-gums qu'ils collent ?

Ben je ne saurais pas quoi dire sur ce sujet : après une année de stage en collège, je suis mutée...dans un autre collège. Je ne suis pas déçue mais j'aurais bien aimé savoir comment c'était d'enseigner en lycée. Tant pis.